Qu’il s’agisse d’énergies hydroliennes, thermiques, éoliennes, marémotrices ou
houlomotrices, les perspectives sont nombreuses et prometteuses. Il est important de se
donner de vrais moyens pour les développer.
Le troisième défi que je voudrais évoquer ici est politique : c’est celui de la gestion commune
des océans. Il s’agit d’un défi commun à l’ensemble des problématiques environnementales.
Comme presque toutes les questions environnementales, la protection des mers pâtit en effet
du manque d’outils internationaux contraignants. La question se pose en particulier sur la
haute mer, qui représente près de la moitié de la superficie de cette Planète, et se trouve
actuellement dans une situation de quasi-vide juridique propice à tous les excès.
C’est pourquoi il est essentiel de renforcer le seul outil dont nous disposons : la convention de
Montego Bay, dont la révision est actuellement à l’étude aux Nations Unies. La question du
statut de la haute mer et de ses fonds mériterait à cette occasion d’être précisée et de faire
l'objet d'un encadrement minimum.
Monaco, qui a dès 1982 été signataire de cette Convention, ne peut que souhaiter son succès
et espérer qu’il nous réunisse tous, y compris les Etats-Unis d’Amérique, première puissance
maritime mondiale.
Tels sont très rapidement, les quelques points que je voulais évoquer, en ouverture de nos
débats. Je crois en effet qu’en modifiant notre approche de ces trois enjeux - nutritionnel,
énergétique et politique – nous pouvons esquisser une stratégie durable, seule à même de faire
cohabiter l’homme et la mer.
Je voudrais enfin ajouter un dernier point : la nécessité de mieux connaître nos océans, qui est
une base indispensable à tout progrès. Or, nos connaissances demeurent à ce jour très
lacunaires. Je souhaite donc que nous nous donnions collectivement les moyens, en
encourageant en particulier le travail des scientifiques qui l’explorent, de mieux connaître
l’océan, sa faune, sa flore et ses fonds.
C’est une condition indispensable pour que nous puissions relever le grand défi de l’océan,
l’un des plus importants et des plus exigeants de ce siècle.
Comme l’a écrit la grande zoologiste américaine et pionnière de l’écologie Rachel Carson, en
introduction à son magnifique livre La mer autour de nous, « la mer a toujours mis au défi
l’esprit et l’imagination des hommes ; encore aujourd’hui, elle demeure la dernière grande
frontière de la Terre ».