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Entre 1908 et 1910, le jeune Adolf Hitler, fraîchement arrivé à Vienne, reste subjugué par les discours
de Karl Lueger, du Parti Chrétien-Social et maire de Vienne. Karl Lueger est un antisémite, mais
également un farouche adversaire du libéralisme économique. Hitler en fera, à plusieurs reprises, des
éloges dans son livre « Mein Kampf ».
Un autre homme politique autrichien, Georg Ritter von Schönerer, influença également Adolf Hitler.
Georg Ritter von Schönerer, autre antisémite notoire, faisait partie de cette mouvance pangermaniste,
très influente en Autriche au début du XXe siècle. La minorité autrichienne-allemande prenait
d’ailleurs, de plus en plus de place dans la société du pays, ce qui sera, un peu plus tard, l’un des
prétextes qu’utilisera Hitler pour annexer l’Autriche. Georg Ritter von Schönerer, démocrate-radical,
était également à l’origine de plusieurs importante réformes sociales dont : le droit de vote pour tous,
la réforme des salaires, la diminution du temps de travail et même le droit de grève ! (source :
«
Hitler
et la dictature allemande
»
par Karl Dietrich Bracher, 1969). Le genre de réformes défendues, dans
toute l’Europe, par les partis de gauche.
Durant l’été 1919, Adolf Hitler suivi un cours de l’économiste allemand Gottfried Feder. Son influence
fût telle, qu’il devint très vite son mentor et le théoricien économique du NSDAP. Gottfried Feder,
antisémite, est également un farouche opposant au capitalisme, vu que le but de celui-ci ne repose
que sur l’intérêt. En 1933, Feder publie « Kampf gegen die Hochfinanz » (
«
Combat contre la haute
finance
»
), que l’on peut difficilement classer dans un courant de droite ou d’économie libérale.
En octobre 1919, Adolf Hitler adhère au Parti des Travailleurs Allemands,
Deutsche Arbeiterpartei
(DAP), séduit par Anton Drexler, l’un de ces fondateurs, qui lui avait remis une brochure dont il était
l’auteur, intitulé « Mon éveil politique ». Le DAP, créé la même année, était un parti d’influence
révolutionnaire antisémite, anti-occidental, anti-slave et… anti-capitaliste.
Du Parti des Travailleurs Allemands, le nom sera modifié en Parti National-Socialiste des
Travailleurs Allemands (NSDAP) suivant les recommandations d'Hitler lui-même en 1920. C’est un
peu plus tard, en avril 1921, qu’il prit la tête du NSDAP.
Il est à noter que le DAP/NSDAP fût fondé avec des socialistes révolutionnaires, principalement
Anton Drexler. Ce fait est rappelé par l’historien William Shirer dans « Le Troisième Reich, des
origines à la chute ».
Quelques mois avant le changement de nom du Parti des Travailleurs Allemands (DAP), Adolf Hitler
pésente lui-même un programme en 25 points, votés et approuvés devant une assemblée de 2,000
membres, le 24 février 1920 à Munich, dans la brasserie Hofbräuhaus.
Parmi ces 25 points, quelques intitulés que ne renieraient certainement pas, bien des partis de
gauche, encore aujourd’hui :