V
OTRE CHIEN A UN SOUFFLE CARDIAQUE
Qu’est ce qu’un souffle cardiaque ?
Lors de l’examen de votre animal, le vétérinaire vous a parlé d’un « souffle au
cœur ». Cela signifie qu’il a entendu, avec son stéthoscope, un bruit surajouté aux bruits des
contractions cardiaques habituelles.
Rassurez-vous, cela ne signifie pas forcément qu’il y a gravité ; un chien ou
un chat peut présenter un souffle cardiaque pendant des années et rester en pleine
forme. C’est pourquoi le vétérinaire cherche à savoir si votre animal présente des
symptômes d’insuffisance cardiaque : fatigue, intolérance à l’effort, toux, syncopes…
et la visite annuelle de santé permet de suivre l’évolution de ce souffle.
Quels examens complémentaires ?
Un souffle cardiaque ne signifie pas « insuffisance cardiaque ». Tout dépend :
de la lésion cardiaque à l’origine de ce souffle (fuite au niveau d’une valvule, mitrale ou
tricuspide…, cardiomyopathie hypertrophique ou dilatée, malformations congénitales…)
du stade de cette lésion (insuffisance valvulaire débutante, modérée, sévère…).
L’échocardiographie (échographie du cœur) permet un examen complet du
cœur, notamment en nous montrant « l’intérieur du cœur » (aspect des valvules,
taille des cavités cardiaques, épaisseur des parois…), la façon dont il se contracte
ainsi que les flux sanguins (examen doppler).
L’échocardiographie permet :
d’avoir un diagnostic concernant la pathologie cardiaque,
de préciser le pronostic,
d’améliorer le suivi de l’animal (suivi tous les 6 à 12 mois selon la pathologie).
La radiographie thoracique peut être complémentaire, elle permet de visualiser
la taille globale du cœur et les poumons. Dans les stades avancés, elle permet de
déceler des complications telles que œdème pulmonaire, épanchement pleural...
L’ECG (électrocardiogramme) montrera également des anomalies lors de cas avancés d’insuffisance
cardiaque (troubles du rythme). Il est habituellement couplé à l’échocardiographie.
Une analyse de sang peut être réalisée. Il s’agit d’un dosage de certains marqueurs cardiaques (NT-
proBNP et troponine cardiaque chez le chien ; tests génétiques chez certains chats de race). Cette
recherche se fait dans des laboratoires précis. Comme l’échocardiographie, cette analyse montre un
intérêt dans les cas débutants.
Comment se passe l’échocardiographie ?
L’échocardiographie ne nécessite pas d’anesthésie, elle se
pratique sur un animal vigile, en position debout et est totalement
indolore. Le maître de l’animal peut assister à l’examen mais celui-ci
étant un peu long, il est préférable de nous laisser l’animal une
matinée.
Les mesures sont enregistrées et un compte-rendu vous est
remis. Il faudra conserver ces mesures pour le suivi cardiaque de
votre animal. En fonction des résultats de l’examen, votre vétérinaire
vous conseillera de refaire une échocardiographie au bout de 6 mois,
1 an ou 2 ans…
Mon animal devra-t-il prendre un traitement ?
Tout dépend de la lésion cardiaque à l’origine du souffle et de son stade. Ce qui est étroitement lié à
la présence ou non de symptômes cardiaques.
L’insuffisance cardiaque (IC) se définit comme l’incapacité du cœur à assurer, dans les conditions
normales, le débit sanguin nécessaire aux besoins de l’organisme. Avant de s’exprimer cliniquement,
des mécanismes d’adaptation se mettent en place, on parle d’insuffisance cardiaque « compensée ».
Malheureusement, ces mécanismes d’adaptation ne seront bénéfiques qu’à court terme, et apparait
alors une phase de « décompensation » (IC décompensée ou IC congestive). C’est que surviennent les
premiers symptômes cardiaques : intolérance à l’effort, fatigue, essoufflement, toux, syncopes…
Les maladies cardiaques sont des maladies progressives et irréversibles. Le traitement ne sera pas
curatif mais visera d’une part à diminuer les symptômes et d’autre part à augmenter l’efficacité
cardiaque, ce qui peut permettre d’augmenter l’espérance de vie de votre animal.
L’échocardiographie permet de qualifier le souffle cardiaque de votre animal, et les mesures
enregistrées lors de l’examen donnent un stade à « la maladie ». Ainsi, on sait si le cœur « compense » ou
non la maladie. En fonction de ce stade et des symptômes de l’animal, le vétérinaire verra s’il faut ou non
mettre en place un traitement.
De nombreux animaux restent en stade asymptomatique pendant des années… Un suivi régulier de
l’animal permet de détecter les signes précoces de décompensation.
Nous restons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
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