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tradition orale et la nouvelle. Dans un premier temps, le narrateur partage 
ses  observations  sur  le  monde  et se  fait  médiateur  en  nous présentant 
le petit prince. Puis progressivement, il s’estompe pour laisser place aux 
aventures de l’enfant. Des aventures qui rejoignent l’aviateur.
  Au l  des  chapitres,  un  glissement  s’opère  de  la  réalité  vers un 
univers  singulier.  A  partir  de  là,  tout  devient  possible  et  l’on  saute  de 
planète  en  planète  avec  le  petit  prince  à  la  rencontre  de  personnages 
étranges.  Comme  ce  businessman  s’appropriant  «  des  petites  choses 
dorées qui font rêvasser les fainéants ». En temps que lecteur, on s’étonne 
de se sentir proche des personnages lorsque le petit prince vient à rester 
sufsamment de temps avec eux.
  La distance entre notre monde et cet univers permet à l’auteur de 
proposer son point de vue. Les questions naïves du petit prince, adressées 
aux  autres  personnages,  viennent  parfois  ssurer  notre  quotidien. 
Plusieurs  phrases,  prononcées  par  différents  protagonistes  résonnent 
comme des morales. Mais, comme pour les différents symboles que l’on 
peut reconnaître dans ce texte, ces morales restent légères en étant des 
sources d’inspiration et non pas des dogmes à imposer.
Vendredi 3 décembre 2010 
OUASMOK ?
La Compagnie des Gentils
Mise en scène : Aurélien Villard
Texte : Sylvain Levey
Théâtre, Espace 600, Grenoble
  C’est  un  jeu,  ou  presque.  On  se  croise,  on  se  rencontre,  on  se 
séduit  puis  on  se  marie.  On  s’installe,  on  découvre  l’ivresse  de  vivre  à 
deux et ses difcultés et on divorce. L’histoire de Ouasmok semble banale, 
autant que les lieux où elle se déroule : un quartier populaire où se mêlent 
plusieurs inuences. Ouasmok ? « C’est de l’arabe, ça veut dire comment 
tu  t’appelles  ».  Quant  aux  personnages,  mademoiselle  Léa  et  monsieur 
Pierre, on les a déjà croisés. Elle, maladroite sur ses talons, un brin trop 
maquillée ; et lui, la tête rentrée dans les épaules, un peu plus assuré. Ils 
ne sont plus vraiment des enfants et pas tout à fait des adolescents. Rien 
de bien nouveau et pourtant cet univers familier ne laisse pas indifférent.
  Le texte de Sylvain Levey, avec la mise en scène de la Compagnie 
des Gentils, nous amène à un plaisir simple : découvrir le quotidien des