Le trouble olfactif chez les personnes ayant subi un TCC léger aigu

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Le trouble olfactif chez les personnes ayant subi un TCC léger aigu.
Johannes Frasnelli
Problématique: Les traumatismes crânio-cérébraux (TCC) sont la première cause de mortalité et d’invalidité
chez les jeunes adultes dans les pays industrialisés. Les effets à long terme incluent, entre autres, des
complications psychiatriques telles que l’anxiété, les symptômes dépressifs et/ou la dépression qui peuvent
handicaper les patients à un degré qui compromet leur participation à la vie active de la société. Tandis que les
mécanismes exacts de la dépression causée par un TCC sont encore inconnus, ces conditions ont été associées à
des altérations structurelles et fonctionnelles dans le cerveau. On peut citer des réponses neuronales réduites dans
les régions frontales et temporales ainsi qu’une intégrité perturbée de la matière blanche. Néanmoins nous
n’avons aucun moyen pour prédire quel patient développera une dépression suite à un TCC. En plus des
complications psychiatriques, le trouble olfactif est un autre symptôme fréquent qui peut faire suite à un TCC à
court et à long terme. De la même manière que la dépression évoquée par un TCC, un trouble olfactif faisant
suite à un TCC est souvent associé à des altérations cérébrales structurelles et fonctionnelles telles qu’une
activité métabolique et une perfusion réduite des régions frontales et temporales. De plus, des données obtenues
chez des sujets sains indiquent que l’état émotionnel et le traitement olfactif sont intimement liés. Ces
associations peuvent être expliquées par un chevauchement entre les régions cérébrales responsables de l’odorat
et celles des émotions. De ce fait, les unités principales pour le traitement olfactif (par exemple : le cortex
orbitofrontal, les amygdales, l’hippocampe) sont aussi des régions clés pour le traitement et la régulation des
émotions. Des études antérieures suggèrent un pathomécanisme dans lequel un TCC affecte la structure et la
fonction des régions frontales et temporales ce qui mène à un traitement olfactif altéré (fonction olfactive
réduite) à court terme et un changement dans le traitement émotionnel (anxiété et symptômes dépressifs) à long
terme. Par conséquent, des tests olfactifs effectués dans un cas de TCC aigu permettraient la détermination du
risque de développement ultérieur de symptômes dépressifs. Les tests olfactifs permettront d’agir de façon
précoce pour prévenir le développement éventuel d’une dépression.
Objectifs: Nous visons l’examen (1) de la fonction olfactive et des symptômes dépressifs chez les cas de TCC
aigu. De plus nous visons à faire le suivi des patients et à déterminer (2) la fonction olfactive, les symptômes
dépressifs et les caractéristiques structurelles du cerveau 6 mois après le TCC. Nous présumons que la fonction
olfactive sera réduite et que les symptômes dépressifs seront plus prévalents chez les patients avec un TCC aigu.
De plus, nous présumons que (1) les patients ayant un trouble olfactif à la 1ère mesure montreront des altérations
frontales et temporales lors de la 2ème visite; (2) les patients ayant un trouble olfactif à la 1ère mesure montreront
plus de symptômes dépressifs à la 2ème visite; (3) il y aura une corrélation entre les troubles olfactifs et les
mesures structurelles ainsi que les symptômes dépressifs à la 2ème visite.
Méthodes: Notre objectif est de tester 50 participants avec un TCC léger à modéré dans les jours suivant
l’accident et à les comparer avec 50 sujets contrôles sains. Nous testerons la fonction olfactive et examinerons
les symptômes dépressifs. Les patients seront suivis 6 mois après le TCC ou nous examinerons l’intégrité
cérébrale avec un examen d’IRM structurelle (épaisseur corticale, voxel based morphometry), nous répéterons
les tests olfactifs et réévaluerons les symptômes dépressifs.
Implications attendues: Nous ne sommes pas encore capables de prédire quel patient avec un TCC développera
des complications psychiatriques avec le temps. La détermination d’une association entre un trouble olfactif et
l’intégrité cérébrale et, par conséquent, les symptômes dépressifs, permettra dans l’avenir le développement d’un
traitement précoce adéquat. Ceci aura un impact majeur car il rendra possible la prévention et/ou la minimisation
de complications importantes des TCC.
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