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Une publication de l'EDHEC Financial Analysis and Accounting Research Centre
De la pertinence de la calibration du risque private equity dans la formule standard de Solvency II — avril 2010
Avant-propos
L’étude que nous avons le plaisir de vous
présenter a été réalisée par EDHEC Financial
Analysis and Accounting Research Centre et
est sponsorisée par l’Association Française
des Investisseurs en Capital (AIFC). Cette
publication s’inscrit dans notre approche
innovante de la recherche, qui vise à ce
que cette dernière soit au service de la
gestion des sociétés, afin de privilégier une
dynamique où les entreprises sont au cœur
des préoccupations du chercheur.
Créé en 2006, notre pôle de recherche
s’est investi depuis sa création sur les
problématiques de Solvency II et des IFRS
dans le secteur de l’assurance. Nous estimons
que la mise en œuvre de ce nouveau cadre
réglementaire fondée sur une approche
risk-
based capital
constitue une grande avancée
dans la perception et la mesure des risques
par rapport aux systèmes existants. Il aura
ainsi de nombreux impacts dans la gestion
quotidienne des entreprises d’assurance, tant
sur la gestion des actifs, des passifs, actif-
passif, que des couvertures, des produits
offerts aux assurés (garanties et options),
des capitaux propres et quasi-fonds propres
(dettes subordonnées), de la gouvernance
(via le
capital add-on
), etc. Par ricochet,
cela affecte donc également le financement
de l’économie, la santé, la retraite,
l’immobilier, ainsi que de nombreux secteurs
via la responsabilité civile (construction,
médicale…).
Cette étude remet en question la
méthodologie et les données retenues par le
régulateur prudentiel européen pour mesurer
le risque de placements en private equity, en
particulier le coefficient de corrélation entre
la performance du private equity et celle des
actions cotées. En effet, l’élaboration des
règles prudentielles Solvency II est devenue
un sujet de préoccupation majeure pour
le secteur du private equity, car la mesure
actuelle du risque private equity retenue
par le régulateur européen est de nature
à dissuader les assureurs à investir dans
cette classe d’actifs. Or, à titre illustratif,
pour le seul marché français, le total des
placements en private equity dans le bilan
des entreprises d’assurance représentait 22
MdEUR en 2007 (FFSA, 2008) et finançaient
21% des fonds levés en 2007 (AFIC). Les
entreprises d’assurance sont ainsi les
premiers investisseurs nationaux dans le non
coté.
Nous proposons en outre, une méthode
alternative de calcul de la performance et
montrons à travers des simulations l’impact
du niveau du coefficient de corrélation
(représentatif de la diversification dans les
placements), non seulement sur le capital
requis au titre du risque actions, mais aussi
sur le coût marginal de capital réglementaire
consécutivement à des réallocations entre
les actions cotées et le private equity.
Je tiens à remercier sincèrement l’équipe de
Peter O’Kelly et Laurent Ringelstein pour son
rôle dans la production de ce document.
Enfin cette étude n’aurait pu être menée
sans le soutien de notre partenaire AFIC, que
nous remercions chaleureusement. Le succès
de ce partenariat démontre une nouvelle fois
tout l'intérêt d'une coopération étroite entre
la sphère privée et le monde académique.
Philippe Foulquier PhD,
Directeur de l'EDHEC Financial
Analysis and Accounting Research Centre