Chapitre 2
nombres magiques 2, 8, 20, 28, 50, 82, et 126, ont une stabilité relativement grande et, en
conséquence, sont largement représentés dans la nature.
Ces nombres magiques peuvent être expliqués par un modèle nucléaire de « carapace » avec des
boucliers de nucléons fermés dans le noyau, semblables aux boucliers d’électrons fermés dans les
atomes, qui sont la base de la périodicité dans le tableau périodique des éléments. Un exemple de
l’importance de ces nombres magiques est la présence importante des isotopes du plomb: le plus gros
des nucléides, 208Pb (avec Z = 82 et N = 126) est doublement magique. Plus particulièrement, les
noyaux inégaux sont instables et ont une faible chance d’existence naturelle. La plupart des éléments à
Z-irréguliers ont seulement un ou au mieux deux isotopes stables.
Le premier postulat qui indique que les propriétés chimiques des éléments dépendent seulement du
nombre atomique, impliquant que les propriétés chimiques des isotopes sont équivalentes, nécessite
des révisions si on regarde dans le détail. Le fait est que des concentration relatives variables en
isotopes sont observées dans la nature.
Il y a deux causes pour expliquer ce phénomène:
1) les caractéristiques chimiques et physiques des isotopes d’un élément ne sont pas exactement
égales, induisant des propriétés chimiques et physiques légèrement différentes (et en conséquence
des concentrations différentes) -- pour les molécules isotopiques, i.e. les molécules qui contiennent
les différents isotopes de cet élément ;
2) si les isotopes concernés sont radioactifs, le processus de décroissance radioactive provoque la
diminution de la concentration des molécules isotopiques avec le temps; ceci peut induire des
différences de concentration qui sont beaucoup plus importantes que celles causées par les
processus isotopiques mentionnés ci-dessus --1)--.
Ces phénomènes seront discutés séparément dans les chapitres suivant.
2.4 MASSE ET ENERGIE
Il n’est pas aisé d’utiliser la masse réelle des atomes et des molécules. En lieu et place, nous
définissons la masse atomique comme la masse exprimée en unité de masse atomique ( uma). A
l’origine, elle était équivalente à la masse d’un proton; plus tard, pour des raisons pratiques, l’unité de
masse atomique a été définie comme le douzième (1/12) de la masse de l’atome de 12C:
1 uma = 1.6605655 x 10-27 kg (2.2)
En chimie, il est aujourd’hui plus facile d’utiliser la quantité en mole, définie comme le nombre de
gramme d’un élément équivalent à son poids atomique. Le nombre d’atomes dans une mole de cet
élément ou le nombre de molécules dans une mole d’un composé chimique donné est alors constant,
pour n’importe quelle substance, et donné par le nombre d’Avogadro = 6.02252 x 1023.
Si nous ajoutons maintenant les masses atomiques des éléments unitaires qui forment un noyau X
donné, par exemple pour le 12C qui est formé de 6 protons et 6 neutrons, il apparaît que la masse
atomique de X est plus petite que la somme des 12 particules qui le constituent:
6 protons = 6 x 1.007825 uma = 6.04695 uma
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