Guide santé CARTEBLANCHE
© STUDIO GRAND OUEST
De quoi s’agit-il ?
Le stress est une réaction adaptée de notre organisme pour
affronter une situation particulière. Il ne pose problème que
s’il devient chronique : il peut alors générer diverses émotions
négatives dont l’anxiété, à l’origine de pathologies diverses.
Qui est concerné ?
Si personne n’échappe au stress, les troubles anxieux patho-
logiques toucheraient une plus grande proportion de femmes.
Comment se manifestent-ils ?
Anxiété généralisée, trouble panique et phobie sociale en sont
des manifestations classiques ; on ne trouve pas toujours de
facteur déclenchant. Parfois encore, l’anxiété est concomitante
à une autre pathologie : c’est par exemple le cas de troubles
obsessionnels compulsifs (TOC) et de l’état de stress post-trau-
matique. Mais dans ces deux dernières pathologies il existe
d’autres causes identiées : par exemple, dans les TOC, des
anomalies de «câblage» entre des régions à la surface du cer-
veau et des régions profondes seraient à l’origine des com-
portements répétés qui ne peuvent être réprimés. Et dans
le stress post-traumatique, un évènement violent à l’origine
d’une peur intense avec un sentiment d’impuissance fait ofce
d’élément déclenchant.
Le chiffre à retenir : selon l’Organisation Mondiale de la San-
té (OMS), 2 % de la population souffrent de troubles anxieux
généralisés.
La règle d’or : il n’est ni banal ni normal de se sentir anxieux
quand cette anxiété est source de souffrance et retentit sur
la vie quotidienne. C’est le signal qu’elle doit être considérée
comme un trouble de la santé mentale et prise en charge.
Tout savoir sur l’anxiété
Anxiété généralisée
Les victimes d’anxiété généralisée ressentent une inquiétude pour
tout, y compris lorsque ce n’est pas important. Leur niveau d’an-
goisse ne retombe jamais et c’est bien cette incapacité à lâcher
prise qui doit attirer l’attention, car elle provoque des tensions mus-
culaires (notamment au niveau de la nuque, d’où des céphalées de
tension), des difcultés de concentration, des troubles de l’humeur
et du sommeil.
Phobie simple, phobie sociale et trouble panique
La peur est inscrite dans nos gênes et a permis à nos ancêtres
d’avoir le réexe de se sauver en cas de danger. Être phobique
en revanche, c’est avoir peur d’un danger qui n’existe pas et tout
faire pour l’éviter. Il s’agit d’une phobie simple si la peur porte sur
des éléments naturels, d’une phobie sociale s’il s’agit de la peur du
regard des autres ou d’une agoraphobie, en cas de peur de faire un
malaise dans un lieu public. Cette dernière se traduit par un trouble
panique, c’est-à-dire une sensation de malaise avec impression in-
fondée de mort imminente.
TOC
Les victimes de TOC sont confrontées à des pensées préoccupantes
et envahissantes (obsessions). Elles se sentent obligées, pour les
chasser, de se livrer à des rituels (compulsions) allant à l’encontre
de leur libre choix et pouvant durer plusieurs heures par jour. Cer-
tains rituels sont observables (laver, vérier, etc.) et d’autres sont
invisibles : par exemple, compter dans sa tête avant d’accomplir
une tâche pour conjurer la peur de nuire à un proche.
Stress post-traumatique
C’est la persistance, au-delà de trois mois après un choc émotion-
nel, de souvenirs envahissants, d’irritabilité, de troubles du som-
meil, etc. Il en faut peu pour que la personne ait l’impression de
revivre ce qui l’a traumatisée : une odeur, un bruit, un lieu...
Les thérapies comportementales et cognitives sont aujourd’hui
reconnues comme les plus efcaces pour soigner l’anxiété.
Identier et surmonter ses angoisses
Première étape : classer ses peurs de la plus petite à la plus
grande, d’après l’Echelle de l’estimation des peurs.
Mise en situation : après quelques séances d’apprentissage
de la relaxation, le thérapeute suggère verbalement une si-
tuation jugée peu anxiogène sur l’Echelle de l’estimation des
peurs. Lorsque l’angoisse se manifeste, la personne fait ses
exercices de relaxation et la séance de visualisation reprend
ensuite. L’exercice est répété jusqu’à ce que la visualisation
mentale, puis l’expérience réalisée en conditions réelles (ou
avec un simulateur) ne déclenche plus aucun trouble. Idem
avec la situation anxiogène suivante et ainsi de suite, jusqu’à
contrôler l’ensemble des angoisses.
Identier et neutraliser des pensées négatives
Première étape : repérer les idées négatives qui augmentent
le niveau d’angoisse (par exemple, « je n’y arriverai jamais »).
Neutralisation : le thérapeute reprend chacune de ces idées
négatives pour montrer à quel point elles sont infondées. C’est
effectivement possible de ne pas arriver à tout réaliser du pre-
mier coup, mais « jamais » est exagéré. Une tentative ulté-
rieure peut être la bonne. Et tant qu’il n’est pas question de vie
ou de mort, quel est le problème ? Relativiser, cela s’apprend.
Verbaliser son ressenti après un traumatisme et
retraiter l’information
Première étape : exprimer ce que l’on ressent -insécurité,
culpabilité, manque d’estime de soi, etc.- à la suite d’une
agression, d’un viol, d’un accident ou autre traumatisme.
Désensibilisation : le Retraitement et Désensibilisation par
Mouvement Oculaire (EMDR) repose sur la réalisation de mou-
vements oculaires précis, indiqués par le thérapeute. Ils ac-
tivent les zones du cerveau impliquées dans le traitement des
informations reliées aux émotions. De quoi prendre de la dis-
tance par rapport aux émotions négatives ressenties…
La reconnaître sous toutes ses formes Soigner l’anxiété avec les thérapies
comportementales et cognitives (tcc)
Attention !
Tous les troubles
anxieux augmen-
tent le risque
d’addiction et de
dépression.