K. Haddad Service de chirurgie viscérale et oncologique. Hôpital Bologhine. Bainem. Alger.
4.2.2. Examens d’imagerie
Le bilan morphologique est orienté en fonction de l’état hémodynamique du traumatisé. Le bilan
de première intention comprend : une radiographie du thorax, une échographie abdominale et une
radiographie du bassin.
4.2.2.1. Radiographies
La radiographie du thorax permet de mettre en évidence la présence d’un pneumothorax ou d’un
hémothorax compressif à drainer en urgence.
La radiographie du bassin a un intérêt qu’en cas de choc hémorragique. En effet, la mise en
évidence d’une fracture du bassin associée à un choc hémorragique permet d’évoquer l’existence
probable d’un hématome rétro péritonéal.
4.2.2.2. Échographie abdominale (FAST écho)
Décrite depuis les années 1970 pour l’évaluation des traumatismes abdominaux (5), l’échographie
abdominale de type FAST (focus assessment with sonographie for trauma) s’est largement imposée
comme outil de triage dans les centres de traumatologie en Europe et aux états unis (6). Elle est
décrite pour répondre à une question : hémopéritoine ? oui ou non. La FAST est pratiquée par des
non-radiologues après une courte formation. L’amélioration de la prise en charge des traumatisés en
pré hospitalier a permis à des unités mobiles de réanimation d’être équipées d’échographes portables
permettant parfois un diagnostic pré hospitalier.
En milieu hospitalier, l’échographie abdomino-pelvienne permet de :
Rechercher un épanchement intra péritonéal (hémorragique)
Détecter et de localiser les lésions parenchymateuses (foie, rate, rein…)
Rechercher des lésions vasculaires, lorsqu’elle est couplée au Doppler.
4.2.2.3. Tomodensitométrie (TDM)
La TDM abdomino-pelvienne est la méthode d’imagerie de choix dans l’exploration de l’abdomen
en urgence. La TDM corps entier est devenue l’examen de référence dans le bilan lésionnel des
traumatismes abdominaux et notamment chez le polytraumatisé. Elle est réalisée sans et avec
injection d’un produit de contraste (si pas d’insuffisance rénale). Il s’agit d’un examen moins
opérateur dépendant et peut-être interprété par d’autres médecins. En termes de performance, une
TDM normale constitue un argument en faveur de l’absence de lésions significatives.
Au plan abdominal, la TDM permet de :
Quantifier un hémopéritoine
Visualiser un pneumopéritoine
Caractériser la sévérité du traumatisme de chaque organe
Mettre en évidence des extravasations artérielles du produit de contraste, au temps
précoce.
Dans les centres disposant d’un service de radiologie interventionnelle, une proposition
d’embolisation est alors discutée, permettant l’arrêt du saignement.