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Le bilan de Bouteflika exposé devant les travailleurs
Tayeb Louh explique où va l’argent du pétrole
Le ministre du Travail, Tayeb Louh, a estimé que les travailleurs doivent s’impliquer dans la dynamique de
l’ouverture de l’Algérie sur l’économie mondiale pour améliorer le pouvoir d’achat.
“Je suis devant un Congrès national de l’UGTA. Je m’adresse aux travailleurs. Vous devez tous savoir que
l’argent du pétrole est directement investi dans les grandes infrastructures. Une grande économie ne peut se
concevoir sans un réseau routier digne de ce nom. Une grande économie suggère également une suffisance en
ressources en eau, en hôpitaux, en écoles, en universités et bien d’autres infrastructures de base dont
bénéficieront les futures générations.” Hier, le ministre du Travail est sorti du cadre de son intervention, devant
les participants au 11e Congrès national de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), consacré au bilan
de ce qu’il appelle les deux dernières étapes de développement en Algérie, à savoir “l’étape 1990-1999” et
“l’étape 2000-2007”. M. Louh a mis l’accent sur la nécessité de redéfinir le développement et a déclaré aux
congressistes que “l’Algérie a besoin d’une croissance basée sur l’investissement hors hydrocarbures”.
Appelant les travailleurs “à ne pas compter sur l’argent du pétrole pour améliorer le pouvoir d’achat”, l’orateur
a plaidé pour une politique basée sur l’investissement, la création des richesses et de l’emploi et la nécessité
d’atteindre des objectifs définis et tracés dans le programme du président de la République, Abdelaziz
Bouteflika.
Et si Louh a mis en avant le parachèvement du processus de redressement national, il a aussi saisi l’occasion de
rappeler aux instances de la Centrale syndicale que “celui qui ne reconnaît pas que l’UGTA est une force de
proposition a tort. L’UGTA est un partenaire incontournable !” Et d’ajouter : “Les travailleurs, au même titre que
leurs représentants, doivent mettre l’intérêt général et celui de l’Algérie au-dessus de toute mêlée.” Pour étayer
ses arguments, M. Louh a rappelé à l’assistance, à travers un comparatif des deux étapes 1990-1999 et 2000-
2007, que l’Algérie a enregistré un taux de croissance de plus de 6% en 2007 et que le nombre d’emplois créés
depuis 2005 dépasse les 120 000, dont 756 000 directs. Ce qui a fait reculer le taux du chômage, selon lui, de
29% à seulement 11%. M. Louh n’omettra pas de citer le taux d’inflation qui a atteint 39,3% durant les années
1990, accompagné de la dévaluation du dinar, ainsi que la perte sèche de 400 000 emplois. “Si aujourd’hui
nous avons enregistré un seuil de développement satisfaisant, c’est grâce aux travailleurs. D’autres acquis
témoignent de votre participation à ce processus de réformes. Je citerai, entre autres, la création d’un fonds
national des retraités et qui bénéficiera de 2% de la rente pétrolière. Je citerai aussi la nouvelle stratégie de
création d’emplois et qui nous permettra d’atteindre 2 millions de postes de travail avant fin 2009. Le statut de
la Fonction publique, la nouvelle grille des salaires, le Pacte économique et social… sont autant d’acquis que le
président de la République a soutenus !” a encore souligné M. Louh devant les congressistes. Et pour prôner
une politique de développement hors hydrocarbures, il a cité l’exemple de la Chine dont les réserves de change
ont atteint 1 200 milliards de dollars et qui influent directement sur l’économie mondiale et même sur le dollar
américain. “C’est vous dire que les choses sont aujourd’hui claires !” conclut M. Louh.
FARID BELGACEM