Dossier de presse Collaboration entre l`Agence des aires marines

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Dossier de presse
16 novembre 2007
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Crédit : C. Gabrié
Contact presse : Agnès POIRET
Fixe : 02 98 33 92 58
Portable : 06 79 04 47 07
Collaboration entre
l’Agence des aires marines protégées
et la Polynésie française
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Au-delà du lagon
Si les lagons de Polynésie française sont connus de tous, la concentration exceptionnelle de monts sousmarins l’est beaucoup moins. Un mont sous-marin est une montagne s’élevant depuis le fond de la mer
mais qui n’atteint pas la surface de l’océan. Ces zones fournissent des habitats pour des espèces marines
que l’on ne retrouve ni dans les fonds océaniques, ni dans les lagons. Le mont sous-marin peut détourner
des courants profonds et créer de l’upwelling. Ce processus favorise une zone de productivité biologique
dans un environnement qui sans ce mont sous-marin peut être désert. Ces monts jouent un rôle essentiel
pour certains animaux migrateurs comme les baleines qui y font halte pour se nourrir. Ces monts sont également riches en gisements de minéraux comme le cobalt et la platine dont l’exploitation reste à envisager.
Selon l’Université de San Diego, il y aurait 14174 monts sous-marins identifiés sur la planète dont 810 dans
les eaux sous juridiction française et 558 rien qu’en Polynésie française.
Chiffres clefs de la Polynésie
* Un espace maritime de 5,5 millions de km2 (Zone Economique Exclusive) soit la moitié du domaine maritime français contre 3900 km2 seulement de terres émergées, répartis en 118 îles et atolls.
* 5 archipels : Société (avec les îles du Vent et sous-le-Vent), Marquises, Australes, Tuamotu et
Gambier, situés à plus de 5000 km des côtes continentales les plus proches.
* 15 000 km2 de récifs et lagons une concentration exceptionnelle et unique de monts sous-marins : 558 rien qu’en Polynésie française sur les 810 que comptent les fonds sous juridiction française
* Une biodiversité marine variée : plus de 800 espèces de crustacés, 170 espèces de coraux, 11 espèces de dauphin, 4 espèces de baleine et au moins 425 espèces d’algues indigènes. La Polynésie compte
aussi la plus grande population d’oiseaux de mer en région tropicale.
* Population en croissance avec 256 200 habitants, selon une estimation 2006 dont 69% pour la
seule île de Tahiti.
Ministère de l’écologie de Polynésie française
Convention
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Cette collaboration entre l’Agence des aires marines protégées et la Polynésie française prend
la forme d’un accord-cadre, signé pour une durée de trois ans, reconductible. Par cet accord,
l’Agence, nouvel établissement public dédié à la protection du milieu marin, va appuyer le
gouvernement de Polynésie dans le développement d’un réseau d’aires marines protégées.
La protection du milieu marin constitue un enjeu majeur pour le gouvernement polynésien
dans le cadre de sa politique de protection de la biodiversité. En concertation avec les autorités territoriales de Polynésie et sur ses
fonds propres, l’Agence doit notamment
apporter une assistance méthodologique
et une expertise technique à l’élaboration
d’une véritable stratégie de création et
de gestion d’aires marines protégées. A
la demande du gouvernement polynésien,
l’Agence peut intervenir pour le suivi de
ces espaces protégés (inventaire, prospection …), participer à l’évaluation économique des aires marines protégées (valeur
du vivant notamment), à leur équipement,
à la sensibilisation et l’information des populations locales et des visiteurs. Elle peut
également être sollicitée financièrement
et techniquement pour apporter son soutien dans la gestion du sanctuaire à baleines, créé
par le gouvernement polynésien en 2003. A travers l’Agence, les gestionnaires d’aires marines
protégées existantes ou à venir peuvent bénéficier d’un soutien en matière de formation, de
l’appui et de l’animation du forum des gestionnaires d’aires marines protégées, bientôt hébergé par l’Agence. A l’issue de la période de trois ans, la convention de collaboration fera l’objet
d’une évaluation à partir de laquelle l’Agence et le gouvernement de Polynésie décideront de
sa reconduction.
La signature officielle de cet accord-cadre est prévue le mercredi 21 novembre, à 19H, dans
le cadre du premier colloque national sur les aires marines protégées organisé, à Boulognesur-mer, par L’UICN en partenariat avec l’Agence des aires marines protégées. Cet accord est
placé sous le haut patronage du Secrétariat d’Etat à l’outre-mer.
Contexte
La Polynésie française met en œuvre une politique de préservation de l’environnement marin,
notamment fondée sur la stratégie pour la biodiversité polynésienne et développe dans ce
cadre un réseau d’aires marines protégées. L’Agence a pour mission d’apporter un appui aux
politiques publiques en matière de développement, de gestion et d’évaluation d’aires marines protégées. La constitution d’un tel réseau au niveau national et régional fait partie des
enjeux mondiaux identifiés notamment lors du sommet de Johannesburg en 2002 et de la
conférence des parties de la convention sur la diversité biologique (CBD), à Kuala Lumpur, en
2004. Le plan d’action pour la mer de la stratégie française pour la biodiversité a mis en avant
la nécessité de développer rapidement le réseau français d’aires marines protégées.
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Statut de la Polynésie française
-
Le Pays : Depuis 1996, la Polynésie française dispose d’un nouveau
statut d’autonomie. Pays d’outre-mer au sein de la République, la Polynésie
française se gouverne librement et démocratiquement, par ses représentants élus et par la voie du référendum local. Elle est représentée au Parlement et au Conseil économique et social. Le Pays a toutes les compétences
dans les domaines non réservés de l’Etat, en particulier les compétences en
matière d’environnement.
Crédit :C. Gabrié
-
L’Etat : Il est représenté par le Haut-commissaire et a la charge des
intérêts nationaux, du respect des lois et des engagements internationaux,
de l’ordre public et du contrôle administratif. La Direction de l’Assistance
Technique exerce des missions d’ingénieries publiques et aide les communes techniquement et financièrement à optimiser leurs projets d’équipements publiques.
-
Les communes : D’importance et de taille variables, elles sont au
nombre de 48 et sont placées sous la juridiction d’un administrateur d’Etat
qui assure la tutelle administrative.
Enjeu national et mondial
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Avec 5,5 millions de km2, le milieu marin polynésien constitue le second espace maritime du
Pacifique sud après celui de l’Australie. A lui seul, il représente la moitié du domaine maritime
français. La variété géomorphologique, climatique, des écosystèmes et des habitats marins
de Polynésie confère au pays un caractère unique au regard de la biodiversité. Son patrimoine
naturel, marin et terrestre, en fait un « hot spot » reconnu à l’échelle mondiale. Le milieu marin avec ses 12 800 km de récifs et lagons renferme une des plus grandes diversités géomorphologiques récifales des communautés d’outre-mer. La flore et la faune sous-marines sont
relativement bien représentées (plus de 800 espèces de crustacés, 170 espèces de coraux,
11 espèces de dauphin, 4 espèces de baleine et au moins 425 espèces d’algues indigènes…). Le
nombre d’oiseaux de mer est aussi l’un des plus élevés parmi les régions tropicales. Toutefois,
le caractère insulaire confère aux espèces une aire de répartition réduite et des populations
de faible effectif, ce qui les rend plus vulnérables que les espèces continentales. La Polynésie
française est d’ailleurs la collectivité d’outre-mer qui comptabilise le plus grand nombre d’espèces animales et végétales éteintes ou menacées (UICN). Le nombre d’îles, leur dispersion,
l’accès souvent difficile rendent compliquées le travail scientifique, mais aussi les actions de
gestion et de conservation. Aussi, le bilan actuel sur la biodiversité et les espèces endémiques
demeure encore incomplet. Preuve en est : la dernière mission scientifique réalisée à Rapa, en
2002, a permis d’augmenter de 80% le nombre d’espèces de mollusques connues jusque là. Ce
qui démontre l’importance et le renforcement nécessaire de la connaissance scientifique.
Crédit : M. Porcher
Protection du milieu marin de Polynésie
Bien que la Polynésie ne soit pas directement partie de la Convention sur la diversité biologique, elle
participe activement à la protection et à la conservation des espèces endémiques, vulnérables ou menacées. Elle a notamment mené des actions exemplaires comme la création d’un sanctuaire pour les
mammifères marins en 2003 et soutient le mémorandum d’entente pour la protection des cétacés.
Des mesures particulières ont également vu le jour
en faveur des tortues marines et plus récemment
des requins. Cette dernière initiative constitue une
démarche pionnière et novatrice sur le plan international, la protection des requins étant effective en Polynésie française depuis mars 2006.
Les lagons et récifs de Polynésie font l’objet d’un bon suivi, avec pas moins de 8 réseaux réguliers de surveillance. Dans l’ensemble, les récifs et lagons de la région sont en bon état à
l’exception de ceux des îles hautes fortement peuplées. Les variations sont étroitement liées
aux évènements climatiques et aux impacts humains (cyclones, élévation de la température
de l’eau, explosion d’Acanthaster planci - une étoile de mer-, démographie). Le récif de Moorea
est d’ailleurs l’un des mieux connus du monde. Certains sites bénéficient déjà d’une protection spécifique comme les atolls de Fakara, labellisés par l’UNESCO et devenus Réserve de
Biosphère. De la bonne santé des lagons et récifs dépend la bonne santé de l’ensemble de la
biodiversité marine de la région, mais aussi celle de tous ceux qui vivent des ressources marines. Une récente étude a d’ailleurs évalué l’importance économique d’un lagon beau et sain
comme celui de Moorea. Elle estime la valeur totale à 66 millions d’euros par an (tourisme,
potentiels en ressources…).
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3 îles classées en réserve
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Réserve de biosphère
de Fakarava
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Crédit : C . Gabrié / Y. Beley-Ecovia
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Carte des espaces protégés de Polynésie Française
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source : Direction de l’environnement et service de l’urbanisme de Polynésie
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Les obstacles au développement d’un véritable réseau d’aires marines protégées.
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Crédit : M. Porcher
S’il existe plusieurs aires marines protégées en Polynésie française, elles résultent davantage
d’opportunités que d’une véritable stratégie de création et de gestion. Ce qui explique et
justifie la convention de collaboration signée entre l’Agence des aires marines protégées et le
gouvernement polynésien afin qu’une stratégie globale soit mise en œuvre. La mise en place
et la gestion des aires marines protégées existantes sont le résultat de l’action de différents
partenaires que sont les élus, l’administration, les scientifiques et la population. Leur création et leur gestion sont freinées par le contexte particulier de la Polynésie française. Les 118
îles et atolls de Polynésie française sont dispersés sur une superficie de 5 millions de km2 et
certaines îles sont très isolées.
Les problèmes d’accès, le niveau des moyens logistiques à déployer et la petite taille de certains lagons rendent souvent la mise en place, la gestion et le suivi des aires marines protégées
difficiles. Par ailleurs, les budgets alloués à la création et à la gestion d’aires marines protégées sont plus volontiers investis dans des îles plus faciles d’accès, plus peuplées où les enjeux socio-économiques et les conflits d’usages sont importants. A ce sujet, il faut également
noter que le lagon est perçu
par une majorité de Polynésiens
comme un espace de liberté où
« tout est permis ». Les restrictions à leur usage peuvent être
mal perçues faute d’une information suffisante. Le respect
des règlementations ne font
pas l’objet de contrôles ou de
sanctions compte tenu du manque de moyens et de l’étendue
des territoires à surveiller. Si
la création d’aires marines protégées au niveau des lagons ne
posent pas véritablement de
problème en matière de compétences des autorités, il n’en est
pas de même pour leur création
dans la mer territoriale et la zone économique exclusive (200 Milles). Les limites entre ces différentes parties maritimes ne sont pas encore définies officiellement en Polynésie française.
Les enjeux de protection au delà des lagons sont cruciaux. La Polynésie française présente notamment une concentration exceptionnelle de monts sous-marins (4% des monts sous-marins
de la planète et 69% des monts sous-marins français). Ces monts de composition volcanique
abritent une richesse biologique exceptionnelle, mais encore peu étudiée. Enfin, autre frein à
la création et à la gestion des aires marines en Polynésie française, peu de programmes scientifiques ont démontré les avantages des aires marines protégées au plan social et économique
(« effet réserve » entrainant la santé et la richesses des habitats et des ressources) en comparant les situations avant et après la mise en place d’aires marines protégées.
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Contact presse : Agnès POIRET
Fixe : 02 98 33 92 58
Portable : 06 79 04 47 07
Sources :
Stratégie pour la biodiversité de la Polynésie française 2006 (Ministère du développement durable
et de l’environnement de Polynésie française).
Aires marines protégées en Polynésie française, Boulogne-sur-mer, 2007.
Discours de G. Handerson (Ministre du développement durable et de l’environnement de Polynésie
française), 2007.
Remerciements :
Eric Dehat (ministère du développement durable et de l’environnement de Polynésie française),
Catherine Gabrié et Mr Porcher.
Agence des aires marines protégées
42 bis quai de la Douane
BP 42932
29229 Brest cedex 2
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