
1RÉSUMÉ 
Effet immun du traitement à l'iode radioactif sur les lymphocytes T de type 
régulateur chez des patients atteints d'une hyperthyroïdie auto-immune 
 
Par 
Sarah Côté-Bigras 
Programme d’immunologie 
 
Mémoire présenté à la Faculté de médecine et des sciences de la santé en vue de l’obtention 
du diplôme de maitre ès sciences (M.Sc.) en immunologie, Faculté de médecine et des 
sciences de la santé, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, Canada, J1H 5N4 
 
Les lymphocytes T de type régulateur sont engagés dans la régulation de plusieurs 
réponses  immunes  physiologiques  et  pathologiques.  Certains  d’entre  eux,  comme  les 
lymphocytes  T  régulateurs  (Treg)  et  invariants  Natural  Killer T  (iNKT),  sont  essentiels 
pour le maintien de la tolérance périphérique et la prévention de l’auto-immunité. 
 
 Les  patients  atteints  de  la  maladie  de  Graves  ont  des  auto-anticorps  activant  le 
récepteur de la TSH exprimé sur les cellules de la glande thyroïde et sur les fibroblastes de 
l’orbite. En conséquence, les deux principales manifestations cliniques de la maladie sont 
une hyperthyroïdie ainsi qu’une orbitopathie. Lorsque l’hyperthyroïdie est traitée par l’iode 
radioactif (IR), une apparition ou une exacerbation de l’atteinte auto-immune ophtalmique 
peut  survenir.  L’irradiation  de  la  glande  cause  une  augmentation  et  une  persistance 
temporelle des auto-anticorps dans la circulation sanguine qui ne sont pas observées suivant 
d’autres traitements de l’hyperthyroïdie tels que les médicaments antithyroïdiens.  
 
L’hypothèse proposée était que l’amplification de l’auto-immunité survenant après 
le traitement à l’IR résultait d’une perte de régulation des cellules T autoréactives par les 
lymphocytes T de type régulateur, puisque ceux-ci ont un rôle déterminant dans le contrôle 
de  l’auto-immunité.  L’objectif du  projet  de  recherche  était  donc  d’étudier  les  effets  du 
traitement à l’IR sur les lymphocytes Treg et les lymphocytes iNKT des patients atteints de 
la maladie de Graves. Nous avons démontré que le traitement à l’IR induit un changement 
de la fréquence périphérique des lymphocytes Treg et des lymphocytes iNKT, ainsi que de 
la  fonction  des  lymphocytes  Treg.  En  effet,  nous  avons  démontré  une  réduction  de  la 
fonction  suppressive  de  ces  lymphocytes,  et  ce,  accompagnée  d’une  diminution  de  la 
production d’IL-10. Ainsi, la fenêtre temporelle suivant le traitement à l’IR s’est avérée un 
moment  critique  pour  étudier  une  altération  de  ces  lymphocytes  qui  corroborait 
l’amplification  de  l’auto-immunité  décrite  après  le  traitement.  De  plus,  nous  avons 
démontré qu’un prétraitement avec un antithyroïdien de synthèse prévient partiellement les 
altérations  observées  chez  les  lymphocytes  Treg,  supportant  la  propriété 
immunomodulatrice  de  ces  médicaments.  Ces  résultats  accentuent  la  perspective  d’une 
régulation  immunitaire  déficiente  suivant  certains  traitements  de  l’hyperthyroïdie  auto-
immune.