LA RTMS DANS LE TRAITEMENT
DE LA DÉPRESSION BIPOLAIRE
RÉSISTANTE : UNE ÉTUDE
SUR TROIS SEMAINES
Il existe très peu d’essais contrôlés
randomisés et les quelques essais
existants ne sont pas spécifiquement
centrés sur le trouble bipolaire. Selon
le cas, la TMS est donnée en mono-
thérapie ou comme traitement adju-
vant. Différents paramètres sont uti-
lisés : stimulation du cortex
préfrontal gauche ou droit, haute ou
basse fréquence, différentes intensi-
tés, nombre de sessions et durée du
traitement.
Cette étude en collaboration avec le
département de neurophysiologie de
Milan, cherche à évaluer l’efficacité
et la tolérance de la rTMS au sein
d’une population de 11 patients pré-
sentant une dépression résistante
aux antidépresseurs sur un trouble
bipolaire à cycles rapides. La rTMS
est utilisée à 300 stimuli par jour à 1
Hertz, sur trois semaines, centrée
sur le cortex préfrontal droit, en utili-
sant la localisation par navigation cé-
rébrale.
Les résultats montrent qu’une ré-
ponse a été obtenue chez 54 % des
patients (6/11), et que 3 sont en ré-
mission (HDRS < 8), alors qu’une
réponse partielle a été obtenue chez
27 % des patients (3/11) et qu’aucu-
ne réponse n’a été obtenue chez
18 % des patients (2/11). Soit 81 % de
cette population a obtenu un bénéfi-
ce.
Selon cette étude, la rTMS dans la
population définie est efficace avec
plus de 50 % de répondeurs, et 81 %
si l’on considère les réponses par-
tielles, et bien tolérée (effets secon-
daires légers et transitoires comme
céphalées et somnolence, pas de vi-
rage maniaque ou hypomane, pas de
sorties d’essais).
LA RTMS COMME TRAITEMENT
DE MAINTENANCE DE LA
DÉPRESSION BIPOLAIRE
RÉSISTANTE : UNE ÉTUDE
DE SUIVI DE SIX MOIS
Cette étude à paraître dans le World
Journal of Biological Psychiatry
montre que les cures de maintenan-
ce donnent de bons résultats.
LA STIMULATION DU NERF
VAGUE DANS LE TRAITEMENT
DE LA DÉPRESSION RÉSISTANTE
Cette technique nécessite l’implan-
tation chirurgicale d’un stimulateur
sous la peau au niveau du thorax an-
térieur et d’une paire d’électrodes
reliées au nerf vague au niveau du
cou. Quatre-vingts pour cent des
fibres du nerf vague innervent de
nombreuses structures cérébrales
supérieures comme le locus coeru-
leus, l’amygdale, le cortex orbito-
frontal, l’insula. Ces structures sont
impliquées dans la physiopathologie
de la dépression. Le paradigme d’ac-
tivation le plus commun consiste en
des stimulations de 30 secondes
toutes les cinq minutes de façon
continue 24 heures sur 24 pendant
de nombreuses années.
Une étude collaborative avec le dé-
partement de neurochirurgie de l’hô-
pital de Varèse inclut des patients
présentant des troubles dépressifs
récurrents à haut index de récur-
rences et résistants à plus de 3 anti-
dépresseurs, après échec de la
rTMS. Trois patients sont actuelle-
ment implantés.
© L’Encéphale, Paris, 2008. Tous droits réservés.
La dépression : des pratiques aux théories 10
Conflit d’intérêt : aucun.
U.O. di Psichiatria – Fondazione IRCCS Ospedale Maggiore Policlinico,
Università degli Studi di Milano
Stimulation cérébrale et troubles
de l’humeur
B. Dell’Osso, M. Mauri & A.C. Altamura