Mise en évidence, in vivo, du rôle des lymphocytes T cytotoxiques dans l'infection VIH
après la dernière injection de clones. Le couplage de
techniques d'immuno-histochimie et d'hybridation in situ
permet également de mettre en évidence dans les ganglions la
localisation des clones de CTL aux sites contenant les cellules
infectées par le VIH-1.
Par ailleurs, le suivi de la population de lymphocytes CD4
infectés par le virus par des techniques de cytométrie de flux
permet de montrer que l'infusion de ces clones de CTL
conduit à une diminution notable du pourcentage de cette
population de lymphocytes CD4 infectés passant de 1,6%
avant infusion à 0,3% deux jours après le traitement chez un
des trois patients étudiés, chez qui ces injections étaient bien
tolérées. Le niveau de la charge virale et le nombre total de
lymphocytes CD4 n'étaient pas affectés de façon significative
par le traitement, ce qui signifie vraisemblablement que les
clones de CTL ont une durée de vie limitée après transfert
et/ou que la spécificité unique des CTL injectés, issus d'une
population clonale de CTL reconnaissant un seul épitope du
virus, n'est pas suffisant pour un contrôle in vivo.
Cette étude est cependant à notre connaissance la première
démontrant le rôle direct des CTL in vivo sur les lymphocytes
CD4 infectés, tout en soulignant les limites de ces approches
thérapeutiques par injection de clones de CTL.
Au même moment, une autre étude, rapportée par Schmitz et
coll., apportait également une preuve directe de l'importance
de cette population de lymphocytes sur le contrôle de la
charge virale in vivo et sur l'évolution de la maladie du
macaque infecté par le virus de l'immunodéficience du singe
(SIV). Le modèle expérimental de l'infection du macaque par
le SIV est très proche de l'infection humaine par le VIH.
L'originalité de cette étude est apportée par la mise au point et
la préparation d'anticorps dirigés contre les lymphocytes CD8
permettant une déplétion efficace de cette population in vivo
chez l'animal. Chez les singes traités par trois injections
d'anticorps anti-CD8 et infectés par le SIV, la charge virale
est plus intense que chez ceux infectés mais recevant une
préparation d'anticorps témoins. L'intensité de la déplétion en
lymphocytes CD8 était contrôlée par cytométrie de flux, et
plus la déplétion était durable, plus la mortalité consécutive à
l'infection par le SIV était importante. Par ailleurs, la relation
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/75_1093.htm (3 sur 4) [23/06/2003 11:27:48]