de quelques nanomètres. En nanothermique, la génération d’ondes thermiques dans
des échantillons nanostructurés, l’observation de leur propagation et de leur interac-
tion avec l’environnement permet d’accéder aux propriétés locales en profondeur dans
la structure. Les nanostructures étudiées sont par exemple composées d’empilements
de couches de matériaux différents, ou sont des composés hétérogènes présentant dif-
férentes phases et des joints de grain. La propagation des ondes thermiques dans ces
structures dépend fortement de chaque interface ainsi que de la résistance de contact
entre les différents matériaux. Les applications des études réalisées sont très impor-
tantes dans le domaine de la dissipation de la chaleur dans des composants ou dans
des matériaux réfractaires comme des céramiques.
L’activité scientifique récente dans le domaine de la nanochimie comprend la syn-
thèse de nanocristaux semi-conducteurs (quantum dots) du type CdSe/ZnS. Ces nano-
cristaux fluorescents, dont le rendement quantique est très élevé, présentent un blan-
chiment beaucoup plus faible que les molécules organiques. Ils sont utilisés par plu-
sieurs équipes du laboratoire pour des applications en nanooptique et en biologie. Les
recherches en matière de synthèse consistent à élaborer de nouveaux types de nano-
cristaux (contenant du magnésium ou du zinc), et des nanocristaux dont la chimie de
surface et la fonctionnalisation sont nouvelles pour des applications spécifiques en bio-
logie. L’excellente maîtrise de la synthèse des nanocristaux acquise au LPEM a conduit
récemment a des avancées spectaculaires dans ce domaine : nanocristaux exempts de
problème de clignotement sur de longues durées, nanobilles dotées d’un code-barre op-
tique, mesure optique de la pression dans les nanocristaux de type cœur/coque, sondes
multifonctionnelles pour application in vivo. . .
Le laboratoire possède un microscope électronique en transmission à émission de
champ. Etant donné la part importante des nanosciences dans les thèmes de recherche
du laboratoire, cet outil est devenu incontournable. Il est dédié à l’étude de nanostruc-
tures semi-conductrices, ferroélectriques, et à la nanobiologie. L’activité électrique lo-
cale de diodes IMPATT et Schottky a pu être étudiée à l’échelle de quelques dizaines
de nanomètres. La détermination de l’état de contrainte de multicouches SiGe ainsi
que la composition locale d’îlots SiGe, à l’échelle du nanomètre, ont permis de pré-
ciser les mécanismes de diffusion des différents composés lors de la croissance des
hétérostructures. De même, dans le cas de matériaux ferroélectriques, le microscope a
permis la visualisation des nanodomaines. Dans le cadre de l’ACI "nanodomaines fer-
roélectriques" nous avons développé avec nos quatre partenaires un protocole qui nous
permet de placer sous champ électrique in situ la couche ferroélectrique amincie. Cette
expérience originale constitue une étape clef fondamentale pour déterminer si les pro-
priétés ferroélectriques sont vraiment conservées dans les oxydes perovskites jusqu’à
l’échelle nanométrique.
L’activité nanoélectronique est aussi très présente et spécifique au laboratoire. Elle est
liée à la réalisation et à l’étude de nanojonctions Josephson à base de supraconducteurs
à haute Tc. Les jonctions sont réalisées par irradiation locale de films minces supracon-
ducteurs par des ions oxygène. Le bombardement, dont le but est de diminuer la tempé-
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