APPROCHE HISTORIQUE DE LA NOTION DE NOMBRE COMPLEXE
En 1545 dans son ouvrage l’Ars Magna , essentiellement consacré à la résolution des équations du 3
e
degré,
Cardan (1501 – 1576) expose en les enrichissant des résultats qu’il a empruntés à son rival Tartaglia.
Pour des équations du type x
3
+ p x + q = 0 , si le réel
274 274 23
×
+
=qp
d
est positif alors le réel
33
1
22 d
q
d
q
x−
−
++
−
=
est solution. (Il est bien entendu que Cardan ne disposait pas de cette écriture moderne.)
3
a
, encore noté a
1/3
, désigne la racine cubique de a ainsi définie :
3
a = b ⇔ a = b
3
En 1572, dans son ouvrage l’Algebra, Bombelli propose une résolution de l’équation x
3
– 15 x – 4 = 0 à l’aide de
cette formule.
On a d = – 121 et on est alors amené à considérer la racine d’un nombre négatif !
Bombelli a l’audace de transgresser l’interdit et imagine un nombre dont le carré est égal à – 1. Il le note – 1.
En 1637 Descartes lui donne le nom d’imaginaire. Euler déclare que la notation – 1 est absurde car elle conduit à
une contradiction : – 1 ² = 1 et – 1 ² = – 1 × – 1 = (– 1) × (– 1) = 1 = 1 donc – 1 = 1 !
Il introduit en 1777 la notation i pour ce nombre.
En exploitant les règles usuelles de calcul et l’égalité i ² = – 1 on peut écrire :
d = ( 11 ) ² i ² = ( 11 i ) ² donc d =
"
– 121
"
= – 11 i La notation – 121 ne sera plus utilisée par la suite.
(2 + i )
3
= 2
3
+ 3 ×
××
× 2 ² ×
××
× i + 3 ×
××
× 2 ×
××
× i ² + i
3
= 8 + 12 i – 6 – i = 2 + 11 i
(2 – i )
3
= 2
3
– 3 ×
××
× 2 ² ×
××
× i + 3 ×
××
× 2 ×
××
× i ² – i
3
= 8 – 12 i – 6 + i = 2 – 11 i
On en déduit en utilisant la formule de Cardan que l’équation a une solution
x
1
=
3
2 + 11 i +
3
2 – 11 i = 2 + i + 2 – i = 4
Les notations
3
2 + 11 i et
3
2 – 11 i ne seront plus utilisées par la suite.
Ce que l’on vérifie aisément, l’audace a donc payé ! 4
3
– 15 ×
××
× 4 – 4 = 0
Déterminer les réels a et b tels que, pour tous réels x, x
3
– 15 x – 4 = (x – x
1
) (x ² + a x + b)
.
⇔
⇔⇔
⇔ x
3
– 15 x – 4 = (x – 4) (x ² + a x + b)
⇔
⇔⇔
⇔ x
3
– 15 x – 4 = x
3
+ a x ² + b x – 4 x ² – 4 a x – 4 b
⇔
⇔⇔
⇔ x
3
+ 0 x ² – 15 x – 4 = x
3
+ (a – 4) x ² + (b – 4 a) x – 4 b
Cette égalité est vraie pour tout réel x si, et seulement si,
a – 4 = 0
b – 4 a = – 15
– 4 b = – 4 égalité des coefficients
On peut également écrire : « Par identification des coefficients : »
Soit
a = 4
b = 1
En déduire la résolution dans de l’équation x
3
– 15 x – 4 = 0 .
On a donc x
3
– 15 x – 4 = 0 ⇔
⇔⇔
⇔ (x – 4) (x ² + 4 x + 1) = 0
⇔
⇔⇔
⇔ x – 4 = 0 ou x ² + 4 x + 1 = 0
Le discriminant de x ² + 4 x + 1 est ∆
∆∆
∆
= 4 ² – 4 = 12
x
3
– 15 x – 4 = 0 ⇔
⇔⇔
⇔ x = 4 ou x = – 4 – 12
2 ou x = – 4 + 12
2
x
3
– 15 x – 4 = 0 ⇔
⇔⇔
⇔ x = 4 ou x = – 4 – 12
2 ou x = – 4 + 12
2
x
3
– 15 x – 4 = 0 ⇔
⇔⇔
⇔ x = 4 ou x = – 2 – 3 ou x = – 4 + 3
L’ensemble des solutions dans
(et dans
également) est S = { – 4 ; – 2 – 3 ;– 2 + 3 }