La fusée spatiale a fusée spatiale a fusée spatiale

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La fusée spatiale
Sommaire
Introduction
I.
Le fonctionnement de la fusée
I.1. Les différentes parties de la fusée
I.2. Leurs caractéristiques
II. Lancement d’Ariane 5
II.1. Présentation du Centre Spatial Guyanais
II.2. Déroulement d’une campagne de lancement
II.3. Préparation finale à J-1
II.4. Séquence de vol d’Ariane 5
III. Obstacles naturels et physiques
III.1. L’attraction terrestre
III.2. Frottements de l’air
III.3. Force d’inertie
III.4. Vitesse accélérée
III.5. Conservation de la quantité de mouvement
III.6. Moteur-fusée
IV. Expérience : la fusée à eau
IV.1. Explication
IV.2. Expérience
IV.3. Synthèse
Conclusion
Introduction
Une fusée en astronautique est un véhicule qui se déplace dans l’espace grâce à
un moteur-fusée en emportant à la fois le combustible et le comburant nécessaires à son
fonctionnement. Une fusée comprend plusieurs étages pour maximiser sa capacité
d’emport
La fusée moderne s’est nourrie de plusieurs
siècles d’imagination. La science des fusées a été
théorisée par le Russe Constantin Tsiolkovski à la
fin du XIXe siècle et mise en pratique peu avant la
Seconde Guerre mondiale par les chercheurs
allemands à des fins militaires. À compter de la fin
des années 1950, les fusées ont été utilisées pour
mettre en orbite des satellites à des fins
commerciales ou de recherche (l’URSS en 1957,
les USA un an plus tard, la France en 1965),
envoyer des sondes spatiales vers les autres
planètes du système solaire et envoyer des hommes
dans l’espace. La technologie des fusées n’évolue
pratiquement plus depuis les années 1970.
Les fusées Ariane illustrent bien la volonté
de conquête spatiale de l’Europe.
Fusée V2 (premier lancement en 1942)
Quels sont les différents problèmes à surmonter pour atteindre
l’espace ?
Fusée Soyouz (ici en 1975), modèle qui a mis en orbite le premier
satellite artificiel Spoutnik 1 en 1957
Des dates importantes :
- Dans l’Antiquité, Héron d’Alexandrie inventa une machine appelée éolipile utilisant la vapeur
comme gaz propulsif.
- En 1232, les chinois inventèrent les « flèches de feu » ; des morceaux de bambou rempli de poudre
attachés à des flèches. Ces bambous de poudre se propulsaient eux-mêmes grâce à la poussée émise
par les gaz. La fusée était née.
- XIVe siècle, en Angleterre, le moine Roger Bacon travailla sur des poudres et améliora la portée des
fusées.
- En Allemagne, au XVIème siècle, Johann Schmidlap conçut une fusée en escalier. Une première
fusée de grande taille (premier étage) emportait une fusée plus petite (deuxième étage). Lorsque la
grande fusée s’était consumée, la petite continuait et gagnait l'espace.
- XVIIIe siècle, Isaac Newton posa les fondements scientifiques de la fuséologie. Il organisa les
résultats de ses recherches en 3 lois (principe d’inertie, principe fondamental de la dynamique,
principe des actions réciproques)
- En 1898, le russe Constantin Tsiolkovski suggéra d'explorer l'espace à l'aide des fusées. Il a suggéré
dans un écrit d'utiliser des carburants liquides pour améliorer la portée des fusées. Il fut d'ailleurs
surnommé le "père de l'astronautique moderne".
- 16 mars 1926 : Première fusée à carburant liquide.
Le physicien américain Robert Hutchings Goddard réalise le lancement d'une fusée propulsée par un
mélange d'essence et d'oxygène liquide. L'engin atteint une altitude de 12,50 mètres et une vitesse de
100 km/h. Ce premier essai encouragera Goddard à perfectionner son système de propulsion. Il
déposera 214 brevets d'inventions qui joueront une importance capitale dans la conquête spatiale.
- 9 avril 1968 : Premier lancement à Kourou.
Le centre spatial français de Kourou en Guyane est inauguré avec le lancement de la fusée-sonde
« Véronique » (étude de la haute atmosphère et projet FAUST).
- 24 décembre 1979 : Naissance de la fusée Ariane.
La première fusée Ariane est lancée à Kourou, ce fut une réussite. Ce lancement marque l’entrée de
l’Europe dans la course aux étoiles aux cotés des américains et des soviétiques.
- À partir de 1981, des lancements commerciaux Ariane débutent.
- 30 octobre 1997 : Lancement réussi pour Ariane V.
Le deuxième tir d’Ariane V est un véritable succès. Cette réussite permet dès alors de mettre en orbite
des satellites de télécommunication lourds et volumineux.
I. Le fonctionnement de la fusée
I.1. Les différentes parties de la fusée
Le corps d’une fusée spatiale est principalement constitué d’un alliage
d’aluminium qui a la caractéristique d’être léger, peu coûteux et a de très bonnes
propriétés mécaniques. Les propulseurs quand à eux sont constitués d’alliage de titane
léger qui a la caractéristique de résister à de hautes températures (600°). La coiffe est
constituée d’alliage d’aluminium comme le corps mais contient aussi des composites
(fibres de carbones, kevlar, verre).
Mais voyons plus en détails la structure de chaque partie de la fusée ARIANE 5 :
.
I. 2. Leurs caractéristiques
La coiffe : La coiffe est constituée principalement d’un alliage
d’aluminium ainsi que de composites tel le kevlar ou la fibre de
carbone. La coiffe a une forme de cône pour protéger les charges
utiles lors du passage a travers l’atmosphère. Les charges utiles
sont les satellites.
Structure SPELTRA : La structure
SPELTRA (ou structure porteuse
externe pour lancements multiples Ariane)
est situé entre l’étage supérieur EPS et la
coiffe. Cette structure se compose de trois
centimètres d’épaisseurs de carbone résine.
Elle permet à Ariane de transporter deux
satellites lors d’un seul lancement.
EPS/ESC : L’EPS (Etage à Propergols Stockable)
est composé du moteur Aestus et de ses réservoirs
d’ergols. L’ESC (Etage Supérieur Cryotechnique)
utilise, comme son nom l’indique, un moteur
cryotechnique.
EAP : Les EAP (Etage d’Accélération à Poudre) sont
composés d’un tube métallique contenant le propergol solide
et d’une tuyère en acier. Ces propulseurs mesurent chacun
31 mètres de haut pour trois mètres de diamètre. Embarquant
237 tonnes de poudre, ils délivrent 90 % de la poussée totale
du lanceur au décollage.
EPC : L’EPC (Etage Principal Cryotechnique) est
principalement fait d’aluminium. Il est composé
principalement de deux réservoirs (Hydrogène
liquide et oxygène) et du moteur Vulcain. Le moteur
cryogénique (le Vulcain) utilise 160 tonnes
d’hydrogène et d’oxygène liquides refroidis à -253°
C. Cet étage est mis à feu dès le décollage et assure
seul la propulsion du lanceur durant la deuxième
phase de vol du lanceur après le largage des étages
d'accélération à poudre.
Case à équipement : La case à équipement
accueille le système de contrôle et de guidage
du lanceur. Elle est située directement audessus de l’EPC. La case à équipement est le
véritable poste de pilotage du lanceur. Il
orchestre l’ensemble des contrôles et des
commandes de vol, les ordres de pilotage étant
donnés par les calculateurs de bord via des
équipements électroniques, à partir des
informations fournies par les centrales de
guidage. Ces calculateurs envoient également
au lanceur tous les ordres nécessaires à son
fonctionnement, tels que l’allumage des moteurs, la séparation des étages et le largage
des satellites embarqués. Tous les équipements sont doublés, pour qu’en cas de
défaillance de l’un des deux systèmes, la mission puisse se poursuivre.
Moteur Vulcain : Il n'assure que 10% de la poussée au
décollage et sert principalement pendant la deuxième
phase de vol, après le largage des EAP. Il a une masse de,
pour Vulcain 1, de 1686 kg, et pour Vulcain 2, une masse
de 2100 kg. Ce moteur est essentiellement constitué d’un
alliage d’acier.
II. Lancement d’Ariane 5
II.1. Présentation du Centre Spatial Guyanais
La fusée Ariane 5 (ainsi que les lanceurs Vega et Soyouz) est
assemblée et lancée au Centre Spatial Guyanais, situé à Kourou. La
localisation de la Guyane est optimale pour l’envoi dans l’espace de
lanceurs :
- proximité de l’équateur
- faible densité de population
- ouverture sur l’océan Atlantique (en cas de problèmes avec le
lanceur)
- protection contre les séismes et les cyclones
- stabilité politique (la Guyane est française et seule l’Europe
dirige ce centre spatial)
Le centre ELA 3 d’assemblage, de préparation, de lancement de la fusée Ariane 5
comporte plusieurs bâtiments principaux visibles sur cette image satellite :
Le centre ELA 3 d’assemblage, de préparation, de lancement de la fusée Ariane 5
comporte plusieurs bâtiments principaux visibles sur cette image satellite :
1) C’est la zone de lancement d’Ariane 5
composée principalement du pas de tir du
lanceur avec la tour Cazes qui permet de
maintenir la fusée et de limiter les vibrations
lors du décollage. Autour du pas de tir, on
trouve 4 pylônes de protection contre la
foudre, 3 déflecteurs destinés à canaliser les
gaz et les flammes lors de l’allumage des
moteurs et, un peu plus loin, une réserve de
1500 m3 d’eau censée arroser la table de
lancement et refroidir les déflecteurs.
2) C’est le Bâtiment d’Intégration Lanceur (le BIL) où les
principaux éléments composant la fusée sont recueillis et
assemblés (le moteur Vulcain, l’EPC, les EAP, l’EPS et la
case à équipement). La partie basse est le hall de
déstockage, la partie haute (de 58 m) est le hall
d’intégration. Au final, il ne manque au lanceur que la
coiffe et la charge utile.
3) Le lanceur est ensuite acheminé au Bâtiment
d’Assemblage Final (BAF) où il reçoit le ou les satellite(s)
ainsi que la structure SPELTRA (s’il y a 2 satellites) et la
coiffe. La charge utile est d’abord introduite dans la coiffe
dans le hall d’encapsulation (la partie gauche sur la photo).
Puis la coiffe est fixée au sommet du lanceur dans le hall
d’intégration (la partie droite). Les derniers contrôles des
satellites et du lanceur sont effectués dans ce bâtiment.
4) C’est au Centre le lancement n°3 que tout le
déroulement de la campagne est contrôlé et dirigé.
Ce bâtiment est primordial surtout pendant les
dernières heures avant le lancement. Le Chef des
Opérations de l’Ensemble de Lancement siège dans
ce bâtiment pendant toute la campagne qu’il
supervise.
II.2. Déroulement d’une campagne
de lancement
Une campagne de lancement d’Ariane 5 dure 22 jours et se décompose en 2
phases principales :
- Les opérations au Bâtiment d’Intégration Lanceur pendant 13 jours
- Les opérations au Bâtiment d’Assemblage Final pendant 9 jours
Voici le détail de la campagne :
J-22 à J-19 Arrivée de l’Etage Principal
Cryotechnique, de l’Etage à Propergol
Stockable et des Etages
d’Accélérateurs à Poudre au BIL
J-22 à J-8
Opérations au BIL :
- intégration de l’EPC, de l’EPS, des
EAP et de la case à équipements
- raccordement et contrôle
d’étanchéité de l’EPC et de l’EPS
- contrôles électriques
- contrôles de synthèse
J-8
Transfert du lanceur du BIL au BAF et
arrivée de la charge utile (satellites)
au BAF
J-8 à J-1
Le Plan d’Opérations Combinées
(POC) se met en place au BAF :
- intégrations du ou des satellite(s) et
du composite
- assainissements
- inspections finales
- remplissage et pressurisation (sauf
pour l’EPC)
- armements mécaniques de la
charge utile
J-1
Transfert du lanceur du BAF à la zone
de lancement
II.3. Préparation finale à J-1
Le lanceur est transféré du
Bâtiment d’Assemblage Final à la
zone de lancement par voie ferrée. Le
remplissage des moteurs en ergols
s’effectue environ 4h30 avant le
lancement. 7 minutes avant H0, la
séquence synchronisée démarre, elle
est automatique et dirigée par 2
calculateurs qui effectuent les dernières mises en œuvre et vérifications :
- pressurisation des réservoirs
- ouverture des vannes d’alimentation du moteur Vulcain
- l’alimentation électrique du lanceur est maintenant gérée
par le système du lanceur lui-même
- activation des systèmes de pilotage qui contrôlent les
différentes phases de vol
- derniers contrôles de pression
A H0-4s commence la séquence d’allumage, le programme
de vol est activé, la trajectoire d’Ariane 5 est calculée et les
ordres sont donnés aux moteurs :
H0
Le moteur Vulcain est allumé
De H0 à
H0 + 7,3 s
H0 + 7,3 s
Le fonctionnement du moteur est contrôlé afin
de pouvoir assurer un décollage parfait
- Autorisation de l’allumage des Etages
d’Accélération à Poudre
- Décollage immédiat du lanceur
Le lanceur Ariane 5 a maintenant
décollé, sa séquence de vol commence et
va durer près d’une heure.
II.4. Séquence de vol d’Ariane 5
Le lanceur a une ascension
progressive (pour ne pas endommager
la charge utile), il monte d’abord
verticalement pour sortir rapidement
de l’atmosphère (très dense) grâce
aux EAP et au moteur Vulcain
jusqu’à environ 200 km d’altitude. Sa
trajectoire devient ensuite peu à peu
horizontale. Lorsque le lanceur a la
vitesse et l’altitude souhaitée (environ
8000 km/h à 2000 km d’altitude), les
moteurs s’éteignent et la charge utile est libérée. La mission lanceur est terminée au
moment où les satellites peuvent utiliser leurs propres ressources. L’évolution de la
mission et principalement dirigée par la salle de contrôle au Centre Spatial Guyanais
mais aussi par d’autres stations en fonction de la trajectoire su lanceur.
Voici un exemple de trajectoire du lanceur Ariane 5 pour la mise en orbite de 2
satellites géostationnaires :
La plupart des différents éléments largués au cours du vol retombent et coulent en mer ;
seule la structure SPELTRA reste en orbite après la séparation des satellites.
III] Obstacles naturels et physiques
III.1. L’attraction terrestre
A proximité de la planète tout objet est attiré vers son centre : c’est l’effet de la
gravité, la force d’attraction de la Terre.
S’il y a un obstacle (le sol, immeuble, table…) celui-ci empêche l’objet d’y tomber.
C’est la réaction de l’obstacle sur l’objet qui créé la sensation de poids, c'est-à-dire la
pesanteur. S’il n’y a aucun obstacle l’objet tombe sans s’arrêter en chute libre jusqu’au
centre de la Terre. Durant cette chute il n’y a donc plus de pesanteur, c’est alors une
situation d’impesanteur.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la pesanteur et l’impesanteur sont des
conséquences directes de l’attraction terrestre. Leur seule différence tient à la présence
ou non d’un obstacle.
Il faut savoir que pour surmonter la force de la pesanteur, une fusée doit être amené à
une vitesse d’au moins 11179 m/s afin de quitter l’attraction terrestre à partir du sol.
En 1883, le Russe Konstantin Tsiolkovski remédie à ce problème en imaginant
un moteur-fusée capable de créer sa propre force motrice, aussi bien dans l’atmosphère
que dans le vide spatial.
Temps
H0 + 7.3s
H0 + 2min22s
H0 + 3min16s
H0 + 9min30s
H0 + 9min40s
H0 + 9min50s
H0 + 25min
H0 + 30min
H0 + 33min
H0 + 37min
H0 + 53min
Evénement
Décollage
Séparation des EAP
Largage de la coiffe
Extinction du moteur Vulcain
Séparation du 1er étage (EPC)
Allumage du 2e étage (ESC)
Extinction du 2e étage
Séparation du 1er satellite
Séparation de la structure
SPELTRA
Séparation du 2e satellite
Fin de mission lanceur
Altitude (km) Vitesse (km/h)
0
0
65
7 400
100
8 300
145
28 000
147
28 030
150
28 050
1650
31 000
2300
29 000
3000
28 000
4000
8000
26 000
20 000
Le simple fait d'éjecter vivement des projectiles suffit, à condition que le frottement du véhicule sur le sol soit faible, à créer un
déplacement. Dans un moteur-fusée, les projectiles sont des molécules gazeuses éjectées à grande vitesse et en grande quantité.
Pour cela on note la 3ème loi de Newton : l’action/réaction.
« A toute action correspond une réaction égale et en sens opposé. » C’est le principe de
l’action et de la réaction découvert par Newton, qui s’illustre facilement avec l’exemple
du rameur : à l’action des rames, l’eau réagit en sens inverse et fait avancer la barque.
La propulsion par réaction des fusées, est l’unique moyen (au moins pour le moment)
de quitter la Terre et de voler dans l’espace.
Son fonctionnement repose sur un phénomène naturel d’action et de réaction. Le
moteur éjecte à très grande vitesse d’importantes quantités de gaz dans une direction
donnée. Par réaction à la masse de gaz ainsi générée, le lanceur est propulsé dans la
direction opposée. La force délivrée s’appelle la poussée, qui doit au minimum être
supérieure au poids du lanceur.
Principe d’action- réaction du moteur fusée
La poussée est l’unité de mesure de
la force propulsive générée par les moteurs, exprimée en
Newton (N). Exprimer la poussée en tonnes est incorrect, bien
que fréquemment utilisé. Cela correspond en fait à la masse
que cette force peut soulever.
Astuce : Pour interpréter la valeur d’une force mesurée en kN, il suffit de
diviser ce nombre par 10 pour obtenir à peu près la masse
correspondante en tonnes. Ainsi, une force de 650 kN correspond à une
masse d’environ 65 t.
Où
F : la poussée en Newton
: débit massique des gaz propulsifs en kg/s
Ve : vitesse d’éjection des gaz en m/s
Pour un spationaute, flottant dans sa combinaison spatiale, lui ne peut changer de
position sans impliquer quelque chose d'autre, comme par exemple se pousser sur son
vaisseau spatial. Le centre de gravité - ou "centre de masse" - est un point fixe, qui ne
peut être déplacé sans aide extérieure (tourner autour est cependant possible).
En jetant un objet lourd dans une direction, l'astronaute
peut obtenir un déplacement en direction opposée, bien que le
centre de gravité commun reste toujours le même. Avec une
bouteille d'oxygène comprimé, le même résultat est obtenu en
détendant du gaz. Une fusée fait presque la même chose, sauf
que le gaz froid est remplacé dans la réaction par un gaz
chauffé, beaucoup plus rapide, produit par la combustion de
carburant approprié.
En regardant une fusée s'élever, il est bon de se rappeler que le centre de gravité
commun à la fusée et à ses gaz d'échappement reste toujours où il a commencé, au point
de lancement, abstraction faite de la rampe de lancement, de l'atmosphère et de la Terre.
III.2. Frottements de l’air
Un corps en chute libre, en déplacement dans l’air, subit la résistance de l’air.
Pour cela une fusée doit être aérodynamique pour plus de facilité:
L’aérodynamisme qualifie un corps en mouvement dans l’air. Cela s’applique aux
véhicules en mouvement dans l’air, aux systèmes de propulsion, et aux installations
fixes subissant les effets du vent ou destinés à la production d’énergie.
Le champ de pression s’exerçant sur un obstacle induit globalement un torseur d’effort
où l’on considère une force. L’expression de cette force est généralement de la forme :
F = force exercée sur l’obstacle en Newton ;
ρ = masse volumique de l'air (ρ varie avec la température et la pression) en kg/m3 ;
S = surface de référence en m² ;
C = coefficient aérodynamique est sans unité ;
V = vitesse de déplacement en m/s.
III.3. Force d’inertie
La première loi de Newton : la force d’inertie, ou force fictive, est une force
apparente qui agit sur les masses lorsqu'elles sont observées à partir d'un référentiel non
Galiléen (=non inertiel), autrement dit d'un point de vue en mouvement accéléré ou en
rotation.
Les principales forces fictives sont la force centrifuge et la force de Coriolis.
La mécanique classique fait intervenir les lois de Newton, et celles-ci ne sont valables
que dans un référentiel galiléen. Si l'on se place dans un référentiel non inertiel ayant un
mouvement accéléré par rapport à un référentiel galiléen, les lois de Newton ne peuvent
plus s'écrire, sauf en ajoutant des forces fictives: les forces d'inertie interviennent.
La fusée a une accélération constante, on se place dans un référentiel galiléen :
Supposons que (R'), un référentiel non galiléen, subisse une accélération constante
dans (R), un référentiel galiléen. (R') est donc animé d'un mouvement linéaire
uniformément accéléré dans R.
Dans R, il faut ajouter la force d'inertie d’entrainement
qui vaut alors simplement :
où m est la masse (supposons la constante)
C'est ce qui se passe par exemple dans une voiture en ligne droite : la force d'inertie
s'oppose à l'accélération de la voiture.
Et donc dans le cas de la fusée spatiale qui a une vitesse accélérée jusqu’au
franchissement de l’espace : la force d’inertie s’oppose alors à cette accélération.
Cependant, la force d’inertie est, avec la force centrifuge et la force de Coriolis, l’une
des trois forces fictives (appelées également forces apparentes) qui sont utilisées par les
physiciens dans le cadre de descriptions purement imaginaires. Mais aucune de ces trois
forces n’existe réellement. Il est donc strictement impossible d’en observer ou d’en
ressentir les effets.
III.4. Vitesse accélérée
La fusée, pour atteindre l’espace, ne doit jamais avoir une vitesse constante mais
progressive : c’est une accélération. En plus de cela, la fusée perd de sa masse tout au
long de son décollage. Cependant les formules sont beaucoup trop compliquées pour
une masse variable, alors nous allons la supposer constante.
Il faut alors créer une force progressive supérieure à mg (masse gravitationnelle, en N).
Pour que la fusée monte il faut alors que :
F > mg
F étant la poussée.
La seconde loi de Newton définit le principe fondamental de la dynamique en
translation, elle s'énonce ainsi : soit un corps de masse m (constante) : l'accélération a
subie par un corps dans un référentiel galiléen est proportionnelle à la résultante des
forces qu'il subit, et inversement proportionnelle à sa masse m.
Ceci est souvent récapitulé dans l'équation :
Où :
désigne les forces extérieures exercées sur l'objet,
m est sa masse,
correspond à l'accélération de son centre d'inertie G.
Cette équation signifie que toute force appliquée à un objet produit automatiquement
une accélération, quelle que soit la masse de cet objet.
Plus la masse d'un objet est grande, plus grande est la force requise pour l'accélérer à
une vitesse déterminée (en un laps de temps fixé) ; pour la fusée il s’agit de 11179 m/s.
III.6. Moteur-fusée
Les moteurs-fusées sont des moteurs à réaction utilisés sur les fusées ; presque
tous sont prévus pour fonctionner aussi bien hors de l'atmosphère terrestre qu'au niveau
du sol ou de la mer. Pour ce faire, ils embarquent leur comburant en plus de leur
carburant.
Il existe deux grandes catégories de moteurs-fusées :
•
•
moteurs-fusées à ergols solides ;
moteurs-fusées à ergols liquides.
Le moteur-fusée est le type de moteur au principe de fonctionnement le plus simple :
deux ergols brûlent dans une chambre de combustion, les gaz rejetés sont accélérés et
éjectés à grande vitesse par une tuyère. Cette vitesse est d’autant plus grande que la
pression et la température de combustion sont élevées.
Plusieurs caractéristiques s'appliquent aux moteurs-fusées :
•
L'Impulsion spécifique, exprimée en seconde, mesure combien de secondes un
kilogramme d'ergol fournit une poussée de un kilogramme-force, soit 9,80665
Newton. Plus elle est élevée, meilleur est le rendement massique du système, en
terme de force exercée ; attention cependant, ce qui compte en réalité n'est pas
cette force, mais la quantité de mouvement transmise au véhicule.
•
Le débit massique, correspondant à la masse d'ergols consommée par unité de
temps.
•
La vitesse d'éjection des gaz, dont dépend indirectement la vitesse atteinte par le
véhicule.
•
La poussée, mesurée en Newton.
•
Le rapport poids/poussée, qui représente le poids du moteur sur sa poussée. Plus
le moteur est léger et plus sa poussée est importante et plus est avantageux est son
rapport.
Pour cela on passe par la propulsion spatiale :
= tout système permettant de déplacer un véhicule spatial que ce soit du sol vers
l'espace ou bien directement dans l'espace pour des changements d'orbite terrestre ou
des trajectoires interplanétaires. Cela inclut donc les moyens de propulsion des
véhicules spatiaux (fusées, satellites, sondes) ou les systèmes de contrôle d’orbite et
d’altitude.
Structure d’un système propulsif spatiale
C’est le fonctionnement global abstrait, mais s’applique de façon générale aux
différents types de propulseurs.
Les différents types de propulsion se classifient. On peut le faire en trois groupes
selon le niveau de technologie nécessaire de développement : la propulsion classique, la
propulsion avancée et la propulsion exotique.
Plus précisément il y a :
Propulsion
chimique
Moteur-fusée • Moteur-fusée à ergols liquides • Propulseur à
propergol solide • Propulsion hybride • Statofusée • Moteur
Aerospike • Moteur à ondes de détonation pulsées
Propulsion
électrique
Moteur ionique • Moteur photonique • Moteur à plasma
(VASIMR) • Propulseur à force ponderomotrice • Arcjet •
Résistojet • Propulseur à effet Hall • Propulseur
magnétoplasmadynamique • Magnétohydrodynamique
Propulsion
nucléaire
Propulsion nucléaire thermique • Propulsion radioisotopique
• Propulsion nucléaire pulsée • Propulsion par fragments de
fission • Antimatière
Propulsion
sans ergols
Voile solaire • Voile magnétique • Propulsion laser •
Ascenseur spatial • Catapulte électromagnétique •
Propulsion captive • Collecteur Bussard
Autre type
de
propulsion
Moteur d'Alcubierre • Propulsion à gaz froid • Moteur à
réaction
Beaucoup de noms compliqués, mais retenons principalement qu’il y a :
_ La propulsion chimique : qui est le mode de propulsion utilisé principalement dans les
moteurs-fusées. Elle ne fait aucun prélèvement de matière au milieu ambiant, mais
consiste à éjecter une fraction de la masse propre du système (ergols, propergol…). Les
grandeurs typiques pour les moteurs fusées sont une impulsion spécifique variant de
200 s à 440 s, pour des poussées s'étageant de 103N à 107N selon la taille du propulseur.
Les propulseurs liquides offrent la possibilité d'extinctions et de rallumages nombreux
et une facilité de modulation de poussée. On les trouve ainsi sur les lanceurs et les
satellites par exemple.
_ La propulsion électrique : qui est un type de propulsion à réaction à applications
spatiales. Le principe est similaire à la propulsion chimique dans le sens où les produits
éjectés sont accélérés comme les gaz brûlés dans une tuyère.
_ La propulsion nucléaire : qui est la technique d'utilisation de l'énergie nucléaire pour
obtenir une propulsion spatiale plus puissante ou plus efficace.
IV.
IV. Expérience : la fusée à eau
eau
I.1. Explication
1) Définition
Une fusée à eau est un engin volant constitué
globalement d'une bouteille propulsée par
réaction, en utilisant de l'eau et de l'air sous
pression. Leur lancement nécessite l'utilisation
d'une base de lancement fabriqué à cet effet.
2) Principe
La propulsion d'une fusée à eau est basée sur le principe d'action-réaction :
lorsqu'une certaine masse (la masse d'eau, ici) est éjectée violemment d'un conteneur, il
se crée une force de réaction dans le sens opposé.
Dans les fusées à eau, la masse à éjecter est donc de l'eau, fluide parfaitement neutre
et dépourvu d’énergie. Le moyen pour éjecter cette eau n'est pas une réaction chimique
mais la mise sous pression de l'air dans le conteneur. Ce conteneur est ainsi une simple
bouteille. Pour des raisons de sécurité, il est important que cette bouteille soit en PET,
afin de résister à la forte pression interne.
Plus la pression de l'air dans la fusée est élevée, plus l'eau sera éjectée rapidement, et
donc plus la force de réaction sera grande, même si elle dure moins longtemps.
Dans la pratique, la phase de propulsion d'une fusée à eau est en général très courte.
Cependant, après cette phase propulsive, la fusée à eau continue son ascension grâce à
l'énergie cinétique acquise, et ceci malgré la pesanteur et la résistance de l'air.
3) Le vol d’une fusée à eau
Les étapes du vol d'une fusée à eau simple sont les suivantes :
•
•
•
•
•
Propulsion à l'aide du tube de lancement (s'il y en a un)
Propulsion par éjection de l'eau et de l’air sous pression
Ascension non propulsée (décélération due à la gravité et la traînée)
Atteinte de l'apogée (altitude maximale, vitesse verticale nulle)
Chute jusqu'au sol (freinée ou non par un parachute)
La propulsion ne représente qu'une très courte partie du vol.
IV.2. Expérience
1) Construction de la fusée
- Nous avons simplement gardé une bouteille PET de 1,25 litres qui servira de
réservoir ; une autre coupé au 2/3 dont le tiers restant servira comme ogive pour mieux
pénétrer dans l’air.
- Nous assemblons les deux morceaux en un avec du scotch ultra adhésif.
- Il suffit ensuite de remplir le réservoir par le goulot de la quantité d’eau que l’on veut
mettre ; et enfin de bien mettre le bouchon spécial de pompage et les ailerons.
Elle
est
Lancement de fusée à eau H+30ms.
H+90ms.
H+150ms.
prête.
En image :
Matériel :
2 bouteilles PET de 1 Litre
Pompe de vélo à main ou si possible à pied
Cutter ou ciseau
Scotch ultra adhésif
Tuyau de pompage suivi d’un bouchon spécial pour la bouteille
accompagné d’ailerons
Fusée parée aux essais :
Découpage :
Bouteille entière
qui servira de réservoir
Bouteille coupée au 2/3
dont le tiers restant sera l’ogive
Fusée assemblée
Assemblage :
Ogive
Réservoir
Tuyère (=goulot)
Scotch ultra adhésif
2) Les essais
On note :
P : la valeur de la pression en bars (Ba)
lorsque le bouchon saute.
h : la hauteur maximum atteinte de la fusée en mètre (m).
t : le temps en seconde (s) pour qu’elle atteigne sa hauteur maximum.
m : la masse en kg de la fusée.
V : la vitesse de la fusée en km/h.
Les valeurs sont approximatives à cause du matériel.
Nous avons essayé de mesurer la hauteur en attachant une extrémité de fil de pêche sur
la fusée et que l’on laissait se dérouler la bobine jusqu’à la hauteur maximale mais cela
ne marchait pas car le décollage est trop puissant et rapide alors la bobine ne se déroule
pas assez vite et s’emmêle et donc fait retenir la fusée.
- 1er essai : 20% d’eau > 25cL
Lors de ce premier essai nous avons remarqué que la fusée a besoin d’être stable
et équilibré sur le sol, les ailerons permettent aussi de jouer ce rôle. Sinon elle tombe
lors du pompage.
P = environ 7 bars.
h = 2 fois le bâtiment de référence c'est-à-dire environ 30 m.
t = environ 3 s.
V = h / t = 30 / 3 = 10 m/s = 36 km/h
- 2e essai : 35% d’eau > 44cL
Lors de cet essai nous avons remarqué que le système dans le bouchon de
pompage ne doit pas être trop huilé, cela nuit au décollage car le bouchon part trop tôt.
P = environ 6,7 bars.
h = environ 2,5 fois le bâtiment de référence, c'est-à-dire 37.5 m.
t = environ 3,2 s.
V = h / t = 37,5 / 3,2 = 11,8 m/s = 42,48 km/h
- 3e essai : 50% d’eau > 62,5cL
Lors de cet essai nous avons remarqué que les conditions climatiques sont
importantes, surtout la force du vent pour notre simple fusée en PET. En effet, notre
fusée est très légère, et lorsqu’elle atteint son apogée et qu’elle a donc vidé toute son
eau et son air, elle subit fortement le vent qui l’a fait dévier. Il est bien de lancer des
fusées à eau avec un espace vide autours. Par ailleurs notre fusée a atterrit sur la
corniche du lycée, mais nous avons pu la récupérer.
P = environ 6,5 bars.
h = 0,8 fois le bâtiment de référence, donc environ 12 m.
t = environ 2 s.
V = h / t = 12 / 2 = 6 m/s = 21,6 km/h
- 4e essai : 70% d’eau > 87,7cL
Lors de cet essai nous avons remarqué que la fusée était lourde, bien remplie
d’eau.
Dans son envol la fusée n’a pas fait une trajectoire normale, elle était complètement
courbée.
A l’atterrissage, on a vu qu’il y avait encore de l’eau dans le réservoir de la fusée.
P = environ 8 bars
h = 0,42 fois le bâtiment de référence, soit environ 6,3 m.
t = environ 1 s.
V = h / t = 6,3 / 1 = 6,3 m/s = 22, 7 km/h
Voici un graphique représentatif de nos résultats :
Hauteur atteinte en fonction du volume d'eau
40
Hauteur (m)
35
30
25
20
15
10
5
0
0
20
40
60
Vol (cL)
80
100
IV.3. Synthèse
Trop d’eau dans le réservoir, implique peu de place pour y injecter de l’air. Il faut
beaucoup de pression pour pouvoir l’expulser violement. Mais trop d’eau empêche un
équilibre entre l’eau et l’air, et souvent la fusée a une trajectoire courbée, et une faible
performance. Alors à son apogée de vol elle se retrouve encore avec de l’eau, mais plus
d’air pour l’éjecter.
Remplis, à peu près, d’un tiers d’eau, la fusée effectue sa meilleure performance.
La pression, assez élevée, injecté par le pompage a permis une bonne vitesse d’éjection
et de croisière, d’où la plus haute valeur d’énergie cinétique et de vitesse du 2e essai.
Il y a eut un parfait équilibre entre l’eau et l’air pour que tout au long de son vol
l’éjection de l’eau reste dépendante de la pression de l’air, et que l’un ne manque pas de
l’autre. A l’apogée de sa performance, il n’y eut plus d’eau en même temps qu’il n’y eut
plus d’air.
Peu d’eau dans le réservoir, implique beaucoup de place pour injecter de l’air.
Elle est plus facilement propulsée violement. On peut supposer qu’à son apogée de vol
elle se retrouve sans eau mais encore avec de l’air à éjecter. Or cela ne permet plus
fortement son ascension car il faut toujours expulser de la matière donc de l’eau. Il n’y a
toujours pas d’équilibre entre l’eau et l’air, certes la performance est meilleure, mais on
peut faire mieux.
Tout au long d’un vol, l’éjection de l’eau provoque une perte de masse, la fusée
prend de la vitesse pendant une faible période de temps.
Par tous ces essais le principe d’action-réaction a été réalisé ; sans ça la fusée ne
peut décoller ni voler. La pression de l’air dans la bouteille est assez forte pour éjecter
la masse d’eau nécessaire pour décoller violement. Cette masse applique une force
contre le sol qui l’a renvoie plus fortement et l’a fait décoller (comme l’effet de recul de
l’arme lorsque l’on tire une balle). Comme pour la fusée spatiale, la poussée doit être
supérieure à la masse gravitationnelle pour qu’elle effectue son ascension. Tout au long
de son vol c’est aussi le même effet malgré moins important ; dans l’air, l’éjection
rapide de la masse d’eau par la pression de l’air en plus de sa perte de masse, est assez
conséquente pour que la fusée continue à se propulser.
L’expérience de la fusée à eau nous a permis de retrouver de nombreux
phénomènes s’appliquant à la fusée spatiale.
Conclusion
Ainsi, les problèmes tels que l’attraction
terrestre, la rotation de la Terre, l’emplacement de la
base spatiale, la structure du lanceur, tous nécessaires à
la mise en orbite d’un satellite, ont été résolus. Nous
avons étudié les principes physiques s’appliquant à la
fusée, le déroulement de sa construction et de son
lancement… La plupart cette étude s’est basée sur le
lanceur Ariane 5, ce qui nous a permis de mieux
connaître ce lanceur européen et surtout français.
Depuis près de 70 ans, la technologie spatiale a considérablement évoluée,
permettant en 1957 la mise en orbite du premier satellite artificiel, Spoutnik 1. Quatre
ans plus tard, un homme, Youri Gagarine, effectuera une révolution autour de la Terre
le 12 avril 1961.
Ainsi, plus de 5000 satellites ont été envoyés dans l’espace, dont environ 300 par
les lanceurs Ariane, en 30 ans de temps.
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