données est localisé à cet endroit. C’est ainsi que les réseaux d’accès et métropolitains étaient
originellement construits pour assurer des fonctions de collecte (pour le trafic montant) et de
distribution (pour le trafic descendant). Cette architecture permet de simplifier les règles
d’ingénierie du trafic, et en particulier de routage de l’information : les nœuds du réseau
métro et du réseau d’accès ne sont pas intégrés au plan de routage IP de l’opérateur. Or,
l’évolution des services conduit à remettre en cause ce principe. D’une part, la distribution
video s’applique sur des réseaux de distribution de contenus avec de multiples serveurs
redondants ; en particulier, il est courant que de tels serveurs soient positionnés dans les
réseaux métropolitains ce qui implique la nécessité d’une communication directe entre nœuds
du réseau métropolitain. D’autre part, les services P2P modifient les profils de trafic
observés : diminution de l’asymétrie entre trafics montant et descendant, augmentation des
flux entre usagers au détriment des flux entre usagers et serveurs ; cette évolution fait qu’il
risque de devenir coûteux d’interdire les échanges directs entre nœuds du réseau métropolitain
ou même du réseau local.
On voit donc qu’il va être nécessaire d’effectuer des compromis relativement à la localisation
de l’intelligence du réseau : plus les réseaux d’accès et les réseaux métropolitains deviennent
intelligents, plus leur plan de commande se complique, permettant par contre une meilleure
mise eu œuvre d’outils d’ingénierie de trafic.
L’analyse des réseaux d’accès et de collecte et de la problématique de la localisation des
fonctions intelligentes doit tenir compte des aspects liés aux services et aux relations
contractuelles existant entre opérateurs. Il s’agit non seulement de fixer des hypothèses quant
aux services consommés par les clients du réseau d’accès mais aussi de décrire avec
suffisamment de précision une ou plusieurs architecture de services pour en déduire la nature
et la répartition des flux de trafic à travers les réseaux d’accès et de collecte, ainsi que les
fonctionnalités permettant de contrôler cette répartition. Les modèles d’entreprise ont une
influence certaine sur les solutions possibles: la réglementation ou les impératifs du marché
risquent d’imposer qu’une unique infrastructure (e.g. un réseau d’accès optique) soit partagée
entre différents fournisseurs d’accès. C’est déjà le cas pour l’accès cuivre et l’on sait que ce
point a conduit à l’échec de la Boucle Locale Radio. L’architecture de transport sera donc
fonction de l’architecture physique et du mode de partage de cette architecture entre les
différents fournisseurs.
Il apparaît clairement que pour élaborer des solutions pertinentes pour l’évolution à moyen
terme des réseaux optiques, une approche globale est nécessaire, intégrant les problématiques
d’accès et de collecte, et prenant en compte l’architecture physique, l’architecture de transport
et l’architecture de service.
Objectifs du projet :
Ce projet porte sur l’étude des architectures des réseaux d’accès et de collecte optiques dans
une perspective d’offre de services à très large bande (notamment la Haute Définition pour les
flux vidéo). Il aura pour objectif d’assurer une optimisation conjointe des architectures des
réseaux d’accès et de collecte, en se basant sur la comparaison de plusieurs scénarios (un
scénario extrême pouvant être celui d’une intégration complète de ces deux réseaux). Le
critère principal d’évaluation de ces scénarios sera leur capacité à offrir une très grande bande
passante (un débit moyen allant au delà de 20Mbit/s avec un débit d’accès supérieur à
100Mbit/s) aux clients résidentiels dans un contexte de déploiement à grande échelle et d’une