Observe-t-on parfois des effets indésirables et ya-t-il
des contre-indications?
D. S. : Les risques sont limités et dépistés le plus sou-
vent par l'interrogatoire sur les antécédents du patient.
Compte tenu du risque de provoquer des crises convul-
sives, ce traitement est soumis à des règles de sécurité
(paramètres de stimulation, surveillance par l'équipe soi-
gnante ou médicale durant les séances), particulière-
ment si le patient a présenté des crises convu lsives
durant l'enfance ou s'il est épileptique. Notons que ce
risque est faible, évalué à 1 pour 100000 environ.
Autre effet que l'on peut qualifier d'indésirable: le
bruit généré par la machine peut engendrer des acou-
phènes. Mais cet inconvénient s'estompe et disparaît
rapidement. Des maux de tête peuvent également sur-
venir après les séances. Ils sont rares et cèdent au para-
cétamol.
Lescontre-indications visent certaines prothèses audi-
tives et les clips cérébraux métalliques, les pacemakers et
les défibrillateurs implantables. Lespersonnes ayant pré-
senté des problèmes vasculaires cérébraux récents ou les
femmes enceintes sont également exclues.
Combien coûte un traitement?
D. S. : Pour l'instant ce traitement n'a pas reçu d'agré-
ment et de cotation de la part des autorités sanitaires.
Ils ne sont donc pas remboursés par la Sécurité Sociale
en France. La rTMS est encore considérée comme expé-
rimentale et doit être effectuée dans un centre hospita-
lier. Lesséances sont par conséquent non facturées pour
le patient. Si les autorités de santé n'ont pas encore sta-
tué sur la stimulation magnétique en France, ce traite-
ment fait déjà partie de l'arsenal thérapeutique contre la
dépression en Israël, au Canada et aux États Unis. La
rTMS peut remplacer dans certains cas les moins sévères
l'électro-convu lsivothéra pie.
La rTMS est en passed'être reconnue dans d'autres pays
en Europe et l'extension de ses indications pour traiter
les hallucinations auditives résistantes sera sans doute
bientôt validée.
En France, pour l'instant, la stimulation magnétique
n'est donc pas réalisée dans les établissements privés,
quelle que soit l'indication.
La rTMS fait donc encore l'objet d'expérimentations
aussi bien dans les dépressions, les troubles bipolaires
que la schizophrénie ou les TOCsdans le but d'optimiser
les résultats et de déterminer les sous-populations qui
seraient «bons répondeurs)). L'amélioration des localisa-
tions cérébrales, les paramètres optimaux, l'évaluation
de l'énergie à délivrer en fonction de l'âge du patient et
des médicaments associés sont autant de domaines
ciblés par les recherches en cours. C'est pourquoi les psy-
chiatres français qui pratiquent cette technique et qui
conduisent des recherches se sont organisés en société
savante (le Club rTMS et psychiatrie, associé à la société
française de psychiatrie biologique AFPBN) afin de pro-
mouvoir la recherche clinique autour de la rTMS.
Plusieurs protocoles sont en cours ou vont se mettre en
place prochainement. Le nombre de centres pratiquant
la rTMS croit également assurant une couverture en
France métropolitaine (seule la Guadeloupe est à ce jour
équipée pour les départements ultramarins).
• Propos recueillis par A. P.-N.
Centres pratiquant la rTMS en psychiatrie
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1CHS du Rouvray, Dr Gaël FOULDRIN
2CHU Besançon, Pr Emmanuel HAFFEN
3 Hôpital Ste-Marguerite, Dr Raphaelle RICHIERI
4 CHU Rouen, Pr Florence THIBAUT
5 CHU Grenoble, Dr David SZEKELY
6 CH Pitié-Salpétrière, Paris Dr Anthony ALBOU
7 EPS Ville-Evrard, Dr JANUEL
8 CHU Bordeaux, Dr DAUDET
9 CHU Strasbourg, FOUCHER jack
10 CHGR Rennes, Dr DRAPIER, Dr NAUCZYCIEL
11 CH Bron, Dr POULET
12 CHU Clermont-Ferrand, Pr 1.jALENQUES
13 CH Ste-Anne, Dr PLAZE, Dr GUEGEN
15 CHU Créteil, Dr G.SABA
16 CHU Montpellier, Dr AMAR
17 CHU Poitiers, Dr Nemat jAAFARI
18 CH Dijon, Dr TROjAK
19 CHU St-Etienne, Dr Aurélie GAY
20 Monaco, CH Princesse Grace, Dr Valerie AUBIN
21 CHU Pointe-à-Pitre
22 CHU Saint Antoine, Pr PERETTI
23 CHU Nice, Pr PRINGUEY
L'outil de neuronavigation permet de mettre en concordance
l'image IRM du patient avec la sonde de stimulation en temps réel.