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Formation et disparition des chaînes de montagnes
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PLAN
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Les traces d’un océan et de sa subduction dans une chaîne
de montagnes
A) Les traces d’un ancien domaine océanique : les ophiolites
ex. : ophiolites de Chamrousse, du Chenaillet (Alpes, cf. onglet Schémas clé) ou
d’Oman
association de serpentinite, de (méta)gabbro, de basalte dans les chaînes de
montagnes : roches caractéristiques du domaine océanique
association présente ou non, complète ou incomplète : histoire différente pour
chaque chaîne de montagnes
présence parfois de sédiments océaniques. Ex. : calcaires marins
B) Les traces d’une ancienne marge continentale passive
ex. : bloc basculé de Taillefer (Alpes, cf. onglet Schémas clé)
association de failles normales, blocs basculés, sédiments pré-, syn- et post-rifts
traces d’un contexte extensif, donc de divergence : formation d’un océan
C) Les traces d’une subduction : le métamorphisme de subduction
ex. : éclogites du massif de Dora Maira (Alpes)
passage des faciès schistes verts aux schistes bleus puis aux éclogites :
augmentation de la pression et de la température associée à la subduction
transition de faciès associée aux réactions métamorphiques de déshydratation
de la plaque plongeante (cf. chapitre 6)
volcanisme typique des zones de subduction (cf. chapitre 6)
D) Les mécanismes de la subduction
refroidissement de la lithosphère océanique en s’éloignant de la dorsale :
augmentation de sa densité et de sa profondeur sous l’eau avec son âge
(subsidence thermique)
densité lithosphère océanique > densité critique = plongée de la lithosphère
océanique dans l’asthénosphère
densité éclogite = 3,4 > densite asthénosphère = 3,2 : traction de la plaque
plongeante
subduction mise en place et entretenue par l’augmentation de densité de la
lithosphère océanique
Transition : la mise en place d’une chaîne de montagnes débute souvent par la formation
puis la disparition d’un domaine océanique via le processus de subduction. Ce processus,
permis par l’augmentation de densité de la lithosphère océanique, est à l’origine d’un
magmatisme produisant des matériaux continentaux. Ces étapes préludent à la formation
d’une chaîne de montagnes, qui s’effectue majoritairement lors du processus de collision.
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Les traces d’une collision dans une chaîne de montagnes
A) Les traces d’un affrontement entre deux plaques : la suture
océanique
ex. : présence d’ophiolites au sommet du Chenaillet (2 650 m)
suture entre le domaine océanique et le domaine continental : affrontement des deux
lors d’un mouvement de convergence
B) Les traces d’un épaississement crustal
ex. : alternance de couches (plissées et faillées) récentes-âgées-récentes dans le
massif de la Chartreuse (Alpes, région de Grenoble)
processus de charriage de nappes les unes sur les autres lors de la convergence
mesures sismiques : profondeur du Moho pouvant atteindre 80 km sous les chaînes
de montagnes récentes
C) Les mécanismes de formation d’une chaîne de montagnes
convergence : compression tectonique
réponse de la lithosphère continentale : plis en profondeur (comportement plastique
dû à la forte température), failles inverses en surface (comportement cassant)
chevauchement et empilements de nappes de charriages sur des kilomètres
résultats : raccourcissement et épaississement menant à une racine crustale
profonde par équilibre isostatique (cf. chapitre 6)
Transition : une chaîne de montagnes se forme par divers processus tous liés aux
phénomènes de convergence et de compression imposés par la subduction océanique.
Ce relief nouvellement formé va être soumis à l’érosion provoquant le recyclage de ses
matériaux.
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Les traces du démantèlement d’une chaîne de montagnes
A) Les chaînes de montagnes anciennes et récentes
ex. : comparaison d’altitudes entre le Massif Central (en moyenne 700 m) et les Alpes
(en moyenne 2 000 m)
présence de roches métamorphiques et plutoniques de grande profondeur à
l’affleurement dans les chaînes anciennes
Moho à plus faible profondeur dans les chaînes anciennes
B) Le démantèlement par altération, érosion et sédimentation
ex. : altération d’un granite en argiles par l’eau, minéralisation des eaux de source
désagrégation des roches par l’altération physique et chimique : gel, glacier,
hydrolyse, dissolution, etc.
transport des produits (particules ou ions) de l’altération par l’eau : flux
sédimentaires de l’amont (les reliefs) vers l’aval (le niveau de la mer)
dépôts de ces produits lors de la sédimentation plus ou moins loin de la chaîne de
montagnes. Ex. : delta du Rhône
C) Le démantèlement par des phénomènes tectoniques
ex. : séisme de type extensif le 07 avril 2014 dans les Alpes
activités tectoniques après la formation des chaînes de montagnes conduisant à
leur démantèlement par étirement : effondrement gravitaire par réajustement
isostatique (cf. chapitre 6)
D) Le recyclage des matériaux continentaux : le cycle des roches
ex. : roches continentales → sédiments océaniques → subduction → magmatisme
recyclage des matériaux continentaux dès la mise en place d’un relief
processus de remontée des roches profondes par rebond isostatique : affleurement
de roches métamorphiques et plutoniques
synthèse : cycle des roches (cf. onglet Schémas clé)
Bilan : les chaînes de montagnes ont conservé des traces de leur histoire permettant aux
géologues de la reconstruire, avec plus ou moins de précision. Ce sont des entités
dynamiques dont la mise en place et le démantèlement s’inscrivent plus largement dans le
cycle des roches et la tectonique des plaques.
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SCHÉMAS
Blocs basculés et failles normales : ex. des Alpes
Les blocs basculés et les failles normales de Taillefer dans les Alpes est un bon exemple d’unemarge
passive issue de la formation d’un océan. On y reconnaît les traces tectoniques (failles, etc.) et
pétrologiques (sédiments) d’un phénomène extensif dû à la divergence.
Ophiolites : ex. du Chenaillet
Les ophiolites du Chenaillet montre l’association caractéristique (mais pas unique) d’unesuture
océanique. Des roches typiques du domaine océanique (péridotite, gabbro, basalte, etc.) sont ainsi
présentes à quelques 2 000 m d’altitude.
Bilan sur l’érosion et le réajustement isostatique
Lorsqu’une chaîne de montagnes est soumise aux processus d’altération et d’érosion, elle perd de
sa masse et de son volume. Du fait de l’équilibre isostatique qui existe entre lalithosphère et
l’asthénosphère, la racine crustale remonte. La chaîne de montagnes finit par s’aplanir alors que des
roches profondes affleurent.
Bilan sur le cycle des roches
L’association des phénomènes de magmatisme, de sédimentation, de métamorphisme et
d’altération/érosion s’inscrit dans un processus géologique global appelé le cycle des roches. Cellesci se forment et se modifient, parfois pour en former de nouvelles, selon le contexte géodynamique
dans lequel elles se trouvent.
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MÉTHODOLOGIE
Identifier des transformations minéralogiques lors d’un
métamorphisme
Métagabbro faciès schiste vert
Dans ce métagabbro :
le pyroxène marron est entouré d’une auréole d’amphibole de couleur
bleue/verte qui est toujours en contact avec du feldspath plagioclase blanc.
On observe en même temps de la chlorite verte claire.
Amphibole et chlorite (minéraux hydratés) sont caractéristiques du faciès
schiste vert des métagabbros.
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Métagabbro faciès schiste vert - Microscopie
Sur cette photo :
on distingue les cristaux d'hornblende (une amphibole) qui se placent
autour d'un cristal de pyroxène à l'interface avec les feldspaths
plagioclases.
Cette association de minéraux est caractéristique des métagabbros en
faciès schiste vert.
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Métagabbro faciès schiste bleu
Dans ce métabgabbro :
le pyroxène marron est entouré d’une auréole d’amphibole bleue sombre
(le glaucophane) qui est toujours en contact avec du feldspath plagioclase
blanc.
Cette amphibole (minéral peu hydraté) est caractéristique du faciès schiste
bleu des métagabbros.
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Métagabbro faciès schiste bleu - Microscopie
Le glaucophane (minéral bleuté en LPNA) est ici de forme très allongée ce
qui signe la déformation de la roche.
Cette observation te rappellera que déformation et métamorphisme vont
souvent de paire.
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Éclogite
Dans cette éclogite :
de nombreux grenats rouges sont visibles en association avec de la jadéite
(pyroxène vert) et des pyroxènes bleus/noirs reliques.
Le grenat et la jadéite (minéraux anhydres) sont caractéristiques du faciès
éclogitique d’un métagabbro.
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Éclogite - Microscopie
La jadéite, minéral bleu/vert en LPNA, est un pyroxène typique du
métamorphisme de haute pression.
Son association avec des grenats (toujours noirs en LPA) est
caractéristique du faciès éclogitique.
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DÉFINITIONS
Altération
Processus de désagrégation d’une roche par un agent tel quel l’eau, le vent ou un glacier.
L’altération peut être chimique (hydrolyse) ou physique (abrasion par les glaciers).
Blocs basculés
Blocs de croûte de taille kilométrique délimités par des failles normales. Ils se mettent en place
lors de processus d’extension.
Effondrement gravitaire
Processus tectonique de démantèlement d’une chaîne de montagnes. Il correspond à la phase
d’extension et d’étirement de la chaîne lorsque les mouvements de convergence sont plus faibles.
Érosion
Processus d’arrachement de la matière des chaînes de montagnes. On l’exprime souvent en unité
de masse (souvent la tonne) par unité de temps (souvent l’année).
Marge continentale passive
Bordure d’un domaine continental n’ayant aucune activité sismique ou volcanique. Elle se créé
lors d’un rifting et est formée des blocs basculés.
Nappe de charriage
Couches géologiques de tailles importantes ayant été « transportées » sur des distances de
l’ordre du kilomètre lors des phénomènes de convergence et de collision. Ces nappes s’empilent
et participent à l’épaississement crustal.
Ophiolite
Association, observée en domaine continental, de trois roches caractéristiques du domaine
océanique et du fonctionnement des dorsales : la péridotite, le gabbro et le basalte.
Rebond isostatique
Rééquilibrage isostatique associé à la perte de relief par érosion. Le Moho et toute la croûte
remontent ainsi progressivement lors de l’érosion d’une chaîne de montagne faisant affleurer des
roches plutoniques et métamorphiques.
Sédimentation
Processus de dépôt des particules en suspension et des molécules dissoutes. On appelle ces
dépôts des sédiments.
Serpentinite
Péridotite métamorphisée par l’eau lorsqu’elle est en contact avec l’océan au niveau des dorsales.
La roche a ainsi un aspect de « peau de serpent ».
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