BACCALAURÉAT TECHNOLOGIQUE -- SESSION 2008 SÉRIE SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE LABORATOIRE SPÉCIALITÉ : CHIMIE DE LABORATOIRE ET DE PROCÉDÉS INDUSTRIELS Épreuve : PHYSIQUE - CHIMIE CHIMIE Durée 3 h Coefficient 4 Calculatrice autorisée ÉTUDE DE L’ACIDE BENZOÏQUE Données à 25 °C • Masse molaire de l’acide benzoïque : M = 122 g.mol-1 • Couple (C6H5COOH/C6H5COO−) : pKa = 4,2 • Produit ionique de l’eau : pKe = 14,0 • Zone de virage de quelques indicateurs colorés (en pH) : Rouge de méthyle : 4,2-6,2 ; Bleu de bromothymol : 6,0-7,6 ; Rouge de crésol : 7,2-8,8 1. Étude du couple acide benzoïque/ion benzoate. L’acide benzoïque est un conservateur alimentaire (code E210) utilisé dans certaines boissons. Sur une bouteille de soda, on note la présence de ce conservateur. Le pH de cette boisson est de 3,8. 1.1. Représenter sur une échelle de pH les domaines de prédominance de l’acide benzoïque et de l’ion benzoate. 1.2. Préciser quel constituant du couple C6H5COOH/C6H5COO− est majoritaire dans cette boisson. 2. Préparation d’une solution d’acide benzoïque. L’acide benzoïque est un solide blanc (à 25 °C). On sait que sa solubilité massique dans l’eau, s, est inférieure à 3 g.L-1 à 25°C. Pour déterminer la valeur exacte de s, on ajoute environ 0,4 g d’acide benzoïque à 100 mL d’eau distillée. On agite quelques minutes ; il reste du solide non dissous. 2.1. Définir la solubilité massique d’un soluté dans un solvant donné (à 25 °C). 2.2. Expliquer pourquoi, dans le mélange obtenu, le solide n’est pas entièrement dissous. 3. Dosage de l’acide benzoïque. On filtre le mélange préparé ci-dessus pour obtenir une solution SA de concentration CA en acide benzoïque. On prélève VA = 10,0 mL de solution SA que l’on dose par une solution d’hydroxyde de sodium de concentration Cb = 2,00 × 10-2 mol.L-1. Le volume versé à l’équivalence et repéré par le changement de couleur de l’indicateur coloré convenable est Ve = 10,4 mL. 3.1. Étude de la réaction de dosage. 3.1.1. Écrire l’équation de la réaction de dosage. 3.1.2. Donner l’expression de la constante d’équilibre K, associée à cette réaction, d’abord en fonction des concentrations des différentes espèces chimiques puis l'établir en fonction de Ka, constante d’acidité du couple C6H5COOH/C6H5COO− et de Ke, produit ionique de l’eau. 3.1.3. Calculer la valeur de K. En déduire si la réaction peut être considérée comme quantitative. 1/7 3.2. Étude du milieu réactionnel à la demi-équivalence. On ne tiendra pas compte dans cette question des réactions de l’acide benzoïque et de l’ion benzoate avec l’eau. 3.2.1. Donner la relation existant entre les concentrations [C6H5COOH] et [C6H5COO−] à la demi-équivalence ; justifier la réponse. 3.2.2. Établir alors l’expression permettant de calculer le pH à la demi-équivalence. Calculer sa valeur. 3.2.3. Donner le nom de la solution ainsi préparée, ainsi que ses principales propriétés. 3.3. Étude de l’équivalence du dosage. 3.3.1. Parmi les indicateurs colorés figurant dans la liste (voir données), indiquer celui qui doit convenir pour ce dosage. Justifier sans calcul. 3.3.2. Établir l’expression de CA. Calculer CA. 3.3.3. En déduire alors la valeur de la solubilité massique, s, de l’acide benzoïque en g.L-1, à 25 °C. RADIOACTIVITÉ DU CHLORE 36 Données Symbole de l’élément Numéro atomique Z Nom P 15 phosphore S 16 soufre Cl 17 chlore Ar 18 argon K 19 potassium Ca 20 calcium La loi de désintégration radioactive est N = No × e- λ t. N représente le nombre de noyaux radioactifs présents dans l’échantillon à l’instant t, No le nombre de noyaux radioactifs présents à l’instant initial et λ la constante radioactive du radioélément considéré. Le chlore possède plusieurs isotopes dont trois seulement existent à l’état naturel : Les deux premiers sont stables alors que le chlore 36 est radioactif. La période radioactive (ou demi-vie) du chlore 36 est T = 3,01 × 105 ans. 35 17 Cl; 36 17 Cl et 37 17 Cl. 1. Composition des noyaux. 1.1. Définir ce que sont des isotopes. 1.2. Donner la composition des noyaux des isotopes 36 17 Cl et 37 17 Cl. 2. Réaction de désintégration radioactive du chlore 36. Le chlore 36 est radioactif β-. 2.1. Indiquer le nom de la particule émise lors d’une désintégration β-. 2.2. Écrire l’équation de la réaction de désintégration correspondante (utiliser les données ci-dessus pour déterminer la nature du noyau fils) et rappeler les règles utilisées. 2/7 3. Période radioactive T et constante radioactive du chlore 36. 3.1. Définir la période T (ou demi-vie) d’un échantillon radioactif. 3.2. Démontrer que λT = ln 2 3.3. Calculer la valeur de la constante radioactive λ du chlore 36 en précisant son unité. 4. Datation d’une eau souterraine. Les ions chlorure sont presque toujours présents dans les eaux minérales naturelles. Dans les eaux de surface, le chlore 36 est renouvelé et sa teneur est donc constante (cela sert de référence). Par contre, ce n’est pas le cas des eaux souterraines des nappes phréatiques non renouvelées dans laquelle la teneur en chlore 36 diminue au cours du temps. La détermination de la teneur en chlore 36 d’une eau d’une nappe phréatique (non renouvelée) permet donc d’estimer la date à laquelle cette nappe phréatique a été formée. 4.1. On analyse un échantillon d’eau prélevés dans une nappe phréatique dans laquelle l’eau n’est pas renouvelée, on établit que cet échantillon contient 25 % du nombre de noyaux de chlore 36 trouvés dans les eaux de surface. Calculer l’âge de cette nappe phréatique. 4.2 On souhaite appliquer cette méthode aux eaux minérales en bouteille afin d’estimer la durée séparant la mise en bouteille de sa consommation. N dans le cas d’une eau ayant été mise en bouteille un 4.2.1. Calculer la valeur du rapport N0 an avant sa consommation. 4.2.2. La méthode convient-elle à cette situation ? Justifier. 3/7 SYNTHÈSE DE LA VANILLINE La nature est une source importante d’inspiration ou de matières premières. Ainsi par exemple, des substances anti-cancéreuses d’origine végétale ont été trouvées : la vinblastine dans la pervenche de Madagascar et le taxol isolé à partir de l’écorce de l’if. On se propose d’étudier la vanilline, substance présente dans les gousses de vanille et le benjoin de Siam ayant pour formule : H3CO HO CHO Outre son utilisation bien connue pour son parfum et son goût, elle sert également de matière première pour certaines synthèses telle que celle de la L-DOPA, molécule d’un médicament contre la maladie de Parkinson. 1. Reproduire la formule de la vanilline, entourer et nommer les groupes fonctionnels présents. 2. La vanilline peut être synthétisée selon le processus décrit ci-après : Étape 1 : obtention d’un composé A par nitration du benzène 2.1.1. Indiquer le type de réaction mise en jeu. 2.1.2. Indiquer le(s) réactif(s) utilisé(s) et les conditions opératoires pour cette réaction. 2.1.3. Écrire l’équation de cette réaction. Étape 2 : obtention du 3-nitrobenzaldéhyde (composé B) On fait réagir avec A un mélange de monoxyde de carbone et de chlorure d’hydrogène en présence de trichlorure d’aluminium : on obtient le 3-nitrobenzaldéhyde O 2N CHO Transmittance % 2.2.1. Indiquer s’il est possible d’inverser les étapes 1 et 2 sans modifier les positions des deux substituants sur le noyau benzénique. Justifier. 2.2.2. Le spectre infrarouge du composé B obtenu est reproduit ci-dessous. À l’aide de la table donnée en annexe, page 7/7, identifier les bandes qui caractérisent le noyau aromatique et la fonction aldéhyde. -1 Nombre d’onde cm 4/7 Étape 3 : La réaction du fer métal en milieu acide chlorhydrique concentré avec B conduit à la formation d’un composé ionique C, le fer étant transformé en ion fer(II). Après passage en milieu basique, on obtient un composé D (3-aminobenzaldéhyde). 2.3.1. Après avoir écrit les deux demi-équations électroniques, écrire l’équation de la réaction aboutissant à C. 2.3.2. Donner la formule semi-développée de D. Étape 4 : Un composé ionique E est obtenu en faisant réagir, à basse température, le composé D avec un mélange de nitrite de sodium (NaNO2) et d’acide chlorhydrique. En chauffant légèrement, E donne un composé F et un dégagement de diazote. 2.4.1. Écrire l’équation de la réaction permettant le passage de D à E. 2.4.2. Donner le nom de la réaction permettant le passage de D à E. 2.4.3. Donner la formule semi-développée de F. Étape 5 : F réagit à froid avec une solution aqueuse d’hydroxyde de sodium pour donner un composé ionique G. 2.5.1. Préciser à quelle grande famille de réactions appartient la transformation de F en G. 2.5.2. Écrire l’équation de la réaction mise en jeu. Étape 6 : La réaction de l’iodométhane avec G permet d’obtenir le composé H. 2.6.1. Donner la formule semi-développée de H. 2.6.2. Parmi ceux proposés, choisir le(s) mot(s) permettant d’indiquer le type de mécanisme correspondant à cette réaction : addition, substitution, nucléophile, radicalaire, électrophile. Dernières étapes pour obtenir la vanilline : Une nitration réalisée sur H peut conduire à plusieurs composés, isomères les uns des autres, dont le composé I, de formule : H3CO O2N CHO 2.7. Indiquer quelle(s) étape(s) précédemment utilisée(s) il faut à nouveau mettre en œuvre pour passer de I à la vanilline, en indiquant la formule semi-développée des produits obtenus à chaque étape. 5/7 ÉTUDE D’UN COMPOSANT DE L’HUILE DE COLZA L’huile de colza est une huile végétale, utilisée dans les industries agroalimentaire, des détergents et des carburants « verts ». Les corps gras sont essentiellement des triesters d’acides gras ; on admet ici que leur formule générale est (R est un groupement carboné à longue chaîne) : O H2C O C R O HC O C R O H2C O C R L’huile de colza est constituée à près de 60 % du triester d’un acide gras appelé acide oléique. Données Élément Masse molaire (g.mol-1) Numéro atomique H 1,0 1 C 12,0 6 O 16,0 8 1. Détermination de la structure de l’acide oléique L’acide oléique est un acide carboxylique à longue chaîne linéaire et de masse molaire égale à 282 g.mol-1. 1.1. La composition centésimale massique de cet acide est : 76,6 % d’élément carbone, 12,1 % d’élément hydrogène et 11,3 % d’élément oxygène. Déterminer la formule brute de l’acide oléique. 1.2. On réalise différents tests et réactions. 1.2.1. L’eau de dibrome est décolorée par l’acide oléique. Que peut-on déduire de ce test ? 1.2.2. Par coupure oxydante de l’acide oléique, on obtient deux composés différents. Chacun d’eux possède neuf atomes de carbone. 1.2.2.1. Que peut-on déduire de cette réaction ? 1.2.2.2. Donner le nom et la formule d’un réactif permettant de réaliser la coupure oxydante. 1.2.2.3. Sachant que l’acide oléique présente une configuration Z, donner sa formule semi-développée (on rappelle que sa chaîne carbonée est linéaire). 1.2.2.4. Donner les formules semi-développées des deux composés obtenus par coupure oxydante de l’acide oléique. 2. Saponification 2.1. En utilisant la formule générale des triesters donnée, écrire l’équation de la réaction de saponification. 2.2. Lors de cette réaction, il se forme un savon et un second produit dont on indiquera le nom courant et le nom en nomenclature officielle. 6/7 SPECTROSCOPIE INFRAROUGE Table des nombres d’onde des vibrations de valence et de déformation. Liaison Espèce O-H O-H N-H N-H Cdi-H Ctri-H Ctri-H Ctet-H Ctri-H OH C≡C Ctri=O Alcool libre Alcool lié Amine primaire Amine secondaire Alcyne Alcène Aromatique Alcane Aldéhyde Acide carboxylique Alcyne Aldéhyde et cétone Ctri=O Ctri=O Ctri=O Ctri=Ctri Ctri=Ctri N-H amine Ctet-H Ctet-H (CH3) Ctet-O Ctet-N Ctri-H de -HC=CH- (E) (Z) Ctri-H Ctri-H Acide carboxylique Ester Amide Alcène Aromatique Amine Alcane Alcane Alcool Amine Alcène C-Cl C-Br C-I Nature des vibrations Valence Valence Valence Valence Valence Valence Valence Valence Valence Valence Valence Valence Nombre d’onde cm-1 3590-3650 3200-3600 Intensité F : fort ; m : moyen ; f : faible 3300-3500 ≈ 3300 3030-3100 3000-3100 2850-3000 2700-2900 2500-3200 2100-2260 1650-1730 abaissement de 20à 30 cm si conjugaison Aromatique monosubstitué Aromatique 1,2-disubstitué Aromatique 1,3-disubstitué Aromatique 1,4-disubstitué Chlorure d'alkyle ou d'aryle Bromure d'alkyle ou d'aryle Iodure d'alkyle ou d'aryle Ctet tétragonal : C Valence Valence Valence Valence Valence Déformation Déformation Déformation Valence Valence Déformation Déformation Déformation Déformation Déformation Déformation Valence Valence Valence Ctri trigonal : C -1 1700-1725 1735-1750 1630-1700 1620-1690 1450-1600 1560-1640 1430-1480 1370-1390 1010-1200 1020-1250 960-970 670-730 730-770 et 680-720 735-770 740-800 et 680-720 800-860 600-800 500-750 ≈ 500 Cdi digonal : F (fine) F (large) m (2 bandes) m (1 bande) m ou f m m F m (2 bandes) F à m (large) f F F F F m Variable (3 ou 4 bandes) F ou m F F (2 bandes) F m F m F (2 bandes) F F et m (2 bandes) F F F F C 7/7