
Un tiers des emplois sont tributaires des relations commerciales avec l’UE
La libre circulation des personnes n’est, en soi, nullement souhaitable pour les travailleurs. Aux
yeux de Travail.Suisse, la corrélation entre les accords bilatéraux et les mesures
d’accompagnement prises au niveau de la politique intérieure a toujours été et reste essentielle
pour évaluer la libre circulation des personnes.
Aujourd’hui, les accords bilatéraux constituent la base de nos relations avec l’Union européenne.
Nul ne saurait contester que nous avons besoin de relations réglementées avec l’UE. Nous
sommes entourés de pays membres de l’UE et celle-ci est de loin notre partenaire économique le
plus important. Avec un PIB de 16 milliards de francs, l’UE est beaucoup plus importante (pour la
Suisse) sur le plan économique que les Etats-Unis, deux fois plus importante que la Chine et envi-
ron dix fois plus importante que l’Inde.
Aujourd’hui comme hier, 60 pour cent de nos exportations sont destinées à des pays membres de
l’UE. Il s’agit-là de 325 millions de francs par jour. Pour l’exportation, ses fournisseurs et leurs col-
laborateurs, et donc aussi pour de nombreuses branches du marché intérieur, telles que le com-
merce de détail ou la construction, les règles claires et la sécurité du droit qu’offrent les accords
bilatéraux sont très importants. Environ un emploi sur trois dépend de nos relations commerciales
avec l’UE. L’initiative de l’UDC « contre l’immigration de masse » constitue une attaque frontale
faite aux Bilatérales et, partant, aux relations établies qui contribuent considérablement à la réus-
site économique et à la prospérité de la Suisse.
Répartir équitablement les fruits de la croissance
Au lieu d’adopter une solution surannée de contingents qui comporte un risque élevé de dumping
sur le marché du travail et de conséquences économiques négatives, la Suisse a besoin de me-
sures ciblées favorisant un marché du travail fort et une qualité de vie élevée. En font partie:
un renforcement des mesures d’accompagnement comprenant des salaires minimaux dans
les branches à bas salaires, afin de lutter avec succès contre le dumping salarial,
une amélioration considérable de la conciliation vie professionnelle et vie familiale grâce une
prise en charge par des infrastructures d’encadrement dans le Service public et une nette
amélioration des conditions de travail et de la formation continue des travailleurs d’un certain
âge, et
un développement massif des infrastructures (routes, transports publics, écoles, santé, enca-
drement des enfants et des personnes âgées, etc.) et des logements (en suffisance et à des
prix abordables).
Un NON à l’initiative « contre l’immigration de masse » ne mettra donc pas un terme au débat sur
l’immigration et la libre circulation des personnes, mais constituera une condition préalable néces-
saire à une politique qui fait profiter des fruits de la croissance une plus large couche de la popula-
tion qu’auparavant et qui traite avec efficacité les problèmes les plus urgents de l’expansion démo-
graphique.
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