IMMUNOLOGIE brèves2 6 Un point de vue amusant sur l’immunité… pour tenter d’y comprendre un peu quelque chose Le VIH continue à se répliquer chez les personnes à charge virale indétecable Des chercheurs ont étudié la cinétique de la charge virale plasmatique chez des patients sous multitraitement antiviral dont certains prenaient cinq antiviraux simultanément. Leur hypothèse de départ était que la réplication du VIH persiste sous forme de petites productions locales que les médicaments arrivent à contrôler mais pas à supprimer. Après avoir vérifié leur hypothèse en utilisant les mesures de charges virales et en calculant les taux de décroissance virale, les scientifiques ont produit des données qui suggèrent qu’il est très difficile d’éradiquer le VIH en utilisant uniquement des antiviraux. Ils vont même jusqu’à avancer que l’utilité de la thérapie antivirale pourrait être surestimée. Ils pensent aussi que l’utilisation de thérapies immunostimulantes dont le but est de faire sortir le VIH de cellules infectées de façon latente pourrait en fait provoquer l’ infection de nouvelles cellules par le VIH. Les antiviraux actuels ne seraient pas assez efficaces pour maîtriser complètement ces irruptions virales provoquées. Ils concluent qu’une éradication du VIH ne peut être envisagée qu’à partir du moment où l’on disposera d’antiviraux plus efficaces que les médicaments actuels. (Nature Medicine -10/99 Vol.5, No.10, P. 1099; Grossman, Zvi; Polis, Michael; Feinberg, Mark B; et al.) I N F O T R A I T E M E donnez à manger à vos cellules Pierre Sonigo dirige le laboratoire de génétique des virus à l’hôpital Cochin à Paris. Il a fait partie de l’équipe qui a déchiffré l’information génétique du virus du sida. Tou jours à l’affût des nouveautés, nous avons appris qu’il avait élaboré une théorie origi nale en immunologie. En confiance, nous sommes entrés dans son bureau1, attendant un discours rationnel. Mais au bout de quelques minutes à peine, nous avons découvert que son propos allait à l’encontre de bien des idées reçues… c ou en économie. Il est vrai que dans la plupart des cas, ce féroce appétit nous est bien utile, puisque nos cellules immunitaires se nourrissent principalement de nos intrus (virus, bactéries…). Mais si la théorie de leur programmation est séduisante, cette dernière resterait bien imparfaite. Ne voit-on pas en effet certaines cellules s’attaquer parfois à des De l’égoïsme de nos cellules… omme il était doux de penser jusqu’alors que notre c orps é tait un conglomérat de cellules minutieusement préprogrammées dans la finalité de fonctionner selon une mécanique implacable pour notre plus grand bien, s’autorégulant dans une merveilleuse harmonie, chaque cellule travaillant pour le bien de la collectivité. Une merveilleuse alchimie orchestrée par un Grand Maître de l’Univers … Et bien non ! Vous saviez-vous habités par des milliards de cellules monstrueusement égoïstes, qui n’ont proies non souhaitables, comme dans qu’une seule idée en tête : manger les mala dies auto-immu nes par pour survivre ! exemple. Ou bien faillir à notre santé en tolérant la persistance de certains virus, comme le VIH. On suppose haProgrammation ou bituellement que la programmation autodétermination ? des cellules provient des gènes. De Jusqu’alors, dans le domaine de la rémême, le virus serait programmé par ponse immune, il était de bon ton de ses gènes. Mais personne n’est capenser que nos cellules étaient propable de comprendre le fonctionnegrammées par des instructions génément des programmes génétiques en tiques, pour se battre d’un seul bloc question. Par exemple, pour le virus, contre l’ennemi, pour le bien-être de la la séquence génétique complète est collectivité cellulaire, c’est-à-dire pour connue depuis 1985, mais elle n’a nous. Il n’en serait rien. Selon Pierre pas livré la clé du sida, qui reste encore Sonigo, chaque cellule du système immystérieux en bien des aspects. munitaire chercherait avant tout son propre profit, optimisée par la sélection naturelle pour satisfaire son Une vision différente unique besoin : se nourrir pour surEst-il raisonnable pour un scientifique vivre et se reproduire le plus efficacemoderne de tout expliquer en faisant ment possible. appel à un programme dont le foncOn peut ici se permettre une compa- tionnement est incompréhensible ? raison avec ce qui se passe en écologie L’idée d’un programme très complexe qui nous dépasse, fabriquant et expliquant tout, est gênante dans le cadre de la science. Elle rappelle les points de vue non scientifiques qui font appel à l’existence d’une divinité possédant exactement les mêmes pouvoirs que le soi-disant programme génétique : préexistante, supérieure, immatérielle, expliquant toute chose. La théorie de l’évolution évite la no- “L’idée d’un programme très complexe qui nous dépasse, fabriquant et expliquant tout, rappelant le contrôle d’une divinité, est gênante dans le cadre de la science… N T S N ° 7 7 F E V R I E R 2 0 0 0 tion de Créateur pour le monde des plantes et des animaux formant les é c osy s tèm es , mai s pa s po ur l e monde des cellules qui forment notre organisme. Le programme génétique ne serait-il qu’un créateur divin dans un costume informatique ? Avec son collègue Jean-Jacques Kupiec, Pierre Sonigo propose donc pour notre système immunitaire une nouvelle grille de lecture selon un schéma darwinien, inspirée de la notion d’écosystème (J.-J. Kupiec et P. Sonigo, la Liberté biologique, à paraître aux éditions du Seuil2. Les cellules de notre organisme acquièrent dans cette conception le même statut que les animaux et les plantes qui forment un écosystème. La question qui se pose alors est : “comment, en ne faisant que manger, et en agissant de manière égoïste, les cellules font-elles des choses aussi compliquées que nous les savons faire ?”. 1. Ce texte est issu d’une interview réalisée avec Pierre Sonigo le 2 novembre 1999 2. Un texte synthétique en anglais peut être lu sur Internet à l’adresse : http://www.heraclitean.com/essays/ 3. phagocyter. capacité de certaines cellules, essentiellement des globules blancs, d’englober des particules jusqu’à les absorber complétement. En écologie, les animaux s’adaptent aux ressources disponibles de façon à optimiser leur survie. Cela suffit à structurer des écosystèmes d’une grande richesse. Il en serait de même pour les cellules, qui s’adaptent aux proies disponibles, et ce faisant construisent notre organisme. Les proies de notre écosystème intérieur sont multiples : aliments, cellules mortes, bactéries, virus, etc. Ces proies font l’objet d’une âpre compétition entre prédateurs. Dans notre système immunitaire, il y aurait deux types de prédateurs. Les macrophages non spécialisés, sorte de prédateurs généralistes capables de phagocyter 3 n’importe quelle proie. A côté, les prédateurs spécialistes dont l’efficacité est bien meilleure, mais pour une seule sorte de proie. Attention, cette spécialisation n’est intéressante que lorsque la proie en question (microbe ou virus) devient suffisamment abondante. Il n’est pas avantageux de se spécialiser pour une nourriture très rare. Il vaut mieux alors rester un prédateur généraliste. Première solution : créer une sorte d’antibiotique à poisson qui tuera les poissons rouges en épargnant les autres espèces. Problème : cela n’est pas facile de trouver un médicament toxique uniquement pour le poisson que l’on veut éliminer. Deuxième solution : vacciner la rivière. On prélève des poissons rouges qu’on produit en grande quantité en élevage et qu’on anesthésie pour qu’ils ne causent aucun dommage. Ensuite, on les remet massivement dans la rivière. Devant cette abondance nouvelle, tous les martinspêcheurs des environs vont affluer vers ce qui est leur nourriture de prédilection. Aussi bien nourris, ils vont se reproduire en masse. Leur présence va protéger la rivière contre les infestations de poissons. Ensuite, si les poissons disparaissent, le nombre de martins-pêcheurs, moins bien nourris, va progressivement diminuer. Il faudra donc réinjecter des poissons tous les dix ans pour garder cet équi- Perturbations du système immunitaire brèves3 Les médecins évaluent mal les symptômes dont peuvent se plaindre les séropositifs D’après une étude française publiée en octobre 1999, les médecins doivent améliorer leur compétences dans la reconnaissance des symptômes chez leurs patients séropositifs. Le docteur Alain Fontaine de l’Université de Paris VII rapporte avec ses collègues que les médecins souvent ne diagnostiquent pas les symptômes dont se plaignent leurs patients. D’après l’étude, la concordance entre ce que rapportent les patients et ce que rapportent leurs médecins est médiocre. L’équipe du Dr Fontaine a étudié 290 patients séropositifs choisis au hasard dans plusieurs centres. Ils ont comparé les témoignages des patients et ceux de leurs médecins sur 16 symptômes différents et ils ont aussi noté si un traitement spécifique a été prescrit ou pas. D’une façon générale l’épuisement, l’anxiété, les problèmes cutanés, la fièvre ou la perte de poids étaient mieux reconnus que d’autres symptômes. Souvent les médecins portaient plus d’attention à des symptômes physiquement mesurables qu’à des symptômes qu’on ne peut pas directement mesurer. Ceci indique que pour des symptômes physiques, les médecins font plus confiance à ce qu’ils peuvent eux-mêmes évaluer qu’à ce peuvent leur dire leurs patients. Le groupe du Dr Fontaine a aussi observé que les médecins évaluent mal les symptômes liés à des effets secondaires des médicaments comme des nausées ou des sécheresses de la bouche, ainsi que des symptômes qui sont traitables comme des troubles du sommeil ou la diarrhée. Les symptômes étaient mieux reconnus chez des patients plus malades suggérant que les médecins sont plus attentifs une fois les patients arrivés à un stade plus avancé et plus visible de l’infection à VIH. Finalement, le Dr Fontaine et ses collègues ont constaté que les patients en consultation externe bénéficient d’une meilleure reconnaissance de leurs symptômes. Ceci pourrait être dû à une plus grande autonomie de ces patients qui réclament avec plus d’insistance une prise en charge de leurs symptômes. (Journal of Pain and Symp tom Management, 1999 ; 18 : 263-270) Les concepts de soi et non-soi (antigène) sont des concepts centraux en immunologie. Pierre Sonigo en propose la définition suivante. L’élément du soi : ce qui est constitutif de l’organisme et in stallé de façon stable depuis l’embryogenèse. Ces éléments participent à l’ensemble des échanges métaboliques. L’élément du non-soi : des éléments étrangers ou qui le sont devenus et qui viennent perturber la dynamique des réseaux métaboliques. Des oiseaux, de l’herbe et des fourmis. A nouveau, servons nous d’une petite fable pour illustrer les perturbations qui peuvent se présenter dans un écosystème préalablement harmonieux. L’écosystème proposé est schématique et ne contient que trois éléments. Un tout petit oiseau fait des crottes dans un désert ce qui permet la naissance d’une touffe d’herbe. “La vaccination repose sur la multiplica tion de certains lymphocytes en réponse à Vaccination et la présence de leur nourriture préférée, “cellules gloutonnes” vaccin ou agent infectieux correspondant Pour illustrer cela, essayons de mon- trer que l’on peut obtenir l’équivalent d’une expérience de vaccination à partir d’éléments écologiques totalement autonomes : ici des poissons et des martins-pêcheurs dans une rivière. Rappelons que la vaccination consiste à protéger l’organisme en lui injectant une substance ressemblant le plus possible au micro-organisme visé, sous une forme inoffensive. Un problème de prolifération excessive de poissons rouges dans une rivière surgit, à la suite du débordement d’un réservoir d’eau voisin où les poissons vivaient jusqu’alors sans créer de souci. Ils se mettent à infester la rivière, mangeant en grande quantité les algues et les insectes qui la purifiaient. La qualité de l’eau se met à en souffrir et par là même cela affecte tous les animaux qui y habitaient. La rivière est malade. Il faut donc vacciner la rivière contre les poissons rouges. (Le virus perturbe notre écosystème comme le poisson rouge dans la rivière). libre (cf. rappel de vaccin). On voit ici que nous n’avons pas affaire à un programme préexistant qui pousserait les martins-pêcheurs à venir manger ces poissons après les avoir identifiés comme dangereux pour l’écosystème. Ils se mobilisent uniquement parce qu’ils y trouvent leur nourriture de choix et qu’ils la trouvent en quantité. De la même façon, la vaccination repose sur la multiplication de certains lymphocytes en réponse à la présence de leur nourriture préférée : le vaccin, ou l’agent infectieux correspondant. La multiplication des lymphocytes protège l’organisme de la prolifération de leur proie. Cette herbe va nourrir des fourmis qui vont à leur tour nourrir les petits oiseaux. Ces derniers vont alors déposer plus de crottes sur le sol. Plus de crottes, signifie plus d’herbe, donc plus de fourmis, donc plus d’oiseaux. L’ensemble va croître progressivement jusqu’à donner une prairie. Les crottes sont donc à l’origine d’un écosystème parfaitement équilibré entre trois organes spécialisés et interdépendants: herbes, fourmis et oiseaux. Cette merveilleuse harmonie règne pendant des années, durant lesquelles aucun des ”organes ”ne se développe au détriment d’un autre. Ces éléments établis qui se “dévorent en harmonie”, constituent le soi de la prairie. Puis arrive un gros cafard (c’est l’équivalent d’une infection) qui se met à manger les fourmis. Moins de fourmis, donc moins d’oiseaux, donc moins de crottes, donc moins d’herbe : toute la prairie est malade. I N F O T R A I T E M E N T S N ° 7 7 F E V R I E R 2 0 0 0 7 brèves5 8 Troubles respiratoires et Ziagen : attention ! Les laboratoires GlaxoWellcome et l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé ont attiré l’attention des praticiens et des patients sur la réactualisation des cartes de mise en garde de Ziagen® (abacavir) en raison de troubles respiratoires ayant entraîné des erreurs de diagnostic fatales. Voici les nouvelles recommandations que vous et votre médecin devrez connaître lors du maniement de cette molécule. Bien qu’exceptionnels, des cas de décès ont été répertoriés, notamment aux EtatsUnis, pour lesquels le diagnostic initial avait été…un syndrome grippal avec complications respiratoires. Par la suite, il a été fortement suggéré que ces décès étaient en fait dus à une hypersensibilité au Ziagen®, qui avait pris la forme de troubles pulmonaires graves. Que l’on se rassure, les réactions d’hypersensibilité au Ziagen® ne concernent que 3% des patients sous traitement dans le monde. Par ailleurs, les troubles respiratoires ne se retrouvent que dans 20 % des cas d’hypersensibilité. Néanmoins, des symptômes respiratoires étaient présents dans 80 % des cas de décès liés au Ziagen®… (suite p. 9) 4. macrophages et lymphocytes B deux catégories de globules blancs, les macrophages sont des “attrape-tout”non spécialisés qui peuvent capturer des agents infectieux par phagocytose ; les lymphocytes B sont responsables de la synthèse des anticorps. Maladie et guérison. La maladie s’étend au bénéfice des cafards qui prolifèrent ainsi qu’une famille de gros oiseaux aux ailes rouges, gros amate u rs d e c a fa r ds . C es g r o s oiseaux vont alors se multiplier et produire d’autres sécrétions qui vont attirer d’autres types d’animaux prédateurs, ce qui perturbe totalement l’écosystème antérieur. Ces gros oiseaux finissent par manger tous les ca- la grippe : sa faiblesse fait sa force. La présence chronique de l’intrus va provoquer la suractivité de certaines cellules, essentiellement les macrophages et lymphocytes B4, qui prolifèrent car elles sont capables de se nourrir de l’intrus. Par contre, le reste de l’organisme sombre dans la famine : les chaînes alimentaires habituellement établies entre cellules sont détournées dans la fabrication du “Le sida serait vu, selon Pierre Sonigo, comme un état de déséquilibre écologique, lié au détournement de ressources de l’or ganisme pour la fabrication du virus fards. N’ayant plus rien à manger, ils décideront de s’en aller, après avoir débarrassé la prairie de cette infection de cafards. L’arrivée de ce premier type de cafard correspond à une infection aiguë, due à un microbe suffisamment abondant pour attirer des prédateurs capables de le dévorer jusqu’à disparition totale. Ainsi les agents infectieux qui se multiplient rapidement (le virus de la grippe par exemple) entraînent une réponse immunitaire efficace qui provoque leur disparition et donc notre guérison. 3614 Dégradation de la prairie. P l u s tard, arrive un tout petit cafard très lent qui ne mange pas assez de fourmis pour déséquilibrer la prairie. Se reproduisant peu, il n’attire pas de nouveaux prédateurs. Il s’installe ainsi dans la prairie pour des années sans pouvoir être éliminé, sa présence n’aura alors des conséquences néfastes qu’à long terme. Nous nous trouvons ici dans le cas de l’infection chronique à VIH. Le virus n’est pas assez “nourrissant”pour induire des prédateurs qui créeraient sa propre perte. Il est trop variable pour que les prédateurs spécialisés dans sa capture ne parviennent à l’éliminer. hivinfo Depuis quatre ans, un service minitel est à votre disposition. Un médecin spécialiste du VIH répond à vos questions concernant les traitements, les infections opportunistes, les nouveaux essais, les stratégies thérapeutiques… Le virus s’installe alors lentement mais sûrement, déséquilibrant progressivement notre écosystème. Il ne se reproduit pas beaucoup par rapport à d’autres virus comme celui de I N F O T R A I T E M E N T S N ° 7 7 F E V R I E R 2 0 0 0 le virus. Des études menées actuellement s’adaptent particulièrement bien à cette nouvelle théorie. Certains de ces travaux étudient l’opportunité de donner un vaccin aux personnes séropositives. Cela reviendr a i t à r e do n ne r à m an ge r a u x globules blancs afin d’augmenter leur population, en espérant qu’ils finiront bien par venir à bout des derniers virus présents dans l’organisme. Une deuxième solution viserait à mettre en place une fenêtre thérapeutique. Ceci permettrait la réplication du virus, donc une augmentation des cellules qui s’en nourrissent. Ensuite, on redonnerait un traitement en espérant qu’elles aient eu assez de temps pour manger les virus restants avant de voir leur population baisser de nouveau. Mais si ces cellules sont aussi gloutonnes que nos enzymes, ne seraient-elles pas également de fines gourmettes ? Dans ce cas ne pourraiton pas tabler sur une augmentation qualitative de leur nourriture, en ajoutant par exemple une protéine de choix à notre antigène afin de le rendre plus savoureux ? virus et l’alimentation de ses prédateurs. De la même façon, Pierre Sonigo propose que, plutôt que d’appréhender l’arrivée du virus VIH dans l’organisme comme une partie de bras de fer entre deux programmes, il faudrait se placer dans une logique d’adaptation, considérant le sida comme un état de déséquilibre écologique, lié au détournement de res- Conclusion sources de l’organisme pour la fabri- Pierre Sonigo nous propose un noucation du virus. veau cadre théorique. Ce dernier, même s’il n’a pas encore trouvé aujourd’hui d’applications concrètes, Les trithérapies : ouvre les portes à une réflexion radivers une solution ? calement différente sur le système imCertains problèmes persistent actuel- munitair e. Les g lobu les blancs lement dans l’application des trithéra- n’obéissent plus à de mystérieux sipies. Tout d’abord il reste toujours, gnaux aussi nombreux que complexes même lorsqu’elles sont efficaces, une leur ordonnant de nous défendre. Ils multiplication résiduelle du virus. vivent libres et s’organisent pour surLorsque l’on parle de charge virale vivre, selon les lois de l’évolution, en indétectable, elle ne l’est que pour les s’adaptant aux ressources dispooutils dont nous disposons actuelle- nibles. Le parallèle établi avec les foncment. Ensuite, se pose toujours le pro- tionnements des écologies éconoblème de leur forte toxicité sur l’en- miques et biologiques nous permet semble de l’organisme. bien des projections intéressantes. La trithérapie laisse une réplication L’écologie cellulaire serait alors fontrès faible du virus. Cela diminue la damentalement ultra-libérale. Il n’y a quantité de virus-nourriture donnée plus de programme génétique centraà nos cellules prédatrices c’est-à-dire lisé et totalitaire imposant sa loi à toute les cellules immunitaires chargées de la collectivité cellulaire. Nos cellules nous débarrasser du virus. De ce fait, ne sont plus nos esclaves. Elles sont afcela freine leur multiplication et donc franchies et vivent pour elles-mêmes. le nombre de prédateurs potentiels Poussant encore un peu plus loin ce aptes à se mobiliser pour venir manger type de comparaison, je m’interroge.