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la possibilité de restaurer des taux
d'insuline de base constants pendant des
périodes prolongées après une seule
injection et évite donc la transplantation
et l'immunosuppression.
L'option de la
transplantation
ne sera
vraisemblablement
pas viable pour la
majorité des
personnes atteintes
de diabète de type 1
partout dans le
monde.
Si toutefois nous devons reproduire le
pic de sécrétion d'insuline observé au
moment des repas, il faudra trouver un
système de libération rapide de l'insuline
stockée dans les cellules musculaires.
Dans cette optique, nous développons
actuellement un système devant
contribuer à cette fin en rendant les
cellules réceptives au médicament
administré par voie orale au moment des
repas. De cette manière,
l'approvisionnement de l'organisme en
insuline tant à l'état basal qu'au moment
des repas pourrait être restauré.
Les cellules hépatiques
Chez des rongeurs atteints de diabète,
un contrôle glycémique optimal a pu
être obtenu par le transfert dans le foie
d'un gène responsable de la synthèse
d'insuline, génétiquement conçu pour
être activé lors des élévations de la
glycémie. Une étude passionnante
révèle qu'en modifiant génétiquement
des cellules hépatiques en vue de
l'expression du gène PDX-1, régulateur
de la production d'insuline, on a obtenu
des cellules se comportant comme des
cellules bêta, secrétant de l'insuline en
réponse aux fluctuations de la glycémie
d'une manière proche de la normale. Le
succès du transfert des gènes dans le foie
a toutefois nécessité l'injection
intraveineuse de virus potentiellement
toxiques, bien que ces derniers aient été
modifiés afin de minimiser tout risque
d'infection virale généralisée.
Cellules intestinales
En dehors des cellules bêta du pancréas,
il existe peu de cellules ayant une
sécrétion hormonale modulée par le
glucose. Les 'cellules K' sont présentes
dans l'épithélium de l'intestin et
produisent une autre hormone, la 'GIP',
en réponse à une augmentation de la
glycémie après un repas. Chez des souris
génétiquement modifiées par un gène
combinant l'ADN responsable du
contrôle des taux de GIP avec l'ADN
provenant d'un gène de l'insuline humain
modifié, les cellules K produisirent
suffisamment d'insuline pour permettre
un contrôle optimal de la glycémie,
même après inactivation des cellules bêta
de l'animal. Il faudra développer une
méthode appropriée pour réussir le
transfert de ces gènes vers les cellules K
de personnes atteintes de diabète avant
de pouvoir envisager ces approches dans
des études cliniques.
Un enthousiasme prudent
Les approches de la thérapie génique
résumées dans cet article dans le cadre
du traitement du diabète semblent très
prometteuses.Toutes ces approches
devront néanmoins être peaufinées et
examinées avant d'envisager des essais
sur des êtres humains atteints de diabète.
Cependant, si nous parvenons à traduire
les résultats prometteurs des tests
réalisés sur des animaux en résultats
cliniques efficients, le génie génétique
jouera certainement un rôle
passionnant dans le traitement des
personnes atteintes de diabète dans
l'avenir.
Le Dr James Shaw est Professeur de
médecine et collaborateur principal de
Glaxo-Wellcome dans le domaine du
diabète à l'Université de Newcastle au
Royaume-Uni. Ses travaux portent
principalement sur la greffe de
pancréas entiers et d'îlots isolés. De
plus, son groupe de recherche en
sciences fondamentales explore la
possibilité d'une thérapie génique
pour le diabète utilisant les cellules
propres du receveur pour restaurer la
sécrétion de l'insuline.
Pour en savoir plus
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James Shaw
Avril 2002 Volume 47 Numéro 1
Orientations futures