Session n°3 : Santé et progrès La vaccination dans 50 ans Béhazine Combadière, Directeur de recherche Inserm, co-Directeur Cimi-Paris (Centre d’immunologie et des maladies infectieuses, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris) De la « variolisation » à la « révolution pasteurienne », la vaccination est le moyen dédié à la stimulation des défenses naturelles de l’organisme (le système immunitaire) par contact avec une forme atténué, ou un morceau d’un agent infectieux (bactérie, virus, parasite, toxine …), afin d’induire une protection contre les maladies infectieuses et certains cancers. L’immunologie moderne a permis de proposer des stratégies nouvelles que ce soit pour la conception du vaccin ou ses voies d’administration. On peut citer les vaccins ADN, les virosomes, les « virus-like particule » et des vecteurs viraux, des conjuguées ou les «ARN ». De plus, la découverte de nouvelles cellules impliquées dans l'immunité, appelées cellules dendritiques et de leur La présence sur des tissus stratégiques de défenses du système immunitaire comme la peau, les muqueuses nasales et vaginales, ou les intestins nous permettent aujourd’hui de repenser le site vaccinal. Cela a fait émerger deux aspects importants de la « vaccinologie » actuelle: les voies d’administration et les adjuvants. L’hétérogénéité des populations - en termes d’âge, de facteurs de risques associés (obésité, grossesse, maladies autoimmunes), d’environnement, d’histoire immunologique des individus (infection, vaccination) - pousse vers une vaccination au besoin de la population et ainsi, à la recherche de meilleurs indicateurs de prédiction de son efficacité et de son innocuité par une approche pluridisciplinaire. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la vaccination sauve la vie de 2 millions de personnes chaque année dans le monde mais elle pourrait faire encore mieux dans le futur. Les maladies émergentes aggravées par la circulation rapide des personnes dans le globe, les cancers dont certains d’origine virale, la réactivation de maladies infectieuses anciennes, les pathologies respiratoires dont certaines ne peuvent être combattues : le VIH, le paludisme et la tuberculose sont autant d’enjeux pour la recherche et le développement de nouvelles stratégies vaccinales. Il est aujourd'hui permis de croire que grâce à l’innovation en recherche fondamentale et par les études cliniques associées aux sciences humaines et sociales, la protection des toutes les tranches d’âge de la population est possible. République française Inserm 101, rue de Tolbiac 75654 Paris Cedex 13 Tél. +33 (0)1 44 23 60 00 Fax +33 (0)1 44 23 68 56 Page | 1 Dr Behazine Combadière FONCTIONS ACTUELLES Co-directeur du Centre d’Immununologie et des Maladies Infectieuses PitiéSalpétrière, Paris – Cimi-Paris Directeur de recherche au laboratoire Immunité et Infections (U945) de l'Inserm Coordinateur du projet FP7-EU CUT'HIVAC de vaccination cutanée et muqueuse contre le VIH (01/2010-12/2014) Expert international en vaccination et immunité DOMAINES DE RECHERCHE Durant son programme doctoral, Dr Behazine Combadière a contribué au champ des réponses immunitaires au VIH en étudiant la régulation négative des réponses du CD8 spécifique au VIH chez les personnes qui en sont infectées et a parachevé ses travaux en immunologie sur des modèles murins à l’Institut National de Santé de Bethesda, MD, USA. De retour en France (1998), elle obtient un poste permanent d'associée de recherche et le prix du jeune chercheur (Agence française de la recherche). Elle vise à étudier les réponses immunitaires dans le cas du cancer et des maladies infectieuses (le VIH, les virus influenza et la variole). Elle a tout d’abord montré que 25 ans après la fin de la vaccination antivariolique (absence d’agents pathogènes en circulation), l'intensité de la persistance d’une réponse mémorisée par les cellules T CD4 dépend non pas de la date de dernière vaccination, mais de celle de première immunisation, ainsi la première rencontre avec l’antigène programme les fonctions cellulaires et des capacités migratoires vers le site antigénique (antigène d’expression tumorale). De là, elle s'est concentrée sur la compréhension de l'initiation des réponses immunitaires et de son impact sur la mémoire immunitaire. Dr Behazine Combadière a été pionnière dans le domaine de l'immunité vaccinale et de sa distribution par les follicules pileux et a transféré cette méthode novatrice qui dispense de l’aiguille de vaccination aux essais cliniques. La vaccination par la peau est aujoud’hui le principal aspect abordé dans l’équipe dans le but d’améliorer des réponses vaccinales et le développement de nouvelles stratégies préventives contre les infections virales. Dr Behazine Combadière a également été coordinateur des projets européens du FP6, « Modèle préclinique de souris pour l'immunogénicité des vaccins » (MuNanoVac, vaccins nanoparticulaires muqueux) et Europrise. PUBLICATIONS Dr B. Combadière plus de 70 manuscripts dont plusieurs classés au top 1-10 % et de nombreuses autres publications en immunologie des maladies infectieuses dans des revues à fort impact.