examinés sur le plan de leurs performances sociocognitives, et cela à deux
moments (Aussilloux et al., 2001) : un premier temps (T0 : âge médian
5 ans) et trois ans plus tard (T1 : âge médian 8 ans). Aux deux temps de la
recherche, tous ces enfants ont été évalués dans cinq domaines fonction-
nels : cognitions par rapport aux objets, cognitions par rapport aux person-
nes, maîtrise des outils sociaux de communication, autonomie dans la vie
quotidienne et niveau de socialisation. Les cognitions et savoirs par rapport
aux objets sont évalués à partir des notes d’échelles obtenues à des épreuves
psychométriques classiques : coordinations oculo-manuelles (Brunet-Lézine)
(Josse, 1997), organisation perceptive (WISC-III) (Wechsler, 1991), processus
simultanés (K-ABC) (Kaufman, 1983), échelle non verbale du PEP-R(Scho-
pler, 1994). Les cognitions et savoirs par rapport aux personnes sont éva-
lués à partir d’items issus de l’échelle de Seibert et Hogan (Guidetti et Tou-
rette, 1993). Il s’agit de comportements qui commencent avec les premiers
ajustements au partenaire social, qui mobilisent les ressources émotionnelles
puis des capacités représentatives et métareprésentatives. Ces capacités se
construisent durant les premières années : l’attention conjointe et le jeu
symbolique en seraient les précurseurs. Chacune de ces deux évaluations est
exprimée en mois de développement. Elles pourront donc être traduites en
une note QI au sens de Stern : Âge mental / Âge chronologique * 100.
Les comportements adaptatifs sont estimés à partir des résultats de
l’échelle de Vineland (Sparrow et al., 1984). L’évaluation de chacun des
trois domaines : communication, autonomie dans la vie quotidienne et
socialisation, permet également de recueillir des scores en mois de dévelop-
pement. Comme précédemment, et avec la même technique, un QI compo-
site peut être calculé sur ces trois scores.
Dans un premier temps, une analyse en classe latente (McCutcheon,
1987 ; Hagenaars & McCutcheon, 2002) a été effectuée sur l’ensemble des
données intéressant les cinq domaines fonctionnels (tableau 210 * 5). La
solution en 4 classes s’est avérée la solution optimale (Lo-Mendell-Rubin
adjusted LRT Test, Clogg, 1995).
Dans un second temps, pour chaque enfant, et à partir de ces cinq
notes, ont donc été calculées deux notes QI : une première appréciée à par-
tir des scores aux échelles « cognitions objet et cognitions personnes » et
une seconde issue des trois scores de l’échelle de Vineland (Schalock,
1999), et cela aux deux temps de l’évaluation. La présence d’un retard
mental a été définie comme étant liée à des limitations conjointes du
fonctionnement intellectuel et des comportements adaptatifs (Jacobson
& Mulick, 1996).
RÉSULTATS
Les résultats sont présentés dans le tableau 1. Seul le premier QI compo-
site (cognitions objets et cognitions personnes) est noté.
STABILITÉ ET CHANGEMENT DU RETARD MENTAL 273