TAM-TAM 9 CHU - CHU de Charleroi

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Service Communication - ESPACE SANTÉ
Bd Zoé DRION, 1- 6000 Charleroi
Magazine d’infor mation à destination des prestataires de soins référents
Sommaire
• UNITE DE RYTHMOLOGIE INTERVENTIONNELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1, 2
• MARIE CURIE : DU CÔTÉ DES ABORDS… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
• L’INTÉRÊT DE LA POLYSOMNOGRAPHIE DANS LE DIAGNOSTIC DE L’ÉPILEPSIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
• ”ET SI LE TRAVAIL AIDAIT À ALLER MIEUX” • L’ÉCOLE DE L’ASTHME S’AGRANDIT… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
• LA CLINIQUE DU VOYAGEUR • LE PROGRAMME RAVIVA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
• ETUDE DES ANÉVRISMES CÉRÉBRAUX • UN NOUVEAU CENTRE DE DIALYSE EXTRAHOSPITALIÈRE • NOUVELLE POLYCLINIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
• NOUVEAU CONSEIL MÉDICAL • ”LA MÉDECINE GÉNÉRALE VA DISPARAÎTRE” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
FOCUS - FOCUS - FOCUS - FOCUS - FOCUS
UNITÉ DE RYTHMOLOGIE
INTERVENTIONNELLE
P
armi les sous-spécialités de la cardiologie, la rythmologie prend en charge les
troubles du rythme cardiaque (malaises,
syncopes, palpitations, bradycardies, tachycardies, arrêts cardiaques…).
L’unité de rythmologie du CHU de Charleroi
assure une activité diagnostique et thérapeutique soit de manière non invasive, soit par
l’utilisation de l’électrophysiologie diagnostique et interventionnelle à cœur fermé, technique alors appelée ablation.
A côté de ces techniques d’électrophysiologie,
l’on y réalise aussi la pose de stimulateurs cardiaques (pacemakers) et l’implantation de
défibrillateurs. En effet, le CHU de Charleroi
est un centre d’implantation de défibrillateurs
reconnu par l’INAMI depuis 2008. Enfin, pour
compléter l’offre thérapeutique rythmologique, on y réalise des resynchronisations cardiaques et des ablations complexes telles que
les ablations de la fibrillation atriale.
Le but de ces différentes techniques est de
prendre en charge les arythmies afin de restaurer ou d’améliorer la qualité de vie et parfois d’augmenter la survie du patient.
La rythmologie dispose donc actuellement de deux
grands types d’interventions. D’une part, la pose d’implants cardiaques (pacemakers et défibrillateurs) et
d’autre part, les ablations.
L’implantation de stimulateurs et de
défibrillateurs
Un stimulateur cardiaque (pacemaker) est indiqué dans
les bradycardies ou pauses symptomatiques, par
exemple en cas de syncopes. La pose d’une sonde atriale et d’une sonde ventriculaire droites ainsi que du stimulateur cardiaque est un acte de routine d’une durée
de 30 à 60 minutes presque toujours réalisé sous anesthésie locale. Le suivi ultérieur du pacemaker en consultation se fait habituellement tous les 6 mois, tous les 4
mois pour un défibrillateur.
De g. à dr. : M. Abdel Majid AL HAJ (infirmier), Mlle Isabelle LANOY (secrétaire),
Dr Ivan BLANKOFF (responsable de la rythmologie), Dr Marko GUJIC
(cardiologue - rythmologue), Mme Anne-Françoise DANNEVOYE
(infirmière). Absents : Dr Patrick GURNET
(cardiologue - rythmologue) et Dr Anne WAILLIEZ
(cardiologue - rythmologue).
N°23 - juillet 2013
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Edito
UN RÉSEAU HOSPITALIER D’EXCELLENCE
EN HAINAUT.
L’Intercommunale de Santé Publique du Pays de
Charleroi, pour ses hôpitaux du CHU de Charleroi
et du CHU André Vésale, le CHU TIVOLI à La
Louvière et le Centre Hospitalier et Psychiatrique
de Mons-Borinage, pour le CHU Ambroise Paré ont
conclu un accord de groupement en vue de créer
un pôle hospitalier régional d’excellence en
Hainaut.
L’objectif est de répondre, de façon optimale, aux
besoins des populations concernées et d’améliorer
la qualité des soins par une meilleure complémentarité des moyens.
Cette nouvelle structure dispose de près de 2500
lits, d’un réseau étendu de polycliniques et de plusieurs laboratoires de recherche fondamentale et
clinique. On y dispense par ailleurs un enseignement de haute qualité à l’intention des étudiants
de l’Université Libre de Bruxelles et des meilleures
Hautes Ecoles de la région.
Les hôpitaux de ce nouveau réseau mettront un
point d’honneur à faciliter les contacts directs avec
les médecins généralistes et déploieront des
moyens télématiques performants et totalement
sécurisés.
Les prestataires de soins, comme par le passé,
auront toujours le souci de veiller à prodiguer les
soins les meilleurs à tous les patients, sans discrimination d’aucune sorte et de les accueillir avec respect, bienveillance et professionnalisme.
La santé n’est pas un privilège, elle est un droit.
Dr Philippe Lejeune,
Directeur Général
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FOCUS - FOCUS - FOCUS - FOCUS - FOCUS
En plus de ses fonctions de stimulation cardiaque, le défibrillateur cardiaque implantable possède une fonction de
détection et de traitement des arythmies ventriculaires
graves. Il peut soit être implanté en prévention secondaire, c’est à-dire après la survenue d’un incident rythmique grave (arrêt cardiaque réanimé ou arythmie ventriculaire maligne) ou encore après une syncope très
probablement causée par une arythmie ventriculaire
sévère, ceci toujours en l’absence de cause transitoire
réversible ou curable. En prévention primaire, le défibrillateur est proposé chez les patients présentant une
atteinte chronique marquée de la fonction ventriculaire
gauche suite à une cardiomyopathie ischémique ou non
ischémique. Il peut aussi être indiqué chez certains
patients présentant une affection familiale ou génétique
comme la cardiomyopathie hypertrophique primitive, la
dysplasie arythmogène du ventricule droit, le syndrome
du QT long ou le syndrome de Brugada. Chaque patient
présentant une maladie familiale ou génétique arythmogène doit donc être évalué pour quantifier son risque
d’arythmie ventriculaire maligne et donc de mort subite
afin de décider si un défibrillateur cardiaque implantable
est indiqué en prévention primaire.
Le défibrillateur interne analyse constamment le rythme
cardiaque. En cas de survenue d’une arythmie ventriculaire maligne, il la détecte immédiatement, et si l’arythmie n’est pas trop rapide, le défibrillateur peut l’interrompre par un simple train de stimulations, train généralement non ressenti par le patient ; en cas d’échec de
plusieurs trains de stimulations ou en cas d’arythmie
d’emblée trop rapide, le défibrillateur charge son
condensateur et envoie un choc électrique dans le cœur
pour restaurer le rythme sinusal, c’est-à-dire normaliser
le rythme cardiaque.
Pour les implantations des pacemakers et des défibrillateurs sur le site de Charleroi, il existe une excellente
collaboration entre les rythmologues et l’équipe de chirurgie cardiaque (Dr M. Joris, Dr B. El Nakadi, Dr
I. Lardinois et Dr Y. De Bruyne), ce qui permet à tous les
patients de bénéficier rapidement de l’implantation de
leur prothèse. Sur le site de Montigny-le-Tilleul, c’est le
Dr MARKO GUJIC
Le Dr Marko Gujic a intégré l’équipe de rythmologie du CHU en septembre 2012. Après son cursus de médecine (ULB, 2000), il poursuit sa formation et ses recherches en cardiologie à l’Hôpital
Erasme dans le service du Pr van de Borne. C’est
au Royal Brompton Hospital de Londres, sous la
direction du Pr Sabine Ernst, qu’en 2011 et 2012, il
se spécialise durant un an et demi en électrophysiologie interventionnelle, ”une discipline hautement
technique et complexe qui permet aujourd’hui de guérir, en une ou deux heures d’intervention, une pathologie que certains patients endurent parfois depuis des
années.”
2
Dr M. Ceuterick qui réalise la plus grande partie des
implantations de pacemakers.
La resynchronisation cardiaque est, quant à elle, une procédure mise au point dans les années 2000, est indiquée
dans les cas d’insuffisance cardiaque gauche marquée
avec bloc de branche gauche.
La procédure, réalisée sous anesthésie locale, consiste à
poser un stimulateur ou un défibrillateur permettant de
connecter une sonde supplémentaire destinée à stimuler le ventricule gauche (système triple chambre). Cette
3e sonde va permettre de stimuler le ventricule gauche
de manière synchrone avec la stimulation du ventricule
droit. Outre l’amélioration de la fonction systolique, la
resynchronisation cardiaque améliore la fonction diastolique (allongement du temps de remplissage du ventricule gauche) et diminue souvent l’insuffisance mitrale.
Comme pour la pose du stimulateur classique, les
sondes sont introduites sous anesthésie locale via la
veine sous-clavière. La pose de la 3e sonde est une technique un peu plus longue et délicate puisqu’elle nécessite de faire progresser la sonde dans un réseau veineux
tortueux et fin à la surface du ventricule gauche via des
branches du sinus coronaire. Au cours de l’intervention,
le bon positionnement des sondes est vérifié par radioscopie et électrocardiogramme ; les paramètres de l’implant sont ensuite programmés par un ordinateur appelé programmateur, propre à chaque fabricant.
Les deux tiers des patients traités pour la technique de
resynchronisation cardiaque sont répondeurs, c’est-àdire que l’on constate une franche amélioration de la
fonction ventriculaire gauche avec amélioration clinique
pour le patient. Environ 10% des patients sont des
supers répondeurs, c’est-à-dire qu’ils bénéficient d’une
très importante amélioration grâce à la resynchronisation cardiaque. Cette indication concerne un cinquième
des défibrillateurs implantés par l’unité de rythmologie
du CHU de Charleroi et est en constante augmentation.
Les techniques ablatives
En cas de tachycardie paroxystique supraventriculaire
peu invalidante, la prescription éventuelle de médicaments type bêta-bloquants peut parfois être suffisante.
Pour les patients qui ne souhaitent pas de traitement
chronique (souvent à vie) ou pour ceux chez qui ce traitement n’est pas efficace ou mal supporté, l'ablation
endocavitaire par radiofréquence du substrat arythmogène, c’est-à-dire de la fibre électrique surnuméraire responsable des crises de tachycardies, est une procédure
couramment utilisée depuis le début des années 90. Elle
présente un taux de succès de l’ordre de 98% pour le
traitement curatif définitif des tachycardies paroxystiques supraventriculaires.
Les cathéters sont introduits sous anesthésie locale dans
la veine fémorale, puis placés aux endroits stratégiques
du cœur. La position des cathéters est vérifiée en temps
réel par scopie et par l’analyse des signaux électriques
intracardiaques qui sont envoyés sur un écran d’ordinateur. La première phase de la procédure consiste en une
exploration électrophysiologique afin de localiser l’anomalie responsable des tachycardies. Quand l’anomalie
est localisée, un cathéter supplémentaire orientable
appelé sonde d'ablation est placé dans le cœur et son
extémité est positionnée contre l’anomalie à éliminer.
L’extrémité de cette sonde d’ablation est munie d'une
électrode de 4 mm qui est chauffée par un générateur
de radiofréquence. L’énergie délivrée permet de réaliser
une ablation sur un volume d’environ 20 à 30 mm3.
Quelques secondes de radiofréquence sont souvent suffisantes pour éliminer définitivement la fibre électrique
surnuméraire.
L’ablation par radiofréquence permet aussi de guérir
pratiquement tous les patients présentant un flutter
atrial typique (forme d’arythmie organisée en circuit
dans l’oreillette droite). Dans ce cas-ci, l’ablation est anatomique suivie d’une validation électrique ; elle consiste
à ablater l’isthme musculaire entre la valve tricuspide et
la veine cave inférieure.. Le taux de succès de cette
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Inf
Chiffres 2012 (sites de Charleroi et
Montigny-le-Tilleul pour les pacemakers)
Implantations de stimulateurs cardiaques : 147
Implantations de défibrillateurs cardiaques : 61
Ablations : 105
Prévisions 2013 (sites de Charleroi et
Montigny-le-Tilleul pour les pacemakers)
Implantations de stimulateurs cardiaques : 140
Implantations de défibrillateurs cardiaques : 70
Ablations : 150
procédure est proche de 100% virtuellement, sans
risque de complications significatives.
De développement plus récent et en constante évolution, la cure de la fibrillation atriale paroxystique repose
essentiellement sur l’isolation électrique des veines pulmonaires.Les cathéters, également introduits dans la
veine fémorale, sont guidés jusqu'à l'oreillette droite. Le
cardiologue réalise ensuite avec une aiguille une ponction du septum inter-atrial, qui est ensuite traversé par
une gaine qui est positionnée dans l'oreillette gauche. Le
cathéter de contrôle circulaire (cathéter lasso) et le
cathéter d’ablation sont alors passés dans cette gaine
pour être placés dans les ostia des veines pulmonaires
gauches et droites successivement.
La cure proprement dite consiste à appliquer la radiofréquence tout autour des orifices des veines pulmonaires. Pour ce faire, le cardiologue utilise un cathéter
irrigué afin de refroidir le sang autour du tissu à ablater
et ainsi, d’une part augmenter le volume de la lésion
(lésions plus profondes nécessaires) et d’autre part,
minimiser le risque de coagulation pendant le chauffage.
Durant toute la procédure, le cardiologue s’appuie sur
un système de cartographie tridimensionnelle. Les
images sont obtenues par fusion des images d’un scanner cardiaque réalisé précédemment avec celles enregistrées au cours de l’intervention d’ablation. Cette vision
tridimensionnelle facilite la navigation dans l’oreillette
gauche. La procédure est réalisée sous anesthésie générale et dure entre deux et quatre heures. Le suivi régulier ultérieur du patient est important, idéalement après
1, 3 et 6 mois. Par la suite, un suivi bi-annuel suffit.
Il est également possible de traiter par ablation par
radiofréquence la fibrillation atriale persistante mais les
manœuvres d’ablation sont beaucoup plus complexes
qu’en cas de fibrillation atriale paroxystique. Comme
pour celle-ci, l’on réalise d’abord une isolation électrique
des veines pulmonaires mais ensuite, il faut créer plusieurs lignes d’ablation dans l’oreillette gauche et souvent également éliminer des foyers arythmogènes dans
l’oreillette gauche et parfois droite. La procédure est
donc bien plus longue et actuellement, les taux de succès à long terme sont un peu moins bons qu’en cas de
fibrillation atriale paroxystique.
Les techniques d’ablation de la fibrillation atriale sous
toutes ses formes sont en constante évolution, la durée
de procédure se réduit et les taux de succès s’améliorent grâce à l’évolution des connaissances et grâce à
l’apport des nouveaux outils technologiques.
Dr I. Blankoff,
Dr M. Gujic
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Contact
Pour toute information dans le domaine
rythmologique, l’équipe peut être contactée via
le secrétariat auprès de Melle Isabelle LANOY
au 071/92 11 46.
NOUVEL HÔPITAL - NOUVEL HÔPITAL
MARIE CURIE : DU CÔTÉ DES ABORDS…
L
a physionomie de l’Hôpital Civil Marie
Curie a bien changé. Les travaux
concernant les abords battent leur
plein : aménagement d’espaces verts, parking pour le personnel et les visiteurs ; tout
est conçu pour que cet hôpital s’intègre harmonieusement dans son environnement !
Vaste parking
Un vaste parking sera mis gratuitement à disposition des
patients et des visiteurs. Un parking étagé et gratuit avec
contrôle d’accès est réservé au personnel.
Ligne M3 et Marie Curie
En termes d’accessibilité, rien n’a été laissé au hasard
puisque le site (Chaussée de Bruxelles, 100 à Lodelinsart)
est désormais desservi par la nouvelle ligne de métro M3,
arrêt ”Marie Curie”. Non loin du centre ville de Charleroi,
il est aussi facilement accessible via l’A54 (sortie 26).
Marie Curie et André Vésale
A l’intérieur, les unités se déclinent dans une belle palette de couleurs et évoluent également vers leur configuration définitive pour offrir en 2014 un hôpital alliant
modernisme, technologie et qualité des soins. Rappelons
que l’Hôpital Civil Marie Curie remplacera l’Hôpital
Civil de Charleroi, constituant, aux côtés de l’Hôpital
Vésale, le deuxième pôle aigu du CHU de Charleroi.
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FOCUS - FOCUS - FOCUS
L’INTÉRÊT DE LA POLYSOMNOGRAPHIE
DANS LE DIAGNOSTIC DE L’ÉPILEPSIE
L
e diagnostic de l’épilepsie a d’importantes répercussions sur le patient.
Outre le versant médical, on citera les
niveaux social, personnel ou professionnel.
Introduction
L’épilepsie se définit par ”la résurgence d’au moins
deux crises épileptiques non provoquées”. En appliquant strictement cette définition, le diagnostic de
l’épilepsie est aisé, du moins en théorie. En pratique, ce
qui est fugace est bien souvent difficile à décrire et
d’importants diagnostics différentiels sont à prendre en
considération. Outre une anamnèse et un examen clinique détaillé, nous disposons de moyens techniques
pour recueillir à la surface du scalp des décharges électriques anormales, témoins objectifs de l’existence
d’une épilepsie. La chance d’enregistrer ces décharges
dépend de la durée d’enregistrement électroencéphalographique et des facteurs facilitants utilisés. Parmi
ceux-ci, les plus courants sont l’hyperventilation et la
stimulation lumineuse intermittente. Moins utilisé mais
de grand rendement diagnostic, le sommeil facilite l’apparition des anomalies à l’électroencéphalogramme.
Son analyse est par ailleurs importante pour différencier les éléments physiologiques des éléments pathologiques que nous pouvons enregistrer.
toire clinique du patient, il permet de définir l’existence d’une épilepsie, mais aussi son type (généralisée versus focale). Le choix d’un traitement approprié en
dépend. A l’opposé, la négativité de l’examen ne présume pas de l’absence d’épilepsie, mais rend ce diagnostic moins probable.
Le deuxième versant du diagnostic est l’enregistrement
éventuel de manifestations cliniques durant le sommeil.
Il n’est pas rare que les patients aient des manifestations chaque nuit et qu’il soit possible de les enregistrer. Ceci permet le diagnostic différentiel entre mani-
L’examen polysomnographique
Comme son nom l’indique, l’examen polysomnographique combine l’enregistrement de différents paramètres respiratoires, électrocardiographiques, oculaires, musculaires et électroencéphalographiques. En
fonction de la pathologie recherchée, l’accent sera mis
sur l’un ou l’autre de ces paramètres. Dans tous les cas,
une surveillance vidéométrique continue est préconisée. Les principales pathologies recherchées sont les
apnées du sommeil chez l’adulte, les différents troubles
du sommeil de l’adulte ou de l’enfant, les parasomnies
et leur principal diagnostic différentiel, l’épilepsie. Pour
une analyse fiable de l’électroencéphalogramme, certaines conditions techniques doivent être réunies. Le
nombre et le mode de placement des électrodes doivent suivre des consignes rigoureuses. Des irrégularités
dans les distances entre électrodes ou un mauvais
contact au niveau du scalp engendrent une disparité
dans le signal électrique et amènent à de mauvaises
interprétations. Les paramètres de relecture sont eux
aussi, considérablement différents lorsqu’on recherche
une épilepsie et lorsqu’on recherche des apnées du
sommeil.
Le premier versant du diagnostic est l’électroencéphalogramme intercritique. Lorsqu’il est positif, il est un
marqueur d’épilepsie chez le patient. Combiné à l’his-
festations paroxystiques en rapport avec un trouble du
sommeil et crise épileptique nocturne. Ceci permet
également d’exclure d’autres diagnostics comme les
malaises non épileptiques (psychogènes ou non).
Situation actuelle et future
Actuellement, nous accueillons 4 patients chaque soir
de la semaine dans l’unité d’enregistrement de
l’Hôpital Civil de Charleroi. Les pathologies se répartissent entre recherche d’apnées chez le nourrisson,
recherche d’épilepsie chez l’enfant et chez l’adulte,
troubles du sommeil et parasomnies chez l’adulte ou
chez l’enfant. En fonction de la pathologie, l’examen de
nuit peut être prolongé par un examen de veille où
nous utilisons les facteurs facilitants habituels. Une
équipe de prise en charge globale de l’épilepsie est à
disposition des patients dont le diagnostic se confirme
et permet de répondre rapidement aux questionnements inhérents à cette pathologie.
L’accent est mis sur la rentabilité diagnostique, étroitement dépendante de la qualité d’enregistrement et de
la qualité de sommeil du patient. Ces paramètres sont
au cœur de nos préoccupations pour notre déménagement à l’Hôpital Marie Curie, où 6 chambres d’enregistrement nouvellement équipées nous attendent. Le
renforcement de l’équipe paramédicale permettra une
continuité dans la surveillance des patients de jour
comme de nuit ainsi que la diversification dans les
types d’enregistrements réalisés en-dehors des examens polysomnographiques.
Conclusions
L’examen électroencéphalographique prolongé acquis
durant une polysomnographie est une aide précieuse
Dr Marga Buzatu (neurologie pédiatrique)
et Dr Thomas Coppens (neurologie)
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dans le diagnostic de l’épilepsie. On citera parmi ses
désavantages le temps nécessaire à sa relecture et à la
formation du personnel (infirmier et technique) pour
réaliser ce type d’examen. On notera également les
nombreux pièges que comporte l’analyse d’un électroencéphalogramme de sommeil ainsi que les précautions nécessaires à l’interprétation des résultats qui
sont toujours à confronter au contexte clinique. Parmi
les avantages, on note l’excellente résolution temporelle de l’électroencéphalogramme, le caractère non
invasif de l’examen et la fiabilité diagnostique, particulièrement élevée lorsque le malaise suspect est enregistré au vidéo-électroencéphalogramme. En enregistrant d’autres paramètres, la polygraphie a l’avantage
principal de caractériser d’autres événements nocturnes, qui constituent les diagnostics différentiels de
l’épilepsie.
Dr Th. Coppens
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UNITÉ DE POLYSOMNOGRAPHIE
L’équipe
Adultes
• Dr Stéphane Noël
• Dr Thomas Coppens
Enfants
• Dr Catherine Wetzburger (chef d’unité)
• Dr Marga Buzatu
• Dr Nathalie Jacques
Contact pour examens
071/92 23 65
L
’histoire du programme de soutien en
emploi de l’Espace Socrate débute
concrètement en 2006.
Ce programme est le fruit de la réflexion
d’un psychiatre, le Dr Deleu, soucieux
d’implanter un modèle de réhabilitation
psychiatrique au Pays Noir.
Il est aussi le fruit de plusieurs rencontres. Avec
Marianne Farkas de l’université de Boston, qui a développé le modèle de réhabilitation psychiatrique. Avec
un assistant social travaillant dans l’insertion, un peu
désabusé par son travail de plus en plus orienté vers le
résultat et laissant de moins en moins de place à l’humain.
Le modèle suivi alors est l’approche ”Choisir - Obtenir
- Garder”, c’est-à-dire une adaptation du modèle de
réhabilitation psychiatrique au domaine de la
recherche d’emploi. Les candidats, avec leur diversité
de pathologies et d’histoires professionnelles, affluent.
La tâche est ardue mais passionnante, nous développons l’outil, imaginons un stage préprofessionnel, mettons en place un groupe de soutien, amenons des partenaires aux réunions d’intervision. De nombreux colloques nous voient débarquer avec notre expérience
singulière.
Premiers résultats : des stages préprofessionnels qui
aboutissent à des emplois, des ”patients” qui se transforment en travailleurs, avec un nouveau statut et un
nouveau départ dans la vie.
Nous écrivions plus haut que notre histoire était le
fruit de rencontres. En 2010, un constat s’impose :
nombre de candidats ”stagnent”. Le modèle est remis
en question. Ne faudrait-il pas adopter une approche
plus ”directe”, plus centrée sur le terrain ?
Le Dr Deleu s’envole pour le Québec. Il rencontre Eric
Latimer et Marie-Sylvie Saint-Pierre, qui coordonnent
le modèle IPS (individual placement and support) à
l’Institut Douglas (Montréal). Selon cette approche, le
bénéficiaire est placé en emploi d’emblée, et on l’accompagne dans le développement de ses habiletés
ensuite, sur le lieu même de travail.
Le développement de cette approche au sein de
l’Espace Socrate s’est révélé efficace : aujourd’hui, plus
de 30% de nos candidats sont actifs (en formation, en
emploi, en stage). Certes la réalité du marché du travail
à Charleroi est difficile, mais nos candidats se sentent
pris au sérieux. Confrontés à cette réalité, ils s’y adaptent, entrent en formation, font des stages, se
(re)découvrent des compétences.
Pour conclure, c’est avec les candidats eux-mêmes que
nous avons fait la rencontre la plus importante dans
l’histoire de ce projet. Rencontre avec leurs problèmes,
leurs résistances, leurs angoisses et leurs peurs. Mais
surtout avec leur volonté de ne plus regarder derrière,
mais droit devant.
S. Gueli,
Chef de service conseiller en réhabilitation
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Inf
L’ÉQUIPE
• Guy M. DELEU, psychiatre, certifié (Program
Developer) de l’Université de Boston en réhabilitation professionnelle psychiatrique,
Développement et coordination du programme.
• Silvano GUELI, assistant social, conseiller en réhabilitation professionnelle, thérapeute centré sur le
client, chef de service. GSM : 0476/84 04 51
• Céline FRÈRE, assistante sociale, conseillère en
réhabilitation professionnelle.
GSM : 0476/94 15 89
www.espace-socrate.com
ON S’OCCUPE DE VOUS - ON S’OCCUPE DE VOUS
Le programme de soutien à l’emploi de l’Espace Socrate :
”ET SI LE TRAVAIL AIDAIT À ALLER MIEUX”
les mécanismes, les causes et l’évolution de sa maladie,
ainsi que le mode d’action des traitements, afin d’accroître son observance.
C'est là que l'éducation thérapeutique
intervient afin de rendre le patient acteur
de sa maladie.
Comme recommandé par le GINA 2009 (Global
Initiative for Asthma), la création d’un partenariat
durable entre le patient, son entourage et l’équipe
médicale est nécessaire pour parvenir à une observance thérapeutique, et à un contrôle de l’asthme à long
terme.
E
n activité depuis deux ans, l’école de
l’asthme est un lieu d’éducation et
d’échange proposant régulièrement
des séances animées par une équipe pluridisciplinaire. Celle-ci vient d’être rejointe
par de nouveaux membres.
Deux de ces membres ont récemment
décroché un certificat en éducation thérapeutique afin d’offrir aux patients un
encadrement optimal. Initialement ouverte
aux jeunes asthmatiques et à leur entourage, l’école propose désormais aussi des
séances aux adultes.
Malgré l’accès à des traitements performants, différentes
enquêtes et études montrent que de nombreux patients
asthmatiques restent insuffisamment contrôlés.
Un patient asthmatique sur deux ne suit pas correctement son traitement, soit par méconnaissance, soit en
raison de diverses croyances. Il importe donc d’aider
celui-ci et son entourage à connaître et comprendre
L’éducation thérapeutique en pratique ?
Elle vise à aider le patient et son entourage
à développer des compétences :
- de savoir (connaissances) ;
- de savoir-faire (comportements pratiques,
techniques) ;
- de savoir-être (attitudes, réflexes).
Il a été prouvé que les patients asthmatiques, ainsi
”éduqués” parvenaient à mieux contrôler leur maladie,
avec moins de crises et de réveils nocturnes, une diminution du nombre d'hospitalisations et de recours aux
traitements d'urgence, moins d'absentéisme au travail
ou à l'école et, globalement, une amélioration de la qualité de vie au quotidien.
M. Generet,
pharmacien hospitalier clinicien,
certifiée en éducation thérapeutique
P. Oumaziz,
infirmière en pneumologie et tabacologue,
certifiée en éducation thérapeutique
www.chu-charleroi.be
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L’ÉQUIPE INITIALE :
• Dr K. Ladha, pneumo-pédiatre
• Mme M. Generet, pharmacien hospitalier clinicien
• Mmes C. De Meester, C. Jaumotte, N.Kaptan,
infirmières-pédiatriques
• Mme M-C. Dumont, technicienne EFR
LES NOUVEAUX MEMBRES :
• Dr R. Peché, pneumologue,
• Mme P. Oumaziz, infirmière tabacologue,
• Dr V. Dufresne, Dr O. Hanquet, Dr A. Hoyez
pneumologues allergologues.
CONTACTS :
• Dr K.Ladha : 071/92 21 98- 071/92 21 95
• Mme M. Generet : 071/92 5170- dect : 94292
(site Charleroi)
• Mme P. Oumaziz : 071/92 52 11- dect : 93399
(site Vésale)
ON S’OCCUPE DE VOUS - ON S’OCCUPE DE VOUS
L’ÉCOLE DE L’ASTHME S’AGRANDIT…
PROCHAINES SÉANCES
Charleroi, Auditoire de l’Espace Santé,
le mercredi 13 Novembre 2013
de 09h30 à 11h30.
Des séances réservées aux adultes démarreront
dans un avenir proche.
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ON S’OCCUPE DE VOUS - ON S’OCCUPE DE VOUS
LA CLINIQUE DU VOYAGEUR
A
u sein de la Clinique des Maladies
infectieuses (sise à la Polyclinique
de l’Hôpital Civil de Charleroi mais
bientôt transférée à l’Espace Santé), la
”Travel Clinic”, accueille 1500 à 2000
personnes par an pour des conseils
personnalisés avant un voyage à l’étranger… mais aussi en cas de problème de
santé au retour.
Un voyage, ça se prépare, comme l’explique le Dr J.-Cl.
Legrand, responsable de la Clinique des Maladies infectieuses : ”mieux vaut venir nous voir avant pour ne pas devoir
revenir après et éviter des complications. Certains vaccins doivent être administrés 10 jours avant le départ. Pour certaines
destinations et surtout quand le voyage dépasse une quinzaine
de jours, il vaut mieux s’y prendre plus tôt, un mois à l’avance
par exemple. Et de toute façon, il vaut mieux s’y prendre trop
tôt que trop tard !”
Et le Dr R. Demeester, spécialiste en maladies infectieuses,
de poursuivre : ”Suivant le pays de destination, on fera des
vaccins pour l’hépatite A, la fièvre typhoïde, la fièvre jaune, le
tétanos, la diphtérie ou d’autres... On fera également des prescriptions médicamenteuses pour éviter de contracter la malaria”.
Tous les vaccins sont sur place et sont administrés directement lors de la consultation, ainsi que les prescriptions
pour les médicaments nécessaires. Sans oublier des
conseils plus généraux ainsi que la délivrance du ”carnet
jaune de vaccination”, légalement obligatoire pour
certains pays.
La mission de la Clinique du Voyageur est également de :
”donner des avis téléphoniques aux médecins traitants et aux
voyageurs. Mais attention, c’est alors une simple information et
pas une consultation !”, ajoute le Dr Legrand.
Tout cela est complété par un site internet (www.chucharleroi.be/travelclinic/) où l’on trouve des conseils, pays
par pays, maladie par maladie.
La rédaction
o
Inf
L’ÉQUIPE
EN PRATIQUE …
• Dr E. Bal, Dr F. Buttafuoco,
Dr R. Demeester,
Dr J.-Cl. Legrand
• Plus le séjour est long, plus tôt il faut consulter.
• Si on s’y prend trop tard, il y a des schémas de vaccination accélérés (mais sans doute moins efficaces).
• Il vaut mieux venir pour rien que ne pas venir pour
quelque chose.
• Et au retour, il faut consulter en cas de problèmes
de santé pendant le voyage ou se développant dans
les semaines qui suivent.
• Les infirmières :
Mme C. Jenquinne et
Mme S. Demoulin
• Secrétariat : Mme I. Zorzetto
071/92 23 06 et 071/23 03 07
Découvrez la campagne de sensibilisation
avec la vidéo ”Prépare-toi ou c’est la malaria”
sur www.chu-charleroi.be/travelclinic/.
Dépliants d’information à disposition dans
les halls d’entrée du CHU de Charleroi
ou sur demande à la Clinique du Voyageur.
Maladies.infectieuses@
chu-charleroi.be
www.chu-charleroi.be/travelclinic/
Centre Charleroi Sport Santé :
LE PROGRAMME RAVIVA
L
a question de l’activité physique chez
un patient confronté au cancer se
pose avant tout parce que le pronostic de beaucoup de cancers s’est amélioré
tant au niveau de la guérison que de la survie et des durées de rémissions. Les
patients traités doivent donc pouvoir se
réinsérer dans la vie active et reprendre
progressivement une vie sociale et professionnelle normale.
Or la fatigue constitue un problème non seulement pendant le traitement (mentionnée par 60 à 95 % des patients
recevant une chimiothérapie ou une radiothérapie) mais
encore et souvent durant plusieurs mois, voire des années
après la fin de celui-ci.
physiologiques et des différentes composantes de la
condition physique : endurance, force musculaire, résistance, souplesse…
Cette amélioration se marque également sur le renforcement des défenses immunitaires (moins d’infections des
voies respiratoires, par exemple) et sur le moral des sujets
qui suivent de tels programmes.
Ce sont ces faits qui ont amené la Fondation pour le
Cancer à lancer dès 2007 le programme RAVIVA.
Notre service de médecine du sport s’est largement
investi dans ce projet remarquable et le CHU a, dès le
début du projet, été un partenaire privilégié de la
Au cours des dernières années, de même que l’on s’est
aperçu que l’inactivité chez le sujet sain était source de
nombreux problèmes de santé, notamment d’une diminution de l’immunité, on a pu démontrer scientifiquement
que le repos qui était prescrit pour soigner la fatigue du
patient cancéreux ne faisait que l’entretenir et, en diminuant l’aptitude physique à l’effort, retardait la reprise
d’une vie active et altérait lourdement la qualité de vie.
Avec toute leur équipe dynamique, ils prennent en charge
les patients en traitement ou après la fin de leur traitement, les initiant à une activité physique encadrée afin de
développer les quatre qualités essentielles de la condition
physique, à savoir : l’endurance aérobie, l’endurance musculaire, l’équilibre, la souplesse.
Cet entraînement, dans un cadre extra-hospitalier et en
collaboration avec des personnes compétentes et motivées, offre un bénéfice physique et psychologique extrêmement positif pour retrouver une vie active le plus rapidement possible.
Jusqu’à présent, ce sont déjà plusieurs centaines de personnes qui ont bénéficié de ce programme d’activités.
Dr J. Lecomte
o
Inf
Vous pouvez contacter RAVIVA
au 078/15 15 50 (le lundi, mardi, jeudi et
vendredi de 9h à 12h) ou le Centre Charleroi
Sport Santé au 071/92 19 00
Inversement, la réalisation d’un programme d’entraînement physique adapté aux possibilités de ces personnes
permet une récupération progressive de leurs fonctions
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Fondation : d’abord par le travail des membres du service
de médecine du sport parmi le panel d’experts choisis par
la Fondation pour élaborer les bases du projet et sa mise
sur pied ; ensuite, et surtout, par la mise en route d’un des
premiers programmes d’activité de remise en forme dans
notre centre Charleroi Sport Santé par deux de ses moniteurs, formés spécialement à cette prise en charge, messieurs Marc Strobbe et Dominique Henin.
www.chu-charleroi.be
E
n collaboration avec l’Université de
Mons, le Laboratoire de Médecine
Expérimentale du CHU de Charleroi a
mis au point un banc d’essais reproduisant
des flux dans des anévrismes cérébraux en
silicone. Cette technologie, qui vise à mieux
comprendre la manière de traiter les anévrismes, vient de faire l’objet d’un brevet.
Les données épidémiologiques montrent que 2 à 5% de
la population adulte va développer un anévrisme cérébral au cours de sa vie. Environ 5% de ces patients
seront victimes d’une rupture pouvant conduire à la
mort ou à une invalidité importante. En cas d’intervention clinique, le traitement adapté est soit chirurgical,
soit endovasculaire, la stratégie étant liée à la nature
même de l’anévrisme, à sa localisation et à ses caractéristiques morphologiques.
Actuellement, la pose d’une prothèse endovasculaire
métallique (stent) dans un vaisseau sanguin au droit
d’un anévrisme demeure encore très empirique et fortement liée à l’expérience du neuroradiologue. Pour
pallier cet empirisme, la connaissance a priori des
interactions « Sang-Stent-Vaisseau » mais également
A
B
mettant d’étudier in vitro les conditions dynamiques
pulsatiles de différentes localisations artérielles mais
également des anévrismes.
des mécanismes biologiques fins qui président à la formation du thrombus, est un passage obligé.
Le banc d’essais breveté permettra, entre autres, de
reproduire dans des anévrismes en silicone, conçus à
partir d’images d’anévrismes en trois dimensions de
patients, des flux pulsés complexes. Cet outil étudiera
le comportement de nouvelles prothèses soumises à
des conditions réelles et devrait permettre de comprendre les modifications des flux à l’intérieur des anévrismes lors de leur traitement, cela en toute sécurité.
Cette technologie a pu être développée grâce à des
financements provenant du mécénat privé (Heidelberg
Cement), via un projet Biowin de la Région Wallonne
(Walbiostent). Elle a bénéficié également de l'appui de
la société Cardiatis. Cette initiative s'intègre également
dans le projet européen Thrombus dont le coordinateur scientifique est M. G. Courbebaisse (CNRS - INSA
Lyon - CREATIS).
Durant huit ans, le service Fluides-Machines de la
Faculté Polytechnique de l’UMONS (direction : Pr G.
Coussement) et le Laboratoire de Médecine
Expérimentale (ULB 222 Unit) du CHU ont travaillé
conjointement à l’élaboration d’une technologie per-
Dr K. Zouaoui Boudjeltia,
Directeur du Laboratoire de Médecine Expérimentale
(ULB 222 Unit)
CHU de Charleroi
C
D
A) Image en résonance
magnétique de l’anévrisme d’un patient.
B) L’anévrisme en silicone.
C) Visualisation du flux avec des particules fluorescentes.
D) Banc d’essais au scanner.
ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES
Laboratoire de Médecine Expérimentale
ÉTUDE DES ANÉVRISMES CÉRÉBRAUX : UN BANC D’ESSAIS BREVETÉ
EN BREF
UN NOUVEAU CENTRE DE DIALYSE EXTRAHOSPITALIÈRE
À L’ESPACE SANTÉ
Ouvert en mars dernier au 4e étage de l’Espace Santé, il remplace l’ancien service et accueillera les patients de La
Polyclinique de la Madeleine (Jumet) lors du redéploiement des
activités du CHU de Charleroi à l’ouverture de l’Hôpital Civil
Marie Curie.
Les horaires d’ouverture sont plus larges et incluent des séances
le soir et le samedi matin.
Désormais, 12 postes sont disponibles avec une extension possible à 24 postes.
Les locaux, bien aérés, sont aussi prévus pour éduquer le patient
en dialyse péritonéale ou en hémodialyse au domicile.
EN BREF
NOUVELLE POLYCLINIQUE À PHILIPPEVILLE
Depuis le 1er juin 2013,
le Centre de Santé du
Namurois de la mutualité Solidaris a
confié la gestion de la
polyclinique de Philippeville au CHU de
Charleroi. C’est dans
des locaux fraîchement rénovés, avec un
matériel up-to-date,
que seront accueillis
les patients de la
région.
Rue de France 35
071/ 77 77 75
www.chu-charleroi.be
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NOUVEAU CONSEIL MÉDICAL
EN BREF
Le 28 mai dernier, un nouveau
Conseil Médical a été élu.
Il est composé de 17 membres :
• Nabil DAOUDI (Président),
• Eric GILBART (Vice-Président),
• Pascal DELPIRE (Secrétaire),
• Eric VANDUEREN (Secrétaire),
• Sofiane BOULARES,
• Guy BRUNINX,
• Philippe DUBOIS,
• Mohamed EL KAISSI,
• Olivier GILBERT,
• Rudy GUILLAUME,
• Pierre HAYARD,
• Jean-Christophe LEFEBVRE,
• Philippe LOTHAIRE,
• Didier OBERWEIS,
• Serge TREILLE,
• Agnès TRIFFET,
• Maxime VAN CUTSEM.
EN BREF
TRIBUNE DU GÉNÉRALISTE - TRIBUNE DU GÉNÉRALISTE
”DÎNER PRESK’PARFAIT”
”LA MÉDECINE GÉNÉRALE VA DISPARAÎTRE”
E
n guise d’introduction à cette chronique que je souhaite la plus régulière possible, je voudrais remercier les
responsables de l’ISPPC pour l’espace d’expression libre accordé aux M.G. de la FAGC
(Fédération des Associations de Généralistes de Charleroi) dans Tam-Tam. Le fait
est sans doute assez rare que pour être
souligné. Cette chronique ne sera pas un
lieu de discorde ou d’attaque personnelle ;
simplement, je propose qu’elle offre un
regard médical différent sur des problèmes
qui nous sont finalement communs. Il ne
s’agira pas d’opposer des pratiques ou
même des idées, mais bien d’essayer de
réunir ce qui semble épars et donc d’être
constructif, de tenter modestement d’améliorer globalement la qualité des soins
proposés à notre population commune du
bassin de soins de Charleroi. La première
chronique débute par ce qui pourrait être
une polémique M.S. – M.G. mais qui ne sera
qu’une mise en réflexion de nos pratiques.
”La médecine générale va disparaître”. Voilà une phrase
prononcée par un jeune urgentiste lors des Tables
Rondes organisées récemment par le SPF Santé
Publique. La discussion portait sur l’organisation de la
garde, le jeune spécialiste n’y voyait pas la place des
M.G. et concluait rapidement à la fin de la médecine
générale dans un avenir proche.
Il y a plusieurs enseignements à tirer de ce non-événement :
1. Les jeunes spécialistes ignorent tout de la médecine
générale. Les causes de cette ignorance sont sans
doute multiples, j’y reviendrai lors d’une autre chronique.
2. La diatribe du jour était probablement correcte à
condition d’y ajouter une précision importante : la
médecine générale va disparaître dans son état
actuel, elle doit évoluer comme tout système appelé
à perdurer.
3. L’organisation de la garde ne se limite pas à la salle
d’urgence des hôpitaux, ni au Samu, ni au Poste de
Garde des M.G. Mais cela, je le développerai aussi
dans un prochain article. Revenons donc à notre
sujet principal : la médecine générale doit évoluer et
les prochaines années seront cruciales à ce sujet. La
médecine générale devra pourtant garder ses spécificités et la reconnaissance des patients qui, de sondage en sondage, accordent aux M.G. le score de
confiance le plus élevé tant parmi les médecins que
parmi les hommes politiques, les hommes de lois et
d’autres encore.
D’où vient cet engouement et est-il mérité ?
1. La première spécificité de la médecine générale est
son accessibilité : pouvoir contacter un(e) scientifique de haut niveau (bac +8) dans les 24h est un
service reconnu par les patients. L’évolution de la
médecine générale devra tenir compte de ce paramètre.
2. Ensuite pour expliquer cette faveur des patients, il
faut parler du rapport patient/M.G. construit dans la
durée. La notion de médecin de famille prend là
toute sa signification. L’exemple le plus extraordinaire à ce sujet est le cas de ce médecin généraliste de
la FAGC qui soigne actuellement la 6e génération de
la même famille !
3. De plus, ce que les patients apprécient beaucoup
chez les généralistes, c’est leur qualité d’intermédiaire dans la chaîne de soins et notamment le rôle
Périodique d’informations du CHU de Charleroi et de l’ISPPC.
Imprimé à 5.000 exemplaires. Coordination : B. Hupin et Dr M. Daune
Comité de rédaction : Dr Ph. Lejeune, Dr L. Bissen, Dr G. Van Cang,
A. Dugauquier, B. Hupin et N. Soggia
Photos : CHU de Charleroi, P. Dehavay, Isignstock, Lapino Albino et Fr. Noël
Conception graphique et mep : Paquet.Cléda - Impression : Bietlot
Editeur responsable : A. Dugauquier, Bd Zoé Drion, 1 à 6000 Charleroi
8
qu’ils peuvent, doivent jouer lors des hospitalisations, des annonces de diagnostics graves ou d’actes
techniques méconnus.
4. Les visites à domicile qui, lorsqu’elles sont justifiées,
apportent à la fois des informations importantes sur
le mode de fonctionnement des patients et un
réconfort aux patients âgés ou fortement démunis.
5. La ”bobologie”, fréquemment reprochée, aux M.G.
est pourtant souvent le socle d’une relation forte et
permet de structurer la confiance du patient tout
en diminuant les frais pour l’Inami.
Mais si les M.G. ont la confiance des patients, leur organisation présente des failles importantes :
1. Au niveau de la communication, les M.G. sont souvent dépassés. L’infrastructure des cabinets n’est pas
à la hauteur d’une communication performante malgré les avantages octroyés par la Ministre de la
Santé. Les choses évoluent, mais lentement.
2. La médecine préventive n’est pas non plus optimale,
mais est-elle parfaitement conduite à tous les
niveaux de soins ?
3. Les M.G. sont souvent encore trop solitaires, même
si la tendance actuelle est de s’ouvrir aux pratiques
de groupe.
4. Souvent surchargés, les M.G. délèguent, trop souvent
mal et peu, certains actes aux infirmières ou autres
prestataires de la 1ère ligne.
En conclusion : oui, la médecine générale doit évoluer
sinon elle disparaîtra. A nous, M.G., d’en prendre
conscience et de faire de nos points forts l’articulation
nécessaire entre première et seconde ligne de soins.
Dr Thierry Vandenbussche,
Président de la FAGC
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Un de vos confrères désire recevoir TAM-TAM ?
TAM-TAM / Service Communication / ESPACE SANTÉ
Bd Zoé DRION, 1 - 6000 Charleroi - e-mail : [email protected]
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y sont également les bienvenues !
www.chu-charleroi.be
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