RESUME Introduction La recherche et la production industrielle de matériaux composites à base de matrices polymère ont augmenté rapidement dans les dernières décennies compte tenu des caractéristiques pouvant être atteintes par ce type de matériaux en comparaison avec des matériaux traditionnels. Par ailleurs, parmi les procédés d’élaboration utilisés pour les polymères, la technologie de polymérisation UV ou ‘UV-curing’ a connu un essor très rapide et remplace des techniques traditionnelles de cuisson de systèmes réactifs grâce à la vitesse importante associée au processus, le coût faible et le respect de l'environnement: puisque celui permet de s’affranchir de la présence de solvants. Aussi, le développement du procédé de photopolymérisation pour la production de matériaux composites paraît prometteur. Ce travail décrira alors la préparation de matériaux composites à matrice époxy cycloaliphatique et nano-silice (notés nanocomposites) ou fibres de verre (notés microcomposites) comme agents de renforcement. Des matériaux composites seront alors élaborés en utilisant la photopolymérisation cationique. Dans une première partie, une réaction de modification de surface des agents de renforcements inorganiques, nanoparticules de silice ou fibres de verre, sera mise au point et l’analyse des mécanismes de greffage sera alors développée. L’emploi des nanoparticules de silice et de fibres de verre greffées sera l’objet de la préparation de matériaux composites à matrice époxy photopolymérisable. L’influence sur la réaction de polymérisation aussi bien que les propriétés des composites obtenues feront l’objet d’une attention particulière dans une seconde partie du travail. Dans l'Appendice, les descriptions des techniques expérimentales utilisées dans ce travail sont rassemblées. i Partie 1 : Photopolymérisation & Matériaux Composites. Dans la première partie de ce manuscrit sont rassemblées les informations générales sur les matériaux composites, la technologie de polymérisation UV et son emploi pour la préparation de composites à matrices polymère. CHAP. 1 : MATERIAUX COMPOSITES/INTERFACE 1.1 Caractéristiques et propriétés de matériaux composites1-3 Dans la quête continue pour les performances améliorées, les matériaux traditionnels sont remplacées de plus en plus par les matériaux composites synthétiques faisant appel à l’association d’une matrice polymère et d’agents de renforcement comme des charges particulaires (nanométriques ou micrométriques) et des fibres de renfort comme les fibres de verre ou de carbone. Les matériaux composites sont constitués de phases chimiquement différentes sur une échelle microscopique, séparée par une interface distincte. Le composant qui constitue la phase continue et présent en plus grande quantité est appelé la matrice. Le deuxième composant est connu sous le nom de la phase renforçante, ou renforcement, puisque généralement les propriétés mécaniques de cette phase sont supérieures à celles de la matrice. Les paramètres géométriques liés à la phase renforçante (facteur de forme, surface spécifique, etc.) sont essentiels pour déterminer les caractéristiques des matériaux composites qui en seront issus. 1.2 Interface/interphase: structure et propriétés Les propriétés de composites également sont contrôlées par les caractéristiques de l’interface1,3,4, région à deux dimensions (interface) ou plutôt de l’interphase, zone à trois dimensions (phase intermédiaire aux propriétés spécifiques). Une forte liaison à l’interface ou via l’interphase entre la matrice et la fibre assure alors le transfert de charge de la matrice (renforcement) et est une des conditions essentielles pour conduire à des propriétés de renforcement associées à l’association d’une matrice polymère et d’un composant de fort comportement élastique comme des fibres ou des charges particulaires. La résistance à la fracture (choc ou impact, propagation de fissures), ii comme d’autres propriétés des matériaux composites (résistance à fatigue et durabilité hygrothermique), sont également conditionnées par la nature de l’interface et les interactions/liaisons qui y sont développées. Dans ce contexte, il est très important de prendre en compte l’élaboration de l’interface ou la génération des interphases lors de la mise en œuvre des matériaux composites (processing). Intervient alors le concept de mouillabilité de la surface inorganique de la fibre ou plus généralement du renfort. Celui-ci définit l’aptitude avec laquelle un liquide s'étendra sur cette surface solide : une "mouillabilité parfaite" signifiera alors que le liquide (dans ce cas la matrice à l’état fondu –thermoplastique- ou sous forme d’une système réactif, mélange de monomères) interagira fortement avec la surface. Si ce critère est respecté lors de l’élaboration est observé, des liaisons de type physique (van der Waals) ou covalentes pourront alors s’établir. Dans le cas des renforts de verre ou de silice, des organosilanes sont utilisés comme intermédiaires couplants entre les groupements de surface de la surface inorganique et la matrice polymère en formant des liaisons fortes (liaisons covalentes)5,6, ou ponts siloxane. Cette réactivité avec la surface inorganique et la matrice polymère par liaisons covalentes conduit à un continuum moléculaire à l'interface renfort/matrice polymère mais aussi à la génération d’une interphase à morphologie complexe (zone de nature organique/inorganique). CHAP. 2 : PHOTOPOLYMERISATION 2.1 Généralités relatives à la photopolymérisation1-5 La polymérisation UV est défini comme: TRANSFORMATION RAPIDE DE 100% LIQUIDES REACTIFS SPECIALEMENT FORMULES, EN SOLIDES PAR L’ACTION DES PHOTONS UV. Les photons produits par la radiation UV sont absorbés par le site chromophore d'une molécule; cette molécule produit alors l’ « espèce active » (radicaux ou protons), conduisant en une transformation rapide (gamme de temps 10-2-1 s) du liquide en solide. Une formulation pour polymérisation UV comprend trois composants de base : 1. le photoamorceur, qui absorbe la radiation incidente et produite l'espèce réactive ; iii 2. l’oligomère fonctionnalisé, structure de base du futur réseau du polymère ; 3. un monomère mono- ou multifonctionnel qui est alors un diluant réactif et sera incorporé dans le réseau. Les principaux domaines d’applications industriels dans lesquels la technologie UV est employée sont: les arts graphique et coatings, les adhésifs, l’électronique, la stéréolithographie, les matériaux composites ou ciments utilisés des applications dentaires. 2.2 Photopolymérisation radicalaire1,2,4 Le mécanisme de la polymérisation radicalaire est représenté dans la Fig. 2.1: R CH2 CHR' R CH2 CHR' Fig. 2.1: Mécanisme de polymérisation radicalaire. R est l’espèce active produite par photodécomposition de l'amorceur. Les classes principales de systèmes réactifs qui peuvent être polymérisés en polymérisation radicalaire sont: les monomères acrylate et méthacrylate, les systèmes thiol-ène et les résines polyester insaturées. 2.3 Photopolymérisation cationique6-9 Le mécanisme de la polymérisation cationique est représenté dans la Fig. 2.2: CH3 CHR+ H+ CH2 CHR Fig. 2.2: Mécanisme de polymérisation cationique. H+ est l’espèce active produite par photodécomposition de l'amorceur. Les classes les plus intéressantes pour la photopolymérisation cationique sont les vinyles éthers et les époxydes multifonctionnels puisque très réactifs et communément disponibles. iv CHAP. 3: PHOTOPOLYMERIZATION ET MATERIAUX COMPOSITES L'usage de la technologie UV pour mettre en œuvre des matériaux composites n'a pas été étudié largement puisque la technologie communément employée est la polymérisation thermique. Les limites principales4 de la polymérisation UV dans le cas des composites sont : l'épaisseur des pièces contrairement aux applications pour revêtements. la transparence du renfort à la radiation UV. l'influence des traitements de surface comme l’ensimage du renfort qui peuvent de part les espèces présentes intervenir sur les mécanismes de polymérisation les propriétés mécaniques limitées obtenues4. En prenant en compte ces limitations de la technique UV dans la l’élaboration de matériaux composites, les solutions suivantes sont proposées : La technologie UV peut être utilisée dans la préparation de composites pour les applications pour lesquelles les performances notamment mécaniques recherchées sont peu importantes. La technologie UV peut être utilisée pour la réparation de structures composites. Une cuisson thermique peut être associée après polymérisation UV pour compléter la polymérisation dans les échantillons de forte épaisseur. v Partie 2 : Photopolymérisation & Micro-/Nano- Composites La deuxième partie de ce manuscrit est consacrée à la présentation et discussion des données expérimentales obtenues pour des matériaux à renfort fibre de verre unitaire (microcomposites) et nanoparticules de silice (nanocomposites). CHAP. 1: MATERIAUX ETUDIES 1.1 Nano-silice pyrogénée 1-3 La nano-silice est constituée par la silice amorphe SiO2 pur dans forme de particules ayant haute surface spécifique (250 m2/g). L’Aerosil® 200 (fournie par Degussa) est une silice de pyrogénation obtenue dans un processus hydrothermique à partir du tétrachlorure du silicium SiCl4 dans une flamme d’oxygène et hydrogène à 12001600°C. 1.2 Fibres de verre4-6 La fibre de verre retenue pour ce travail est une fibre de type "E" (électrique), type communément utilisé pour des applications de matériaux composites structuraux. Ils sont basés sur le système CaO-Al2O3-SiO2. Le diamètre de ces fibres est de 18 µm. 1.3 Organosilanes7,8 Les silanes (Fig. 1.1) sont molécules hybrides organiques-inorganiques qui à l'interface entre la surface minérale de verre et un polymère permettent d’établir des liaisons covalentes. X X Si R Y X X = hydrolysable functional group (CH3O ) R Y = functional group which can react with the matrix Fig. 1.1: Structure générale des organosilanes. Les groupes hydrolysables X conduiront à la formation de silanols pour réagir à la surface minérale avec les groupements silanol du verre. Les groupements organofonctionnels R-Y sont choisis pour leur réactivité ou compatibilité avec le polymère. vi Les organosilanes sont appliqués aux surfaces inorganiques à partir de solutions aqueuses ou hydro-alcooliques. Leur hydrolyse dans l'eau dépend de la nature du groupement R-Y9. Néanmoins, cette réaction d’hydrolyse est rapide et peut être considéré complète en 1-30 minutes (à pH acide de 3-4) Les silanols de l’organosilane se condensent pour former des oligomères par réaction beaucoup plus lente (heures) et dépendant de la température (100-110°C). Dans le cas idéal, une monocouche peut être obtenue sur la surface du minéral par condensation silanol de surface-silanol des espèces hydrolysées. Expérimentalement, une structure de plusieurs couches non complètement condensées est obtenue en surface. La réaction de greffage est schématisée dans la Fig. 1.2. Hydrolysis X X Si R Y H2O OH HO Si X R Y OH Condensation SiOH inorganic surface SiOH SiOH OH HO Si inorganic surface R Y Si O Si O Si Si OH R Y 3 H2O O Fig. 1.2: Hydrolyse et condensation d’une molécule d’organo-silane sur une surface inorganique. Plusieurs types d’organosilanes ont été utilisés dans ce travail: Epoxycyclohexyl-éthyle triméthoxy silane (noté CETS, fourni par WITCO) pour modifier les surfaces inorganiques de silice ou de verre E pour les composites à matrice à base de monomère CE, diépoxycycloaliphatique. Glycidoxypropyl triméthoxy silane (noté GPTS, fourni par Aldrich) pour modifier les surfaces inorganiques de silice ou de verre E pour les composites à matrice à base de monomère DGE. vii Triméthoxysilyl Propyl-méthacrylate (noté MÉMO, fourni par Aldrich) pour modifier les surfaces inorganiques de silice ou de verre E pour les composites à matrice à base d’oligomère SOA. n-propyl triméthoxysilane (noté C3, fourni par Petrarch System Inc.) a été utilisé pour modifier des surfaces inorganiques de verre E ou de silice, par greffage de ligands hydrophobes non réactifs. 1.4 Systèmes thermodurcissables (photopolymérisables) Divers de types de monomères ou d’oligomères fonctionnels ont été retenus pour ce travail afin de les combiner avec les surfaces de silice ou de verre E fonctionnalisées par les organosilanes fonctionnels précédemment présentés. 3,4-époxycyclohexyl méthyl-3',4'-époxycyclohexane carboxylate (noté CE, fourni par DOW Corp.). 1,4-cyclohexane diméthanol diglycidyl éther (noté DGE, fourni par Aldrich). Huile soja époxydée et acrylate (notée SOA, fourni par Aldrich). 1.5 Photoamorceurs Compte tenu des différents monomères retenus pour cette étude, deux types de photoamorceurs ont été utilisés: Triphénylsulphonium hexafluoroantimonate (fourni par DOW Corp.) a été utilisé comme photoamorceur cationique pour polymériser les monomères CE et DGE. SOA a été polymérise par mécanisme radicalaire, en utilisant le 2-hydroxy-2méthyl-1-phényl-propane-1-one (fourni par Ciba Specialty Chem.) comme photoamorceur radicalaire. CHAP. 2: MODIFICATION DE SURFACES INORGANIQUES PAR ORGANOSILANES 2.1 Introduction La modification de surfaces inorganiques de silice ou de verre E conduira à une meilleure adhésion interfaciale et ainsi des propriétés améliorées aux matériaux viii composites. Il autorise former des liaisons entre les deux phases qui ont une structure différente et augmenter la compatibilité des systèmes. 2.2 Protocole expérimental adopté pour les surfaces de nanosilice et des fibres de verre E La modification de surface inorganique a été effectuée sur silice sous forme de poudre et sur les fibres de verre E non ensimées. La procédure de greffage adoptée pour nos systèmes peut être résumée comme suit: Matériaux: Nano-silice = 2g Silane, CETS ou GPTS (pour 2g de silice) = 1mL Solvant de réaction, eau distillée = 100 mL Détails expérimentaux: pH = 4 (CH3COOH) T = température ambiante, 25°C Temps = 2 heures Agitation par ultrasons pendant 10 min Addition de la silice et agitation US pendant 2 heures Filtration Réaction de condensation dans un four à 120°C pour 4 hrs Lavage avec eau distillée Séchage à 120°C pendant 2 heures. Des analyses par analyse thermogravimétrique (ATG) ont été faites pour caractériser la surface de la silice modifiée. Des expériences de répétabilité ont été faites pour la silice greffée avec l’organosilane CETS mettent en évidence une très bonne reproductibilité de l'expérience de greffage (Fig. 2.1). ix 100 % 99 98 97 96 0 200 400 600 800 1000 Temperature (°C) Fig. 2.1: Courbes ATG de silices greffées avec le CETS (1% v/v). La modification de la surface a été détectée en mesurant les angles de contact (i/ sur des surfaces de wafers de silicium oxydé et traitée/non traitée, utilisées comme modèles pour la silice nanométrique, ii/ fibres de verre et iii/ plaques en verre ‘float’) avant et après traitement de la surface. Les résultats (Tab. 2.1) mettent clairement en évidence la modification de surface par greffage. Tab. 2.1: Angles de contact (avancée et retrait –en degrés-) avec eau obtenus sur les fibres de verre E et plaques de verre float. ϑADV ϑREC fibre de verre non traitée 35 ± 10 28.8± 10 fibre de verre traitée CETS 85.5 ± 12 57.7 ± 12 fibre de verre traitée GPTS 83.1± 5 56.9 ± 5 Plaque de verre float non traité 29.5 ± 2 - Plaque de verre float traité CETS 95.2 ± 1 67.1± 1 Plaque de verre float traité GPTS 79.9 ± 3 52.9 ± 3 Plaque de verre float traité C3 95.4 ± 1 65.2 ± 1 x TOPOGRAPHIE Des observations par Microscopie à Force Atomique AFM ont été exécutées sur les surfaces de wafer de silicium oxydé et traitée/non traité et sur la surface des fibres de verre E traitées/non traitées. Sur les surfaces inorganiques sont clairement visibles (Fig. 2.3 et Fig. 2.5) les agglomérats décrits dans littérature6 comme "îlots de silane", associés à la réaction de greffage et à une modification non homogène de la surface. D’autres évidences expérimentales de changements dans la morphologie de la surface, après réaction de greffage, sont mises en évidence par analyses en microscopie électronique MEB sur les fibres de verre. Fig. 2.3 : Image AFM de la surface d’un wafer de silicium oxydé, non traité (référence) Fig. 2.5 : Image AFM de la surface d’un wafer de silicium oxydé et traité avec l’organosilane CETS 1% v/v. xi CHAP. 3: POLYMERISATION UV EN PRÉSENCE DE NANOSILICE OU FIBRES. 3.1 Introduction L'influence de nanosilice (développant une grande surface spécifique et donc une grande quantité d’intreface) et de fibres de verre sur la polymérisation UV, en termes de cinétique de polymérisation et de conversions finales, a été étudiée. 3.2 Partie expérimentale Les résultats rapportés indiquent que la silice interagit en surface avec le photoamorceur cationique (Tab. 3.1). Tab. 3.1 : Absorbance UV sur les systèmes photoamorceur/nanosilice. Specimen Abs310 nm photoamorceur * 0.713 photoamorceur * ajouté de 5% w/w de silice non traité ≈0 photoamorceur * ajouté de 5% w/w de silice traité (CETS) ≈0 photoamorceur * ajouté de 5% w/w de silice traité (GPTS) ≈0 * Ph3S+SbF6-, 5.56 10-5 M dans propylène carbonate. Le photoamorceur adsorbé pourrait donc avoir une activité inférieure sous irradiation UV. Dans ce cadre, nous pouvons expliquer les ralentissements observés de la cinétique du photopolymérisation du système réactif CE en présence de nanosilice (Fig. 3.1, Cinétiques par spectroscopie FT-IR et Fig. 3.2 Enregistrements par photo-calorimétrie DSC). xii CE 90 80 C E + 10% wt treate d silica 70 % conv. 60 C E + 10% wt untre ate d silica 50 40 30 20 10 0 0 20 40 60 time (sec.) 80 100 Fig. 3.1: Cinétiques de polymérisation obtenues par spectroscopie FT-IR pour le système réactif CE en présence silice traitée/non traitée par l’organosilane CETS (I = 51 mW/cm2). CE + untreated silica CE + treated silica -deltaH (J/g) 310 290 270 250 230 210 190 170 150 0 5 10 15 20 % silica Fig. 3.2: Enthalpie de réaction ∆H de la reaction de photopolymérisation en fonction de la fraction massique de nanosilice traitée CETS et non traitée dans le système réactif CE. xiii CHAP. 4: MICRO-COMPOSITES ET NANO-COMPOSITES PHOTOPOLYMERISES Les nano-composites ont été étudiés par analyse thermomécanique dynamique (DMTA)1 compte tenu de la grande sensibilité de cette méthode dans la zone de transition principale (vitreuse). Les résultats expérimentaux DMTA (Tab. 4.1) mettent en évidence une diminution de la température de transition principale, Tα , associée à Tg quand la silice est présente Ces résultats sont en accord avec les données cinétiques déjà rapportées, qui montrent une réduction de la conversion des groupements époxy et donc de la densité de réticulation de la matrice en présence de silice. Tab. 4.1: Tα des systèmes photopolymérisés en présence de nanosilice. Echantillon Tα matrice Tα matrice + 10% silice non traitée CE 214°C 182°C DGE 53°C 37°C Les microcomposites, constitués à base d’une fibre unique sur laquelle a été formée une microgoutte de matrice, ont alors été étudiés en utilisant la technique2-5 de la microgoutte. Il est démontré (Fig. 4.1) qu'un post-traitement thermique des microcomposites augmente l'adhésion interfaciale quand les fibres de verre utilisées sont traitées avec une organosilane fonctionnel. Ce résultat suggère que le cycle thermique auquel est traité l'échantillon est responsable de réactions (pontages)9,10 à l’interface verre-polymère matrice. xiv t=0 t=4 (80°C) 5 t=4 (80°C+95%RH) 4,5 t=4 (80°C)+(80°C+95%RH) IFSS 4 3,5 3 2,5 2 1,5 0 0,1 0,2 0,3 % CETS 0,4 0,5 Fig. 4.1: Contrainte de cisaillement interfacial moyenne (IFSS) mesurée sur microcomposites matrice CE /fibre de verre E traitée CETS après 4 jours de différents types de vieillissement thermique et hydrothermique. Des mesures d’adhérence (méthode « cross-cut » ASTM D3359) ont été exécutées sur les plaques en verre float traitées par les organosilanes/non traitées, utilisées comme modèles de systèmes des fibres de verre. Les résultats, bien qu'ils soient exécutés en conditions très différentes, sont en accord avec ceux obtenus en utilisant la méthode de déchaussement de la microgoutte. CHAP. 5: CONCLUSIONS Dans ce travail, la préparation de composites à matrice polymère par photopolymérisation cationique a été étudiée ainsi que les propriétés des matériaux obtenus. La réaction de greffage pour modifier les propriétés de la surface des renforts inorganiques (nanosilice et fibres de verre E) a été mise au point et optimisée afin d’améliorer les interactions développées à l’interface avec la matrice polymère. Son efficacité a été confirmée par analyses gravimétriques ATG et évaluation des propriétés de surface (énergie de surface). L'influence des agents de couplage et des espèces greffées en surface de renfort sur la réaction de polymérisation UV a été analysée en évaluant la cinétique et les conversions xv finales. Il a été mis en évidence des interactions entre la nanosilice et les espèces actives photopolymérisables pendant la réaction UV de part la grande surface développée par ce type de nanocharge. Les caractéristiques des zones interfaciales ont été étudiées en utilisant des mesures d’adhésion conduites avec la technique de la microgoutte (déchaussement). Les résultats expérimentaux obtenus montrent la présence d'une corrélation entre adhésion et épaisseur de l'interphase. Comme conséquence du traitement appliqué, l'adhésion entre les deux phases conduit à des propriétés mécaniques améliorées et constantes dans des conditions de vieillissement hydrolytique. Des perspectives à cette recherche s’ouvrent alors: Approfondir l'étude des interactions entre les espèces actives en photopolymérisation et la surface inorganique pour les contrôler ou réduire le ralentissement de la cinétique de réaction radicalaire. Les résultats des mesures d’adhésion/adhérence suggèrent qu’étudier les réactions aux interfaces (dans l'interphase) quand un traitement thermique est appliqué à la suite de la polymérisation UV afin de mieux comprendre l’implication de l'interphase et optimiser la procédure de polymérisation. xvi