Guide d`information aux parents

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Diagnostic :
Troubles envahissants du développement
Guide d’information aux parents
Programme des Troubles Neurodéveloppementaux
Hôpital Rivière-des-Prairies
Par
Stéphanie Desbois, t.s.
Marie-José Lacour, t.s.
Suzanne Mineau, ps.éd.
Laurent Mottron, M.D., Ph.D.
André Masse, M.D.
En collaboration avec :
Lise Boivin, parent
Dominique Égré, parent
Madeleine Égré, parent
Fathima Hamdi, parent
Louise Roy, parent
Document rédigé en juin 2006
©
Hôpital Rivière-des-Prairies/par Stéphanie Desbois, t.s., Marie-José Lacour, t.s.,
Suzanne Mineau, ps. éd., Laurent Mottron, m.d., Ph. D, André Masse, m.d.
Juin 2006
TABLE DES MATIÈRES
PRÉAMBULE …………………………………………………………………………………………
3
PARTIE 1 : Brève présentation des troubles envahissants
envahissants du
développement……………………………...
……………………………………….
développement
•
1.1
Définition des troubles envahissants du développement..……………………..
•
1.2
Étiologie ……………………………………………………………… ………………….
•
1.3
Définition de l’autisme………………………………………………………………….
•
1.4
Exemples de manifestations comportementales…. ……………………………..
4
4
4
5
6
PARTIE 2 : Autres signes cliniques souvent associés ………………………………………
•
2.1
Hétérogénéité du développement …………………………………………………..
•
2.2
Retards de développement……………………………………………………………
•
2.3
Troubles du sommeil …………………………………………………………………..
•
2.4
Troubles de l’alimentation …………………………………………………………....
•
2.5
Problèmes dans l’acquisition de la propreté ……………………………………..
•
2.6
Problèmes moteurs …………………………………………………………………….
•
2.7
Problèmes sensoriels ………………………………………………………………….
8
8
8
8
8
8
9
9
PARTIE 3 : Questions fréquemment posées par les parents ……………………………….
•
3.1
Quel est le manuel de référence des médecins pour établir le diagnostic
de trouble envahissant du développement?………..…………………………….
•
3.2
Quelle différence y a t-il entre un trouble du développement, un trouble
envahissant du développement et l’autisme ? ……………………………………
•
3.3
Qu’est-ce qui cause l’autisme? ……………………………………………………...
•
3.4
Y a-t-il une augmentation du nombre d’enfants avec un trouble envahissant
du développement? …………………………………………………………………….
•
3.5
Est-ce qu’un trouble envahissant du développement peut se manifester
de façon très différente d’un enfant à l’autre ? …………………………………..
•
3.6
Pourquoi dit-on que l’intelligence de ces enfants est spéciale ? ……………..
•
3.7
Devons-nous considérer leurs comportements sensoriels répétitifs
comme des mauvaises habitudes?…………………………….…………………….
•
3.8
L’enfant qui parle peut-il présenter un trouble envahissant
du développement? ……………………………………………………….……………
•
3.9
Un enfant capable de relation avec autrui peut-il présenter
un trouble envahissant du développement ? ……………………………………..
•
3.10 Les enfants avec un trouble envahissant du développement
comprennent-ils les mimiques, les gestes et les expressions des émotions
chez les autres ? ………………………………………………………………………..
•
3.12 Maintenant que mon enfant a un diagnostic de trouble envahissant du
développement, quelles sont les prochaines étapes ?………………………….
10
10
10
11
12
12
12
13
13
13
14
15
ANNEXES ………………………………………………………………………………………………
•
Annexe A Liste d’activités à proposer à votre enfant ……..……………………
•
Annexe B Témoignages de parents ………………………………………………..
•
Annexe C Milieux associatifs…………………………….……..…………………….
•
Annexe D Outils d’évaluation diagnostique, cognitive et des
comportements adaptatifs………………………………………………
•
Annexe E Renseignements pratiques..……………………………………………
16
17
19
24
27
30
BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………………………………….
33
PRÉAMBULE
Toutes les familles dont un des membres a un diagnostic de trouble envahissant du
développement ont leur propre histoire de vie et ont vécu un état de stress souvent
marqué par un sentiment d’incompréhension, d’incertitude ou de culpabilité, en lien
avec les particularités du développement, les comportements ou le diagnostic de
l’enfant.
Le présent document a pour objectif de vous éclairer sur certains aspects du
diagnostic de votre enfant. Nous tenons à préciser qu’il s’agit d’un bref survol des
connaissances actuelles en troubles neurodéveloppementaux et non d’une
exploration exhaustive. Nous vous conseillons de consulter un médecin ou un
professionnel pour tout questionnement que pourrait susciter la lecture de ce
document.
-4-
PARTIE 1 : BRÈVE PRÉSENTATION DES TROUBLES ENVAHISSANTS DU
DÉVELOPPEMENT
1.1
DÉFINITION DES TROUBLES ENVAHISSANTS DU DÉVELOPPEMENT
Les troubles envahissants du développement (TED) sont des troubles neurodéveloppementaux caractérisés par une atteinte qualitative simultanée et précoce
du développement de l’interaction sociale et de la communication. Ils se
définissent par la présence de comportements répétitifs et des intérêts restreints.
On les dit « envahissants » parce qu’ils touchent plusieurs domaines du
comportement. Il existe plusieurs formes de troubles envahissants du
développement. À ce jour, cinq (5) sous-types sont identifiés dans le DSM-IV :
•
•
•
•
•
Autisme;
Syndrome d’Asperger;
Trouble envahissant du développement non spécifié (TEDNS);
Syndrome de Rett*;
Syndrome désintégratif de l’enfance*.
* Ces deux dernières affections sont rarissimes et toujours liées à une déficience
intellectuelle. Elles ne forment pas un continuum biologique avec les trois
autres, comme, par exemple, des mécanismes cérébraux impliqués; leur
ressemblance est uniquement clinique.
Les troubles envahissants du développement ne sont pas :
-
1.2
un manque de motivation;
un problème caractériel;
un problème de santé mentale;
le résultat d’aptitudes parentales déficientes.
ÉTIOLOGIE
Les causes des troubles envahissants du développement ne sont pas clairement
déterminées. Néanmoins, les chercheurs s’accordent sur :
-
une origine neurodéveloppementale;
une organisation cérébrale différente;
l’hypothèse d’une contribution de facteurs génétiques.
-5-
1.3
DÉFINITION DE L’AUTISME
Selon le manuel du DSM-IV, les critères diagnostiques de l’autisme sont :
1.3.1
Altération qualitative des interactions sociales
On peut retrouver une ou plusieurs des manifestations suivantes :
•
•
•
•
1.3.2
Altération des comportements non verbaux comme le contact oculaire, la
mimique faciale, les postures corporelles, les gestes;
Incapacité à établir des relations avec les pairs d’un niveau de développement
correspondant;
Manque de relation spontanée à partager ses plaisirs, ses intérêts ou ses
réussites avec d’autres personnes;
Manque de réciprocité sociale ou émotionnelle.
Altération qualitative de la communication
On peut retrouver une ou plusieurs des manifestations suivantes :
•
•
•
•
1.3.3
Retard ou absence totale du développement du langage parlé, sans tentative
de compensation par d’autres modes de communication, comme le geste ou la
mimique;
Incapacité marquée à engager ou à soutenir une conversation avec autrui chez
les sujets maîtrisant suffisamment le langage;
Usage stéréotypé et répétitif du langage;
Absence d’un jeu de faire semblant varié et spontané ou d’un jeu d’imitation
sociale correspondant au niveau de développement.
Caractère restreint, répétitif et stéréotypé des comportements, des
intérêts et des activités
On peut retrouver une ou plusieurs des manifestations suivantes :
•
•
•
Préoccupation limitée à un ou plusieurs centres d’intérêt stéréotypés et
restreints, anormale soit dans son intensité, soit dans son orientation;
Adhésion rigide à des habitudes ou à des rituels spécifiques et non
fonctionnels;
Maniérismes moteurs stéréotypés et répétitifs (ex. : battements ou torsions des
mains et des doigts, mouvements complexes du corps).
Il importe de noter que les signes cliniques de l’autisme sont divers et d’intensité
variable d’une personne à l’autre. Ils peuvent également varier en fonction de l’âge
de la personne et de son stade de développement.
-6-
1.4
EXEMPLES DE MANIFESTATIONS COMPORTEMENTALES
1.4.1 Altération qualitative de l’interaction sociale réciproque
Manifestations possibles
Déficit de compréhension sociale : difficulté à donner un sens à ce qui est perçu;
Difficulté à intégrer plusieurs messages à la fois et à trier l’information (ex. :
éviter de regarder la personne qui nous parle pour se concentrer sur ce qu’elle
dit);
Mimiques sociales appauvries ou exagérées pouvant sembler peu adaptées au
contexte (ex. : l’enfant rit sans raison apparente);
Difficulté à vivre le changement ou la nouveauté (ex. : le passage à un autre lieu
ou à une autre activité, s’il n’est pas annoncé, peut provoquer une crise);
Difficulté à comprendre les expressions faciales, à déceler ou interpréter une
émotion fine;
Difficulté au niveau de l’imagination et de la compréhension sociale, se
manifestant par une absence de jeux de faire semblant spontanés ou d’activités
ludiques partagées.
On a souvent l’impression que la personne, ne parvenant pas à décoder les
messages émotifs de son environnement, se trouve en porte-à-faux par rapport à la
compréhension des personnes qu’elle côtoie. Le contact social est davantage
orienté vers la recherche d’une information ou d’une satisfaction personnelle que
vers la recherche d’un plaisir partagé.
1.4.2 Altération qualitative de la communication
Manifestations possibles
Retard ou absence de langage;
Langage « mécanique » inutilisé pour la communication réciproque et pouvant
se manifester par une utilisation de mots ou de phrases stéréotypées ou
répétitives.
La difficulté de communication peut alors se traduire par des troubles du
comportement (ex. : crier ou pleurer).
-7-
1.4.3 Intérêts restreints, comportements répétitifs et stéréotypés
Manifestations possibles
Préoccupation persistante pour un ou plusieurs centres d’intérêts stéréotypés ou
restreints qui paraît anormale à cause de l’intensité ou du thème (ex. : agiter une
corde, tenir un objet dans la main, compter, etc.);
Mouvements répétitifs (ex. : battement des mains ou des doigts, torsions ou
mouvements complexes de l’ensemble du corps);
Recherche de stimulations visuelles ou auditives, parfois cutanées.
Des études récentes identifient que certains de ces mouvements répétitifs et
stéréotypés procurent à la personne un sentiment de bien-être et de contrôle de son
anxiété et lui procurant ainsi une certaine sécurité.
-8-
PARTIE 2 : AUTRES SIGNES CLINIQUES SOUVENT ASSOCIÉS
On peut retrouver différents signes cliniques, autres que ceux identifiés par le
diagnostic, souvent associés à celui-ci. Ces signes ne sont pas nécessairement
présents et leurs manifestations peuvent varier d’une personne à l’autre. Il ne s’agit ici
que de vous soumettre quelques exemples afin de vous offrir une compréhension plus
globale du tableau clinique que peuvent présenter ces personnes.
2.1
HÉTÉROGÉNÉITÉ DU DÉVELOPPEMENT
Le niveau de développement de la personne dans les différentes sphères
d’activités est souvent hétérogène. Certains enfants peuvent démontrer des
compétences très élevées dans des domaines très spécifiques, par exemple, les
jeux vidéo, et ne pas savoir comment enfiler un manteau. Selon les enfants, ces
compétences peuvent être plus ou moins fonctionnelles et plus ou moins limitées à
certains intérêts spécifiques.
2.2
RETARDS DE DÉVELOPPEMENT
On retrouve, par exemple, un retard dans le développement de leur autonomie et
du langage fonctionnel.
2.3
TROUBLES DU SOMMEIL
Les troubles du sommeil sont fréquents. Ils peuvent prendre la forme d’une
difficulté à s’endormir, de réveils fréquents ou prolongés durant la nuit
accompagnés ou non de troubles de comportement. La période de sommeil peut
être courte, par exemple, 4 à 5 heures consécutives.
2.4
TROUBLES DE L’ALIMENTATION
Les troubles de l’alimentation sont également fréquents. La personne peut être très
sélective et ne manger que certains aliments spécifiques. Elle peut être sensible à
la texture des aliments. Les changements de texture peuvent être difficiles, par
exemple, passer des purées aux aliments solides. Les repas peuvent être
ritualisés et sources de conflit.
2.5
PROBLÈMES DANS L’ACQUISITION DE LA PROPRETÉ
L’acquisition de la propreté peut être problématique. Les causes sont multiples. On
les attribue au fait que la personne est indifférente aux signes que lui envoie son
corps, parce qu’elle ne les ressent pas ou parce qu’elle n’y intègre pas la fonction
qui y est habituellement associée. Elle peut ainsi avoir peur des toilettes ou porter
intérêt seulement à la chasse d’eau, ce qui nuit à l’apprentissage de la propreté.
-9-
2.6
PROBLÈMES MOTEURS
On peut retrouver chez ces personnes des particularités motrices telles que
l’hypertonie, l’hypotonie, des anomalies sur le plan postural et des problèmes de
coordination. De plus, les mouvements peuvent être pauvres, ralentis ou différés
dans leur exécution. On peut observer des difficultés de démarrage de l’action, des
problèmes d’initiative, des postures particulières, de l’hyperactivité ou de l’apathie.
Il peut enfin y avoir des problèmes de motricité fine sur le plan de la coordination
et de la latéralisation.
2.7
PROBLÈMES SENSORIELS
Les problèmes sensoriels sont marqués par une hyperréactivité ou une
hyporéactivité au niveau des sens tels que la vision, l’olfaction, le goûter, l’audition,
le toucher et la proprioception. Les deux types de fonctionnement peuvent être
présents chez une même personne.
La personne peut également avoir de la difficulté à intégrer différentes sensations
dans une perception cohérente de l’environnement. Elle peut alors se sentir
paniquée, déroutée.
-10-
PARTIE 3 : QUESTIONS FRÉQUEMMENT
FRÉQUEMMENT POSÉES PAR LES PARENTS
PARENTS
3.1
QUEL MANUEL DE RÉFÉRENCE UTILISENT LES MÉDECINS POUR ÉTABLIR UN DIAGNOSTIC
DE TROUBLE ENVAHISSANT DU DÉVELOPPEMENT ?
Les deux classifications servant actuellement de référence au niveau international
sont celle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec sa dernière version
du système diagnostique de la classification internationale des troubles mentaux et
des troubles de comportement (CIM-10, 1993), et celle de l’Association américaine
de psychiatrie (APA), avec sa dernière version du système diagnostique du
manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV, 1994 et 2000).
Ces deux classifications sont convergentes même si quelques différences
persistent. La classification du DSM-IV est celle qui est la plus utilisée au niveau
de la recherche et de la clinique.
Un consensus est maintenant établi par différents chercheurs au niveau
international en ce qui concerne la classification et la description des signes
cliniques des troubles envahissants du développement, dont l’autisme. Une
harmonisation des critères diagnostiques est indispensable pour améliorer la
validité et la fidélité des diagnostics et mieux délimiter les syndromes qui
appartiennent aux troubles envahissants du développement.
Ce consensus au niveau des systèmes de diagnostic facilite ainsi les échanges et
la communication entre les cliniciens, les chercheurs, les parents et les personnes
qui sont en charge des politiques responsables des services offerts aux personnes
avec un trouble envahissant du développement.
3.2
QUELLE DIFFÉRENCE Y A-T-IL ENTRE UN TROUBLE DU DÉVELOPPEMENT, UN TROUBLE
ENVAHISSANT DU DÉVELOPPEMENT ET L’AUTISME ?
C’est en 1980 qu’apparaît, dans le DSM-III, la notion de trouble envahissant du
développement. Auparavant, l’autisme était inclus dans la catégorie des réactions
schizophréniques de type infantile ou de psychoses infantiles. Ces dernières
comportent, on le sait maintenant, une évolution différente; elles débutent plus
tardivement et se distinguent nettement dans leurs manifestations par des idées
délirantes ou des hallucinations, signes qu’on ne retrouve pas dans l’autisme.
Nous pouvons résumer la différence par le schéma suivant : l’autisme fait partie
de la catégorie des troubles envahissants du développement. Les troubles
envahissants du développement font partie de la catégorie des troubles du
développement.
-11-
Les troubles du développement
_________________________
Les troubles envahissants du développement
________________________________________________________________
Spectre autistique
Syndrome de Rett Syndrome désintégratif
Autisme Asperger TEDNS
La notion de troubles du développement implique un ensemble de désordres
d’apparition précoce qui viennent perturber l’évolution développementale du jeune
enfant. Les troubles du développement induisent des déficits, des anomalies
qualitatives et des particularités soit dans le fonctionnement intellectuel (ex. : la
déficience intellectuelle), sensoriel (ex. : la surdité), moteur (ex. : les dyspraxies)
ou du langage (ex. : la dysphasie) ou dans plusieurs sphères du fonctionnement,
comme par exemple, le trouble envahissant du développement. Les manifestations
comportementales du trouble envahissant du développement apparaissent avant
36 mois.
Les troubles envahissants du développement sont des troubles neurodéveloppementaux caractérisés par une atteinte qualitative simultanée et précoce
du développement de l’interaction sociale et de la communication et par la
présence de comportements répétitifs et d’intérêts restreints. On les dit
« envahissants » parce qu’ils touchent plusieurs domaines du comportement.
3.3
QU’EST-CE QUI CAUSE L’AUTISME ?
L’autisme est dû à un traitement différent de l’ensemble de l’information
(perception, langage, visages, émotions), lui-même dû à une organisation
cérébrale différente des personnes non autistes. L’information que la personne
reçoit depuis le début de son développement est davantage traitée selon son
apparence que selon son sens ou sa fonction. Toutefois, au cours du
développement, les fonctions qui manquent au début peuvent être récupérées
partiellement (ex. : capacité d’interagir socialement) ou complètement (ex. : le
langage).
On pense que son origine est le plus souvent génétique. D’autres mécanismes
sont également possibles, lorsque l’autisme est associé à des maladies
neurologiques ou à d’autres maladies congénitales du développement cérébral.
-12-
3.4
Y A-T-IL UNE AUGMENTATION DU NOMBRE D’ENFANTS AVEC UN TROUBLE ENVAHISSANT
DU DÉVELOPPEMENT ?
Une étude épidémiologique effectuée par Chakrabarti et Fombonne (2001), sur
15 500 enfants de 2 à 6 ans, montrait des prévalences de 62,5 /10 000 pour
l’ensemble des troubles envahissants du développement : 16,8 pour l’autisme et
45,8 pour les autres troubles envahissants du développement. Dans les années
60, cette proportion se situait entre 4 et 5 personnes sur 10 000 pour l’autisme.
Cette apparente augmentation de l’incidence serait due à un élargissement des
critères diagnostiques et à leur opérationnalisation par des outils qui incluent plus
d’enfants (ex. : en reconnaissant les personnes avec un trouble envahissant du
développement sans déficience intellectuelle). Une diffusion de l’information dans
les milieux publics et cliniques, au sujet des troubles envahissants du
développement et de leurs manifestations, a certainement aussi contribué à un
meilleur dépistage, et donc à cette apparente augmentation. Toutefois, il n’y a
aucun argument scientifique en faveur d’une « épidémie » d’autisme.
3.5
EST-CE QU’UN TROUBLE ENVAHISSANT DU DÉVELOPPEMENT PEUT SE MANIFESTER DE
FAÇON TRÈS DIFFÉRENTE D’UN ENFANT À UN AUTRE ?
À l’extrême, deux personnes peuvent recevoir un diagnostic d’autisme sans
présenter de signes communs, parce que pour recevoir ce diagnostic, il n’est
nécessaire de présenter qu’un petit nombre de signes parmi une liste assez
longue. De plus, les manifestations du tableau clinique subissent des
transformations au cours du développement de la personne (ex. : l’absence du
contact oculaire qui peut se régulariser par la suite) et selon le niveau intellectuel
de la personne (ex. : expression différente des signes selon un niveau de
déficience intellectuelle marquée ou un niveau d’intelligence supérieure).
Cette différence de manifestations est en partie compensée par l’existence d’outils
standardisés internationaux pour le diagnostic : l’Autism Diagnostic Interview (ADIR; Lord, Rutter et LeCouteur, 1994) et l’Autism Diagnostic Observation ScheduleGeneric (ADOS-G; Lord et al, 2000).
3.6
POURQUOI DIT-ON QUE L’INTELLIGENCE DE CES ENFANTS EST SPÉCIALE ?
Rappelons que l’on peut retrouver des enfants avec un trouble envahissant du
développement qui présentent des niveaux d’intelligence pouvant aller de la
déficience intellectuelle à l’intelligence supérieure. Cependant, ces enfants
présentent régulièrement un profil cognitif particulier avec des îlots de performance
et des îlots de difficultés importantes. Ces compétences sont souvent reliées aux
tâches perceptives dans la modalité visuelle et auditive, comme la discrimination,
la recherche et l’identification de formes (ex. : manipulation de formes
géométriques, casse-tête, reconnaissance musicale).
-13-
La mémoire des stimuli simples est souvent préservée et se manifeste sous la
forme d’éléments appris par cœur, comme des séries de chiffres ou de mots, sans
nécessairement en comprendre le sens.
Ces forces peuvent être discordantes par rapport aux autres aspects de leur
fonctionnement cognitif. Des difficultés sont enregistrées, entre autres, dans les
tâches impliquant l’abstraction et la généralisation, la compréhension verbale et
non verbale, l’organisation et la planification d’un jeu ou d’un travail, la mémoire en
rappel libre, au moins lorsque celles-ci impliquent le langage.
3.7
DEVONS-NOUS CONSIDÉRER LEURS COMPORTEMENTS SENSORIELS RÉPÉTITIFS COMME
DE MAUVAISES HABITUDES (EX. : SE BALANCER SUR EUX-MÊMES OU FIXER
LONGUEMENT LES ROUES DES PETITES AUTOS)?
Non. Nous savons maintenant que ces enfants présentent des fonctionnements
particuliers aux niveaux sensoriel et moteur. L’intégration des informations
sensorielles peut être perturbée au niveau de plusieurs sens : vision, toucher,
audition, goûter, odorat. Les signaux en provenance de ces canaux sensoriels
peuvent être exagérés, atténués ou fluctuer d’un moment à un autre. Ces
distorsions et le manque de liaison entre ces informations sensorielles peuvent
donner un caractère incohérent à l’environnement de l’enfant et le rendre
imprévisible et angoissant. Ils se manifesteront aussi dans le comportement de
l’enfant par des réactions de peur, d’évitement ou, au contraire, d’intérêt exclusif
pouvant être liées à ces particularités dans le domaine perceptif. Ils peuvent aussi
rendre compte des mouvements stéréotypés du corps comme les balancements et
les tournoiements.
Par ces comportements répétitifs, l’enfant chercherait donc à répondre à ses
besoins sensoriels particuliers.
3.8
L’ENFANT QUI PARLE
DÉVELOPPEMENT?
PEUT-IL
PRÉSENTER
UN
TROUBLE
ENVAHISSANT
DU
Les problèmes liés au langage dans les troubles envahissants du développement
s’échelonnent de l’absence de développement du langage à l’acquisition d’un
langage fonctionnel, voire excellent, mais d’usage atypique. La période de 3 à 5
ans est reconnue comme étant une période importante du développement du
langage chez les enfants autistes. Le langage peut alors apparaître avec une
rapidité particulière en brûlant les étapes développementales classiques. Cette
récupération du langage peut être interprétée à tort comme une guérison ou
comme une erreur diagnostique. Il est alors important de considérer à quoi servira
le langage de l’enfant au niveau de sa communication et de ses interactions.
D’abord, même si le langage expressif s’est développé et est relativement bon, la
compréhension reste généralement plus pauvre que ne le pense l’entourage de
l’enfant. Les proches ont souvent l’habitude de fournir des indices contextuels
facilitant la compréhension de l’enfant également aidé par des activités routinières
-14-
et prévisibles. Les difficultés apparaîtront quand la compréhension concernera des
informations plus abstraites ou demandera des liens ou des inférences.
Le langage constitue un des aspects de la communication. En effet, l’enfant avec
un trouble envahissant du développement présente des difficultés dans les aspects
de l’utilisation du langage dans sa communication sociale. Il manifestera peu
d’intérêt pour communiquer avec les autres, sauf pour exprimer ses besoins ou
pour parler de ses propres intérêts. Les habiletés interactives demeurent très
pauvres même si l’enfant a développé le langage. Il s’intéresse très peu aux sujets
d’intérêt des autres et il participe difficilement à des conversations.
L’enfant qui présente un trouble envahissant du développement peut également
être atteint d’un trouble de langage aux plans de la compréhension, de l’expression
ou des deux.
3.9
UN ENFANT CAPABLE DE RELATION AVEC AUTRUI PEUT-IL PRÉSENTER UN TROUBLE
ENVAHISSANT DU DÉVELOPPEMENT?
Oui. Certains enfants peuvent présenter une absence de contact avec autrui.
D’autres enfants peuvent présenter des contacts avec autrui, mais selon des
comportements sociaux particuliers. En effet, certains enfants réagissent à des
personnes, se tournent vers elles, les approchent et interagissent, mais ces
conduites sont moins fréquentes que chez les enfants avec un développement
typique. Elles sont aussi plus brèves et moins intégrées dans un ensemble de
signaux permettant de maintenir et de poursuivre l’échange et l’interaction. Leur
comportement relationnel manque de réciprocité et d’engagement mutuel.
En particulier, la relation avec un adulte est souvent plus riche que celle observée
avec ses pairs, car l’adulte guide l’enfant, soutient l’interaction et attire son
attention.
3.10 LES ENFANTS AVEC UN TROUBLE ENVAHISSANT DU DÉVELOPPEMENT COMPRENNENTILS LES MIMIQUES, LES GESTES ET LES EXPRESSIONS DES ÉMOTIONS CHEZ LES
AUTRES?
Ces enfants présentent des difficultés, à des degrés variables, pour détecter et
reconnaître chez autrui les marqueurs plus ou moins subtils du visage, des gestes
et du langage impliquant une émotion, une intention ou un raisonnement, pour
ensuite adapter leur comportement selon la situation. Ils ne peuvent bien ajuster
leur comportement en interaction avec autrui s’ils ont de la difficulté à reconnaître
ce que leur partenaire ressent, pense, sait ou croit. Toutefois, on pense maintenant
qu’ils sont capables de reconnaître les mimiques claires, alors qu’ils ont des
difficultés à interpréter une situation qui n’est pas évidente et à comprendre des
états mentaux distincts de leurs propres connaissances.
Soulignons que ces différentes capacités peuvent se développer
apprentissage à des niveaux variables, selon le potentiel de l’enfant.
par
-15-
3.11 MAINTENANT QUE MON ENFANT A UN DIAGNOSTIC DE TROUBLE ENVAHISSANT DU
DÉVELOPPEMENT, QUELLES SONT LES PROCHAINES ÉTAPES?
Afin de connaître les différents services disponibles pour votre enfant et vous, vous
devez rencontrer un intervenant social de votre CLSC/CSSS Pour ce faire, vous
pouvez vous rendre à l’accueil psychosocial, avec ou sans rendez-vous.
L’intervenant social vous présentera les divers services offerts et vous aidera à
effectuer les démarches pour y avoir accès. Il est important d’avoir en main une
copie de l’évaluation diagnostique ou, du moins, une attestation médicale.
Vous pouvez également communiquer avec la Fédération québécoise de l’autisme
et des autres troubles envahissants du développement (FQATED). On pourra alors
vous diriger vers votre association régionale en trouble envahissant du
développement. Pour en savoir davantage, veuillez consulter l’annexe E.
-16-
ANNEXES
-17-
ANNEXE A
Liste d’activités à proposer à votre enfant
-18-
Liste d’activités suggérées à partir de ce qui intéresse votre enfant. Vous
pouvez les enrichir et les diversifier avec d’autres activités qui nécessiteront
possiblement de nouveaux apprentissages pour votre enfant :
-
Dessiner avec des crayons de bois, de cire, de feutre;
Dessiner avec de la gouache;
Jouer avec de la pâte à modeler;
Jouer avec des jeux sonores ou lumineux;
Écouter de la musique;
Chanter et faire des gestes en accompagnement pour illustrer la
chanson;
Explorer des instruments de musique;
Faire un encastrement ou un casse-tête;
Regarder un livre;
Lire des histoires qui font appel à diverses émotions;
Jouer avec l’ordinateur;
Manipuler des toutous;
Nourrir des animaux;
Jardiner;
Intégrer l’enfant aux tâches ménagères (rangement, lavage, etc.);
Faire des bulles;
Faire des jeux d’eau;
Prendre un bain de mousse;
Se baigner;
Marcher;
Glisser;
Se balancer;
Laisser dégonfler un ballon;
Jouer avec des jeux vibrants;
Se faire rouler dans une couverture, puis se faire dérouler;
Se faire rouler dans les coussins ou faire des pressions avec les
coussins;
Sauter sur un trampoline;
Sauter sur un ballon sauteur;
Se faire rouler sur un ballon;
Se faire masser.
-19-
ANNEXE
ANNEXE B
Témoignages de parents
Il est important de préciser qu’il s’agit de récits d’expériences singulières vécues par
certains parents. Chaque vécu familial est unique. En ce sens, les témoignages qui
suivent ne représentent pas l’ensemble des réalités familiales dont un des membres a
un diagnostic des troubles envahissants du développement. Pour la plupart des
familles, cette réalité est marquée par une profonde tristesse et une colère certaine
envers cette situation souvent vécue comme étant injuste ou du moins injustifiable. Les
parents mentionnent alors leur sentiment d’impuissance et de désarroi.
Les témoignages présentés vous font part d’un élan d’espoir vécu par ces familles. Ils
ont eu la générosité de vous partager un petit morceau de leur histoire.
-20La confiance
« Guillaume, il y a un certain temps,
quand tu étais plus petit, je me disais
que dans ta petite tête d’enfant, tu vivais de belles aventures;
sur les étoiles, tu allais chercher des fleurs;
sur la lune, tu dansais avec de petits lutins;
par-dessus les avions, tu volais avec les papillons;
pour aller chercher des bonbons, tu grimpais l’arc-en-ciel;
sur un immense nuage rose, tu voyais la fée des rêves;
mais, tu étais incapable de me raconter.
Je me disais aussi qu’un jour, quand tu parleras,
tu m’expliqueras avec tes tendres mots d’enfant,
que tu as été chercher des fleurs sur les étoiles,
que tu as dansé avec de petits lutins sur la lune,
que tu as volé avec les papillons par-dessus les avions,
que tu as grimpé l’arc-en-ciel pour aller chercher des bonbons,
que tu as vu la fée des rêves sur un immense nuage rose.
Je saurais que lorsque tu pourras me dire toutes ces belles merveilles,
je serai là et j’écouterai avec attention ces mots magiques
comme t’as toujours su si bien le faire quand je te parlais.
Mon enfant, je sais que tu voudrais tant me parler.
Je sais que t’as plein de choses à me raconter.
Mais, je sais aussi que t’en es incapable.
Alors je te dis :
« Courage mon p’tit homme, un jour tu pourras me dire que tu auras réussi à
voir toutes ces splendeurs ».
Tu sais mon fils, c’est terriblement difficile pour moi
de ne pouvoir connaître toutes tes pensées,
de ne pouvoir embarquer dans tes rêves au même moment que toi.
J’aimerais tant pouvoir faire un voyage avec toi sur les étoiles,
mais je ne sais pas quand tu y débarques.
Que de souffrances cela doit être pour toi
que de voir de si belles choses et de ne pouvoir les partager.
- 21 -
Mais, je sais au moins que tu réussis à être heureux dans tes rêves et dans ton
monde imaginaire, là où le langage, comme on le connaît tous, n’existe pas.
Mon fils, quand tu seras prêt,
peu importe l’âge où tu réussiras à t’exprimer,
je te regarderai avec des yeux pétillants de joie,
avec ces mêmes yeux que lorsque tu es sur ton arc-en ciel.
Je t’écouterai avec un bonheur indescriptible
dire ces mots d’enfant que j’attendais depuis si longtemps.
Tous ces petits moments que je viens de citer
commencent à se réaliser peu à peu.
Mais, bien sûr, d’une autre façon.
Tu me fais de petites surprises, un peu chaque jour.
Des surprises auxquelles je ne m’attends pas.
En plus, tu as développé un sens de l’humour que je ne te connaissais pas.
J’ai appris une chose importante durant toutes ces longues années d’attente.
J’ai aussi appris qu’il faut te faire confiance.
Je suis certaine que si tu pouvais parler,
c’est ce que tu me dirais : « Maman, fais-moi confiance » ».
Un jour, j’ai un peu lâché prise sur mon obsession de te voir parler, de ne pas te voir
comme tous les autres. J’étais devenue un peu lasse et fatiguée face à tout le travail
que ton état me demandait. Mais, ce fût pour me rendre compte que toi aussi tu
travaillais fort. Tu n’as jamais lâché. Je le constate aujourd’hui. Tu me démontres des
choses que jamais j’aurais cru que tu en aurais été capable. Je me suis rendue compte
aussi que toute l’énergie que j’ai mise était récompensée par des petits moments de
bonheur indescriptibles. Tout ce travail a porté fruit. Même si à chaque jour de ma vie,
il y aura encore du travail à faire, la récompense n’en sera que merveilleuse. Il faut être
aussi patient car le résultat est rarement immédiat. Voilà où est l’importance de la
confiance.
Chers parents d’enfants différents, il est bien entouré votre petit amour, là où vous le
confiez. Les intervenants ne lâchent jamais prise. Ils ont confiance en eux. De grâce,
faites confiance à votre enfant. Il faut qu’il sente que vous croyez en lui, c’est un
élément important dans son travail et dans toute autre activité de son quotidien.
Après tout, c’est un petit être humain comme tous les autres.
Lise Boivin
Mère de Guillaume
- 22 -
La vie est belle
« La vita è bella. Tout a commencé par un coup de foudre, des enfants nous en
voulions au moins quatre. Le premier, une belle grosse fille, l’enfant marchait
à 9 mois et parlait vers 10 mois. Tout fier, un peu prétentieux, nous abordions
le deuxième, encore dans le mille. Le couple, un gros garçon de 4 kilos, les
yeux verts comme sa mère. Nous savions faire des enfants. Assez rapidement,
un doute s’est installé. Il tenait mal sa tête, retenait avec difficulté sa salive,
semblait mou. Que se passait-il? Ma conjointe, ergothérapeute, détectait des
anomalies, fabulait-elle? Pas possible, notre gars, notre gros garçon, était
simplement plus lent, comme un gars.
Puis arrivèrent les inquiétudes, les commentaires, les rendez-vous, les
médecins, les attentes. Au début, on nous disait que notre fils était normal,
simplement un peu plus lent. Pourtant, nous étions toujours inquiets. À deux
ans, il ne parlait toujours pas. Il était fragile, pleurait souvent, dormait
moins bien. Il fallait l’admettre, il était différent. Puis tout a chaviré, nos
rêves s’effondraient avec le diagnostic d’audimutité. Pas nous, pourquoi nous?
Un enfant différent, on ne le méritait pas. Puis ce fut la déprime de
circonstance, la dépression et finalement le deuil.
Le temps a fait son travail, on a refait nos forces, on a continué. Nous
voulions des enfants, nous avions une raison de plus pour mener à terme notre
projet. Nous nous sommes informés; les avis différaient. Certains
professionnels étaient contre nous, affirmant que Félix ne tolèrerait jamais de
fratrie, d’autres nous encourageaient; finalement on a fait ce que notre cœur
nous dictait. L’adoption devenait à nos yeux la solution. Félix s’est retrouvé à
cinq ans, entouré à la fois par une grande sœur et par des jumeaux aux
yeux merveilleusement bridés, oui quatre, nous en voulions quatre, nous en
avons eu quatre.
Pour nous, comme parents, nous devions les aimer, les entourer, les encadrer,
les stimuler et surtout continuer à vivre, à rêver, à porter leurs rêves. Nous ne
pouvions pas lâcher. Nous nous sommes mis à l’écouter, à les écouter, à nous
écouter avec nos forces et nos faiblesses. Notre couple a su passer au travers,
avec de la patience et une bonne dose d’humilité.
- 23 -
Les années ont filé et nous avons appris à accepter nos rejetons avec leurs
différences, leurs angoisses, leurs questionnements. C’est exact qu’à l’occasion,
notre grand garçon radote, un peu comme les autres, aussi vrai qu’il nous
parle souvent des mêmes sujets, comme les autres, de ses idoles, pas mal
comme les autres, de ses craintes, mais tout comme ses frères et sœurs, il essaie
tout simplement d’être lui et pas plus. Nous avons compris qu’il voulait, avec
sa couleur et son originalité, faire partie de la gang, de la famille, de la
société. Pas toujours facile la vie dans une famille qui compte autant de
différences, mais elle est tellement belle lorsque nous la regardons par la
lorgnette du cœur. »
La famille de Félix
-24-
ANNEXE C
Milieux associatifs
-25-
Fédération québécoise de l’autisme et des autres troubles envahissants du
développement (FQATED)
Mission
Promouvoir et défendre les droits et les intérêts de la personne autiste ou ayant un
trouble envahissant du développement, afin qu’elle accède à une vie digne et une
meilleure autonomie sociale possible.
Coordonnées
65, rue Castelnau Ouest, bureau 104
Montréal (Québec) H2R 2W3
Tél. : 514 270-7386
www.autisme.qc.ca
Autisme et troubles envahissants du développement Montréal (ATEDM)
Mission
Défendre les droits et les intérêts des autistes et de leur famille;
Promouvoir et sensibiliser les milieux de la santé, de l’éducation, de la recherche
ainsi que du public en général à la problématique de ces personnes.
Coordonnées
4450, rue St-Hubert, local 320
Montréal (Québec) H2J 2W9
Tél.: 514 524-6114
Camp Émergo pour personnes autistes
Mission
Opérer un camp d’envergure provinciale, ayant pour principale mission de permettre
aux personnes autistes et autres personnes présentant des troubles envahissants du
développement, de profiter elles aussi de vacances en plein air et d’offrir, par le fait
même, un répit à leur famille.
Coordonnées
2300, boul. René-Lévesque Ouest
Montréal (Québec) H3H 2R5
Tél. : 514 931-2882
- 26 -
Association des parents de l’Hôpital Rivière-des-Prairies
Mission
Informer ses membres sur les divers services offerts par l’Hôpital, les accompagner
et les soutenir dans leurs démarches.
Représenter ses membres auprès :
• des instances de l’Hôpital;
• des instances ministérielles et gouvernementales;
• des médias et des organismes publics, lorsque la situation l’exige.
S’impliquer et participer aux divers comités de l’Hôpital;
Financer certaines activités que d’autres instances de l’Hôpital ne sont pas en
mesure de fournir.
Coordonnées
7070, boul. Perras
Montréal (Québec) H1E 1A4
Tél. : 514 323-7260 poste 2215
Comité des usagers de l’Hôpital Rivière-des-Prairies
Fonctions du Comité des usagers
Renseigner les usagers sur leurs droits et obligations;
Promouvoir l’amélioration de la qualité des conditions de vie des usagers et évaluer
le degré de satisfaction des usagers à l’égard des services offerts par
l’établissement ;
Défendre les droits et les intérêts collectifs des usagers ou, à la demande d’un
usager, ses droits et ses intérêts en tant qu’usager auprès de l’établissement ou de
toute autorité compétente;
Accompagner et assister, sur demande, un usager dans toute démarche qu’il
entreprend, y compris lorsqu’il désire déposer une plainte conformément aux
dispositions prévues par la Loi sur les services de santé et services sociaux ou la Loi
sur la protection des usagers.
Coordonnées
7070, boul. Perras
Montréal (Québec) H1E 1A4
Tél. : 514 323-7260 poste 2232
- 27 -
ANNEXE D
Outils d’évaluation diagnostique, cognitive
et des comportements adaptatifs
-28-
INSTRUMENTS D’ÉVALUATION
D’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE
ENVAHISSANTS DU DÉVELOPPEMEN
DÉVELOPPEMENT
DES
DES
TROUBLES
ADI-R : Autism Diagnostic Interview-Revised (Lord, C., Rutter, M., Le Couteur, A. J.,
Autism & Dev Dis 1994; 24)
L’ADI-R est une entrevue diagnostique détaillée qui mesure les différents domaines de
déficit du langage, de la communication, de l’interaction sociale réciproque ainsi que les
modes répétitifs de jeu, de comportement et d’intérêt d’un sujet chez qui l’on soupçonne
un trouble envahissant du développement.
L’entrevue se fait à partir d’un questionnaire adressé aux parents et dure environ 2
heures. Cette entrevue se concentre sur les descriptions que font les parents des
différents comportements du sujet, selon leur chronologie développementale. L’ADI
informe donc le clinicien sur la présence longitudinale, au cours de la vie du sujet, de
comportements caractéristiques de nature autistique. L’intervenant attribue un score
correspondant le mieux au comportement décrit. Les résultats obtenus sont interprétés
en fonction d’un seuil correspondant à un diagnostic d’autisme selon le DSM-IV.
ADOS-G : Autism Diagnostic Observation Schedule-Generic (Lord, C., Rutter, M.,
DiLavore, P.C., Risi, S., Los Angeles, CA; Western Psychological Services. 1999)
L’ADOS-G est un outil standardisé et semi-structuré d’évaluation qui permet
l’observation directe des capacités de communication, d’interaction sociale, des intérêts,
des jeux et des comportements répétitifs d’un sujet chez qui l’on soupçonne un trouble
envahissant du développement.
L’intervenant met le sujet en situation de communication, d’interaction et de jeu, durant
environ une heure. Selon l’âge du sujet, les parents sont présents dans le local
d’évaluation ou observent au miroir unidirectionnel. Quatre modules peuvent être utilisés
selon l’âge chronologique et les aptitudes verbales du sujet. L’entrevue est filmée pour
une analyse ultérieure.
L’intervenant attribue un score aux comportements observés et les résultats obtenus
sont interprétés en fonction d’un seuil correspondant à un diagnostic d’autisme ou de
trouble envahissant du développement selon le DSM-IV.
- 29 -
INSTRUMENTS D’ÉVALUATION DU DÉVELOPPEMENT COGNITIF
ET DES COMPORTEMENTS ADAPTATIFS
LES TESTS D’INTELLIGENCE
Le fonctionnement cognitif d’un enfant âgé de plus de 6 ans est généralement évalué
par des tests d’intelligence. Les tests comprennent des épreuves verbales (ex. :
connaissances générales, jugement, devinettes, vocabulaire) et des épreuves non
verbales aussi appelées de performance (ex. : organisation visuo-spatiale, perception,
raisonnement logique, reproduction de modèles). Les résultats de ces instruments de
mesure sont exprimés en quotient intellectuel (QI). Il y a un quotient intellectuel global et
un pour chacun des domaines d’épreuves (quotient intellectuel verbal et quotient
intellectuel non verbal ou de performance).
LES ÉCHELLES DE DÉVELOPPEMENT
Les échelles de développement sont utilisées pour mesurer les acquis des enfants âgés
de 0 à 7 ans. Elles cherchent à indiquer le niveau de fonctionnement de l’enfant sur une
échelle descriptive du développement « normal » des personnes. Elles comprennent
des domaines comme la motricité globale, l’autonomie et les relations sociales, la
communication et le langage, la coordination œil-main et la motricité fine ainsi que les
habiletés de raisonnement. Ces outils fournissent un résultat nommé quotient de
développement pour chaque domaine ainsi qu’un quotient de développement global.
Ces quotients peuvent être convertis en âges mentaux.
LES ÉCHELLES DE COMPORTEMENTS ADAPTATIFS
Les échelles de comportements adaptatifs évaluent l’autonomie personnelle et sociale
d’individus, de la naissance à l’âge adulte. Cette échelle (ex. : le Vineland) mesure les
comportements adaptatifs dans plusieurs domaines, soit la communication (réceptive,
expressive, écrite), les activités de la vie quotidienne (autonomie personnelle, autonomie
domestique, domaine communautaire), la socialisation (relations interpersonnelles, jeux
et loisirs et habiletés d’adaptation) et la motricité fine et globale. Le résultat obtenu,
appelé cote globale des comportements adaptatifs, est un score dérivé de tous les
domaines de comportements mesurés.
- 30 -
ANNEXE E
Renseignements pratiques
-31RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
Comme vous le savez possiblement, les CLSC font actuellement partie d’une
réorganisation importante du réseau de la santé et des services sociaux. En effet,
l’Agence de la santé et des services sociaux du Québec a procédé à la formation de 12
réseaux locaux de services de santé et services sociaux (CSSS) sur le territoire du
Québec. Les CLSC font maintenant partie des CSSS.
Pour répondre à vos besoins, vous continuez à vous rendre au CLSC, mais il se peut
qu’on vous parle aussi de votre CSSS. Vous devez vérifier quel CSSS dessert votre
secteur selon l’adresse de votre domicile.
Besoin de répit :
Pour trouver une maison de répit ou une ressource de dépannage, vous pouvez vous
adresser :
-
Au CLSC/CSSS de votre quartier;
À une association de parents d’enfants handicapés;
A votre centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles
envahissants du développement, si vous êtes déjà inscrit.
Soutien financier :
Il existe une subvention pour le gardiennage et le répit. Vous devez adresser la
demande à votre CLSC/CSSS.
Transport :
-
L’enfant ou l’adulte présentant un trouble envahissant du développement peut
bénéficier du transport adapté s’il a une déficience associée. Il faut alors
communiquer avec le service à la clientèle : 514 280-8211.
-
La carte d’accompagnement permet un accès gratuit pour l’autobus et le métro à la
personne qui accompagne l’enfant ou la personne adulte. Vous pouvez obtenir le
formulaire à votre CLSC/CSSS, à votre centre de réadaptation ou à la Société de
transport de Montréal (STM).
- 32 -
Promouvoir les intérêts des personnes handicapées
Vous pouvez téléphoner à l’Office des personnes handicapées du Québec :
Téléphone : 514 873-3905
Sans frais : 1 800 567-1465
Vous pouvez vous adresser à la Fédération québécoise de l’autisme et des autres
troubles envahissants du développement (FQATED) pour avoir accès au document :
« À l’intention des parents/Un guide pour leurs premières démarches »
Téléphone : 514 270-7386
Adresse Internet : www.autisme.qc.ca
- 33 -
BIBLIOGRAPHIE
La présente bibliographie fait uniquement état de la documentation que nous avons
utilisée pour cet écrit. De nombreux autres ouvrages ont été rédigés sur les troubles
envahissants du développement. Si vous désirez davantage d’information ou demander
conseil à un professionnel, vous pouvez consulter le site de la Fédération québécoise de
l’autisme et des autres troubles envahissants du développement (FQATED) à l’adresse
suivante : www.autisme.qc.ca
De plus, vous pouvez consulter les ouvrages et les vidéos traitant du sujet à la
bibliothèque de l’Hôpital Rivière-des-Prairies.
Téléphone : 514 323-7260, poste 2327, porte C2.120.
Bibliographie
Bernadette, Rogé (2003), Autisme : comprendre et agir, Éditions Dunod.
Mottron, Laurent (2004), L’autisme : une autre intelligence, Éditions Mardaga.
Peeters, Theo (1996), L’autisme : De la Compréhension à l’intervention, Éditions Dunod.
- 34 -
Dépôt légal bibliothèque nationale du Québec, 2006
ISBN 2-922350-57-6
Coordination : Johanne Gagnon, conseillère aux communications
Infographie : Normand Bastien
Révision linguistique : France Beaudoin, Micheline Lamoureux
Production : Service des communications, Hôpital Rivière-des-Prairies
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