Apport de l'Imagerie dans la compréhension, détection et suivi de troubles cognitifs en Cancérologie F. Hubelé – IJ. Namer Lille – 18 juin 2013 Plan Introduction Radiothérapie et troubles cognitifs Chimiothérapie Chi i thé i ett ttroubles bl cognitifs itif Les outils d'imagerie Conclusion Introduction 20% des patients présenteraient des tr cognitifs au moment du diagnostic de cancer1 troubles cognitifs et modifications de l'humeur, l humeur, indépendamment du syndrome réactionnel lié au diagnostic les symptômes rapportés (fatigue, perturbations mineures cognitives) peuvent être sous-estimés la diversité des traitements rend difficile l'évaluation de leur impact sur les fonctions o c o s cog cognitives ves les mécanismes possiblement impliqués sont variés (toxicité directe, action hormonale, troubles de l'immunité, de l'inflammation) l'imagerie fonctionnelle cérébrale permet d'objectiver certains paramètres (métabolisme glucidique, flux sanguin) 1Ahles 2008, Wefel 2011, Benveniste 2012 Radio-Chimiothérapie Radio Chimiothérapie et troubles cognitifs atteinte μvasculaire cancer traitement hormones dépression fatigue anxiété cytokines y fonctions cognitives prédispositions génétiques d’après Tannock 2004 Radiothérapie et troubles cognitifs LLes effets ff des d rayonnements ionisants i i sont à la l base b du d traitement i par radiothérapie. Il existe une sensibilité à l’irradiation cérébrale qui dépend de l’âge du patient. Cette sensibilité est maximale avant l’âge de 7 ans. Peu de données sont disponibles pour ll’évaluation évaluation à ll’autre autre extrémité de la vie. La réduction des doses est permise grâce au fractionnement des doses, de l radiothérapie la di thé i conformationnelle, f ti ll d de lla planification l ifi ti d du ttraitement. it t Les effets peuvent être classés en : aigu (immédiat) précoce (qq semaines) tardif (qq mois à qq années) Chimiothérapie et troubles cognitifs L’attribution L’ ib i d de d dysfonctions f i cognitives ii post-CT CT est complexe l en raison i de d la l poly-chimiothérapie fréquente. Les modifications post-CT sont décrites depuis les années 701 L’intensité des troubles est variable : faible à modérée Les atteintes sont multiples : fonction d’exécution, apprentissage, mémoire, attention fluence verbale attention, verbale, rapidité du traitement de ll’information information Plutôt fonctions hébergées par les lobes frontaux Les effets à long terme (5-10 ans) seraient réversibles dans la plupart des cas. Seule une minorité continuerait à présenter des symptômes par la suite. 1Baudino B di 2012 Les outils d'imagerie d imagerie L'IRM : La L spectroscopie t i RMN technique non invasive biochimie cérébrale in vivo peut détecter des anomalies infra-cliniques dans certaines pathologies L'IRM : IRM fonctionnelle basée sur le lien entre l'activité cérébrale et le flux sanguin local signal dépend du niveau d'oxygénation cérébral (Bold) L'IRM : Imagerie du tenseur de diffusion étude de la diffusion de l'eau et de la microstructure des tissus imagerie de la dégradation des structures neuronales et de la mort axonale et/ou altération de la myéline Les outils d'imagerie d imagerie Médecine nucléaire : perfusion cérébrale traceur émetteur monophotonique traceur tep : 15O-H O H2O (recherche (recherche, t1/2=2 min) Médecine nucléaire : métabolisme glucidique étude du métabolisme glucidique après injection de 18FF-FDG FDG (2desoxyfluoroglucose) γ-caméra é tep-tdm 18FDG Radiothérapie et troubles cognitifs Préclinique : pour un seuil de 10 cGy, il existe une diminution significative dans le dosage des N-CAM des cellules en culture de neocortex de rat, possiblement en lien avec l'atteinte de la migration neuronale Fushiki 1993 Anténatal : impact des rayonnements ionisants sur le cerveau, premières cohortes sur les mères irradiées de Nagasaki et Hiroshima. Hiroshima atteinte significative du QI des enfants (1955) : mort neuronale, possible atteinte de la migration de neurones seuil extrapolé de 0,06-0,31 Gy Schull 1999 Radiothérapie et troubles cognitifs EEnfance f : si âge<7 ans : baisse du QI mesuré 1 an plus tard si âge>7 âge 7 ans : pas de différence significative du QI (suivi à 3 3-4 4 ans) limite : suivi à long terme : poursuite du déclin ou plateau ? n=24 (1,5-20 ans), médulloblastome, irradiation cérébrale totale Radcliffe 1994 Âge adulte  d lt : les risques sont liés à : haute dose d’irradiation, largeur du champ, âge extrême la limitation de dose (50-54 Gy) est permise grâce à la radiothérapie conformationnelle, au fractionnement des doses, planification du traitement Radiothérapie et troubles cognitifs Âge adulte : avec la limitation de doses, les risques sont inférieurs aux déficits causés par la tumeur IRM T2 54 Gy 3 champs attaques de panique régressif avec la diminution de l’œdème 2 mois 4 mois Laack 2004 Radiothérapie et troubles cognitifs Effets Eff t d de la l RT sur le l flux fl sanguin i cérébral é éb l ett le l métabolisme ét b li : n=11, tumeur cérébrale primitive espérance espérance>1 1 an, Karnofsky > 70 % 1,8-2 Gy/j , 50-60 Gy sur 5-6 semaines M au 18FDG G : métabolisme é abo s e TEP-TDM TEP-TDM à l’15O-H2O : perfusion tep+ p tests tep+ p tests RT 3 sem Hahn 2009 6 mois Radiothérapie et troubles cognitifs sii dose d >40 G Gy, hhypométabolisme ét b li (➘2 (➘2-6%) 6%) au TEP 18FDG si dose >30 Gy, 15O-H2O ➚ (moins de 10%) à S3 mais ➘ à M6 de p plus,, la ➘du métabolisme est corrélée à une baisse des p performances neuropsychologiques (résolution de problèmes, flexibilité cognitive) H h 2009 Hahn Radiothérapie et troubles cognitifs iimportance d de l’irradiation l’i di i stéréotaxique éé i tests neuropsychologiques : hypométabolisme yp à M6 corrélé à une ↗ de la g grille émotionnelle (Symptom-List ( y p 90-R) test Wisconsin (résoudre problèmes) : + d’erreurs lorsque ↘ du FDG pas de différence significative sur les tests de mémoire résultats parfois contreversés pour l’étude du métabolisme FDG (pas de différence ff pour Kahkonen 2000, 2000 variable pour Munley M 1999) 999) Radiothérapie et troubles cognitifs Spectroscopie in vivo chez l’enfant n=14, leucémie, tumeur cérébrale, spectro IRM avant irradiation M0 et M2 pas de différence observée entre les rapports de métabolites chez les enfants par rapport aux adultes (sous réserve de la technique) études précédentes : chez l’enfant : [NAA]/[Cho] corrélé à QI bas (<85) chez l’adulte : [Cho]/[Cr] ↗ après RT cérébrale tôt mais réversible Davidson 2000 Chimiothérapie et troubles cognitifs Effet à long terme de la chimiothérapie n=50, lymphomes (CHOP-LNH, ABVD-LH) étude du métabolisme glucidique (TEP 18FDG lors des bilans pré-traitement) pré traitement) ↘ bilatérale du métabolisme glucidique du cortex préfrontal, cervelet, cortex médial, aires limbiques corrélation avec le nombre de cycle (↘) et du délai post-CT (↗) ↘ performances des fonctions frontales niveau i identique id ti des d scores de d dépression, dé i anxiété, stress hypothèses yp physiopathologiques p y p gq : altération de la bhe dysrégulation cytokines – hormones, neurotoxicité directe de la chimiothérapie Baudino 2012 Chimiothérapie et troubles cognitifs TEP 15O-H O H2O et 18FDG : ↘ du d débi débit sanguin i et d du métabolisme é b li d dans lle cortex frontal et cervelet 5-10 ans post-CT néoplasie sein ↘ volume de la SG et SB post-CT néoplasie sein, corrélé à une ↘ attention – concentration et/ou ↘ mémoire visuelle (préfrontal, cingulaire, para hippocampe) ces données sont p plus ou moins réversibles mais surtout contradictoires : ↗ du volume de la SB M6 et M12 post-CT (Brown 1998) ↘ SG dès 1 mois post-CT partiellement compensée à 12 mois SB et SG stables A3 post-CT post CT (Inagaki 2007) la place des biomarqueurs ? NfH-SM 135 est une protéine relarguée en cas d'altération de la membrane cellulaire ll l i lié liée à lla mortt axonale l Nelson 2013 rôle p potentiellement protecteur p de l'érythropoïétine y p humaine recombinante (EPOα) afin de limiter l'anémie liée à la CT (cancer du sein) O'Schaughnessy 2003 Chimiothérapie et troubles cognitifs Imagerie du tenseur de diffusion IRM de l’eau libre, représentation de la diffusion (an-)isotrope des molécules d’eau les directions privilégiées sont les axones en complément lé d de l’IRM fonctionnelle f ll 4 études s'accordent (néoplasie sein, 3 mois – 10 ans post-CT) sur une altération neuronale en particulier dégénérescence axonale et myéline sans corrélation prouvée à ce jour entre le délai d'apparition des lésions et le type/dose de chimiothérapie employée Chimiothérapie et troubles cognitifs Imagerie de la fraction d’anisotropie 1 corps p calleux 2 partie pariétale du faisceau longitudinal supérieur 3 partie frontale du faisceau longitudinal supérieur 4 forceps majeur cancer du sein, post CT Deprez 2012 Chimiothérapie et troubles cognitifs Imagerie du tenseur de diffusion corps calleux faisceau longitudinal supérieur forceps majeur Deprez 2012 Chimiothérapie et troubles cognitifs Spectroscopie IRM in vivo certaines études ne retrouvent pas de différence significative (petit échantillon, taille du champ de vue) une seule montre ↘ [NAA]/[Cr] traduisant l'atteinte axonale (définitive) → nécessité de corréler aux données neuropsy de Ruiter u e 2012 0 Chimiothérapie et troubles cognitifs Effet de la CT dans le cancer du sein après 10 ans IRMf et tests neuropsychologiques sur des tests exécutifs et de planification l ifi i (ToL) (T L) et de d mémoire é i éépisodique i di résultats ↘ de la réponse dans le cortex préfrontal (région dorsolatérale) pour ToL ↘ de la réponse dans le gyrus para-hippocampique pour le test de la mémoire épisodique déficits persistant à long terme de Ruiter 2011 troubles avant traitement Il existe une dysfonction f cognitive A AVANT AN même tout traitement (chirurgie, RT, CT) nn=17, 17, prospectif, patients avec néoplasie pulmonaire (contrôle nn=15) 15) absence de localisation secondaire cérébrale spectroscopie IRM avec étude des métabolites in vivo au niveau du cortex pariétal et occipital TEP-TDM TEP TDM au 18Fluoro Fluoro-Desoxyglucose Desoxyglucose (18FDG) tests neuropsychologiques : échelle d'humeur, de fatigue, de dépression (POMSProfile Of Mood States et dérivés), mémoire à court et long terme, fluence verbale Benveniste 2012 troubles avant traitement spectroscopie p p IRM M du cortex occipital p (g (gauche)) et p parietal (droite) ( ) sur IRM-T1 M Benveniste 2012 troubles avant traitement [Glu]occipital Benveniste 2012 troubles avant traitement p=0,036 Benveniste 2012 troubles avant traitement Résultats : [glu]occ est diminuée chez les patients avec néoplasie pulmonaire le glutamate est lié au métabolisme mitochondrial neuronal dans le cerveau normal les patients atteints présentent des scores de fatigue plus importants mais PAS de dépression associée [Cr] et [PCr] par sont également diminués chez les patients atteints [IL-6] augmente [TNF-α] est corrélée à l'activité métabolique tumorale (SUVmax de la lésion pulmonaire) [NAA]occ est corrélée négativement à [TNF-α] Conclusion Les troubles cognitifs restent sous-évalués au cours de la prise en charge des patients atteints de cancer L’étude fonctionnelle corrélée aux tests neuropsychologiques pourrait permettre une détection précoce, chez les patients à risque, du début d’une atteinte cognitive La répétition des examens au cours du suivi longitudinal peut aider à évaluer l’évolution des troubles, voire l’impact d’une prise en charge adaptée merci de votre attention