Stimulation cérébrale et troubles de l`humeur

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La dépression : des pratiques aux théories 10
Stimulation cérébrale et troubles
de l’humeur
B. Dell’Osso, M. Mauri & A.C. Altamura
U.O. di Psichiatria – Fondazione IRCCS Ospedale Maggiore Policlinico,
Università degli Studi di Milano
LA RTMS DANS LE TRAITEMENT
DE LA DÉPRESSION BIPOLAIRE
RÉSISTANTE : UNE ÉTUDE
SUR TROIS SEMAINES
Il existe très peu d’essais contrôlés
randomisés et les quelques essais
existants ne sont pas spécifiquement
centrés sur le trouble bipolaire. Selon
le cas, la TMS est donnée en monothérapie ou comme traitement adjuvant. Différents paramètres sont utilisés : stimulation du cortex
préfrontal gauche ou droit, haute ou
basse fréquence, différentes intensités, nombre de sessions et durée du
traitement.
Cette étude en collaboration avec le
département de neurophysiologie de
Milan, cherche à évaluer l’efficacité
et la tolérance de la rTMS au sein
d’une population de 11 patients présentant une dépression résistante
aux antidépresseurs sur un trouble
bipolaire à cycles rapides. La rTMS
est utilisée à 300 stimuli par jour à 1
Hertz, sur trois semaines, centrée
sur le cortex préfrontal droit, en utilisant la localisation par navigation cérébrale.
Conflit d’intérêt : aucun.
© L’Encéphale, Paris, 2008. Tous droits réservés.
Les résultats montrent qu’une réponse a été obtenue chez 54 % des
patients (6/11), et que 3 sont en rémission (HDRS < 8), alors qu’une
réponse partielle a été obtenue chez
27 % des patients (3/11) et qu’aucune réponse n’a été obtenue chez
18 % des patients (2/11). Soit 81 % de
cette population a obtenu un bénéfice.
Selon cette étude, la rTMS dans la
population définie est efficace avec
plus de 50 % de répondeurs, et 81 %
si l’on considère les réponses partielles, et bien tolérée (effets secondaires légers et transitoires comme
céphalées et somnolence, pas de virage maniaque ou hypomane, pas de
sorties d’essais).
LA RTMS COMME TRAITEMENT
DE MAINTENANCE DE LA
DÉPRESSION BIPOLAIRE
RÉSISTANTE : UNE ÉTUDE
DE SUIVI DE SIX MOIS
Cette étude à paraître dans le World
Journal of Biological Psychiatry
montre que les cures de maintenance donnent de bons résultats.
LA STIMULATION DU NERF
VAGUE DANS LE TRAITEMENT
DE LA DÉPRESSION RÉSISTANTE
Cette technique nécessite l’implantation chirurgicale d’un stimulateur
sous la peau au niveau du thorax antérieur et d’une paire d’électrodes
reliées au nerf vague au niveau du
cou. Quatre-vingts pour cent des
fibres du nerf vague innervent de
nombreuses structures cérébrales
supérieures comme le locus coeruleus, l’amygdale, le cortex orbitofrontal, l’insula. Ces structures sont
impliquées dans la physiopathologie
de la dépression. Le paradigme d’activation le plus commun consiste en
des stimulations de 30 secondes
toutes les cinq minutes de façon
continue 24 heures sur 24 pendant
de nombreuses années.
Une étude collaborative avec le département de neurochirurgie de l’hôpital de Varèse inclut des patients
présentant des troubles dépressifs
récurrents à haut index de récurrences et résistants à plus de 3 antidépresseurs, après échec de la
rTMS. Trois patients sont actuellement implantés.
LA STIMULATION CÉRÉBRALE
PROFONDE DANS
LE SYNDROME DE GILLES
DE LA TOURETTE
La stimulation cérébrale profonde
consiste en l’implantation chirurgicale stéréotaxique d’électrodes intracérébrales sous IRM. Les plots des
électrodes de stimulation sont reliés
à un générateur placé au niveau de la
poitrine. Cette méthode est utilisée
pour traiter les tremblements notamment dans la maladie de Parkinson et
plus récemment dans les troubles obsessionnels compulsifs.
Stimulation cérébrale et troubles de l’humeur
Une étude collaborative avec le département de neurochirurgie de
l’Hôpital de Galeazzi, a inclus 30 patients présentant des troubles obsessionnels compulsifs résistants et comorbides. Dans cette étude, le
nucleus accumbens est stimulé.
LA STIMULATION
TRANSCRANIALE PAR
COURANT DIRECT DANS
LE TRAITEMENT DE LA
DÉPRESSION RÉSISTANTE
faible intensité de 1 à 2 mA dans le
but de moduler l’activité neuronale
cérébrale. L’appareillage est peu onéreux et facile d’utilisation.
Une étude en collaboration avec le
département de neurophysiopathologie de la polyclinique de l’IRCCS de
Milan est réalisée chez des patients
présentant une réponse partielle ou
une absence de réponse à des traitements pharmacologiques. L’étude se
déroule sur une semaine et vise à
évaluer l’efficacité et la tolérance de
cette technique.
Cette technique consiste en l’application d’un courant électrique de
S 13
La dépression : des pratiques aux théories 10
L’Encéphale (2008) Hors-série 3, S12-S13
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