provision ou RC), fixe à la signature du contrat toutes les conditions du rachat et notamment le prix.
Les investisseurs sont ici susceptibles d’être remboursés avant l’échéance théorique de la dette selon
des termes fixés à l ’avance, et par voie de conséquence, sans tenir compte du contexte de taux
d’intérêt qui prévaudra au moment du r emboursement anticipé. La seconde clause que nous
appellerons « englobante » dans la suite (pour make-whole call provision ou MWC) prévoit des
modalités de rachat qui varient selon le contexte de taux d’intérêt au moment du remboursement. Ces
deux clauses coexistent sur le marché obligataire, elles possèdent donc leur intérêt propre.
L’objet de cet article est d’exposer les motivations d’usage de chacune puis d’analyser si la
présence de la clause modifie les rendements actuariels exigés par les investisseurs. 40% des
obligations d’entreprises américaines sont assorties d’une clause de rachat dans l’étude de Nayar et
Stock (2008). Les raisons poussant les entreprises à inclure une option de remboursement anticipé
sont multiples et de nature stratégique. Pour résumer, la clause de rachat offre essentiellement de la
flexibilité managériale. Cette flexibilité permet d’abord d’ajuster la structure du capital aux
conditions de financement changeantes qui s’appliquent à l’entreprise. C’est ainsi un outil très
efficace pour optimiser le coût de la dette et gérer le risque de taux d’intérêt (cf. Güntay et al., 2004).
Le refinancement de la dette à un taux de rendement moindre est évidemment une des motivations
les plus courantes à l’inclusion d’une clause de rachat. La clause permet, ensuite, un m eilleur
ajustement de la structure de capital aux caractéristiques et propriétés des actifs, investissements et
revenus de l’entreprise. On peut ainsi réduire le risque d’insolvabilité et saisir plus facilement des
opportunités d’investissement. Enfin, comme le soulignent Barnea et al. (1980), la clause de rachat
permet de traiter certains problèmes d’agence, en limitant les tendances aux sur- et sous-
investissement par exemple.
La présence d’une clause de rachat n’est pas anodine, elle peut influencer la tarification de la dette
et la rémunération des créanciers. Selon les caractéristiques de la clause, le remboursement anticipé
peut en effet créer un manque à gagner pour les investisseurs. En cas de rachat anticipé d’une