DIUOP-2016 [Mode de compatibilité]

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Soins palliatifs pédiatrique
Équipe de soins de support, soins palliatifs pédiatriques,
de ressource et d’accompagnement
DIUOP 2016
Matthias Schell, IHOPE, ESPPéRA, Lyon
Cancérologie pédiatrique
• Environ 2000 nouveaux cas / an en France
• Chances de guérison ± 80 %
• Autrement dit : environ 1 enfant / 5 va mourir
• Au diagnostic :
60% ont connu une douleur
36% sont souvent ou très souvent dl
50% ont été alités du fait d’une Dl
• Besoin important dans nos services de développer
une approche palliative et une bonne PEC de la
douleur
Soins palliatifs (SFAP)
Les soins palliatifs sont des soins actifs délivrés dans
une approche globale de la personne atteinte d'une
maladie grave, évolutive ou terminale. L’objectif des
soins palliatifs est de soulager les douleurs
physiques et les autres symptômes, mais aussi de
prendre en compte la souffrance psychologique,
sociale et spirituelle.
Définition des soins palliatifs OMS 2002
"Les soins palliatifs cherchent à améliorer la qualité de
vie des patients et de leur famille, face aux
conséquences d'une maladie potentiellement mortelle,
par la prévention et le soulagement de la souffrance,
identifiée précocement et évaluée avec précision, ainsi
que le traitement de la douleur et des autres
problèmes physiques, psychologiques et spirituels qui
lui sont liés…"
Objectifs des soins palliatifs
• Préserver la meilleure qualité de vie possible au
patient jusqu'au décès
• Soulager la souffrance physique, psychologique,
sociale et spirituelle,
• Eviter les investigations et les traitements
déraisonnables
• Soutenir les proches avant le décès et en deuil
(parents, fratries,…)
• Former et soutenir les soignants et les bénévoles
COMMENT DEFINIR LES ENFANTS NECESSITANT DES SOINS
PALLIATIFS ?
Définition 1996 : Collège Royal de Pédiatrie (RCPCH) et l’Association pour les
soins de l ’enfant aux conditions de vie menacée ou en phase terminale
(ACT)
•
Groupe 1 : Maladies pour lesquelles un traitement curatif existe mais où
l’échec est possible (cancers).
•
Groupe 2 : Maladies où une mort prématurée peut être anticipée mais où
un traitement intense permet de prolonger une vie de bonne qualité
(Mucoviscidose, SIDA).
•
Groupe 3 : Maladies progressives pour lesquelles le traitement est
uniquement palliatif (certaines malformations, anomalies chromosomiques).
•
Groupe 4 : Maladies sévèrement invalidantes, souvent neurologiques,
prédisposant à des complications parfois mortelles.
COMMENT DEFINIR LES ENFANTS NECESSITANT DES SOINS
PALLIATIFS ?
DEFINITIONS CANADIENNES 2006 (1)
Groupe 1
Groupe 2
Groupe 3
Enfants présentant des conditions pour lesquelles un traitement
curatif est possible. Les soins palliatifs peuvent être nécessaires
pendant des périodes d’incertitude ou quand les traitements curatifs
sont inefficaces.
Exemples : cancer, atteinte cardiaque, rénale ou hépatique
importante.
Enfants présentant des conditions où une mort prématurée est
inévitable. Ces enfants peuvent avoir besoin de longues périodes de
traitements intensifs destinés à prolonger leur vie et à leur permettre
de participer à des activités normales pour des enfants de leur âge.
Exemples : fibrose kystique , dystrophie musculaire.
Enfants présentant des conditions progressives sans espoir de
guérison. Les traitements offerts à ces enfants sont uniquement
palliatifs et peuvent s’étendrent sur des années.
Exemples : maladie de Batten, mucopolysacccharidose
DEFINITIONS CANADIENNES 2006 (2)
Groupe 4
Enfants présentant des problèmes neurologiques graves accentuant
leur vulnérabilité et accroissant les risques de complications pouvant
amener une détérioration non prévisible, mais considérée comme
non progressive, de leur état.
Exemples : accidents avec atteintes neurologiques , paralysie
cérébrale grave.
Groupe 5
Nouveaux-nés dont l’espérance de vie est très limitée.
Groupe 6
Membres d’une famille ayant perdu un enfant de façon imprévue à
la suite d’une maladie, d’une situation engendrée par une cause
externe* ou d’une perte dans la période périnatale
Exemples : traumatismes, mortinaissances, avortements
*Selon la dixième classification internationale des maladies (CIM-10), une cause externe peut
être un accident de véhicule à moteur, une chute, une noyade ou une submersion accidentelle,
une exposition à la fumée , au feu ou aux flammes, une lésion « auto-infligée » (suicide) , une
agression (homicide), ou toute autre cause non liée à une maladie.
À mesure que la maladie progresse, l'accent est
graduellement transféré des soins curatifs vers les
soins palliatifs.
Des techniques invasives peuvent être utilisées
pour prolonger la vie et en améliorer la qualité, en
même temps que des soins palliatifs, chacun
devenant dominant à différentes étapes de la
maladie.
Aucune guérison n'est possible et des soins
palliatifs sont offerts dès l'annonce du diagnostic.
Au début, il n'est pas évident qu'il s'agit d'une
maladie mortelle et les soins palliatifs commencent
soudainement une fois la réalité perçue.
Légende:
curatif
palliatif
SPP : quand, pour qui ???
Les Soins palliatifs concernent par conséquent
- Non seulement la fin de vie ou "phase terminale"
Mais aussi
- Les situations d'échec des traitements curatifs ("phase
palliative") et
- Les "soins continus" dans les maladies potentiellement
mortelles au diagnostic
- Vision différente en cancéro-péd
- Différence entre situation palliative et démarche palliative
Les Soins palliatifs pédiatriques
• Réflexion récente
• Difficulté de voir associé SP et pédiatrie
• Gêne et réticence > douleurs en pédiatrie
• La médecine moderne renforce le besoin de soins palliatifs
• Défi médicale (maladies rares)
• Discussions autour de la futilité / acharnement / obstination
déraisonnable > euthanasie
• Relation humaine de vérité et de confiance
• Démarche participative entre
• Patients, parents (entourage) et soignants
• Partenariat enfant/parents – équipe soignante
• La "démarche palliative" devrait être accessible dans tous les
services : difficulté de culture de soin
Quelques spécificités pédiatriques :
• Les SPP touches beaucoup des spécialités
pédiatriques
• Les pathologies qui conduisant au SPP sont différent
selon l’âge
• L’approche palliative est différente selon les
pathologies
• Grand nombre d’adolescents
– Approche difficile
– Formation et information entre soignants pédiatriques et
adultes
– Interface nouvelle à créer
DE QUOI MEURENT LES ENFANTS ?
•
Enfants de 1 à 15 ans en France (source insee)
– Accidents et empoisonnements
– Maladies cancéreuses
– Autres anomalies congénitales
– Maladies du système nerveux
– Anomalies congénitales cardiaques
– Maladies infectieuses
Aspects juridiques de la prise
en charge de l’enfant et des
soins palliatifs pédiatriques
CONTEXTE JURIDIQUE
Spécificités pédiatriques
La relation médecin-patient est habituellement un
colloque singulier >>> il devient pluriel en pédiatrie.
Complexité supplémentaire.
Les relations interpersonnelles avec des parents
autour de la mort, la parentalité , l’intime, etc….. sont
difficiles à appréhender par la législation qui est un
cadre, en apparence rigide.
PRISE EN COMPTE DE L’ENFANT
« Les parents associent l’enfant aux décisions qui le
concernent selon son âge et son degré de maturité ».
art.371-1 al.3 Code Civil
« Les enfants peuvent exprimer leur opinion librement.
Celle-ci est prise en considération pour les sujets qui les
concernent, en fonction de leur âge et de leur maturité. »
art.24-2 Charte Droits Fondamentaux
TROIS DATES À RETENIR
Loi du 4 mars 2002 Loi des Droits des Patients : douleur,
soins palliatifs, information, accès au dossier. Loi dite
Kouchner
Loi du 22 avril 2005 : Droits du patients et de la fin de vie :
directives anticipées, proportionnalité des soins, refus
d’obstination déraisonnable, décision collégiale. Loi
dite Leonetti
Loi du 2 février 2016 : Nouveaux Droits en faveur des
malades et des personnes en fin de vie. Loi dite ClaeysLeonetti
LOI DU 4 MARS 2002
LOI « KOUCHNER »
« Toute personne dont l’état le requiert a le droit
d’accéder à des soins palliatifs et à un
accompagnement. » L.1110-9 CSP
« Les soins palliatifs sont des soins actifs et continus
pratiqués par une équipe interdisciplinaire en
institution ou à domicile. Ils visent à soulager la
douleur, à apaiser la souffrance psychique, à
sauvegarder la dignité de la personne malade et à
soutenir l’entourage. » L.1110-10 CSP
LA LOI DU 22 AVRIL 2005
LOI « LEONETTI »
Loi relative aux droits des malades et à la fin de vie
Section « expression de la volonté des personnes en fin de
vie »
Refus de l’obstination déraisonnable : « Lorsqu’ils
apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre
effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils doivent être
suspendus ou ne pas être entrepris. Dans ce cas, le médecin
sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa
vie en dispensant les soins palliatifs » L.1110-5CSP
En période de soins palliatifs et de fin de vie, le cadre légal ne
distingue pas entre le majeur et le mineur.
La loi parle de PERSONNE
Il n’y a aucune disposition spécifique au mineur.
La loi Leonetti est applicable en pédiatrie.
(sauf directives anticipées et personne
de confiance)
APPORTS DE LA LOI « LEONETTI »
1. Eviter l’obstination déraisonnable (article 1)
2. Discussion collégiale (article 5)
•
•
Anticipation des aggravations pour baliser la trajectoire du patient
Importance d’une traçabilité dans le dossier médical et infirmier pour
que l’information soit connue de tous
3. Principe du « double effet » (article 2)
APPLICATIONS EN PÉDIATRIE
Comment ne pas faire subir aux patients d’obstination
déraisonnable ?
Arrêter la poursuite d’actes qui « apparaissent inutiles,
disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien
artificiel de la vie »
Ex chimiothérapie palliative : quel but ???
Irradiation métastases : quel objectif ?
Réfléchir lors de l’instauration ou la réalisation de tout traitement,
acte de soins, geste de surveillance…
Anticipation autour de la mutation en réanimation
PRÉ- REQUIS DE LA PROCÉDURE COLLÉGIALE
Avant tout , donner priorité à l’ expression de la volonté du
patient chaque fois que c’est possible ( Art 5)
En cas de difficultés ou impossibilité (Art 9) rechercher et
consulter :
Les directives anticipées ( non applicable en pédiatrie )
La personne de confiance ( non applicable en pédiatrie )
La famille et les proches
LA DÉCISION
Souvent très lourde à prendre… La décision finale, après la réunion
collégiale, (RCP ≠ réunion collégiale ?) revient au médecin
Elle ne pèse ni sur la famille
Ni sur le personnel para médical
On cherche toujours l’adhésion et le consentement des parents
Confier la décision à l’ensemble de l’équipe reviendrait à diluer cette
décision
LA PROCÉDURE COLLÉGIALE
Décision prise par le médecin en charge du patient
Après concertation de l’équipe de soins
Avis motivé d’au moins un médecin « consultant »
Possibilité d’impliquer une EMSP
Possibilité d’impliquer l’ERRSPP
Avis des titulaires de l'autorité parentale ou du tuteur, hormis les
situations où l'urgence rend impossible cette consultation
(décret n° 2006-120 du 6 février 2006 relatif à la procédure collégiale)
LIMITATION / ARRÊT DE TRAITEMENTS
ABSTENTION DES TRAITEMENTS
L’abstention des traitements correspond à la décision de
n'entreprendre aucune intervention autre que celles concernant les
soins de confort.
ARRÊT DES TRAITEMENTS ou ARRÊT DE THÉRAPEUTIQUE
ACTIVE
Définition 1 : L’arrêt de thérapeutique(s) active(s) désigne l’arrêt
d’une ou plusieurs thérapeutique(s) curative(s) ou de suppléance des
défaillances d’organes déjà instituée(s), dont la conséquence peut être
d’avancer le moment de la mort.
Définition 2 : L’arrêt des traitements correspond à la décision
d'interrompre les traitements de suppléance vitale et/ou les
traitements curatifs.
L’expression « arrêt de soins » ne doit pas être employée
LA PROCÉDURE COLLÉGIALE
La décision de limitation ou d’arrêt de traitement est
motivée et sont inscrits dans le dossier du patient :
► Les avis recueillis
► La nature et le sens des concertations au sein de l’équipe
► Les motifs de la décision
LOI « CLAEYS-LEONETTI »
LA LOI DU 2 FÉVRIER 2016
Renforcer le droit des malades
Des directives anticipées contraignantes
Un droit à la sédation « sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience maintenue
jusqu'au décès, associé à une analgésie et à l'arrêt de l'ensemble des traitements de maintien en vie », dans 2 cas :
– lorsqu'il est atteint d'une affection grave et incurable, que son pronostic vital est engagé à court terme, et qu'il présente
une souffrance réfractaire aux traitements ;
– et lorsque, atteint d'une affection grave et incurable, il décide d'arrêt un traitement, ce qui engage son pronostic vital à
court terme et est susceptible de provoquer une souffrance insupportable.
Améliorer l’expression de la volonté du malade
Une hiérarchie des avis
Des directives anticipées plus précises
La personne de confiance
Renforcer les devoirs des médecins
Refus de dépénaliser l’euthanasie ou le suicide assisté
Améliorer la prise en charge
Une obligation de formation en soins palliatifs
Des ARS qui s’impliquent
28
« Toute personne est informée par les professionnels de santé de la possibilité
d’être prise en charge à domicile, dès lors que son état le permet. » [Article 4]
« Toute personne a le droit de refuser ou de ne pas subir tout traitement. Le
suivi du malade reste cependant assuré par le médecin, notamment son
accompagnement palliatif. » [Article5 ]
Le médecin a l'obligation de respecter la volonté de la personne après l'avoir
informée des conséquences de ses choix et de leur gravité
Chaque établissement concerné tient un registre référençant chaque cas de
sédation profonde et continue ayant provoqué une altération de la conscience
maintenue jusqu’au décès
Attention : Hypnovel ≠ sédation profonde
CANCERO-PED
passage curatif / palliatif
Évolution, Guérison, Survie
100
Hodgkin
LMNH
90
80
LAL
70
60
%
50
LAM
40
30
20
10
0
1960
1970
1980
Années
1990
1999
Evolution, Guérisons, Survie
100
Rétinoblastomes
90
Wilms
80
70
60
RMS TC
Ostéosarcomes
Ewing
50
40
30
20
10
0
1960
1970
1980
Années
1990
1999
Qu’est ce que « le palliatif » en cancérologie
pédiatrique?
Les phases de la lutte contre le cancer
Premiers symptômes
Décès
1ère cellule
Précancéreuse
Fct de risque
-Génétique
-Externes
Poursuite
évolutive
Rechute
Guérison
Lésion
Précancéreuse
+/- séquelles
Rémission
Présomption
Prévention
Dépistage
Dg
Phase
curative
Phase palliative
Phase de réadaptation
Continuité et globalité des soins en cancérologie
(Y Krakowsky)
Période Curative
Espoir de
guérison
Période palliative
de rémission
Soins oncologiques
spécifiques
Diagnostic
du cancer
Période Palliative
Période palliative
terminale
A
G
O Offre de
soins à
N
l’entourage
Soins oncologiques
I
de support
E
Diagnostic d’évolution
locale incurable ou de
métastases
Diagnostic
Décès
d’entrée en phase
terminale
Spécificités onco-péd :
Projet curatif pour quasi tous les patients
Phase de rémission pour quasi tous les patients
Souvent encore espoir curatif même en cas de
rechute
Maladies orphélines : Défi médicale
Difficulté d’accepter d’être en palliatif
• pour les patients
• L’entourage
• Les soignants
Quand faut il renoncer à une attitude curative?
• Quand chances de guérison nulles?
• Ou quand chances de guérison faibles?
• Quelles limites (< 5%) ?
• Analyse précise de la pathologie en fonction des données de la
littérature
=> évaluer les chances de survie et les facteurs pronostiques
• Concerne peu les diagnostics, mais surtout les rechutes.
• Se pose alors la question du type de soins à donner:
– Soins curatifs?
– Soins investigatifs?
– Soins palliatifs?
Quand faut il informer les parents?
• « La vérité doit être progressive et chaque mauvaise
nouvelle suivie d’une proposition, d’un projet ».
• Il existe pour tous (parents, enfant, soignants) une
dimension subjective du temps d’entrée en phase
palliative.
– Reconnaître et respecter la dimension de l’autre
– Tenter de converger sans faire violence
• Wolfe et al : Décalage de prise de conscience de
l’échéance mortelle entre parents et médecins
d’environ 100 jours.
• Nécessité de multiplier les entretiens d’annonce.
Les symptômes de fin de vie
en pédiatrie
Équipe de soins de support, soins palliatifs pédiatriques,
de ressource et d’accompagnement
Matthias Schell
DIUOP Paris 2016
Objectifs
• Connaître les symptômes
• Reconnaître les symptômes
• Prendre en charge les symptômes
– Les prévenir
– Les traiter
Préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu’à la
mort.
Connaitre et reconnaitre les symptômes
• Ne pas sous estimer leur importance
– Ex: en oncologie pédiatrique (Wolfe et al 2000)
• 80% souffrent
• 15% sont soulagés
• Apprendre à les rechercher au quotidien
• Ne pas « passer à coté »
• Les prendre en charge avant qu’ils ne deviennent
une souffrance
Symptômes des enfants cancéreux en fin de vie
Wolfe et al. N Engl J Med 2000; 342 : 326-33
• Étude apportant des éléments de réflexions sur le vécu de la fin de
vie d’enfant atteints de pathologies tumorales.
• Étude rétrospective avec interviews de 103 parents de 165 enfants
décédés entre 1990-1997 (Boston)
– Interviews réalisés 3 ans après le décès.
– Interrogatoires de 42 onco-pédiatres
– Revue des dossiers cliniques.
– 80 % sont morts de la progression de leur maladie
– 20 % sont décédés de complications liées aux TT
– 49 % décédés à l ’hôpital (la moitié en USI)
Symptômes des enfants cancéreux en fin de vie
Wolfe et al. N Engl J Med 2000; 342 : 326-33
• 89 % des enfants ont beaucoup souffert d ’un des 3
symptômes suivants :
– fatigue (57%)
– douleur (56%)
– dyspnée (50%)
• 51% avaient plus de 3 symptômes
• Le traitement était efficace sur :
– la douleur : 27 %
– la dyspnée : 16%
– les nausées, vomissements, constipation (10%)
Symptômes des enfants cancéreux en fin de vie
Wolfe et al. N Engl J Med 2000; 342 : 326-33
Discordance importante dans la perception et / ou reconnaissance des
symptômes entre
Parents
n (%)
Fatigue
Douleur
dyspnée
Baisse d’appétit
Constipation
Nausés/vomissements
Diarrhée
44
15
19
33
31
25
20
(48)
(16)
(21)
(36)
(34)
(27)
(22)
Médecins
n (%)
1 (1)
11 (12)
10 (11)
1 (1)
7 (8)
18 (20)
8 (9)
Symptômes des enfants cancéreux en fin de vie
Wolfe et al. N Engl J Med 2000; 342 : 326-33
• Les derniers mois, selon les parents :
– 53% des enfants ne jouaient plus
– 61% étaient tristes
– 63% présentaient des moments d ’inquiétude
– 21% étaient souvent inquiets
• les facteurs aggravant la souffrance :
– la non-prise en charge par l ’équipe médicale de
la fin de vie
– les informations discordantes
Traitement des symptômes:
Quels buts?
• Indispensables à préciser pour juger de l’intérêt des
interventions
• Diminuer leur souffrance, pour :
– préserver leur dignité
– permettre une relation avec leurs proches
• Donc, traiter s’il y a souffrance, mais pas
nécessairement traiter le symptôme. Le but n’est
pas le retour à un fonctionnement normal.
Traiter si souffrance :
• La souffrance
- de l’enfant ?
- des parents?
- des soignants?
• « Prendre en charge » la souffrance des parents fait
partie de la prise en charge des symptômes
• Attention aux souffrances associées
– Ex : douleurs + stress + angoisse
« Care related distress in bereaved parents »
Kreicbergs et al
(Prix SIOP 2004)
12 facteurs traumatisants
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Echec du contrôle des douleurs
Difficultés de l’enfant au moment du décès
Contrôle de la douleur négligé
Négligence de soins
Soutien des proches insuffisant
Contact avec équipe après décès insuffisant
Réaction (compassion) insuffisante des équipes
Message regrettable sur la sévérité de la maladie
Information tardive sur évolution fatale
Insuffisance dans la participation aux soins
Présence du parent insuffisante avant le décès
Absence du parents au moment du décès
46%
32%
33%
46%
31%
43%
41%
31%
23%
16%
16%
9%
Eva 6 ans
• Neuroblastome stade IV.
• Quatre lignes de chimiothérapie. Arrêt des
traitements curatifs depuis 3 semaines. Retour à
domicile. La maman vous dit :
• « Elle joue de moins en moins. Ne semble pas
douloureuse…. Reste la plus part du temps sur le
canapé ou dans les bras de sa mère…. Refuse de
manger ».
Eva 6 ans
• Neuroblastome stade IV.
• Quatre lignes de chimiothérapie. Arrêt des
traitements curatifs depuis 3 semaines. Retour à
domicile.
• Elle joue de moins en moins. Ne semble pas
douloureuse. Reste la plus part du temps sur le
canapé ou dans les bras de sa mère. Refuse de
manger.
Pourquoi ?
Quelles hypothèses ?
• Hypothèses :
– Douleurs, asthénie, dépression, Angoisse ?
• Qui dit quoi et à qui ?
• Que dit l’enfant ?
• Que pense la maman, l’enfant…que pense l’équipe, vous?
• Évaluez la situation globale
• Un symptôme n’est pas forcement à traiter par 1 traitement
• Cherchez à converger dans les différents logiques
• Expliquez à l’enfant et aux parents votre stratégie
– L’incompréhension de l’attitude thérapeutique augmente la
souffrance
100%
80%
60%
Présent
Source de
Souffrance
Incontrôlé
40%
20%
0%
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J. Wolfe, N Engl
Co
J Med 2000 ;
342: 326-33
L’asthénie
• Sensation subjective d’épuisement durable
et intense s’accompagnant d’une diminution
de la capacité d’activités physiques et
mentales, ne s’améliorant pas au repos.
(Manzullo et al 2002)
L’asthénie
• Longtemps considérée comme « naturelle » à
l’approche de la mort… (comme autrefois la douleur ?)
• En soins palliatifs pédiatriques
– Le plus fréquent : 90 %
– Le plus souvent source de souffrance : 50 %
– Impact sur le bien-être : 90 %
– Oublié des médecins : 50 %
– Rarement soulagé : 3 %
L’asthénie
• Les causes possibles :
– Anémie
– Douleur
– Morphiniques
– Troubles du sommeil
– Dépression
– Anxiété
– Dyspnée
– Dénutrition
– Causes Endocrinologiques (hypothyroidie, insuffisance
surrénalienne)
L’asthénie
• Evaluation: Pas d’outil francophone validé
– Chidhood fatigue scale (CFS)
– Parents fatigue scale (PFS)
– Staff fatigue scale (SFS)
– MSAS 7-12
– MSAS 10-18
Validées chez
7-12 ans
anglophones
Echelles QdV
Anglophones
Integrant l’asthénie
L’asthénie
100%
Traitements d ’efficacité
démontrée
Transfusion de culot globulaire en cas d ’anémie
80%
60%
40%
20%
Autres traitements proposés
mais Non validé
• Correction dénutrition
• Exercice physique
• Steroïdes
0%
• méthylphénidate
Eva 6 ans
• Neuroblastome stade IV. Quatre lignes de chimiothérapie. Arrêt
des traitements curatifs depuis 3 semaines. Retour à domicile.
• Elle joue de moins en moins. Ne semble pas douloureuse. Reste
la plus part du temps sur le canapé ou dans les bras de sa mère.
Demande qu’on la porte pour monter dans sa chambre située au
1er étage. Ne veut pas dormir allongée. Refuse de manger.
Pourquoi?
Quelles hypothèses?
Refus de s’alimenter
nausées,
vomissements
anorexie
Sécheresse
buccale
100%
80%
60%
Présent
Source de
Souffrance
Traité
40%
20%
0%
J. Wolfe, N Engl J Med
2000 ; 342: 326-33
e
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Co
Anorexie/Dénutrition
• Anorexie = Diminution de l’appétit non accompagnée de
sensation de faim.
– Peut diminuer la durée de vie (dénutrition)
– Source de souffrance ?
– Pour qui?
• L’enfant, les proches, les soignants?
Modification corporelle liées à la cachexie
Charge Symbolique et sociale de la nourriture
Anorexie/Dénutrition
• Adultes atteints de cancer en soins palliatifs
– 36 % des patients sont inquiets de leur perte d’appétit
– contre 87 % de leur proches
• Forte imprégnation culturelle :
– Le concept de « mourir de faim »
– Nourriture et relations sociales, aimer et nourrir
– La dénutrition et la perte d’appétit annonçant la mort
Anorexie/Dénutrition
• Causes multiples
– Nausées, vomissements
– muscite
– Pathologie sous jacente => dénutrition => anorexie
– Dépression
– Obstacle digestif
– Dyspnée
– etc….
Anorexie/Dénutrition
• Pourquoi traiter? Quels objectifs?
– Diminuer la souffrance due à l’anorexie
– Diminuer la souffrance due à la dénutrition (cachexie,
asthénie, diminution du bien-être)
– Augmenter la survie en améliorant l’état nutritionnel
• A évaluer avec la famille +++.
L’anorexie
Traitements proposés
100%
80%
• Stéroïdes : effet de courte durée, toxicité
• Megestrol, efficace chez l’adulte.
≠ Insuffisance surrénale et diabètes
• Cannabinoïdes : efficacité modérée
60%
40%
20%
0%
•Nutrition artificielle : pas d’impact sur la survie
chez les adultes atteints de cancer en soins
palliatifs.
NB: La logique familiale peut être différente des
données scientifiques
Les nausées et vomissements
• Symptômes fréquents
100%
80%
• 50% enfants en fin de vie
• Souffrance chez 50% d’entre eux
60%
40%
20%
0%
• Souvent iatrogènes
Nausées / vomissements: traitements
• Pas de progrès récent.
• Obstacles à une prise en charge efficace :
– Étiologies multiples,
• HTIC, Constipation, Toux émétisante
• Morphiniques
• IR, Hypercalcémie
– Voies afférentes multiples et redondantes.
• Pas de traitement d’efficacité démontrée en soins palliatifs.
• Tâtonnement souvent nécessaire
Paul, 12 ans
Sarcome d’Ewing métastatique pulmonaire. 3 lignes de CT.
Stade terminal. Hospitalisé. Alité.
Douleurs bien calmé par une PCA de morphine.
Ne parle plus que par geste.
A l’examen: Abdomen distendu et douloureux à la palpation.
Mobilisations de + en + difficiles.
Refus de s’asseoir pour la toilette, quintes de toux sèche.
Paul, 12 ans
Sarcome d’Ewing métastatique pulmonaire. 3 lignes de CT. Stade
terminal. Hospitalisé. Alité.
Douleurs bien calmé par une PCA de morphine.
Ne parle plus que par geste.
A l’examen: Abdomen distendu et douloureux à la palpation.
Mobilisations de + en + difficiles.
Refus de s’asseoir pour la toilette, quintes de toux sèche.
Pourquoi?
Quelles hypothèses?
Soif et bouche sèche
• 40% des enfants dans les dernières semaines de vie
(Drake 2003)
• Source de détresse pour 75% (Drake 2003)
• rôle étiologique ??
– D’une respiration buccale
– d’une déshydratation modérée
– des diurétiques
– des morphiniques
– des anticholinergiques
La sécheresse buccale
90 % des
adultes, mais
Traitements d ’efficacité
démontrée
Aucun
non rapporté par le
patient dans
45 % des cas
Noté au dossier dans 5
% des cas
D Oneschuk, Support Care
Cancer 2000; 8: 372
Traitements proposés
Boire fréquemment de petites quantités
≠
Aucune preuve de l’efficacité d’une hydratation
Paul, 12 ans
Sarcome d’ewing métastatique pulmonaire. 3 lignes de CT. Stade terminal.
Hospitalisé. Alité.
Douleurs bien calmé par une PCA de morphine.
Ne parle plus que par geste.
A l’examen: Abdomen distendu et douloureux à la palpation.
Mobilisations de + en + difficiles.
Refus de s’asseoir pour la toilette, quintes de toux sèche.
Pourquoi?
Quelles hypothèses?
Constipation
Globe
vésical
100%
80%
60%
Présent
Source de
Souffrance
Incontrôlé
40%
20%
0%
e
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A
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J. Wolfe, N Engl J Med
Co
2000 ; 342: 326-33
Le globe vésical
Fréquence
Traitements d’efficacité
démontrée
?
Sondage vésical
Traitements proposés
Néostigmine
Diminution des morphiniques, nalbuphine
Constipation
• Fréquente (causes multiples) et sous-traitée en
soins palliatifs
• Peut conduire à un fécalome très douloureux
• Objectif = non pas de traiter la constipation, mais
de prévenir les souffrances qu’elle peut causer.
La constipation
100%
Traitements d’efficacité
démontrée
80%
Aucun
60%
40%
Traitements proposés
20%
Laxatifs
Micro-lavements
0%
Néostigmine dans les ballonnements majeurs
Paul, 12 ans
Sarcome d’Ewing métastatique pulmonaire. 3 lignes de CT. Stade
terminal. Hospitalisé. Alité.
Douleurs bien calmé par une PCA de morphine.
Ne parle plus que par geste.
A l’examen: Abdomen distendu et douloureux à la palpation.
Mobilisations de + en + difficiles.
Refus de s’asseoir pour la toilette, quintes de toux sèche.
Pourquoi?
Quelles hypothèses?
Escarres et lésions cutanées
• Peu abordées dans la littérature pédiatrique
• Fréquence??? Certes rares mais :
• Une fausse idée reçue : il n’y a pas d’escarre en pédiatrie
La prévention doit être une priorité soignante
Paul, 12 ans
Sarcome d’Ewing métastatique pulmonaire. 3 lignes de CT. Stade
terminal. Hospitalisé. Alité.
Douleurs bien calmé par une PCA de morphine.
Ne parle plus que par geste.
A l’examen: Abdomen distendu et douloureux à la palpation.
Mobilisations de + en + difficiles.
Refus de s’asseoir pour la toilette, quintes de toux sèche.
La toux
• Fréquente en fin de vie
– 20-40% des enfants (Drake 2003, Goldman 2006)
– 40% chez enfants atteints de cancer et source de détresse
chez 6% (Collins 2000)
• Difficile à quantifier.
• Traitement nécessaire si source de souffrance
• Rechercher une étiologie (évolution métastatique pulmonaire,
fausses routes, bronchospasme, allergie, infection)
La toux
Cancero=>
40 % des
enfants
JJ Collins, J Pain
Symptom Manage
2000; 19:363
Traitements d ’efficacité
démontrée
Aucun
Traitements proposés
Morphiniques, codéine
Antitussifs
Marie 16 ans
Gliome du tronc cérébral. Irradiation.
Reprise évolutive 6 mois après
CT palliative dans le cadre
d’une essai de phase I Progression tumorale et décision
d’arrêt des traitements. Est remise sous corticoïdes. Retour à
domicile.
Depuis le retour à la maison, Marie ne veut plus sortir. Refuse les
visites. Pleure souvent. Est très agressive avec sa sœur. Est
triste.
Marie 16 ans
Gliome du tronc cérébral. Irradiation. Reprise évolutive 6 mois après. CT
palliative dans le cadre d’une essai de phase I. Progression tumorale
et décision d’arrêt des traitements. Est remise sous corticoïdes.
Retour à domicile.
Depuis retour à la maison, Marie ne veut plus sortir. Refuse les visites.
Pleure souvent. Est très agressive avec sa sœur. Est triste.
Pourquoi?
Quelles hypothèses?
Les corticoïdes
• ça soigne quoi en soins palliatifs?
–
–
–
–
–
L’anorexie
Le bien être général
La douleur
L’HTIC
Les médecins……..
Seules choses démontrées
chez l’adulte
Les conséquences des corticoïdes….
• Peu étudiées dans la littérature
• Syndrome de cushing et autres
– Myopathie proximale
– Candidose buccale
– Troubles du sommeil
– Esthétique (cushing, vergétures, acnée..)
• Grosses conséquences psychologiques
• Pour l’enfant et pour la famille…
Réflexion à avoir.
Balance bénéfice/risque?
Faut il les éviter?
• Limiter à des prescriptions courtes ?
• Plus volontiers si espérance de vie courte ?
• A doses peu élevées ?
Marie 16 ans
•
•
Gliome du tronc cérebral. Irradiation. Reprise evolutive 6 mois après.
CT palliative dans le cadre d’une essai de phase I. Progression
tumorale et décision d’arret des traitements. Mise sous corticoides.
Retour à domicile.
Depuis retour à la maison, Marie ne veut plus sortir. Refuse les
visites. Pleure souvent. Est très agressive avec sa sœur. Est triste.
Pourquoi?
Quelles hypothèses?
Depression
Anxiété
Anxiété, Dépression
•
•
•
•
Probablement sous-estimés
Difficultés d’évaluation
Influence de contexte familiale
Multifactoriel (douleur, angoisse de mort, isolement
etc….)
• Complexité +++ chez adolescent
• Souvent non reconnus et non traités
BACKGROUND: The aim of the study was to make a comprehensive inventory of the
physical, psychological, and social symptoms of children with cancer and their parents
during the palliative phase and the extent to which health professionals address those
symptoms. PROCEDURE: Forty parents of children who died 1-3 years prior to data
collection (structured questionnaire) were invited to participate in the study.
RESULTS: The response rate was 32 out of 40 parents (80%). Most frequently
mentioned physical symptoms were pain, poor appetite, and fatigue. The children's
most mentioned psychological symptoms were sadness, difficulty in talking to their
parents about their feelings regarding illness and death and fear of being alone.
The symptoms of fear of death of the child and fear of physical symptoms were most
frequently mentioned parents' psychological symptoms. Health professionals
addressed 82% of the children's physical symptoms, 43% of the children's
psychological symptoms, and 56% of the parents' psychological symptoms. Parents
indicated that after professional attention the proportion of children's physical
symptoms that were completely or partially resolved was 18 and 26%, respectively.
For children's psychological symptoms the figures were 9 and 25%, respectively,
and for parents' psychological symptoms 2 and 23%, respectively.
CONCLUSIONS: The burden of symptoms of the child with cancer during the palliative
phase and their parents is high. Health professionals focus mainly on the physical
symptoms of the child. Relief of symptoms could not be achieved for a large proportion
of symptoms. Further prospective research is necessary to investigate the kind,
frequency and intensity of symptoms in order to tailor optimal palliative care to the
needs of both child and parents
Râles terminaux
Déf : « bruit respiratoire produit par les mouvements des
sécrétions dans les voies aériennes supérieures, chez un
patient inconscient ou incapable de toux ou de déglutition ».
• Survie médiane : 23 heures. Maximale : 4 jours
• Source de souffrance pour le patient ???
≠ Pour les proches, sûrement.
• Pour les soignants….
• Qui est-ce que l’on traite ?
• Savoir faire la différence entre :
– râles, gasps, pauses respiratoires, dyspnée !!!!!
Râles terminaux
(SFAP 2008)
Epidémiologie et physiopath
• 40% des patients
– Absence d’expectoration
– Augmentation de la production
– Cellules Goblet
– Cellules sous muqueux
– Augmentation de l’inflammation (fausses routes)
– Diminution de la pression oncotique (IR, HypoTA,
dénutrition)
– Liquéfaction par NaCl, H2O
– Changement de la fonction ciliaire (ATP dépendant)
– Augmentation de l’ACTH en fin de vie
Quel traitement
• Force respiratoire, expectoration
• pas de traitement
• Muscarinique
• traitement possible (scopolamine…)
• Inflammation
• pas de traitement démontré (corticothérapie non prouvé)
• Volume dépendant
• Attention aux apports
« La physiopathologie en fin de vie nécessite pas d’hydrat »
Seul traitement efficace : prévention, (guérison pas passible)
En résumé :Souvent
il reste non
des résolus
progrès à faire !!!!
100%
80%
60%
Présent
Source de
Souffrance
Incontrôlé
40%
20%
0%
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J. Wolfe, N Engl J Med
Co
2000 ; 342: 326-33
Prise en charge des symptômes :
• Démarche PLURIDISCIPLINAIRE
Parents +++
Infirmières
Aide-soignantes
Kiné
Psychologue
Médecins
Hypnovel pour les dyspnées aiguës terminales.
Accompagnement ou Euthanasie ?
Dr Matthias Schell
Dyspnée en phase terminale
C'est une sensation subjective d'inconfort respiratoire avec une
impression de "soif d'air".
En palliatif :
• trt de la pathologie en cause n'est plus possible
• autres étiologies ?
diurétiques, antibiotiques, anticoagulants, corticoïdes,
bronchodilatateurs autres, oxygénothérapie, kiné ...
Les 2 traitements symptomatiques améliorent la dyspnée :
Morphine (0,25-0,5 mg/Kg/24h ; +30%)
par diminution de la sensibilité des récepteurs aux variations de
PaCO2 et de la PaO2
ce qui ralentit le rythme respiratoire
diminution de l'espace mort.
Midazolam (Hypnovel) (0,01 à 0,03 mg/Kg/h puis titrage ++++)
effet anxiolytique , sédatif et plus accessoirement myorelaxant.
Sédation en phase terminale pour détresse
Recommandations de la SFAP 2002
Définition
Recherche par des moyens médicamenteux, d’une diminution de la
vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de conscience, dans le but
de diminuer ou de faire disparaître la perception d’une situation
vécue comme insupportable par le patient, alors que tous les
moyens disponibles et adaptés à cette situation ont pu lui être
proposés et/ou mis en œuvre sans permettre d’obtenir le
soulagement escompté par le patient.
Sédation en phase terminale pour détresse
Les visées de la sédation en soins palliatifs :
Diminution de la vigilance, pouvant aller jusqu’à la perte de
conscience
Une somnolence provoquée chez une personne qui reste éveillable
à la parole ou tout autre stimulus simple
Une perte de conscience provoquée
- Coma provoqué transitoire (sédation intermittente)
- Coma provoqué non transitoire (sédation prolongée)
Sédation en phase terminale pour détresse
Indications :
•
Situations aigues, incontrôlables, à risque vital immédiat
• Ex. : Risque hémorragique
•
Symptômes physiques réfractaires vécus comme insupportables par le
patient
• Ex. : dyspnée terminale
•
Situations singulières et complexes dont la réponse ne peut se réduire au
seul domaine médical
Sédation en phase terminale pour détresse
Conditions et modalités pratiques
• Un questionnement préalable est le garant d’une démarche
éthique
• Compétences de l’équipe (connaissance des médicaments,
capacités à clarifier une situation, organisation
multidisciplinaire)
• Anticipation de la décision de sédation permettant
l’information voire le consentement du patient
• Calme des équipes soignantes qui savent quoi faire en cas de
crise
Conditions et modalités pratiques suite
•
Chercher si possible information et consentement du patient et de l’entourage
•
Discussion interdisciplinaire
•
Traitements palliatifs et accompagnement sont maintenus
•
Evaluation et réévaluation régulière
•
Sédation réversible
•
Les indications de la sédation doivent être écrites dans le dossier de soins
Echelle adaptée de Rudkin GE
1
Patient complètement éveillé
2
Patient somnolent
3
Patient avec les yeux fermés, mais répondant à l’appel
4
Patient avec les yeux fermés, mais répondant à une stimulation tactile légère
(traction sur le lobe de l’oreille)
5
Patient avec les yeux fermés, et ne réôndant pas à une stimulation légère
Euthanasie
Sens étymologique :
• bonne mort
• mort calme et exempte de souffrances, naturellement où
grâce à l ’emploi de substances calmantes où stupéfiantes
Sens large actuel :
• L'euthanasie recouvre des comportements variés dans
l'hypothèse d'une mort prochaine et inévitable, et dont les
principaux sont, la suppression de la vie pour mettre fin à la
souffrance par l'administration de drogues mortifères chez un
patient (sur demande du patient ?).
« Acte d’un tiers qui met délibérément fin à la vie d’une
personne dans l’intention de mettre un terme à une situation
jugée insupportable »
Comité Consultatif National d’Ethique du 27/01/00 avis n° 63
SP + Accompagnement
La mort est un processus naturel
intention = atténuation des souffrances
Euthanasie
Faire mourir volontairement en raison des souffrances d’un malade.
Deux notions :
une action (actes ou omissions) pour mettre fin à la vie
« hâter ou provoquer délibérément la mort »
intention = donner la mort pour mettre fin aux souffrances ou
prévenir celles-ci par compassion
Euthanasie volontaire : demandes de suicide assisté
Euthanasie clandestine : involontaire, sans en parler au patient
Différence dans l’intention
Euthanasie
• Art: 38 du code de déontologie médicale
« Le médecin n’a pas le droit de provoquer délibérément la
mort »
Dans le principe l’euthanasie reste une transgression relevant
du droit pénal
•
Art.221-1 du Code pénal
L’injection létale est juridiquement qualifiable d’homicide
volontaire
Le CCNE dans son avis 63 donne une notion juridique
d’exception d’euthanasie
Etude du Lancet du 02/08/03
• Confusion des pratiques
• Médicalisation de plus en plus importante de la mort et qui met
sur le même plan :
– l’arrêt de traitement,
– les soins palliatifs,
– l’euthanasie.
“ Dosis sola facit venenum ”
(c'est la dose seule qui fait le poison)
Soins palliatifs à domicile
• Quand ?
• Pour qui ?
• Le rôle de la coordination
• Soins terminaux à domicile :
une étude rétrospective du vécu des parents
Matthias Schell IHOP
Réseau ville-hôpital
Particularités :
Absence d’ancrage
Absence de connaissance mutuelle
Absence d’équipe contrairement à l’hôpital
Sentiment de solitude et d’isolement majeure
Création d’un réseau pour un enfant
Malgré cette situation des professionnels :
Augmentation des demandes de prise en charge à domicile
Durant la phase curative mais également palliative et terminale
Analyse des SPP du réseau ville-hôpital
•
Augmentation constante des soins terminaux à domicile
•
5/15 enfants en 2003, 13/22 en 2004, et 20/26 en 2005
•
Augmentation du nombre de patients soignés jusqu’au décès lui-même à
domicile : 2, 6, puis 11 respectivement.
•
Une particularité pédiatrique :
– Demander un retour à domicile en phase terminale et souhaiter que le
décès ne se fasse pas à la maison.
– L’anticipation d’une mutation le moment venu est un élément clef,
difficile et délicat
– Une disponibilité 24h/24h des soignants
– Information du SAMU est indispensable
– Rôle important des soignants isolés
Les Equipes ressources de SPP
Quelle place dans la collaboration avec les services
d’hémato-onco pédiatriques ???
Equipes Ressources Régionales de Soins Palliatifs
Pédiatriques :
=> Nées du plan ministériel pour les soins palliatifs 2008-2012
pour la première fois la spécificité pédiatrique est reconnue
Le plan va permettre le Développement des soins palliatifs
pédiatriques (mesure 4)
=> Création d’une commission pédiatrique depuis 01/2009
• Chargé de mission : Régis Aubry
• Représentants DHOS
• Pédiatres impliqués dans les SPP
Impact du plan Soins Palliatifs en pédiatrie
=> Création d’une équipe ressource régionale en SPP dans
chaque région :
– une équipe multidisciplinaire et pluri-professionnelle
– activité transversale de couverture régionale
– diffusion de la démarche palliative
• au sein des établissements
– CHU/CHG
– SSR
– HAD
– Structures extra- hospitalières (IME, CAMSP…)
– Réseaux adultes
• auprès des professionnels libéraux
Equipes Ressources Régionales de Soins Palliatifs
Pédiatriques:
• Missions :
-> Faciliter la mise en place de la démarche palliative à
travers :
- des formations (générales mais aussi à la « carte » adaptées
aux besoins d’une équipe)
- l’accompagnement d’équipe (aide à la prescription,
participation aux questionnements éthiques, soutien d’équipe
dans l’élaboration du projet de vie, débriefing post décès…)
- Identification des ressources locales au niveau de la
région (EMSP, libéraux, associations, structures de répit, groupes
de paroles…)
• Missions :
-> Sensibiliser les équipes de soins palliatifs adultes
(EMSP, USP, HAD) aux spécificités de prise en charge
pédiatrique
-> S’assurer de la prise en charge de l’entourage des patients
-> Contribuer à la recherche clinique dans le domaine des
soins palliatifs pédiatriques
Equipes Ressources Régionales de Soins Palliatifs
Pédiatriques :
• Équipe « experte » en matière de prise en charge palliative
et de la spécificité pédiatrique
• Équipe qui travaille en collaboration avec les équipes
référentes
• L’équipe ressource se déplace dans toute la région (services
intra et extra- hospitaliers et domicile)
Intervention auprès des équipes
4 niveaux d’intervention clinique (pas toutes les ERRSPP) :
N1: aide à l’identification de situations palliatives et soutien d’équipe
•
•
•
réflexion éthique : essai phase I/II : qui demande quoi ? Quel «espoir» ?
aide à la prescription : indication Midazolam ? Pourquoi ? Quel dose ? Quelle
intention ?
débriefing post décès : souffrances des équipes….
•
NB : ERRSPP intervient auprès de l’équipe, sans rencontrer l’enfant et sa famille
Intervention auprès des équipes
N2: accompagnement d’un enfant en collaboration avec une
équipe qui reste référente de cet enfant.
• Idem N1 avec en plus :
• Rencontre avec l’enfant et sa famille
– Aide au cheminement (ex. fratrie…)
• Clinique à partir de leur préoccupation
– Lien hôpital-ville (domicile, libéraux, HAD)
Intervention auprès des équipes
N3: accompagnement d’un enfant et de sa famille en tant
qu’équipe référente
•
notamment lors de retour à domicile lorsqu’il n’ y a pas d’ HAD,
l’ERRSPP devient progressivement l’équipe interpelée en premier
•
L’ERRSPP coordonne de la prise en charge et le parcours de soin
(spécificité en Rhône Alpes ?, peu fréquent en cncéropéd!).
Intervention auprès des équipes
N4: ESPPéRA est la seule équipe en place
•
suivi post décès notamment (en l’absence d’autres structures de
suivi possible…)
L’anticipation de la non réanimation
en soins palliatifs à domicile
Dr Matthias Schell
IHOP, Lyon
Prise en charge à domicile…
• Bénéfice pour l’enfant et la famille d’être « chez soi »
• Favorise la vie sociale
• Favorise et dynamise des projets de vie
• Transformation du domicile en lieu de soins
• Charge familiale importante
Implication dans les soins
Présence permanente
Crainte de ne pas être à la hauteur….
• Absence de présence permanente de soignant
• Fratrie : impact sur leur vie sociale
Bénéfice du regroupement familial
Frustration
Grande compréhension, complicité et solidarité
M Schell DIU 2009
En pratique
Sur le plan médical
• Préparation du retour
– Livraison du matériel : lit, pompes, traitement….
• Anticipation des aggravations
– Adaptation des antalgiques, crise convulsive….
• Formation et information des soignants isolés
– Réunion avec les soignants
Sur le plan familial
• Projet dynamisant
• Élaboration des projets de vie
– École, voyages, accueil de la famille….
• Discussions organisationnels et d’anticipation pour la vie
• Définir le lieu « souhaité » du décès
M Schell DIU 2009
La discussion avec les parents de non
réanimation
Entretien très difficile
car annonce « sans projet »
Ouverture de cette discussion : autour de l’anticipation
Mais : contexte « projet de vie »
Projection vers la fin de vie
Peut être vécu comme une « préparation » de la mort
Cheminement/explications
la démarche est celle du respect de la vie
la démarche est celle d’éviter une obstination déraisonnable
une démarche d’anticipation pour éviter une souffrance
la mutation en réanimation n’est pas bénéfique pour l’enfant
Quand faire cette démarche?
M Schell DIU 2009
Pourquoi impliquer le SAMU ?
• On ne peut exclure des situations d’urgence
– Non contrôle des symptômes (hémorragies, crise convulsive)
– Accès de panique
• SAMU comme collaborateur, (une particularité pédiatrique ?)
– Demander un retour à domicile en phase terminale et souhaiter
que le décès ne se fasse pas à la maison.
– L’anticipation d’une mutation le moment venu est un élément
clef, difficile et délicat
– Une disponibilité 24h/24h des soignants
– Anticipation/réflexion autour du rapatriement
• Information du SAMU est indispensable
– Rôle important des soignants isolés
M Schell DIU 2009
Quand et comment informer le SAMU ?
• Quand :
– Après discussion et consentement de la famille
• Comment :
– Contact téléphonique
– Lettre de confirmation :
• HDM,
• Situation palliative
• Évolution discutée avec les parents +/- enfant
• « Souhait » du lieu du décès (accueil 24h/24)
• Répondre à un appel au secours
• Ce qu’il faut faire
• Ce qu’il ne faut pas faire
M Schell DIU 2009
Cher Confrère,
Comme évoqué hier par téléphone avec quelqu'un de votre équipe, je me permets de vous écrire concernant
M____ M_____ née le _________qui est actuellement prise en charge en soins palliatifs à domicile.
En effet, _____ se trouve actuellement en échec thérapeutique et en progression post greffe d'un Neuroblastome
stade IV diagnostiqué en Juillet 2004.
________ est actuellement en phase progressive rapide de cette maladie sous forme multimétastatique
ostéomédullaire, abdominale, partie molle des membres inférieurs....
En vue de l'histoire clinique de _____ et des données de la littérature, il n'y a en effet pas d'attitude
curative actuellement.
______ est actuellement prise en charge par un réseau ville-hôpital entre le Centre Léon-Bérard, un cabinet
d'infirmières médicales, de son médecin traitant (Dr ____) afin de faire profiter ______ du domicile le plus
longtemps possible. Elle est actuellement sous PCA de morphine et NUBAIN sur une voie veineuse centrale
sous forme d'un PAC. Elle est porteuse d'une sonde à demeure et actuellement hydratée la nuit.
Devant l'état de santé extrêmement fragile de ______ avec une tumeur actuellement non contrôlée sur le plan
carcinologique, on ne peut exclure une aggravation brutale de la symptomatologie avec un appel au secours
au Centre 15. Il convient dans une situation d'urgence d'envoyer une équipe sur place afin de soulager
l'enfant des symptômes qui sont à l'origine de l'appel (VALIUM, RIVOTRIL en cas de crise convulsive,
ATARAX, TRANXENE en cas d'agitation, méchage en cas d'épistaxis, oxygénothérapie en cas de dyspnée)
avec un transport qui doit amener _______ au Centre Léon-Bérard dans le service de Pédiatrie qui
l'accueillera 24 H/24 H, 7 j/7j. En effet, il a été convenu avec le père que le décès n'est pas souhaité à
domicile mais dans le service de Pédiatrie du Centre Léon-Bérard.
Compte tenu de la gravité de la situation, il est important de ne pas réaliser de geste de réanimation (massage
cardiaque, intubation...) qui pourrait être alors jugé comme une obstination déraisonnable d'une fin de vie
proche. Une mutation en réanimation est également à éviter.
En restant à votre entière disposition pour tout renseignement complémentaire (Nom, No tel).
M Schell DIU 2009
Je vous prie de croire, Cher Confrère, à l'assurance de ma considération distinguée.
La démarche de la lettre de nonréanimation
• Validation en RCP que l ’enfant est en phase palliative
• Expliquer aux parents (et l ’enfant) l’absence de bénéfice voir
le caractère nuisible d’une réanimation
• Définir le lieu « souhaité » de décès
• Informer les parents +/- l ’enfant de l ’intention de
l ’information du SAMU
• Contact téléphonique avec le SAMU
• La lettre de non réanimation au SAMU
• Organiser parallèlement la PEC à domicile
– Anticipation des aggravations
– Réunion avec les soignants isolés…..
M Schell DIU 2009
Un peu de vécu…
• > 80 lettres de non réanimation
• collaboration avec le SAMU en fin de vie pour 5 enfant
– rapatriement dans de bonnes conditions
– avec des interventions adaptées,
– humaines,
– cohérente avec le projet établie,
– sans geste que l’on aurait pu qualifier d’obstination
déraisonnable.
M Schell DIU 2009
En conclusion
La discussion de non réanimation et l’information du SAMU =
standard dans notre service
Démarche engagé dans le respect de la vie, jusqu’au bout de la
vie
« démarche éthique de la non-malfaisance »
Souvent, une fois cette démarche est comprise par la famille :
démarche rassurant pour les familles
sérénité et confiance (?)
M Schell DIU 2009
Retour à domicile d’un enfant en soins palliatifs
Planification et organisation du retour :
–
–
–
–
Évaluation des besoins et des limites,
Vérification de la disponibilité des soignants
Fourniture des médicaments et du matériel
Mise à jour des ordonnances et anticipation des aggravations
« Réunion de mise en place » = « Élargissement de l’équipe »
Information médicale objective et honnête
Évocation de toutes les aggravations possibles
Mise à disposition des médicaments non disponible en ville
Une mise au point sur :
• Où en sont l’enfant et sa famille dans leurs cheminements?
• Quels sont leurs projets de vie ?
• Est-ce que le lieu de décès a été défini ?
– Parler des craintes et de la charge émotionnelle des soignants
–
–
–
–
Enquête du vécu des parents
(M Schell)
Toutes les parents qui ont accompagné leur enfant le dernier mois
de vie à domicile en 2004 et 2005 ont été inclus
33 familles contactés, 3 familles ont été perdues de vue
20 parents ont répondu
10 parents ont accompagné leur enfant à domicile jusqu’au décès
10 parents ont réhospitalisé leur enfant en moyenne 96 heures
avant le décès (n=8 < à 48h)
L’age moyen des enfants était de 9 ans
Symptômes de fin de vie les plus marquants
La
La
La
La
fatigue (évaluation moyenne 8,6/10)
douleur (8/10)
souffrance morale liée à une autonomie réduite
dégradation physique est notée par 5 parents
Aucun des symptômes signalés par les parents
n’a été ignoré par les soignants en dehors d’une
souffrance morale chez 1 enfant et 1 RGO
Peut-on parler de la mort avec son enfant ?
12/20 parents ont parlé de la mort avec leur enfant et tous
disent de ne pas le regretter
15/17 parents ont parlé de la mort avec la fratrie. Deux
parents le regrettent et jugent avoir été trop poussés à en
parler
« Qu’est-ce qui vous a fait le plus peur ? »
« Le décès »
« Ne pas tenir bon »
« La souffrance morale et physique éventuelle de l’enfant »
« De quoi, vous les parents, avez-vous souffert ? »
de « l’impuissance » face à une telle situation,
« du désespoir »,
« de l’isolement »,
« ne pas avoir su protéger son enfant »,
« accompagner la dégradation physique » et
« des paroles maladroites de la part d’un soignant »
Autoévaluation du stress des parents durant la
phase palliative :
EVA en moyenne de 6/10 [0-10].
Plus marqué chez les parents qui ont accompagné leur enfant
à domicile jusqu’au décès (EVA 7,2)
Comparé aux parents qui ont réhospitalisé l’enfant (EVA 5,5)
Autoévaluation du stress des parents durant les
derniers instants :
EVA en moyenne de 7,5/10 [0-10].
Elle n’est pas plus importante pour les parents qui ont vécu
cette situation à domicile (7,6 versus 7,4)
10/20 parents ont accompagné leur enfant à
domicile jusqu’au décès.
Aucun n’a regretté et aucun n’aurait préféré que l’enfant
décède à l’hôpital
toutes ces prises en charges ont bénéficié :
du déplacement d’un médecin et/ou IDE
d’une réunion de mise en place
et d’une ou plusieurs visites à domicile
10/20 parents ont réhospitalisé leur enfant
2/10 regrettent et auraient préféré rester au domicile
1 seule réunion de mise en place a été réalisés
vécu comme « un abandon par moment »
Évaluation des soignants libéraux par les parents
EVA du MT :
qualités professionnelles : 8,3/10
humaines : 8,3/10
la disponibilité : 7,5/10
du nombre de visites : 7,9/10
Si réunion de mise en place : EVA 8,3/10 versus 7,6/10
EVA des IDEs :
qualités professionnelles : 8,9/10
humaines : 9,2/10
leur disponibilité : 8,6/10
le nombre de visites : 8,9/10
La qualité des soins : 9/10
Si réunion de mise en place : EVA 9/10 versus 7,4/10
Heteroévaluation par les parents de la souffrance de
la fratrie des SPP à domicile (n=17)
•
C’est le décès en lui-même qui est la source de la plus grande
souffrance (EVA 10/10)
et non la période des soins à domicile (EVA maxi 7/10)
Est-ce que c’était douloureux pour vous de remplir
ce questionnaire ?
«
«
«
«
terriblement douloureux » par 1 maman
douloureux » pour 4/16
pas particulièrement » pour 10/16 parents
thérapeutique » par une maman
Chaque enfant a été entouré d’un soignant au moment du décès
12/20 parents aimeraient participer à un « séminaire de deuil »
1x/mois
Conclusion
• Bien que beaucoup de questions restent à poser aux parents,
• Bien que les chiffres de notre étude soient peu élevés,
• 3 données majeures dans les réponses sont à souligner :
Aucun parent ayant accompagné son enfant jusqu’au décès à
domicile ne l’a regretté.
Aucun parent ayant parlé de la mort avec son enfant ne l’a
regretté.
Enfin l’implication de l’équipe hospitalière semble jouer un rôle
important dans cet accompagnement.
• Message fort de cette évaluation :
Dans ce non regret sur le décès à domicile il y a en filigrane
l’expression d’une satisfaction de parents, celle d’avoir été « le
plus loin possible » avec son enfant.
Envie….
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d’avancer
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d’approfondir
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DIU douleur et soins palliatifs pédiatriques
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