8. Optique ondulatoire: Interférences entre deux ondes cohérentes
Albert Michelson Strelno(Prusse)1852-Pasadena 1931. Fils d’émigré polonais, A. Michelson enseigne la physique
à l’Ecole Navale d’Annapolis à partir de 1880, puis à Cleveland et à Chicago. Ses premières expériences portent sur
la détermination de la vitesse de la lumière. Puis, il s’intéresse à la nature ondulatoire de la lumière et invente son
interféromètre. A. Michelson veut, à la demande de Maxwell, tester la validité de l’hypothèse de l’éther, support
supposé de la propagation de la lumière: son interféromètre est capable de déceler d’éventuelles variations de la vitesse
de la lumière émise par une étoile qui seraient dues au mouvement de la terre par rapport au référentiel absolu de
l’éther. Il entreprend ses premières mesures à Berlin dans le laboratoire d’Helmoltz, puis à Cleveland avec E.Morley.
Mais la mesure est négative, la vitesse de la lumière est invariante: l’hypothèse de l’éther est rejetée. Vingt ans plus
tard, ce constat est l’un des fondements de la relativité restreinte proposée par A. Einstein.
En 1894, A. Michelson définit la longueur du mètre étalon à partir de la longueur d’onde d’une raie atomique.
En 1907, il est le premier américain à recevoir le prix Nobel. En 1920, il développe une mesure interférométrique du
diamètre des astres.
I.Le phénomène d’interférences
Soient deux ondes lumineuses décrites par les ondes scalaires s1(M, t) = s10cos(ω1t−ϕ1(M)) et s2(M, t) =
s10cos(ω2t−ϕ2(M)).L’intensité ou éclairement (en W att.m−2) résultant de la superposition des deux ondes
est, à un facteur multiplicatif près: I(M) = K(s1(M, t) + s2(M, t))2
Il y a interférences lorsque l’intensité résultant de la superposition de deux ondes n’est pas la somme des
intensités de chaque onde prise séparément.
Pour observer des interférences, les conditions suivantes sont nécessaires:
- les directions de polarisations des deux ondes ne sont pas perpendiculaires
- les deux ondes sont de même fréquence et cohérentes (le déphasage des deux ondes en un point est
indépendant du temps). Cela implique que les deux ondes sont obtenues à partir d’une même source principale
S
-|(SM)2−(SM)1|< Lc: longueur de cohérence de la source(=longueur des trains d’onde)
Alors, l’intensité s’écrit:
I(M) = I1+I2+ 2pI1I2cos(ϕ2(M)−ϕ1(M))
Dans la suite on étudie des interférences entres ondes qui ont nécessairement la même pulsation. En
introduisant l’amplitude complexe si(M)telle que la représentation complexe de si(M, t)est si(M, t) =
si(M)ejωt , l’intensité est: I(M) = K
2(s1(M) + s2(M)).(s1(M) + s2(M))∗, soit
I(M) = K
2(s1+s2).(s1+s2)∗
Les dispositifs utilisés font intervenir en général des sources secondaires S1et S2obtenues :
- soit par division du front d’onde (trous ou fentes d’Young, miroirs de Fresnel, Michelson éclairé par une
source ponctuelle)
- soit par division d’amplitude (interféromètre de Michelson)
Déphasage et différence de chemin optique
δ= (SS2M)−(SS1M)
est la différence de marche ou différence de chemin optique
ϕ=ϕ2(M)−ϕ1(M)=2πδ
λ0
est le déphasage