INSTITUT UNIVERSITAIRE EUROPEEN DE LA MER
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Plouzané, le 22 juin 2015
QUE NOUS APPRENNENT LES DÉCHETS PLASTIQUES SUR LA
DYNAMIQUE OCÉANIQUE ?
Des chercheurs du Laboratoire de physique des océans (LPO/IUEM, CNRS / Ifremer / IRD /
UBO) se sont appuyés sur l’observation de déchets macro-plastiques disposant d’une origine de
fabrication identiée pour tester la capacité des modèles numériques de l’océan à expliquer leur
transit entre des archipels de la mer de Corail distants de 700 à 900 milles nautiques.
Depuis les premiers relevés eectués dans la mer des Sargasses au début des années 1970, la pollution
de l’environnement marin par les déchets plastiques s’est accentuée et est reconnue aujourd’hui
comme un problème planétaire. On estime à plus de cinq trillions le nombre de morceaux de plastique
ottant présents à la surface de l’océan, dans les mers côtières ou au large. L’accumulation de ces
déchets dans des domaines spéciques (mer Méditerranée, golfe du Bengale, centres des cellules de
convergence subtropicales désignés par certains comme un septième continent, etc.) suggère que les
courants marins de surface jouent un rôle prépondérant dans leur distribution géographique, en
permettant la mise en relation de régions distantes.
Le danger des déchets plastiques dans l’océan a récemment été mis en évidence par les accumulations de
grande ampleur dans le Pacique ou l’Atlantique, avec l’image de continents ottants mettant en péril la vie
marine limitrophe.
Les plastiques se dégradent dicilement dans le milieu marin et peuvent être transportés par les courants sur
des distances importantes, comme l’échelle des bassins océaniques.
Au-delà de la problématique environnementale liée à la pollution, nous soulignons la nécessité d’outils de
validation performants des modèles simulant les courants océaniques à des échelles très nes (de l’ordre
du kilomètre pour les simulations globales réalisées sur les ordinateurs les plus puissants du moment). À
partir de la connaissance des rejets actuels, une étude plus exhaustive de la présence et du transport dans
l’océan des macro-déchets plastiques apporterait des informations précieuses aux océanographes physiciens
et experts en modélisation.