UN RÉSEAU HOSPITALIER D’EXCELLENCE
EN HAINAUT.
L’Intercommunale de San Publique du Pays de
Charleroi, pour ses hôpitaux du CHU de Charleroi
et du CHU André Vésale, le CHU TIVOLI à La
Louvre et le Centre Hospitalier et Psychiatrique
de Mons-Borinage, pour le CHU Ambroise Paré ont
conclu un accord de groupement en vue de créer
un pôle hospitalier régional d’excellence en
Hainaut.
L’objectif est de répondre, de fon optimale, aux
besoins des populations concernées et d’améliorer
la quali des soins par une meilleure complémen-
tari des moyens.
Cette nouvelle structure dispose de près de 2500
lits, d’un réseau étendu de polycliniques et de plu-
sieurs laboratoires de recherche fondamentale et
clinique. On y dispense par ailleurs un enseigne-
ment de haute quali à l’intention des étudiants
de l’Université Libre de Bruxelles et des meilleures
Hautes Ecoles de lagion.
Les hôpitaux de ce nouveau seau mettront un
point d’honneur à faciliter les contacts directs avec
les médecins généralistes et déploieront des
moyens matiques performants et totalement
curis.
Les prestataires de soins, comme par le passé,
auront toujours le souci de veiller à prodiguer les
soins les meilleurs à tous les patients, sans discrimi-
nation d’aucune sorte et de les accueillir avec res-
pect, bienveillance et professionnalisme.
La san n’est pas un privilège, elle est un droit.
Dr Philippe Lejeune,
Directeur Général
Edito
Magazine dinformation à destination des prestataires de soins référents
UNITÉ DE RYTHMOLOGIE
INTERVENTIONNELLE
N°23 - juillet 2013
Parmi les sous-spécialités de la cardiolo-
gie, la rythmologie prend en charge les
troubles du rythme cardiaque (malaises,
syncopes, palpitations, bradycardies, tachycar-
dies, arrêts cardiaques…).
L’unité de rythmologie du CHU de Charleroi
assure une activité diagnostique et thérapeu-
tique soit de manière non invasive, soit par
l’utilisation de l’électrophysiologie diagnos-
tique et interventionnelle à cœur fermé, tech-
nique alors appelée ablation.
A côté de ces techniques d’électrophysiologie,
l’on y réalise aussi la pose de stimulateurs car-
diaques (pacemakers) et l’implantation de
défibrillateurs. En effet, le CHU de Charleroi
est un centre d’implantation de défibrillateurs
reconnu par l’INAMI depuis 2008. Enfin, pour
compléter l’offre thérapeutique rythmolo-
gique, on y réalise des resynchronisations car-
diaques et des ablations complexes telles que
les ablations de la fibrillation atriale.
Le but de ces différentes techniques est de
prendre en charge les arythmies afin de res-
taurer ou d’améliorer la qualité de vie et par-
fois d’augmenter la survie du patient.
La rythmologie dispose donc actuellement de deux
grands types d’interventions. D’une part, la pose d’im-
plants cardiaques (pacemakers et défibrillateurs) et
d’autre part, les ablations.
L’implantation de stimulateurs et de
défibrillateurs
Un stimulateur cardiaque (pacemaker) est indiqué dans
les bradycardies ou pauses symptomatiques, par
exemple en cas de syncopes. La pose d’une sonde atria-
le et d’une sonde ventriculaire droites ainsi que du sti-
mulateur cardiaque est un acte de routine d’une durée
de 30 à 60 minutes presque toujours réalisé sous anes-
thésie locale. Le suivi ultérieur du pacemaker en consul-
tation se fait habituellement tous les 6 mois, tous les 4
mois pour un défibrillateur.
FOCUS - FOCUS - FOCUS - FOCUS - FOCUS
www.chu-charleroi.be
Sommaire
• UNITE DE RYTHMOLOGIE INTERVENTIONNELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1, 2
• MARIE CURIE : DU CÔTÉ DES ABORDS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
• L’INTÉRÊT DE LA POLYSOMNOGRAPHIE DANS LE DIAGNOSTIC DE L’ÉPILEPSIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
• ”ET SI LE TRAVAIL AIDAIT À ALLER MIEUX” • L’ÉCOLE DE L’ASTHME S’AGRANDIT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
• LA CLINIQUE DU VOYAGEUR • LE PROGRAMME RAVIVA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
• ETUDE DES ANÉVRISMES CÉRÉBRAUX • UN NOUVEAU CENTRE DE DIALYSE EXTRAHOSPITALIÈRE • NOUVELLE POLYCLINIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
• NOUVEAU CONSEIL MÉDICAL • ”LA MÉDECINE GÉNÉRALE VA DISPARAÎTRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1
Retour expéditeur :
Service Communication - ESPACE SANTÉ
Bd Zoé DRION, 1- 6000 Charleroi
De g. à dr. : M. Abdel Majid AL HAJ (infirmier), Mlle Isabelle LANOY (secrétaire),
Dr Ivan BLANKOFF (responsable de la rythmologie), Dr Marko GUJIC
(cardiologue - rythmologue), Mme Anne-Françoise DANNEVOYE
(infirmière). Absents : Dr Patrick GURNET
(cardiologue - rythmologue) et Dr Anne WAILLIEZ
(cardiologue - rythmologue).
2
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En plus de ses fonctions de stimulation cardiaque, le défi-
brillateur cardiaque implantable possède une fonction de
détection et de traitement des arythmies ventriculaires
graves. Il peut soit être implanté en prévention secon-
daire, c’est à-dire après la survenue d’un incident ryth-
mique grave (arrêt cardiaque réanimé ou arythmie ven-
triculaire maligne) ou encore après une syncope très
probablement causée par une arythmie ventriculaire
sévère, ceci toujours en l’absence de cause transitoire
versible ou curable. En prévention primaire, le défibril-
lateur est proposé chez les patients présentant une
atteinte chronique marquée de la fonction ventriculaire
gauche suite à une cardiomyopathie ischémique ou non
ischémique. Il peut aussi être indiqué chez certains
patients présentant une affection familiale ou génétique
comme la cardiomyopathie hypertrophique primitive, la
dysplasie arythmogène du ventricule droit, le syndrome
du QT long ou le syndrome de Brugada. Chaque patient
présentant une maladie familiale ou génétique arythmo-
gène doit donc être évalué pour quantifier son risque
d’arythmie ventriculaire maligne et donc de mort subite
afin de décider si un défibrillateur cardiaque implantable
est indiqué en prévention primaire.
Le défibrillateur interne analyse constamment le rythme
cardiaque. En cas de survenue d’une arythmie ventricu-
laire maligne, il la détecte immédiatement, et si l’aryth-
mie n’est pas trop rapide, le défibrillateur peut l’inter-
rompre par un simple train de stimulations, train géné-
ralement non ressenti par le patient ; en cas d’échec de
plusieurs trains de stimulations ou en cas d’arythmie
d’emblée trop rapide, le défibrillateur charge son
condensateur et envoie un choc électrique dans le cœur
pour restaurer le rythme sinusal, c’est-à-dire normaliser
le rythme cardiaque.
Pour les implantations des pacemakers et des défibrilla-
teurs sur le site de Charleroi, il existe une excellente
collaboration entre les rythmologues et l’équipe de chi-
rurgie cardiaque (Dr M. Joris, Dr B. El Nakadi, Dr
I. Lardinois et Dr Y. De Bruyne), ce qui permet à tous les
patients de bénéficier rapidement de l’implantation de
leur prothèse. Sur le site de Montigny-le-Tilleul, c’est le
Dr M. Ceuterick qui réalise la plus grande partie des
implantations de pacemakers.
La resynchronisation cardiaque est, quant à elle, une pro-
cédure mise au point dans les années 2000, est indiquée
dans les cas d’insuffisance cardiaque gauche marquée
avec bloc de branche gauche.
La procédure, réalisée sous anesthésie locale, consiste à
poser un stimulateur ou un défibrillateur permettant de
connecter une sonde supplémentaire destinée à stimu-
ler le ventricule gauche (système triple chambre). Cette
3esonde va permettre de stimuler le ventricule gauche
de manière synchrone avec la stimulation du ventricule
droit. Outre l’amélioration de la fonction systolique, la
resynchronisation cardiaque améliore la fonction diasto-
lique (allongement du temps de remplissage du ventri-
cule gauche) et diminue souvent l’insuffisance mitrale.
Comme pour la pose du stimulateur classique, les
sondes sont introduites sous anesthésie locale via la
veine sous-clavière. La pose de la 3esonde est une tech-
nique un peu plus longue et délicate puisqu’elle nécessi-
te de faire progresser la sonde dans un réseau veineux
tortueux et fin à la surface du ventricule gauche via des
branches du sinus coronaire. Au cours de l’intervention,
le bon positionnement des sondes est vérifié par radio-
scopie et électrocardiogramme ; les paramètres de l’im-
plant sont ensuite programmés par un ordinateur appe-
programmateur, propre à chaque fabricant.
Les deux tiers des patients traités pour la technique de
resynchronisation cardiaque sont répondeurs, c’est-à-
dire que l’on constate une franche amélioration de la
fonction ventriculaire gauche avec amélioration clinique
pour le patient. Environ 10% des patients sont des
supers répondeurs, c’est-à-dire qu’ils bénéficient d’une
très importante amélioration grâce à la resynchronisa-
tion cardiaque. Cette indication concerne un cinquième
des défibrillateurs implantés par l’unité de rythmologie
du CHU de Charleroi et est en constante augmentation.
Les techniques ablatives
En cas de tachycardie paroxystique supraventriculaire
peu invalidante, la prescription éventuelle de médica-
ments type bêta-bloquants peut parfois être suffisante.
Pour les patients qui ne souhaitent pas de traitement
chronique (souvent à vie) ou pour ceux chez qui ce trai-
tement n’est pas efficace ou mal supporté, l'ablation
endocavitaire par radiofréquence du substrat arythmo-
gène, c’est-à-dire de la fibre électrique surnuméraire res-
ponsable des crises de tachycardies, est une procédure
couramment utilisée depuis le début des années 90. Elle
présente un taux de succès de l’ordre de 98% pour le
traitement curatif définitif des tachycardies paroxys-
tiques supraventriculaires.
Les cathéters sont introduits sous anesthésie locale dans
la veine fémorale, puis placés aux endroits stratégiques
du cœur. La position des cathéters est vérifiée en temps
réel par scopie et par l’analyse des signaux électriques
intracardiaques qui sont envoyés sur un écran d’ordina-
teur. La première phase de la procédure consiste en une
exploration électrophysiologique afin de localiser l’ano-
malie responsable des tachycardies. Quand l’anomalie
est localisée, un cathéter supplémentaire orientable
appelé sonde d'ablation est placé dans le cœur et son
extémité est positionnée contre l’anomalie à éliminer.
L’extrémité de cette sonde d’ablation est munie d'une
électrode de 4 mm qui est chauffée par un générateur
de radiofréquence. L’énergie délivrée permet de réaliser
une ablation sur un volume d’environ 20 à 30 mm.
Quelques secondes de radiofréquence sont souvent suf-
fisantes pour éliminer définitivement la fibre électrique
surnuméraire.
L’ablation par radiofréquence permet aussi de guérir
pratiquement tous les patients présentant un flutter
atrial typique (forme d’arythmie organisée en circuit
dans l’oreillette droite). Dans ce cas-ci, l’ablation est ana-
tomique suivie d’une validation électrique ; elle consiste
à ablater l’isthme musculaire entre la valve tricuspide et
la veine cave inférieure.. Le taux de succès de cette
procédure est proche de 100% virtuellement, sans
risque de complications significatives.
De développement plus récent et en constante évolu-
tion, la cure de la fibrillation atriale paroxystique repose
essentiellement sur l’isolation électrique des veines pul-
monaires.Les cathéters, également introduits dans la
veine fémorale, sont guidés jusqu'à l'oreillette droite. Le
cardiologue réalise ensuite avec une aiguille une ponc-
tion du septum inter-atrial, qui est ensuite traversé par
une gaine qui est positionnée dans l'oreillette gauche. Le
cathéter de contrôle circulaire (cathéter lasso) et le
cathéter d’ablation sont alors passés dans cette gaine
pour être placés dans les ostia des veines pulmonaires
gauches et droites successivement.
La cure proprement dite consiste à appliquer la radio-
fréquence tout autour des orifices des veines pulmo-
naires. Pour ce faire, le cardiologue utilise un cathéter
irrigué afin de refroidir le sang autour du tissu à ablater
et ainsi, d’une part augmenter le volume de la lésion
(lésions plus profondes nécessaires) et d’autre part,
minimiser le risque de coagulation pendant le chauffage.
Durant toute la procédure, le cardiologue s’appuie sur
un système de cartographie tridimensionnelle. Les
images sont obtenues par fusion des images d’un scan-
ner cardiaque réalisé précédemment avec celles enregis-
trées au cours de l’intervention d’ablation. Cette vision
tridimensionnelle facilite la navigation dans l’oreillette
gauche. La procédure est réalisée sous anesthésie géné-
rale et dure entre deux et quatre heures. Le suivi régu-
lier ultérieur du patient est important, idéalement après
1, 3 et 6 mois. Par la suite, un suivi bi-annuel suffit.
Il est également possible de traiter par ablation par
radiofréquence la fibrillation atriale persistante mais les
manœuvres d’ablation sont beaucoup plus complexes
qu’en cas de fibrillation atriale paroxystique. Comme
pour celle-ci, l’on réalise d’abord une isolation électrique
des veines pulmonaires mais ensuite, il faut créer plu-
sieurs lignes d’ablation dans l’oreillette gauche et sou-
vent également éliminer des foyers arythmogènes dans
l’oreillette gauche et parfois droite. La procédure est
donc bien plus longue et actuellement, les taux de suc-
cès à long terme sont un peu moins bons qu’en cas de
fibrillation atriale paroxystique.
Les techniques d’ablation de la fibrillation atriale sous
toutes ses formes sont en constante évolution, la durée
de procédure se réduit et les taux de succès s’amélio-
rent grâce à l’évolution des connaissances et grâce à
l’apport des nouveaux outils technologiques.
Dr I. Blankoff,
Dr M. Gujic
Chiffres 2012 (sites de Charleroi et
Montigny-le-Tilleul pour les pacemakers)
Implantations de stimulateurs cardiaques : 147
Implantations de défibrillateurs cardiaques : 61
Ablations : 105
Prévisions 2013 (sites de Charleroi et
Montigny-le-Tilleul pour les pacemakers)
Implantations de stimulateurs cardiaques : 140
Implantations de défibrillateurs cardiaques : 70
Ablations : 150
Info
Contact
Pour toute information dans le domaine
rythmologique, l’équipe peut être contactée via
le secrétariat auprès de Melle Isabelle LANOY
au 071/92 11 46.
Info
Dr MARKO GUJIC
Le Dr Marko Gujic a intégré l’équipe de rythmo-
logie du CHU en septembre 2012. Après son cur-
sus de médecine (ULB, 2000), il poursuit sa forma-
tion et ses recherches en cardiologie à l’Hôpital
Erasme dans le service du Pr van de Borne. C’est
au Royal Brompton Hospital de Londres, sous la
direction du Pr Sabine Ernst, qu’en 2011 et 2012, il
se spécialise durant un an et demi en électrophy-
siologie interventionnelle, une discipline hautement
technique et complexe qui permet aujourd’hui de gué-
rir, en une ou deux heures d’intervention, une patholo-
gie que certains patients endurent parfois depuis des
années.
www.chu-charleroi.be
3
NOUVEL HÔPITAL - NOUVEL HÔPITAL
L
a physionomie de l’pital Civil Marie
Curie a bien changé. Les travaux
concernant les abords battent leur
plein : aménagement d’espaces verts, par-
king pour le personnel et les visiteurs ; tout
est conçu pour que cetpital s’intègre har-
monieusement dans son environnement !
Vaste parking
Un vaste parking sera mis gratuitement à disposition des
patients et des visiteurs. Un parking étagé et gratuit avec
contrôle d’accès est réservé au personnel.
Ligne M3 et Marie Curie
En termes d’accessibilité, rien n’a été lais au hasard
puisque le site (Chaussée de Bruxelles, 100 à Lodelinsart)
est sormais desservi par la nouvelle ligne de métro M3,
arrêt ”Marie Curie. Non loin du centre ville de Charleroi,
il est aussi facilement accessible via l’A54 (sortie 26).
Marie Curie et André Vésale
A l’intérieur, les unités se déclinent dans une belle palet-
te de couleurs et évoluent également vers leur configu-
ration définitive pour offrir en 2014 un hôpital alliant
modernisme, technologie et qualité des soins. Rappelons
que l’Hôpital Civil Marie Curie remplacera l’Hôpital
Civil de Charleroi, constituant, aux côtés de l’Hôpital
Vésale, le deuxième pôle aigu du CHU de Charleroi.
MARIE CURIE : DU DES ABORDS…
L
e diagnostic de l’épilepsie a d’impor-
tantes répercussions sur le patient.
Outre le versant médical, on citera les
niveaux social, personnel ou professionnel.
Introduction
Lépilepsie se définit par ”la résurgence d’au moins
deux crises épileptiques non provoquées”. En appli-
quant strictement cette définition, le diagnostic de
l’épilepsie est aisé, du moins en théorie. En pratique, ce
qui est fugace est bien souvent difficile à décrire et
d’importants diagnostics différentiels sont à prendre en
considération. Outre une anamnèse et un examen cli-
nique détaillé, nous disposons de moyens techniques
pour recueillir à la surface du scalp des décharges élec-
triques anormales, témoins objectifs de l’existence
d’une épilepsie. La chance d’enregistrer ces décharges
dépend de la durée d’enregistrement électroencépha-
lographique et des facteurs facilitants utilisés. Parmi
ceux-ci, les plus courants sont l’hyperventilation et la
stimulation lumineuse intermittente. Moins utilisé mais
de grand rendement diagnostic, le sommeil facilite l’ap-
parition des anomalies à l’électroencéphalogramme.
Son analyse est par ailleurs importante pour différen-
cier les éléments physiologiques des éléments patholo-
giques que nous pouvons enregistrer.
L’examen polysomnographique
Comme son nom l’indique, l’examen polysomnogra-
phique combine l’enregistrement de différents para-
tres respiratoires, électrocardiographiques, ocu-
laires, musculaires et électroencéphalographiques. En
fonction de la pathologie recherchée, l’accent sera mis
sur l’un ou l’autre de ces paramètres. Dans tous les cas,
une surveillance vidéométrique continue est préconi-
sée. Les principales pathologies recherchées sont les
apnées du sommeil chez l’adulte, les différents troubles
du sommeil de l’adulte ou de l’enfant, les parasomnies
et leur principal diagnostic différentiel, l’épilepsie. Pour
une analyse fiable de l’électroencéphalogramme, cer-
taines conditions techniques doivent être réunies. Le
nombre et le mode de placement des électrodes doi-
vent suivre des consignes rigoureuses. Des irrégularités
dans les distances entre électrodes ou un mauvais
contact au niveau du scalp engendrent une dispari
dans le signal électrique et amènent à de mauvaises
interprétations. Les paramètres de relecture sont eux
aussi, considérablement différents lorsqu’on recherche
une épilepsie et lorsqu’on recherche des apnées du
sommeil.
Le premier versant du diagnostic est l’électroencépha-
logramme intercritique. Lorsqu’il est positif, il est un
marqueur d’épilepsie chez le patient. Combiné à l’his-
toire clinique du patient, il permet de définir l’existen-
ce d’une épilepsie, mais aussi son type (généralisée ver-
sus focale). Le choix d’un traitement appropr en
dépend. A l’opposé, la négativité de l’examen ne présu-
me pas de l’absence d’épilepsie, mais rend ce diagnos-
tic moins probable.
Le deuxième versant du diagnostic est l’enregistrement
éventuel de manifestations cliniques durant le sommeil.
Il n’est pas rare que les patients aient des manifesta-
tions chaque nuit et qu’il soit possible de les enregis-
trer. Ceci permet le diagnostic différentiel entre mani-
festations paroxystiques en rapport avec un trouble du
sommeil et crise épileptique nocturne. Ceci permet
également d’exclure d’autres diagnostics comme les
malaises non épileptiques (psychogènes ou non).
Situation actuelle et future
Actuellement, nous accueillons 4 patients chaque soir
de la semaine dans l’uni d’enregistrement de
l’Hôpital Civil de Charleroi. Les pathologies se répar-
tissent entre recherche d’apnées chez le nourrisson,
recherche d’épilepsie chez l’enfant et chez l’adulte,
troubles du sommeil et parasomnies chez l’adulte ou
chez l’enfant. En fonction de la pathologie, l’examen de
nuit peut être prolongé par un examen de veille
nous utilisons les facteurs facilitants habituels. Une
équipe de prise en charge globale de l’épilepsie est à
disposition des patients dont le diagnostic se confirme
et permet de répondre rapidement aux questionne-
ments inhérents à cette pathologie.
Laccent est mis sur la rentabilité diagnostique, étroite-
ment dépendante de la qualité d’enregistrement et de
la qualide sommeil du patient. Ces paramètres sont
au cœur de nos préoccupations pour notre déménage-
ment à l’Hôpital Marie Curie, où 6 chambres d’enregis-
trement nouvellement équipées nous attendent. Le
renforcement de l’équipe paramédicale permettra une
continuité dans la surveillance des patients de jour
comme de nuit ainsi que la diversification dans les
types d’enregistrements réalisés en-dehors des exa-
mens polysomnographiques.
Conclusions
Lexamen électroencéphalographique prolongé acquis
durant une polysomnographie est une aide précieuse
dans le diagnostic de l’épilepsie. On citera parmi ses
désavantages le temps nécessaire à sa relecture et à la
formation du personnel (infirmier et technique) pour
réaliser ce type d’examen. On notera également les
nombreux pièges que comporte l’analyse d’un élec-
troencéphalogramme de sommeil ainsi que les précau-
tions cessaires à l’interprétation des résultats qui
sont toujours à confronter au contexte clinique. Parmi
les avantages, on note l’excellente résolution tempo-
relle de l’électroencéphalogramme, le caractère non
invasif de l’examen et la fiabilité diagnostique, particu-
lièrement élevée lorsque le malaise suspect est enre-
gistré au vidéo-électroencéphalogramme. En enregis-
trant d’autres paramètres, la polygraphie a l’avantage
principal de caractériser d’autres événements noc-
turnes, qui constituent les diagnostics différentiels de
l’épilepsie.
Dr Th. Coppens
4
FOCUS - FOCUS - FOCUS
L’INTÉRÊT DE LA POLYSOMNOGRAPHIE
DANS LE DIAGNOSTIC DE L’ÉPILEPSIE
www.chu-charleroi.be
Dr Marga Buzatu (neurologie pédiatrique)
et Dr Thomas Coppens (neurologie)
UNITÉ DE POLYSOMNOGRAPHIE
L’équipe
Adultes
Dr Stéphane Noël
Dr Thomas Coppens
Enfants
Dr Catherine Wetzburger (chef d’unité)
Dr Marga Buzatu
Dr Nathalie Jacques
Contact pour examens
071/92 23 65
Info
L
’histoire du programme de soutien en
emploi de l’Espace Socrate bute
concrètement en 2006.
Ce programme est le fruit de la réflexion
d’un psychiatre, le Dr Deleu, soucieux
d’implanter un modèle de réhabilitation
psychiatrique au Pays Noir.
Il est aussi le fruit de plusieurs rencontres. Avec
Marianne Farkas de l’université de Boston, qui a déve-
loppé le modèle de réhabilitation psychiatrique. Avec
un assistant social travaillant dans l’insertion, un peu
désabusé par son travail de plus en plus orienté vers le
résultat et laissant de moins en moins de place à l’hu-
main.
Le modèle suivi alors est l’approche ”Choisir - Obtenir
- Garder”, c’est-à-dire une adaptation du modèle de
habilitation psychiatrique au domaine de la
recherche d’emploi. Les candidats, avec leur diversité
de pathologies et d’histoires professionnelles, affluent.
La che est ardue mais passionnante, nous dévelop-
pons l’outil, imaginons un stage préprofessionnel, met-
tons en place un groupe de soutien, amenons des par-
tenaires aux réunions d’intervision. De nombreux col-
loques nous voient barquer avec notre expérience
singulière.
Premiers résultats : des stages préprofessionnels qui
aboutissent à des emplois, des ”patients” qui se trans-
forment en travailleurs, avec un nouveau statut et un
nouveau départ dans la vie.
Nous écrivions plus haut que notre histoire était le
fruit de rencontres. En 2010, un constat s’impose :
nombre de candidats ”stagnent”. Le modèle est remis
en question. Ne faudrait-il pas adopter une approche
plus ”directe”, plus centrée sur le terrain ?
Le Dr Deleu s’envole pour le Québec. Il rencontre Eric
Latimer et Marie-Sylvie Saint-Pierre, qui coordonnent
le modèle IPS (individual placement and support) à
l’Institut Douglas (Montréal). Selon cette approche, le
bénéficiaire est placé en emploi d’emblée, et on l’ac-
compagne dans le développement de ses habiletés
ensuite, sur le lieu même de travail.
Le développement de cette approche au sein de
l’Espace Socrate s’est révélé efficace : aujourd’hui, plus
de 30% de nos candidats sont actifs (en formation, en
emploi, en stage). Certes la réalité du marché du travail
à Charleroi est difficile, mais nos candidats se sentent
pris au sérieux. Confrontés à cette réalité, ils s’y adap-
tent, entrent en formation, font des stages, se
(re)découvrent des compétences.
Pour conclure, c’est avec les candidats eux-mêmes que
nous avons fait la rencontre la plus importante dans
l’histoire de ce projet. Rencontre avec leurs problèmes,
leurs résistances, leurs angoisses et leurs peurs. Mais
surtout avec leur volonté de ne plus regarder derrière,
mais droit devant.
S. Gueli,
Chef de service conseiller en réhabilitation
5
Le programme de soutien à l’emploi de l’Espace Socrate :
”ET SI LE TRAVAIL AIDAIT À ALLER MIEUX”
ON S’OCCUPE DE VOUS - ON S’OCCUPE DE VOUS
ON S’OCCUPE DE VOUS - ON S’OCCUPE DE VOUS
www.chu-charleroi.be
L’ÉCOLE DE L’ASTHME S’AGRANDIT…
E
n activité depuis deux ans, l’école de
l’asthme est un lieu d’éducation et
d’échange proposant régulièrement
des séances animées par une équipe pluri-
disciplinaire. Celle-ci vient d’être rejointe
par de nouveaux membres.
Deux de ces membres ont récemment
décroché un certificat en éducation théra-
peutique afin d’offrir aux patients un
encadrement optimal. Initialement ouverte
aux jeunes asthmatiques et à leur entoura-
ge, l’école propose sormais aussi des
séances aux adultes.
Malgré l’accès à des traitements performants, différentes
enquêtes et études montrent que de nombreux patients
asthmatiques restent insuffisamment contrôlés.
Un patient asthmatique sur deux ne suit pas correcte-
ment son traitement, soit par méconnaissance, soit en
raison de diverses croyances. Il importe donc d’aider
celui-ci et son entourage à connaître et comprendre
les mécanismes, les causes et l’évolution de sa maladie,
ainsi que le mode d’action des traitements, afin d’ac-
croître son observance.
C'est là que l'éducation thérapeutique
intervient afin de rendre le patient acteur
de sa maladie.
Comme recommandé par le GINA 2009 (Global
Initiative for Asthma), la création d’un partenariat
durable entre le patient, son entourage et l’équipe
médicale est nécessaire pour parvenir à une observan-
ce thérapeutique, et à un contrôle de l’asthme à long
terme.
Léducation thérapeutique en pratique ?
Elle vise à aider le patient et son entourage
à développer des compétences :
- de savoir (connaissances) ;
- de savoir-faire (comportements pratiques,
techniques) ;
- de savoir-être (attitudes, réflexes).
Il a été prouvé que les patients asthmatiques, ainsi
”éduqués” parvenaient à mieux contrôler leur maladie,
avec moins de crises et de réveils nocturnes, une dimi-
nution du nombre d'hospitalisations et de recours aux
traitements d'urgence, moins d'absentéisme au travail
ou à l'école et, globalement, une amélioration de la qua-
lité de vie au quotidien.
M. Generet,
pharmacien hospitalier clinicien,
certifiée en éducation thérapeutique
P. Oumaziz,
infirmière en pneumologie et tabacologue,
certifiée en éducation thérapeutique
L’ÉQUIPE
• Guy M. DELEU, psychiatre, certifié (Program
Developer) de l’Université de Boston en réhabili-
tation professionnelle psychiatrique,
Développement et coordination du programme.
• Silvano GUELI, assistant social, conseiller en réha-
bilitation professionnelle, thérapeute centré sur le
client, chef de service. GSM : 0476/84 04 51
• Céline FRÈRE, assistante sociale, conseillère en
réhabilitation professionnelle.
GSM : 0476/94 15 89
www.espace-socrate.com
L’ÉQUIPE INITIALE :
Dr K. Ladha, pneumo-pédiatre
Mme M. Generet, pharmacien hospitalier clinicien
• Mmes C. De Meester, C. Jaumotte, N.Kaptan,
infirmières-pédiatriques
Mme M-C. Dumont, technicienne EFR
LES NOUVEAUX MEMBRES :
Dr R. Peché, pneumologue,
Mme P. Oumaziz, infirmière tabacologue,
• Dr V. Dufresne, Dr O. Hanquet, Dr A. Hoyez
pneumologues allergologues.
CONTACTS :
Dr K.Ladha : 071/92 21 98- 071/92 21 95
• Mme M. Generet : 071/92 5170- dect : 94292
(site Charleroi)
• Mme P. Oumaziz : 071/92 52 11- dect : 93399
(site Vésale)
PROCHAINES SÉANCES
Charleroi, Auditoire de l’Espace Santé,
le mercredi 13 Novembre 2013
de 09h30 à 11h30.
Des séances réservées aux adultes démarreront
dans un avenir proche.
Info
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