18. Considération sur l’évolution des hormones Les fonctions de relation hormonales ne font que progresser : l’efficacité augmente, l’affinité augmente. Il n’y a jamais perte de fonction, mais seulement perte de tissus cibles. Les hormones thyroïdiennes sont très conservées chez les vertébrés. Hormone thyroïdienne a la même forme chez l’homme et chez la truite. Grande constance dans l’évolution au niveau du site d’ancrage des hormones, chez tous les vertébrés. Le site qui est modifié est le site de taille, car une modification ou une mutation n’entraînerait pas une perte de fonction. Feedback mis en place très tôt chez les vertébrés. Au cours de l’évolution, les cellules sources ont tendance à se regrouper en glandes, car le fait d’avoir des glandes est meilleur pour l’homogénéisation des sécrétions. Si le gène du récepteur est exprimé ailleurs, on va avoir des tissus cibles ailleurs. Si cette modification est intéressante pour l’organisme, elle va se maintenir. On a la possibilité de voir apparaître des nouveaux tissus cibles partout. L’organisme aurait pu faire des régulations par voie nerveuse, mais il était avantageux du point de vue de l’évolution d’avoir de faibles concentrations d’hormones partout dans l’organisme Æ permet une grande souplesse pour la création de nouvelles fonctions. C’est une perte d’hormones, mais c’est la manière la plus simple pour l’organisme, et il y a avantage évolutif. Ex : prolactine. Chez mammifères Æ glandes mammaires. Chez poissons Æ passage du sel dans les branchies. Chez les pigeons Æ jabot => production de lait. La prolactine a trouvé un nouveau récepteur chez le pigeon. Sorte de bricolage évolutif. Notion d’exigence minimale : Evoluer pour gagner une nouvelle fonction est plus facile si on a déjà un système. Il est plus simple de modifier un système pour créer une nouvelle fonction que de créer cette fonction à partir de rien. Si l’innovation est inutile pour l’espèce, elle disparaît. Si utile ou légèrement sélective, elle est gardée. Une hormone qui va partout donne une plus grande souplesse évolutive. Théorie synthétique de l’évolution : les organismes se reproduisent non pas à l’identique mais au très semblable. Il y a des petites variations. Duplication des gènes : Des gènes vont être dupliqués. Cela va permettre de faire quelques modifications sur l’un des gènes sans affecter la fonction. Si la modification est intéressante pour le système, elle va être conservée. Si elle désavantage l’individu, elle ne sera pas conservée. Si elle est indifférente, elle peut être perdue ou conservée, et peut acquérir une nouvelle fonction par mutations. La duplication des gènes va servir à augmenter le taux de la synthèse protéique. Augmente la variabilité génétique ( peut varier sans sanction ). Assurance de la survie de l’espèce : si un gène est vital, la modification de sa duplication ne va pas mettre en péril la survie de l’individu ou de l’espèce. Très souvent, en endocrinologie, on a deux systèmes qui régulent les mêmes choses ( double assurance ). Parfois, des molécules vont avoir gardé une affinité pour un récepteur, mais vont avoir perdu la fonction. C’est utile dans l’évolution, car cela augmente la probabilité d’acquérir de nouvelles fonctions. Hormones présomptives : 3 conditions • Sécrétion : peptide sécrété dans le sang • Fonction régulée : il y a des chances pour que les gènes dupliqués soient régulés comme le gène ancestral. • Affinité pour un récepteur L’évolution de l’hormone doit s’accompagner de l’évolution du récepteur. Tant qu’un gène assure une fonction, l’autre copie peut cumuler les mutations. Lorsque l’évolution de cette hormone rencontre l’évolution des récepteurs, il peut y avoir création d’une nouvelle fonction. Æ coïncidence évolutive. Un système hormonal a tendance à cumuler des fonctions, plutôt que d’avoir plusieurs systèmes hormonaux différents et indépendants. Souvent, les systèmes sont de véritables scandales énergétiques. Ex : immense précurseur pour toute petite hormone. Origine du système explique ce désordre : pourvu que ce soit toléré et maintenu par l’évolution, on peut garder un système non optimisé et énergétiquement défavorable, s’il présente quand même un certain nombre d’avantages. La nature tend à garder le même système, en l’améliorant un peu, plutôt que de la changer radicalement. Il est rare que la nature fasse autre chose que ce qu’elle peut améliorer un peu. Nature conservatrice. Parfois grande mutation drastique qui permet de passer à quelque chose de très différent et plus efficace, mais plutôt rare. Evolution de la fonction thyroïdienne : Fonction thyroïdienne n’existe pas chez les invertébrés, mais fixation de l’iode sur des protéines grâce à une iodoperoxydase. Lorsqu’il y a trop d’iode ( effet toxique pour l’organisme ), fixation de l’iode sur des scléroprotéines immobilisées. Peroxydase catalyse la même fonction que dans la thyroïde : substitution de H par I. Jusqu’aux vertébrés, possibilité de fixer l’I sur le squelette ( chorde primitive comme chez les invertébrés ). Cette fonction persiste chez les provertébrés. Fixation de l’iode sur l’endostyle. Chez larve amocète, endostyle. Chez adulte, sorte de thyroïde. Hormones thyréotropes : Grandes ressemblances entre LH, TSH et FSH. Même gène à l’origine. 2 sous unités : α et β, entre lesquelles il y a de grandes similitudes. Entre toutes les espèces de vertébrés, α et β se ressemblent. Hypothèse d’origine :