INTRODUCTION
L’hypophyse est classiquement décrite comme « le chef d’orchestre » du système
endocrinien. Cette petite glande, impaire et médiane, possède une double origine
embryonnaire, à la fois nerveuse et épithéliale. Elle se divise en trois lobes, individualisables
sur le plan micro-anatomique :
Un lobe antérieur, glandulaire, portant le nom d’adéno-hypophyse, dont l’origine
embryologique résulte d’une émanation de l’oropharynx (poche de Rathke) naissant,
chez l’embryon au stade 6 mm, de la voûte du stomodeum en avant de la membrane
pharyngienne. Il se présente sous la forme d’une glande réticulée, composée de
cellules endocrines et de tissu conjonctif de soutien. Les cellules endocrines sécrètent
six hormones, contrôlant ainsi cinq axes endocrines : TSH (axe thyréotrope), FSH et
LH (axe gonadotrope), GH (axe somatotrope), ACTH (axe corticotrope), prolactine
(axe lactotrope).
Un lobe intermédiaire (pars intermedia), issu de la partie postérieure de la poche de
Rathke (non-envahie par le mésenchyme). Il est composé essentiellement de structures
kystiques à sécrétion colloïdale. Il est à l’origine de la synthèse de l’hormone
mélanotrope (α-MSH).
Un lobe postérieur d’origine neuro-ectoblastique, issu d’une invagination de la partie
ventrale du diencéphale. Ce lobe est constitué par les terminaisons nerveuses de
neurones dont les corps cellulaires sont situés dans les noyaux supra-optique et para-
ventriculaire. Il sécrète les neuro-hormones ocytocine et ADH.
Les pathologies touchant la région hypophysaire (adénomes et craniopharyngiomes
essentiellement) ont tendance à se manifester par des signes de compression des structures
présentant des rapports avec la glande, ainsi que par des signes de dysfonctionnement
endocrinien, variables selon le type de tumeur. Par conséquent, il nous a semblé intéressant
dans un premier temps de rappeler les rapports essentiels de l’hypophyse, directement
impliqués en clinique.
Nous avons ensuite étudié le drainage veineux de l’adéno-hypophyse, afin de tenter de
répondre au problème suivant : est-il possible, suite à un cathétérisme des sinus pétreux
inférieurs, d’en déduire la latéralisation de l’adénome hypophysaire ? Les dernières études
[1]
et conférences de consensus
[7]
estiment qu’il est difficile de latéraliser l’adénome suite à
l’examen. Nous avons donc pensé qu’il était intéressant de rechercher la réalité anatomique
du drainage veineux adéno-hypophysaire, et notamment une latéralisation ou pas de ce
drainage.
Enfin, nous confronterons les résultats que nous avons obtenus aux études menées
cliniquement, afin d’évaluer le caractère prédictif d’une latéralisation d’un adénome
hypophysaire suite à un cathétérisme bilatéral des sinus pétreux inférieurs.