UNIVERSITE TOULOUSE III - PAUL SABATIER U.F.R SVT THESE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE TOULOUSE Délivré par l’université de Toulouse III-Paul Sabatier Spécialité Immunologie Présentée et soutenue publiquement Par Julie GERTNER-DARDENNE Le 13 Février 2008 Optimisation de l’activité antitumorale des lymphocytes T Vγ9Vδ2 humains Directeur de thèse : Dr Jean Jacques FOURNIE JURY Guy Laurent,………………………………………………………………………..Président Jean Jacques Fournié, …………………………………………………Directeur de thèse Julie Deschanet-Merville,………………………………………………………. Rapporteur Catherine Thieblemont,………………………………………………………….Rapporteur Marc Bonneville,………………………………………………………………. Examinateur Virginie Laffont,…... ……………………………………………………………Examinateur 1 A mon mari avec tout mon amour A notre fils, Louis 2 Ce n'est pas le but de la promenade qui est important mais les petits pas qui y mènent. (Proverbe chinois) 3 Je remercie, Le professeur Guy LAURENT qui m’a fait l’honneur de présider le jury Le docteur Julie DESCHANET-MERVILLE et le docteur catherine THIEBLEMONT pour avoir accepté d’être rapporteur de cette thèse Le professeur BONNEVILLE et le Docteur Virginie LAFFONT pour avoir accepté d’en être les examinateurs Le docteur Jean Jacques FOURNIE, « the Boss », pour m’avoir accueillie dans son équipe, donné gout à ce métier de passion, pour m’avoir soutenue (et supportée !!!) durant ces 4 années, pour la confiance qu’il m’a témoignée, tout simplement pour avoir cru en moi. Toute l’équipe « Immunité innée, hémopathie maligne et thérapie ant-cancéreuse » : Ludo, Séverine, Rémy, Mary, charlotte, Damdam, Nicolas, Raphael, Samar, ludi, les Emilie, Fred sans qui j’aurais engagé une guerre avec mon ordinateur, tout particulièrement Del pour son amitié et son trop plein d’énergie stimulant, Guy laurent pour sa confiance, Anne, les deux chris pour leur bonne humeur constante et l’excellente collaboration au cour de ce travail. Tous ceux qui m’ont accompagnée en dehors de la recherche, ma famille bien sur, qui constitue pour moi une source d’énergie intarrissable, papa, maman sans qui je n’en serais probablement pas là aujourd’hui, Bigjo, Mouti et papi. Mes amis, Pilou, Cyril, Zanot, Pascu, 4 paires d’épaules solides et fidèles, et ma Pigue, tous témoins de mes coups durs et de mes joies … comme on dit des amis pour la vie ! Et puis surtout les deux hommes de ma vie, mon mari, mon amour, et le fruit de notre union, notre plus grande réussite, Louis, en espérant que beaucoup d’autres suivront !!! 4 SOMMAIRE ABREVATIONS ET ANGLICISMES LISTE DES FIGURES INTRODUCTION I. Introduction générale : l’Immunité II. Immunité anti-tumorale II-1. Les antigènes de tumeurs II-1-1. Mise en évidence II-1-2. Les antigènes de tumeur chez l’homme II-2. Les effecteurs de l’immunité anti-tumorale II-2-1. Les cytokines II-2-2. Les effecteurs de l’immunité adaptative II-2-2-a. Les lymphocytes T CD8+ II-2-2-b. Les lymphocytes T CD4+ II-2-3-c. Les cellules NKT II-2-3. Les effecteurs de l’immunité innée II-2-3-a. Les cellules dendritiques II-2-3-b. Les cellules NK II-2-3-d. Les lymphocytes T γδ II-3. Dynamique de la réponse immunitaire anti-tumorale normale II-4. L’échappement tumoral II-4-1. Résistance des cellules malignes aux effecteurs immuns II-4-2. Inefficacité ou absence de l’induction de réponse immune III. Immunothérapie des cancers III-1. Immunothérapie passive par transfert adoptif de lymphocytes III-2. Immunothérapies passives par des anticorps anti-tumoraux III-3. Immunothérapie active non spécifique III-4. Immunothérapie active spécifique : la vaccination 5 III-4-1. Les vaccins cellulaires III-4-2. Les vaccins peptidiques III-4-3. Les vaccins avec protéines ou peptides présentés par DC III-4-4. Les vaccins recombinants / les vaccins avec l’ADN nu IV. les lymphocytes T γδ IV-1. Ontogénie IV-2. Les différentes sous populations des lymphocytes T Vγ9Vδ2 IV-3. Réactivité des lymphocytes T Vγ9Vδ2 IV-3-1. Les ligands des lymphocytes T Vγ9Vδ2 IV-3-2. Biosynthèse des PAg par les voies MVA et DOXP IV-3-3. Mécanismes de reconnaissance IV-4. Interaction cellule cytotoxique – cellule cible IV-4-1. Chimiotaxie et diapédèse IV-4-2. La synapse immunologique IV-4-3. La trogocytose IV-4-3a. Mécanismes IV-4-3b. Conséquences fonctionnelles IV-4-4. La cytotoxicité IV-4-5. Le contrôle de l’activation IV-5. Cellules T γδ et surveillance anti-tumorale IV-6. Cellules T γδ et immunothérapies IV-6-1. Approches impliquant l’administration de PAg synthétiques IV-6-2. Approches impliquant l’administration d’ABP IV-6-2. Approches impliquant le transfert adoptif de cellules T Vγ9Vδ2 IV-6-2. Approches impliquant l’utilisation concomitante de DC et de cellules T Vγ9Vδ2 OBJECTIF DU TRAVAIL RESULTATS PARTIE 1 : Etude de l’activité moléculaire à la synapse des lymphocytes T Vγ9Vδ2 humains - Gertner J, Poupot M, Gray B, Fournié JJ. “lipophile fluorochrome trackers of membrane transfers between immune cells” Immunological Investigations, 36:1–21,2007 6 - Gertner J, Wiedemann A, Poupot M, Fournié JJ. “Human γδ T lymphocytes strip and kill tumor cells simultaneously.” Immunol letter 2007 PARTIE 2 : Etude de l’effet de la combinaison de phosphoantigène et d’anticorps monoclonaux à usage thérapeutique. - Gertner J., Bezombes C., Laurent G., Fournié JJ. Brevet Europeen n°EP 06291146-8 INSERM (2006). “Methods and compositions for increasing the efficiency of therapeutic antibodies using γδ cell activator compounds” - Gertner-Dardenne J., Cecile Bonnafous, Christine Bezombes, Virginie Scaglione, Emilie Gross, Jean-François Lepage, Anne Quillet Mary, Helene Sicard, Guy Laurent and Jean Jacques Fournié “Gamma delta lymphocyte stimulation with phosphoantigens increase the efficiency of therapeutic antibodies” Manuscript in prep. CONCLUSION ANNEXES - Poupot M., Gertner J., Fournié JJ. «Molecular transfers through transient lymphoid cell-cell channel». in: Cell-Cell Channels 2006, editors: Frantisek Baluska, Dieter Volkmann and Peter W. Barlow. Landes Biosciences, Springer, New York, USA - Fournié JJ., Gertner J., Poupot M., Wiedemann A. « Single cell monitoring of trogocytosis and killing in lytic synapse between anaplastic large cell lymphoma and activated human γδ T lymphocytes » Haematologica Reports 2006, 2: 35-36. - Gertner J., Scotet E., Poupot M., Bonneville M., Fournié JJ. (July 2007) “Lymphocytes: gamma delta”. in: Encyclopedia of Life Sciences. John Wiley & Sons, Ltd: Chichester http://www.els.net.gate1.inist.fr/ [doi: 10.1002/9780470015902.a0001195.pub2] - Thedrez A., Sabourdin C., Gertner J., Devilder MC., Alain-Maillet S., Fournié JJ., Scotet E., Bonneville M. «Self/non self discrimination by human γδ T cells: simple solutions for a complex issue?» Immunological review 2007, 215 :123-135. - Gertner-Dardenne J., Pont Frederic, Fournié Jean-Jacques “The MVA pathway transcriptome as predictive tool for biosynthesis of phosphoantigen activating anticancer human γδ T lymphocytes”. Manuscript in prep. BIBLIOGRAPHIE 7 Julie GERTNER-DARDENNE Optimisation de l’activité anti-tumorale des lymphocytes T Vγ9Vδ2 humains Directeur de thèse : Jean Jacques FOURNIE Toulouse, 13 Février 2008 Si tous les vertébrés possèdent des lymphocytes T γδ, seuls les primates ont une souspopulation sanguine exprimant un récepteur de type TCR Vγ9Vδ2. Cette dernière réagit à des phosphoantigènes non-peptidiques d’origine bactérienne et tumorale, déclenchant ainsi son activité anti-infectieuse et anti-cancéreuse. Cette thèse traite de l’optimisation de son potentiel thérapeutique anti-cancéreux. Ces lymphocytes cytotoxiques capturent des fragments membranaires de leurs cellules cibles et sécrètent leurs granules cytolytiques, à travers leur synapse immunologique. L’étude par vidéo-microscopie de l’activité moléculaire à la synapse des lymphocytes T γδ révèle la simultanéité de ces deux processus. Ainsi, le renforcement de l’attachement des lymphocytes T γδ à leurs cibles par la combinaison de phosphoantigène et d’anticorps thérapeutiques permet d’optimiser leur efficacité anti-tumorale. Cette thèse présente donc les bases moléculaires d’une nouvelle approche thérapeutique anti-cancéreuse. Mots-Clefs : Lymphocytes T γδ, Phosphoantigène, Anticorps monoclonaux, Membrane, Cytotoxicité, ADCC, Vidéo-microscopie, Cancer, Thérapie. Discipline : Immunophysiopathologie INSERM U563, CPTP, CHU Purpan – BP 3028, 31024 TOULOUSE CEDEX 3 8 ABREVIATIONS ET ANGLICISMES ABP, aminobiphosphonate ; ADCA, Antibody dependant cell Attachment ; ADCC, Antibody dependant cell cytotoxicity ; Ac, anticorps ; Ag, antigen ; AICD , activation-induced cell death ; AML, Acute Myeloid Lymphoma ; ApoA1, apolipoprotein A1 ; ATPS, ATP synthase ; BCR, B cell receptor ; BrHPP, bromohydrine pyrophosphate ; CDC, cytotoxicité dépendante du complément ; CDR(1-3), complementary determine region (1-3) ; CMH-I / II, complexe majeur d’histocompatibilité de classe I / II ; CPA, cellules présentatrices d’antigène ; CTL, lymphocytes T cytotoxiques ; DC, dendritic cell ; DMAPP, dimethylallyl pyrophosphate ; DOXP, deoxy-d-xylulose-5-phosphate ; Fc, Fragment constant ; FcR, Récepteur au Fragment constant ; HDMAPP, 4-hydroxy-3-dimethylallyl pyrophosphate ; HMB-PP, (E)-4-hydroxy-3-methyl-but-2-enyl pyrophosphate HSP, heat shock protein ; IDC, Immature Dendritic Cell ; IFN, interferon ; Ig, Immunoglobuline ; IKDC, IFN-produced Killer Dendritic Cell ; IL, interleukine ; IPP, isopentenyl pyrophosphate ; 9 LF, lymphomes folliculaires ; LLC, leucémie lymphoïde chronique ; LMC, leucémie myéloïde chronique ; LPS, Lipopolysaccharide ; mAb, monoclonal antibody ; MICA /B, MHC class I related chain ; MVA, mevalonate ; NHL, non-Hodgkins lymphoma ; NK, natural killer ; PAg, phosphoantigène ; PAMP, pathogen-associated molecular pattern ; PBL, periferal blood lymphocyte ; pDC, plasmacytoïd Dendritic Cell ; PGE 2, Prostaglandine E 2; PRR, Pattern Recognition Receptor ; RTX, Rituximab ; TCR, T cell receptor ; TIL, Tumor infiltrating lymphocytes ; TGF, tumor growth factor ; TLR, Toll Like Receptor ; TNF, Tumor Necrosis Factor ; TRAIL, tumour-necrosis factor (TNF)-Related Apoptosis-Inducing Ligand ; ULBP(1-4), UL16 Binding Protein. 10 LISTES DES FIGURES Figure 1 : Obtention de clones CTL anti-tumoraux autologues dirigés contre MAGE Figure 2 : Activation des cellules T CD4+ Figure 3 : Les IKDC, un nouveau type de cellule immunitaire Figure 4 : Régulation de l’activation des cellules NK Figure 5 : Cellules NKT et immunothérapie Figure 6 : Dynamique de la réponse antitumorale « normale » Figure 7 : Structure des différents anticorps monoclonaux thérapeutiques Figure 8 : Structure du Rituximab Figure 9 : Modes d’action du Rituximab Figure 10 : Les stades de différentiation des lymphocytes T Figure 11 : Modèle d’intensité du signal Notch et de synergie entre les signaux Notch et TCR Figure 12 : Etapes développementales de génération des lymphocytes T γδ murins. Figure 13 : Les sous populations de lymphocytes T γδ humains Figure 14 : Les premiers phosphoantigènes identifiés Figure 15 : Structure générale des phosphoantigènes Figure 16 : Les différents phosphoantigènes et leur bioactivité pour les cellules T γδ Figure 17 : Structure générale des Alkylamines Figure 18 : Les aminobisphosphonates thérapeutiques et leurs bioactivités pour les Tγδ Figure 19 : Biosynthèse des phosphoantigènes Figure 20 : Pharmacophore des phosphoantigènes naturels et synthétiques Figure 21 : Modèle mécanistique de la trogocytose Figure 22 : Trogocytose associée au relargage de perforine dans la synapse lytique Figure 23 : Bilan de l’effet de la combinaison RTX-PAg Table 1 : Les Ag de tumeurs uniques Table 2 : Les Ag de tumeurs partagés spécifiques de tumeur Table 3 : Les Ag de tumeurs de différentiation Table 4 : Les Ag surexprimés dans les tumeurs Table 5 : Expression des granzymes et de la perforine par les sous-populations de PBMCs Table 6 : Les principaux récepteurs au fragment constant des immunoglobulines Table 7 : Les différents types de cellules NKT Table 8 : Anticorps monoclonaux et indications thérapeutiques anti-cancéreuses 11 INTRODUCTION I- INTRODUCTION GENERALE : L’IMMUNITE L’immunité est « la science de la défense contre le non-soi dans le respect de soi» (Jean Dausset, immunologiste français, prix Nobel en 1980 pour sa découverte en 1958 du complexe majeur d’histocompatibilité). Ainsi, le fonctionnement physiologique du système immunitaire repose sur différents concepts que sont : la discrimination soi/non-soi, la reconnaissance du soi altéré, la théorie du danger, et la mémoire immunitaire. Depuis les années 1950, la théorie qui domine en immunologie est celle de la reconnaissance du "soi" et du "non-soi" par le système immunitaire adaptatif. Cependant, ce modèle ne permet pas d'expliquer de manière satisfaisante les phénomènes de tolérance, de rejet de greffe, ni la nécessité de la présentation de l'antigène. Ainsi, en 1989, Charlie Janeway propose un modèle selon lequel l'immunité innée serait la véritable gardienne des clefs du déclenchement d'une réponse immunitaire. La décision de réagir ou non, face à un agent étranger reposerait sur la reconnaissance de motifs par des récepteurs putatifs qu'il nomme les PRR (pour l'anglais Pattern Recognition Receptor). Ce modèle est approfondi à partir de 1994 par Polly Matzinger, qui développe la théorie du danger 1. D'après elle, le déclenchement de la réponse immunitaire se ferait sur la base de motifs moléculaires associés aux organismes pathogènes (PAMP, de l'anglais pathogen-associated molecular pattern) par les PRR. La discrimination entre le soi et le non-soi reste fondamentale en immunologie. Les clones de cellules immunitaires qui sont capables de reconnaître les antigènes (Ag) du soi, et qui risqueraient de les attaquer, sont en fait éliminés rapidement (habituellement dans leur phase néonatale) au cours du développement des animaux. Cette délétion clonale, aboutit à l’apparition de la tolérance du système immunitaire envers les Ag du soi. En revanche, le système immunitaire reste capable d’identifier les cellules tumorales qui, bien qu’appartenant au soi, portent à leur surface des Ag caractéristiques de leur transformation (le « soi modifié »). 12 Un autre dogme de l’immunologie est la dichotomie du système immunitaire en deux pans de l’immunité : l’inné et l’adaptatif. D’une part, l’immunité innée qui est présente très tôt au cours de l’évolution des espèces, représente une première barrière de défense contre les agents pathogènes, et est immédiatement activée par la rencontre de l’agent infectieux. Elle fait intervenir de divers types de cellules hématopoïétiques (polynucléaires, macrophages, mastocytes, cellules dendritiques, lymphocytes Natural Killer) mais également épithéliales et stromales. La réponse immunitaire innée est rapide, sans mémoire et indépendante de l'antigène. D’autre part l’immunité spécifique développe une réponse plus lente (en quelques jours) et spécifique d’un antigène donné avec persistance d’une mémoire immunologique à l’Ag. Ce système est apparu avec les espèces animales plus évoluées. Il est constitué des lymphocytes T et B. Cette réponse est adaptative vis-à-vis d’une spécificité moléculaire : l’antigène, et consiste en la sélection progressive de clones de lymphocytes capables de le cibler. Cette réponse adaptative est lente, strictement dépendante des antigènes, et possède une mémoire immunologique. Cette notion de mémoire immunologique correspond à la capacité des cellules immunocompétentes à répondre de façon accélérée, particulièrement intense, à une nouvelle stimulation par un Ag déjà rencontré. La mémoire immunitaire repose sur (i) un nombre de lymphocytes spécifiques plus important après l’expansion du premier clone dans la réponse primaire, (ii) une meilleure adaptation des récepteurs à l’Ag, (iii) la survie prolongée de ces lymphocytes, et enfin (iv) l’entretien de cette mémoire par une exposition antigénique persistante ou répétée. A la frontière entre immunité innée et adaptative cependant, certains lymphocytes tels les lymphocytes NKT et Tγδ, sont munis de récepteurs spécifiques à l’antigène quoique sans avérer de capacité adaptative post-natale. Cette dichotomie immunité innée versus immunité adaptative, ne correspond pas totalement à la réalité. En effet, les récepteurs caractéristiques de l’immunité innée et de l’immunité acquise s’organisent probablement en un réseau bien plus intriqué qu’on ne l’aurait initialement pensé. À l’évidence, il s’agit là de cibles particulièrement intéressantes pour le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques. 13 II- L’IMMUNITE ANTI TUMORALE Une tumeur ou néoplasie est actuellement définie comme une prolifération cellulaire excessive, ne répondant plus aux mécanismes de régulation normaux, aboutissant à une néoformation tissulaire, ressemblant plus ou moins à un tissu normal, mais ayant tendance à persister et à s’accroître sans contrôle. Une tumeur échappe aux mécanismes normaux de régulation car il s'agit d'un tissu dont la croissance est autonome. Cette autonomie n'est toutefois que relative et incomplète. Pour exemple, le stroma, et notamment la vascularisation des cancers, dépend de l’hôte. Cependant alors qu’il s’agit de cellules du soi, le système immunitaire est capable de les reconnaître et de diriger des réponses cytotoxiques contre ces dernières. Dans ce cas le système immunitaire reconnaît un « soi altéré » grâce à l’expression par les cellules tumorales d’Ag particulier ou de molécules membranaires induite par la transformation néoplasique. Ainsi le problème de l’immunité antitumorale ne se positionne pas totalement différemment de la définition de l’immunité anti-infectieuse, mais plutôt comme une version utile de l’auto-immunité. L’existence de réponses immunitaires dirigées contre les tumeurs ne fait aucun doute. De multiples observations, parfois très anciennes, l’attestent comme la découverte, au cours d’autopsies, de tumeurs cliniquement silencieuses ou encore l’observation confirmée par des données anatomopathologiques, de régressions spontanées de tumeurs. Par ailleurs, au cours de la vie il y a deux périodes où le système immunitaire serait moins efficace : la période néonatale et chez les sujets âgés, et c’est précisément durant ces deux périodes que l’apparition de cancer est la plus fréquente. De manière corrélée, les cancers sont plus fréquents chez les sujets immunodéprimés comme les patients atteints du SIDA ou les tumeurs associées à des virus chez des patients traités par immunosuppresseurs. De plus, une infiltration de cellules lymphoïdes (lymphocytes T et cellules NK) a été constatée dans certaines tumeurs ce qui est d’ailleurs considéré indicateur de pronostic plutôt favorable dans la majorité des cas, même si on connaît aussi des exemples du contraire 2. Mais c’est dans les années 90 que cette immunosurveillance est réellement mise en exergue. En effet, l’oncogénèse est favorisée par l’invalidation des gènes RAG-1, codant pour les protéines d’activation de la recombinaison V(D)J nécessaires à l’expression des récepteurs des cellules T (TCR) et B (BCR) 3, du 14 récepteur à l’interféron gamma (IFNγ), cytokine centrale de l’immunité tant adaptative qu’innée et de STAT-1, transducteur de l’effet de l’IFNγ, qui s’accompagnent d’une augmentation claire de l’incidence des cancers chez l’animal. Il est maintenant établi que deux conditions majeures sont nécessaires pour qu’une immunité anti-cancéreuse spécifique puisse se développer : d’une part, l’existence d’antigènes (Ag) restreints aux tumeurs et, d’autre part, la reconnaissance de ces Ag par les effecteurs de l’immunité. II-1/ Les Ag de tumeurs II-1-1. Mise en évidence L’approche génétique qui consiste à identifier les gènes qui codent pour un Ag reconnu par un clone de lymphocytes T anti-tumoraux à permis de surmonter chez l’Homme 4 et chez la souris 5 le problème de l’identification de ces Ag. Il faut rappeler alors les travaux expérimentaux de l’équipe de T Boon qui consistaient à cultiver in vitro des cellules issues d’une biopsie de tumeur primaire, en présence de lymphocytes périphériques du même sujet 4. Ces travaux ont permis la mise en évidence de la reconnaissance par le système immunitaire des tumeurs humaines. En effet, au cours de cette culture mixte, les lymphocytes reconnaissant des antigènes tumoraux, prolifèrent et se différencient en lymphocytes T cytotoxiques (CTL), qui ont pu être clonés. Les clones obtenus furent utilisés pour sélectionner des sous populations de cellules tumorales dont les génomes pouvaient alors être comparés. C’est ainsi que les gènes codant pour ces antigènes dits « de tumeur » ont été identifiés. Et c’est précisément dans ces conditions que les gènes MAGE (mélanome antigen) ont été identifiés (Figure 1) 6. 15 Figure 1 : Obtention de clones CTL anti-tumoraux autologues dirigés contre L’Ag de tumeur MAGE. II-1-2. Les Ag de tumeur chez l’Homme Chez l’Homme, les Ag de tumeur ont été classés en quatre grands groupes sur la base de leur modèle d’expression. Cette classification arbitraire présente l’intérêt d’être pratique. En effet le modèle d’expression des Ag est le facteur critique déterminant leur utilité potentielle pour l’immunothérapie des cancers. Une première distinction peut être faite entre les Ag uniques (Table 1) qui résultent de mutations ponctuelles des gènes exprimés ubiquitairement, et les Ag partagés qui sont présents sur plusieurs tumeurs indépendantes. Les Ag partagés peuvent être ensuite divisés en 3 catégories : les Ag spécifiques de tumeur (Table 2), les Ag de différentiation (Table 3) et les Ag surexprimés (Table 4). Cette liste n’est pas exhaustive, en effet un grand éventail de peptides additionnels a été décrit mais n’ont pas encore été inclus dans l’une ou l’autre de ces différentes catégories. En effet, des protéines cellulaires anormales (et antigéniques) peuvent également provenir de gènes viraux intégrés dans le génome de la cellule tumorale. Certains virus comme le virus d’Epstein Barr 7, de l’hépatite B 8 ou encore des papillomes 9, 10 jouent un rôle initiateur dans la cancérogenèse. II-1-2-a. Les antigènes uniques Les Ag uniques résultent de mutations ponctuelles des gènes exprimés ubiquitairement. La mutation affecte souvent la région codante du gène et est unique à la 16 tumeur d’un patient ou restreinte à une très petite quantité de patients. Certaines de ces mutations peuvent être impliquées dans la transformation tumorale. De tels Ag, lesquels sont strictement spécifiques de tumeurs, peuvent jouer un rôle important dans la réponse immune anti-tumorale des patients, mais la plupart d’entre eux ne peuvent pas être facilement utilisés comme cibles immunothérapeutiques parce qu’ils ne sont pas partagés par les tumeurs de différents patients. Table 1: Ag exclusivement tumoraux Gène / protéine Tumeur alpha-actinin-4 ARTC1 BCR-ABL B-RAF CASP-5 CASP-8 beta-catenin Cdc27 CDK4 CDKN2A COA-1 dek-can EFTUD2 Elongation factor 2 ETV6-AML1 FN1 GPNMB LDLR-fucosyltransferaseAS HLA-A2d HLA-A11d hsp70-2 KIAAO205 MART2 ME1 MUM-1 MUM-2 MUM-3 neo-PAP Myosin class I NFYC OGT OS-9 pml-RARalpha PRDX5 PTPRK K-ras N-ras RBAF600 SIRT2 SNRPD1 SYT-SSX1 or -SSX2 Triosephosphate Isomerase Carcinome du poumon mélanome Leucémie myéloïde chronique mélanome carcinome colorectal, gastrique carcinome des cellules squameuses mélanome mélanome mélanome mélanome colorectal carcinome Leucémie myéloïde mélanome Carcinome du poumon Leucémie lymphoblastique aigue mélanome mélanome mélanome carcinome des cellules rénales mélanome Carcinome des cellules rénales Tumeur de la vessie mélanome Carcinoma du poumon mélanome mélanome mélanome mélanome mélanome carcinome du poumon colorectal carcinome mélanome Leucémie promyélocytaire mélanome mélanome Adénocarcinome pancréatique mélanome mélanome mélanome mélanome sarcome mélanome 17 II-1-2-b. Les antigènes partagés Les Ag partagés sont présents sur plusieurs tumeurs indépendantes. Ils peuvent être ensuite divisés en trois groupes. • Les antigènes spécifiques de tumeur Ils sont habituellement le produit d’un gène normalement présent dans le génome, mais qui ne s’exprime pas dans les cellules normales adultes. C’est le cas de la famille des gènes MAGE (mélanome antigen), BAGE (bladder antigen) 11, GAGE (gastric antigen) 12, 13 , RAGE (renal antigen) ou encore de l’α−foetoprotéine. Aucune expression des gènes MAGE n’est détectable dans les tissus normaux, à l’exception des testicules et du placenta, mais 75 % des mélanomes expriment au moins un des quatre gènes MAGE. On peut citer également des Ag partagés par plusieurs types de tumeurs et résultant d’un défaut de glycosylation. Dans les tumeurs mammaires, de l’ovaire ou du pancréas, une glycosylation anormale de la mucine MUC1 engendre des déterminants antigéniques nouveaux 14. Dans 80 % des cellules tumorales mammaires, le gène MUC1 est surexprimé ou amplifié. La protéine Muc1 peut être clivée et son fragment soluble devient l’antigène circulant Ca 15.3. Cet Ag constitue un marqueur très utilisé pour le suivi du cancer du sein. Les seules cellules normales dans lesquelles une expression significative de tels gènes a été détectée sont les trophoblastes placentaires. Parce que ces cellules n’expriment pas les molécules de CMH de classe I, l’expression génique ne résulte pas dans l’expression de peptides antigéniques, et de tels Ag peuvent donc être considéré comme strictement spécifique de tumeurs. 18 Table 2 : Les Ag partagés spécifiques de tumeur Gène / protéine BAGE-1 GAGE-1,2,3,4,5,6,7,8 GnTVf HERV-K-MEL KK-LC-1 KM-HN-1 LAGE-1 MAGE-A1,A2,A3,A4,A6,A9,A10,A12,C2, mucin NA-88 NY-ESO-1 / LAGE-2 SAGE Sp17 SSX-2 SSX-4 TRAG-3 TRP2-INT2 • Les Ag de différentiation Un second groupe d’Ag de tumeur partagés sont aussi exprimés dans le tissu normal. Ces Ag peuvent être les produits de gènes de différenciation exprimés de façon limitée par les tissus sains, mais surexprimés ou amplifiés dans les tissus cancéreux correspondants. Le paradigme est la tyrosinase, laquelle est exprimée dans les mélanocytes normaux et dans la plupart des mélanomes. Les Ag de ce groupe ne sont pas spécifiques de tumeurs, et leur utilisation comme cible pour l’immunothérapie des cancers peut résulter dans l’auto-immunité autour des tissus normaux correspondant. Dans le cas des mélanocytes, le risque d’induire des effets secondaires sévères, apparaît minime, et pourrait être limité à l’apparition de vitiligo. Des effets secondaires d’auto-immunité plus sérieux concernent l’Ag carcinoembryonique (ACE), une protéine oncofoetale exprimée dans l’épithélium du colon sain et dans la plupart des carcinomes de l’intestin. Des CTL dirigés contre un peptide de l’ACE ont été trouvés chez des patients immunisés avec un poxvirus recombinant contenant le gène de l’ACE 15. Il s’agit par exemple de protéines spécifiques des mélanocytes comme la tyrosinase A/MART1 18, gp75 19, 20. 19 16 , la gp100 17 , Melan- Table 3 : Ag de différentiation • Gène / protéine Tumeur ACE gp100 / Pmel17 Kallikrein 4 mammaglobin-A Melan-A / MART-1 NY-BR-1 OA1 PSA RAB38 / NY-MEL-1 TRP-1 / gp75 TRP-2 tyrosinase carcinome de l’intestin mélanome carcinome de la prostate cancer du sein mélanome cancer du sein mélanome carcinome de la prostate mélanome mélanome mélanome mélanome Ag normaux surexprimés par les cellules tumorales Il est beaucoup plus difficile de faire prédictions concernant la sécurité du ciblage des Ag partagés du troisième groupe, lesquels sont exprimés dans une large variété de tissus normaux et surexprimés dans les tumeurs. Parce que une faible quantité de peptide est requise pour la reconnaissance par les CTL, un faible niveau d’expression dans les tissus normaux peut signifier qu’il n’y a pas eu de dommages liés à la mise en place d’une réponse autoimmune. Cependant, ce seuil est difficile à définir. L’équipe de Boone T a également mis en évidence l’existence d’un seuil d’expression du gène en dessous duquel il n’y a pas assez de protéines et donc de peptides antigéniques présentés pour permettre une reconnaissance par un CTL 21. C’est la raison pour laquelle les CTL anti-tumoraux reconnaissent parfois des Ag codés par des gènes qui sont exprimés dans beaucoup de tissus, mais qui sont plus fortement exprimés dans des tumeurs. Par exemple, une seule copie du proto-oncogène HER-2/neu est présente dans les cellules normales, mais le gène est amplifié dans certaines cellules tumorales 22. La protéine HER-2/neu, à peine détectable en immuno-histochimie dans les tissus adultes, est surexprimée dans environ 30 % des cancers du sein et de l’ovaire 23 . Il en va de même pour le gène suppresseur p53 24. C’est le cas également des gènes RU2 dans les cellules rénales, à ceci près que certains transcrits de RU2 (RU2A) ne sont exprimés que dans les cellules tumorales où ils sont antigéniques 25. 20 Table 4 : Ag surexprimés par les tumeurs Gène Expression dans les tissus Normaux adipophilin AIM-2 BING-4 CPSF cyclin D1 Ep-CAM EphA3 FGF5 G250 / MN / CAIX HER-2 / neu IL13Ralpha2 Intestinal carboxyl esterase alpha-foetoprotein M-CSF mdm-2 MMP-2 MUC1 p53 PBF PSMA RAGE-1 RNF43 RU2AS secernin 1 SOX10 STEAP1 survivin Telomerase WT1 adipocytes, macrophages Ubiquitaire (faible niveau) Ubiquitaire (faible niveau) Ubiquitaire (faible niveau) Ubiquitaire (faible niveau) Cellules épithéliales plusieurs Cerveau, reins Estomac, foie, pancréas Ubiquitaire (faible niveau) Foie, intestin, reins foie Foie, reins ubiquitaire (cerveau, muscles, poumons)) ubiquitaire Epithélia glandulaires Ubiquitaire (faible niveau) Ovaires, pancréas, rate, foie prostate, foie rétine Testicules, reins, bladder ubiquitaire Ubiquitaire (faible niveau) prostate Ubiquitaire testicules, thymus, moelle osseuse noeuds lymphatiques Testicules, ovaires, moelle osseuse, rate II-2/ Les effecteurs de l’immunité anti-tumorale L'immunité cellulaire anti-tumorale fait intervenir différents partenaires que sont les cellules hématopoïétiques et les médiateurs solubles qu’elles produisent. D'abord se sont les lymphocytes T cytotoxiques (CTLαβ, γδ, cellules NK) qui reconnaissent des Ag spécifiques des tumeurs directement (cas des cellules NK) ou dans un contexte CMH restreint (cas des CTLαβ). Cette dernière possibilité implique une présentation de l’Ag tumoral par des cellules présentatrice d’Ag (CPA) telles que les macrophages, les cellules dendritiques ou les cellules B, des virus inducteurs ou des Ag normaux hyper ou anormalement exprimés par les cellules tumorales. Ensuite, sous l'influence de lymphokines produites spécifiquement par les lymphocytes T (αβ et γδ), les cellules NKT, et NK ou les macrophages vont aider à détruire 21 les cellules néoplasiques. Ainsi, les interférons (notamment l'IFNγ synthétisé par les lymphocytes T) et l'interleukine 2 (IL2) augmentent la lyse des cellules cibles cancéreuses sensibles et font apparaître une cytotoxicité pour d'autres cellules cancéreuses normalement résistantes. De plus, les cellules NK et les lymphocytes T γδ, lorsqu'ils rencontrent leurs cellules cibles, produisent de l'IFNγ et de l'IL2 (dont la production par les cellules T γδ est plus faible que celle des cellules NK). Les fonctions de cytotoxicité (mort cellulaire) et de cytostase (arrêt du cycle cellulaire) des macrophages pour les cellules tumorales sont également accrues après activation des macrophages sous l'influence de l'IFNγ. II-2-1. Les cytokines Les cytokines sont de petites protéines qui participent à l’activation et à la désactivation du système immunitaire en permettant la communication intercellulaire. Elles agissent seules ou plus souvent de manière coordonnée et interviennent dans la mise en place et le fonctionnement de mécanismes qui luttent contre les agents infectieux, l’allergie, la greffe, l’auto-immunité ou encore contre la prolifération des cellules cancéreuses. Les cytokines sont les outils et les cibles privilégiées de l’immuno-intervention antitumorale chez l’Homme puisque c’est par leur intermédiaire que les effecteurs de cette immunité agissent en grande partie. L’IL2, L’IFNγ, L’IL12, l’IL15 et l’IL18 sont parmi les principales cytokines qui stimulent le développement de la réponse immune lymphocytaire T, et parallèlement, l’IL4, l’IL13, l’IL10 et l’IL6 participent à la réponse humorale médiée par les lymphocytes B. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs un fort potentiel anti-tumoral telles que l’IL2, l’IL12, l’IFNγ et le facteur de nécrose tumoral (TNF pour tumor necrosis factor). L’IL2 est une des cytokines les plus anciennement identifiées pour son activité comme facteur de prolifération des lymphocytes. Produite exclusivement par les lymphocytes T, elle a une action principalement lymphocytaire puisque ce sont les lymphocytes T B et NK qui en possèdent le récepteur. Ce récepteur extrêmement peu représenté sur les lymphocytes au repos est surexprimé après leur activation. L’IFNγ est sécrété par les lymphocytes T CD4, T cytotoxiques, les cellules NK et les monocytes/macrophages (notamment après activation par l’IL2, l’IL12 et/ou l’IL18). L’IFNγ 22 induit l’expression des molécules d’HLA, est un puissant activateur des macrophages, stimule la cytotoxicité anti-tumorale des cellules NK et des macrophages en stimulant la production par ces derniers de radicaux libres oxygénés et du monoxyde d’azote. L’IFNγ stimule également la production d’immunoglobuline G (IgG) par les lymphocytes B et inhibe la prolifération des lymphocytes producteurs d’IL4. L’IL12, produite par les monocytes/macrophages activés, possède une activité synergique avec l’IL2 pour induire la sécrétion d’IFNγ par les cellules NK. L’IL12 favorise le développement d’un certain type de lymphocytes T CD4 que sont les Th1 qui produisent les cytokines favorisant le développement les lymphocytes cytotoxiques. L’administration de l’IL12 à des souris porteuses de tumeurs peut prolonger leur survie en inhibant de manière significative la progression tumorale. De plus, l’IL12 possède une activité anti-angiogénique qui fait de cette cytokine un agent anti-tumoral potentiel avec un effet direct sur la vascularisation tumorale 26. Le TNF a un large spectre d’activités biologiques mais suscite un intérêt particulier pour ses propriétés immuno-régulatrices et son action cytotoxique directe dirigée contre certaines tumeurs humaines 27. II-2-2. Les effecteurs de l’immunité adaptative L’immunité anti-tumorale adaptative est dépendante des lymphocytes T αβ CD8+, mais également les CD4+, qui ont une activité cytotoxique sur la tumeur. En effet des LT CD8+ ne permet pas à elle seule d’éliminer la tumeur. Il existe d’autres mécanismes de défense. Il faut en effet tenir compte du rôle des lymphocytes T CD4+ : ils « aident » les LT CD8+ grâce à la production d’IFNγ et de TNF (pour Tumor Necrosis Factor) qui augmente l’expression des molécules HLA de classe I, molécules qui permettent la présentation de peptides tumoraux spécifiques aux LT CD8+. II-2-2-a. Les différents stades de la maturation fonctionnelle des lymphocytes T C’est au cours de leur développement intra thymique que les lymphocytes acquièrent la capacité de reconnaître une grande variété d’Ag associés aux molécules d’histocompatibilité du Soi. Cette propriété est d’une part liée à l’acquisition de récepteurs de reconnaissance de l’antigène, les récepteurs T, dont la biosynthèse s’opère à un stade précoce 23 du développement intra thymique. Elle est d’autre part la conséquence de processus sélectifs intra thymiques, qui favoriseront l’émergence de lymphocytes capables de reconnaître les produits d’histocompatibilité du Soi tout en prévenant la production de thymocytes autoréactifs. Les lymphocytes T αβ sont issus des cellules souches hématopoïétiques qui colonisent le thymus. La phase précoce du développement est indépendante des molécules du CMH. Les réarrangements sont en premier lieu déclenchés au niveau du locus β. L’expression du préTCR constitué d’une chaîne β et de la chaîne pTα permet la réception d’un signal antiapoptotique et la progression des cellules au stade de développement suivant (la sélection β). La transition au stade CD4+CD8+ (double positif) s’accompagne de réarrangements V-J au niveau du locus α. En cas de réarrangement productif, un TCR αβ se substitue au pré-TCR. Dès lors, le développement des thymocytes est subordonné aux interactions du TCR avec les complexes peptides-CMH exprimés à la surface des cellules stromales thymiques. L’intégration des signaux délivrés lors de l’interaction thymocytes/ cellules stromales conduit à la sélection positive (cette phase est dépendante des cellules épithéliales corticales) et éventuellement, à la délétion des thymocytes (ou sélection négative) qui assure l’établissement de la tolérance aux Ag du soi exprimés par cellules d’origine hématopoïétique. Les thymocytes sélectionnés positivement achèvent leur maturation au sein de la médulla. Ces thymocytes deviennent alors des CD4+ CD8- ou CD4- CD8+ et gagnent les organes lymphoïdes périphériques au sein desquels ils constituent respectivement les précurseurs des lymphocytes cytotoxiques (CD8+) et auxiliaires (CD4+). II-2-2-b. Les cellules T « helper » (CD4+) Ces cellules sont des intermédiaires de la réponse immunitaire et prolifèrent pour activer quantité d’autres types cellulaires qui agiront de manière plus directe sur la réponse. En effet, les cellules CD4+ régulent ou « aident » à la réalisation d'autres fonctions lymphocytaires. Elles se différencient en cellules Th2 productrices d’IL4, IL5, IL6, IL9, IL10 et IL13 impliquées dans l’activation de la réponse humorale et en cellules Th1 productrices d’IL2, d’IFNγ, de TNFα, de GM-CSF et de M-CSF. L’IL2 et l’IFNγ sont essentiellement impliquées dans la réponse cellulaire avec notamment l’activation des cellules cytotoxiques CD8+. 24 Après leur développement, les cellules T naïves quittent le thymus pour coloniser le reste de l’organisme. Comme toutes les cellules T, elles expriment le récepteur à l’Ag des cellules T (TCR) couplé au module de transduction CD3. Le TCR des cellules CD4+ a une affinité pour le CMH II exprimé à la surface de toutes les cellules présentatrices d’Ag (CPA). L’activation des cellules T CD4+ par les CPA se fait à travers une synapse immunologique. Le terme de « synapse immunologique » est apparu récemment 28, 29 . Il désigne la zone de contact entre une cellule du système immunitaire à vocation effectrice et une cellule présentant l’antigène. Il n’existe pas « une » synapse immunologique unique et canonique, mais « des » synapses immunologiques distinctes, compte tenu des caractéristiques moléculaires des différents acteurs cellulaires mis en jeu, et des différentes fonctions assurées : détecter la présence d’un antigène à la surface d’une APC, pour une cellule T naïve, pour être « activée » et proliférer ; détecter la présence d’un antigène à la surface d’une cible et la tuer, pour une cellule T CD8 activée ; délivrer des cytokines localement à une cellule B pour provoquer sa différenciation, dans le cas d’une cellule T CD4 activée, etc. La synapse immunologique la plus étudiée est celle formée par une cellule T et une APC 30-32. L’activation des cellules T CD4+ nécessite deux signaux (Figure 2) (1) Après endocytose et apprêtement de l’Ag, la CPA migre au site de l’infection dans les ganglions lymphatiques, où elle présente les peptides antigéniques liés au MHC de classe II, permettant l’activation sélective des cellules T CD4+ exprimant le TCR spécifique de ce peptide. Cette activation est « permise » grâce à la liaison TCR/CD3-CMHII/peptide stabilisée par le co-récepteur CD4 ainsi qu’à l’interaction de la protéine LFA-1 (cellule T) avec la protéine ICAM (CPA) qui sont les molécules primaires de l'adhérence. La cellule T CD4 établit alors un contact plus étroit permettant aux protéines kinases intracellulaires présentes sur le TCR, le CD3 et le CD4 de s'activer par phosphorylation. Les voies activées correspondent au signal de pro activation dans une cellule de Th. (2) Après avoir reçu ce premier signal, la cellule T naïve doit recevoir un deuxième signal d’activation pendant l'exposition initiale à l'Ag. Sans cela la cellule T devient anergique, état correspondant à la perte de la propriété à réagir spécifiquement à un Ag auquel elle est sensibilisée. Ce deuxième signal implique une interaction entre CD28 sur la cellule T CD4+ et les protéines CD80 (B7.1) ou CD86 (B7.2) sur la CPA CD80 et CD86 activent le récepteur CD28. Ces protéines sont également connues en tant que molécules de costimulation. Une fois que les deux signaux stimulateurs sont déclenchés dans la cellule T 25 helper, la cellule commence à proliférer, notamment grâce à sa propre libération d’IL2 (stimulation autocrine). Figure 2 : Activation des cellules T CD4 Les cellules T mémoires seront réactivées en utilisant les mêmes voies dépendantes du TCR, consécutivement à de nouvelles rencontres avec l'Ag. II-2-2-c. Les cellules T cytotoxiques (CD8+) Les cellules cytotoxiques ont la capacité de lyser les cellules consécutivement à la reconnaissance spécifique d’un Ag. Cette cytotoxicité nécessite un contact cellulaire entre le lymphocyte T et sa cible. Ce contact est initié par l’interaction du TCR avec le complexe peptide-CMH de classe I. Il est renforcé par la molécule CD8 et également par des molécules d’adhésion cellulaire. La lyse repose sur 3 grands mécanismes que sont : - Le plus rapide (quelques minutes) et efficace met en jeu des protéines secrétées par le CTL au point de contact entre le CTL et sa cible : il s’agit de la perforine et des granzymes (A, B, K et M) contenues dans des vésicules acides 33. La perforine va s’insérer dans la membrane de la cellule cible et y créer des pores. La formation de ces pores n’est pas suffisante pour entraîner la mort de la cellule cible mais permet l’entrée des granzymes dans la cellule. A ce jour, 5 granzymes humaines ont été identifiées (A, B, H, K et M). Les 26 granzymes sont des sérines protéases qui sont libérées par les granules cytoplasmiques présentes dans les CTL et les cellules NK (Table 5). Table 5 : Expression des granzymes A, B, K et M (Gzm) et de la perforine dans les PBMCs humains (d’après34) sous-populations lymphocytaires Gzm A/B Gzm K Gzm M perforine Cellules B Cellules T (CD3+) cellules Th (CD4+) cellules TC (CD8+) cellules Tγδ (γδ-TCR+) cellules NKT (CD56+) cellules NK (CD3–CD56+CD16+) cellules CD56bright – + –/+ ++ ++++ ++++ ++++ ++++ – + –/+ + ++ ++ –/+ +++ – + –/+ ++ ++++ ++++ ++++ +++ – + – + ++++ ++++ ++++ ++++ Les symboles représentent le pourcentage de cellules positives pour les différentes granzymes (Gzm) (–, <1% ; –/+, 1–10% ; +, 25–50% ; +++, 50–75% ; ++++, >75% ; *perforinbright). Les granzymes induisent l'apoptose des cellules cibles. Ces protéases clivent diverses protéines intracellulaires telles que les caspases (particulièrement la caspase-3), la protéine Bid et les protéines Smac/Diablo et Omi/HtrA2 entre autres. Les caspases activent des DNases qui dégradent l'ADN, et de ce fait induisent des cascades apoptotiques 35. La protéine Bid, recrute les protéines Bax et Bak qui modifient la perméabilité de la membrane des mitochondries, causant le relargage du cytochrome c (qui est l'une des pièces requises pour former la caspase-9) 36 , les protéines Smac/Diablo et Omi/HtrA2 suppriment des protéines inhibitrices d'apoptose 37. - Un second mécanisme met en jeu la protéine FasL membranaire 38 ou sécrétée par le CTL qui va se fixer sur un récepteur Fas situé sur la cible. La liaison de FasL à son récepteur va déclencher une mort par apoptose de la cellule cible. Ce mode de lyse est plus lent (plusieurs heures) et quantitativement souvent moins efficace que la lyse dépendante du couple perforine/granzyme. - Enfin le TNFα sécrété par le CTL va pouvoir se fixer sur le récepteur au TNF situé sur la cellule cible ce qui conduit aux même types de conséquences que l’interaction FasL/Fas. Dans ces deux derniers cas, la cellule cible meure par apoptose. 27 II-2-3. Les effecteurs de l’immunité innée II-2-3-a. Les cellules dendritiques (DC) En 1968 Paul Langerhans a observé le premier des cellules qui allaient être identifiées comme cellules dendritiques (DC) à l’intérieur de l’épithélium de la peau. Cinq ans plus tard Steinman et Cohn ont identifié un type cellulaire rare présentant des prolongements appelés dendrites, dans la rate de souris, et qui était impliqué dans l’induction de réponses immunes 39 . Ces DC sont les cellules présentatrices d’antigènes (CPA) les plus puissantes et jouent un rôle central dans l’initiation de la réponse immune 40. Dans les tissus périphériques, les DC sont présentes dans un état « immature » qui autorise une capture efficace des antigènes à travers la macro-pinocytose, la phagocytose et l’internalisation médiée par les récepteurs 41. Une fois que les DC ont capturé l’antigène dans les tissus périphériques, elles acquièrent la capacité à migrer vers les organes lymphoïdes secondaires drainant. C’est là qu’elles vont présenter les peptides aux cellules T, et compléter leur maturation après avoir reçu les signaux provenant des cellules T spécifiques de l’antigène présenté 42 . Elles se différencient en DC « matures » lesquelles se caractérisent par une activité phagocytaire faible et un potentiel de présentation antigénique élevé 43 . Alors que d’autres CPA professionnelles (tels que les macrophages) ou non professionnelles (telles que les cellules B) peuvent seulement stimuler des cellules T activées ou mémoire, les DC ont la capacité unique de stimuler les lymphocytes T quiescents et naïfs. En effet, la présence d’un large éventail de molécules de co-stimulation et d’adhésion (comme B7-1, B7-2, CD40, LFA3 ICAM1, ICAM3) sur la membrane des DC facilite les interactions cellulaires, optimise la présentation antigénique et fournit aux cellules T un second signal, lequel est essentiel dans la prévention de cellules T anergiques 43 . Les DC sont également importantes pour induire un état de tolérance immunitaire 44. Des sous-populations distinctes de DC régulent différentiellement les effecteurs immuns tels les lymphocytes T CD4+, T CD8+ ou les cellules T régulatrices. C’est la raison pour laquelle certains patients n’établissent pas de réponses immunes, et ne montrent pas de réponses cliniques. On peut avancer l’hypothèse de l’implication de la nature des DC utilisées. En effet la ou les sous populations de DC utilisées lors des protocoles de vaccination, pourraient ne pas être adaptées à la pathologie considérée. Ainsi les patients 28 considérés pourraient avoir un défaut dans la stimulation, par les cellules DC, des lymphocytes T CD4+, ce qui empêcherait une activation efficace des cellules T CD8+. Alternativement, la progression de la maladie pourrait être associée à l’expansion des cellules régulatrices telles que les cellules NKT ou les cellules Tr1. Chez la souris, il a récemment été avéré que la source principale d'IFNγ, composant essentiel de l’immunosurveillance antitumorale, n'est pas la cellule NK conventionnelle mais plutôt un sous-ensemble de DC B220+ Ly6C-/- 45,46. Ces DC sont atypiques dans le sens où elles expriment des molécules de surface de cellule NK (NK1.1)47. Lors du contact avec une variété de cellules tumorales qui sont mal reconnues par des cellules NK conventionnelles, les cellules dendritiques NK1.1+ B220+ sécrètent des niveaux élevés d'IFNγ et provoquent une lyse des cellules tumorales dépendante de TRAIL (TNF-related apoptosis-inducing ligand), cytokine appartenant à la famille du TNF. Le transfert adoptif de ces DC tueuses productrices d’IFNγ ou IKDC (IFNγ-producing Killer Dendritic Cells) dans des souris Rag2 (-/-) IL2rγ (-/-) prévient la croissance de la tumeur, ce qui n’est pas le cas avec le transfert de cellules NK conventionnelles. C’est ainsi qu’a été mise en évidence cette nouvelle sous-population de DC impliquée dans l’immuno-surveillance des tumeurs (Figure 3). 29 Figure 3 : les IKDC, un nouveau type de cellule immunitaire (d’après 48) Les interactions entre les DC et les NK se produisent à divers stades de la réponse immune dirigée contre les pathogènes ou les tumeurs (panel A). Les cellules NK peuvent tuer des cellules cibles après leur identification. Les cellules dendritiques répondent alors à la mort de ces cellules cibles en partie en reconnaissant les débris de cellules mortes grâce à des récepteurs reconnaissant des structures conservées (pattern-recognition receptors ou PRR), incluant les toll-like receptors (TLRs). Par la suite les cellules dendritiques activent la réponse immune adaptatrice incluant des cellules de CD4+. Il existe donc une voie alternative à l'immunité adaptative impliquant les IKDC capables de tuer la cellule infectée et d’activer les cellules T CD4+ (panel B). Les études réalisées par le groupe de L. Zitvogel montrent que l'imatinib mesylate active les IKDC dans un modèle de cancer de souris, qui pourrait expliquer l'effet thérapeutique du glivec dans certaines tumeurs stromales gastro-intestinales résistantes à son effet anti-prolifératif. CpG = motif d’ADN bactérien ; LPS = Lipopolysaccharide ; MHC II = Complexe Majeur d’Histocompatibilité de classe II Pour leurs propriétés originales, les DC représentent un outil immuno-thérapeutique permettant d’augmenter l’immunité contre les agents infectieux et l’efficacité des vaccinations anti-cancéreuses (mélanomes 49-53 , prostate 54, 55 , colon 56 , lymphomes B 57 ). Dans ces diverses stratégies, les DC sont chargées avec l’Ag tumoral sous différentes formes : peptide 50, 52, 56 de la tumeur , lysat de plusieurs peptides 51ou de la cellule tumorale 49, idiotype spécifique 57 ou ARN de l’Ag tumoral 55 . Enfin, les DC sont désormais utilisées comme vecteurs en immunothérapie anticancéreuse car elles représentent des adjuvants naturels 58. 30 II-2-3-b. Les cellules Natural killer (NK) La découverte des cellules NK remonte au début des années 1970 au cours d’une étude sur la répartition des lymphocytes du sang périphérique aussi bien de sujet sain que de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux disséminé, et de la tuberculose. Dans cette étude l’équipe du professeur Yvan Roitt a observé un type cellulaire ni T ni B, capable de tuer d’autres cellules. Ces cellules ont alors été appelées « cellules nulles » 59. Ce n’est qu’en 1975 que ce phénomène a été à nouveau observé par deux équipes indépendantes 60, 61 , au cours de recherches sur la capacité des lymphocytes T à lyser des cellules tumorales contre lesquelles elles avaient été préalablement immunisées. Durant ces expériences, les chercheurs ont observé ce qu’ils ont appelé la « réactivité naturelle » : certaines cellules pouvaient lyser des cellules tumorales sans sensibilisation préalable, et c’est Kiessling qui leur donna le nom de cellules « Natural Killer » (NK). Ces cellules NK sont des lymphocytes cytotoxiques qui constituent un composant majeur du système immunitaire inné. Ils jouent un rôle majeur dans le rejet des cellules tumorales et des cellules infectées par un virus et ont été appelés « Natural Killer » à cause du fait qu’ils n’ont besoin d’aucune activation préalable pour tuer des cellules qui sont « missingself ». Ce modèle de reconnaissance « d’absence du soi » ou « missing self » proposé en 1990 par Ljunggren et Karre permet de décrire la reconnaissance des cellules qui ont une absence ou un faible niveau d’expression des molécules qui caractérisent le « soi » : les molécules de de CMH I. Cette situation pourrait être due à une infection virale ou dans les tumeurs sous une forte pression de sélection des cellules T tueuses. Etant donné leur forte activité cytolytique et leur potentiel pour l’autoréactivité, l’activité des cellules NK est étroitement régulée. Elles sont activées par des signaux de différentes natures : (i) les cytokines : les IFNα/β jouent un rôle crucial dans l’activation des cellules NK. Comme ces molécules sont des molécules de stress, relarguées par les cellules après infection virale, elles servent à signaler aux cellules NK la présence de pathogènes viraux. Il a été démontré que l’IL2 et l’IFNγ peuvent activer les cellules NK. Ainsi l’action des cellules NK est potentialisée par certaines cytokines comme le TNFα et IL-2 (libérée par les LT CD4+) et 31 l’IL-12 sécrétée par les macrophages. Cette action nécessite donc l'activation concomitante des LT CD4+ et des macrophages, mais le rôle des cellules NK est surtout potentialisé par l'IL-2. (ii) Les récepteurs au fragment constant des IgG (FcγR) : Il existe 3 classes de FcγR : FcγRI (CD64), FcgRII (CD32), and FcγRIII (CD16). Les FcγRIa, FcγRIIa, FcγRIIc, et FcγRIII sont des récepteurs activateurs due à la présence de motif ITAM. Le Cross-linking des FcγR activateurs avec des cellules recouvertes d’IgG ou de complexes immuns IgG induit la phosphorylation des ITAM par les tyrosines kinases Src. Les évènements de signalisation en aval aboutissent à différentes réponses cellulaires telles que la phagocytose, l’exocytose de granules, l’ADCC ou la synthèse de cytokine. Le seul récepteur inhibiteur, FcγRIIb, contient un motif ITIM (pour immunoreceptor tyrosine-based inhibitory motif) dans leurs domaines cytoplasmiques. Les cellules NK, ainsi que les macrophages et plusieurs autres types cellulaires, expriment des FcR (Table 6). La plupart des FcγR, incluant le FcγRIIb, sont exprimés par les macrophages. Donc, les complexes immuns peuvent engager à la fois les FcγR activateurs et inhibiteurs sur la même cellule. Cependant, les NK expriment uniquement les récepteurs activateurs, FcγRIII et FcγRIIc. L’interaction du fragment constant d’une IgG avec le CD16 active les cellules NK qui vont diriger leur activité cytolytique vers la cellule contre laquelle une réponse humorale a été mobilisée, et à la lyser au travers d’une réaction d’ADCC (Antibody Dependant Cellular Cytotoxicity). 32 Table 6 : Récepteurs des fragments constants des Ig Ligand dénomination fonction Expression cellulaire IgG FcγRI (CD64) Activateur Macrophages Neutrophiles DC Eosinophiles FcγRII-A (CD32) Activateur Macrophages Neutrophiles Eosinophiles Plaquettes Cellules de Langerhans DC FcγRII-B1 (CD32) Inhibiteur Lymphocyte B Mastocytes DC FcγRII-B2 (CD32) Inhibiteur Macrophages Neutrophiles Eosinophiles FcγRII-C (CD32) activateur FcγRIII (CD16) Activateur Cellule NK Macrophages Lymphocytes T DC IgA FcαRI (CD89) Macrophages Neutrophiles Eosinophiles Lymphocytes T Lymphocytes B IgE FcεRI Eosinophiles Mastocytes Basophiles DC FcεRII (CD23) Macrophages Eosinophiles Mastocytes Basophiles DC Lymphocytes T Lymphocytes B (iii) Les récepteurs activateurs et inhibiteurs : en plus du récepteur Fc, les cellules NK expriment une variété de récepteurs qui servent soit à activer ou à inhiber leur activité cytolytique. Ces récepteurs lient divers ligands sur les cellules cibles et ont un rôle important dans la régulation de la réponse des cellules NK. En effet, dans le but de défendre l’organisme 33 contre les virus et autres pathogènes, les NK requièrent des récepteurs capables de déterminer si une cellule est infectée ou non (Figure 4). Ces récepteurs ne sont pas tous propres aux cellules NK et peuvent être présents dans d’autres sous-populations de cellules T. Les récepteurs de la superfamille des immunoglobulines : KIR Initialement ce terme signifiait « Killer inhibitory receptor » mais la découverte progressive, de molécules homologues et aux fonctions activatrices a conduit à conserver l'acronyme KIR pour désigner « un killer immunoglobulin-like receptor ». Parmi les 12 gènes KIR fonctionnels identifiés chez l'homme, le nombre de ceux-ci présents sur chaque haplotype (entre 7 et 10 gènes) est variable. Comme ces gènes sont exprimés indépendamment du CMH, un individu possède des KIR correspondants à ses propres allèles de CMH-I mais également à des spécificités allogéniques qui ne lui sont d'aucun usage physiologique. En effet, si chaque clone NK peut potentiellement exprimer plusieurs récepteurs inhibiteurs, en règle générale il n'en possède qu'un seul. Cette distribution clonale des KIR est importante puisqu'elle permet à un clone NK donné de percevoir l'absence isolée d'un allèle HLA. Comme d'autres protéines à fonctions inhibitrices (CTLA-4, CD22, FcγRIIB), les KIR inhibiteurs possèdent deux séquences ITIM intracellulaires. Les récepteurs KIR activateurs ne possèdent pas de séquences ITIM mais au contraire, des séquences ITAM. Les séquences ITAM transmettent un signal activateur. Les récepteurs de type lectine, CD94-NKG2 La famille de molécules de type C lectines NKG2 associées à CD94 constituent des récepteurs présents sur la grande majorité des lymphocytes NK ainsi que des lymphocytes T γδ et certains lymphocytes T αβ CD8 mémoires. Fonctionnellement, 2 complexes interviennent, NKG2A-CD94 inhibiteur et NKG2C-CD94 activateur. La sollicitation du récepteur NKG2A permet, via la partie intra-cytoplasmique de la molécule qui contient 2 ITIM, de transmettre un signal inhibiteur de la lyse. Le principal ligand de cet hétérodimère est la molécule HLA-E (vue avec le CMH). Présentant des peptides issus de la séquence leader des molécules HLA-A, B, C, G, la molécule HLA-E n'aura un déficit d'expression qu'en cas de défaillance globale de synthèse de molécules HLA de classe I. Le récepteur homologue, NKG2C, ne possède pas de séquences ITIM, s'associe à KARAP/DAP12 porteur d'un ITAM et se comporte comme un activateur après interaction avec HLA-E via l'activation de tyrosines kinases comme Syk. Récepteurs activateurs dénommés NCR L’acronyme NCR signifie « Natural Cytotoxicity Receptors ». Ces récepteurs sont : NKp30, NKp44, NKp46 et NKp80 ; ils appartiennent à la super-famille des Ig et sont très spécifiques 34 des lymphocytes NK62. Les ligands des NCR ne sont pas des produits du CMH, et leur identification reste à faire. NKG2D En 1999 le produit du gène NKG2D a été caractérisé comme associé en cluster sur le chromosome 12 mais sans homologie de séquence avec NKG2A, C, E, F. NKG2D est un homodimère dépourvu de séquence ITIM et non associé à CD94. Il est exprimé par la plupart des lymphocytes NK mais aussi des lymphocytes T γδ et T CD8. Il constitue un récepteur pour des protéines de stress, MICA et MICB, (MHC class I chain-related A/B) produits HLAlike dont les gènes très peu polymorphes, sont codés dans le CMH. Le stress, une infection virale, une transformation maligne, augmentent fortement leur expression 63-67 . Il existe d'autres protéines humaines reconnues par NKG2D. Il s’agit des ULBP-1, 2, 3 et 4 (UL16 Binding Protein, structure de type HLA-I-like également) 65, 68-70 qui sont induites par l’infection virale (CMV notamment) dans de nombreux types cellulaires. Figure 4 : Régulation de l’activation des cellules NK. Ainsi grâce à leur récepteur KIR les cellules NK sont capables de faire la distinction entre des cellules normales et d'autres cellules qui vont devenir leur cible. Lorsque les CMH de classe I est identifié par les récepteurs KIR, l'action de ces cellules tueuses est inhibée. En revanche, les cellules étrangères, caractérisées par une densité CMH très faible et surtout 35 différente de celle des cellules du soi, ne sont pas reconnues par ces récepteurs. Et en l'absence de message inhibiteur, le mécanisme de destruction est déclenché. Néanmoins, l’équipe d'Éric Vivier a montré que ce les récepteurs des cellules NK ne reconnaissent pas les molécules du CMH de classe 1 spontanément 71 : Les cellules NK semblent ne pas tuer leurs cellules cibles aussi « naturellement » qu'on le pensait. Il s'agirait en fait d'un « apprentissage» au cours de leur maturation. En effet dans cette étude les auteurs montrent qu’il existe dans le sang périphérique des cellules NK négatives en termes d’expression des KIR inhibiteurs. Ces cellules présentent un phénotype de cellule NK mature mais sont hyporépondeuses à différents stimuli, même à des cellules cibles CMH de classe Idéficientes. Au contraire les cellules NK exprimant un seul KIR inhibiteur spécifique pour le CMH de classe I du soi, sont fonctionnellement compétentes lorsqu’elles sont exposées aux même stimuli. Ces résultats montrent l’implication des interactions KIR-CMH de classe I dans la calibration des capacités effectrices des cellules NK. Ainsi, les mêmes auteurs ont mis en évidence, dans le fonctionnement de ce type de lymphocytes, un mécanisme qui ouvre des perspectives thérapeutiques intéressantes, notamment dans les greffes. En effet, l'éducation des cellules NK par le biais des récepteurs KIR permet d'envisager de contrôler l'activité de ces cellules et ouvre ainsi la voie à des applications thérapeutiques importantes. Par exemple lors des transplantations hématopoïétiques, l'éducation des cellules NK pourrait permettre de diriger les cellules NK de manière efficace contre les cellules que l'on veut et de laisser en vie celles que l'on veut garder. II-2-3-c. Les lymphocytes NKT Les lymphocytes NKT forment un groupe hétérogène de lymphocytes T. La plupart de ces cellules reconnaissent la molécule non polymorphique CD1d, une molécule présentatrice des antigènes lipidiques et glycolipidiques, analogue aux protéines du CMH de classe I. Les NKT constituent 0,2% environ des lymphocytes T du sang périphérique. Le terme NKT fut utilisé en premier lieu pour qualifier une sous-population particulière de lymphocytes T murins exprimant le marqueur NK 1.1 (CD161, auparavant considéré comme caractéristique unique des cellules NK). Il est maintenant admis que l’acronyme NKT fait référence aux lymphocytes T humains et murins CD1d-restreints, co-exprimant un TCR semi-invariant et des marqueurs NK. Ils se différentient des cellules T αβ par leur TCR peu diversifié et une 36 spécificité vis-à-vis d’Ag lipidiques et glycolipides CD1d-dépendants. Il a été proposé une classification des NKT en trois groupes (Table 7). Table 7 : Les différents types de cellules NKT Autres noms Restriction Réactivité α-GalCer TCR répertoire NKT de type 1 NKT classiques NKT invariant (iNKT) Vα14i NKT (souris) Vα24i NKT (humain) CD1d + Vα14-Jα18:Vβ8.2,7,2 (souris) Vα24-Jα18:Vβ11 (humain) NKT de type 2 NKT non-classiques NKT-Like Cellules T NK1.1+ Cellules T CD3+CD56+ CD1d Divers CMH, autres ? Divers La sous-population de NKT restreints au CD1d la mieux connue exprime une chaîne invariante du TCR alpha (NKT de type 1 ou iNKT). Ces cellules sont conservées des rongeurs aux humains et sont impliquées dans de nombreux processus immunologiques. Elles forment donc un lien entre le système immunitaire inné et le système immunitaire adaptatif en jouant un rôle clé dans la réponse innée et l’induction de la réponse adaptative 72. Contrairement aux lymphocytes T conventionnels, dont le TCR reconnaît un peptide présenté par une molécule de CMH, les NKT reconnaissent un glycolipide, dont le plus connu est l’αgalactosylceramide (α-GalCer) présenté par CD1d 73-75. Bien que l'effet anti-tumoral de l'IL-12 soit essentiellement médié par les cellules NK et les cellules T, les cellules Vα14 NKT se sont avérées une cible essentielle de l’IL-12, et leur cytotoxicité se fait par un mécanisme semblable à celui des cellules NK après activation par l’IL-12 76 . Une fois activées, les NKT sont capables de lyser les cibles tumorales tout comme les NK puisqu’elles expriment le co-récepteurs activateurs de lyse que sont NKG2D et CD244 et de sécréter des cytokines pro- (TNFα ou IFNγ) ou anti-inflammatoires (IL4 ou IL13) 77. Elles peuvent donc activer les effecteurs du système immunitaire adaptatif 78. Elles peuvent potentialiser ou inhiber l’immunité à médiation cellulaire dans les cas de surveillance tumorale 79. Les cellules NKT sont également capables d’activer les DC grâce à la sécrétion d’un cocktail de médiateurs solubles (Figure 5). Les DC produisent en retour de l’IL12 permettant de favoriser la réponse CTL et NK 80. Les cellules NKT permettent également la maturation et la différenciation des monocytes en DC 81. 37 Figure 5 : cellules NKT et immunothérapie II-2-2-d. Les lymphocytes T γδ Les cellules T γδ, comme les cellules NKT, représentent une population de cellules T ayant un TCR particulier, à la frontière entre immunité innée et immunité adaptative. La plupart des cellules T possèdent un TCR composé de deux glycoprotéines, les chaînes α et β. Cependant, les cellules γδ possèdent un TCR constitué d’une chaîne γ et d’une chaîne δ. Bien que moins abondants que les lymphocytes T αβ (ils représentent 5% du total des LT), ces lymphocytes non « conventionnels » n’en sont pas moins intéressants, de par leur potentiel anti-infectieux et anti-tumoral. On assiste, en effet, ces dernières années à un intérêt grandissant pour cette population cellulaire, notamment en immunothérapie. Cette population cellulaire et son intérêt en immunothérapie ayant fait l’objet de ma thèse, j’en détaillerai les caractéristiques dans le Chapitre III. 38 II-3/ Dynamique de la réponse anti-tumorale normale Dans ce paragraphe je m’attacherai à décrire dans leur globalité comment les différents acteurs de l’immunité antitumorale décrit plus haut, participent à l’immunosurveillance des tumeurs (Figure 6). Pour initier une réponse immunitaire spécifique, l’Ag doit être présenté par une molécule de classe II aux lymphocytes T CD4. Parmi les CPA : macrophages, lymphocytes B, cellules dendritiques ; les DC sont les plus performantes. La réponse immunitaire initiée par les DC dans le cadre d’une réponse antitumorale efficace est de type Th1 avec sécrétion d’IFNγ et d’IL-2 par les T CD4 auxiliaires et aboutit à la lyse de la cellule tumorale par les effecteurs T CD8 cytotoxiques. Cependant, suivant la qualité de la synapse immunologique (présentation antigénique, quantité de peptides, molécules de costimulation) et le contexte cytokinique, les DC peuvent également être tolérogènes, ce qui a pour effet de favoriser le maintien du processus cancéreux. Les DC internalisent les antigènes tumoraux provenant de lysats, de fragments ou de corps apoptotiques de cellules cancéreuses dans les tissus périphériques et peuvent les présenter à la fois dans un contexte CMH classe I entraînant l’activation des T CD8 cytotoxiques et dans un contexte classe II entraînant l’activation des T CD4 auxiliaires. Cette capacité à présenter les Ag tumoraux via les molécules de classe I et II, joue un rôle déterminant dans la réponse immunitaire antitumorale des cellules dendritiques. Ainsi, d’une part les lymphocytes T CD8+ cytotoxiques (CTLs) reconnaissent et tuent les cellules tumorales dans un conteste CMH-I restreint et grâce à la voie perforine/ granzyme. En parallèle, ils sécrètent des cytokines anti-angiogéniques tel que l’IFNγ (Figure 6a). D’autre part, les cellules T CD4+ activées reconnaissent des macrophages infiltrants les tumeurs de manière CMH-II restreint, et permettent la maturation de macrophages M1 producteurs d’IL10 en macrophages M2 producteurs d’IFNγ. Les lymphocytes T CD4+ helper 1 (Th1) activés peuvent aussi sécréter de l’IFNγ, lequel inhibe l’angiogénèse. Les lymphocytes CD4+ Th2 produisent de l’IL-4 et bloquent indirectement l’angiogénèse, à travers leur action sur les fibroblastes du stroma. (Figure 6b). De plus, les IKDC tuent les cellules tumorales via TRAIL et la voie perforine/granzyme. Les IKDC sont aussi une source d’IFNγ. elles peuvent aussi présenter des Ag tumoraux aux cellules T (Figure 6c). 39 Par ailleur la cellule cancéreuse peut être détectée et lysée de façon aspécifique par les cellules NK, NKT et Tγδ. Les cellules NK détectent et lysent les cellules tumorales, soit par la liaison de ses récepteurs inhibiteurs et activateurs sur leurs ligands, soit par la voie Fas/Fas-L ou encore par une cytotoxicité dépendante des anticorps. En effet, les cellules NK peuvent être activées via NKG2D par les DC qui présentent la translocation BCR–ABL dans le cas des leucémie myéloîdes chroniques. Dans le cas d’un inflamation chronique et en présence d’IL4 et d’IL13, les DC upregulent TREM2 (triggering receptor expressed on myeloid cells 2), lequel est requis pour l’activation des cellules NK (Figure 6d). Les cellules NKT reconaissent des glycolipides présentés par la molécule CD1d à la surface des APCs. Les cellules NKT activées sécrètent de l’IFNg et peuvent lyser les cellules tumorales via TRAIL ou la voie perfornie granzyme (Figure 6e). Les cellules tumorales ou les CPA présentent le complexe F1-ATPase–apolipoproteinA complex ou les phosphoantigènes to lymphocytes T γδ porteur du TCR Vγ9Vδ2. Ces lymphocytes T γδ produisent cytokines et tuent les cellules (Figure 6f). Enfin, les Ac spécifiques de tumeurs peuvent avoir un rôle antitumoral. En effet ces derniers ont des effets antiprolifératifs direct ou induisent une lyse dépendante du complément (CDC) ou des Ac par les cellules NK cells et macrophages exprimant les récepteurs pour les IgG (FcγRs) (Figure 6g). 40 Figure 6 : Dynamique de la réponse anti-tumorale normale (d’après zytvogel) II-4/ L’échappement tumoral Le fait que les cellules tumorales peuvent être spécifiquement reconnues et éliminées par des cellules effectrices du système immunitaire ne fait à présent aucun doute. En effet, des lymphocytes infiltrants les tumeurs ont pu être isolés et cultivés à partir de biopsie de tumeurs autologues. Il a pu ainsi être confirmé que ces lymphocytes étaient aptes à lyser les cellules 41 tumorales in vitro ainsi qu’à sécréter des cytokines inflammatoires en réponse à la présentation d’Ag spécifiques. Cependant les nombreux échecs, ont fait émerger le concept d’« immuno-édition ». Cette dernière notion implique qu’après une phase de reconnaissance et de stabilisation de la tumeur par les effecteurs immuns, pendant laquelle se produit une élimination des Ag dominants, des phénomènes d’échappements vont se produire, rendant la tumeur inaccessible au système immunitaire. En effet, bien que présents, les effecteurs sont souvent inefficaces in vivo puisque la tumeur continue souvent de se développer jusqu’au stade métastatique. Ainsi, malgré cette surveillance, les tumeurs échappent fréquemment à leur élimination par les effecteurs du système immunitaire. De multiples mécanismes peuvent être mis en jeu dans cet échappement au contrôle par le système immunitaire. Ces mécanismes se basent sur deux grands concepts à savoir : (i) la résistance des cellules malignes aux effecteurs immuns, consécutivement à la mise en place de stratégie d’évasion ou de contre-attaque et/ou (ii) l’inefficacité ou l’absence de réponse immune, les effecteurs immuns étant devenus tolérants vis-à-vis de la tumeur. II-4-1. Résistance des cellules malignes aux effecteurs immuns En réponse à la pression éradicatrice du système immunitaire ou même spontanément, les cellules tumorales peuvent se rendre invisibles ou insensibles aux attaques des effecteurs immuns et ceci grâce à la mise en place de différents mécanismes tels que : - L’inaccessibilité des cellules tumorales, D’une part, grâce à des mécanismes affectant leur migration et leur activation, le stroma cancéreux ne permettrait pas aux effecteurs immuns de pénétrer dans la tumeur et d’autre part, une tumeur peut constituer un environnement non permissif à la migration au sein du stroma (absence de gradient de chimiokines) et à l’adhérence des lymphocytes. Par exemple, une diminution de l’expression de la molécule d’adhésion LFA-3 (CD58) a pu être observée à la surface de plusieurs lignées de mélanome par comparaison aux cellules normales correspondantes et certains défauts d’induction de la sécrétion d’IL2 ont pu 42 être corrélés à un défaut d’expression de la molécule LFA-3 à la surface des cellules de mélanome 82. - La faible immunogénicité des cellules tumorales La faible immunogénicité des cellules tumorales participe au défaut d’induction ou de maintien de la réponse immunitaire. Cette altération de l’antigénicité des cellules tumorales a plusieurs causes : (i) leur faible densité membranaire en complexes peptide-CMH-I. Les cellules de mélanome, par exemple, peuvent ainsi se rendre résistante à la lyse par les LT CD8+ cytotoxiques consécutivement à la perte de l’expression de HLA-A2 à leur surface 83 . Certaines études ont d’ailleurs suggérées une corrélation directe entre un faible taux d’expression des molécules du CMH I dans cellules de mélanome et un mauvais pronostique ou une fréquence élevée de métastases 84. (ii) l’absence d’expression des molécules HLA de classe II. Cette absence peut entraîner un défaut de stimulation des LT CD4+ en absence de CPA infiltrant la tumeur. (iii) leur incapacité à délivrer les signaux de co-stimulation. En effet, les tumeurs solides expriment peu ou pas les molécules de la famille B7 (B7.1 = CD80 et B7.2 = CD86), et l’absence de second signal peut induire des phénomènes d’anergie des lymphocytes spécifiques qui ne répondent plus à l’Ag 85. D’ailleurs, la régression de diverses tumeurs a pu être observée consécutivement à la transfection des cellules tumorales avec les gènes codant pour les molécules B7 86. (iv) l’instabilité génétique des tumeurs. Cette instabilité entraîne une modulation de l’expression de l’Ag. On peut citer notamment l’exemple dans les mélanomes des Ag tels que la gp100, MART-1 ou la tyrosinase qui sont présents chez 100% des cellules tumorales au stade I, et qui ne sont plus exprimés que dans 75% des cas au stade IV. Une perte de l’expression d’un Ag reconnu par des CTL spécifiques a ainsi été observée dans différentes tumeurs murines et humaines 87. 43 - La résistance des cellules tumorales à la mort La résistance à l’apoptose naturelle est un phénomène inhérent au processus tumoral. Cette résistance s’établit à travers des mécanismes multiples et qui peuvent se cumuler. Parmi ces mécanismes on trouve : (i) la surexpression de molécules anti-apoptotiques telles que les molécules appartenant à la famille Bcl-2 88 , (ii) à la diminution/mutation de molécules pro- apoptotiques, (iii) la dérégulation de la voie Pi3K/Akt, (iv) l’expression de molécules telles que les serpines qui protègent contre la lyse perforine / granzymes 89. - Contre-attaque de la cellule tumorale L’expression constitutive de FasL a été observée dans les cellules de mélanome. Ces dernières peuvent inhiber activement les effecteurs cytotoxiques tels que les cellules NK et les CTL grâce à l’expression membranaire de FasL qui va se lier à Fas à la surface des effecteurs immuns Ainsi, dans les lésions métastatiques, cette expression entraîne l’apoptose des LT cytotoxiques exprimant Fas 90 . Par ailleurs, la sécrétion de Fas soluble 91, 92 ou de ligand de 93 NKG2D tel que MICA , constitue des leurres pour les effecteurs immuns. II-4-2. Inefficacité ou absence de l’induction de réponse immune efficace - L’activation de cellules effectrices spécifiques. La présentation des antigènes tumoraux, assimilés à des peptides du soi, est réalisée par des CPA inductrices de tolérance (DC tolérogènes). On observe alors une tolérance périphérique à l’encontre des cellules néoplasiques qui ne sont pas affectées par la présence de lymphocytes T devenus anergiques. Les données de différents laboratoires obtenus ces quelques dernières années indiquent qu’un défaut dans le système des DC est un des facteurs principaux responsables de l’échappement tumoral (pour revue voir 94). Cette tolérance peut également résulter de la présence des lymphocytes T CD4 immuno-régulateurs (CD4+ CD25+) qui ont été détectés parmi les TIL de tumeurs humaines et qui sont malheureusement activés par les DC 95 . Les lymphocytes T régulateurs peuvent exercer leur contrôle de façon directe sur les autres lymphocytes par la production notamment 44 d’IL10, mais agissent sur l’orientation de la maturation des DC vers un phénotype suppresseur. Bien que les cellules NKT participent indiscutablement à l’immunité anti-tumorale quand elles sont activées dans des conditions optimales, si elles sont activées dans des conditions de stimulation non optimales alors les cellules NKT semblent pouvoir exercer un effet répressif sur le déploiement d’effecteurs anti-tumoraux. L’équipe de Berzofsky a d’ailleurs mis au point un modèle qui décrit parfaitement cet aspect. Dans ce modèle, la tumeur est un fibrosarcome produit in vitro par transfection de myc et ras, ayant subi auparavant une transfection lui faisant exprimer la protéine gp160 du HIV. Lorsque de telles cellules tumorales sont injectées à des souris BALB/c par voie sous cutanée, une tumeur macroscopique se développe puis régresse pour disparaître vers le 20ème jour et réapparaître vers le 30ème jour pour se développer jusqu’à la mort de l’animal. Les auteurs ont montré que les cellules impliquées dans cet échappement tumoral sont les cellules NKT. En effet ces dernières, grâce à la production d’IL13 79 , inhibent le développement d’une réponse cytotoxique médiée par les CTL CD8. Or les lymphocytes T ne possèdent pas le récepteur à l’IL13. Les mêmes auteurs ont mis en évidence une population « bystander » constituée de cellules myéloïdes immatures (CD11c+ Gr1+) répondant à l’IL13 par la production de TGFβ, ce dernier inhibant la différenciation et l’activation des cellules CD8 96. Les cellules NKT ont également été impliquées dans l’immuno-suppression induite par les UV facilitant ainsi le développement de tumeurs cutanées induites par une exposition chronique aux UV 97. - La sécrétion locale de facteurs suppresseurs par la tumeur et son microenvironnement Cette sécrétion s’oppose à ce que les lymphocytes spécifiques puissent mettre en place des mécanismes de défense contre les cellules tumorales. Des cytokines inhibitrices des réponses immunitaires (NO, TGFβ, IL-10, IL6 ou PGE-2) peuvent être produites localement, par les cellules tumorales, notamment les carcinomes, tumoral 100, 101 98, 99 mais également par le stroma et peuvent d’ailleurs activer les cellules myéloïdes immatures immunosuppressives citées plus haut. 45 Ce microenvironnement immunosuppresseur peut alors favoriser la différenciation des lymphocytes T en Th2 sécréteurs de cytokines anti-inflammatoires ou encore en lymphocytes régulateurs (Th3) 102 , voire tout simplement inhibiteurs de fonctions effectrices des lymphocytes T cytotoxiques. - la modulation antigénique par l’anticorps Cette modulation peut se faire soit par endocytose et dégradation des Ag de surface consécutivement à la fixation d’Ac, soit suite au « shaving » du complexe Ag/Ac par les macrophages exemple, en clinique du complexe RTX-CD20. En effet, des investigations cliniques ont indiqué que l’injection d’anticorps monoclonaux à usage thérapeutique dirigés vers des cellules normales ou tumorales peut mener à la perte de l'épitope visé, un phénomène appelé modulation antigénique 29, 103-105. Récemment, il a été rapporté que le traitement des patients atteints de leucémies lymphoïdes chroniques par le RTX induit la perte substantielle de CD20 106 sur les cellules B trouvées dans la circulation après injection de RTX et ceci du à un « shaving » du complexe RTX-CD20 sur les cellules B par les monocytes ou les macrophages via leurs récepteurs au fragment constant des Ig. Une telle modulation antigénique peut sévèrement compromettre l'efficacité thérapeutique 107. - Altération de voies métaboliques fondamentales Métabolisme du tryptophane : ici on voit apparaître un nouveau mécanisme de tolérance périphérique où les DC jouent un rôle pivot pour acquérir un phénotype tolérogène via l’altération du métabolisme du tryptophane 108 . Ce phénotype peut être acquis consécutivement à l’activation par l’IFNγ, au contrôle par les lymphocytes T régulateurs 109 et à la sollicitation par l’IL10. En effet les DC peuvent être activés pour la production d’IDO. L’IDO est l’enzyme responsable du catabolisme du tryptophane en kinurénine et donc de l’appauvrissement du milieu en tryptophane. Cette production est stimulée par l’IFNγ et l’IL10 et par sollicitation de la liaison CTLA-4 (compétiteur négatif de CD28 ayant une avidité 20 fois supérieure à celle de CD28) à CD80/CD86 110 . L’appauvrissement en tryptophane conduit à l’activation d’un « bio senseur » général du stress, la kinase GCN2 (General Control Non depressible 2), consécutivement à sa liaison aux ARNt non chargés par 46 leurs amino-acides respectifs. Cette activation se traduit par une inhibition de l’initiation de la traduction protéique avec un arrêt de la prolifération et/ou l’induction de l’apoptose 111. Métabolisme de l’arginine : les cellules myéloïdes qui sont maintenues dans un état immature peuvent être suppressives par divers mécanismes (production de cytokines telles que GM-CSF, VEGF, TGFβ et IL3 ou d’autres facteurs solubles tels que ROS, PGE2). Cependant celui affectant le métabolisme de l’arginine paraît dominant 112 . La privation en arginine peut agir de la même façon que celle du tryptophane par l’activation des systèmes généraux de surveillance tels que GCN2, précédemment cité 113 . La carence en arginine peut également entraîner une inhibition de la réexpression de la chaîne ζ du complexe CD3 après activation des lymphocytes T 112. - Activation permanente de Stat3 par les tumeurs Les différents signaux émis par les tumeurs induisant et maintenant un état de tolérance, exerceraient leurs effets via la voie de transduction des cytokines Jak-STAT et plus spécifiquement en utilisant le couple Jak2-STAT3. De récentes études ont montré un rôle important de la voie Jak2/STAT3 dans la différenciation des DC dans des conditions physiologiques et dans des cas de cancers. Laouar 114 a montré que STAT3 est requis pour la différenciation des DC dépendante de Flt3. Au même moment, il a été démontré que l’hyper activation de la voie de signalisation Jak2/STAT3 est directement impliquée dans la différenciation anormale des DC dans le cancer 115, 116 . Les cellules myéloïdes maintiennent des niveaux élevés d’activité de Jak2 et STAT3 et sont incapables de se différencier en DC in vitro 116. Il a été montré en 1999 que l’inactivation de STAT3 dans les macrophages et les polynucléaires dans un modèle murin, induit une hypersensibilité des souris au LPS et le développement d’un choc septique sévère avec une hyperproduction de cytokines inflammatoires IL6, TNF, IL1 et IFNγ 117 . Par contre, l’activation inappropriée de STAT3 dans les cellules tumorales prévient leur sécrétion de cytokines inflammatoires. Ainsi en supprimant toute signalisation inflammatoire et en rendant les DC tolérogènes, les cellules tumorales peuvent exploiter tout leur potentiel migratoire sans risquer d’être détruites. 47 III- L’IMMUNO-THERAPIE DES CANCERS Il existe aujourd'hui un réel besoin de découvrir de nouvelles stratégies thérapeutiques contre le cancer. La survie à court/moyen terme a fait peu de progrès depuis quarante ans. Les effets secondaires des traitements standards (notamment la chimiothérapie) sur les tissus sains sont particulièrement importants, limitant ainsi les traitements prolongés. Par conséquent, des traitements mieux supportés susceptibles d'améliorer la survie et la qualité de vie à court terme sont nécessaires. Comparée à d'autres formes de traitement de cancer, telles que la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie, l'immunothérapie est relativement nouvelle. En effet, bien qu’il soit suspecté depuis longtemps que le système immunitaire a un effet sur certains cancers, c'est seulement dans les dernières décennies que l'immunothérapie a prouvé son utilité comme forme de traitement. Bien que les cellules tumorales stimulent le système immunitaire moins facilement que des pathogènes viraux ou bactériens, on sait depuis les expériences de William Coley en 1893, qu’il peut aussi être mobilisé contre des tumeurs bien établies. L'immunothérapie du cancer offre donc une stratégie alternative, certainement complémentaire, dont les effets secondaires seraient moindres. L’éradication des cellules néoplasiques sans affecter les cellules normales, et cela quelle que soit leur localisation, notamment dans les métastases, est le concept de base de l’immunothérapie des cancers. Les connaissances acquises récemment sur l’immunité antitumorale ont permis de cibler les différents points à corriger pour atteindre une réponse immunitaire efficace. Les stratégies thérapeutiques sont variées mais ont toutes pour objectif de lever l’anergie, c'est-à-dire une hypo-réactivité à l’Ag, des cellules potentiellement réactives en les stimulant dans des conditions optimisées. Il existe différents types d'immunothérapie anti-tumorale. ► Les immunothérapies passives emploient des composants de système immunitaire tels que des anticorps ou des effecteurs cytotoxiques de « suppléance ». ► Les immunothérapies actives permettent d’induire in vivo chez le malade la réponse immunitaire. 48 Parmi ces traitements, certains ont déjà fait leurs preuves. C’est le cas de l’injection de cytokines, comme par exemple l’IL-2 et l’IFN-α, qui est devenue le traitement de référence dans les cancers du rein métastatiques 118 ou dans les mélanomes 119 . D’autres sont en cours d’évaluation clinique. C’est le cas des thérapies cellulaires ainsi que des vaccinations contre le cancer, qui suscitent de réels espoirs. Les types d'immunothérapie incluent : ► Transfert adoptif de lymphocytes ► Thérapie basée sur l’utilisation de mAb Immunothérapies passives ► Immunothérapies non spécifiques et adjuvants Immunothérapies actives ► Vaccins anti-cancéreux III.1/ Immunothérapie passive par transfert adoptif de lymphocytes L’immunothérapie passive à vue le jour dans les années 80 avec les expériences de l’équipe de Rosenberg 120 . Ces expériences consistaient à injecter des lymphocytes activés dans plusieurs modèles de tumeur murine. Les résultats obtenus ont montré que d’une part, le nombre et la taille des métastases étaient réduits et d’autre part, des injections d’IL-2 potentialisaient cet effet. Dans les différents modèles de tumeur murine testés un modèle, celui des macro métastases de l’adénocarcinome du côlon, a montré en plus de la disparition des métastases une guérison de la totalité des animaux ayant reçu une injection de lymphocytes activés 121. Plusieurs équipes ont confirmé ces résultats ce qui a permis la mise en place d’essais cliniques faisant intervenir des TIL dans le traitement du mélanome et du cancer du rein. Dans les cancers du rein métastasés, ces essais ont donné des réponses complètes dans plusieurs études et des réponses partielles dans toutes les études, comme par exemple l’essai mené par l’équipe de Belldegrun en 1997. Cet essai comptait 62 patients inscrits et sur ce total, 55 ont été traités avec des lymphocytes infiltrants les tumeurs et de l’IL-2. Les résultats obtenus ont montré que 11% ne pouvaient pas subir la thérapie systémique, 9 % ont eu une réponse complète et 25.5% une réponse partielle. Les réponses étaient durables avec une durée médiane de survie de 22 mois. Ces résultats démontraient que la néphrectomie en combinaison avec l'immunothérapie (TIL + IL2) donnaient un avantage clinique substantiel à la majorité des patients 122. 49 Des essais cliniques de traitement des mélanomes par des lymphocytes activés ont également été menés en France dans l’équipe de Francine Jotereau 123. Le but de son approche était d'employer des TIL en tant que thérapie adjuvante pour le mélanome de stade III. 88 patients ont été sélectionnés pour être inclus dans cette étude et ont été affectés au hasard pour recevoir soit TIL + IL2 pendant 2 mois, soit l’IL2 seule. Cette étude montra d’une part, une augmentation significative de la survie globale sans rechute des patients traités par des lymphocytes activés plus l’IL2, par rapport au groupe témoin (IL2 seule) et d’autre part, que l'efficacité des TIL dans le mélanome de stade III est directement liée au nombre de ganglions lymphatiques atteints. Ainsi l’efficacité clinique a pus être corrélée au pourcentage de lymphocytes T spécifiques des antigènes de tumeur. Outre l’utilisation de TIL, plusieurs équipes ont utilisé des LAK (lymphokineactivated Killer cells) pour des études menées sur des patients atteints de carcinomes rénaux ou de mélanomes 124, 125 . Ces travaux n’ont cependant obtenu d’amélioration que dans le cas des mélanomes 124. En conclusion, on peut distinguer deux approches de transfert adoptif de lymphocytes : une première approche consiste à transformer in vitro des cellules immunitaires autologues en « cellules tueuses hyper activées » alors qu’une deuxième approche consiste à transférer des lymphocytes T autologues spécifiques d’Ag de tumeurs (obtenus comme décrit précédemment cf. § II-1-1). En plus de détruire la tumeur, ces derniers pourraient contribuer à l’établissement d’une mémoire immunitaire, au rôle probablement protecteur contre les récidives. Cette dernière approche semble prometteuse lorsqu’elle est combinée à une chimiothérapie légère permettant d’éliminer les cellules régulatrices afin de permettre l’expansion des cellules transférées. III.2/ Immunothérapie passive par des anticorps anti-tumoraux La thérapie à base d'Ac monoclonaux est une forme d'immunothérapie passive parce que les Ac injectés au patient n’ont pas été produits par son propre système immunitaire mais par génie génétique biologique. La première technologie développée et la plus utilisée pour la génération d’Ac monoclonaux est l’utilisation d’hybridome de souris générés à partir de fusion stable de cellules de myélome immortalisées avec des cellules B issues d’une souris immunisée 126. 50 Cependant ces Ac de souris ont un très faible taux de succès dans le développement de produits pharmaceutiques. Ce faible succès clinique reflète à la fois la grande immunogénicité de ces protéines étrangères chez l’homme ainsi que la faible interaction de ces Ac avec le complément humain et les FcγRs qui ne permet pas une activation optimale des effecteurs immuns. Les limitations de ces Ac de souris ont largement été surmontées par leur chimérisation et leur humanisation, des avancées technologiques qui les ont introduit dans l’ère des Ac thérapeutiques. La chimérisation consiste à fusionner les domaines variables d’un Ac monoclonal de souris aux domaines constants d’un Ac humain. L’humanisation nécessite le transfert des CDRs (pour complémentary determine regions qui correspondent aux boucles de liaison à l’Ag) d’un Ac de souris à une IgG humaine. Il existe différents types d’Ac monoclonaux à usage thérapeutique (Figure 7). Figure 7 : Structure des différents anticorps monoclonaux thérapeutiques (d’après 127). La molécule d’IgG est un tétramère d’environ 150 kDa composé d’une paire identique de chaînes lourdes et légères liées par des ponts disulfures (barre verte). Les chaînes lourdes contiennent un domaine variable (VH en vert) et 3 domaines constants (CH1, CH2 et CH3 en bleu). Au contraire les chaînes légères contiennent un domaine V (VL en orange) et un seul domaine constant (CL en bleu). L’architecture du domaine variable des immunoglobulines a été exploitée pour créer une variété croissante d’Ac différents. Leurs différences se situent au niveau de leur poids moléculaire (de 12 à 150 kDa), de leur valence (de 1 à 4) ainsi que de leur spécificité de liaison à l‘Ag (de 1 à plus de 3 Ag ou épitopes sur le même Ag). La structure la plus fréquemment utilisée pour créer un nouveau « format » d’Ac est le fragment d’Ac correspondant au domaine variable d’une seule chaîne (scFv) qui est composé du domaine variable de la chaîne lourde et légère (domaines VH et VL ) lié par un peptide d’environ 15 acides aminés. Les peptides et les « linkers » chimiques sont représentés par les traits orange et rouge respectivement. 51 Le développement des Ac thérapeutiques constitue une avancée biomédicale considérable ainsi qu’un incontestable succès commercial. Parmi les dix-sept anticorps monoclonaux sur le marché en 2006, huit concernaient des indications contre des cancers (leucémies, lymphomes, cancers métastatiques du colon et du sein) (Table 8). Ils permettent d’augmenter la survie, souvent en association avec le traitement chimiothérapeutique standard. Plus de 300 essais cliniques d’anticorps monoclonaux thérapeutiques sont actuellement en cours, et l’AFSSAPS ainsi que la Food and Drug Administration américaine (FDA) en ont déjà approuvé plusieurs pour le traitement de certains cancers mais pas uniquement. Il s’agit dans de nombreux cas aussi de traitement de pathologies auto-immunes telle que la polyarthrite rhumatoïde 128. Table 8 : Les anticorps monoclonaux concernant des indications anti-cancéreuses nom de l'anticorps nom commercial Rituximab Rituxan Trastuzumab Herceptin Gemtuzumab / ozogamicin* Mylotarg Alemtuzumab Campath Ibritumomab / tiuxetan* Zevalin Tositumomab* Bexxar Bevacizumab Avastin Cetuximab Erbitux utilisation NHL Breast cancer A ML B-C L L NHL NHL Colorectal cancer Colorectal cancer head & neck cancers cibles approuvé en CD20 antigen 1997 HER2 protein 1998 CD33 antigen 2000 CD52 antigen 2001 CD20 antigen 2002 CD20 antigen 2003 VEGF protein 2004 EGFR protein 2004 2006 *conjugated monoclonal antibodies Ils peuvent être nus tels que le Rituxan, l’Herceptin, Le Campath, l’Avastin et l’Herbitux ou conjugués (à une drogue utilisée en chimiothérapie, à une particule radioactive ou à une toxine) comme le Bexxar, le Zevalin et le Mylotarg. Il existe plusieurs types de mode d’action pour ces Ac monoclonaux à usage thérapeutique : certains ont été utilisés non marqués comme effecteurs immunitaires soit pour cibler un Ag de surface soit pour inhiber un récepteur. D’autres (les immunotoxines ou les Ac radiomarqués) ont permis de diriger des toxines et des isotopes radioactifs sur la surface des cellules tumorales. 52 - Ciblage d’un Ag de surface A titre d’exemple, le RTX (Figure 8), un Ac chimérique produit par génie génétique, a été le premier Ac monoclonal approuvé par la FDA pour le traitement de cancer en 1997. Le RTX cible l'Ag CD20, récepteur membranaire exprimé par plus de 95% des lymphocytes B sains ou malins du stade B immature au stade de cellule B mémoire. Figure 8 : Structure tridimensionnelle du Rituximab, représentant les chaines lourdes (gris clair) et légère (gris foncé) Le CD20 ne circule pas sous une forme libre dans le sang, n'est ni internalisé ni modulé, ce qui en fait une cible thérapeutique de choix. Le RTX a donc été utilisé dans un premier temps pour traiter (avec succès) les lymphomes non-Hodgkiniens (540,000 patients traités) de bas grade et folliculaires en rechute. Déjà certaines combinaisons se montrent prometteuses. Par exemple : (i) - RTX + CHOP (chimiothérapie composée de Cyclophosphamide, adriamycine (doxorubicine ou Hydrodoxorubicine), vincristine (Oncovine) et Prednisone –la plus commune association pour le traitement des lymphomes non-Hodgkiniens et (ii) RTX+ FC (pour Fludarabine/Cyclophophamide). Trois mécanismes rendant compte du mode d’action de l’anticorps RTX seul ont été décrit (Figure 9). Ces trois mécanismes correspondent à : (i) la cytotoxicité cellulaire dépendante de l'anticorps (ADCC) 129-132 (ii) la cytotoxicité dépendante du complément 53 (CDC) 129, 133 prolifération , et (iii) l'induction de l'apoptose in vitro 136 134 et in vivo 135 ou l'inhibition de la . Figure 9 : Modes d’action du Rituximab Le fragment Fc peut générer des fonctions d'effecteurs immunitaires qui entraînent la lyse de ces lymphocytes. Les mécanismes possibles de la lyse cellulaire induite par les effecteurs sont la cytotoxicité dépendante du complément (CDC), faisant intervenir la liaison du fragment C1q, la cytotoxicité cellulaire dépendante de l’Anticorps (ADCC), passant par des récepteurs au fragment constant des immunoglobulines (FcR) de la surface des granulocytes, macrophages et cellules NK. Le fragment Fab du Rituximab lie le CD20 des NHL induisant une mort cellulaire par apoptose ou une inhibition de la prolifération ainsi qu’une sensibilisation à la chimiothérapie (CT). Deux équipes ont montré que le traitement au RTX induisait une mort cellulaire par apoptose caspase-dépendante des cellules de B-CLL in vitro 134 et in vivo 135 . De plus la résistance au RTX dans les CLL, associée à la surexpression de protéines inférieures 137 vient appuyer le rôle intrinsèque du RTX. La CDC a été rapportée comme mécanisme prédominant d'activité du RTX in vitro 129, 133 , en montrant notamment que la CDC des cellules de lymphome traitées in vitro au RTX est corrélée avec le niveau de l'expression des protéines associées au complément sur les cellules 54 tumorales 129 . Ces protéines, parmi lesquelles les protéines liées aux glycosyl- phosphatidylinositol (GPI), CD46, CD55, et CD59, permettent d’inhiber le système du complément afin d’éviter des dommages tissulaires. La neutralisation de ces protéines grâce à des mAb bloquants augmente la CDC in vitro 138-140 . Donc, le ciblage concomitant de CD20 et la neutralisation de CD59 par un mAb bispécifique pourrait être testé dans le cas des lymphopathie B résistante au RTX. Une autre voie pour agir sur la CDC pourrait être d’améliorer la liaison de C1q à la portion Fc. Le site de liaison au C1q sur l’IgG humain a récemment été cartographié 141 et un mutant IgG1 avec une liaison à C1q augmentée a été créé 142. Ce mutant augmente l’activité CDC mais faiblement l’ADCC in vitro. Parallèlement, d'autres équipes ont démontré que l’ADCC médiée in vitro par des cellules NK 129 Cartron et al. ou des neutrophiles 131 130 , contribue au mode d’action du RTX. L’étude de démontre une corrélation entre la réponse clinique au RTX et un polymorphisme allélique spécifique du récepteur FcγRIIIa, révélant qu'un mécanisme médié par le FcγRIIIa, tel que l’ADCC, est prépondérant in vivo. L’importance d’un tel mécanisme est désormais largement acceptée, et ces conclusions ont par la suite étaient étayées par la découverte de mutation de FcγRIII qui accentuent l’efficacité de l’ADCC, et provoque ainsi des réponses encore plus efficaces 143 . Le FCGR3A Humain montre un polymorphisme nucléotidique au nucléotide 559 résultant de la substitution d’un acide aminé à la position 158 avec soit une phenylalanine (F) ou une valine (V). La substitution influence l’affinité de l’IgG1 pour le récepteur FcγRIIIa avec une forte affinité pour les cellules NK FcγRIIIa158VV 144 . L’équipe de Cartron a démontré une corrélation entre le génotype FcγRIIIa et les réponses cliniques et moléculaires au RTX dans les lymphomes folliculaires non traités ; les patients homozygotes pour le FcγRIIIa-158VV ont de meilleures réponses cliniques et moléculaires 131 . Ces résultats cliniques ont récemment été confirmés par d’autre 145 qui supportent fortement l’hypothèse que l’ADCC est un des mécanismes d’action du RTX dans les lymphomes folliculaires. Par ailleurs, grâce à des techniques de biologie moléculaire in vitro de la région Fc, il est possible d’augmenter l’affinité des mAbs pour le FcγRIII et donc d’augmenter l’ADCC 146 . En effet, la glycosylation des IgG est nécessaire pour les fonctions effectrices et particulièrement pour l’interaction avec les FcγR 147 . Les modifications de glycosylation pourraient influencer la capacité des mAb à activer l’ADCC. 148-150. 55 Enfin, l’activité cytostatique, a été montré par Bezombes en 2004. En effet, l'engagement du CD20 par le RTX dans les cellules de type lymphome folliculaire induit la délocalisation depuis des compartiments internes de la cellule vers le feuillet externe de la membrane plasmique de la sphingomyélinase acide ainsi qu'à son activation dans des microdomaines membranaires rafts. Cet événement conduit à l'hydrolyse de la sphingomyéline et la génération de céramide qui va alors permettre le recrutement de protéines à la membrane plasmique et conduire à terme à une augmentation de l'expression de la protéine p27Kip1 impliquée dans le contrôle du cycle cellulaire. Ces événements conduisent à l'inhibition de la prolifération des cellules lymphoïdes B 136. - Inhibition d’un récepteur. Certains mAb thérapeutiques se lient aux récepteurs des antigènes de cellules cancéreuses, nécessaires à leur prolifération, ce qui bloque la fixation récepteur / Ag, et empêchent donc les cellules cancéreuses de croître rapidement. Le Trastuzumab (Herceptin), par exemple est un mAb nu utilisé contre le cancer du sein avancé, qui provoque l’internalisation du récepteur HER2/Neu, l’empêchant ainsi d’interagir avec de nouveaux facteurs de croissance extracellulaires 151. - Les Ac conjugués Les Ac peuvent diriger des toxines et des isotopes radioactifs sur la surface des cellules tumorales. Les Ac spécifiques des Ag tumoraux sont alors soit couplés à des toxines soit couplés à des radio-isotopes. Les anticorps conjugués à une toxine : exemple du Mylotarg™ (gemtuzumab ozogamicine) Les conjugué des toxines biologiques et d’Ac sont appelés immunotoxines. En plus de leur mode d’action hautement sélectif, dû à la fixation de l’Ac monoclonal à l’Ag tumoral, les immunotoxines sont activées uniquement après leur pénétration dans les cellules, ce qui devrait réduire le risque d’endommager les cellules non cancéreuses. Après leur fixation aux cellules tumorales, les immunotoxines sont endocytées. Une fois dans les endosomes, la toxine est séparée de l’Ac par clivage enzymatique, ce qui lui permet d’exercer son effet toxique. Lorsque les anticorps testés étaient couplés à des toxines ou des agents antimitotiques tels que la ricine ou l’ozogamicine, les résultats cliniques ont été plutôt décevants. 56 Le Mylotarg™ est la première chimiothérapie véhiculée vers les cellules cancéreuses par un anticorps monoclonal spécifique de l'antigène CD33. C’est un nouveau traitement destiné aux patients de plus de 60 ans en rechute de leucémie myéloïde chronique (LMC), et dont les globules blancs expriment CD33. Il est composé de deux éléments : un anticorps monoclonal IgG4 « humanisé » anti-CD33, et comme partie cytotoxique l’ozogamicine, une substance bactérienne de la famille des anthracyclines. Les anticorps conjugués à molécule radioactive : exemples du Zevalin™ (ibritumomab tiuxetan Y90) et du Bexxar™ (tositumomab I131) Quand les Ac ont été marqués par des radionucléides, principalement l’iode 131, les résultats cliniques ont été contrastés. Ils ont été parfois très favorables dans les cas de formes réfractaires de lymphomes non-Hodgkiniens ou de leucémies aiguës. Dans cette dernière indication, la radio-immunothérapie a été associée à une chimiothérapie pour en intensifier l’action avant une greffe de moelle. Les résultats cliniques ont été en revanche décevants dans le traitement de tumeurs solides où les seules réponses ont été observées pour des cibles de petite taille. L’Y90 ibritumomab tiuxetan (Zevalin™) est anticorps monoclonal murin dirigé contre le CD20 exprimés par lymphocytes B, combiné à l’yttrium-90. Ce médicament est homologué en France et est indiqué dans le traitement des lymphomes folliculaires. Ce médicament est en cours d’évaluation pour le traitement de la leucémie lymphoïde chronique « LLC ». Le I131 tositumomab (Bexxar™) est un anticorps monoclonal, de type IgG2a, murin conjugué avec une molécule d’iode radioactive dirigée contre les lymphocytes B CD20+. Cette nouvelle approche à l’avantage d’administrer de faibles doses d’anticorps. Ce médicament est homologué dans certains pays pour le traitement des lymphomes folliculaires réfractaires. Il est en cours d’évaluation dans les « LLC ». III.3/ Immunothérapie active non-spécifique Bien qu’à l’heure actuelle les recherches se focalisent sur les méthodes d’immunothérapies actives spécifiques (cf. § II-4), d’autres types d’immunothérapie ont fait leur preuve. En effet, l’immunothérapie active non-spécifique qui permet une stimulation globale du système immunitaire des patients atteints de cancer a montré son efficacité. 57 • Injection de produits bactériens : le BCG L’objectif de cette stratégie est de stimuler l’immunité anti-tumorale grâce à l’injection de différentes molécules et protéines, sans cibler spécifiquement des Ag de tumeurs donnés. L’effet anti-tumoral lié aux mycobactéries a été observé pour la première fois en 1929, par Pearl qui observa lors de l'analyse d'une série nécrosique, que les patients atteints de tuberculose développaient moins de tumeurs malignes que la population générale. En 1953, un chirurgien américain qui avait constaté la régression d'un lymphosarcome chez un patient atteint d'un érysipèle (dermo/hypodermite bactérienne aiguë non nécrosante par streptocoques/mycob), a tenté pour la première fois l'utilisation d'extraits bactériens comme traitement adjuvant du traitement des tumeurs. En 1966, Coe a alors démontré que la vessie pouvait être le site de réactions d'hypersensibilité retardée au même titre que la peau 152 . Sur cette base d’éléments, en France, Mathé a utilisé en 1969, pour la première fois le Bacille Calmette-Guerin (BCG) en thérapeutique humaine anti-tumorale, mais dans le cadre de leucémies aiguës de l’enfant, mais qui s’accompagna d’échecs liés à des granulomatoses disséminées 153 . Cependant le BCG a quand même été utilisé dans le traitement des mélanomes métastatiques dès les années 1970. Ainsi en 1974, Zbar a démontré l'effet antitumoral du BCG administré localement sur l'hépatocarcinome du cobaye 154. Ensuite en 1975, Bloomberg a démontré la bonne tolérance des instillations endovésicales de BCG chez le chien 155 . La même année Kernion rapportait le premier traitement d'une tumeur vésicale métastatique d'un mélanome malin par BCG-thérapie locale 156 . Enfin, ces observations ont conduit Morales à utiliser en 1976 le BCG en instillations locales dans le traitement de tumeurs non invasives de la vessie et, elles ont montré une élimination de la tumeur grâce à une inflammation locale 157. En effet, après l'attachement à l'urothelium, le BCG induit un processus inflammatoire et un relargage précoce de cytokines pro-inflammatoires attirant ainsi les cellules de l’immunité innée telles que les macrophages et les neutrophiles. Ces dernières augmentent la production locale de cytokines et de chimiokines et attirent des sous-ensembles de lymphocytes activés tels que les cellules T CD4+ et CD8+ aussi bien que les cellules NK. Ces cellules effectrices lysent finalement des cellules tumorales de la vessie par la cytolyse. Depuis cette époque, l'immunothérapie adjuvante à base de BCG pour le cancer de la vessie est très utilisée et l’instillation intra vésicale de BCG (ImmuCyst™) est actuellement un traitement de choix pour les formes précoces et localisées de ce type de tumeur (pour revues voir : 158, 159 ). 58 • Administration systémique de cytokines L’utilisation des cytokines en thérapeutique anticancéreuse est une des grandes innovations de ces dernières années. En effet, elle permet une manipulation fine de l’hématopoïèse et des réponses immunitaires. Il existe plusieurs cytokines approuvées par les autorités pour le traitement de certains cancers. L’interleukine 2 (IL-2) est utilisée pour le traitement des patients atteints d’adénocarcinome du rein métastatique (20% de réponses cliniques). L’interféron alpha (IFNα) est également utilisé pour le traitement de l’adénocarcinome du rein métastatique mais aussi pour le traitement du mélanome 160 , des sarcomes de Kaposi liés au SIDA 161 , des lymphomes folliculaires 162, du myélome multiple et des leucémies myéloïdes chroniques. Pour les tumeurs solides, les taux de réponse aux cytokines recombinantes, rIL2 et rIFNα, sont compris entre 5 et 25%, dont la moitié sont des réponses complètes. Par ailleurs, la combinaison de ces deux cytokines améliore significativement la survie sans progression des patients atteints d’adénocarcinome rénal ainsi que leur taux de réponse (entre 6 et 7% de réponse pour les monothérapies rIL2 ou rIFNα seules contre plus de 18% pour la combinaison rIL2 plus rIFNα) 118. • Thalidomide et IMIDS La thalidomide (N-phthalidoglutarimide), est un mélange des formes lévogyres et dextrogyres de l'acide glutamique dont les propriétés principales sont immunomodulatrices et anti-inflammatoires. Son arrivée en 1999 a permis l'obtention de rémissions chez des patients réfractaires à toute chimiothérapie. D’abord, la thalidomide modifie les interactions entre ces cellules en diminuant l'expression de nombreuses molécules d'adhésion au niveau des cellules tumorales et stromales, telles que la E-selectin, VCAM (vascular cell adhesion molecule), ICAM-1 (intercellular cell adhesion molecule-1) et PECAM (platelet–endothelial cell adhesion molecule - sCD31). Elle réduit l'invasion locale et la migration métastatique en diminuant l'expression de la cyclo-oxygénase de type 2 (cox-2). Ensuite, au niveau de la production cytokinique, la thalidomide inhibe également la voie de signalisation intracellulaire du TNFα, diminue la synthèse de nombreuses interleukines (IL-1, 6 et 12), augmente la production de 59 l'IL-4 et IL-5, et inhibe aussi les deux principales cytokines proangiogéniques, le bFGF (basic-fibroblast growth factor) et le VEGF (vascular endothelial growth factor). Par ailleur, la thalidomide inhibe la voie du NF-kB. En conséquence, l'expression de nombreux gènes impliqués dans la réponse immune, dans l'angiogenèse et dans la réponse anti-inflammatoire, tels que ceux de l'IL-8 et 12 et du TNF-α sont régulés négativement. De plus, elle inhibe l'insulin like growth factor-1 (IGF-1), facteur de croissance et de survie majeur des cellules myélomateuses. Enfin elle diminue la capacité de phagocytose des monocytes et des polynucléaires, ainsi que le chimiotactisme de ces derniers. En outre, elle augmenterait le nombre et la fonction d'un certain type de cellules NK, à l'origine d'une immunité antitumorale. Des analogues structuraux du thalidomide, privilégiant un des mécanismes d'action spécifique du thalidomide, sont en cours d'évaluation, les SelCIDS (selected cytokine inhibitory drugs) et les IMiDs (immunomodulatory drugs). Le lénalidomide (CC-5013, Revlimid®) est une substance immunomodulatrice, analogue structural et fonctionnel du thalidomide appartenant à la famille des IMiDS (IMiDs). Les IMiDs, dont le mode d'action est fondé sur une stimulation de la lymphopoïèse T et moins sur l'inhibition du TNFα font l'objet d'essais thérapeutiques dans le myélome multiple et semblent promis à un intéressant avenir. Les mécanismes d'action du lénalidomide sont semblables à ceux du thalidomide, avec cependant une activité in vitro très nettement supérieure lors des études pré-cliniques. • Ligands de TLR exploités en oncothérapie Il existe une dizaine de récepteurs de l’immunité innée, qui sont structurellement aparentés à la protéine d’insecte Toll, ces récepteurs sont appelés les TLR pour Toll-Like Receptors (TLR1-11). Les ligands de ces TLR représentent de puissants adjuvants de l’immunité 163. De nombreux agonistes naturels et de synthèse des divers TLR tels loxoribine, R-848 et imiquimod (ligands de TLR7,8) présentent des propriétés antivirales et antitumorales, mettant en jeu des réponses IFN de type I. Par ailleurs, les oligodeoxynucleotides porteurs de motifs CpG non méthylés (ODN CpG) interagissent sélectivement avec le récepteur TLR9 164. Leur activité adjuvante est basée sur leur capacité à activer les cellules B humaines et les DC plasmacytoïdes (pDC), les deux principaux types cellulaires exprimant le TLR9 chez l’homme. En effet, les pDC peuvent devenir de puissants effecteurs cytotoxiques capables de tuer des cellules infectées ou des cellules tumorales. Les 60 pDC activées par le virus de l'influenza ou par des dérivés de produits microbiens qui se fixent sur des récepteurs particuliers (les TLR), expriment très rapidement à leur surface TRAIL. Quand ce ligand de mort se fixe sur des cellules cibles qui expriment le récepteur DR4 ou DR5, il induit la mort par apoptose de ces cellules 165 . La démonstration de cette nouvelle propriété des pDC contribue certainement à l'efficacité thérapeutique de ces ligands de TLR. Chez l’homme, les ODN CpG augmentent l’immunogénicité des vaccins de la grippe et de l’HBV 166 et peuvent amplifier les effets de l’adjuvant incomplet de Freund (IFA) dans les protocoles antitumoraux. Les réponses cytotoxiques des cellules T CD8+ à l’Ag de mélanome MART1 sont augmentées de plus de 10 fois lorsque les ODN CpG sont ajoutés au vaccin MART1 + IFA demeurent 167 . Cependant ces lymphocytes T CD8+ MART1-spécifiques quantitativement sous-représentés au niveau des sites tumoraux 168 . L’incorporation de ODN CpG aux mélanges vaccinaux nécessite cependant d’être optimisée, les réponses qu’ils potentialisent n’ayant pas encore fait la preuve de leur efficacité protectrice chez l’homme et chez le primate non humain. Ainsi les ODN CpG pourraient contribuer à l’induction des Tregs169. Il est toutefois clair que les ODN CpG peuvent synergiser avec d’autres modalités antitumorales, comme les réponses antitumorales résiduelles post élimination des Treg par chimiothérapie. Aussi, dans les cancers du poumon, l’addition de ODN CpG à la chimiothérapie améliore le taux de réponse mais ceci sans améliorer la survie. Le développement de cette nouvelle classe d’agents thérapeutiques très prometteuse pour l’immunothérapie des tumeurs est actuellement en plein essor. III.4/ Immunothérapies actives spécifiques : les vaccinations La vaccination antitumorale est un champ d’investigation important. Différentes formes de vaccins ont été successivement explorées : elles comprennent les vaccins cellulaires qui ont initialement prédominé la discipline, puis les vaccins moléculaires ont abordé l’usage de peptides tumoraux purifiés. Ces étapes ont été suivies de l’évaluation de combinaisons de vaccins associant cellules immunogènes (cellules dendritiques notamment) et protéines tumorales et enfin de vaccins à base de vecteurs recombinants. Depuis la découverte des premiers Ag de tumeur, plus de 150 peptides antigéniques ont été caractérisés (http://www.cancerimmunity.org/peptidedatabase/Tcellepitopes.htm, pour 61 une liste plus complète). La démonstration de leur utilisation en thérapeutique est en cours. Actuellement, une centaine d’essais cliniques de thérapie vaccinale du cancer sont référencés par le NCI (National Cancer Institute, USA). Certains de ces essais utilisent des peptides, seuls ou en association, d’autres utilisent des extraits de tumeur autologue ou de lignées cellulaires « sécurisées » (lignée cellulaire sans potentiel infectieux). L’usage des lignées « sécurisées » dans le cadre d'un essai thérapeutique doit être autorisé par l'AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé). Selon les essais, les Ag sont utilisés directement ou après chargement sur des CPA, (des DC le plus souvent) ou encore en combinaison avec des injections de cellules mononuclées et/ou de cytokines. III-4-1. Les vaccins cellulaires Les vaccins cellulaires sont formés de cellules tumorales autologues ou plus fréquemment allogéniques, irradiées et servent à immuniser les patients. Chez la majorité des patients atteints de mélanome, de cancer du rein ou du colon, ces cellules irradiées sont généralement injectées en combinaison avec un adjuvant immunologique tels que différents extraits bactériens. En 1990, Berd a mené une étude randomisée sur 64 patients atteints de mélanomes métastatiques, dans laquelle le vaccin était composé de 10 à de 25 millions de cellules tumorales autologues irradiées et mélangées au BCG. Sur 40 patients évaluables (avec les métastases mesurables), cinq ont répondu : quatre réponses complètes et une partielle, avec une médiane de survie de 10 mois. Dans six patients additionnels, il a été observé une réponse anti-tumorale correspondant à la régression des lésions métastatiques après le début de l'immunothérapie 170. Pour produire in vivo chez les malades des cellules effectrices capables de lyser spécifiquement les cellules tumorales, les Ag tumoraux doivent être présentés de nouveau à l’organisme dans des conditions favorables au déclenchement d’une réponse immunitaire. Ceci a été tenté expérimentalement dans les essais d’injection de cellules tumorales modifiées, par exemple en les transfectant avec des ADNc codant pour des molécules de co-stimulation ou pour des cytokines. L’augmentation de leur immunogénicité induit une protection antitumorale chez l’animal. Le même objectif qui est poursuivi actuellement dans les essais d’immunisation avec de simples peptides antigènes de tumeur. 62 III-4-2. Les vaccins peptidiques C’est grâce au développement extraordinaire de la recherche sur les Ag tumoraux qu’une large panoplie d’épitopes pour les CTL anti-tumoraux a pu être identifiée. Des essais cliniques des peptides MAGE ont montré des régressions métastatiques chez les patients atteints de mélanomes. Dans ces cas, on a souvent noté l’association de la réponse antimélanome à l’apparition d’un vitiligo, dermatose de nature autoimmune caractérisée par l’apparition de plaques dépigmentées. Actuellement, des essais sont menés avec des Ag de tumeur fusionnés avec des ligands de surface des DC, comme des chimiokines ou des fragments Fc d’immunoglobulines. Ceci a pour but d’adresser plus sélectivement l’Ag à la DC 171. III-4-3. Les vaccins avec protéines ou peptides présentés par des DC Les essais d’injection de CPA sont en pleine évolution, et de plus en plus de nouvelles stratégies voient le jour en donnant des résultats expérimentaux extrêmement encourageants. En effet, les DC peuvent être chargées avec (i) des peptides tumoraux, (ii) des extraits de cellules tumorales, (iii) des corps apoptotiques, (iv) des exosomes (microparticules membranaires sécrétées dans le milieu), ou encore (v) être fusionnées avec des cellules tumorales. Dans toutes ces situations expérimentales, ces DC possèdent la capacité d’activer in vitro des lymphocytes anti-tumoraux spécifiques des Ag présentés, qui acquièrent alors des propriétés cytotoxiques. Des essais pré-cliniques montrent que les DC ont un pouvoir curatif et préventif à l’égard de tumeurs greffées. Dans des modèles murins de tumeur gliale 172 , de mastocytome 173; 174 ou de mélanome 175, l’injection sous-cutanée de DC chargées avec un Ag de tumeur entraîne une infiltration de la tumeur par des CTL, associée à un effet thérapeutique. C’est en 1996 que les premiers essais cliniques à base de DC ont vu le jour 176. L’étude portait sur des patients atteints de cancer métastatique de la prostate exprimant le CMH de classe I HLA-A2. Cette étude consistait à administrer aux patients des DC autologues chargées avec l’Ag de membrane spécifique de la prostate (PSMA pour ProstateSpecific Membrane Antigen). Les résultats ont été une amélioration significative du taux de survie et 27% de réponses partielles. 63 Les résultats de l’essai portant sur le traitement de mélanomes métastatiques mené par le groupe de F.O. Nestle 49 méritent également d’être soulignés. Les DC étaient chargées avec des peptides caractéristiques des haplotypes HLA-A2 ou HLA-A1 ou des lysats de la tumeur autologue (chez quatre patients). Sur les seize patients inclus, cinq réponses ont été obtenues dont deux avec les lysats tumoraux 49 . L’utilisation de lysats tumoraux présente l’intérêt majeur d’être a priori applicable à toutes les tumeurs, les Ag de ces tumeurs étant et individuspécifiques et a priori non-identifiés. Par la suite, d’autres essais cliniques utilisant des DC chargées avec des Ag tumoraux ont montré des réponses immunes et cliniques sans toxicité significative 177, 178. Actuellement, plusieurs approches expérimentales, comme la fusion de DC avec des liposomes ou encore leur transfection avec des ARN tumoraux, sont encore menées pour améliorer la présentation des Ag de tumeur par le CMH de classe I. Une façon efficace d’obtenir l’expression endogène d’Ag de tumeurs par les DC est de les fusionner avec les cellules tumorales. Un essai clinique vient d’en apporter la démonstration : 17 patients atteints de cancer du rein métastatique ont été vaccinés avec 100 millions de cellules résultant de l’électrofusion de DC allogéniques avec des cellules tumorales autologues. 23% des patients ont éliminé leurs métastases et 17% ont bénéficié d’une réduction de plus de la moitié de tous les sites tumoraux pendant plus de trois mois 179 . Les analyses histologiques et biologiques confirment une réponse immunitaire anti-tumorale relayée par des lymphocytes T CD8+ spécifiques. Cet excellent résultat est notoirement supérieur à ce qui est obtenu avec les traitements habituels du cancer du rein métastatique. III-4-4. Les vaccins recombinants / les vaccins avec l’ADN nu Des vecteurs viraux ou d’ADN nu codant un Ag tumoral sont en évaluation comme potentiels vaccins anti-cancéreux 171. Ces vaccins vivants sont fabriqués grâce aux techniques de recombinaison génétique telles que les techniques expérimentales d'assemblage de séquences d'ADN non contiguës à l'état naturel. Par rapport aux techniques traditionnelles de conception de vaccins, le génie génétique permet de définir les caractéristiques du vaccin. Il n'est donc plus nécessaire d'utiliser le virus entier, seul l'Ag est inséré. Le premier vaccin recombinant humain mis sur le marché a été celui de l'hépatite B, suivi du vaccin anticoqueluche. 64 Evidemment, l’efficacité de l’immunothérapie s’avère meilleure à un stade précoce de la maladie. Cependant comme le choix immunothérapie active ou passive dépend de l’état (notamment aplasie) du patient et donc du stade de sa maladie, plusieurs approches complémentaires doivent être combinées. Dans cette logique, cette thèse propose et démontre que la combinaison d’un agent d’immunothérapie active (phosphoantigène) avec une immunothérapie passive (anticorps thérapeutique) améliore l’efficacité anticancéreuse. 65 IV- LYMPHOCYTES T γδ La réponse immunitaire comprend une composante innée médiée par les cellules polymorphonucléaires, macrophagiques, dendritiques et NK ainsi qu’une composante adaptative à l'Ag, médiée par les lymphocytes (B, Tαβ et Tγδ). Les lymphocytes T γδ ont été identifiés en 1986 comme étant une nouvelle population de lymphocytes T périphériques et de thymocytes CD3+ double négatif CD4- CD8- caractérisés par un récepteur pour l’Ag (TCR) formé de l’association d’une chaîne gamma (γ) et d’une chaîne delta (δ) et associé à l’expression de CD3 180-183. Contrairement à leurs homologues αβ, les lymphocytes T γδ ne représentent qu’une faible proportion (< 6%) des lymphocytes circulants dans le sang périphérique. Ils sont beaucoup plus répandus dans les tissus épithéliaux et tous les organes lymphoïdes où ils peuvent représenter jusqu’à 50% des lymphocytes T. Cependant, lors de diverses infections bactériennes telles que la tuberculose 184, 185 par des protozoaires tels que la malaria 190 , la méningite 186 , la toxoplasmose ou encore la tularémie 187-189 , et 191 192-194 les ou la leishmaniose lymphocytes T γδ s’amplifient à des niveaux tels qu’ils peuvent alors représenter la majorité des cellules T circulantes (jusqu’à 40% chez certains individus). Enfin, ils se distinguent surtout des lymphocytes T αβ par leur capacité à reconnaître des Ag solubles sans présentation par le CMH des CPA 195. Ainsi, à la différence des deux autres populations de lymphocytes, les lymphocytes T γδ se situent à la frontière de l’immunité innée et de l’immunité adaptative car ils expriment à la fois des récepteurs non réarrangés caractéristiques de l’immunité innée de type NKR, qu’ils partagent avec les cellules NK, et un récepteur réarrangé de type TCR, caractéristique de l’immunité adaptative. Tous les vertébrés ont des lymphocytes T γδ, mais seuls les primates (humains et non humains) ont dans le sang circulant un sous-groupe de lymphocytes T γδ à TCR de type Vγ9Vδ2 (désignés ci-dessous par cellules T Vγ9Vδ2). Constituant 1 à 5% des lymphocytes totaux circulants chez l’adulte, cette souspopulation prédominante répond uniformément à des Ag très conservés 196 . Ces Ag sont distincts des peptides présentés par les molécules du CMH ou de lipides présentés par CD1 66 197 . En effet, ces Ag sont de nature non peptidiques, étrangers ou du soi, mais ni présentés ou même restreints par le CMH 198 . Cependant ces Ag seraient présentés par une molécule présentatrice d’Ag inconnue 199, 200. Ce mode de stimulation non limité par le polymorphisme du CMH fait des lymphocytes T γδ une population de choix pour un ciblage thérapeutique, car un réservoir encore trop peu exploité de cellules effectrices anti-infectieuses 201 et anti-cancéreuses 202. IV-1/ Ontogénie des lymphocytes Tγδ Le récepteur Notch est la molécule clé dans l’orientation du choix entre les lignées αβ ou γδ au cours de la maturation. Cette molécule transmembranaire, conservée au cours de l’évolution, régule le développement d’un très large éventail de types cellulaires. Des études chez la souris ont permis de déterminer que le lignage des lymphocytes T γδ de souris se différencierait aux stades Double Négatif DN (CD4-CD8-) 2 et 3 10) du développement thymique des lymphocytes T. Figure 10 : Les stades de différentiation des cellules T (d’après 204). DN= Double négatif, ISP = Immature simple positif, SP = simple positif, DP = double positif 67 203 (Figure De plus, un signal délivré par le récepteur Notch favoriserait l’orientation αβ alors que son inactivité orienterait vers la lignée γδ (Figure 11) 205. Figure 11 : Modèle d’intensité du signal Notch et de synergie entre le signal Notch et le signal TCR (d’après 204 ). Ce modèle soutient le fait que le destin des cellules doubles négatives DN3 est dicté par le TCR et le pré-TCR et que de puissants signaux TCR (rouge), orientent les cellules vers un phénotype γδ, alors qu’un signal pré-TCR plus faible (vert) conduit les cellules à survivre, proliférer et se différencier en un pool de cellules double positives (DP). Le signal Notch soutiendrait simplement la deuxième voie. Dans, le modèle de la synergie entre le signal Notch et le signal TCR, c’est le signal Notch (bleu) qui est le facteur limitant, en effet, il est requis en faible quantité pour le signal pré-TCR orientant les cellules vers le pool DP, alors qu’au contraire, les signaux TCR requièrent des taux important de Notch pour permettre une différentiation des DP Alors que Notch régule les phases précoces de la différentiation des lignages αβ et γδ, l’équipe de B. Malissen a montré que la protéine LAT (pour Linker for Activation of T cells) est un régulateur essentiel de l’homéostasie et de la différentiation terminale des lymphocytes T γδ. En effet, les souris homozygotes pour la mutation des trois résidus tyrosine en C terminal de LAT montrent un blocage dans le développement des cellules T αβ et un développement partiellement altéré des cellules T γδ. Ce développement partiellement altéré des cellules T γδ est caractérisé par une absence des cellules Tγδ dans la rate et les ganglions lymphatiques et reflèterait un défaut dans la différentiation terminale des lymphocytes Tγδ 206. 68 L’ontogénie des lymphocytes T γδ a surtout été étudiée chez la souris : ils apparaissent par vagues successives (Figure 12) au cours du développement notamment dans le thymus à partir duquel ils vont coloniser un organe particulier dans lequel ils resteront tout au long de la vie fœtale 207. Figure 12 : Etapes développementales de génération des lymphocytes T γδ murins (d’après 204). Les vagues de progéniteurs DN1, 2 et 3 provoquent des vagues de cellules T γδ qui colonisent des localisations anatomiques distinctes. Les données montrent qu’au moins le répertoire TCRγδ canonique de la peau est positivement sélectionné. Le foie et l’intestin fœtal sont chez l’Homme les premiers sites de l’ontogenèse des lymphocytes T γδ: ce sont les premiers lymphocytes à apparaître (entre les 7 et 11ème semaines) 208. Le thymus est alors colonisé par vagues successives dès la 10ème semaine. Une étude de l’évolution des populations γδ au cours de la vie 209 a montré une expansion périphérique de la sous-population Vδ2 lors de l’enfance sans qu’il y ait de colonisation thymique suggérant ainsi un développement périphérique de cette population. Des études génétiques ont montré que chez l’Homme toutes les familles Vδ et Vγ sont exprimées et réarrangées dans le thymus dès la 11ème semaine de la vie fœtale (sauf Vδ4) avec la prédominance des TCR exprimant Vδ2. Dans tous les cas, les TCR exprimés sont limités aux Vδ1 et Vδ2. 69 Chez l’Homme, comme chez la souris, les réarrangements des différents loci se font de manière ordonnée 210. Au cours de leur développement thymique, ces cellules réarrangent les segments géniques codant pour leur TCR γδ par un mécanisme de recombinaison somatique assez similaire à celui mis en jeu par les lymphocytes T αβ. C’est grâce à la diversité combinatoire c'est-à-dire la combinaison de différents segments (V, J et C pour les chaînes α et γ ou V, D, J et C pour les chaînes β et δ) que la diversité du TCR est générée. Les chaînes des TCR αβ et γδ sont codées par plusieurs segments de gènes chez l’Homme 211. Le locus de la chaîne γ du TCR se trouve sur le chromosome 7 et le locus de la chaîne δ du TCR est inclus dans celui de la chaîne α du TCR entre les segments Vα et Jα. Le nombre de segments γ et δ étant bien inférieur à celui des segments α et β, les combinaisons γδ sont limitées par rapport aux lymphocytes T αβ. Le répertoire γδ périphérique évolue au cours du temps. Majoritairement généré dans le thymus, chez le fœtus de 8 à 15 semaines il est très restreint du fait de l’utilisation d’un petit nombre de segments variables : on assiste à des jonctions Vδ2 et Dδ3 et Vγ8 ou Vγ9 au cluster Jγ1 avec une diversité jonctionnelle très limitée 212 . 4 à 6 mois après la naissance, les réarrangements impliquent les segments Vδ1 avec Dδ1 et Dδ2 et les segments Vγ2, 3, 5, 8 (famille VγI) au cluster Jγ2 avec une diversité plus grande. Les cellules qui expriment ces TCR sont les LT VγIVδ1. Ainsi dans le thymus postnatal et tout au long de la vie on compte 15% de LT Vγ9Vδ2 et 80% de LT VγIVδ1. Toutefois dans le sang circulant les LT Vγ9Vδ2 finissent par être majoritaires (80% environ) au détriment des VδI 209. Les lymphocytes T γδ ont un biais dans la distribution de leur répertoire périphérique et chaque réarrangement préférentiel au niveau des gènes codant pour le TCR constitue une sous-population aux caractéristiques fonctionnelles particulières. Chez l’Homme, on observe une sous-population majoritaire dans le sang circulant : les cellules T Vγ9Vδ2 213 . Chez l’adulte ce seul sous ensemble de lymphocytes T γδ représente normalement autour de 80% des T γδ sanguins totaux, soit approximativement entre 1 et 6% des T sanguins. Enfin, contrairement à la règle de l’exclusion allélique observée chez les lymphocytes T αβ, il est fréquent chez l’humain, que les lymphocytes T γδ sanguins expriment simultanément deux TCR γδ distincts et soient fonctionnellement bi-réactifs. 70 IV-2/ Les différentes sous populations de lymphocytes TVγ9Vδ2 Il a été montré que l’expression des marqueurs CD45RA, CD27 et plus récemment du marqueur CXCR5, définit plusieurs sous-populations de lymphocytes T Vγ9Vδ2 (Figure 13) avec des fonctions et des distributions anatomiques distinctes 214, 215. CD45RA+ CCR7+ CD27+ CD62L++ CD45RACCR7CD27+ CD62L+ CD45RA+ CD16+ CD27CD62L- CD45RACD16CD27CD62L- Figure 13 : Les sous populations de lymphocytes T Vγ9Vδ2 Le modèle actuel propose un enchainement des trois stades de maturation successifs, constitué des sous-groupes suivants. Il s’agit des lymphocytes T γδ naïfs, des lymphocytes T γδ « mémoire centrale » et leur sous-compartiment CXCR5+ (cf ci-dessous), ainsi que des lymphocytes effecteurs mémoires, soit de type Th1 (Vγ9Vδ2 TEMh, CD27-, CD45RA-, CD16-) soit de type lytique (Vγ9Vδ2 TEMRA, CD27-, CD45RA+, CD16+). Les cellules naïves (TN) constituent 20% des lymphocytes T Vγ9Vδ2 dans le sang de donneurs sains adultes. Ces cellules naïves, de phénotype CD27+, CD45RA+, CXCR5-, CD1671 se localisent principalement au sein des ganglions lymphatiques et elles expriment d’ailleurs des récepteurs impliqués dans la migration vers les ganglions lymphatiques CCR7 et CD62L, mais n’expriment pas les récepteurs aux chimiokines pro-inflamatoires que sont CCR2, CCR5, CCR6, et CXCR3. Les cellules centrales mémoires (TCM) constituent 50% des lymphocytes T Vγ9Vδ2 dans le sang de donneurs sains adultes. Ces TCM expriment les récepteurs aux chimiokines CCR5 et CXCR3. Ces γδ TCM ont pour phénotype CD27+, CD45RA-, CXCR5- CD16-. Ils sont essentiellement capables de proliférer en réponse à leur Ag spécifique (cf § III-3-1), mais présentent une très faible capacité lytique et de production cytokinique. Cette sous-population petite fraction qui reste localisée au niveau des ganglions lymphatiques. Il a récemment été montré que l’expression du marqueur CXCR5 identifie une sous-population de TCM. Cette sous-population exprime également les molécules de costimulation ICOS et CD40L, sécrète de l’IL2, de l’IL4 et de l’IL10 et aide les cellules B pour la production d’IgG. Ces propriétés décrivent les cellules T Vγ9Vδ2 CXCR5+ comme une sous-population de cellules T mémoire distincte avec des fonctions cytokiniques de type Th2 215. Les cellules effectrices mémoires TEMh1 et TEMRA ont des phénotypes, des modes d’activation et des rôles complémentaires. Elles représentent probablement deux voies alternatives de maturation terminale pour les cellules T γδ circulantes 214, 216. Les cellules Vγ9Vδ2 TEMh1 expriment un fort niveau de récepteurs aux chimiokines (notamment CXCR3, CCR5 et CCR6) et peu de récepteurs de type NKR, suggérant leur implication préférentielle dans des processus d’inflammation plutôt que cytolytiques. En réponse à une stimulation par leur antigène spécifique, ils produisent des taux élevés d’IFNγ et de TNFα. Ces cellules possèdent également un potentiel cytolytique non négligeable, mettant en jeu le relarguage de perforine. A l’inverse des cellules Vγ9Vδ2 TEMh1, les cellules Vγ9Vδ2 TEMRA expriment constitutivement peu de récepteurs aux chimiokines mais plusieurs NKR dont le récepteur activateur CD16, suggérant leur implication préférentielle dans des processus lytiques plutôt qu’inflammatoires. Guère répondeuses aux Ag solubles spécifiques, ces cellules T « NKlike » sont particulièrement cytotoxiques contre les cellules tumorales humaines grâce à leur récepteur activateur CD16 et sécrètent des taux élevés de perforine et d’IFNγ 217. Les résultats de l’équipe de Dieli suggèrent que la fraction des TCM localisée dans les ganglions 72 lymphatiques serait un réservoir de cellules effectrices, généré lors de la réexposition à l’Ag 214 . Les Ag activateurs des cellules T Vγ9Vδ2 permettent donc d’une part d’expandre le réservoir de cellules mémoire centrale mais aussi d’en provoquer la maturation sous forme de cellules TEMh1 ; la génération des cellules TEMRA étant quant à elle indépendante de l’Ag 218. Il a été démontré qu’in vivo, des macaques dont les lymphocytes T γδ répondeurs à une première exposition à l’Ag s’avèrent progressivement et sélectivement anergisés par ce dernier 219, 329 . Aussi le concept de « mémoire immunologique» ne semble pas s’accompagner, in vivo chez les lymphocytes Τ γδ, de l’acquisition de caractéristiques fonctionnelles typiques de la mémoire immunologique telle qu’introduite auparavant dans ce manucript. Ce schéma de différentiation s’appuie sur différentes études et notamment celle de Géginat en 2003 qui montre que cette différentiation est relativement apparentée à celle des lymphocytes conventionnels T αβ CD8 220. IV-3/ Réactivité des lymphocytes T Vγ9Vδ2 IV-3-1. Les ligands des lymphocytes T γδ Dès leur première description, les lymphocytes T Vγ9Vδ2 humains se sont avérés répondre aux mycobactéries et aux cellules tumorales humaines telles que les lymphomes de Burkitt 221. Les premières analyses de l’extrait bactérien issu de Mycobacterium tuberculosis ont mené à l'identification de 4 fractions distinctes en chromatographie liquide. Ces 4 fractions étaient pourvues d’activité antigénique correspondant à quatre antigènes distincts. Il s’agit de phosphoesters structuralement apparentés, appelés TUBag 1-4, (Figure 14). Micobactérium tuberculosis Figure 14 : Les premiers PAg identifiés 73 Ces phosphoesters correspondent à des conjugués triphosphates de la thymidine, de l’uridine et leurs fragments pyrophosphates non-nucléotidiques 196 . Ces quatre composés ont été retrouvés, quoique à des doses différentes, dans toutes les espèces de mycobactéries 222. Cependant, ces analyses n’ont pas permis d’expliquer la réactivité croisée des cellules Vγ9Vδ2 aux cellules tumorales humaines. Il est depuis, devenu clair, qu'un large éventail de composés phosphatés est produit par des micro-organismes et des cellules de mammifères qui stimulent sélectivement les cellules T γδ humaines exprimant le TCR Vγ9Vδ2. Ces composés non peptidiques phosphatés (Figure 15) ont alors été appelés phosphoantigènes (PAg) O O Alkyle O P O O - P O OH - Figure 15 : Structure générale des Phosphoantigènes Les PAg naturels tels que l'isopentenyl pyrophosphate (IPP), le diméthylallyl pyrophosphate (DMAPP) 199 , ou également le 3 formyl-butyl-pyrophosphate 196; 223 et le pyrophosphate de 4-hydroxy-3-dimethylallyl (HDMAPP) également dénommé (E)-4hydroxy-3-methyl-but-2-enyl pyrophosphate (HMB-PP) ont été identifiés chez plusieurs micro-organismes et plantes 224 . Les PAg naturels IPP et DMAPP ont également été détectés dans diverses cellules cancéreuses humaines 225 , où ils sont produits quoiqu’en très faible quantité en tant que métabolites. Cela implique que ces organismes partagent des voies de biosynthèse pour ces métabolites phosphatés, il s’agit des métabolismes menant à des isoprenoïdes et stérols. De nombreux agonistes des PAg naturels pour les lymphocytes T γδ humains et simiens ont été produits par synthèse chimique totale 199, parmi lesquels le plus puissant est à l’heure actuelle le pyrophosphate de bromohydrine (BrHPP) 226 (Figure 16). 74 Figure 16 : Les différents phosphoantigènes et leur bioactivité pour les cellules T γδ (d’après 227) 75 En outre, des composés non-peptidiques et non-phosphatés tels que les alkylamines naturelles et synthétiques (Figure 17) et les aminobisphosphonates (ABP) thérapeutiques (Figure 18) comme le pamidronate ou le zolédronate sont maintenant connus pour induire quoique de manière indirecte la production des PAg endogènes IPP/DMAPP. R NH2 Figure 17 : Formule générale des Alkylamines Figure 18 : Les aminobisphosphonates thérapeutiques et leurs bioactivités pour les cellules T γδ and FPPS enzyme IC50 for human FPPS enzyme (μM); EC50 for human γδ cells (μM) (d’après 227). Les composés isolés à partir des cellules cancéreuses humaines qui stimulent les cellules T Vγ9Vδ2 ont été récemment identifiés comme les métabolites IPP et DMAPP issus de la voie de biosynthèse du cholestérol chez les mammifères ou voie du mévalonate (MVA). Les ABP qui bloquent la voie du MVA après la biosynthèse de l’IPP et du DMAPP ont la capacité d’activer les cellules T γδ humaines en induisant l'accumulation de l’IPP dans les cellules traitées, contrairement au PAg qui a une action directe. 76 Ainsi, les inhibiteurs en amont du MVA tels que les statines peuvent abroger l'activation de cellules T γδ, vraisemblablement par le blocage de la production des métabolites en aval tels que l’IPP. IV-3–2. Biosynthèse des PAg : les voies métaboliques MVA et DOXP La production de molécules pyrophosphatées non peptidiques est assurée par un métabolisme distinct selon qu’il s’agit de microbes ou de cellules humaines. Les PAg comprennent -et sont structuralement apparentés à- l’isopentenyl–PP (IPP), dont la production chez les cellules de mammifères est assurée par la voie de biosynthèse du cholestérol (dite voie du mévalonate ou MVA, Figure 19). Cette voie métabolique est étroitement contrôlée chez les cellules humaines saines, mais très exacerbée chez les cellules cancéreuses. En effet, deux équipes indépendantes ont récemment montré que la dérégulation de la voie MVA dans les cellules tumorales peut conduire à l’accumulation du PAg IPP et activer les lymphocytes T Vγ9Vδ2 225 . Ainsi, l’activité tueuse des lymphocytes T γδ reflèterait, en partie, la voie MVA tumorale, mais on ignore si cela s’applique à toutes les cellules cancéreuses qu’ils reconnaissent. De plus, la fonction cytolytique varie avec les individus et l’état de maturation de leurs lymphocytes T . Chez les procaryotes cependant, cette voie n’existe pas, car une voie alterne dite de «Rohmer » ou du « déoxy-xylulose-5phosphate » produit les mêmes métabolites IPP et DMAPP. Celle-ci ne débute pas par le métabolisme lipidique de l’acétyl-CoA, mais par un métabolisme glucidique totalement différent dont l’issue est toutefois identique : la production d’IPP. Ainsi tous les organismes vivants produisent des isoprénoïdes, métabolites essentiels de leur biologie cellulaire et intercellulaire, par l’une ou l’autre des deux voies qui se rejoignent à l'isomérisation des deux métabolites en C5 : l'IPP et le DMAPP. D'une part, les archaebactéries et la plupart des eucaryotes synthétisent de l’IPP à partir de l’'acétyl-CoA par la voie du métabolite MVA. Aussi, les statines et les ABP peuvent s'avérer utiles pour sonder cette voie dans toutes ces cellules. D'autre part, les cyanobactéries, la plupart des eubactéries, les algues et les plastides font de l’IPP différemment, par un itinéraire à base d'hydrates de carbone désignés sous le nom de (1)-déoxy-D-xylulose-5-phosphate (DOXP). La voie de DOXP commence à partir du 77 pyruvate et du D-glyceraldéhyde-3-phosphate, et après plusieurs étapes dont l’une nécessite l'absence d'oxygène, produit le dérivé hydroxylé du DMAPP, désigné HDMAPP. Cette molécule est alors métabolisée en DMAPP lequel donne son isomère IPP. Les métazoaires tls que les algues multicellulaires et les plantes supérieures cumulent donc la voie du MVA dans leur cytosol et mitochondries, et la voie DOXP dans leurs chloroplastes. Bien que ces deux itinéraires mènent habituellement à différents produits finaux d'isoprénoïdes chez les plantes supérieures (caroténoïdes dans les chloroplastes et stérols dans le cytoplasme), les isoprénoïdes plastidiaux sont formés par la voie DOXP et peuvent compléter la voie cytosolique de MVA. Ainsi en surveillant une voie métabolique normale, sa dérégulation ou son remplacement par un équivalent microbien, les lymphocytes T γδ de primates effectuent un contrôle à la fois anti-tumoral et anti-infectieux (notion de première ligne de défense) 228. La large distribution des PAg parmi les cellules eucaryotes et procaryotes explique probablement l'activation des cellules T Vγ9Vδ2 dans divers contextes infectieux. Ces caractéristiques pourraientt expliquer l'expansion sélective et postnatale des cellules Vγ9Vδ2 périphériques. La régulation positive des métabolites de la voie du MVA dans des cellules transformées pourrait également expliquer la large réactivité anti-tumorale de cellules Vγ9Vδ2 et leur implication probable dans l'immunosurveillance anti-tumorale. 78 Figure 19: Biosynthèse des PAg. Les voies métaboliques DOXP et MVA de la biosynthèse de cholestérol impliquent des intermédiaires PAg. L’arbre phylogénétique du vivant est à la base de la distribution des voies DOXP (boîtes vertes) et MVA (boîtes jaunes) conduisant à la biosynthèse des phosphoantigènes dont les structures sont figurées en modèles « ball and sticks» colorées selon le type d’atomes. 79 IV-3-3. Mécanismes de reconnaissance des PAg par les cellules T Vγ9Vδ2 La spécificité des effets de la reconnaissance des PAg sur l'activation des cellules Vγ9Vδ2 ainsi que les caractéristiques structurales de cette bioactivité ont été abordés dans plusieurs études. Néanmoins, les mécanismes de présentation des PAg aux cellules T Vγ9Vδ2 demeurent encore inconnus. Par analogie avec les lymphocytes T αβ, il a été suggéré que le TCR était impliqué dans la reconnaissance de l’Ag. De nombreuses études ont d’ailleurs démontré l’implication du TCR Vγ9Vδ2 dans la reconnaissance spécifique des PAg : (i) L’étude détaillée des gènes des chaînes du TCR exprimé par les lymphocytes T Vγ9Vδ2 du sang périphérique a montré que les cellules qui utilisent des gènes uniques V gamma et V delta partagent des caractéristiques jonctionnelles gamma et delta. Cela suggère l’existence d’une sélection périphérique des motifs jonctionnels du TCR parmi ces cellules 229. (ii) l’utilisation d’anticorps anti-TCR empêchent la prolifération des cellules T γδ consécutivement à la stimulation par les 4 ligands isolés à partir de la souche H37Rv de Mycobacterium tuberculosis196. (iii) Il a été montré que les cellules T Vγ9Vδ2 prolifèrent en réponse aux cellules du lymphome de Burkitt Daudi, aux alkyles phosphatés synthétiques incluant les monoethylphosphates (MEP), et aux phosphoantigènes naturels. La transfection des cellules Jurkat avec des cDNA codant le TCRVγ9Vδ2 permet à ces transfectants de produire de l’IL2 en réponse aux cellules Daudi, aux extraits bactériens, et aux phosphoantigènes 230. (iv) La mutation des résidus de lysine dans la région CDR3 de la chaîne TCRγ abroge complètement la réponse des lymphocytes T γδ à tous les Ags non peptidiques sans affecter la réponse aux Ac anti-CD3 231. 80 (v) La modélisation moléculaire et l’analyse QSAR (Quantitative StructureActivity Relationship) réalisée en collaboration avec l’équipe de E. Olfield a proposé un modèle de pharmacophore de PAg qui serait corrélé à sa bioactivité sur les lymphocytes T γδ 232 . L’issue des calculs réalisés au moyen de deux algorithmes différents fut identique suggèrant l’existence d’une conformation tridimensionnelle commune à tous les PAg, qui permet leur reconnaissance directe sans présentation (Figure 20). Figure 20 : Pharmacophore des phosphoantigènes naturels et synthétiques (d’après 232) Toutefois, cette interaction n’a pas encore été formellement démontrée par la technique de BIAcore ou par cristallographie aux rayons X. Cependant en 2001 la cristallographie aux rayons X d’un TCR Vγ9Vδ2 complet a été réalisée avec une résolution de 3,1 Å 213 . Le cristal a été obtenu à partir du TCR du clone G115 dérivé du sang d’un donneur sain et répondant aux PAg en termes de cytotoxicité et sécrétion de cytokines. Bien que sa structure globale plus coudée ressemble néanmoins à celle d’un TCRαβ ou d’un fragment Fab, la comparaison des parties CDR3 des Ig, et des TCRαβ avec celles du TCR Vγ9Vδ2 ont montré que le TCR γδ s’apparente plus à une Ig qu’au TCRαβ. En effet, chaque domaine V est formé de 2 planchers de feuillets β avec 4 feuillets externes et 5 feuillets internes. Les boucles formant les régions CDR sont au sommet des domaines V et pointent vers l’extérieur au contraire des TCRαβ. Les portions des CDR1δ, 81 CDR1γ et CDR2γ se combinent avec la brèche entre les boucles CDR3 pour former une poche qui est vraisemblablement le site de liaison au PAg. Cette “poche” positivement chargée est formée par l’Arg59 du CDR2γ, la Lys 109 du CDR3γ, et Arg 51 du CDR2δ, qui peuvent interagir avec la partie pyrophosphate des PAg. Les domaines C sont eux aussi formés de 2 planchers de feuillets β avec 3 feuillets externes et 4 feuillets internes. Le positionnement relatif des domaines V et C est particulier : la partie C est fortement décalée par rapport à l’axe de la partie V contrairement au TCR αβ ou au Fab. Ainsi l’angle formé entre les deux axes des parties V et C est plus petit. Le domaine Cγ présente en outre une différence avec le domaine Cβ : la boucle FG de Cγ est courte et plaquée contre le cœur de la molécule alors que celle du Cβ est longue et fait saillie. Ainsi la structure tridimensionnelle du TCR Vγ9Vδ2 semble apte à fixer des PAg directement et s’avère globalement similaire à celle d’une IgG très coudée. Bien que l'activation des cellules Vγ9Vδ2 par les PAg se produise dans les secondes qui suivent l’exposition à l’Ag, elle exige un contact entre la cellule T γδ et sa cible antigénique. Ces observations ont plusieurs explications possibles. • D’abord, l'activation des Vγ9Vδ2 par le PAg se produirait dans une synapse immunologique, consécutivement à l’engagement du TCR par le PAg soluble natif, mais exigeant des signaux additionnels de co-stimulation fournis par la membrane des cellules cibles. Cette hypothèse n’explique toutefois pas les échecs de co-cristallisation de TCR/PAg. • le PAg pourrait être présenté par une molécule encore non identifiée, mais distincte des molécules classiques (CMH) ou non-classiques. • Enfin, le PAg induirait une modification conformationnelle et/ou une surexpression d'une molécule/ligand de stress lui-même reconnu par le TCR Vγ9Vδ2. Dans ce dernier cas, la cinétique extrêmement rapide de l'activation des cellules Vγ9Vδ2 par les PAg impliquerait que ces changements conformationnels et/ou surexpressions soient particulièrement brèves et rapides. Plusieurs protéines candidates ont été proposées pour être les récepteurs de surface liés, modifiés ou régulés positivement par le PAg. D’abord dans les années 90, les protéines de choc thermique (HSP) (comme HSP65 et HSP70) ont fait l’objet de plusieurs observations. 82 Ces observations ont successivement suggéré l’implication de HSP70 dans la reconnaissance de cellules tumorales par les lymphocytes Vγ9Vδ2 et une corrélation entre la surexpression de HSP sur des cellules tumorales et l’infiltration / activation des γδ 233, 234 . Mais les études ultérieures ont démontré que l'activation directe des cellules Vγ9Vδ2 ne relève pas d’une reconnaissance de molécules de type HSP (HSP65 ou HSP70)235. Plus récemment, une autre molécule membranaire a été identifiée sur des cellules tumorales et pourrait probablement expliquer la reconnaissance des tumeurs par les lymphocytes T Vγ9Vδ2 236 . Ce récepteur correspond à un complexe constitué par l'apolipoprotein A1 (ApoA1), une lipoprotéine à haute densité abondante dans le sérum, et la sous unité F1 de l’ATPase synthase (ATPS), une enzyme multimérique mitochondriale. Lorsqu’il est transloqué à la surface des cellules tumorales ce complexe a été identifié comme étant une cible des cellules Vγ9Vδ2. Ces conclusions découlent des propriétés d’un anticorps monoclonal neutralisant de l’activation γδ, et qui s’est avéré dirigé contre ce complexe et capable d’empêcher la reconnaissance d'une variété de cellules tumorales par les lymphocytes Vγ9Vδ2 in vitro. L’implication de l’ATPS dans l'activation sélective des cellules Vγ9Vδ2 a été plus directement documentée dans des systèmes acellulaires, en utilisant des billes recouvertes d’AS purifié (d’origine bovine) et d’ApoA1. La reconnaissance de l’ATPS par les cellules Vγ9Vδ2 pourrait expliquer leur large activité anti-tumorale, puisque la sous-unité F1 de l’ATPS semble être exprimée à la surface cellulaire de plusieurs lignées de tumeurs hématopoïétiques et solides. Cependant, plusieurs questions importantes demeurent ouvertes. En particulier, bien que dans certaines conditions, la protéine ApoA1 humaine potentialiserait la lyse in vitro de cellules tumorales par les lymphocytes T Vγ9Vδ2, des billes recouvertes d’ATPS purifiée de source bovine peuvent également activer les lymphocytes T Vγ9Vδ2 à sécréter de faibles quantités du TNFα236. Aussi, tant la nature exacte du complexe ATPS reconnu in vivo que les modalités de participation d'ApoA1 à un tel complexe, demeurent encore à préciser. Comme déjà mentionné, l'activation des cellules de T Vγ9Vδ2 par les ABP peut se produire sous l’effet de l'accumulation des intermédiaires d'isoprénoïdes tel que l’IPP, qui agissent alors en tant qu'agonistes directs du TCR Vγ9Vδ2, tels que les PAg bactériens. Alors que l’IPP peut activer des cellules Vγ9Vδ2 isolées, l'activation des lymphocytes T Vγ9Vδ2 du sang périphérique par les ABP requiert les cellules monocytaires237. En effet, l’étude de 83 Miyagawa a montré en 2001 que la lignée myélomonocytaire THP1, devient capable d’activer des cellules T γδ purifiés (production d’IFNγ) lorsqu’elle est traitée au pamidronate. Ces cellules sont alors significativement plus susceptibles à la lyse médiée par les lymphocytes T γδ que les cellules THP1 non-traitées. Enfin, les cellules T Jurkat (TCR-) transfectées avec les gènes du TCRγδ produisent des niveaux significatifs d’IL2 en réponse aux cellules THP1 traitées au pamidronate. Ces résultats ont fortement suggéré que les cellules T γδ sont fonctionnellement activées via le TCRγδ par les Ag d’ABP présentés à la surface des cellules monocytaires plutôt que directement dans leur forme native. En 2007, Uchida a cherché à évaluer le mécanisme de reconnaissance des cellules de myélomes par les LTγδ. Le prétraitement des cellules de myélome avec un ABP (l’acide zolédronique) ou une statine (la mévastatine) montre que les LTγδ tuent ces dernières consécutivement à la reconnaissance de métabolites de la voie du MVA. Dans cette étude les auteurs ont notamment montré que le niveau d’expression de la molécule d’adhésion intercellulaire ICAM-1 sur les cellules de myélome était corrélé à la cytotoxicité des lymphocytes Tγδ. En outre, le prétraitement des cellules de myélome avec une Ig anti-ICAM1 inhibe leur cytotoxicité. Enfin, les cellules AMO-1, une lignée de myélome normalement résistantes à la lyse par les lymphocytes Tγδ, y deviennent sensibles après avoir été transfectées par un ADNc humain codant pour ICAM-1 238. Bien que beaucoup reste à faire afin de comprendre entièrement les mécanismes de reconnaissance par les cellules T Vγ9Vδ2, la disponibilité de plusieurs agonistes spécifiques a conduit à proposer et tester des approches thérapeutiques ciblant ces lymphocytes pour le traitement de pathologies cancéreuses, infectieuses et / ou auto-immunes. IV-4. Interaction cellules T γδ cytotoxiques - cellule cible IV-4-1. Chimiotaxie et diapédèse des lymphocytes T γδ Les lymphocytes T γδ périphériques expriment la molécule NKRP1A (Natural-killercell Receptor Protein 1A) ou CD161 239, glycoprotéine membranaire de type II habituellement exprimée par les cellules NK et fonctionnant comme une molécule d’adhésion. Cette C- 84 lectine est impliquée dans le franchissement de la paroi des capillaires, la diapédèse, en l’absence de signal chimiotactique ou par les cellules T Vγ9Vδ2 lors d’un stress inflammatoire. Comme pour les lymphocytes T CD4+ 240, l’IL12 produite lors d’une inflammation par les DC et les macrophages augmente l’expression de la protéine CD161 à la surface des cellules T Vγ9Vδ2 infecté 241 239 , favorisant ainsi leur migration trans-endothéliale au niveau du site . Concernant le profil d’expression des récepteurs aux chimiokines, la plupart des lymphocytes T γδ circulants présentent un profil d’expression de type Th1, tel que l’expression majoritaire de CCR1, CCR5, CXCR3 242, 243. En effet, les cellules T γδ expriment un niveau particulièrement élevés du récepteur inflammatoire CCR5 qui reconnaît RANTES et macrophage protein-1alpha/-1beta (MIP-1α et MIP-1β), et des niveaux également élevés de CCR1 et CXCR3 242, 243 . Par ailleurs, CXCR5 215 est exprimé par une sous-population distincte de cellules Tγδ mémoire centrale, cette population présentant des fonctions de type Th2-like c'est-à-dire auxiliaires de la production d'anticorps par les cellules B. IV-4-2. Formation d’une synapse immunologique Consécutivement à la reconnaissance cellulaire des ligands par les récepteurs T et NKR (activateurs ou inhibiteurs), les lymphocytes T γδ, établissent comme les cellules NK, un contact étroit avec leurs cibles qui est désigné par « synapse immunologique » (§ II-2-2-b). Cette zone d’apposition membranaire entre les deux cellules permet de moduler l’intensité du signal activateur qui, par l’intégration des signaux délivrés entre les deux cellules, se traduit par la modulation de la réponse effectrice de la cellule T 150 . En effet, quoique indépendante du CMH, la reconnaissance de PAg microbiens ou tumoraux par le TCR Vγ9Vδ2 nécessite néanmoins un contact cellulaire par la synapse immunologique T γδ pour induire une réponse proliférative, tueuse, et productrice de cytokines de type Th1 198. "La raison d'être" de la synapse immunologique est de favoriser l'intégration des signaux provenant de l'engagement progressif des TCR présents à la surface de la cellule T 244 , avec ceux émanant des molécules accessoires (protéines d’adhésion, corécepteur et molécules de costimulation) 245, 246. 85 Comme pour les lymphocytes T αβ, l’interaction des cellules T γδ avec leur cellule cible est associée à une coalescence des TCRs dans la partie centrale de la synapse. Le récepteur CD2 ainsi que le module de signalisation CD3 247 sont recrutés en même temps que le TCR à la synapse. Les molécules de signalisation telles que p56lck 248, 249, fyn, zap70 impliquées dans l'activation des cellules T, accompagnent ce recrutement 28, 251-254 250 . Les intégrines et leurs molécules associées, telles CD43 et CD45, sont principalement repoussées à la périphérie de cette interface 28, 252, 255, 256 . L'exclusion des molécules capables de délivrer un signal inhibiteur pourrait augmenter le signal induit par le TCR et ainsi favoriser l'activation des cellules T 257 . En outre, les récepteurs « innés » tels que NKG2D et CD94/NKG2A-C sont également co-recrutés à la synapse avec le TCR 258 et servent de co- activateurs pour la réponse à l‘Ag des lymphocytes T γδ 259. Il a été montré que la formation de la synapse immunologique des cellules T Vγ9Vδ2, n’est pas couplée avec ses fonctions. En effet, la conjugaison des cellules T γδ avec les cellules cibles augmente après stimulation par le PAg soluble, est parallèle à l'activation métabolique des cellules T γδ et mène à la production de cytokines. Mais en l'absence d’addition de PAg exogène, alors que la ségrégation moléculaire des molécules précédemment citées se produit également à l'interface des cellules T avec leur cible, elle ne provoque ni la mise en place d’une signalisation intracellulaire, ni la production des cytokines (IFNγ et TNFα) dans ces conditions. Ainsi, si la reconnaissance de l’Ag par la cellule T Vγ9Vδ2 est suffisante pour induire la formation de la synapse immunologique, la production de cytokines exige le plein enclenchement du TCR par le PAg et donc la formation d’une synapse immunologique stable 258 . Contrairement à la production cytokinique, chez les lymphocytes T γδ cependant, la fonction lytique des lymphocytes T αβ cytotoxiques est toutefois activable sans formation de la synapse immunologique mature 262. Plus récemment, grâce à une l'étude de la dynamique moléculaire au site de contact entre une cellule T et de multiples CPA en co-culture, il a été montré que la cellule T peut traiter et discriminer les signaux provenant de multiples synapses simultanées. Elle peut, en effet, discriminer les intensités provenant de ces différentes synapses, re-localiser rapidement leur TCR et leur appareil de Golgi vers la synapse délivrant le stimulus le plus fort. Ces résultats montrent que bien que l'activation des cellules T exige une signalisation soutenue, les cellules T peuvent rapidement remodeler leur synapse et y polariser leurs réponses effectrices. 86 Ainsi, la combinaison d'une signalisation soutenue associée à la capacité de rapides repolarisations constitue un mécanisme permettant la sensibilité et la haute sélectivité des réponses des cellules T 263 . IV-4-3. Transferts membranaires intercellulaires : la trogocytose La synapse immunologique des lymphocytes T cytolytiques permet la reconnaissance des cellules cibles et la sécrétion orientée des granules lytiques. Cependant durant ce contact, la synapse immunologique est également le siège de captures de morceaux de membrane de la cellule cible par la cellule effectrice. Il s'agit d'un processus de transfert synaptique 264-266 par lequel les lymphocytes acquièrent activement des fragments de membranes provenant des cellules auxquelles ils sont attachés de pour les incorporer à leur propre membrane. Ce processus de transfert synaptique est phénomène actif, unidirectionnel, qui intervient rapidement (maximum atteint en quelques minutes). Au cours de ce processus, les lymphocytes peuvent acquérir des marqueurs présents sur d'autres cellules en quantités pouvant dépasser 1% des niveaux trouvés sur les cellules donneuses. Ce processus de tranfert synaptique désigné sous le nom de « trogocytose » (du grec « trogos » : pour grignoter) initialement été décrit chez les lymphocytes B et T cytotoxiques CD8 268, 269 les autres types de lymphocytes (T CD4, T γδ, B, NK) (pour revues voir : 267 a , puis chez tous 266, 270-274 ). Notre équipe a montré que la capacité à « trogocyter » diverses cellules cancéreuses des lymphocytes T γδ et des cellules NK reflète leur activation et corrèle avec leurs fonction lytiques 272, 274. IV-4-3a. Mécanisme de trogocytose Le mécanisme de capture de membrane n'est pas déterminé. Cependant, plusieurs hypothèses ont été avancées : des fragments de membrane pourraient être arrachés des cellules cibles au moment de la dissociation des conjugués 275 , ce qui impliquerait que ce transfert soit un événement post-synaptique. Alternativement, ce mécanisme pourrait impliquer la perte d’exosomes par les CPA et leur re-capture par les lymphocytes conjugués 276-278 , mais le modèle en accord avec le plus de données propose que ce transfert se produit directement par un glissement membranaire unidirectionnel à travers la synapse immunologique (Figure 21). 87 Figure 21 : Modèle mécanistique de la trogocytose (d’après271) En effet, la réciprocité des transferts entre NK et les cellules cibles 279 implique que la trogocytose se produise tandis que des cellules sont liées. De plus, les synapses immunologiques formées entre CTL conventionnels et leurs cibles présentent des ponts membranaires et des microdomaines de fusion membranaire 280 . Ces structures pourraient permettre les transferts synaptiques par diffusion latérale le long de la membrane. Enfin, des inhibiteurs de l'activation lymphocytaire (tels que PP2 qui inhibe l’activité kinase de la famille Src et la rottlerine qui inhibe les PKC) ou du cytosquelette (tels que la cytochalasine D, la latrunculine, la colchicine) peuvent également bloquer la trogocytose, liant ce processus à l'activation des cellules associées 264, 266, 268, 269, 272, 274. IV-4-3b. Conséquences fonctionnelles de la trogocytose Parallèlement à l’étude du mécanisme moléculaire du transfert intercellulaire, il est nécessaire d’en établir les conséquences fonctionnelles. En effet, ce type de transfert de marqueurs de surface cellulaire est potentiellement réalisé par une large gamme de types cellulaires. Il pourrait donc présenter une grande diversité de conséquences fonctionnelles. 88 Plusieurs études montrent que ce phénomène peut avoir une influence importante sur le cours de la réponse immunitaire (pour revue voir 281). En effet, le transfert intercellulaire de protéines de surface peut initier des réponses imunitaires notamment par l’intermédiaire des cellules B qui consécutivement à l’internalisation d’Ag de membrane deviennent capables de les présenter aux cellules T 268 . De la même façon les cellules dendritiques peuvent acquérir des complexes CMH-peptides consécutivement à une interaction avec des cellules tumorales telles que les cellules de mélanomes et les présenter aux cellules T 282. Par ailleurs consécutivement à l’interaction avec des APC, l’acquisition par les cellules T CD4+ de molécules de co-stimulation CD80 et de protéine CMH de classe II leur permet de soutenir l’amplification in vivo des cellules T après transfert adoptif 283, 284 . Eventuellement la présentation de complexes CMH-peptides capturés entre cellules T CD4+ activées peut au contraire entrainer l’apoptose ou l’induction des cellules T régulatrices voire anergiques 285 . Ainsi la capture de complexes CMH-peptide par les cellules T permet de réguler la réponse immunitaire 286, 287 . Ces dernières possibilités considèrent le transfert intercellulaire de l’APC vers la cellule T, cependant le transfert dans le sens inverse (des cellules T vers les APC) peut également moduler la réponse immunitaire. En effet les CPA peuvent aquérir un phénotype tolérogène consécutivement à l’intéraction avec des cellules T anergiques ou régulatrices 288 . Outre les cellules T, ce transfert intercellulaire peut également réguler les réponses des cellules NK. En effet, le contact entre les cellules NK et des cellules cibles qui expriment MICB, le ligand de NKG2D, conduit à l’échange intercellulaire de NKG2D et MICB, échange qui corrèle avec la diminution de la cytotoxicité des cellules NK 289 . Plutôt que de permettre de soutenir l’amplification des cellules T, le transfert intercellulaire peut, à l’inverse limiter l’expansion clonale ou abroger les réponses des cellules T. En effet, consécutivement à la capture membranaire de complexes peptide-CMH de classe I d’APC, les CTL peuvent devenir susceptibles à la lyse fratricide 264 . De plus, les ligands activateurs transférés sur les cellules effectrices pourraient déclencher la downrégulation et / ou l'internalisation des récepteurs des cellules effectrices voisines 264. 89 Une autre conséquence de ce transfert intercellulaire est l’aquisition d’un comportement cellulaire aberrant. En effet, l’acquisition de récepteurs viraux entraine des infections virales atypiques. Par exemple, le transfert sur les cellules NK du recepteur pour le virus Epsein-Barr (EBV) peut faciliter l’infection des cellules NK par l’EBV 290. Le transfert intercellulaire du récepteur de chemokine CCR5 sur des cellules CCR5 négatives pourrait événtuellement aussi contribuer à rendre ces dernières susceptibles à l’infection par le HIV in vitro 291. Le transfert intercellulaire de protéines a également été mis en cause dans l’angiogénèse. En effet les cellules T activées peuvent acquérir des déterminant de surface des cellules endothéliales durant la migration transendothéliale 292 . Grâce au transfert de la neurophiline 1, les DC conférer aux cellules T CD4+ un phénotype VEGFR+ (pour recepteur du vascular endothelial growth factor) 293. Enfin certaines cellules cancéreuses telles les lymphomes B Daudi effectuent spontanément ce processus de transfert intercellulaire de manière homotypique sous l’effet de leur statut constitutivement activé 294 . Ce processus est certainement à l’origine du transfert homotypique de la protéine PgP, qui permet l’acquisition d’un chémorésistance des cellules malignes295. IV-4-4. Production de cytokines L’exposition à différents pathogènes peut stimuler au moins deux schémas de production de cytokines par les cellules T CD4+. Grâce à l’analyse de la production d’IFNγ et d’IL4 par les cellules T de souris infectées par Listeria monocytogénes ou Nippostrongylus brasiliensis, l’équipe de D. Ferrick a montré en 1995 que les lymphocytes T γδ de souris sont capables de discriminer le début de l’infection par ces deux pathogènes en produisant les cytokines associées à la réponse T auxiliaire 296 . En 2001, l’équipe de D. Kabelitz a montré qu’il en était de même pour les cellules T γδ humaines. En effet la majorité d’entre elles peuvent être orientées en cellules productrices de cytokines Th1 ou Th2 selon l’environnement cytokinique dans lequel se fait la rencontre avec les PAg. Ainsi, en réponse à une stimulation par un PAg, les LT γδ humains augmentent très rapidement leur production intracellulaire d’IFNγ et de TNFα 297 (profil Th1), ou de d’IL4 et d’IL5 215, 298 (profil Th2) . 90 De plus, il a été montré que des souris déficientes en IFNγ sont beaucoup plus sensibles que les souris normales au développement tumoral induit par des carcinogènes ou par inoculation de cellules de mélanome B16 299 . Ces résultats démontrent que les cellules T γδ peuvent jouer un rôle nécessaire dans l'immunité anti-tumorale en fournissant une première source d'IFNγ pouvant réguler les cellules T αβ. L’IL-15 augmente de manière significative l'expansion des cellules T γδ dans le sang périphérique après stimulation in vitro par les phosphoantigènes. De plus, l’utilisation de clones lymphocytaires T γδ a permis de démontrer que la prolifération des cellules T induite par l’IL15 dépendait de la chaîne bêta d'IL-2R mais pas de la chaîne alpha d'IL-2R 300 . En effet, la chaîne alpha de l'IL-15R est exprimée par les cellules T γδ humaines activées, mais pas celles au repos. Bien que l'IL-15 seule ait peu d'effet sur la production d’IFNγ des cellules T γδ, elle synergise l’IL-12 pour cette activité, notamment par l'activation concomitante de STAT1 et STAT4 300 . Ces cytokines entrent aussi en synergie avec l’IL2, pour induire plus généralement des réponses cytokiniques de type Th1 par les lymphocytes T γδ 300. IV-4-5. Cytotoxicité Le potentiel cytolytique anti-tumoral des lymphocytes T γδ activés a été démontré in vitro vis-à-vis de très nombreux types de cellules cancéreuses 221 . Ce potentiel cytolytique a également été démontré in vivo dans divers modèles murins immunodéficients xénogreffés 301 ainsi qu’ex vivo à partir de cellules de patients atteints de carcinome rénal 302,303 ou à partir de cellules de patients atteints de myélome multiple 304. Les lymphocytes T γδ sont capables d’induire la mort de leurs cellules cibles grâce à au moins trois principaux mécanismes de mort : la sécrétion polarisée de granules lytiques, la voie impliquant l’interaction du récepteur Fas (CD95) avec son ligand Fas-L (CD95L), et le récepteur TRAIL. En effet, les lymphocytes T γδ expriment les granzymes A, B et M, la granulysine et la perforine, composants des granules lytiques 305 . L’expression de ces molécules est corrélée avec leurs stades de différenciation. Ainsi, elle augmente avec les effecteurs tardifs TEMRA et est absente des cellules TN et TCM214. Ainsi, les lymphocytes T γδ activés vont se différencier 91 en effecteurs T et ainsi participer à la destruction de la cible par dégranulation de leurs composants lytiques 218. D’autre part, les lymphocytes T γδ activés expriment la molécule Fas-L qui leur permet d’induire l’apoptose de leurs cibles exprimant le récepteur Fas. Parallèlement l’expression de Fas est augmentée à leur surface, les rendant sensibles à l’apoptose par interaction autocrine (AICD pour Activation-Induced Cell Death). Ce mécanisme autolytique est impliqué dans la régulation homéostatique du compartiment T γδ et dans certaines pathologies comme la tuberculose pulmonaire 306. IV-4-6. Contrôle de l’activation : rôle des NKR A l’instar des cellules NK (Cf § II-2-3-b), on trouve aussi très fréquemment des récepteurs de type NKR à la surface des lymphocytes T Vγ9Vδ2, surtout consécutivement à un épisode inflammatoire. Habituellement, autour de 50% des cellules T γδ sanguines sont NKR+ chez l’adulte sain, et cette proportion augmente pendant et après une infection. Ces récepteurs discriminent vraisemblablement les cellules normales des cellules « stressées ». Les récepteurs NKR exprimés par les cellules T γδ sanguines sont de type C-lectine ou de type Ig-SF, notamment l’hétérodimère CD94/NKG2A-C (formes activatrices et inhibitrices) et l’homodimère NKG2D (forme co-activatrice courte) sur la majorité de ces cellules. Une ou plusieurs protéines récepteurs de molécules MHC I : CD185x sont souvent exprimées par les lymphocytes T γδ humains, chez lesquels elles exercent un contrôle inhibiteur de l’activation cellulaire. En effet, ces NKR inhibiteurs (iNKR) modulent négativement la cytotoxicité des CTL Vγ9Vδ2 vis-à-vis des cellules cibles exprimant des niveaux élevés de molécules de CMH classiques et / ou non classiques 307. Les iNKR peuvent également assurer la tolérance chez un individu. En effet, ces molécules peuvent réguler négativement la reconnaissance de cellules saines activées par des CTL Vγ9Vδ2, pour deux raisons. D’une part un signal positif fort provient de la large distribution cellulaire d’agonistes du TCR Vγ9Vδ2 tels que les phosphoantigènes, régulés positivement par la plupart des cellules activées ou transformées. D’autre part la modulation négative fréquente de l'expression du CMH-I sur ces dernières, lève un éventuel signal 92 inhibiteur. En conséquence, le masquage des allèles HLA-I autologues sur des cellules cibles ou de l’heterodimère NKG2A/CD94 sur les cellules effectrices augmente la lyse par les cellules T Vγ9Vδ2 activées 307, 308, 309 , 310. Ainsi, TCR et NKR agissent de manière coordonnée pour diriger les réponses des cellules T Vγ9Vδ2 contre les cellules soumises à un stress, infectées et / ou transformées. Chacune de ces interactions récepteur / ligand peut déclencher des fonctions effectrices des cellules T Vγ9Vδ2 in vitro. Il reste à déterminer comment ces cellules T Vγ9Vδ2 intègrent les signaux activateurs et inhibiteurs fournis par TCR et NKR in vivo et comment manipuler ces processus pour exploiter cette population cellulaire à des fins anti-tumorales. IV-5. Cellules T γδ et surveillance anti-tumorale L’implication des lymphocytes T Vγ9Vδ2 en immuno-surveillance des tumeurs est appuyée à la fois par de nombreuses observations tant in vivo qu’in vitro. Ainsi par exemple en 1991, l’étude de Ensslin et Formby 311 ou celle de Boismenu et Havran en 1998 312 illustrèrent le rôle des lymphocytes T γδ dans la surveillance anti-tumorale. Ces études ont montré que les lymphocytes T γδ activés d’individus sains présentent in vitro une activité cytotoxique contre les cellules transformées plus importante que celle des lymphocytes T αβ, et cela sans exposition préalable à une tumeur. De nombreuses expériences in vitro ont aussi illustré cette importante activité cytotoxique, faisant notamment état du potentiel lytique des lymphocytes T γδ résidents (cellules T Vδ1) et circulants (cellules T Vγ9Vδ2) contre des cellules malignes. Les cellules malignes ciblées par les lymphocytes T gamma delta sont extremement diverses, comprenant des carcinomes épithéliaux, de sein neuroblastome 314 , rein 303 , côlon 315 , prostate 316 313 , et également des cellules hématopoïétiques telles que leucémies, lymphomes 317 et myélomes 202. De plus, plusieurs études ont également montré la présence de lymphocytes T γδ au niveau du site tumoral, dans plusieurs modèles tumoraux tels que par exemple, (liste non exhaustive) des carcinomes du poumon 318, du rein 302,319, de la thyroïde 320, des ovaires 321 et dans plusieurs types de lymphomes B 322 . Les cellules T Vγ9Vδ2 du sang périphérique s’avèrent fréquemment amplifiables chez ces patients. 93 Comme la plupart des cellules T Vγ9Vδ2 circulantes chez l’adulte sont pré-activées, de phénotype mémoire et expriment des récepteurs aux chémokines inflammatoires 243 , ils semblent rapidement recrutables aux sites inflammés au cours de l’oncogenèse. En cela, les lymphocytes T Vγ9Vδ2 peuvent contribuer au stade précoce de la protection immune à travers au moins 3 mécanismes possibles : • En raison de leur forte activité lytique et de leur capacité à libérer des cytokines et des composés pro-inflammatoires, les cellules T Vγ9Vδ2 peuvent directement médier l’élimination des cellules tumorales. • Les cellules T Vγ9Vδ2 peuvent également contribuer à l’activation des cellules dendritiques immatures (iDC) et donc initier les réponses conventionnelles Th1. Comme pour les autres lymphocytes “innés”, l’activation des iDC médiée par les cellules T Vγ9Vδ2 se fait en deux étapes. La première étape correspond à une surexpression des récepteurs de costimulation et des molécules de CMH I et II. Elle est induite après engagement de CD40L et exposition au TNFα produit par les cellules T Vγ9Vδ2 activées. La deuxième étape correspond à la production d’IL12 stimulée par une boucle de rétrocontrôle positif 323. Les cellules T Vγ9Vδ2 peuvent aussi activer les iDC à travers l’engagement de Fas 324 . En effet après stimulation au PAg, les lymphocytes T Vγ9Vδ2 présentent une forte sur-expression à la fois des mRNA de FasL et CD40 L 325. • Enfin, les cellules T Vγ9Vδ2 semblent impliquées dans la stimulation des cellules T naïves, à travers leur capacité à se comporter comme des CPA professionnels. En effet, une étude récente suggère qu’après une stimulation antigénique de court terme en présence de lymphocytes B, les cellules T Vγ9Vδ2 acquièrent divers traits phénotypiques et fonctionnels des CPA, tels que l’expression de CD40 et des molécules de costimulation326. Ces observations assez paradoxales n’ont cependant jamais été confirmées depuis leur parution. En montrant une forte susceptibilité à la carcinogenèse cutanée des souris déficientes en cellules T γδ 327 plusieurs équipes ont démontré le role de ces dernières au cours des premières étapes de la protection antitumorale. Cependant les modèles les plus adaptés à l’étude pré-clinique des lymphocytes T γδ en immunothérapie sont les modèles murins SCID xénogreffés, reconstitués avec des PBL humains ou avec des cellules T Vγ9Vδ2. Grâce à ces modèles murins SCID xénogreffés avec des tumeurs humaines du nasopharynx 94 314 , de mélanome et d’adénocarcinome pancréatique 328, le potentiel anti-tumoral des lymphocytes T γδ humains a également été démontré in vivo. Dans un modèle SCID/HuPBL, l’activation directe par un phosphoantigène et l’IL2 conduit à une infiltration massive des cellules T Vγ9Vδ2 in vivo dans les tumeurs rénales transplantées, suivi d’une élimination efficace de la tumeur. Cela indique que les récepteurs de « homing » de tumeur peuvent être induits sur les cellules T Vγ9Vδ2 après stimulation in vivo. La réactivité anti-tumorale des lymphocytes T Vγ9Vδ2 est corrélée à la fréquente surexpression de plusieurs molécules de surface sur les cellules tumorale. En effet, les cellules T Vγ9Vδ2 reconnaissent à la surface des cellules néoplasiques, en plus des divers ligands du TCR, des ligands du récepteur co-stimulant NKG2D. Ces ligands sont des molécules du soi induites en condition de stress ou de processus malins telles que MICA/B (MHC class Irelated genes A et B), les ULBP1-4 (U16 ligand binding protein 1,2,3 and 4), la molécule apparentée au CMH de classe I, le CD1 associée à la β2-microglobuline et les molécules d’HLA non classiques 329. Par ailleurs, la protéine MICA induit l’amplification des cellules T γδ Vδ1 positives à partir de tissu tumoral in vitro. Ces cellules T γδ Vδ1 montrent une importante activité cytolytique face aux lignées tumorales exprimant MIC-A. Ainsi, les cellules T γδ réactives à la protéine MIC-A peuvent être en théorie des candidates pour des thérapies cellulaires adoptives chez les patients atteints de tumeurs exprimant MICA 330 . Cependant en pratique ces tumeurs sécrètent du MIC-A soluble, et inhibent cette interaction 331 . Comme cité précédemment (Cf § III-3-3), un complexe formé de l’Apo-A1 connue pour son rôle dans le transport des lipides dans le sang, associée à la sous unité F1 de l’ATPsynthase, serait potentiellement reconnue par les lymphocytes circulants T Vγ9Vδ2 236 . Bien qu’à l’heure actuelle on ignore les fonctions de ce complexe, on sait maintenant que les lymphocytes T γδ se fixent d'abord à l'ATP-synthase. Amenée par le sang, l’Apo A1 viendrait renforcer cette liaison. Ce mécanisme pourrait déboucher sur de nouveaux médicaments anticancéreux. 95 IV-6. Lymphocytes T γδ et immunothérapie En 2003, une étude menée par l’équipe de Provinciali sur 23 patients atteints de mélanome cutané primaire et 28 sujets sains démontrait que le nombre absolu et le pourcentage de cellules T γδ circulants étaient significativement réduits chez les patients atteints de mélanome par rapport aux sujets sains. Cette diminution concernait spécifiquement les cellules T Vδ2, car le nombre de cellules T Vδ1 demeurait inchangé. De plus, les patients atteints de mélanome présentent un faible pourcentage de cellules T γδ produisant du TNFα ou de l’IFNγ. Ainsi, un déficit à la fois quantitatif et qualitatif des cellules T γδ contribuerait à une déficience de la protection immunitaire des patients atteints de mélanome. Ces observations pourraient justifier la mise en oeuvre de nouvelles approches d’immunothérapie des mélanomes notamment par le ciblage des lymphocytes T γδ 332. Le statut des cellules T γδ de patients porteurs de carcinome nasopharyngiens (CNP) a été comparé à celui de donneurs sains et à celui de sujets CNP après rémission clinique. Il a été trouvé que les cellules T γδ de patients sont déficientes dans leur réponse à la stimulation par la lignée de myélome XG-7 connue pour activer la prolifération des lymphocytes T Vγ9Vδ2 333 . De plus les cellules T γδ de ces mêmes patients présentent une absence de cytotoxicité envers les cibles CNP. Cependant, la prolifération et la cytotoxicité des lymphocytes T γδ envers les cibles CNP, absente dans les stades précoces et avancés du cancer, sont restaurées chez les sujets après traitement 334. Ces données indiquent un rôle des cellules T γδ périphériques dans la protection immunitaire contre le mélanome et le cancer du nasopharynx. Ceci explique l’intérêt grandissant pour l’amplification et l’activation de cette population T γδ. ª Deux stratégies peuvent être envisagées pour l’activité anti-tumorale des lymphocytes T γδ : (i) l’administration in vivo de composés activateurs de lymphocytes T γδ, (ii) l’amplification ex vivo de lymphocytes T γδ par les composés activateurs suivie de leur transfert autologue chez le patient. 96 Comme précédemment décrit (Cf § III-3-1), deux types d’agonistes structuraux de composés activateurs des lymphocytes T Vγ9Vδ2 ont été découverts : les PAg naturels tels que l’HDMAPP ou l’IPP qui agissent directement sur le TCR Vγ9Vδ2. Les lymphocytes T Vγ9Vδ2 peuvent aussi être activés par des molécules synthétiques telles que la bromohydrine pyrophosphate (BrHPP), un agoniste de type PAg, dont le mécanisme d’action est identique à celui des PAg naturels 226 et les ABP, lesquels induisent plutôt l’accumulation de PAg endogènes (IPP, DMAPP) et activent donc indirectement les cellules T Vγ9Vδ2335. Le BrHPP (PhosphostimTM) est actuellement développé sous le terme IPH1101 en oncologie (essais cliniques de phase I et II) par la compagnie pharmaceutique Innate Pharma, (Marseille) pour l'activation sélective des cellules T Vγ9Vδ2 dans le traitement de lymphomes et de tumeurs solides. IV-6-1. Approches impliquant l’administration de PAg synthétiques Il a été démontré dans un modèle de primate non-humain que les cellules T Vγ9Vδ2 peuvent être manipulées in vivo avec du PhosphostimTM. L’injection au Macaque fascicularis de BrHPP conduit à une activation dose–dépendante des cellules T Vγ9Vδ2, qui sécrètent de grandes quantités de cytokines de type Th1. De plus, la combinaison du BrHPP avec de faibles dose d’IL2 recombinante humaine induit une amplification spécifique des cellules T Vγ9Vδ2 effecteurs mémoires dans le sang périphérique. Cette réponse proliférative est transitoire, car le taux de ces lymphocytes retourne à son niveau basal en 10 à 15 jours. Cependant, l'injection répétée de BrHPP et d’IL2 recombinante humaine induit des réponses similaires mais de moins forte ampleur, suggérant leur épuisement progressif 336. Ces observations tranchent avec celles obtenues en 2002 par l’équipe de Z.W. Chen201. Ce dernier déduit que les lymphocytes T Vγ9Vδ2+ de macaques « vaccinés » par le BCG développent une mémoire immunitaire. En effet, ces lymphocytes T Vγ9Vδ2+ circulant montrent une réponse à la fois plus intense et plus longue consécutivement à la réinfection avec le BCG qu’à la première infection. La diférence entre ces deux études peut s’expliquer par le fait que dans l’étude le ZW Chen, PAg n’est pas pur, on peut donc penser qu’il présente des conditions adjuvantes 97 nécessaires à l’établissement d’une mémoire immunologique. Par ailleurs, l’infection par le BCG, qui est vivant, pourrait ne pas constituer une « vacination » mais plutôt une « infection ». IV-6-2. Approches impliquant l’administration d’aminobisphosphonates Parallèlement, d’autres études ont montré que des thérapies pharmacologiques avec les aminobisphosphonates (zoledronate, pamidronate) peuvent être utilisées avec l’IL2 pour induire l’amplification in vivo et l’activité anti-tumorale des lymphocytes T Vγ9Vδ2 304. L’amplification et l’activation des lymphocytes T Vγ9Vδ2 périphériques chez des patients présentant des cancers métastatiques d’origines variées ont été obtenus par administration d’acide zoledronique et d’IL2 337. Trois patients sur cinq porteurs de myélomes multiples ou de lymphomes non-Hodgkinien (NHL) de bas grade ont montré une réduction tumorale significative associée à une augmentation du nombre de cellules T γδ circulantes sous traitement par le Pamidronate et l’IL2202. De plus, les cytokines Th1 produites par les lymphocytes T Vγ9Vδ2 étaient augmentées après une seule injection de pamidronate. Plus récemment, un essai clinique de phase I sur le cancer de la prostate métastasé a également fait état de cette amplification des lymphocytes T Vγ9Vδ2 périphériques, consécutivement à l’administration d’Acide Zoledronique, chez des patients présentant un cancer de la prostate métastasé 338. Cette étude a examiné la faisabilité et les conséquences de l’utilisation de zolédronate, seul ou en combinaison avec de faible dose d’IL2 afin d’activer les cellules T γδ du sang périphérique. Cette étude a montré que bien qu’aucun traitement n’a montré de cytotoxicité appréciable, 2 patients sur 9 ont montré un changement significatif dans la population des cellules T γδ autour d’un phénotype central mémoire activé, produisant de la perforine et de l’IFNγ. Ces patients maintiennent également un niveau élevé de TRAIL sérique produit par les cellules T γδ activées. De plus le nombre de cellules T γδ au stade « effecteur mémoire » semble corréler à la diminution du taux sérique de PSA ainsi qu’un résultat clinique objectif avec 3 cas de rémission partielle et 5 cas de maladie stabilisée. Au contraire, la plupart des patients traités uniquement avec du zolédronate ne soutient ni le nombre de cellules T γδ ni le niveau de TRAIL dans le sérum, et montre une détérioration clinique progressive. 98 Donc la combinaison zolédronate IL2 représente une approche nouvelle pour induire des réponses cliniques et immunologiques chez les patients avec des carcinomes métastatiques. Les phénotypes des cellules T γδ ainsi que le niveau de TRAIL dans le sérum pourraient constituer de nouveaux bio-marqueurs de pronostic consécutifs à une thérapie des carcinomes métastatiques avec zolédronate et IL2. L’utilisation des ABP comme agents stimulants les lymphocytes T Vγ9Vδ2 offre donc de nouvelles approches d’immunothérapie dans les pathologies malignes 339. Ainsi, plusieurs essais cliniques ayant pour but d’agir sur l’activation in vivo des cellules T Vγ9Vδ2 chez les patients atteint de cancer sont actuellement en cours. L’augmentation transitoire systémique des concentrations d’IL6, de TNFα , d’IFNγ , et de TRAIL dans le sérum a été observée quelques heures après injection en intra veineuses d’ABP ou de PAg seul, chez des primates et chez des patients 336, 338, 340. Si de tels traitements échouent à induire l’expansion in vivo des cellules T Vγ9Vδ2 chez la plupart des individus, la co-administration d’agoniste de cellules T Vγ9Vδ2 et d’IL-2 recombinante conduit à une expansion significative des Vγ9Vδ2 sanguins 202, 336, 338, 340 . De manière intéressante, la stabilisation de la tumeur voire sa régression partielle ont été observées chez plusieurs patients atteint de myélomes multiples dans un protocole de stimulation de lymphocytes T Vγ9Vδ2 202 . De plus, les cellules T Vγ9Vδ2 périphériques de la moitié des patients traités ne sont pas amplifiés après traitement avec un agoniste des Vγ9Vδ2 plus IL2 303. Des traitements répétés conduisent à une rapide diminution des réponses prolifératives périphériques des cellules T Vγ9Vδ2 à la fois chez les primates sains et les patients malades, bien que la capacité de ces lymphocytes à répondre aux Ag in vitro semblent être maintenus 336. Ces observations, certes prometteuses, indiquent que les protocoles immunothérapeutiques qui ciblent les lymphocytes T Vγ9Vδ2 nécessitent d’être optimisés. A cet égard, l’IL15 est un facteur homéostatique et de croissance pour les cellules Vγ9Vδ2 218 . Comme cette dernière cytokine peut aussi augmenter la lyse NKG2D-médiée de cellules tumorales ciblées à la fois par les cellules T αβ et T γδ association avec des agonistes du TCR Vγ9Vδ2. 99 341 , elle pourrait être utilisée en IV-6-3. Approches impliquant le transfert adoptif de cellules T Vγ9Vδ2 Une alternative à l’activation in vivo des cellules T γδ par administration d’ABP ou de PAg en combinaison avec l’IL2 pourrait être une thérapie basée sur le transfert adoptif de cellules T Vγ9Vδ2. Ces cellules seraient isolées ex vivo à partir du sang périphérique et amplifiées in vitro grâce à des PAg ou des ABP. En effet après transfert adoptif dans des souris SCID, les cellules T γδ activées à l’alendronate plus IL-2 prolongent significativement la survie des souris SCID inoculées avec les cellules tumorales humaines 342 . Ainsi une immunothérapie efficace basée sur les cellules T γδ pourrait requérir l’activation des lymphocytes T Vγ9Vδ2 endogènes grâce à l’administration de PAg (ou d’ABP) et d’IL-2, suivi par un transfert adoptif des cellules T Vγ9Vδ2 amplifiées in vitro. L’activation cellulaire peut également être induite par des méthodes plus classiques telle que l’administration in vitro d’anticorps dirigés contre le CD3 et /ou le TCRVγ9. En effet, l’amplification et l’activation ex vivo des cellules T γδ à partir de sang périphérique de patients atteints de cancer du nasopharynx ont été réalisées par un anticoprs anti-TCRγ fixé sur support 343. La mort cellulaire induite par l’activation (AICD, Activation Induced Cell Death) qui se produit très fréquemment dans ces cultures in vitro pourrait être prévenue par la protection avec un anticorps anti-CD2 l’IL15 345 344 et / ou l’addition de cytokines anti-apoptotiques telle que . En effet, les études de R. Lopez ont permis d’identifier et de caractériser une voie de signalisation, dépendante de l’IL12 et médiée par CD2, qui inhibe l’apoptose des cellules T γδ induites par un mitogène. Ces auteurs ont depuis lors exploité cette voie pour développer des méthodes d’amplification ex vivo de cellules T γδ viables, fonctionnelles et résistantes à l’apoptose. Le procédé de thérapie cellulaire INNACELL-γδ TM, développé par Innate pharma est un produit de thérapie cellulaire autologue en essai clinique de phase I chez des patients atteints de carcinome rénal métastatique (mRCC). Les cellules mononuclées autologues de patients mRCC sont collectées et les cellules T Vγ9Vδ2 sont spécifiquement amplifiées ex vivo avec de l’IL2 et du BrHPP. Plusieurs milliards de lymphocytes T Vγ9Vδ2 sont ainsi 100 obtenus en 2 semaines par culture in vitro. Cette stimulation ex vivo s’affranchit de potentiels effets inhibiteurs de la tumeur et autorise ainsi la génération d’un nombre élevé de cellules effectrices 346. Bien que divers types d'immunothérapie aient été utilisés pour tenter d'améliorer le pronostic des patients présentant un mRCC, l'immunothérapie adoptive utilisant des cellules T γδ n'avait pas encore été testée. Très récemment une étude pilote d’immunothérapie adoptive sur sept patients utilisant les cellules de T γδ activées in vitro contre mRCC a été mise au point. Ainsi, les cellules T γδ autologues activées in vitro ont été administrées à des patients mRCC ayant subi une néphrectomie. Le traitement a été bien toléré par tous ces patients et pour 3 sur 5 d’entre eux, des effets anti-tumoraux ont été observés347. IV-6-4. Approches impliquant l’utilisation concomitante de DC et de cellules T Vγ9Vδ2 Les stratégies de vaccinations à base de DC actuellement mises en place 57, 348-350 pourraient être couplées avec l’utilisation de lymphocytes T Vγ9Vδ2. En effet un des aspects critiques de l’établissement d’une réponse immune effective est la maturation des DC. Or les lymphocytes T Vγ9Vδ2 sont capables d’induire la maturation des cellules dendritiques par la production de cytokines 351 ou via la molécule CD1 351, 352 . De plus la co-culture de DC immatures (iDC) avec des cellules T Vδ2 du sang périphérique activées avec un PAg ou un ABP (pamidronate; PAM) conduit à une modulation positive spécifique de CD86 et des molécules de CMH de classe I et à l’acquisition de marqueurs fonctionnels typiques des DC activées 323 . D’autre part, il a été décrit que les iDC potentialisent la production de cytokines par les cellules T Vγ9Vδ2 stimulées par un Ag , lesquelles exercent un effet réciproque sur la maturation des DC 353 . Les iDC augmentent en effet la production cytokinique Th1 (voire même Th2) par les cellules T Vγ9Vδ2. Ainsi la capacité des iDC à sélectivement potentialiser la réponse cytokinique des cellules T Vγ9Vδ2 suggère l’effet adjuvant de ces lymphocytes. L’induction de la sécrétion de cytokines, nécessaire au processus de maturation des DC, suggère donc, que les cellules T Vγ9Vδ2 peuvent agir comme adjuvant des réponses immunes cellulaires. Cependant l’étude très récente de Cendron 219 concernant le possible rôle adjuvant des lymphocytes Tγδ dans un vaccin sous-unitaire antituberculeux n’a pas confirmé cet aspect, infirmant également un hypothétique role d’APC 101 326 . *** Cet état de l’art souligne l’importance des cellules non-conventionnelles Tγδ en immunité anti-tumorale et leur parfaite adéquation à de nouvelles stratégies thérapeutiques. L’ensemble de ces résultats est très encourageant et justifie d’optimiser le ciblage des lymphocytes Tγδ pour explorer le traitement de différents types de cancers. *** 102 OBJECTIF DU TRAVAIL Si les lymphocytes T γδ humains reconnaissent des PAg à la surface des cellules tumorales humaines et tuent ces dernières, les modalités de ces processus de reconnaissance restaient mal définies. L’objectif de mes travaux de recherches doctorales était donc de clarifier ces aspects, pour ensuite tenter d’optimiser l’action anticancéreuse de ces lymphocytes non-conventionnels. Mon doctorat a donc consisté à décrire les étapes du déclenchement des fonctions tueuses des lymphocytes T γδ vis-à-vis de cellules cancéreuses humaines : fixation aux cellules cibles, détection de PAg tumoraux, signalisations intracellulaires puis déclenchement des mécanismes de lyse. Aussi, dans un premier temps, ce projet s’est focalisé sur l’analyse (notamment vidéomicroscopique) de l’activité moléculaire se déroulant à la synapse immunologique des lymphocytes T γδ avec des lymphomes anaplasiques à grandes cellules. Dans un second temps, j’ai utilisé les résultats de ces observations pour optimiser les modalités de l’action anti-tumorale de ces lymphocytes T γδ. Ce concept sera illustré de données obtenues dans le contexte de l’immunothérapie associant anticorps monoclonaux anticancéreux et lymphocytes T γδ activés. Plus spécifiquement, les travaux que je présente dans cette thèse démontrent l’intérêt thérapeutique de l’association anticorps monoclonal thérapeutique rituximab et de phosphoantigènes vis-à-vis des lymphomes non-Hodgkiniens. Pour leur extrapolation à toutes les thérapies par anticorps monoclonaux, comme l’illustreront ici quelques exemples obtenus avec l’alemtuzumab et le trastuzumab, les résultats de mon doctorat ont fait l'objet d’une publication, de plusieurs communications orales et d'un brevet déposé par INSERM, sur lequel se base désormais un essai clinique de phase II dans le traitement du lymphome folliculaire en rechute. 103 RESULTATS 1. Première partie : Etude de l’activité moléculaire à la synapse des lymphocytes T Vγ9Vδ2 humains Comme abordé précédemment, les lymphocytes effecteurs cytotoxiques, et particulièrement les cellules T Vγ9Vδ2 sont capables de capturer des morceaux de membranes de leurs cellules cibles et de lui envoyer des granules lytiques à travers la synapse immunologique. Cependant, le positionnement de ces deux activités l’une par rapport à l’autre restait un mystère. Notre hypothèse de travail est que leur ordre à la synapse lytique pouvait fournir des indices quant à la signification physiologique de ce transfert et -peut être- en faire une cible pour de nouveaux protocoles thérapeutiques. En effet la question était de savoir si cette capture de membrane de cellules cibles est pré-requise, simultanée, ou postérieure à la sécrétion des granules lytiques à la synapse. En effet, bien que la capture de membrane dans une synapse immunologique lytique de CTL déficient en perforine puisse se produire sans induire la mort de cellules cibles 265 , cela n’élimine pas la possibilité que la trogocytose puisse être couplée à l'exocytose de granules lytiques. Trois hypothèses peuvent être avancées pour la signification physiologique de ce transfert : - Si cette capture se produit peu après le contact synaptique, elle pourrait soutenir la signalisation activatrice avant la sécrétion de granule. - Si elle se produit une fois que les lymphocytes ont commencé à recruter leurs vésicules lytiques au MTOC, elle pourrait alors contribuer à ajuster la sécrétion à la synapse. - Si elle se produit après la sécrétion des granules, elle pourrait contribuer à la dissociation des conjugués 275. 104 Pour mieux cerner le rôle et la pertinence physiologique de cette capture membranaire dans l’efficacité de cytotoxicité des lymphocytes T γδ, nous avons donc étudié en parallèle la capture de membrane et l'exocytose de granules dans une synapse lytique. Pour cela nous avons mis au point un modèle de synapse lytique qui nous permettait d’observer à la fois la capture membranaire et le relargage de perforine. Les acteurs cellulaires étaient les lymphocytes T γδ humains et deux lignées de lymphome anaplasique à grande cellule (ALCL) (Karpas-299 et COST). En effet, nous avions précédemment observé que les ALCL étaient particulièrement bien trogocytés par les lymphocytes T γδ du sang périphérique 354 . C’est la raison pour laquelle l’interaction cellulaire γδ-ALCL pouvait représenter un modèle approprié pour cette étude. Les ALCL représentent environ 2% des lymphomes en général et jusqu’à 12% des lymphomes de l’enfant. C’est un type de lymphome non-Hodgkinnien, un cancer qui trouve son origine dans le tissu lymphatique. Les symptômes se traduisent par des désordres lymphoprolifératifs cutanés bénins allant jusqu’aux désordres systémiques suites à l’atteinte des nœuds lymphatiques et des régions extranodales 355 . Les principales cellules impliquées dans cette pathologie sont les leucocytes de phénotype T ou « nul » (c'est-à-dire ni T ni B) CD30+ perforine+ TCR−. La lignée cellulaire Karpas-299 représente le type le plus commun d'ALCL 356 alors que la lignée cellulaire COST est une variante morphologique d'ALCL à petites cellules. En général, les types de variants d’ALCL dits à petites cellules s’accompagnent de pronostics très défavorables 357. Publication # 1: Human γδ T lymphocytes strip and kill tumor cells simultaneously. Julie GERTNER, Aurélie WIEDEMANN, Mary POUPOT and Jean Jacques FOURNIE, Immunol Lett 110, 42-53 (2007). Cette étude décrit l'induction du transfert synaptique et de l’activité lytique des lymphocytes T Vγ9Vδ2 en co-culture avec les lignées d’ALCL Karpas-299 et COST. Elle met en évidence deux traits importants de l’interaction des lymphocytes T Vγ9Vδ2 avec leur cible tumorale. Le premier est la simultanéité de la capture de membrane et du relargage de perforine. La deuxième est la persistance de ces deux processus post mortem de la cible. 105 Immunology Letters 110 (2007) 42–53 Human ␥␦ T lymphocytes strip and kill tumor cells simultaneously Julie Gertner a , Aurélie Wiedemann b , Mary Poupot a , Jean-Jacques Fournié a,∗ a Department of Oncology, Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale Unité 563, BP 3128, Hopital Purpan, 31024 Toulouse Cedex 03, France b Department of Immunology, InstitutNational de la Santé Et de la Recherche Médicale Unité 563, BP3128, Hopital Purpan, 31024 Toulouse Cedex 03, France Received 23 January 2007; received in revised form 20 February 2007; accepted 5 March 2007 Available online 3 April 2007 Abstract When human ␥␦ lymphocytes bind to tumor cells for killing, they also strip their membrane for unknown reasons. Here we investigated this topic using the model of human ␥␦ lymphocytes co-incubated with anaplastic large cell lymphomas, a group of tumors with cytolytic T or null lineage. By using flow cytometry and live cell imaging, we show that as soon as both cells were in contact, the TCR-mediated activation of ␥␦ lymphocytes simultaneously triggered their secretion of lytic granules and stripping of lymphoma cell membranes, and both activities continued even after their cell death. However reciprocally in such conjugates, resistant lymphoma failed to strip ␥␦ cells and to kill them by untargeted secretion of their own lytic granules. This indicated that secretion of lytic granules and target membrane stripping are associated in lytic cell conjugates, and that ␥␦ T lymphocytes strip and kill their targets simultaneously. © 2007 Elsevier B.V. All rights reserved. Keywords: Activation; Membrane; Lymphoma; Cell imaging; Cell death 1. Introduction The immunological synapse (IS) of cytolytic T lymphocytes (CTL) allows the recognition of target cells, orientated secretion of lytic granules as well as intercellular capture of membrane fragments [1,2]. This latter activity resembles to that of cytopathogenic amoeba [3] and is referred to as “trogocytosis” [4], “stripping” [5] or “trapping” [6]. Both in vivo and in vitro evidence have shown that B and T lymphocytes strip antigen cells upon TCR- or BCR-mediated endocytosis of antigen complexes from APC (see for reviews: [7–9]). ␣ T lymphocytes also capture membrane fragments from antigen-free APC [10]. ␥␦ T and NK cells nibble their targets [11–13] while the latter capture some killer cell membrane markers [14]. Several hematopoietic and non-hematopoietic tumor cells capture constitutively homotypic cell membranes [15,16]. This type of intercellular transfer of cell surface markers can be detected in a broad range of cell types and therefore has functional conse- Abbreviations: ALCL, anaplastic large cell lymphoma; APC, antigenpresenting cell; CMTMR, orange-(5-(and-6)-(((4-chloromethyl)benzoyl) amino)tetramethylrhodamine); CTL, cytolytic T lymphocytes; FCS, fetal calf serum; IS, immunological synapse; mfi, mean of fluorescence intensity ∗ Corresponding author. Tel.: +33 5 6274 8364. E-mail address: [email protected] (J.-J. Fournié) 0165-2478/$ – see front matter © 2007 Elsevier B.V. All rights reserved. doi:10.1016/j.imlet.2007.03.002 quences on immunoregulation [5,17,18], viral infection [19,20], neo-angiogenesis [21,22] and tumorigenesis [15,16]. The mechanism of membrane capture remains elusive and could involve exosome shedding from APC and their recapture by conjugated lymphocytes [10,23–25]. Alternatively, membrane fragments could be sheared from target cells upon conjugate dissociation [26], which implies that this transfer is a post-synaptic event. Several lines of evidence suggest that stripping occurs directly across synapses. Firstly, the reciprocity of transfers between NK and target cells [14] implies that this occurs while cells are bound. Secondly, the synapses formed between conventional CTL and their targets are composed of membrane bridges and fusion microdomains [27], which could support transfer by lateral diffusion along the membrane. Lastly, inhibitors of lymphocyte activation or cytoskeleton remodelling also block stripping [1,7,11,13,28,29], linking this process to activation in cell conjugates. While cytotoxic responses can be monitored on both target and killer cells, stripping can only be assessed on the latter. Hence, lytic synapses represent an interesting model to investigate when transfer is triggered relative to cytotoxic activity. NK, CD8 ␣ and ␥␦ T cells have different requirements for activation, but share a need for low level of activating signals to induce their cytotoxic and trogocytic responses [2,11–13,30,31]. Although membrane capture in lytic IS of perforin-deficient J. Gertner et al. / Immunology Letters 110 (2007) 42–53 CTL can occur without inducing target cell death [2], this observation did not rule out the possibility that stripping could be coupled with granule exocytosis. In effector lymphocytes, membrane capture and granule secretion occur in opposite directions, so their sequence at the lytic synapse could provide clues as to the physiological significance of this transfer. Whether the capture of the target cell membrane is pre-required, simultaneous, or posterior to the secretion of lethal granules at the synapse remains however unknown. If it occurs soon after cell–cell contact, the transfer could support activatory signaling prior to granule secretion [31]. Alternatively, if it occurs once the activated lymphocytes exocytose their vesicules, it could contribute to adjusting the secretion at the synapse. Finally, if it occurs after the delivery of lethal hits, it could contribute to the dissociation of cell conjugates [26]. Hence, simultaneous monitoring of membrane capture and granule exocytosis in lytic synapses is required to evaluate these various possibilities. We have previously observed stripping of anaplastic large cell lymphoma cells (ALCL) by ␥␦ T blood lymphocytes [32]. Human ␥␦ T lymphocytes expressing V␥9/V␦2-encoded TCR represent a polyclonal T-cell subset that is highly biased for MHC-unrestricted reactivity to non-peptide phosphoantigens and anti-tumoral cytotoxicity [33]. Since we had previously characterized the immunological synapse of ␥␦ T lymphocytes [34] and their propensity to nibble human cancer cells [11], we suggested that ␥␦–ALCL cell interactions could represent a suitable model for this study. ALCL comprise a group of several histotypes of T- or null-, CD30+ perforin+ TCR− lymphocyte neoplasms, ranging from benign cutaneous lympho-proliferative disorders to systemic lymphomas [35]. The most common type of ALCL is represented by the Karpas-299 cell line [36], while the COST cell line is a morphological variant of small-size ALCL [37]. Here, we investigated the induction of transfer and of lytic activity by ␥␦ T lymphocytes conjugated to the Karpas299 and COST ALCL cell lines. We found that as soon as cell conjugates were formed, ␥␦ TCR-mediated activation triggered both perforin release and ALCL membrane capture. Imaging experiments showed that ␥␦ T cells remain conjugated to targets even after their cell death, sustaining both stripping and granule exocytosis at the synapse. In addition, COST cells were able to release perforin to the conjugated ␥␦ lymphocytes and strip membranes from the conjugated ␥␦ lymphocytes. However, both of these activities were relatively weak. Together these observations suggest that ␥␦ T cells bound to tumor cells coordinate their capture of membrane fragments to their targeted exocytosis of lytic granules. 2. Materials and methods 2.1. Reagents The PKH67 lipophilic fluorochrome was purchased from Sigma–Aldrich (St. Louis, MO). Orange-(5-(and-6)-(((4-chloromethyl)benzoyl)amino)tetramethylrhodamine) (CMTMR), the calcein green AM cell viability tracker and the LysoTracker Red DND 99 were from Molecular Probes (Cergy Pontoise, France). PTIR-271, a lipidic carbocyanine derivative with stable 43 membrane intercalating properties was a kind gift from Brian Gray (PTI Research, Inc., Exton, PA, USA). This fluorochrome has a high extinction coefficient (216,700 M−1 cm−1 ) and emits in the far red. IgG isotype controls, anti-pan-␥␦ TCR, anti-TCRV␥9 and FITC-conjugated anti-CD30 reagents were from Beckman-Coulter-Immunotech (Marseille, France). Anti-IgG1-PE, anti-TCRV␥9-PE, PC5-conjugated anti-CD16, PC5-conjugated anti-CD107a and FITC-conjugated anti-human perform mAbs were from BD Biosciences-Pharmingen (San Diego, CA) and anti-NKG2D was from R&D Systems Europe (Lille, France). Anti-MHC class I (clone W6.32) (BeckmanCoulter-Immunotech), anti-MIC-A (MICA) from Immatics (Tuebingen, Germany), anti-ULBP 1,2,3 from R&D Systems, and FITC- and PE-conjugated secondary goat anti-mouse IgG were from Caltag Labs (Burlingame, CA, USA). 2.2. Cell culture PBMCs were isolated from fresh blood samples using LeucosepTM tubes (Greiner bio-one, Frickenhausen, Germany) and cultured in vitro for 2 weeks (1.5 × 106 ml−1 ) in complete RPMI 1640 medium supplemented with 10% heat-inactivated fetal calf serum (FCS) (Invitrogen, San Diego, CA). To produce ␥␦ CTL, PBMC were stimulated with 400 nM of phosphoantigen bromohydrin pyrophosphate (Innate Pharma, Marseilles, France) and 300 IU/ml of recombinant human IL2 (kind gift from Sanofi-Synthélabo-Aventis, Labège, France). IL2 was renewed every 3 days at the same concentration and lymphocytes were kept at 1.5 × 106 cells/ml. Flow cytometry analysis using mAbs for either TCRV␥9 or TCRV␦2 chains indicated these TCR chains of the ␥␦ TCR were co-expressed by >90% of the resulting ␥␦ cell lines as described previously. The cell lines of Burkitt’s lymphoma Daudi and the thymoma Ichikawa were cultured (0.5 × 106 ml−1 ) in complete RPMI 1640 medium supplemented with 10% heatinactivated FCS. Karpas-299 and COST ALCL cells were kept between 0.5 and 1 × 106 cells/ml in the same culture medium but supplemented with 15% FCS as previously described [37,38]. 2.3. Flow cytometry 2 × 105 PBMCs were washed in PBS (Cambrex Bio Science) and incubated at 4 ◦ C for 20 min with the specified mAb conjugates diluted in PBS plus 5% FCS. Thirty thousand events were collected per experiment and analysed on a Facs-Calibur (Becton Dickinson) using the Cell Quest-Pro software (BD Biosciences, Mountain View, CA). For analysis of CD107a expression, ␥␦ T lymphocytes and target cells (cell ratio of 1:2, respectively) were co-incubated at 37 ◦ C in the presence of anti-CD107a conjugate and monensin (9 M, added after 1 h to the co-cultures). Four hours later, cells were collected, washed twice with PBS-EDTA (0.5 mM) and labelled for TCRV␥9. For intracellular staining of perform, T cells were washed, added to ALCL in 200 l of RPMI 1640 with 5% FCS and spun down by mild centrifugation in U-bottom 96-well plates to allow conjugate formation. After 4 h at 37 ◦ C, the cells were 44 J. Gertner et al. / Immunology Letters 110 (2007) 42–53 fixed for 10 min at room temperature with 3% paraformaldehyde, permeabilized for 10 min with Hepes-buffered PBS containing 0.1% saponin and 3% bovine serum albumin and stained with PE-conjugated anti-human perforin mAb (BD Biosciences, Mountain View, CA) or with PE-conjugated IgG2b control. 2.4. Flow cytometry-based measure of synaptic transfer These assays were performed using a 1:2 cell ratio of ␥␦ T: PKH67-stained ALCL as described elsewhere [32]. For blocking experiments, 10 g/ml of anti-TCR␥␦ mAb (IMMU510; IgG1; Beckman-Coulter-Immunotech, Villepinte, France), antiNKG2D (149810; IgG1; R&D) or control mouse mAb IgGl isotype-matched control were added to the co-incubated cells. 2.5. Specific lysis Specific lysis was measured using standard 4 h 51 Cr-release assay. When specified, effector T cells were pre-incubated for 20 min with 15 nM concanamycin A (Sigma–Aldrich) at 37 ◦ C and then added without further washing to the labelled target cells. For blocking experiments the same mAbs as above were added to the cells before co-incubation with the Cr51 -pulsed target cells. 2.6. Time-lapse confocal microscopy Karpas-299 cells were stained with calcein AM and with PTIR-271 (diluted 1/500), according to the manufacturer’s instructions, or with the anti-CD30 monoclonal antibody for Ki-1 antigen when specified. Cells were plated on Lab-Tek chambered coverglass (VWR) previously coated with poly-dLysine hydrobromide (Sigma–Aldrich), and incubated at 37 ◦ C in a 5% CO2 atmosphere. The ␥␦ T cells were stained with LysoTracker red according to the manufacturer’s instructions and were added to the chambers after adhesion of Karpas299 cells. Lyso Tracker red labels acidic intracellular structures such as lytic CTL granules without affecting the kinetics of their release [39]. Time-lapse confocal microscopy was performed by acquiring pseudocolour images at a rate of 1 every 8 s for sequences of 2 h as described [40]. RGB images show green for calcein (viability), blue for PTIR271 (membrane transfer) and red for acidic granules (perforin release). 2.7. Single cell analysis of synaptic transfer and viability Transfer was analysed at the single-cell level by monitoring the distribution of fluorescence from Karpas-299 membranes as a function of cell contact time. In the above time-lapse protocols, bmp files of successive images of Karpas-299 cells were selected. These produced a (x, y, z) 3D-plot for each timepoint, with x, y as pixel coordinates and z as membrane fluorescence intensity. For each successive image, z was plotted along a segment [1–2] crossing the cell from the synaptic membrane (1) to the opposite side (2) and the resulting curve was integrated. The kinetics of transfer were represented by plotting the 1/2 ratio as a function of time. A similar procedure was followed to measure cell viability using the above images monitored on the green channel (calcein). A cytoplasmic region of interest was selected and the mean intensity of calcein was calculated. This value was normalised and plotted as a function of time. 2.8. Statistical analysis Differences among groups were analysed by the Mann– Whitney U test using SigmaStat 3.0 (SPSS Inc., Chicago). 3. Results 3.1. Capture of Karpas-299 membrane markers by polyclonal γδ T lymphocytes Polyclonal cell lines of TCRV␥9+ ␥␦ T lymphocytes stripped ALCL cell lines similarly to freshly isolated peripheral ␥␦ T lymphocytes [32]. When co-incubated with Karpas-299 cells labelled with the membrane fluorochrome PTIR-271, polyclonal TCRV␥9+ lymphocytes captured fragments of their membrane (Fig. 1A). When co-incubated for 60 min with Karpas-299 cells, the TCRV␥9+ ␥␦ T lymphocytes acquired more fluorescence than the other lymphocytes from the ␥␦ T cell line. In addition, stripping of Karpas-299 cells was more important than that observed with other lymphoma or leukaemia cell lines, such as Daudi or Ichikawa. A representative experiment out of 10 (Fig. 1B) showed that in TCRV␥9+ cells, PKH67 (mfi) intensity shifted from 4 before co-incubation to 128 after 1 h of incubation with Karpas-299 cells. In the same experiment, the mfi of non-␥␦ T cells shifted from 4 to 27. Comparatively, with Ichikawa and Daudi cells, the mfi of ␥␦ T cells shifted from 4 (t0 min ) to 23 (t60 min ) and from 5 (t0 min ) to 61 (t60 min ), respectively. Hence the nibbling of the Ichikawa cell line was only marginal as compared to that other tumor cell lines. Six other polyclonal TCRV␥9+ ␥␦ T cell lines derived from healthy donors gave the same results (data not shown). Confocal microscopy illustrated the capture of Karpas-299 membrane fragments by cells that were in contact with the latter. ␥␦ lymphocytes were loaded with orange-CMTMR and co-incubated for 15 min with Karpas-299 cells previously labelled with PTIR271 and positive for CD30. Fig. 1C (representative results out of five experiments) shows that PTIR-271 and CD30 colocalised on the cell membrane of the conjugated ␥␦ lymphocyte, while these Karpas-299 markers were absent prior to cell contact. Flow cytometry confirmed this was a general trend of the ␥␦ T cells, as 18% of TCRV␥9+ ␥␦ T lymphocytes acquired CD30 from Karpas-299 cells within 60 min of co-incubation (Fig. 1D), and this proportion increased with time (not shown). Thus both the protein marker CD30 and the membrane-inserted fluorochrome PTIR-271 were captured from Karpas-299 cell surface by the conjugated TCRV␥9+ ␥␦ T lymphocytes, indicating that the stripping was not selective of some membrane markers. J. Gertner et al. / Immunology Letters 110 (2007) 42–53 45 Fig. 1. Strong stripping of Karpas-299 ALCL by polyclonal TCRV␥9+ lymphocytes. (A) Sequence of snapshots depicting the capture by ␥␦ T lymphocytes of fragments (yellow arrows) from Karpas-299 cell membranes previously labelled with PTIR-271 and shown here with blue pseudocolour. (B) Stripping of Karpas299, Daudi or Ichikawa cells by polyclonal ␥␦ T lymphocytes. Karpas-299, Daudi or Ichikawa cells labelled with the PKH67 fluorochrome were co-incubated with ␥␦ T cell lines and analysed by flow cytometry. Top: mfi of PKH67 on the ␥␦ TCR+ lymphocytes, bottom: mfi of PKH67 on (␥␦ TCR−) lymphocytes from the same cell lines. (C) Karpas-299-derived markers CD30 (green) and PTIR-271 (blue) are absent from CMTMR+ ␥␦ T lymphocytes (red) before co-incubation (upper left), but are present on the ␥␦ T cells co-incubated with Karpas-299 for 15 min (upper right). Lower panels: co-localisation of CD30 and PTIR-271 on the surface of the conjugated CMTMR + ␥␦ T lymphocyte in the above images from (B) (the x-axis of the histogram corresponds to the AB segment from respective images in (B)). Representative images from five co-incubation experiments. (D) acquisition of CD30 derived from Karpas-299 cells (left panel) by polyclonal ␥␦ T lymphocytes co-incubated for 0 min (middle panel) or 60 min (right panel). 46 J. Gertner et al. / Immunology Letters 110 (2007) 42–53 Fig. 2. Perforin-mediated killing of Karpas-299 by the ␥␦ CTL. (A) Phenotype of the ␥␦ CTL involved in this study. Cells were labelled for the specified markers (open histograms) or the corresponding isotype-matched Ig control (shaded histograms). (B) Specific lysis of Karpas-299 (black circles), Daudi (grey squares) and Ichikawa (white squares) tumor cell targets in a standard 51 Cr-release assay. Data shown are the mean and S.D. from three independent experiments with different ␥␦ T cell lines. (C) Inhibiting perforin release by treatment with concanamycin A (triangles) reduced the killing of Karpas-299 (black circles) in a standard 51 Cr-release assay (mean and S.D. from three independent experiments). (D) Co-incubation with Karpas-299 cells induced expression of CD107a by ␥␦ T lymphocytes, measured using an LSR-II flow cytometer. Data are from three experiments performed in triplicate. 3.2. γδ T lymphocytes kill Karpas-299 cells by secreting perforin All ␥␦ T cell lines involved in this study were mostly composed of TCRV␥9+ lymphocytes. These CD27− cells express high levels of intracellular perforin and harbour C-type lectin receptor NKG2D, CD16 and CD56 at the cell surface (Fig. 2A). This phenotype corresponds to a previously depicted subset of fully mature peripheral TCRV␥9 cells, the cytolytic effector memory ␥␦ T cells [41]. Accordingly, when tested for specific lysis in standard 51 Cr-release assays, these ␥␦ lymphocytes killed Karpas-299 targets more efficiently than Daudi, the standard target, or Ichikawa, a negative control (Fig. 2B). Hence the low lysis of Ichikawa cells was in line with its marginal stripping depicted in the above experiment. This lytic activity was reduced, at least in part, by a short pre-treatment with Concanamycin A, an inhibitor of perforin exocytosis (Fig. 2C). Accordingly, co-incubation with Karpas-299 cells induced most ␥␦ T cells to express the CD107a marker of lytic lysosome exocytosis (Fig. 2D). Thus, ␥␦ T lymphocytes killed Karpas299 cells by releasing perforin, as it has already been shown in non-Hodgkin lymphomas [42]. 3.3. TCRVγ9 triggers both membrane stripping and killing of Karpas-299 cells The ␥␦ lymphocytes in this study expressed the TCRV␥9+ receptors and NKG2D (see above), both of which could potentially explain their reactivity to Karpas-299 cells. We thus assessed their respective involvement by adding a saturating concentration of neutralising antibody to these receptors in synaptic transfer and lysis assays. Lysis of Karpas-299 by the ␥␦ T lymphocytes was strongly inhibited by IMMU510, an anti-TCR␥␦ mAb (74% inhibition by antibody at E:T = 30:1). J. Gertner et al. / Immunology Letters 110 (2007) 42–53 47 Fig. 3. TCR ␥␦ triggers lysis and stripping of Karpas-299 by ␥␦ lymphocytes. (A) Antibody blocking of Karpas-299 lysis by ␥␦ T CTL. The specified E:T cell ratios were tested in a standard 51 Cr-release assay in the presence of either of the following antibodies: anti-TCR ␥␦ (clone IMMU 510, white circles), anti-NKG2D (clone 149810, grey triangles), both antibodies (white squares) or isotype-matched control antibody (black circles). (B) Antibody blocking of Karpas-299 stripping by ␥␦ T CTL. Karpas-299 cells labelled with PKH67 were co-incubated for 1 h with ␥␦ T cells in the presence of the specified antibodies and analysed by flow cytometry. The PKH67mfi of ␥␦ T lymphocytes are indicated. Conversely, this lytic activity was only marginally affected by the anti-NKG2D mAb alone. Furthermore, the addition of both mAbs abrogated the killing to approximately the same extent as that observed with the anti-TCR␥␦ mAb alone (71% inhibition in these conditions, Fig. 3A). The capture by ␥␦ lymphocytes of PKH67, a fluorochrome inserted into Karpas-299 cell membranes, was also inhibited when the anti-TCR␥5 mAb IMMU510 was added to the synaptic transfer assay. Conversely, the anti-NKG2D mAb alone had little effect. Addition of both mAbs during the co-incubation had approximately the same effect as the anti-TCR␥␦ mAb alone (Fig. 3B). Thus both stripping and killing of Karpas-299 resulted from recognition essentially mediated by the ␥␦ TCR with little (if any) contribution from NKG2D. 3.4. Single cell imaging shows simultaneous lysis and stripping by γδ T lymphocytes We used time-lapse confocal fluorescence microscopy to visualise both membrane capture and perforin release at the single-cell level. The ␥␦ T lymphocytes were labelled with LysoTracker (red) to view their acidic perforin granules and co-incubated for 2 h in microchambers at 37 ◦ C in 5% CO2 with Karpas-299 cells previously loaded with calcein (viability tracker) and PTIR-271 (membrane tracker, blue). Cell conjugates were selected and images were taken every 8 s for 2 h, with t0 corresponding to the time of cell contact. Prior to cell contact, ␥␦ T lymphocytes crawled rapidly over the support. They harboured either circular or highly plastic morphologies comprising one or several pseudopodia, a motile body with one or several sprawling heads, scanning for antigen cells. Each ␥␦ lymphocyte harboured between 5 and 15 cytolytic granules that were highly mobile upon cell movement. Frequent homotypic ␥␦–␥␦ cell contacts were extremely shortlived, while most ␥␦–ALCL cell contacts led to stable synapses. As soon as the synapses were formed, both the ␥␦ lytic granules and the ALCL cell membrane converged to the synapse. Lytic granules at the synapse vanished, either by exiting the confocal plane or through secretion. The conjugated Karpas-299 cells were still alive several minutes after contact and their stripping was visible. Both cytoplasmic extinction of calcein and osmotic turgescence demonstrated Karpas-299 cell death, which most frequently occurred approximately 10 min after contact. Of note, however, the conjugates did not dissociate immediately after target cell death and ␥␦ lymphocytes continued to exocytose perform and to capture target cell membrane fragments at the synapse. Fig. 4 shows a representative sequence of snapshots, out of 13 imaging sequences of different cell conjugates from 5 independent experiments with similar results. Serial killing by ␥␦ T lymphocytes was rarely observed (e.g. only twice in 25 lytic conjugates), this behavior was therefore not their most frequent mode of lytic activity. Hence, the formation of cell conjugates initiated in a timely coordinated fashion both capture of the ALCL membrane and 48 J. Gertner et al. / Immunology Letters 110 (2007) 42–53 Fig. 4. Imaging of transfer and killing of Karpas-299 in the lytic ␥␦ synapse. Karpas-299 cells loaded with calcein (green) and labelled with PTIR-271 (blue) were co-incubated with ␥␦ T CTL labelled with LysoTraker (red) and visualised by time-lapse video-confocal microscopy. Cell death is visible 12 min after cell contact. release of ␥␦ lytic granules, which persisted after target cell death. 3.6. Weak stripping and targeting of perforin secretion in the reverse direction of the cell conjugate 3.5. Karpas-299 cell stripping by conjugated γδ T lymphocytes is immediate and sustained in the synapse As the ␥␦–Karpas-299 model unravelled an association between membrane capture and perforin release by the ␥␦ lymphocyte, we wondered whether this association also occurred in the reciprocal direction of these synapses. Karpas-299 cells however were rapidly killed once conjugated and could therefore not be used to address this question. COST is another CD30+ perforin+ TCR− ALCL cell line that is also recognized and strongly stripped by the same ␥␦ T cells [32,37]. By contrast however, COST expresses high levels of serpin A1 [38], a potent inhibitor of granzyme/perforin-mediated lysis. Hence COST is much less efficiently killed by ␥␦ T lymphocytes (not shown), thereby providing an ideal model to answer the above question. We therefore co-incubated COST cells with PKH67+ ␥␦ T lymphocytes to evaluate transfer in the reverse direction (“reciprocal activities”). ALCL cells, gated by their high SSC, marginally nibbled the ␥␦ lymphocyte membranes: their mfi increased from 3 to 20 after 1 h of co-incubation (Fig. 6A), corresponding to membrane transfers roughly 10 times lower than in the reverse direction (not shown). This could have suggested that COST cells were not activated in these conjugates. This hypothesis was ruled out as co-incubation with ␥␦ T lymphocytes induced COST cells to strongly release their intracellular perforin (Fig. 6B and C). However, 51 Cr-release assays from labelled ␥␦ T cell targets indicated that they were not killed by COST cells (No specific lysis at E:T 30:1, not shown). Thus COST cells were activated upon binding to the ␥␦ lymphocytes, but failed to nibble and kill the latter through massive perforin release. Imaging LysoTracker+ COST cells co-incubated with calcein+ ␥␦ lymphocytes illustrated this defect. COST cells made long-lasting synapses with ␥␦ lymphocytes and sustained ALCL membrane struipping was then monitored at the level of single cell conjugates through confocal microscopy. Cell conjugates were selected and the evolution of PTIR-271 on Karpas-299 cell membranes was plotted against time. This approach revealed the rapid redistribution of the Karpas-299 cell membrane at the synapse. In contrast with its stable distribution before contact, 1 min after ␥␦ binding, PTIR-271 accumulated in the synaptic membrane as it disappeared from other sites (Fig. 5A). Small patches also appeared on the ␥␦ T cell surface in non-successive snapshots, suggesting the discrete nature of the transfer. Integration of the PTIR-271 signal at synaptic (1) and opposite (2) membranes of the Karpas-299 cell quantified the rapid redistribution of this fluorochrome induced by cell attachment (Fig. 5B). The follow-up of PTIR-271 label of cell membrane in function of time demonstrated that rather than an arbitrary result from positions of 1 and 2, the redistribution of the target cell membrane was global and consecutive to contact with the ␥␦ lymphocyte. At the earliest time points (0–7 min), these changes were too low however, to alter significantly the 1/2 ratio of the live target. Seven to 12 min later, a strong 1/2 shift demonstrated that membrane accumulation continued even though the target cell had died. Hence the lytic ␥␦ synapse persisted despite target cell destruction, sustaining both granule exocytosis and membrane capture for nearly 25 min (Fig. 5C). Thus single cell imaging confirmed that membrane stripping was rapidly triggered by ␥␦ cell conjugation and was sustained even after target cell death. J. Gertner et al. / Immunology Letters 110 (2007) 42–53 49 Fig. 5. Kinetics of Karpas-299 stripping. (A) Distribution of PTIR-271 fluorescence at the cell membrane of a Karpas-299 cell in a conjugate with ␥␦ T CTL, as a function of time after contact. (B) Integration of PTIR-271-fluorescence for the segment indicated in A, from the synaptic membrane (1) to its opposite side (2). (C) Karpas-299 membrane stripping (quantified by the 1/2 ratio) and viability as a function of synapse duration. their exocytosis of lytic granules. In five independent experiments however, we could not detect any single conjugated COST cell with perforin exocytosis directed towards the synapse. This defective polarisation can be visualised in the representative sequence of snapshots shown in Fig. 6D. So the association of membrane capture and perforin secretion was also observed in the reverse direction of ␥␦–COST cell conjugates. In this context however, reduced synaptic transfer was associated with defective targeting of granule exocytosis. 4. Discussion The model of in vitro interactions of ␥␦ T lymphocytes and ALCL allowed us to investigate the relationship between membrane capture and secretion of cytolytic granules. In this model, we found that these two processes were associated. Through the synapse of functional ␥␦ T lymphocytes, both proceed efficiently. These were immediately initiated by ␥␦ TCR-mediated activation at cell contact, and persisted after target cell death. In COST lymphoma however, reduced membrane capture was associated with a disorientated exocytosis of granules. Altogether with the observation of membrane capture coordinated to granule secretion in synapses of ␥␦ T cells, these results suggested that membrane transfer could possibly contribute to direct exocytosis towards the immunological synapse. The immunological synapse of human gamma delta lymphocytes concentrates activating receptors such as the ␥␦ TCR 50 J. Gertner et al. / Immunology Letters 110 (2007) 42–53 Fig. 6. COST cells are defective for both synaptic transfer and orientation of perforin release. (A) COST cells strip weakly ␥␦ T lymphocytes. COST cells co-incubated with PKH67+ ␥␦ T lymphocytes were gated using SSC and their PKH67 mfi are indicated. (B) Intracellular perforin stain of COST cells alone. (C) Perforin secretion by COST cells as a function of ␥␦ T cell ratio. Results show % of perforin mfi relative to basal staining of COST cells alone. Data are from three experiments performed in triplicate. (D) Sequence of snapshots depicting the sustained synapse of a COST cell with a ␥␦ T lymphocyte loaded with calcein (green). The secretion of lytic granules (stained red with Lyso Tracker) from COST cells is never orientated towards the synapse, while the ␥␦ T lymphocyte remains viable. and NKG2D [34]. Hence both receptors could mediate the recognition of Karpas-299 cells, as these latter express the ULBP2 and ULBP3 cell surface ligands (data not shown). However, antibody blocking experiments ruled out a major role for NKG2D-mediated interactions in the activation of ␥␦ lymphocyte responses. Recognition of Karpas-299 cells by ␥␦ T lymphocytes preferentially involved TCRV␥9+ . Although recognition of the ALCL antigen was not the purpose of this study, recent studies suggest that it could be non-peptide phosphoantigens or the mitochondrial ATP synthase found at the surface of normal hepatocytes and some tumor cell lines [43]. Phosphoantigens are small metabolites from the mevalonate pathway of cholesterol biosynthesis [44], the titration of which is not yet possible in human cell samples [45]. This unconventional mode of antigen recognition is highly typical of innate-like lymphocytes and enables the specific recognition of HLA class I deficient Burkitt’s lymphoma Daudi cells [46] as well as a broad array of human cancer cells [44,47,48]. Although surface HLA class I deficiencies facilitate the recognition by TCRV␥9+ cells [49–52], most ALCL tested including Karpas-299 and COST cells expressed high levels of HLA class I molecules (data not shown). Hence, Karpas-299 cells could harbour a strong antigenic stimulus for ␥␦ lymphocytes. It could be interesting to establish the respective role of tumoral mevalonate pathway and of ATP synthase in the ␥␦ T cell reactivity to ALCL. The binding of ␥␦ T lymphocytes to ALCL cells was similar to the lytic synapses of conventional CD8 ␣ CTL. In the latter case, membrane capture and secretion of cytotoxic granules [2,53,54] respond to low amounts of activating ligands [31]. In our experiments, conjugation of ␥␦ with ALCL cells led to strong membrane transfers and cytotoxic activity. This was recently found for cytolytic effector memory TCRV␥9+ lymphocytes that J. Gertner et al. / Immunology Letters 110 (2007) 42–53 were co-incubated with B-cell lymphoma [41]. The homophilic ␥␦–␥␦ contacts observed in our imaging experiments were fastdissociating with no granule recruitment, possibly due to the fact that recognition of self-HLA class I protects against ␥␦ T cell auto-reactivity [51,52]. In contrast, contact with Karpas-299 cells led to stable conjugates, secretion of lytic granules and target cell death within about 10 min. This was similar to killing by ␣ CTL [40], but longer than antibody-induced killing by TALL cells [39]. The lytic ␥␦ IS were also very stable, as most ␥␦ T lymphocytes did not dissociate immediately from dead cells to associate with other cell targets. The experiments depicted here indicate that they therefore behave unfrequently like “serial killers” with successive “on/off” conjugation–dissociation sequences [55]. Much like CD8 ␣ CTL, they switched “on, once and for all” their programme of lytic granule delivery at the synapse, to potentially kill other conjugated targets [40]. This study stemmed from the hypothesis that the identification of a relationship between membrane capture and perforin release within a lytic IS could provide information on the physiological significance of synaptic transfer. We report here a temporal association of both processes. As soon as the conjugates were formed, TCR-mediated activation triggered membrane stripping and granule exocytosis, both of which persisted beyond target cell death. In the reverse situation of ␥␦–ALCL conjugates involving COST cells, this association was demonstrated further by the concerted lack of reciprocal stripping and of targeted exocytosis. What could be the functional significance for stripping by ␥␦ lymphocytes? The molecules captured upon transfer could sustain the stimulatory signals required by CD4 lymphocytes to release cytokines, once the conjugates are dissociated [26,31,56]. However, the activation threshold for cytokine release is above the level required for perforin release [30]. Therefore, low amounts of antigens that were insufficient to induce mature synapses and cytokine release could still trigger spiky Ca+ signaling, transfer and cytotoxicity [31,53]. This work shows that in ␥␦ T cell synapses, the release of perforin was triggered very early by TCR activation, although the lytic IS was maintained for much longer. We therefore favor the view that intercellular capture in the lytic ␥␦ IS was probably not required for inducing activation, but rather resulted from the latter. Alternatively, membrane capture could be a “linking” process by which the induced secretory response is correctly orientated towards the synapse that triggers the signaling cascade. The findings presented in this report support this hypothesis in two ways. In the ␥␦–Karpas-299 conjugates, trogocytosis was intense and sustained, together with a correct addressing of perform secretion to the synapse. In the reverse direction of ␥␦–COST conjugates, although ALCL cells were triggered to release perforin, their defective stripping did not adequately orientate the perforin exocytosis to the synapse. In ␥␦–ALCL conjugates, some rare instances of serial killing allowed us to observe dissociating cells with transferred fragments. This situation resembled the capture of GFP-tagged MHC class II by CD4 T lymphocytes dissociating from conjugates [26]. We found here 51 that with ␥␦ T cells such patterns of capture were quite rare, and mostly occurred between bound cells. Against all appearances our observations were not contradictory for the following reasons. Firstly, PTIR-271 accumulation at the ␥␦ synapse occurred similarly to the capture of GFP-MHC by CD4 [26]. The only difference between these two models was that in the latter study, conjugate dissociation–associations were faster and more frequent. Secondly, the MHC-unrestricted lytic ␥␦ IS was triggered differently to the MHC class II-restricted stimulatory CD4 IS. Thus stripping and lytic activities of ␥␦ T lymphocytes are tightly coordinated, warranting to investigate this association in lymphocytes from individuals with defective secretory machinery. Acknowledgements This study was supported by grants from the Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale and the Association pour la Recherche sur le Cancer (contract # 3757, JJF). J.G and A.W. received fellowships from the Ministère de l'Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie. We acknowledge B. Gray (PTIR Research Labs) for providing us with PTIR-271, Sanofi-Synthélabo-Aventis for rhIL2, Innate Pharma for Bromohydrin Pyrophosphate, E. Espinos and L. Lamant for providing ALCL cell lines, C. Greenland for editing the manuscript. We thank S. Valitutti and P. Brousset for stimulating discussions on this work. 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Ainsi l’ensemble de ces observations suggère d’abord que la trogocytose n’est pas requise pour l’activation des lymphocytes T Vγ9Vδ2, mais plutôt une conséquence de cette dernière. Ensuite chez les cellules T Vγ9Vδ2 cytolytiques la capture des fragments de membrane et la sécrétion orientée de granules lytiques sont deux activités coordonnées simultanément à travers la synapse immunologique lytique. Sur la base de ces données nous avons proposé un schéma de « trogocytose associée au relargage de perforine dans la synapse lytique » (Figure 22). Figure 22 : La trogocytose associée au relargage de perforine dans la synapse lytique. Avant le contact cellulaire (étape 1) les granules lytiques marquées à l’aide du lysotraker sont uniformément réparties dans le cytoplasme du lymphocyte T γδ (grains rouges). Très rapidemment après le contact cellulaire (étape 2), les lymphocytes T γδ capturent des morceaux de membrane marquées (en bleu) de leur cellule cible dont le cytoplasme est colorisé (vert) (étape 3). Cette trogocytose est associée à la polarisation des granules lytiques du lymphocyte Tgd (étape 4) puis à la mort de la cellule cible (étape 5). Les conséquences fonctionnelles de cette séquence sont multiples. Les molécules capturées par transfert synaptique pourraient soutenir les signaux stimulateurs et/ou permettre d’orienter correctement les granules cytolytiques à la synapse. 106 Publication #2: Lipophile fluorochrome trackers for membrane transfers between immune cells. Julie Gertner-Dardenne, Mary Poupot and Jean Jacques Fournié, Immunol. Invest. (in press) Le transfert intercellulaire (ou trogocytose) de protéines de surface cellulaire est un phénomène commun à plusieurs types de cellules immunes. Il est donc maintenant considéré comme important pour la biologie de ces cellules (pour revue voir 281 ). Cette mini-revue décrit notre méthode analytique et les principales caractéristiques de ce phénomène. Plusieurs documents de cette publications sont des séquences de vidéomicroscopie, et ne peuvent etre présentées dans ce manuscript. 2. Deuxième partie : étude de combinaisons de PAg et d’anticorps monoclonaux à usage thérapeutique. De nombreux anticorps monoclonaux (mAb) thérapeutiques doivent leur bioactivité à leur capacité d’induire la déplétion sélective de cellules cibles telles que les cellules cancéreuses. Le mode d'action des mAb thérapeutiques in vivo implique les mécanismes de cytotoxicité cellulaire dépendante de l’anticorps (ADCC), de cytotoxicité dépendante du complément (CDC), ainsi que l'induction d'apoptose directe. Des trois mécanismes moléculaires d’action des mAb thérapeutiques, on s’intéressera tout particulièrement à l’ADCC par laquelle les cellules cibles reconnues par le mAb se fixent aux lymphocytes tueurs et détruites par leur activité lytique. Donc le nombre et l'activation des lymphocytes tueurs médiateurs d’ADCC sont deux paramètres cruciaux pour l'efficacité de tout mAb thérapeutique. Les lymphocytes T γδ (T Vγ9Vδ2) sont faiblement représentés dans le sang circulant humain mais peuvent proliférer et médier l’ADCC de cellules tumorales. De plus, ils peuvent être activés sélectivement par des agonistes tels que les PAg naturels dérivés de tumeurs ou de microbes voire par des agonistes synthétiques tels que Phosphostim® ou Picostim®, entre autres. Nous montrons ici que l'efficacité des mAb utilisés dans plusieurs thérapies anticancéreuses impliquant l’ADCC, peut dans certains cas être accrue par l'adjonction de PAg synthétiques. 107 Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 Immunological Investigations, 36:665–685, 2007 Copyright © Informa Healthcare USA, Inc. ISSN: 0882-0139 print / 1532-4311 online DOI: 10.1080/08820130701674646 Lipophilic Fluorochrome Trackers of Membrane Transfers between Immune Cells 1532-4311 0882-0139 LIMM Immunological Investigations, Investigations Vol. 36, No. 5-6, Sep 2007: pp. 0–0 Tracking J. GertnerIntercellular et al. Transfers Julie Gertner-Dardenne,1,* Mary Poupot,1,* Brian Gray,2 and Jean-Jacques Fournié1 1 Innate Immunity, Malignant Hemopathies and Cancer Immunity, Dept of Oncology, Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale Unit 563, BP 3128, Hospital Purpan, Toulouse, Cedex, France 2 PTI Research Inc., Exton, Pennsylvania, USA Cell-to-cell transfers of membrane molecules between lymphoid cells (sometimes referred to as trogocytosis) is frequent and has multiple physiological consequences. Although difficult to visualize through the tracking of defined cell surface proteins, this process can be readily monitored by inserting PKH or CellVue Maroon fluorochromes into the plasma membranes of donor cells. We discuss here parameters that determine its detection by a flow-cytometry-based in vitro assay and present examples of application, including time-lapse video-microscopy analysis of transfers at the immunological synapse. By combining detection of cell-to-cell transfer and of cell surface CD107, it is possible to discriminate lymphoid cells binding target cells with and without perforin release. This could prove useful for identifying cells that destruct known target cells in autoimmune pathologies. [Supplementary materials are available for this article. Go to the publisher’s online edition of Immunological Investigations for the following free supplemental resources: movie files of Suppl Data 1 CellVue Maroon Synaptic Transfers, Suppl Data 2 Synaptic redistribution of CellVue Maroon, Suppl Data 3 lytic synapse and Suppl Data 4 Serial killer in action and jpeg of Suppl Data 5 Intensity of PKH67-transfer detection] Keywords Fluorescent trackers, membrane, lymphocytes, flow cytometry, confocal microscopy. *Both authors contributed equally to this work. Address correspondence to Jean-Jacques Fournié, INSERM Unit 563, BP 3128, Hopital Purpan, 31024 Toulouse, Cedex 03, France; E-mail: fournie@toulouse. inserm.fr Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 666 J. Gertner-Dardenne et al. INTRODUCTION Although cells are usually considered as entities with relatively stable phenotypes, some physiological processes are now known that may lead to expression of unexpected cell surface markers by other well-defined cell types. Fascinating examples of these are provided by immune cells, which are able to transiently express on their surface some lineage markers that they are typically unable to produce upon differentiation. Among these are the expression of membrane-bound immunoglobulin (sIg), of non-self antigen (Ag), or of allogeneic MHC class II molecules on some T lymphocyte’s surface. In immune cells, it is now known that ectopic markers are frequently acquired upon intercellular transfers occurring at immunological synapses. Immunological synapses (IS) are supramolecular interfaces of immune cells in contact, which enable both recognition of antigens on target cells and delivery of immunological responses from the effector lymphocytes, such as release of Ig, of cytokines or of cytolytic granules. To operate optimally, these activities require that cell membranes from both cell types are brought together in very close vicinity. This dense membrane environment enables direct transfers of integral membrane patches from one cell to the other, and thus to acquisition of new, exogenous protein markers. Reminiscent of the cell nibbling by cytopathogenic amoeba (Marciano-Cabral et al., 1990), this synaptic transfer was successively referred to as “stripping (Kedl et al., 2002), “trogocytosis” (Joly and Hudrisier, 2003) and “trapping” (Beadling and Slifka, 2006). How synaptic transfer operates is unclear: it could indirectly involve exosomes secreted from APC and readsorbed by conjugated lymphocytes (Arnold and Mannie, 1999; Hwang et al., 2000; Utsugi-Kobukai et al., 2003; Undale et al., 2004). However, this transfer is dependent upon fully active signal transduction and requires cytoskeleton remodeling as inhibitors of activation or cytoskeleton efficiently block trogocytosis (Huang et al., 1999; Batista et al., 2001; Hwang and Sprent, 2001; Espinosa et al., 2002). Indeed, membrane fragments could also be sheared from target cells upon conjugate dissociation (Wetzel et al., 2005), which implies that transfer is almost a post-synaptic consequence. In agreement with this possibility, the transfers between NK and target cells are bidirectionnal implying that both cells are bound (Vanherberghen et al., 2004). It was found that, lytic immunological synapses between cytotoxic T cells and their targets comprise membrane bridges and fusion microdomains (Clark et al., 2003), so bridges could enable lateral diffusion of protein markers from one cell to the other and hence trogocytosis. Intercellular transfers of cell surface proteins are common between most types of immune cells and are now considered important for their biology (Davis, 2007). Although the role and physiological relevance of intercellular transfers are beyond the scope of this paper, such investigations require the Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 Tracking Intercellular Transfers availability of a suitable analytical method for their detection and quantitation. Here we show the use of membrane–inserting dyes such as PKH or CellVue Maroon for a flow-cytometry-based assay of trogocytosis and we present methodological variations for the simultaneous detection of cytolytic lymphocytes. MATERIALS AND METHODS Reagents The PKH67 lipophilic fluorochrome and C18 RP-HPLC silica beads were from Sigma-Aldrich (St. Louis, MO) and PKH67 was used for cell labelling according to supplier’s procedures. IgG isotype controls, PE-conjugated antiKi-1 and anti-CD107a reagents were from Beckman-Coulter-Immunotech (Marseille, France). Calcein Green AM and LysoTracker Red DND 99 were from Molecular Probes (Cergy Pontoise, France); CellVue Maroon was from PTI Research, Inc (Exton, PA, USA). BrHPP was from Innate Pharma (Marseilles, France). Cell Culture and Flow Cytometry-Based Measure of Synaptic Transfer PBMCs were isolated from fresh blood samples using Leucosep tubes (Greiner bio-one, Frickenhausen, Germany) and cultured in vitro for 2 weeks (1.5x106/ml) in complete RPMI 1640 medium supplemented with 10% heatinactivated fetal calf serum (FCS) (Invitrogen, San Diego, CA). Karpas-299 anaplastic large cell lymphoma target cells were kept between 0.5–1x106 cells/ml in the same culture medium supplemented with 15% FCS. Pure NK cells were obtained by negative selection from PBMC using MACS on LS separating column (NK cell isolation kit II, Miltenyi Biotec).When specified, polyclonal T cell lines (98% of cytolytic TCR γδ+,CD3+cells) were raised by in vitro stimulation with phosphoantigen (100 nM BrHPP) and 3 weeks of culture in IL2-supplemented complete RPMI 1640 culture medium. The flow cytometrybased synaptic transfer assays were performed using a 1:2 cell ratio of lymphocytes:PKH67-stained targets as described (Poupot et al., 2005). Briefly, 5×106 pelleted cells were stained for 5 min. at room temperature in the dark with 500 μl of PKH67 (1 μM final conc.) in Diluent C (Sigma Aldrich), the staining was stopped by adding 500 μl of FCS and cells were washed three times by mild centrifugation in complete culture medium. For flow cytometry 2×105 PBMCs were washed in PBS and incubated at 4°C for 20 minutes with the specified mAb conjugates diluted in PBS supplemented with 5% FCS. At least 50,000 ungated events were collected per experiment and analysed on an LSR-II (Becton Dickinson) using the Diva software (BD Biosciences, Mountain View, CA) or WinMDI (http://fcs.scripps.edu) when specified. In the specified 667 Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 668 J. Gertner-Dardenne et al. samples, mfi was defined as the geometric mean of fluorescence intensity for the gated cells. PKH67 was monitored as FL1 in conjunction with other fluorochromes set for monitoring on FL2 and FL3 channels. Time-Lapse Confocal Microscopy Karpas-299 cells were stained with Calcein AM (Molecular Probes) and with CellVue Maroon membrane dye (PTIR Res. Labs), according to the manufacturer’s instructions. Briefly, 5×106 cells were stained for 5 min. at room temperature in the dark with 500 μl of CellVue Maroon or PKH67 diluted 1 μM in Diluent C (Sigma Aldrich), the staining was stopped by adding 500 μl of FCS and cells were washed three times by mild centrifugation in complete culture medium. Cells were then plated on Lab-Tek chambered coverglass (VWR) previously coated with poly-D-Lysine hydrobromide (Sigma Aldrich), and incubated at 37°C in a 5% CO2 atmosphere. The cytolytic T cells were stained with LysoTracker Red (Molecular Probes) and were added to the chambers after adhesion of Karpas-299 cells. Lyso Tracker Red labels acidic intracellular structures such as lytic CTL granules without affecting the kinetics of their release (Lyubchenko et al., 2001; Faroudi et al., 2003; Wiedemann et al., 2006). Time-lapse confocal microscopy was performed by acquiring pseudocolour images at a rate of 1 every / 8 seconds for sequences of 2 hours as described. Fluorescence measurements were done on a LSM-510 confocal microscope (Zeiss, Iena Germany) at 37°C and 5% CO2 in air atmosphere. The Calcein probe was excited with a 488 nm laser line and its emission was recorded at 525 nm using a 40 nm bandpass filter. The Lyso Tracker Red probe was excited with a 543 nm laser line and its emission was recorded at 600 nm using a 80 nm bandpass filter. The far red CellVue Maroon probe was excited with a 633 nm laser line and its emission was recorded at 700 nm using a 100 nm bandpass filter. Image sequences of the time-lapse recordings were processed as described (Gertner et al., 2007). RGB images show green for calcein (viability), blue for CellVue Maroon (membrane transfer) and red for acidic granules (perforin release). Single Cell Analysis of Tracker Distribution in Labelled Cells The effects of synapse formation and synaptic membrane transfer of tracker dye was analysed at the single-cell level by monitoring the distribution of CellVue Maroon fluorescence as a function of time on a whole Karpas-299 cell. In these time-lapse experiments, each bmp file of successive images of a gated Karpas-299 cell was respectively converted to a corresponding 3D-plot with the Image J 1.36b freeware (http://rsb.info.nih.gov/ij/). These plots comprised x, y as pixel coordinates and z as CellVue Maroon fluorescence intensity. The resulting sequence of successive 3D plots showed the evolution of cell membrane labelling with CellVue Maroon as a function of time. Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 Tracking Intercellular Transfers RESULTS Cell Surface Protein Markers Provide Good Specificity but Low Sensitivity for Tracking Intercellular Transfer between Lymphocytes When co-incubated with human cancer cell lines, lymphocytes from normal human donors are able to bind to these cells and acquire surface markers characteristic of these cell lines. For example, normal blood lymphocytes co-incubated in vitro for one hour with the anaplastic lymphoma cell line (ALCL) Karpas-299 progressively expressed a small level of the Reed-Sternberg’s ALCL cell marker Ki-1 at their cell surface. This transfer between conjugated lymphocytes could be detected by labelling the whole cell co-culture after 0 and 60 minutes of coincubation with a Ki-1-specific Mab-fluorescein conjugate and flow cytometric analysis of Ki-1 expression. Blood-derived lymphocytes were gated on the basis of morphology (FSC, SSC). After 60 minutes, their mean fluorescence intensity (mfi) for Ki-1 increased to 11.8 as compared to their mfi of 5.1 after 0 minutes of co-culture or to the mfi of 5.0 for labelling with a control isotype reagent (Figure 1). This simple analytical method enabled us to track the intercellular transfer of Ki-1 protein from co-incubated ALCL. Although of good specificity however, this approach based on detecting protein transfers has a low sensitivity. We found from several independent experiments that on average, trogocytosis led to transfer of low amounts (0.1–1%) of the donor’s cell surface markers (Tabiasco et al., 2002, 2003; Poupot et al., 2006), so the sensitivity of this detection method depends strongly upon the level of expression of the tracked protein on the lymphoma cell. Membrane-Inserting PKH Dyes Enhance Detection of Membrane Transfers between Lymphocytes Although normal lymphocytes were induced to weak trogocytosis by exposure to allogeneic ALCL cells, the low abundance of the Ki-1 protein markers on ALCL cells limited our ability to detect it based on surface marker transfer. Therefore, by general labelling ALCL cells with a stable membrane-inserting fluorochrome such as PKH67, their much brighter fluorescence was expected to enhance the detection of intercellular membrane transfers in these co-incubations. Accordingly, unstained normal lymphocytes were co-incubated at a 1-to-1 cell ratio with PKH67-labelled Karpas-299 cells for either 0 or 60 minutes and assayed by flow cytometry for PKH67 fluorescence. Although in this case, light scatter gating was unnecessary because FSC/SSC enabled us to discriminate unambiguously normal lymphocytes from 669 Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 670 J. Gertner-Dardenne et al. 0 min. co-incubation: mfi isotype = 5.0 0 min. co-incubation: mfi Ki-1 = 5.1 60 min. co-incubation: mfi Ki-1 = 11.8 Ki-1 Figure 1: Cell-to-cell transfer of the lymphoma protein marker Ki-1 to normal lymphocytes. The Anaplastic Large Cell Lymphoma Karpas-299 cell line expresses the Ki-1 cell marker (detected by anti-CD30 mAb-phycoerythrin conjugate). Blood-derived polyclonal γδ T lymphocytes were co-incubated for 0 min (middle panel) or 60 min (bottom panel) with Karpas-299 cells at a 1:1 cell ratio, and the geometric mfi for the Ki-1 marker on the surface of γδ lymphocytes (gated on the basis of FSC, SSC) is specified in each conditions, with non-specific staining with isotype-matched Ig control shown in the top panel. Karpas-299 (Figure 2, top), the PKH67 fluorescence of these two cells types were highly different at either timepoints of co-incubation (Figure 2, bottom). After 1 hour of co-incubation, the PKH67 fluorescence of normal lymphocytes increased, whereas that of Karpas-299 did not change. This was expected as a small increase of fluorescence from negative cells was far more detectable than a low decrease from brightly labelled ones. As compared to the PKH67+ targets SSC Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 Tracking Intercellular Transfers PBMC FSC targets PBMC t 0′ t 60 ′ 100 101 102 103 104 PKH67 Figure 2: Co-incubation of normal lymphocytes with PKH67-labelled lymphoma cells labelled with PKH67 demonstrates cell-to-cell membrane transfer. The Karpas-299 cell line stained with PKH67 and co-incubated at a 1:1 cell ratio with the above described gd T lymphocytes were analysed by flow cytometry. PBMC and effector cells were clearly resolved using either FSC/ SSC parameters (top panel) or PKH67 fluorescence intensity (t 0’ histogram in lower panel). Comparing all cells after 0 min and 60 min of co-incubation demonstrates clearcut increase of PKH67 fluorescence on lymphocytes without detectable decrease of Karpas-299 cell fluorescence (bottom panel). transfer of Ki-1 depicted previously (Figure 1), transfer of the PKH67 tracker appeared more clearly (Figure 2, bottom: PKH67 mfi=5 at 0 minutes versus PKH67 mfi=45 at 60 minutes): for example there was a 2.3- (11.8 /5.1) fold increase using Ki-1 and a 9- (45/5) fold increase with PKH67. Dual monitoring of both PKH67 and of various cell membrane markers in several distinct cell types have previously shown that such intercellular transfers are not just transfers of dye but rather involve integral patches of cell membrane, but not cytosol material (Hudrisier et al., 2001; Tabiasco et al., 2002; Poupot and Fournie, 2003; Tabiasco et al., 2003; Poupot et al., 2005). Additional experimental data such as trogocytosis blockade by selective inhibitors of lymphocyte activation strengthen further this conclusion (see next). Furthermore, rather than suggesting these intercellular transfers 671 Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 672 J. Gertner-Dardenne et al. involved PKH67 more selectively than the Ki-1protein, these results illustrate the advantage of using a bright membrane tracker to optimize detection of trogocytosis. Similar conclusions could be reached by using other membrane intercalating fluorochromes such as PKH26 with other cell lines (Poupot and Fournie, 2003; Poupot et al., 2006) or CellVue Maroon (Gertner et al., 2007 and see later). Membrane-Inserting CellVue Maroon for Visualisation of Intercellular Transfers by Confocal Video-Microscopy As the transferred lipophile PKH67 fluorochrome was not a normal lipid component of the ALCL cell membrane, its transfer in the previous experiment demonstrated trogocytosis was not selectively restricted to the Ki-1 protein. To provide even further sensitivity for single cell imaging studies, we therefore labelled the ALCL cells with the new tracker CellVue Maroon, a lipidic carbocyanine derivative with stable membrane intercalating properties, high extinction coefficient (216,700 M-1cm-1) and emission in the far red region of the spectrum where cell auto-fluorescence is minimal. A polyclonal cell line of T lymphocytes expressing TCRγδ and highly cytolytic for ALCL cell lines was raised as described (Gertner et al., 2007). The labelled ALCL were then co-incubated with unlabeled cytolytic T lymphocytes (98% pure γδT cells, see Materials and Methods section) in 37°C chambers perfused with 5% CO2-in air and were visualized by time-lapse confocal microscopy. In further concordance with the above-mentioned flow cytometry results, the video sequences showed the active and rapid capture of large patches of fluorescent ALCL membrane (shown with blue colour) by most of the transiently synapsed T lymphocytes (see Suppl data 1 CellVue Maroon synaptic transfers.mov). By digitizing the fluorescence signal from a confocal microscopy sequence of related images, we could monitor the stability and cell distribution of the CellVue Maroon tracker in the immunological synapse of an ALCL and a cytolytic T lymphocyte. The resulting sequence of 3D plots shows the cell distribution of this tracker was mostly stable and rather uniform at the ALCL membranes prior to contact with the lytic lymphocyte. Upon this contact, however, this CellVue Maroon distribution was deeply affected and was progressively relocalized at the immunological synapse and further on the conjugated cell, as demonstrated by the rapid movements of tracker patches (see supplemental data 2 Synaptic Redistribution of CellVue Maroon.mov). Flow-Cytometer Parameters Affecting Quantitation of Intercellular Transfers in Flow Cytometry-Based Assay Since we defined the measure of trogocytosis as the increase of mean cell fluorescence intensity between 0 and 60 minutes of co-incubation, this type of value depends upon the scale of fluorescence intensity used by the flow Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 Tracking Intercellular Transfers cytometer’s software. According to the software, the same parameter might be converted into different values over log-scale ranges of either four or five decades. Indeed for example, BD’s Diva uses 5 decades of log-scale fluorescence ranges whereas CellQuest or WinMDI use only 4 decades. We analysed the synaptic transfer from a PKH67-labelled Burkitt’s lymphoma cell line to normal blood lymphocytes and obtained trogocytosis results of different intensities from the same experiment when the raw fluorescence data were processed with either WinMDI or Diva. Using WinMDI, the PKH67 mfi=6 at 0 minutes versus PKH67 mfi=90 at 60 minutes, while PKH67 mfi=170 at 0 minutes versus PKH67 mfi=4800 at 60 minutes using Diva (supplemental data 6). Such data also depended upon flow cytometer acquisition settings and the size of target cells, as larger cells comprise more membrane fluorochromes. Such features require that intra- and inter laboratory comparisons of trogocytosis experiments based on flow cytometry must not only use similar hardware, software and settings, but also standardized operating procedures. In this objective we are currently assessing whether the use of beads with calibrated number of molecules of equivalent soluble fluorochrome units (MESF) will enable to convert the mean fluorescence intensity values into mean number of trogocytosed molecules per cell (Schwartz et al. 1998). This approach is expected to produce standard trogocytosis curves that could help normalizing, via transferred MESF units, the MFI obtained on one instrument with another instrument. In addition, as long as the type of relation (e.g., linear proportion, log-fold increase, complex function) between change of mfi and number of transferred molecules is not determined, it is difficult to decide how to best quantitate trogocytosis. Once the standard trogocytosis curves are available, it will be possible to determine what type of measure could best correspond to trogocytosis units: normalized % increase, absolute number difference, transfer rate in molecules per cell per minute, inter alia. Cell Parameters Affecting Extent of Transfer In addition to flow cytometer settings, other parameters at the cell level are highly relevant for the intensity of intercellular transfers. As described elsewhere (Hudrisier et al., 2001; Espinosa et al., 2002; Tabiasco et al., 2002; Poupot and Fournie, 2003; Hudrisier et al., 2005), cell-to-cell ratio, co-incubation time and pre-activation (see scheme in Figure 3) are major determinants of this bioactivity. Since intercellular transfer only takes place between conjugated cells, the duration of their cell contact, and therefore of the whole co-incubation time has a major influence on trogocytosis assays. We found that pelleting together both cell types in U-bottom culture wells by mild centrifugation and their immediate dissociation for cell fluorescence measures constituted a suitable “time 0” control. Without cell centrifugation, this control gave lower fluorescences that were unrelated to the co-incubation 673 J. Gertner-Dardenne et al. stimulated Intensity of Intercellular transfer (difference of PKH67 mfi for effector cells before and after co-incubation) Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 674 unstimulated 0 20 40 60 120 Co-incubation time (min.) None –9 –7 –5 –3 Antigen concentration (log M) 10 1 0.1 Effector : Target-cell Ratio Figure 3: Scheme summarizing how some experimental settings influence the trogocytosis flow cytometry assays. The “intensity of intercellular transfer” which corresponds to the increase of PKH67 mfi on effector (recipient) cells during the 1 hour co-incubation is affected by either of cell co-incubation-time, lymphocyte pre-activation status, antigen concentration and recipient (effector)-to-donor (target) ratio. conditions. Accordingly, the fluorescence acquired by intercellular transfer increases with duration of cell co-incubation time. From several separate experiments of intercellular transfers we found maximal values were recorded after 1 hour of cell co-incubation. Furthermore, the kinetics of transfer were different according to preactivation of lymphocytes. In presence of the same type of PKH67+ donor cell, both onset and maximal intensity of captured fluorescence were higher with activated lymphocytes than with resting ones. Along this line, lymphocytes acquired more fluorescence when exogenously activated by stimuli of increasing strength, such as increasing concentrations of a soluble stimulus (BrHPP phosphoantigen for human γδ T cells, Figure 3) or similar concentrations of Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 Tracking Intercellular Transfers stronger phosphoantigen agonists (Figure 3). This feature has been used earlier to compare the potency of various phosphorylated agonists for human γδ lymphocytes (Espinosa et al., 2002). The role of lymphocyte activation in transfer was already established, and was best evidenced with autoreactive lymphocytes, where homotypic trogocytosis is constitutive, but fully stopped by adding protein kinase inhibitors to the milieu (Poupot and Fournie, 2003). The ratio of recipient cells versus donor cells introduced in co-incubation wells also plays an important role on this assay. Decreasing the number of cell effectors (recipients) per target (donor) cell in the co-incubation step increased their fluorescence (Figure 3). In seeming contrast to the Effector-to-Target cell titrations of cytolytic activities (51Cr-release), this increase reflected the increased availability of fluorescence donors per effector (recipient) cell on which fluorescence is measured. Along the same line, larger fluorescencedonor cells tended to transfer more fluorescence to recipient cells, presumably thanks to their larger reservoir of fluorescent trackers. Lack of Synaptic Transfers from Synthetic PKH67+ Beads Since activation of lymphocytes increased their trogocytosis activity, intercellular transfer could be a measure for activation. So we attempted to use flow cytometry-based trogocytosis assays in presence of exogenous stimuli to measure and compare the extent of lymphocyte activation. To standardize these tests, we used synthetic mimics of cells rather than live cells as fluorescence donors. By having a standardized target, this approach was expected to enable us to compare effector cells of different types, states of activation, activating stimuli, etc. Thus, HPLC-designed silica beads covered with C18 aliphatic chains were stained by the same protocol as live cells to insert the PKH67 fluorochrome in their lipidic surface. Accordingly, the C18 microbeads could be easily detected by flow cytometry and were fluorescent once incubated with PKH67 (Figure 4A). We then co-incubated these PKH67+ beads for 0 and 60 minutes with a bulk culture of unseparated blood-derived lymphocytes in the presence of additional T-cell stimuli including mitogens, anti-TCR mAb or PHA, phosphoantigens, IL2 and IL15 cytokines and several TLR ligands. However none of these stimuli added to cells and beads in co-incubation medium triggered any trogocytosis of the PKH67+ beads by the lymphocytes (Figure 4B). Despite various contexts inducing strong T-cell stimulation, these results demonstrated that trogocytosis needs live target cells as PKH67 donors through intercellular transfer. Monitoring of Trogocytosis and of Inducible CD107 Expression in NK Effector Cells Since activated lymphocytes acquire PKH67 from conjugated cell targets, the activated recipient cells could be monitored for additional responses, such 675 J. Gertner-Dardenne et al. A: microbeads alone before staining after PKH67 staining mfi = 3 mfi = 754 SSC SSC FSC PKH67 B: lymphocytes with PKH67+ microbeads SSC Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 676 Analysis of gated lymphocyte : microbeads FSC t 0 min. mfi = 5 t 60 min. overlay mfi = 5 PKH67 Figure 4: PKH67-labelled C18 HPLC beads do not support trogocytosis by activated lymphocytes. (A) Labelling of C18-HPLC beads with PKH67. B: analysis of PKH67 acquisition by activated lymphocytes (e.g., Polyclonal human T lymphocytes preincubated for 1 hour with 10 μg/ml of PHA or 10 μg/ml of anti-CD3 mAb) demonstrates lack of bead trogocytosis. Shown are the PKH67 mfi of beads at the specified time of labelling. as cell surface expression of an inducible marker. Since cytolytic lymphocytes in a co-culture can be identified by their cell surface expression of late acidic membrane protein (LAMP, CD107) (Betts et al. 2003), this criterion could be used to further classify the cytolytic lymphocytes among cells that captured fragments of target cell membrane in a 4-hour co-incubation. Polyclonal NK cells from healthy donors are highly cytolytic for the HLA class I-deficient Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 Tracking Intercellular Transfers chronic myeloid leukaemia K562 cell line. So K562 cells were labelled with PKH67 and co-incubated for 4 hours with a purified polyclonal human NK cells. After this co-incubation, all cells were labelled for surface expression of CD107 and analysed by flow cytometry. Although FSC/SSC could discriminate NK from K562 cells in the co-culture samples, their respective PKH67 fluorescence enabled to easily gate each cell type (Figure 5A). NK cells gated on the basis of their low PKH67 fluorescence were then analysed for mfi of PKH67 and expression of CD107. After 0 minutes of co-incubation with PKH67+ K562 targets, the NK cells had the same low intensity of PKH67 fluorescence as after 4 hours without K562 cells. By contrast, after 4 hours with PKH67+ K562 targets, a sizable proportion of NK cells had captured PKH67 from the targets and up-regulated cell surface expression of CD107 (Figure 5B). At the end of this experiment, however, the double staining for PKH67 and CD107 revealed that NK cells segregated within 3 categories. These comprised NK cells that remained negative for both labels, NK cells that did trogocytosis without attacking the targets and a group of NK cells that mediated both trogocytosis and degranulation of cytolytic granules (Figure 5C). So this flow cytometry-based trogocytosis and phenotyping assay enabled us to readily delineate three subsets of NK cells able to conjugate to target cells with and without lytic attack, as demonstrated by CD107 expression. Further use of a viability probe for K562 targets could also determine whether killing had occurred in these experiments, and to what extent did trogocytosis and degranulation correlate to efficient killing of the target cells. The versatility of the trogocytosis assay might soon prove useful in the tackling of autoimmune cell subsets with identified targets that are easily accessible for labelling by PKH such as erythrocytes in autoimmune haemolytic anemia. Simultaneous Visualization of Perforin Release, Trogocytosis and Cell Death at the Single Cell Level of a Lytic Immunological Synapse We used time-lapse confocal fluorescence microscopy to simultaneously visualize at the single cell level cell-to-cell membrane transfer, perforin release and target cell death. ALCL cells were labelled for cell membranes with CellVue Maroon (blue) and loaded with calcein AM (green), as a cytoplasmic tracker for viability. In addition, acidic perforin granules of cytolytic T lymphocytes were labelled using LysoTracker Red (red) to reveal perforin secretion (Faroudi et al., 2003; Wiedemann et al., 2006). T lymphocyte and ALCL cells were co-incubated as above, and cell conjugates were selected and confocal microscopy images were taken every 8 seconds for 2 hours. Before formation of immunological synapses, the lytic lymphocytes had numerous cytolytic granules in the cytoplasm that moved rapidly upon cell 677 J. Gertner-Dardenne et al. A: co-incubating NK cells with PKH67+ targets K562 gated NK cells All cells gated K652 K562 0 min NK K562 4 hr NK B: analyzing PKH67 and CD107 on NK cells CD107a 4 hr incubation NK without K562 CD107a 4 hr co-incubation NK with K562 Isotype ct l 0 min. co-incubation NK with K562 CD107a PKH67 C: subtyping NK cell responses trogocytosing and lytic NK cells CD107a Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 678 trogocytosing non-lytic NK cells resting NK cells PKH67 Figure 5: Combined detection of NK trogocytosis and cytolytic potential through dual monitoring of cell surface PKH67and CD107 expression. (A) NK cells were co-incubated with K562 target cells and analysed for FSC/SSC or PKH67. Shown are FSC/SSC dot plots of all cells in the co-cultures and PKH67/SSC dot plots for either of the gated NK and K562 populations after 0 min. and 4 hr of co-incubation (B) Analysing cell surface PKH67and CD107 expression by NK cells with and without 4 hour co-incubation with PKH67-labelled K562 target cells. Pure NK cells were obtained by negative selection from PBMC using MACS on LS separating column (NK cell islation kit II, Miltenyi Biotec). Data show the contours of cell density plots. (C) subtyping of NK cell subsets interacting with K562 through trogocytosis alone, or through trogocytosis and cytolytic degranulation. Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 Tracking Intercellular Transfers attachment to targets. As soon as cell conjugates were formed, both T cell’s lytic granules and ALCL’s membrane fluorescence accumulated to the synapse. Lytic granules were rapidly secreted and induced ALCL cell death, as demonstrated by loss of the green calcein fluorescence. Meanwhile, the lytic lymphocytes durably continued to secrete perforin and to trogocytose their targets (see supplement data 3 Lytic synapse.mov). The serial killing of several ALCL targets was seldom observed (see supplement data 4 Serial killer in action.mov), and this lymphocyte degranulation was sustained on bound target cells as described recently (Wiedemann et al., 2006). DISCUSSION Many physiological consequences of cell-to-cell transfers are possible, such as transmission of receptors for viruses (Mack et al., 2000; Tabiasco et al., 2003), growth factor (Bourbie-Vaudaine et al., 2006), interleukins (Burkett et al., 2004; Poupot et al., 2006) or chemokines (Mack et al., 2000), of drug resistance glycoprotein (Levchenko et al., 2005), immuno-protective HLA molecules (Sjostrom et al., 2001; Zimmer et al., 2001; Tabiasco et al., 2002). Cell-cell transfer of whole functional mitochondria (Spees et al., 2006) and of prion particles (Liu et al., 2002) have been reported, and could also result from processes related to trogocytosis. Thus, measuring intercellular transfer represents a method well fitted to identify the immune cell interactions underlying most of these contexts. It is therefore quite important to be able to detect even very low level of membrane capture, which in many instances appears difficult due to the low abundance of relevant protein markers. The use of membrane-inserting fluorochromes such as the PKH represents a convenient alternative for increasing the sensitivity of these detections (Hudrisier et al., 2001; Puaux et al., 2006). Likewise this method is promising for studying autoimmune diseases involving unidentified cytolytic cells, such as the self red blood cell destruction in the Evan’s Syndrome and related Auto Immune Haemolytic Anemia (Colin et al., 2004; Aladjidi et al., 2006). Current work by ourselves and our collaborators attempts to take advantage of PKH dyes and the above described flow cytometry-based trogocytosis assay for identifying the lymphoid cell subset(s) responsible for conjugating and lysing autologous red blood cells during crisis episodes. However, due to the strong dependence on experimental parameters such as effector: target cell ratio, cell concentration, time of co-incubation, activation status and nature of the investigated lymphocytes, this approach needed to be standardized. This was attempted by use of highly reproducible celllabelling reagents such as PKH fluorescent trackers on the one hand and standardized targets on the other, thereby enabling us and others to compare various ligands for theirefficiency to stimulate cell transfers (Hudrisier et al., 2001; Espinosa et al., 2002; Puaux et al., 2006). However as shown in this 679 Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 680 J. Gertner-Dardenne et al. work, synthetic beads covered with PKH fluorochromes in the presence of lymphocyte-stimulating drugs were not be good targets for trogocytosis. Although these beads were strongly stained with PKH67, optimisations of such reagents are clearly required for their use in standardized trogocytosis assay. It is possible however that trogocytosis only occurs between live cells, through actively formed membrane bridges involving the phospholipid bilayers from both cell types. In this case, synthetic beads could not be trogocytosed by lymphocytes possibly for the inadequacy to either membrane fusion or transfer of their synthetic lipidic surface. Another alternative would be to use PKH67-labelled liposomes as synthetic “baits” for a liposome-to-lymphocyte cell transfer, in which activated lymphocytes nibbling on the labeled liposomes for a while would get labelled, such as to produce a standardized cell target for trogocytosis. Whether cell membrane sub-structures, such as cholesterol-rafts, contribute to the rupture of cell membranes and to the translocated fusion of both lipidic bilayers from the synapsed cell is unknown and so far remains hypothetical. Our preliminary results suggest however, a role for cholesterol in transfer, as cell-to-cell transfer was drastically reduced by cell pretreatment with cholesterol-depleting β-cyclodextrins (data not shown). In addition, trogocytosis was reproducibly low in the context of active lymphocytes conjugated to dead or dying cells, suggesting that intercellular transfers needed some form of metabolic activity from “membrane donor” cells. This contribution would then account for the lack of membrane transfer with inert beads and might—if validated—rule out the possibility to substitute live labelled cells by fluorescent liposomes in the attempt to standardize trogocytosis targets cells. This study examplified the use of PKH dyes for simultaneously monitoring multiple aspects of effector cell function (e.g., target cell binding as measured by trogocytosis and degranulation as monitored by induction of CD107a expression in NK cells). Other variations of this type of experiment could also define and subtype the trogocytosis-bioactive effector cells from a bulk of hematopoietic cell populations, such as whole unseparated peripheral blood mononuclear cells, as reported elsewhere with human γδ TCR-expressing lymphocytes (Angelini et al., 2004; Poupot et al., 2005). Since intercellular membrane transfers increase with time and cell density, it can be envisaged that increase of the mean fluorescence intensity on recipient lymphocytes results from a function of probability for donorrecipient cell encounter. Indeed, cell-to-cell transfer has already been shown to strictly rely upon cell contact through immunological synapses (Huang et al., 1999; Batista and Neuberger, 2000; Batista et al., 2001). This context accounts for the direct link of transfer with cell activation, whereby cognate cell contacts trigger cell activation which in turn promotes mobility and thus further cell-cell interactions (Hwang et al., 2000; Hwang and Sprent, 2001). Modeling this auto-catalytic process at the whole cell population scale by use Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 Tracking Intercellular Transfers of already established probabilistic models will help in understanding whether and how far cell-to-cell transfer is predictable by pre-determined cell conditions. This approach could also aid in understanding the spreading of cell surface markers with strong physiopathological significance, such as molecular determinants of pathogenicity for HIV (Igakura et al., 2003) or cancer escape (Levchenko et al., 2005). Identifying lymphoid cell effectors of self-cytolytic reactions is a central theme in research on autoimmune diseases. The above method is compatible to studies wherein target cells are known and can be isolated and labeled with PKH trackers. In this regard, it is expected this new method will prove particularly informative for identifying autoreactive cytolytic cells responsible for the autoimmune attack of red blood cells and platelets in AIHA and Evans syndromes. ACKNOWLEDGMENTS We are grateful to S. Allart for technical assistance and access to the confocal microscope facility (Microscopy Platform of IFR30). J.J.F. lab is supported by institutional grants from the Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM), the Association pour la Recherche sur le Cancer (contract # 3757), the Agence Nationale pour la Recherche (RIB-Picostim) and the Groupement d’Interet Scientifique «Maladies Rares: AIHA–Syndrome d’Evans». J.G. received fellowships from the Ministère de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie while M.P. is the recipient of a post-doctoral fellowship from INSERM. ABBREVIATIONS ALCL APC CTL FCS IS mfi anaplastic large cell lymphoma antigen-presenting cell cytolytic T lymphocytes fetal calf serum immunological synapse mean of fluorescence intensity REFERENCES Aladjidi, N., Leverger, G., Pariente, A., Bader-Meunier, B., Le Deist, F., Colin, Y., Michel, G., Quartier, P., Pondare, C., Monpoux, F., Leblanc, T., Nelken, B., Lutz, P., Blouin, P., Yacouben, K., Robert, A., Stephan, J. L., Perel, Y. (2006). 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Suppl data 3 Lytic synapse.mov (187 Ko). Suppl data 4 Serial killer in action.mov (671 Ko). Suppl data 5 Intensity of PKH67-transfer detection depends on the data processing software. Co-incubation of normal lymphocytes with the Karpas-299 lymphoma cells labelled with PKH67 demonstrates cell-to-cell transfer by fluorescence increase after 60 minutes. Cell-to-cell transfers from a PKH67-labelled lymphoma target cell line onto normal blood lymphocytes co-incubated for 0 min. and 60 min. was measured as in Fig. 2 Downloaded By: [Fournié, Jean-Jacques] At: 09:02 7 January 2008 Tracking Intercellular Transfers using an LSR-II flow cytometer. The same set of raw fluorescence data were then processed for geometric mfi with either WinMDI or Diva softwares and the resulting values are specified. 685 Comparativement à l'utilisation d’un anticorps seul, l’association d’un phosphoantigène et d’un mAb thérapeutique provoque non seulement un meilleur attachement aux cellules cancéreuses mais aussi leur lyse plus efficace par ADCC. Les méthodes et exemples produits dans ce brevet démontrent une potentialisation de la lyse de cellules cancéreuses sous l’effet d’une combinaison d’anticorps thérapeutique et de PAg, dans le contexte de différents types d’anticorps thérapeutiques et cibles tumorlaes Publication # 3: Methods and compositions for increasing the efficiency of therapeutic antibodies using γδ T cell activator compounds. Brevet Europeen INSERM, EP 062911468, déposé le 13/07/2006, à l'Office Européen des Brevets. Inventeurs : Julie GERTNER, Christine BEZOMBES, Guy LAURENT, Jean Jacques FOURNIE 108 Publication # 4 : Gamma delta lymphocyte stimulation with phosphoantigens increase the efficiency of therapeutic antibodies. Julie GERTNER-DARDENNE, Cecile Bonnafous, Christine Bezombes, Virginie Scaglione, Emilie Gross, Jean-François Lepage, Anne Quillet Mary, Helene Sicard, Guy Laurent and Jean-Jacques Fournié (manuscript en cours de redaction) Dans la précédente étude de vidéo-microscopie (publication #2), nous avions démontré la simultanéité de la lyse et de la trogocytose à la synapse des lymphocytes T γδ avec leur cible tumorale. Ainsi avons-nous envisagé que le renforcement de la synapse de ces effecteurs cytotoxiques à leurs cibles (par la combinaison de phosphoantigènes et d’Ac thérapeutiques) permettrait d’optimiser leur efficacité anti-tumorale. En effet, si les Ac thérapeutiques représentent une approche thérapeutique spécifique et efficace chez l’homme, particulièrement pour le traitement des tumeurs ou de pathologie auto-immunes, ils n’ont pas toujours une efficacité soutenue au cours du temps. En effet, on sait aujourd'hui que l’anticorps monoclonal chimère anti-CD20 rituximab (RTX), efficace dans le traitement des NHL, seul ou combiné à une chimiothérapie, montre jusqu'à 50 % de non-réponse chez les patients atteints de NHL de bas grade. Ce manque efficacité a été attribué à : (i) un insuffisant niveau d’expression de CD20 sur les cellules de lymphome, (ii) une trop importante masse tumorale au moment du traitement, (iii) une insufficante concentration de RTX sérique chez certains patients traités. Enfin, l’utilisation d’Ac thérapeutiques peut être limitée par les effets secondaires causés par leur administration de type « cytokine storms » par exemple 358-360 . Ainsi il est donc intéressant de chercher à augmenter l’efficacité des Ac thérapeutiques en diminuant leurs doses afin qu’ils soient moins susceptibles de produire de tels effets secondaires. Actuellement, l’amélioration des traitements basés sur l’utilisation du RTX est liée à la compréhension du ou des mécanismes d’action de ce dernier in vivo, ainsi les mécanismes clés de son mode d’action pourront être exploités au mieux dans diverses immunothérapies. Par exemple, la connaissance et l'activation des effecteurs lymphoïdes responsables de l’effet ADCC du RTX peut conduire à associer cet anticorps à un agoniste sélectif des mêmes effecteurs en vue d’augmenter leur nombre et leur activité. 109 γδ cell stimulation increase ADCC by therapeutic antibodies Gertner-Dardenne & al. Phosphoantigens increase the efficiency of therapeutic antibodies Julie Gertner-Dardenne1, Christine Bezombes1, Helene Sicard2, Emilie Gross1, Anne Quillet Mary1, Guy Laurent1 and Jean-Jacques Fournié*1 1 Innate Immunity, Malignant Hemopathies and Cancer Immunity, Dept of Oncology, Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale Unit 563, BP 3128, Hospital Purpan,, 31024 Toulouse Cedex 03, France 2 Innate Pharma, Immeuble Grand Pré, 119-121ancien chemin de Cassis, 13006 Marseilles France *Address correspondence to : J.J.Fournié, INSERM Unit 563, BP 3128, Hopital Purpan, 31024 Toulouse Cedex 03, France ; Ph +335 6274 8364 ; Email : [email protected] Keywords: antigens/monoclonal antibody/lymphocytes/cancer therapy/ Abbreviations used: lymphoma, therapeutic antibody, rituximab, cytolytic T lymphocytes, ADCC, cancer, therapy Footnotes: 10 pages, 6 B& W figures, 5786 words (summary 111), 33832 characters. ABSTRACT The advent of humanized monoclonal antibodies (mAb) has revolutionized the treatment of several malignant and autoimmune diseases. Rational improvement of the efficiency of antibodies involves at least target cell expression of the mAb ligand (Ag) and antibody-dependent cell-mediated cytotoxicity (ADCC). Here, we show that selectively activating ADCC-mediating γδ T lymphocytes by phosphoantigens strongly increased both binding and killing of CD20 B-cell lymphoma by the antiCD20 mAb Rituximab in vitro and in vivo. Likewise, phosphoantigen association to anti–CD52 alemtuzumab (Campath™) improved ADCC of against CD52+ tumour cells. Hence phosphoantigens improve the bioactivity of therapeutic monoclonal antibodies. 1 A B T60 none TCRVγ9 T0 RTX 3262 1251 5125 PAg RTX + PAg 106 7179 11532 105 MESF 104 103 102 PKH67 C transferred MESF (x 10-3) 50 120 60 40 15 15 10 10 60 20 40 20 10 50 0 Granta 80 0 120 5 5 0 0 20 0 105 100 100 40 NCEB1 transferred MESF (x 10-3) 20 80 30 0 D 20 103 104 Fluorescence intensity 120 cells alone 60 cells +RTX 40 cells +PAg 20 cells +PAg+RTX 0 Karpas422 RL EsMoult 80 20 20 80 15 15 60 10 10 5 5 0 0 Raji 60 100 40 60 30 40 20 40 cells alone 40 10 20 0 0 20 NCEB1 cells +PAg cells +PAg+ALZ 0 Granta cells +ALZ 20 EsMoult RL 0 Karpas422 Raji Figure 1 : Phosphoantigen + mAb improve γδ T lymphocyte binding to tumour cells (A) γδ T lymphocytes acquire fluorescence upon binding to labeled tumour cells, so NCEB1 lymphoma cells labeled with PKH67 were coincubated for 1 hour with polyclonal γδ T lymphocytes in presence of the specified reagents in culture medium, and the γδ T lymphocyte fluorescence was measured by flow cytometry, their mean fluorescence intensities are indicated. (B) Calibration of number of molecules of equivalent soluble fluorochrome (MESF) vs fluorescence intensity using unlabelled beads (clear histogram) and beads with known number of fluorescent molecules (shaded histograms). (C-D) Quantitation of γδ lymphocyte binding to tumour cells, either by cells alone or in presence of PAg, rituximab (RTX) (C), alemtuzumab (ALZ) (D) mAb or PAg+mAb together, as numbers of MESF transferred while bound to the specified tumour cell line. A 0 5 5 60 5 60 5 60 P- ERK 1/2 572 P-ZAP70 PAg + RTX 5 min 1646 60 min 2262 5 min 1934 60 min 2748 5 min 1957 60 min 2368 768 392 775 390 861 501 363 P-ZAP70 ERK1/2 RTX PAg unstimulated P-ERK1/2 min B PAg + RTX RTX PAg unstimulated ZAP70 TCRVγ9 unstimulated P-SYK C 15 min 30 min 0.8% 0.5% anti-CD3 15 min 2.2% PAg RTX PAg + RTX 30 min 15 min 30 min 15 min 30 min 15 min 30 min 4.0% 2.8% 0.5% 0.8% 53% 2.0% 1.0% TCRVγ9 D transferred MESF (Thousands) 0 10 20 30 40 50 E none RTX 0% cells alone +RTX +PAg +PAg+RTX cells +Pag+RTX+ no inhibitor PAg 1% 32% RTX + PAg 39% F none RTX 3% IFNγ % IFNγ-positive γδ cells 0 10 20 30 40 50 cells+Pag+RTX+ no inhibitor PAg 4% 72% RTX + PAg 70% CD107a % CD107a-positive γδ cells 0 20 40 60 80 cells+Pag+RTX+ no inhibitor SU6656 SU6656 SU6656 Piceatannol Piceatannol Piceatannol Wortmannin Wortmannin Wortmannin PD98059 PD98059 PD98059 Chelerythrin Chelerythrin Chelerythrin LFM-A13 LFM-A13 LFM-A13 Figure 2: γδ T cell signaling for PAg+RTX. (A) Kinetics of ERK1/2 and ZAP70 activation by PAg and RTX. 3.107 polyclonal γδ T cells derived from a healthy donor were either unstimulated or stimulated for the indicated times with PAg (20nM), RTX (10 µg/ml) or both. Total cellular proteins were separated on 10% SDS-PAGE and revealed by Western blot analysis using the specified antibodies. Shown are representative results out of six experiments. Phosphorylation of intracellular ERK1/2 and ZAP70 (B) and Syk (C) in γδ T cells stimulated by PAg and RTX. 106 γδ T cells in complete medium at 37°C were stimulated as specified for the indicated time. Cells were then fixed and stained according to BD protocol, with both FITC anti-TCRVγ9 (Beckman-Immunotech), PE anti-phospho-Erk1/2(T202/Y204) and Ax647 anti-phosphoZap70(Y319) (Becton Dickinson). For intracellular labeling of phospho-Syk (C), cells were labeled with PE anti-TCRVγ9 and a polyclonal rabbit anti-phospho-Syk (Y525/526) followed by secondary FITC goat anti-rabbit Ig (Cell Signaling). 150,000 events were analyzed for each experiment using an LSRII cytometer (Becton Dickinson). The rabbit IgG isotype control (Cell Signaling) was used to set the threshold and determine the percentage of phospho-Syk-positive TCRVγ9 cells shown on contour plots. (D-F) Inhibition of PAg+RTX-induced γδ T cell functions by drugs targeting signaling protein kinases. Polyclonal γδ T lymphocytes were co-incubated with RL cells in presence of PAg and RTX as specified, and were analysed for trogocytosis (D), intracellular IFNγ (E) and cell surface CD107a (F). In these assays, PAg+RTX was also tested in presence of either SU6656 (1µM), wortmannin (0,1µM), piceatannol (20nM), PD98059 (100 µM), chelerythrin (1µM) or LFM-A13 (20µM). B NS IFNγ TNFα 50 NS dividing γδ cells (%) 60 40 30 20 10 0 100 donor 2 80 donor 1 60 40 20 0 none RTX PAg PAg +RTX 0 % CD107a+ / TCR γδ cells 0 20 40 60 80 C RL + γδ cells alone + RTX + PAg +PAg + RTX NCEB1+ γδ cells alone + RTX + PAg +PAg + RTX Raji + γδ cells alone + RTX + PAg +PAg + RTX Karpas422 + γδ cells alone + RTX + PAg +PAg + RTX EsMoult + γδ cells alone + RTX + PAg +PAg + RTX Daudi + γδ cells alone + RTX + PAg +PAg + RTX D * * NS NS phagocytosis by CD14 monocytes (increase of mfi / 60 min.) γδ cells expressing intracellular cytokines (%) A 0.1 1 10 PAg concentration (nM) 100 phagocytosis of inert beads NS 200 100 0 60,000 phagocytosis of CD20+ lymphoma cells NS 40,000 20,000 0 * * * * NS none RTX PAg PAg+RTX NS NS NS Fig.3 : PAg+RTX induces γδ T lymphocyte responses and monocyte phagocytosis (A) Cytokine production by γδ lymphocytes activated with PAg+RTX in presence of CD20 tumor cells. γδ lymphocytes were co-incubated with RL lymphoma cells in complete medium supplemented with brefeldin A and the specified stimuli for 6 hrs at 37°C. Cells were then fixed, permeabilized, stained for intracellular IFNγ or TNFα and analyzed by flow cytometry. Shown are mean and SD from three independent experiments; NS: no significant difference between PAg and PAg+RTX conditions for inducing intracellular IFNγ or TNFα. (B) Peripheral blood-derived γδ lymphocyte proliferation to PAg+RTX. Whole PBMC freshly isolated from two healthy adults 6 were stained with CFSE (1µM, 8 minutes), washed and plated (1.5x10 cells/mL) in culture wells containing complete medium supplemented with IL2, the specified concentration of PAg and with RTX (10 µg/ml) (closed dots) or without (open dots). IL2 was renewed at day 3 and at day 6, cells were stained for TCRVγ9 and analyzed for division by flow cytometry using the CFSE dilution assay. (C) Cytolytic activity of γδ lymphocytes activated with PAg+RTX in presence of CD20 tumor cells. γδ lymphocytes were coincubated with the specified tumor cells in complete medium supplemented with the indicated stimuli for 4 hrs at 37°C. Cells were then fixed ,stained for cell surface expression of TCRγδ and for CD107a and analyzed by flow cytometry. Numbers show the percentage of γδ lymphocytes expressing the cytolytic granule marker CD107a in these conditions. (D) Spontaneous and Antibody-dependent phagocytosis by freshly isolated monocytes in presence of PAg+RTX. Monocytes freshly isolated from circulating blood were co-incubated for one hour either with FITC polystyrene beads to assess non-specific phagocytosis (upper panel) or with PKH67-stained RL lymphoma cells to assess antibody-dependent phagocytosis + (lower panel). The increase of mean fluorescence intensity (mfi) for CD14 cells between 0 and 60 min. of co-incubation in the specified conditions are shown. NS: no significant difference. A 0 % specific lysis 20 40 60 100 RL cell target cells alone + RTX (µg/ml) 50 10 30:1 + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 30:1 + RTX (10µg/ml) + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 30:1 + RTX Fab’2 + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 30:1 MgCl2 EDTA + RTX + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 80 * * 0 % specific lysis 20 40 60 * +RTX (µg/ml) * 100 50 10 30:1 + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 30:1 + RTX (10µg/ml) + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 Karpas422 target cells alone: * * * * NS * +RTX (µg/ml) 100 50 10 30:1 + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 30:1 + RTX (10µg/ml) + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 Daudi target cells alone: +ALZ (µg/ml) +RTX (µg/ml) 100 50 10 30:1 + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 30:1 + RTX (10µg/ml) + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 Granta target cells alone: +ALZ MAb (µg/ml) 100 50 10 30:1 + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 30:1 + ALZ (10µg/ml) + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 Daudi target cells alone: 80 80 100 RL target cells alone: +ALZ (µg/ml) 50 10 30:1 + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 30:1 + ALZ (10µg/ml) + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 100 50 10 30:1 + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 30:1 + ALZ (10µg/ml) + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 % specific lysis 20 40 60 100 50 10 30:1 + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 30:1 + RTX (10µg/ml) + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 Raji target cells alone: C Granta target cells alone: 0 100 NCEB1 target cells alone: +RTX (µg/ml) 50 10 30:1 + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 30:1 + RTX (10µg/ml) + PAg-activated γδ (E:T ratio) 10:1 1:1 * * B * NS +RTX (µg/ml) Fig.4: PAg+MAb increase tumor cell ADCC Specific lysis of the indicated tumour cells pulsed with 51Cr after 4 hrs of co-incubation in the specified medium conditions. (A) PAg+RTX increase perforin-dependent ADCC of the RL lymphoma by γδ lymphocytes. (B) Specific lysis of the CD20 lymphoma cell lines NCEB1 Raji, Karpas422, Granta and Daudi in the same conditions as in (A). (C) PAg+Alemtuzumab (ALZ) increase the ADCC mediated by γδ T lymphocytes. Results (means from triplicates +/- s.d.) are representative of a typical experiment out of three independent ones, involving γδ T lymphocytes from different donors in each panel. NS: non significant difference, *P<0.05. * NS Deep tissues Peripheral blood A macaques with RTX alone TCRVγ9+ cells with RTX alone TCRVγ9+ cells with RTX +PAg/IL2 30 macaques with RTX+PAg/IL2 CD20+ cells with RTX alone CD20+ cells with RTX+ PAg/IL2 100 T cells (%) 20 (%) 10 80 60 40 20 0 16 (Weeks) 0 RTX 1 2 3 RTX RTX RTX 4 5 6 7 8 B cells (%) 0 9 12 8 4 0 PAg/IL2 PAg/IL2 80 ex vivo (culture day 0 ) day13 /IL2 medium CD20 cells in culture (number x 10-6) BM day13 PAg /IL2 medium 60 50 B-CLL patient PBMC co-incubated 4 hrs in IL2 medium + : RTX-Fab’2 none 4% 4.2% RTX PAg 12.7% RTX + PAg 76.4% 40 specific lysis of autologous B-CLL (%) B LN PAg/IL2 74.4% 40 + RTX+PAg 30 +RTX 20 20 10 CD107a expression by TCRVγ9 γδ T cells (gated) 0 0 20 40 60 TCRVγ9 γδ cells in culture (number x 10-6) +PAg IL2 medium 0 40:1 20:1 C Fig.5: Relevance of PAg+MAb for chemotherapy (A) Co-injection of PAg/IL2 enhances B-cell depletion by RTX in LN and BM and delays their reconstitution in blood of macaques. Follow-up of in vivo B-cell depletion by RTX in blood, lymph nodes (LN) and bone marrow (BM) of macaques (n=8) receiving 5 mg/kg of intravenous RTX with or without PAg /IL2 with the specified schedule. Animals were euthanasied at day 62 for analysing BM, LN at necropsy. B) PBMC from four out of six B-CLL patients at diagnostic responded to PAg+RTX in vitro. CD20+ (both normal B and CLL) vs TCRVγ9+ γδ T cell counts from 107 PBMC from (n=6) B-CLL patients cultured in IL2-containing medium with or without PAg. The B cell decreases followed the γδ T cell expansions. Within 4hrs in presence of RTX+PAg, the PBMC from a B-CLL patient strongly responsive to PAg (Box) raised a major rate of cytolytic (CD107a+) TCRVγ9+ lymphocytes and of autologous B-CLL lysis (51Cr-release assays, the data shown are mean from three independent experiments performed in triplicate). 10:1 (E:T ratio) Le mode d'action du RTX in vivo implique les mécanismes de cytotoxicité cellulaire dépendante de l’anticorps (ADCC), de cytotoxicité dépendante du complément (CDC), et l'induction d'apoptose directe résultant de l'altération des flux calciques dans les cellules CD20. Ces différents mécanismes ont été démontrés in vitro. Deux équipes ont montré que le traitement au RTX induisait une mort cellulaire par apoptose caspase-dépendante des cellules de B-CLL in vitro 134 et in vivo 135 . De plus la résistance au RTX dans les CLL associée à la surexpression de protéines inférieures 137 vient appuyer le rôle intrinsèque du RTX. D’autres auteurs ont rapporté la CDC comme mécanisme prédominant d'activité du RTX in vitro 133 129, , en montrant notamment que la CDC des cellules de lymphome traitées in vitro au RTX est corrélée avec le niveau de l'expression des protéines associées au complément sur les cellules tumorales 129 cellules NK . Enfin, d'autres équipes ont démontré que l’ADCC médiée in vitro par des 129 Cartron et al. ou des neutrophiles 131 130 , contribue au mode d’action du RTX. L’étude de démontre une corrélation entre la réponse clinique au RTX et un polymorphisme allélique spécifique du récepteur FcγRIIIa, révélant qu'un mécanisme médié par le FcγRIIIa, tel que l’ADCC, est prépondérant in vivo. L’importance d’un tel mécanisme est désormais largement acceptée, et ces conclusions ont par la suite étaient étayées par la découverte de mutation de FcgRIII qui accentuent l’efficacité de l’ADCC, et provoque ainsi des réponses encore plus efficaces 143. Ce rôle du FcγRIIIa est, d’ailleurs, appuyé par une série d'expériences, décrites par Clynes 132 , réalisées avec des modèles de souris xénogreffées et syngéniques FcγR- déficientes. Dans cette étude les souris déficientes en FcγRIIB présentent une forte ADCC alors que les souris déficientes en récepteur Fcγ activateur (FcγRIII) sont incapables de stopper la croissance tumorale in vivo. Ces données démontrent que la molécule inhibitrice FcγRIIB est un régulateur efficace de l’ADCC in vivo. En effet la molécule FcγRIIB module l'activité du FcγRIII sur les cellules effectrices. Parallèlement à ces données sur le rôle de l’ADCC et des FcγR tant in vitro qu’in vivo, l’équipe de Lucas Battistini a montré en 2004, 217 que le récepteur Fcγ RIII, (CD16), permettait de distinguer deux sous-populations de lymphocytes T Vγ9Vδ2 effecteurs, en terme d’activation et de fonctions effectrices. D’une part les Vδ2TEMh expriment peu CD16 et d’autre part les Vδ2TEMRA l’expriment fortement. Dans cette étude, les auteurs montrent que la production intracellulaire d'IFN-γ et de TNF-α est induite chez les Vδ2TEMh par la stimulation du PAg BrHPP, tel n’est pas le cas pour les Vδ2TEMRA . En effet pour ces derniers la 110 production d’IFNγ résulte de l’engagement de leur FcγRIIIa CD16. D’autre part, cette étude a montré que l'activité cytotoxique des deux sous-ensembles de lymphocytes T Vγ9Vδ2 effecteurs, dirigée contre des cellules tumorales, est corrélée à la densité de CD16 à la surface cellulaire. Enfin, les cellules Vδ2TEMRA représentent la sous-population de lymphocytes T Vγ9Vδ2 la plus active dans leur capacité à former des synapses avec des cellules cibles. Ces dernières données nous ont conduit à cibler les lymphocytes T Vγ9Vδ2 pour optimiser l’action du RTX. Nous avons testé la combinaison du RTX avec du phosphoantigène (PAg) dans le but d’augmenter le nombre et l’activité de ces lymphocytes T Vγ9Vδ2 sur divers aspects de leur activité. Ainsi l’engagement cellulaire, la prolifération, la production cytokinique, la signalisation cellulaire et la cytotoxicité des lymphocytes T Vγ9Vδ2 à l’encontre de divers B-NHL (lymphomes CD20+ du manteau, folliculaire et de Burkitt) ont été analysés. Cette étude démontre l’intérêt de l’utilisation conjointe du RTX et d’un phosphoantigène vis-à-vis de l’efficacité lytique des lymphocytes T Vγ9Vδ2 contre différents lymphomes (Figure 23). Phagocytose Ag spé / non spé Prolifération X Production cytokinique TH1 X X γδ T cell ADCA +++ X NHL CD20+ ADCC +++ Figure 23 : Bilan de l’effet de la combinaison RTX-PAg. ADCC (Antibody-dependant cell cytotoxicity) ADCA (Antibody-dependant cell attachment) 111 Expression de CD107a par les LTγδ CONCLUSION Depuis plus de dix ans, la population T Vγ9Vδ2 est devenue un outil d’importance croissante pour l’immunothérapie des tumeurs. L’étude des modalités de leur action lytique nous a amenés à proposer et développer de nouvelles approches thérapeutiques antitumorales. Dans tous les cas de figures observés au cours de mes travaux de thèse, la simultanéité des processus de lyse et de trogocytose induisait l'idée que le renforcement de l’attachement des lymphocytes T γδ à leurs cibles -notamment par la combinaison de phosphoantigènes et d’anticorps thérapeutiques- pouvait améliorer leur efficacité anti-tumorale. En fait, la quantité et l’efficacité des effecteurs mis en jeu sont des paramètres déterminants pour l’efficacité d’une thérapie anti-cancéreuse. Il est en effet important de générer dans un premier temps des cellules spécifiquement cytolytiques telles que les lymphocytes T Vγ9Vδ2 dont l’activité antitumorale est établie vis-à-vis de tumeurs autologues. Cependant il n’est pas tojours suffisant de générer des lymphocytes antitumoraux, il faut également « cibler » leur potentiel antitumoral. Ainsi, cette thèse soutient qu’un meilleur engagement cellulaire provoqué par la combinaison (anticorps+phosphoantigène) améliore le ciblage et l’activité tueuse donc l’efficacité anti-tumorale. γδ T cell NHL CD20+ ADCA +++ ADCC +++ Cette combinaison permet donc, d’optimiser le potentiel cytolytique des lymphocytes T gd dans des stratégies thérapeutiques antitumorales. Un des aspects majeurs de cette stratégie est que, comme l’efficacité de cette combinaison est médiée par un mécanisme 112 d’ADCC impliquant le récepteur au fragment constant des IgG, elle est applicable à tous les Ac thérapeutiques de même idiotype tels que, par exemple, l’alemtuzumab (Campath™) pour les lymphomes non Hodgkiniens CD52+ ou le trastuzumab (Herceptin™) pour le carcinomes mammaires Her2/Neu+. Cette combinaison prend toute son importance quand on sait qu’il existe 500 000 patients traités au Rituximab et 3000 nouveaux cas par an de cancer du sein traités à l’Herceptin. 113 ANNEXES (Revues) - Poupot M., Gertner J., Fournié JJ. «Molecular transfers through transient lymphoid cell-cell channel». in: Cell-Cell Channels 2006, editors: Frantisek Baluska, Dieter Volkmann and Peter W. Barlow. Landes Biosciences, Springer, New York, USA - Fournié JJ., Gertner J., Poupot M., Wiedemann A. « Single cell monitoring of trogocytosis and killing in lytic synapse between anaplastic large cell lymphoma and activated human γδ T lymphocytes » Haematologica Reports 2006, 2: 35-36. - Gertner J., Scotet E., Poupot M., Bonneville M., Fournié JJ. (July 2007) “Lymphocytes: gamma delta”. in: Encyclopedia of Life Sciences. John Wiley & Sons, Ltd: Chichester http://www.els.net.gate1.inist.fr/ [doi: 10.1002/9780470015902.a0001195.pub2] - Thedrez A., Sabourdin C., Gertner J., Devilder MC., Alain-Maillet S., Fournié JJ., Scotet E., Bonneville M. «Self/non self discrimination by human γδ T cells: simple solutions for a complex issue?» Immunological review 2007, 215 :123-135. 114 Molecular Transfers through Transient Lymphoid Cell-Cell Channels Mary Poupot, Julie Gertner and Jean-Jacques Fournié. Baluska Book (2006) 115 CHAPTER Molecular Transfers Through Transient Lymphoid Cell-cell Channels Mary Poupot, Julie Gertner and Jean-Jacques Fournié* Abstract I ntercellular communication is inherent to life, and has evolved with extremely diversified forms from prokaryotes to the most sophisticated multicellular eukaryotes. Haematopoietic cells from mammalians have adapted a transient and highly versatile means for the direct transfer of molecular information through cell-cell channels. This channel takes place and operates transiently at a highly specialised interface now referred to as the immunological synapse. The oriented transfer of membrane molecules from one cell to another is now referred to as trogocytosis, a cell process discovered recently, but which consequences have been described for decades without clear understanding of its cellular basis. This article will review current state-of-the-art knowledge on trogocytosis, its technological use and physiological significance. Introduction: Transient Cell-cell Contacts Take Place at the Immunological Synapse Between Lymphoid Cells Haematopoietic cells are highly mobile, and frequently engage numerous contacts with other cells. To fulfil their immunological functions, these contacts must enable the lymphoid cells to recognize and discriminate normal self tissues and cells from foreign ones, including microbial pathogens, parasites and transformed cells. The site of such meetings is variable, from blood and vasculature to inflamed tissues and lymphoid organs. Three successive phases characterize the cell-cell contact involving lymphoid cells: the attachment/scanning/activation phase, the lymphoid cell response phase and the cell dissociation. However, given the huge number of possible encounters and responses the lymphocyte has to face, cell contacts are usually transient, and adapted to the functions that immune cells will fulfil. In vitro, while a normal T lymphocyte may bind, scan and release an autologous resting T lymphocyte within ten seconds because no activation ensued the scanning of its surface, the same cell may engage a cognate interaction for hours with an antigen-presenting cells, till adequate cytokine secretion takes place. The lymphoid cell surface in tight contact with a scanned cell (we will refer below to this recognized cell entity as to “target cell”, regardless of the recognizing lymphoid cells and nature of its response) is also unstable in structure and supramolecular organization. The immunological synapse (Fig. 1) has been the subject of recent reviews (see for instance1-4) and will not be discussed further here. We will focus our review on events related locally and temporally to this structure: the intercellular transfer of membrane patches located at the apposed surfaces. *Corresponding Author: Jean-Jacques Fournié—Groupe d’Etude des Antigènes NonConventionnels, département Oncogénèse & Signalisation dans les Cellules Hématopoiétiques, INSERM Unité 563, Centre de Physiopathologie de Toulouse Purpan, Centre de Physiopathologie de Toulouse Purpan, BP3048, Hôpital Purpan, 31024 Toulouse Cedex 03, France, email: [email protected] Cell-Cell Channels, edited by Frantisek Baluska, Dieter Volkmann, and Peter W. Barlow. ©2005 Eurekah.com. Baluska(Fournie) 1 9/15/05, 11:19 AM Cell-Cell Channels 2 Figure 1. The immunological synapse of a cytolytic T lymphocyte (green membrane) attacking a B-cell lymphoma target(red). Note the concentration of phosphoprotein signals at the center of the synapse (anti phosphoprotein antibody, stained blue) of the killer cell, prior to delivery of its lethal hits. These have been described recently,5,6 and may take place through either large synapses or conversely very narrow structures referred to as nanotubes.7 Their possible role in cell communication will be discussed below. First Findings of Intercellular Transfer of Membrane Markers Through the SI Several reports in the 70'-80’s had described the presence of unexpected markers on the cell surface of lymphocyte subsets known for not expressing them, such as Ig and allogenic MHC molecules on T cells8,9 or Mls superantigen on IE cells.10 Along the same line, but at the time not understood as the same process, was the acquisition of fluorescence derived from labelled cell targets by antigen-specific effector T cells.11 Although of unclear significance at the time, a major breakthrough in this domain was brought by the demonstration that GFP-MHC molecules derived from antigen presenting cells could be acquired by antigen-specific CD8+ CTL through their immunological synapse.12 Both TCR and CD28 T-cell surface receptors were found to trigger what by then was thought to be the mere consequence of uptake by internalization of cognate receptor/ligand complexes.13 Baluska(Fournie) 2 9/15/05, 11:19 AM Molecular Transfers Through Transient Lymphoid Cell-cell Channels 3 Figure 2. Example of ectopic marker Igµ chain (stained yellow) present on the surface of cytolytic T lymphocyte after it attacked an IgM+ B-cell lymphoma target as in (Fig. 1) This Ig was nibbled from the B cell surface and has a short half-life on the T cell surface (~1-2 hr). Further, two nearly simultaneous reports described however this process to be of wider occurrence, being also mediated by antigen-specific B lymphocytes14,15 and not restricted to capture of ligand molecules in T cells, where it encompasses capture of most surface molecules from the antigen cells.16 Likewise, the ability of other lymphoid cell types to nibble the surface of cells to which they are actively conjugated was soon documented in activated γδT cells17 and in activated NK cells either in vitro and in vivo.18-22 CD4 T lymphocytes were also found able to capture MHC Class II molecules.23,24 By then, it became clear that most lymphoid cells were fully capable to acquire/nibble/capture/transfer membrane-derived molecules from cells to which they bind (Fig. 2),25 but despite little understanding of its physiological function, this process was called “trogocytosis” from the greek trogos –to nibble-.26 Two Different Ways for Cell-cell Transfer Between Lymphoid Cells Cell-cell Channels by Trans-synaptic Trogocytosis On the basis of published data, there is global agreement for trogocytosis as an active process which takes place between cells in contact through an immunological synapse, is highly polarized from the target cell to the effector lymphocyte, and only results in transfer of membrane molecules, Baluska(Fournie) 3 9/15/05, 11:19 AM Cell-Cell Channels 4 Figure 3. Confocal image of a conjugate T lymphocyte-lymphoma cell undergoing trogocytosis illustrating the large patches of green fluorochrome-labelled membranes swapping from one cell to the other (image taken 5' after cell contact). whatever their chemical structure. Recent work suggests however that under some defined circumstances, the transfer may be bi-directional with effector membrane transfer on the target cell surface,27 resulting in a formal molecular swapping28 between conjugated cell partners (Fig. 3). Here however, one might argue that of two cells conjugated through an immunological synapse, each one is the other’s target, opening the possibility that bidirectional transfer just reflects each effector cell’s activation. Little -if any evidence- supports the possibility that target-derived cytosol molecules are acquired during the immunological synapse, or that any such transfer occurs in absence of cell-cell contact. Clearly, trogocytosis is totally different from capture of soluble secreted exosomes which don’t need cell-cell contact to occur and are usually detected once cells which exchange exosomes have been coincubated for 24 hours or more.29 How then does membrane material from one cell switches onto the surface of conjugated cells? Much remains to be clarified on this topic, but important clues were provided in the CD8 CTL/ target cell model, where superb electronic images of the conjugates evidenced the presence of bridges localised at the immunological synapse between these cells.30 There, small membrane continuities between effector and target cells bridge physically both cells through their surfaces, creating small pores. No such observations have ever been made with other lymphoid cell types, but it is now Baluska(Fournie) 4 9/15/05, 11:19 AM Molecular Transfers Through Transient Lymphoid Cell-cell Channels 5 Figure 4. Cell-cell nanotubes (nt) progressively formed at the dissociation of an immunological synapse between a γδ T lymphocyte and an anaplastic lymphoma cell target. The intracellular cytolytic granules of γδ T lymphocytes are stained red using Lyso-Tracker, while the anaplastic lymphoma cytoplasm is stained green with Calcein for viability and its cell membrane is stained blue using the PTIR271 dye (reagent provided by courtesy of B. Gray, PTIR-Research Labs, Ex, IL). Note also the trogocytosis taking place in the upper left side conjugate, seen as blue membrane accumulated at the attacking γδ T cell synapse. Baluska(Fournie) 5 9/15/05, 11:19 AM Cell-Cell Channels 6 Figure 5. A mechanistic model for trogocytosis. tempting to speculate that similar bridges are formed at most immunological synapses involving almost any lymphoid cell types. Cell-cell Channels by Post Synaptic Intercellular Nanotubes Two recent studies have also uncovered another type of cell-cell channels, made of extremely thin tubular structures of 50-200 nm diameter and several tens of µm length, with an F-actin skeleton and a membrane bilayer.7 Not only the pheochromocytome cell line P12 in the initial study but also human lymphoid cells such as blood NK cells, macrophages, and EBV-transformed B cells make nanotubes31 (and our unpublished observations, see below). In contrast with the stable immunological synapse of two intimately bound cells however, these highly labile nanotubular structures appear transiently at the dissociation phase of immunological cell conjugates. As one cell moves away, several nanotubes anchored at its previous attachement appear as unfolded from the pseudopode of the amoeboid shape of the motile, crawling lymphocyte, in a “webspider” style (Fig. 4). Thus, short-lived nanotubular networks could be assembled de novo and rapidly erased between post synaptic, moving immune cells. Since such structures actively transport selected endosome-like organelles and membrane proteins or lipids but not cytosolic metabolites,7 the tubular networks might play some yet unclear role in late cell-cell communication.32 Unfortunately, adequate experimental methods for analyzing the role and function of nanotubes are scarce, since shear force applied on cells along flow cytometry analysis for instance is inadequate to maintain these labile structures, and their study in vivo does not seem much easier either. Nanotubes are described in greater detail in another chapter of this book. In addition, the relation of trogocytosis to nanotubular highways remains thus far unknown, although our current understanding of both processes would strongly favour a temporal separation of both entities: trogocytosis and then nanotubular networking. A main characteristic of trogocytosis Baluska(Fournie) 6 9/15/05, 11:19 AM Molecular Transfers Through Transient Lymphoid Cell-cell Channels 7 Figure 6. Quantification of trogocytosis based on distributions of fluorescence per pixel using successive confocal images of cell conjugates with fluorescent target cell membranes involved in immunological synapses. (J. Gertner et al, unpublished). is its propensity to increase with effector cell activation, and most likely with duration of the immunological synapse. Since this latter reflects the counting process, i.e., the integration of activatory signaling cascades below the synapse, it is thus also the consequence of activating ligand detected on the target cell surface. Therefore, analytic techniques have been developed that monitor trogocytosis as a readout for immunological activation of effector cells. A Mechanistic Model of Trogocytosis The main features of intercellular transfer through cell-cell channels referred to as trogocytosis involve: its strict localization (and time dependence to immunological synapses), its restriction to membrane material, and the main polarization of transferred molecules from target to the effector cell. In addition, there is of as yet no selectivity in the structural class of membrane molecules that shift from one cell to the other, suggesting the whole lipidic bilayer is involved in this movement. We present below a model for trogocytosis which integrates these features (Fig. 5). This model involves a progressive acquisition of target cell membrane patches by the effector cell, only once the synapse has been formed. This latter relies upon effector cell activation by the antigen/ activating stimuli scanned at the target surface during the synapse existence. This model has the following implications: -the structure of the immunological synapse must involve membrane bridges in all kinds of cell conjugates where trogocytosis takes place. - the whole cell membrane structure may pass in the form of patches and integrates with the same orientation on the effector cell membrane. -the effector cell actively “sucks” the target cell surface, since its pretreatment with inhibitory drugs abrogate this activity, -dissociation may release live cells with surface markers they did not encode for (ectopic markers), and which lifespan may enable to mediate some specific functions (selective binding for example, see below). This model also puts forward several questions: -How does the effector cell achieve selectivity for membrane but not cytoplasm molecules in its acquisition process? Alternatively, this could be formulated as: what blocks the molecular Baluska(Fournie) 7 9/15/05, 11:19 AM Cell-Cell Channels 8 Figure 7. Principle and basic method for measuring trogocytosis by flow cytometry. Target cells must be stained on their membrane by a green (or red) fluorochrome easily monitored with PMT1 or PMT2 on flow cytometers. The analysis is gated on more than 10, 000 effector cells only ( R2 box in this example), acquired before (t0') and after (t60') minutes of coincubation. These increased their green fluorescence from 5 to 40 in this example. Note that in the example shown here, the target cells (bright green cells on Y axis did simultaneously trogocytose the red fluorochrome (incorporated prior to coincubation) from the surface of effector cells: bidirectional trogocytosis. diffusion or acquisition from the target cell? Are there molecular filters, physical constraints (size, hydrophobicity, ….) induced locally and temporally, and finally is there any selective sorting of the respective partners compartments at the level of these bridges? -Why is such a membrane acquisition polarized from target to effector? Conceivably although one lymphoid cell (e.g., a T lymphocyte) may recognize activating ligands (e.g., MHC/ peptide molecules) on the bound target cell surface, it is likely that in frequent cases, the “target” cell is also another lymphocyte which may also recognize activating ligands on the “effector” cell and thus trigger its own activity en retour. Thus such situations should provoke trogocytosis apparently unpolarized for they just result from the sum of two-reverse direction trogocytosis. -Is the receptor-mediated activation of one effector cell the driving force that triggered its nibbling activity? Baluska(Fournie) 8 9/15/05, 11:19 AM Molecular Transfers Through Transient Lymphoid Cell-cell Channels 9 Figure 8. NK cell-mediated trogocytosis of EBV-transformed B-cell targets. -At dissociation in the model applied to a conjugate of a non cytolytic effector and its target, why and how do both cells achieve separation at the very same place of the bilayer continuity so that they both continue existing without profound membrane chimerism? -Does some trogocytosis occur nonsynaptically, through other kinds of cell-cell channels? This question may apply to the recently discovered intercellular nanotubes described in this book. Methods and Techniques for the Monitoring of in Vitro Trogocytosis Confocal microscopy is a very useful tool to visualize trogocytosis. This technique was applied in the study from both J. Sprent’s and F. Batista’s groups who provided a remarkable dynamic imaging of T-cell and B-cell mediated antigen-specific trogocytosis, repectively.12,14 These studies took advantage of GFP-labelled specific antigen which selective capture by specific lymphocytes could be monitored in time and space. Trogocytosis by NK cells was also depicted using this technique.18 Quantitative study of results is based on quantification of images with using counts of fluorescence intensity on selected pixels or related image analysis. Although highly informative at the single cell level (see example in Fig. 6), most microscopy–based techniques were however not really adequate for the quantitative studies on large number of cells from whole lymphoid populations. In this regard, flow cytometry proved an unvaluable tool to rapidly quantify trogocytosis in effector cell subsets. Hudrisier's group took advantage of hydrophobic fluorochromes stably inserted in the cell membranes of antigen-presenting cells for demonstrating that their trogocytosis by antigen-specific CD8 T lymphocytes actually encompassed the capture of integral membrane patches, with transfer of the antigen but also of most membrane proteins and lipids, including the fluorochrome tracer.16 Using one hour in vitro cocultures of target cells prelabelled with PKH67 and alike fluorochromes which stably insert in membranes33 with unlabelled effector γδ T or NK cells, we showed that effector cell activation was correlated to their trogocytic acquisition of PKH.17,20 Experimental settings are quite simple, since cocultures comprise usually two cell types: one as bait and one as hunter, usually mixed in a five-to-one bait–to-hunter cell ratio. The assay is versatile since highly variable coculture conditions (time, temperature, exogenous stimuli or inhibitor drugs) can be used. Its final readout is the mean of PKH fluorescence intensity (PKH mfi) of the whole effector cell population as measured by straightforward flow cytometry analysis. Statistical significance of the results is ensured by gating the analysis on effector cells only, usually 30,000 cells from which the PKH mfi is calculated. We found most convenient to compare the PKH mfi after 0’ (negative control) and 60' of cell coincubation, and with setting the cytometer detection sensitivity such as 1°) the background fluorescence PKH mfi of effector cells prior to cell contact is below the first decade (usually t0' mfi~5), and 2°) stained “bait” cells have their PKH mfi above the fourth decade (usually Baluska(Fournie) 9 9/15/05, 11:19 AM Cell-Cell Channels 10 Figure 9. Exogenous B cell-specific stimulus (anti Igµ) selectively increases the trogocytosis mediated by B lymphocytes. Left: total PBMC (lymphocyte gate) were coincubated with PKH67-labelled Burkitt’s lymphoma cell line (bait cells). Right: trogocytosis measured by green (PKH67) fluorescence intensity of the gated CD20+ B cells in the specified conditions. Note that nonB cells did not increase their trogocytosis in the stimulated assay, as compared to control t60'. t0' mfi for targets is > 5,000). While measuring the trogocytosis-induced fluorescence loss from target cells could represent a readout for this test, we found it far less sensitive than the reciprocal measure of its appearance on unlabelled effectors. Usually, quantification of trogocytosis may be based on arithmetic or geometric mean of green fluorescence intensity from raw data, but also using the fold increase of fluorescence on effector cells by the formula: fold increase = log2 (PKH mfi at t60'/ PKH mfi at t0'). A typical example for transfer is given above, with increases of one order of magnitude: mfi shifts from 5 to 40. Their graphical representation may conveniently show either raw flow cytometry results (Fig. 7), histograms or heat maps of fluorescence intensity or their increase (as fold factors, see § below). Statistical comparisons of sets of data are usually best obtained by Mann-Whitney’s log rank sum test, since the Baluska(Fournie) 10 9/15/05, 11:19 AM Molecular Transfers Through Transient Lymphoid Cell-cell Channels 11 Figure 10. Model for trans-synaptic infections of NK cells by EBV. Left: conventional mode of EBV infection. Right: trogocytosis-promoted infection. distributions of cell fluorescence intensities acquired by bulks of effector and noneffector cells are not always corresponding to normal parametric distributions. Intercellular Transfer in Activated Lymphoid Cells In the settings described previously, the usual trogocytosis of a resting T lymphocyte towards autologous cells in absence of any exogenous stimulus is typically almost null, of mfi (t0) = 4.8, mfi (t60) = 4.8 +/- 0.2, corresponding to very little if any significant change in fluorescence. However, these figures are highly divergent as the target cell carries stimulating molecules, like antigen/MHC, or alloantigen, or mitogen for T lymphocytes: typically of mfi (t0) = 4.8, mfi (t60) = 150 +/- 20. Activation of trogocytosis is not solely due to TCR-delivered signals however, as very similar conclusions may be drawn from NK cell stimulation by adequate target cells harbouring activating ligands and lacking inhibitory molecules such as self HLA alleles.20 In the context of such cell targets, NK sometimes trogocytose extremely high amounts of the target cell surface, typically up to 1-10 % of the membrane material constituting the target cell membrane (Fig. 8). An example is shown in Figure 8, with mfi (t0) = 4.8, mfi (t60) = 1200 when IL2-activated NK cells trogocytose HLA-deficient or allogeneic EBV-transformed B cell line targets. The first studies in this domain12,16 have documented this correlate by analysing activated T lymphocytes: stronger amounts of target cell membrane derived fluorescence was acquired by T cells stimulated with increasing peptide antigen concentrations loaded on the APC target, demonstrating the strong dependence of trogocytosis to TCR-driven stimulation signals. Thus effector cell activation was the driving force for the intercellular transfer. Further confirmation of this view came from another study with T cells which show an MHC-unrestricted mode of antigen recognition, the human γδ T lymphocytes. In this model, the T lymphocytes respond to exogenous soluble small nonpeptide antigens referred to as phosphoantigens.34 Using well established γδ T targets cell lines stained with a membrane fluorochrome and exposed for one hour to the γδ T cells, it was shown that the spontaneous trogocytosis of tumour cells increased by adding either soluble or cell phosphoantigens to the culture medium.17 Similar conclusions were drawn from NK cell models, where TCR-mediated antigen specific activation is absent. In contrast with the relation of effector-to target in cytolytic assays, where lysis increases with the killer-to-target cell ratio, here the trogocytosis increases on the opposite, with the target-to-effector cell ratio. This is due to the fact that any effector gets more chances to trogocytose and acquire fluorescence with increasing numbers of surrounding fluorescent surfaces, i.e., target cells. Spontaneous Homotypic Intercellular Transfer in Lymphoid Cancer Cells As specified above, resting lymphocytes do not mediate trogocytosis in absence of any stimulus. This can be easily demonstrated experimentally by the fully stable intensity of membrane fluores- Baluska(Fournie) 11 9/15/05, 11:19 AM Cell-Cell Channels 12 Figure 11. Trogotype of a healthy adult donor to cancer cells. 24 different cancer cell lines (columns) were tested for trogocytosis by 5 distinct lymphoid cell subsets (lines) from this donor. Intensity of the trogocytosis here shown as ∆ mfi (t60’minus t0') from raw flow cytometry data is represented as a heatmap of green colour scale. cence (using the PKH67 fluorochrome for instance) of whole blood lymphocytes derived from one donor and coincubated for one hour without exogenous stimulus but with the same cells prelabelled with PKH67. This result is strictly recovered whether any purified cell subset comprising the initial PBMC sample is tested separately. Some cancer cells however do present the unusual ability to strongly trogocytose cells of the same cell line, in absence of exogenous stimulus. This has been examplified with the Daudi Burkitt’s lymphoma cell line and other lymphoma and leukaemia cell lines, which spontaneous self trogocytic activity is related to their constitutive autoreactivity. For the Daudi cells, their BCR-driven signals fully control this spontaneous auto-trogocytosis, as indicated by both receptor agonists and selective inhibitors of BCR signal transduction.35 Although the physiological significance of this finding remains yet undetermined, it points out the possible intercellular transfer of tumoural cell surface markers (oncoproteins) onto surrounding nonmalignant lymphocytes of the same subset and its physiological consequences. Our preliminary results in this topic tend to indicate that such cancer-to-noncancer cell trogocytosis does occur in the context of some hematopoietic malignancies. Physiological Consequences of Intercellular Transfer by T Lymphocytes Although different roles for trogocytosis have been proposed, none has thus far been demonstrated formally. The first reports that described intercellular transfers involving T cells, although this was not called trogocytosis by then, showed that thymocytes cells acquired MHC proteins from their surrounding cell environment.8,36 This was though to reflect a passive process,37 but later intercellular transfer from antigen-presenting cells38 was found to be highly active, resistant to cycloheximide,39 and to further drive to internalization by a surface-receptor-driven endocytic process13 that involves a highly active cytoskeleton remodelling.40 In this context, MHCp capture was shown to result in further fratricide killing by neighbouring T cells.12,16,41 This elimination reaction “en chaine” was thus proposed to account for exhaustion of the immune response. Conceivably also, this homeostatic control could induce tolerance39 or appearance of antigen-specific Treg cells that acquire alloantigen from antigen-presenting cells and present it to activated syngeneic CD8 T cells, to provide them with death signals.42 Another alternative was to propose that since T cells compete in vivo for APC,43 the antigen nibbling by high affinity lymphocytes exhaust it from the APC surface and thus promotes the in vivo selection of mature, high affinity T cell clones.44 This latter hypothesis is highly speculative however, since trogocytosis does not exhaust the APC surface from its structural components. Most of trogocytosis that was analysed carefully showed that quantitatively, it concerns at best around 1-10% of the cell surface material (most often this is rather of around 1‰ in ag-induced trogocytosis) and not its whole amount, and qualitatively that trogocytosis is not a selective sorting for some few cell surface markers but rather a global transfer of MHC and many other compartments.16 Accordingly, nonMHC molecules such as costimulatory molecules including CD80, CD86, B7-H1, PD-L2, B7-H3, and B7RP-1 are also acquired through trogocytosis by T lymphocytes and to provide their functional activities to the recipient cells.45-47 During transendothelial migration, activated T cells also acquire a variety of markers from endothelial cell Baluska(Fournie) 12 9/15/05, 11:19 AM Molecular Transfers Through Transient Lymphoid Cell-cell Channels 13 plasma membranes, possibly to further deliver them to perivascular sites. These acquired endothelial markers include CD31, CD49d, CD54, CD61, and CD62E (along with the lipophilic dye (DiOC-16) used to detect the endothelial cells).48 The bad counterpart of nonselective T cell-mediated trogocytosis is also its unfortunate ability to convey viral targeting. Molecules such as OX40L, once acquired by normal reactive CD4 T cells, enable to stimulate latent HIV-1-infected cells to produce viral proteins via OX40 signaling.49 Likewise, cell contact rapidly induces polarization of the cytoskeleton of HTLV-I infected cell to the cell-cell junction with uninfected T cells, enabling both HTLV-I core protein complexes and its genome to be trogocytosed by the uninfected cell.50 In line with similar results documented earlier for NK cells51 (see below), it is highly likely that other lymphotropic viruses such as HIV-1 may similarly subvert normal T cell physiology for their propagation. The detection of HIV-specific T lymphocytes based on the monitoring of their ability to trogocytose an HIV-specific Tat peptide complexed to HLA-GFP has thus been proposed recently.52 Physiological Consequences of Intercellular Transfer by NK Cells: Protective Role of Acquired HLA Class I Alleles, Cytokine Receptor and Deleterious Role of Acquired Viral Receptors In NK cells, which surface receptors may transduce either activatory or inhibitory signaling cascades according to the recognized ligands,53 the unselective acquisition of extremely high amounts of target cell surface markers may have opposite consequences. Since self-MHC class I alleles are protective against NK cell lysis, their acquisition strongly influenced the NK cell activity in vivo, such as ligand uptake,22 partial inactivation of cytotoxic activity by transduction of the inhibitory signals from the detected protective MHC molecules of ectopic origin in vivo21 and in vitro.20 Interestingly enough, a recent study has demonstrated that target cells involved in immunological synapses with NK cells are also able to acquire their NK receptors (KIR molecules), and that these molecules were associated with intracellular signling in the recipient cells, suggesting that in this setting, the trogocytosis was bidirectional.27 Although it remains to be shown that in this case the target cell was not itself an activated lymphocyte recognizing stimulating ligands borne at the NK cell surface, this finding indicated that some synapses may be privileged sites for bidirectional information and molecules exchanges. In this regard, IL15 represents a unique illustration of a possible evolutive role of trogocytosis. IL15 is a well known survival and maturation cytokine for NK cell differentiation.54 Thus presence of its heterotrimeric receptor IL15R (αβγ chain complex) at the cell surface of maturating NK cells55 is of the uttermost importance to their development.56 However, the mechanism by which IL-15Rα mediates IL-15 functions is unique among cytokines. Although initially, IL-15Rα was thought to be a component of this heterotrimeric receptor complex required for mediating signalling, it barely acts as such actually since it is dispensable for or IL-15 action in vivo and is solely expressed on monocytes/dendritic cells but not by NK cells! This chain serves rather to capture and present IL-15 in trans through immunological synapses to cells expressing the IL-15Rβγ signalling component57 and involved in a direct cell-cell contact channel (trogocytosis). IL-15 trans-presentation to NK cells by trogocytosis operates in vivo and increase their maturation and lytic activity, thereby augmenting the tumour immune surveillance mechanism.58 This explains the broad, nonlymphoid expression pattern of IL-15Rα and its dispensable expression by recipient lymphocytes in vivo. Hence trogocytosis-mediated cytokine delivery by multicomponent acquisition represents a new concept for lymphocyte developmental biology and haematology.59 The darker face of NK cell-mediated trogocytosis of target cells is also due to the maintenance of functionality for cell surface receptors acquired from the target cells by the attacking NK cell. While NK cells establish immunological synapses with EBV-infected B cells prior to delivering their lytic granules, NK cells acquire their CD21 receptor for EBV infection.51 This enables further binding of EBV to NK cells surface to which no attachment was otherwise possible, and permitted NK cell infections by EBV in vitro, which could account for clinical findings of neoplastic EBV+ NK histotypes in malignant infectious mononucleosis60 (Fig. 10). Baluska(Fournie) 13 9/15/05, 11:19 AM Cell-Cell Channels 14 Technological Consequences of Trogocytosis As depicted above, whatever the effector/target conjugate considered, trogocytosis increases with activation. It is thus straightforward to use a trogocytosis assay involving a defined effector lymphocyte and a weakly trogocytosed “bait” cell line for the screening of new stimuli to the above lymphocyte. In the example shown below, the B-cell mediated trogocytosis of a bait cell line without exogenous stimulus is referred to as baseline: mfi (t0) = 4.8, mfi (t60) = 16, while mfi (t60) = 52 when a B-cell-specific stimulus was added to the coincubation well (Fig. 9). Accordingly, trogocytosis increases with: stimulus concentration, strength, bait cell number etc…, or conversely decreases with inhibitors of effector cells (see Src inhibitor Fig. 8). This property has been used to compare the potency of different phosphoantigens which selectively activated human γδ T cells, and the resulting ranking fully matched the results of other classic functional assays for these lymphocytes.17 Trogotypes for Immuno-monitoring the Lymphoid Cell Reactivity to Cancer Among the possible conceptual application of assays based on trogocytosis to measure lymphocyte reactivity to soluble or cell antigens presented in the previous paragraph, one was indeed to monitor the lymphoid cell reactivity to cancer cells. The ability of the immune system to “see “tumour cells in a cancer patient is currently a crucial question to oncologists.61 It is important because if cancer cells are seen but the immune response is qualitatively inadequate, this prompts the clinician for other kinds of therapeutic directions than if the cancer cells are totally ignored by the immune system (in which case better issues may be expected by reenabling its detection). We thus monitored lymphoid cell contact with cancer cells through trogocytosis by a two-step process wherein the tumour cell are labelled with PKH67, prior to 60' (or 0') coincubation with whole un-separated PBMC from the patients, the labelling of PBMC subsets with anti-CD lymphoid cell typing reagents and measuring each subset-specific trogocytosis of the tumour cell. This techniques enables the direct and individual quantification of all cell interactions with the proposed bait cell, and is highly versatile as it is amenable to declinations as various as i) identification of a reactive blood cell subset, ii) identification of the possible contact cell, iii) screening and/or identification of exogenous stimuli enabling the trogocytosis and its activation.62 By multiplexing this analysis to one human PBMC donor tested against several cancer cells simultaneously, one can produce a global mapping of the whole PBMC trogocytic ability to a large panel representative of several different cancer cells. This map, defined as the trogotype (Fig. 10), constitutes a stable and characteristic profile for any individual’s ability to “see” cancer cells. As required above for clinical issues, we are currently analysing the temporal changes associated in the trogotype of defined cancer patients monitored through longitudinal follow-ups of their clinical evolution, possibly meaningful for their treatment. Transynaptic Acquisition of Functional Markers in Oncology Novel studies about haematological but also in nonhaematological cells now appear more and more frequently, that describe intercellular transfers mediated through cell contacts, with features corresponding to trogocytosis as described in this article. This concerned the intercellular transfer of chemokine receptor CCR5 from HIV –infected macrophages which may lead to HIV infection of tissues without endogenous CCR5 expression,63 but also of the intercellular transfer of cell transporters such as the P-glycoprotein (P-gp) by human cancer cells.64 In this latter case, the transfer was demonstrated in vitro and in vivo, and led to acquisition of the multidrug resistance (MDR) phenotype by human neuroblastoma cells. This example documented trogocytosis through cell-cell contact distinct from the conventional immunological synapse, but clearly evidenced the selective advantage acquired by the recipient cell upon acquisition of the functional molecules. The trogocytosis here enabled recipient cells to resist to chemotherapy, and this selective advantage enabled investigators to evidence the progressive spread of P-gp recipient cells through a whole cancer cell population that does not encode for this marker. Former reports had indeed mentioned the increased resistance to toxic molecules in a mixed coculture with resistant and sensitive cells65,66 or in vivo around the tumour mass.67,68 The finding of proteins with unexpected patterns of cell expression, notably in Baluska(Fournie) 14 9/15/05, 11:19 AM Molecular Transfers Through Transient Lymphoid Cell-cell Channels 15 tissues known for not expressing the corresponding genes is thus likely to increase in the near future. These findings, in the light of our current understanding of trogocytosis, should also induce for more careful appraisal of the proteome profilings currently undertaken to characterize cancer cells in their local microenvironment. Of great importance will be the careful assignment of their original producing cell, which is also appearing as a witness of past interactions with the tumours. Concluding Remarks This article as reviewed current features associated with a recently discovered field of cell biology, namely the frequent acquisition of ectopic and functional cell markers through immunological and possibly other nonimmunological cell synapses. Indeed cell-cell channels have always been considered a central aspect of cell biology. With haematopoietic cells and trogocytosis however, these appear to provide a more and more versatile way of cell communication, with its so far not sufficiently appreciated consequences in cell biology. At the higher scale of whole, mixed cell populations, tissues and organism biology, these cell-cell transfers are very likely to lead to the appearance of complex and transient phenotypes not present in each of the selective cell components of the population taken separately. This new combinatorial dimension of system biology may thus uncover the appearance of complex and transient phenotypes which careful analysis at the single cell level will be hardly evaluated using our current tools of biological science. Novel techniques will need to be designed to bring such complexity into a tractable scientific arena. Acknowledgements The author’s work is supported by INSERM, MENSR and l’ARC. References 1. Kupfer A, Kupfer H. Imaging immune cell interactions and functions: SMACs and the Immunological Synapse. Semin Immunol 2003; 15:295-300. 2. Gascoigne NR, Zal T. Molecular interactions at the T cell-antigen-presenting cell interface. Curr Opin Immunol 2004; 16:114-119. 3. Krogsgaard M, Huppa JB, Purbhoo MA et al. Linking molecular and cellular events in T-cell activation and synapse formation. Semin Immunol 2003; 15:307-315. 4. Davis DM, Igakura T, McCann FE et al. The protean immune cell synapse: A supramolecular structure with many functions. 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Baluska(Fournie) 17 9/15/05, 11:19 AM Single Cell monitoring of trogocytosis and killing in lytic synapse between anaplastic large cell lymphoma and activated human γδ T lymphocytes Jean Jacques Fournié, Julie Gertner, Mary Poupot, Aurélie Wiedemann. Haematologica Reports (2006) 116 [haematologica reports] 2006;2(3):35-36 FOURNIÉ JJ GERTNER J POUPOT M WIEDEMANN A Groupe d’Etude des Antigènes Non-Conventionnels, Departement Oncogénèse & Signalisation dans les Cellules Hématopoiétiques,Unité 563 de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale,Centre de Physiopathologie de Toulouse Purpan, Toulouse, France Single cell monitoring of trogocytosis and killing in lytic synapses between anaplastic large cell lymphoma and activated human γδ T lymphocytes irculating human γδ T lymphocytes comprise a unique lymphoid cell subset exerting strong cytolytic activity against cancer cells.1 In healthy adults, around 1% of peripheral blood mononuclear cells are γδ T lymphocytes, most of which harbour a CD3+ CD4- CD8NKG2D+ phenotype and express the same TCR Vγ9/Vδ2 gene-encoded receptor for antigens. These lymphocytes often referred to as Vγ9/Vδ2+ T cells do respond to both human cancer cells and tuberculosis infection, by the selective recognition of HLAunrestricted antigens with non-peptide phosphoesters structures, the phosphoantigens.2 Natural phosphoantigens are thus produced by both mycobacteria and by human cancer cells, although the metabolic pathways to produce phosphoantigens differ in both types of producing cells. While mammalian cells and notably human tumours produce the phosphoantigens isopentenyl pyrophosphate and dimethylallylpyrophosphate through the mevalonate pathway for cholesterol biosynthesis, bacteria produce structurally related phosphoantigens like hydroxyldimethylallylpyrophosphate through a non-mevalonate pathway unique to the eukaryotic world.3 Since therapeutic aminobisphosphonates like Aredia™ or Zometa™ target the farnesylpyrophosphate synthase enzyme from the mammalian mevalonate pathway, this drug induces bioaccumulation of endogenous phosphoantigens in treated cells.4 Thus as recently discovered by Kunzmann and colleagues, Vγ9/Vδ2+ T cells are strongly activated in cancer patients with multiple myeloma receiving Zometa™ or Aredia™ treatment for their bone-metastasis, and induced myeloma reductions.5,6 Activating Vγ9/Vδ2+ T cells in vivo in cancer patients either through Phosphostim™7 or Zometa™8,9 thus provides a novel means for anticancer immunotherapy. It is therefore of interest to identify other types of malignant diseases which may be targeted by C Vγ9/Vδ2+-T cell recognition and cytolytic activity.10 Like other cytotoxic lymphocytes, human γδ T cells expressing Vγ9/Vδ2+encoded TCR cells bind to antigen cells through immunological synapses,11 acquire patches of their plasma membrane (trogocytosis) 12 and eventually kill these targets.13 Although the process of trogocytosis mediated at the lytic synapse by cytolytic lymphocytes has recently been described,14 there is of as yet no clear understanding of how the delivery of cytolytic granules to target cells is associated to their trogocytosis, nor of their temporal relationship.15 Here using flow cytometry and time-lapse confocal video microscopy, we analyzed at the single cell level both features between human Vγ9/Vδ2+ T lymphocytes preactivated with synthetic phosphoantigens or with zometa and anaplastic large cell lymphoma (ALCL) cell lines.16 We found that both trogocytosis and perforin release were simultaneously initiated by formation of the immunological synapses. However, the target cell death stopped trogocytosis while the release of lytic granules at the synapse continued. Since nibbling of the target depended upon its viability, this demonstrated that the target cells controlled its trogocytosis together with the effector lymphocytes. In the reverse direction, the target cell also mediated a weak trogocytosis of its effector, in which case however the delivery of lytic granules from the ALCL cancer cells (contre-attaque) was unadjusted, and missed its objective. This first report for a dissociation of trogocytosis and cytotoxic response at the single cell level of lytic synapses (Figure 1) suggests that in this context, the purpose of trogocytosis could be to polarize the secretion of cytolytic granules. Thus the strong reactivity of human Vγ9/Vδ2δ T lymphocytes to anaplastic large cell lymphoma triggers their specific lysis. These in vitro findings evidence the potential of activating γδ T cells for haematologica reports 2006; 2(issue 3):March 2006 35 Fournié JJ, et al. 4. 5. 6. 7. 8. 9. Figure 1. Lytic attack of ALCL tumour cell targets by human Vγγ9/Vδδ2+ T lymphocytes. Confocal microscopy showing γδ T cells with perforin granules (red) attacking the ALCL tumour cells (blue membrane, green cytoplasmic stain for viability). 10. 11. 12. immunotherapies of ALCL, a recently classified hematological malignancy and broadens their possible therapeutic use. 13. 14. References 15. 1. Kabelitz D, Wesch D, Pitters E, Zoller M. Potential of human gammadelta T lymphocytes for immunotherapy of cancer. Int J Cancer 2004;112:727. 2. Bonneville M, Fournie JJ. Sensing cell stress and transformation through Vγ9Vδ2 T cell-mediated recognition of the isoprenoid pathway metabolites. Microbes Infect 2005;7:503. 3. Fournie JJ, Bonneville M, Romagne F. 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Introduction Julie Gertner, INSERM, Toulouse, France Emmanuel Scotet, INSERM, Nantes, France Mary Poupot, INSERM, Toulouse, France Marc Bonneville, INSERM, Nantes, France Jean-Jacques Fournié, INSERM, Toulouse, France . Distribution, Morphology and Phenotype . TCR Structure and Recognition Repertoire . Ontogeny . Antigen Recognition . Conclusion doi: 10.1002/9780470015902.a0001195.pub2 Based in part on the previous version of this Encyclopedia of Life Sciences (ELS) article, Lymphocytes: Gamma Delta by Marc Bonneville and Jean-Jacques Fournié. gd Lymphocytes are a subset of T lymphocytes that express the gd receptor for antigens. They are distinct from ab T lymphocytes not only by their different mode of antigen recognition but also for the functions they fulfil. These HLA-unrestricted lymphocytes are particularly attractive for developing anticancer therapies based on new activatory drugs. Introduction Antigen recognition by B and T lymphocytes is achieved by highly diverse heterodimeric receptors, the B- and T-cell receptors (TCRs). T lymphocytes can be subdivided into two mutually exclusive subpopulations carrying TCR chains encoded by either a and b or g and d gene loci. These T-cell subsets are classically referred to as ‘ab’ and ‘gd’ T cells, respectively. Like other antigen receptors, the extensive structural diversity of gd TCR is generated through somatic recombination of gene segments termed variable (V), diversity (D) and joining (J). Moreover, in common with ab TCR, gd TCR is noncovalently linked to a transduction complex composed of several CD3 subunits, which triggers intracellular signalling cascades and subsequent activation of T-cell effector functions following antigen recognition. See also: B Lymphocytes: Receptors; Immunoglobulin Gene Rearrangements; T-cell Receptors gd T cells, which were fortuitously discovered in humans and rodents about a decade ago, are produced by all vertebrates studied thus far. While they generally represent a small fraction of T cells in primary and secondary lymphoid organs, they are greatly enriched in mucosal tissues, where they can make up the vast majority of T cells. Despite this, whether gd T cells fulfil functions distinct from, or redundant to, those achieved by ab T cells has long remained an enigma. Although this issue is not yet solved, several observations detailed hereafter suggest that gd T cells recognize a specific set of conserved antigens and play unique important roles in various immune responses and cell homeostatic processes. See also: Lymphoid System; Mucosal Lymphoid Tissues Distribution, Morphology and Phenotype Distribution The relative abundance of T cells bearing gd TCR varies greatly from species to species or from one body site to another. Furthermore, the individual’s age and immunological history (e.g. infectious episodes) are two other important parameters that critically affect the frequency of gd T cells in a given tissue location. In healthy individuals, gd T cells represent an average between 1 and 5% of peripheral blood T cells in humans, and at most 3% of spleen and lymph node T cells in rodents. Their frequency in these body sites is much higher in ruminants and birds, where they constitute up to one-third of total T cells. The fraction of T cells expressing gd TCR is greatly increased in epithelial sites directly contacting the external milieu. This enrichment is particularly pronounced in rodents, in which gd T cells represent at least one-third of intraepithelial T cells throughout the digestive tract and in reproductive organ mucosa, and constitute most, if not all, intraepidermal T cells. An increased frequency of gd T cells within intraepithelial lymphocytes of the digestive tract is also observed in humans and chickens, but their proportion in other epithelial sites remains a subject of debate. See also: Lymph Nodes; Spleen Morphology In peripheral blood, spleen or lymph nodes, mature gd T lymphocytes are not distinguishable from either B or other (ab) T lymphocytes by traditional ENCYCLOPEDIA OF LIFE SCIENCES & 2007, John Wiley & Sons, Ltd. www.els.net 1 Lymphocytes: Gamma Delta The expression of INMR enables gd T cells to modulate their activation threshold at signals received from the immunological synapse. Moreover, as for NK cells, INMR might help in controlling the inherent self-reactivity of some gd T-cell subsets by delivering inhibitory signals upon interaction with self MHC class I molecules (see below). See also: CD Antigens; Flow Cytometers; Major Histocompatibility Complex: Human; Natural Killer (NK) Cells; T Lymphocytes: Cytotoxic May–Grünwald/Giemsa staining. In their resting state, these cells frequently appear smooth and round, approximately 7–12 mm in diameter, with a central circular nucleus with a condensed amorphous chromatin appearance surrounded by a light-blue scanty cytoplasm. When activated in vitro or when drawn during viral or microbial infections, they appear, like activated ab T lymphocytes, much larger with more irregular and granular shapes. These features are frequently shared by gd T cells located in mucosa and stratified epithelia, where these cells can show a highly unusual ‘dendritic-like’ morphology, such as the murine intraepidermal gd T cells, which for this reason have been referred to as ‘dendritic epidermal T cells’. See also: B Lymphocytes; Dendritic Cells (T-lymphocyte Stimulating); T Lymphocytes: Helpers TCR Structure and Recognition Repertoire Phenotype Overall structure of the cd TCR/CD3 complex Besides g and d TCR chains, which are by definition the most reliable markers allowing identification and isolation of gd T cells, gd T cells carry on their surface a large set of surface molecules whose expression can be detected by flow cytometry using a variety of labelled monoclonal antibodies. While most of these markers are shared with ab T cells (e.g. CD2, CD3, CD7) and/or other haematopoietic cells (e.g. CD18, CD58), several are preferentially expressed by one or other T-cell subset. In rodents and humans, CD4 or CD8 coreceptors are found on the vast majority of mature ab T cells but on a tiny fraction only of gd T cells derived from nonepithelial sites. CD8+gd T cells are much more frequent in the blood and spleen of cattle and birds and in the intestinal mucosa of most animals studied thus far. However, unlike CD8+ab T cells, which generally express heterodimeric CD8 coreceptors (i.e. composed of an a and a b subunit), most gd T cells express homodimeric ‘aa’ CD8 molecules, consistent with the thymic independence of some of these cells. There are several explanations for these phenotypic differences that are related to the distinct developmental features, antigen specificity and activation status of ab and gd T cells. In particular, the lack of both CD4 and CD8 coreceptors on most gd T cells probably reflects their prominent reactivity against major histocompatibility complex (MHC)-unrelated ligands, as will be discussed later. Furthermore, the frequent expression of CD8aa homodimers by intestinal intraepithelial gd T cells is probably due to their chronic in vivo stimulation. Indeed, expression of CD8 homodimers, unlike that of CD8 heterodimers, can be induced on various lymphoid cells, including gd T cells and natural killer (NK) cells, following their in vitro activation. Moreover CD8 gd T cells taken ex vivo display several phenotypic and functional features of preactivated/memory T cells such as CD25 or CD45RO. Unlike ab T cells, gd T cells frequently share several markers with NK cells, including the coactivatory NKGD2 homodimer, the FcgRIII receptor CD16 and CD56. Several inhibitory receptors binding to MHC class I (INMR), such as CD94/NKG2 heterodimers, are also frequently detected on blood NK and gd T cells but seldom found on ab T cells. In common with ab TCRs, gd TCRs are heterodimeric receptors composed of two glycoprotein subunits, a rather acidic d chain of 40–60 kDa and a rather basic g chain of 30–60 kDa. Each TCR chain comprises two immunoglobulin-like domains. While the membrane-distal domain (termed variable or V domain) is structurally diverse, the membrane-proximal one (termed constant or C) is highly conserved from one g or d chain to another. The gd TCR expressed by most circulating gd T cells in humans presents an overall immunoglobulin (Ig) fold resembling to the ab TCR, except its smaller elbow angle of the V:C domain border. This provides an orientation towards the side of the structure rather than to the top of the cell. The antigenbinding surface is not as flat as that of ab TCR, and possibly accommodates ligands of small size. The short intracytoplasmic tail of TCR g and d chains is devoid of signalling properties, and thus transduction of the antigenrecognition signal requires additional transmembrane proteins, which are able to recruit intracellular second messengers. As for ab TCR, this function is fulfilled by a multimeric complex comprising several CD3 subunits noncovalently linked to gd TCR chains. The composition and stoichiometry of CD3 complexes expressed by most ab and gd T cells are very similar: these complexes possess six CD3 subunits (g, d, 2e and 2z) forming homodimers (i.e. CD3zz) or heterodimers (i.e. CD3ge and de). Interactions between the TCR chains and the CD3 complex are established through electrostatic bonds between polar residues located within the transmembrane regions of the TCR g and d and the CD3g and d subunits. Transduction of the signal is achieved by the CD3e and z components, which carry one or several intracellular motifs (called ITAMs, immunoreceptor tyrosine-based activating motifs) that allow recruitment and phosphorylation of several tyrosine kinases such as p59fyn, ZAP70 and Syk, and subsequent activation of the whole signalling cascade. For reasons not yet understood, the g chain of the type I receptor for Fce (FceRIg) substitutes for CD3z in most intestinal epithelial gd T cells and in a small fraction of splenic and lymph node gd T cells. See also: Glycoproteins; Lymphocyte Activation 2 ENCYCLOPEDIA OF LIFE SCIENCES & 2007, John Wiley & Sons, Ltd. www.els.net Lymphocytes: Gamma Delta Signals: Transduction; Signal Transduction: Overview; Transmembrane Signalling Genomic organization of c and d gene loci The structural diversity of the TCR Vg and Vd domains is generated through somatic rearrangements of two (GV and GJ) and three (DV, DD and DJ) segments, respectively. Throughout the text, these segments are designated according to the last WHO-IUIS nomenclature (Table 1). GV1S1–GV1S8 are referred to as Vg1–Vg8, respectively, according to Lefranc et al. or as Vg1.1–Vg1.8, respectively according to Yoshikai et al. TCRG loci The overall structure of the human TCRG locus, located on chromosome 7 at band 7p14–p15, is very similar to that of the TCRB locus. It comprises 14 GV gene segments belonging to four weakly homologous subfamilies. The first subfamily comprises eight members, of which only five are functional (GV1S2, GV1S3, GV1S4, GV1S5 and GV1S8). The second subfamily comprises a single functional V gene (GV2S1). All the other GV segments are nonfunctional. There are five GJ elements (GJ1S1, GJ1S2, GJ1S3, GJ2S1 and GJ2S2) located upstream of two GC genes (GC1 and GC2). Although the two GC genes are highly homologous between each other, they show several substantial structural differences. The GC1 gene comprises three exons: exon I codes for the extracellular Cg domain; exon II for the ‘connecting’ region which comprises a cysteine involved in a TCRg/d interchain disulfide bridge and exon III which codes for the hydrophobic transmembrane region and the short intracytoplasmic tail. The GC2 gene contains four or five exons owing to duplication or triplication of exon II. Moreover, since exon II of the GC2 gene is devoid of cysteine, there is no covalent link between TCR d chains and TCR g chains encoded by TCRGVJC2 genes. The murine TCRG locus, located on chromosome 13, is organized in ‘clusters’. There are four GC genes (GC1, GC2, GC3 and GC4), each preceded by a single GJ element and one or several GV elements. These clusters are rearranged independently and sometimes concomitantly on the same chromosome, thus in some cases, leading to expression of distinct TCR g isotypes paired with the same TCR d chain in a given T-cell clone. This lack of ‘isotypic exclusion’, which is reminiscent of the lack of allelic exclusion of TCR gene rearrangement and expression observed in some ab and gd T-cell clones, does not seem to have any dramatic physiopathological consequences. TCRD loci In both humans and mice, the TCRD locus is embedded within the TCRA locus on chromosome 14, between the AJ and AV elements. It comprises two (in mice) or four (in humans) DJ elements, followed by three DD elements and a single DC gene. One DV segment (DV103S1 in humans, DV105S1 in mice) is located downstream of DC in an inverse transcriptional orientation. All the other DV segments are interspersed within the AV segments, upstream of the DD elements. Because of the peculiar organization of the TCRA/D loci, any AV or DV segment could in theory be used to form a TCR a or d chain. Accordingly, some V segments, such as DV101S1 in humans, are found equally on d and a TCR chains. However, this seems to be an exception rather than a rule. Actually only 15 (out of approximately 50 functional) V segments have been found rearranged to DD/DJ elements, and only 3–5 of these V elements (DV101S1, 102S1, 103S1 in humans, DV101S1, 102S1, 104S1, 105S1 and ADV7S1 in rodents) have been detected on a significant fraction (above 1%) of gd T cells. The precise rules governing usage of a given V gene by either ab or gd T cells are still unknown: in addition to central and peripheral antigen selection processes (see below), they probably involve several structural features of the V domains (e.g. VaVb/VgVd pairing constraints) or of the V genes, such as V gene location and accessibility to recombinases, compatibility of the V/J recombination signal sequences and so on. Junctional diversity of cd TCR Despite the relatively small number of distinct V(D)J elements available for recombination, the sequence diversity of gd TCR chains is considerable, due to extensive nucleotide trimmings and additions occurring at the junctions of the rearranging V(D)J segments. This is particularly true for TCR d chains, which are encoded by up to five elements rearranged in tandem (i.e. VD1D2D3J) and thus contain up to four sites of nucleotide insertion/nibbling. Furthermore, D segments can be read in all three reading frames. Hence, based on theoretical considerations, the size of the gd TCR repertoire has been estimated as up to 1017, as compared to 1015 for ab TCR. However, for several reasons detailed below, the actual size of the gd T-cell repertoire and the diversity of their recognized antigens is much more limited. Tissue-dependent restriction of the cd TCR repertoire A striking and unique hallmark of gd T cells is the preferential expression of different V regions in distinct tissue locations, thus suggesting recognition of a restricted set of related antigens in a given body site which would differ from one tissue to another (Table 1). In humans, up to 95% of peripheral blood gd T cells use a V gene combination (GV2S1/DV102S1), which is seldom found in other tissues (e.g. in spleen, thymus and intestinal epithelium). Interestingly, the proportion and absolute number of peripheral blood gd cells bearing GV2S1/DV102S1+ TCRs are low at birth but then rapidly increase in this site during the first years of life, while they remain low and stable in other sites (e.g. in thymus). In parallel, blood GV2S1/DV102S1+gd T cells acquire several markers of ENCYCLOPEDIA OF LIFE SCIENCES & 2007, John Wiley & Sons, Ltd. www.els.net 3 Lymphocytes: Gamma Delta Table 1 Gamma delta T-cell subsets in the mouse and human Species TCR V regions Main previous TCR designation Mouse GV1S1/DV101S1 (GV5S1/DV101S1) GV2S1/DV101S1 Vg3/Vd1a Vg5/Vd1b Vg4/Vd1a TCR diversity Developmental origin Preferential location 0 Fetal Epidermis 0 Fetal Vagina, uterus and oral epithelium GV5S1/DV104S1 or Vg6/Vd1b Vg1.1/Vd4 or 6a +/++ Fetal/adult Intestinal epithelium, spleen, lymph node ADV7 GV4S1/diverse Vd Vg1/Vd4 or 6b Vg5a ++ Adult Intestinal epithelium GV3S1/diverse Vd Vg7b Vg2a +++ Adult Spleen, lymph node +/++ Fetal/adult Peripheral blood ++/+++ Fetal/adult Spleen, intestinal epithelium Vg4b Human GV2S1/DV102S1 Diverse Vg/DV101S1 or DV103S1 Vg9/Vd2c Vg2/Vd2d Vd1 or Vd3 TCR V regions have been designated according to the official World Health Organization nomenclature, which is seldom used in the literature. a Raulet (1989). b Haas and Tonegawa1 (1993). c Lefranc (1990). d Yoshikai et al. (1987). memory cells, indicating an ongoing antigen-driven expansion. Hence, these findings suggest that the skewed V gene usage by peripheral blood gd T cells is the consequence of a postnatal peripheral selection process mediated by a restricted set of highly recurrent antigens. The biased usage of particular V regions is also observed in other peripheral sites such as spleen and intestine, where human gd T cells express predominantly DV101S1+ or DV103S1+ chains. Since the diversity of the TCR chain junctional sequences and of the Vg regions expressed by these cells is quite important, it suggests their in vivo selection by a rather heterogeneous set of antigens. Accordingly, recent studies have demonstrated that a mouse gd TCR contacts directly its T22 MHC class I-like ligand by the D-encoded amino acid residues. In this species, three sets of gd T cells are usually distinguished. One set matures in fetal thymus and then homes to defined epithelia with a correlated expression of homogeneous (‘invariant’) TCR comprising GV1S1/DV101S1 or GV5S1/DV101S1 regions in the skin and GV2S1/DV101S1 regions in the mucosa of vagina, uterus and tongue (vut-IEL). These populations represent extreme examples of tissue-dependent repertoire restriction because not only do they express similar V region combinations in a given site but also their TCR 4 chains show identical junctional sequences. This extensive TCR sequence conservation is partly due to enzymatic constraints, as all these subsets are derived from fetal precursors that are devoid of terminal-desoxynucleotidyl transferase, and thus cannot diversify their V(D)J junctions by ‘N’ nucleotide additions. However, there is strong evidence for an additional selection of these cells by highly conserved but yet undefined epithelial ligands that further restricts the sequence diversity of the TCR clonotypes expanded in situ. A second set of murine gd T cells matures in adult thymus, locates in all lymphoid organs and expresses diversified TCR comprising mainly GV5S1 or GV3S1, and sometimes GV5S2 or GV4S1-encoded V regions. A third group matures extrathymically, expresses diversified GV4S1 or GV5S1-encoded TCR and locates in the intestinal epithelium (i-IEL). Biased expression of particular Vg regions in specific anatomical sites by the last two sets of gd T cells presumably reflects a local selection driven by related antigens, but the relatively high combinatorial and junctional diversity of their TCRs suggest that the selecting antigens must be quite heterogeneous or impose fewer structural constraints on their recognition receptors. See also: Epithelial Cells: Immunological Aspects; Lymphocytes: Intraepithelial; Thymus ENCYCLOPEDIA OF LIFE SCIENCES & 2007, John Wiley & Sons, Ltd. www.els.net Lymphocytes: Gamma Delta Ontogeny ab/cd lineage split Although some T-cell subsets, such as the intestinal ab and gd intraepithelial T lymphocytes (IELs), develop mainly through an extrathymic differentiation pathway, the thymus remains the main site of differentiation of both ab and gd T cells. While these two lineages share common early progenitors, the point at which thymocytes become committed to one or other lineage has not been precisely determined. In vivo repopulation and in vitro differentiation experiments using early thymocytes (i.e. before acquisition of CD3/TCR complexes) have not led to clear answers, mainly because of the poor definition of the precursor populations studied. A more fruitful way of addressing this issue was to study the TCR rearrangement events occurring in developing ab and gd thymocytes. TCR gene rearrangements occur in a sequential order during thymic ontogeny, TCR g, d and b loci being rearranged first and TCR a locus a day later. Three models of ab/gd lineage separation have been considered: (1) a ‘sequential’ model, wherein gd T cells are produced first and ab T cells develop from precursor cells that have failed to produce functional g and/or d gene rearrangements; (2) a ‘competitive’ model, stating that g, d and b gene rearrangements occur simultaneously in uncommitted thymocytes: if g and d genes are productively rearranged first, the cell becomes a gd T cell, if the b gene is productively rearranged first, the cell commits to the ab lineage and (3) an ‘independent lineage’ model, stating that ab and gd T cells develop through independent pathways (i.e. lineage commitment is independent of the outcome of the rearrangement events occurring in the precursor cell). See also: Lymphocyte Development The last two models are currently favoured: while the competitive model is supported by recent analyses of thymocyte rearrangement status, the independent lineage model fits well with: (1) the existence of silencer elements repressing the transcription of TCR a and g genes in a lineage-specific fashion; (2) the lack of perturbation of ab or gd T-cell development following inactivation of gd or ab TCR genes, respectively and (3) the differential cytokine requirements for ab and gd T-cell development (e.g. inactivation of the IL-7 gene abrogates gd and NK-cell development but has little effect on the production of ab T cells). See also: Cells of the Immune System Programmed rearrangement and expression of TCR V genes Vg and Vd genes are rearranged in a highly ordered fashion during thymic ontogeny. In mice, most fetal thymocytes express nondiversified DV101S1 TCR chains, paired first with GV1S1+ (at day 14–15 of gestation) and then with either GV2S1+ and GV5S1+ chains (at day 16–19 of fetal life). These fetal populations become rapidly undetectable in the thymus after birth but are found in several epithelial sites in adults, such as epidermis and reproductive organ mucosa, thus suggesting an early homing from the fetal thymus to these peripheral tissues. Thymic waves of gd T cells developing after birth express junctionally diverse TCR chains bearing GV3S1, GV4S1, GV5S1 and GV5S2 regions and Vd regions distinct from DV101S1. Similarly, in humans there is some evidence for the existence of an early thymic wave of gd T cells expressing GV2S1/ DV102S1 TCR, followed by cells using more upstream V genes. In both species, the V gene rearrangement order follows the genomic position of these elements within the TCR g and d loci, the earliest waves using the most proximal VJ elements, the latest waves using the most distal elements. Several other important factors (developmentally regulated expression of the selecting ligands, activation of specific cis-acting transcriptional factors) critically contribute to the emergence of these distinct T-cell waves. Intrathymic selection of cd T cells During their intrathymic development, ab thymocytes go through several ‘checkpoints’ that allow selective survival and expansion of cells that have successfully completed the previous maturation steps and elimination of the others. There are two main checkpoints. After production of a functional b chain, precursor cells will receive maturation signals from the ‘preTCR’ (b/pTa) that will lead to their differentiation into CD4/CD8 double-positive (DP) thymocytes. Then DP thymocytes that have produced ‘selectable’ ab TCR (i.e. showing enough affinity/avidity for self MHC–peptide complexes) will receive signals leading to their terminal maturation (positive selection), if their TCRs show intermediate avidity for self, or to apoptosis (negative selection) if their TCR are strongly self-reactive. Whether gd T cells are subjected to such a complex epigenetic control is still debated. While it is now clear that these cells do not proceed through a DP stage and do not receive early maturation signals through pre-TCR-like structures, gd T cells, like ab T cells, are subjected to both positive- and negativeselection processes. Indeed, in mice transgenic for gd TCR directed against polymorphic MHC class Ib molecules, cells bearing transgenic gd TCR strongly reactive against self MHC class Ib alleles are eliminated or inactivated (i.e. they are negatively selected), and they fail to develop in mice devoid of MHC class Ib molecules (i.e. they need positive selection signals). See also: Apoptosis: Molecular Mechanisms; Immune Response: Regulation; Lymphocytes: Antigen-Induced Gene Activation; Transgenic Animals in Immunology Antigen Recognition The way gd T cells recognize antigens was elusive for a while, as both MHC-unrestricted and MHC-restricted gd cells had been characterized. It is now clear that gd T cells differ mainly from ab T cells in their requirements for antigen recognition. It has been demonstrated on theoretical grounds that the antigen-binding loops of the gd TCR ENCYCLOPEDIA OF LIFE SCIENCES & 2007, John Wiley & Sons, Ltd. www.els.net 5 Lymphocytes: Gamma Delta provided by human GV2S1/DV102S1+ T cells, the predominant peripheral blood gd T-cell subset in human adults. The gd TCR lymphocytes presents an overall Ig fold resembling to the ab TCR, except its smaller elbow angle of the V:C domain border. Its highly protruding CDR3g and CDR3d loops could enable direct interactions with small ligands such as phosphoantigens (Figure 1). See also: Antigens; Antigen–Antibody Binding; Antigen Recognition by Lymphocytes; Superantigens This gd subset was initially detected by its dual crossreactivity to mycobacterial pathogens and human B lymphoma. It is now well established that this reflected recognition of the same set of highly unusual antigens are from both kinds of cells. These antigens are low molecular weight compounds with nonpeptide structures (300 Da), either organic pyrophosphates commonly referred to as phosphoantigens, or nonphosphorylated molecules whose bioactivity relates directly to the above phosphoantigens. Natural phosphoantigens are produced by most live cells, bacteria, eukaryotic pathogens such as Plasmodia, plants and human cells including especially tumours. All these phosphoantigens are endogenous metabolites of cholesterol biosynthesis. In bacteria, algae and some plastids, this metabolism is called the DOXP pathway for involving the deoxy-xylulose-phosphate carbohydrate and yields as intermediate (E)-4-hydroxy-3-methyl-but-2-enyl diphosphate, referred below to as hydroxy-DMAPP (HDMAPP) for reader’s convenience. At nanomolar concentrations, HDMAPP is very selectively recognized by GV2S1 /DV102S1+ gd T cells, and enables their ability to mediate the immune surveillance of microbial infections. are more similar to those of Ig than of ab TCR. Indeed the lengths of CDR3 sequences from antigen recognition receptor chains have been compared, and their distribution was found to be much narrower for ab TCR than for Ig and gd TCR. The constrained junctional lengths of TCR a and b CDR3 might reflect recognition of antigens in a restricted cellular context (i.e. MHC molecules), whereas the wide CDR3 length distribution of IgH and TCRd chains might reflect recognition of a wider set of conformational epitopes on native molecules. The hypothesis that gd TCR might recognize antigens in an Ig-like mode is now supported by considerable experimental evidence. Structurally unrelated proteins such as gIg, a herpes simplex virus glycoprotein, the murine MHC class II molecules IEk or the nonclassical MHC class Ib products T10 and T22 are well-documented examples of antigens recognized by gd T cells. In these cases, the protein is the actual antigen, i.e. it is directly recognized without any known requirement for processing or presentation. Its recognition is always based on a TCR-mediated interaction with conformational epitopes found in highly heterogeneous experimental systems (e.g. an MHC class Ib molecule, T22 MHC, Qa,b complexed with a glutamic-tyrosine copolymer, a peptidic fragment of tetanus toxoid, heat-shock proteins, etc.). The crystal structure of gd TCR complexed with MHC-like T22 has provided a first example of such complex, explaining why gd T cells seem to barely use the large diversity of their TCRg and TCRd sequences. Unlike ab TCR, this gd TCR did not bind to the top of the MHC-like molecule, but rather hanged off laterally, interacting only through its TCRDd2-encoded amino acids. Another typical example of nonconventional antigen recognition by gd T cells is V V V V C C C Figure 1 6 C Structure of the human gd T-cell receptor. Courtesy of D. Garboczi. ENCYCLOPEDIA OF LIFE SCIENCES & 2007, John Wiley & Sons, Ltd. www.els.net Lymphocytes: Gamma Delta In human and most eukaryote cells, by contrast, biosynthesis of cholesterol proceeds by a different metabolic route involving mevalonate. This ‘mevalonate pathway’ produces two metabolic intermediates, the dimethylallyl-pyrophosphate (DMAPP) – related to the above HDMAPP – and its isomer isopentenyl-pyrophosphate (IPP). Both IPP and DMAPP are also selectively recognized by GV2S1/DV102S1+ gd T cells, though at one thousand times higher concentrations than microbial HDMAPP. So, because IPP and DMAPP are produced by all our cells, how do our own gd lymphocytes discriminate normal human cells to ignore from tumours to eliminate? This is simply due to their respective concentrations of phosphoantigens: normal cells only produce subnanomolar concentrations of IPP without bioaccumulation, whereas tumours often show an upregulated mevalonate pathway i.e. able to produce endogenous concentrations of IPP/DMAPP phosphoantigens above the minimal detection threshold. Thus, reactivity to either microbial or tumour-derived phosphoantigens enable the main subset of peripheral gd lymphocytes to survey for infections and tumours (Figure 2). In addition, reactivity to phosphoantigens is controlled by INMRs expressed by the gd T cells. This control operates by a counterbalance of the kinases transducing the activating signal from the TCR by intracellular phosphatases triggered by the INMR–MHC class I complex (Figure 3). By this means, normal HLA class I+ cells deliver negative signalling, which is able to induce the gd T cell to spare autologous cell, whereas tumour cells with frequently altered expression of HLA class I molecules are not able to deliver these protective negative signalling. Two other classes of nonpeptide molecules, which are able to selectively activate GV2S1/DV102S1+ T lymphocytes, have also been described. These comprise on the one hand alkylamines such as the microbial isobutylamine or ethylamine from brewed tea, and on the other, a group of aminobisphosphonates such as pamidronate, risedronate and zoledronate, common therapeutic drugs for osteolytic diseases. Although primarily thought to behave like the phosphoantigens depicted above, it is now clear that neither alkylamines and aminobisphosphonates stimulate directly the gd cells. Rather these two classes of drugs block the mevalonate pathway downstream to IPP, and induce bioaccumulation of endogenous phosphoantigens IPP and DMAPP by treated cells. Chemical synthesis of various organic phosphoesters gave compounds such as ethyl-pyrophosphate or ribosephosphate weakly – but selectively – bioactive for human gd lymphocytes. However, second- and third-generation of chemically synthesized drugs selectively activating GV2S1/DV102S1+ T lymphocytes have arisen, leading to molecules active in the nanomolar to picomolar concentration, such as bromohydrin pyrophosphate (BrHPP). The upscaled production of these novel compounds open unique opportunity to directly assess the potentiality of activated gd lymphocytes in preventive or therapeutic approaches against infections and tumours. Although phosphoantigens activate gd T cells, by an interaction with the TCR yet to be demonstrated, this reactivity is not restricted by polymorphic MHC molecules. Therefore, the use of phosphoantigens is not limited to small subgroups of the human population harbouring the adequate HLA. Consequently, the ubiquitous distribution of phosphoantigens (see above) make them likely responsible for the in vivo peripheral expansion of GV2S1/ DV102S1+ T cells that occurs during the first years of life. Function Given the marked differences between gd T-cell subsets in terms of tissue distribution, TCR diversity and recognized antigens, gd T cells cannot be considered as a homogeneous lymphoid population fulfilling a single specialized function. In fact, analysis of mice deficient for either ab or gd T cells has revealed different functions played by gd T cells: an early protective role partly redundant to that of ab T cells, and a late immunomodulatory function more specifically fulfilled by this lymphoid subset. The former role is supported by the reactivity of gd T cells against native epitopes carried by widely distributed and highly conserved bacterial ligands (such as the bacterial phosphoantigens activating human gd T cells) and their ability to rapidly produce proinflammatory cytokines (interferon g, tumour necrosis factor a, interleukin 2, etc.) upon recognition of these antigens. In support of the latter function, secondary ab T-cell responses against various infectious agents (e.g. listeria, protozoa) are exacerbated in mice lacking gd T cells, when compared to wild-type mice. Furthermore, several gd T-cell subsets (e.g. the murine GV5S1/DV104S1+ or the human GV2S1/DV102S1+ cells) were shown to modulate ab T-cell function in vitro and in vivo. In addition, gd T cells crosstalk with dendritic cells in the priming of adaptive immune responses, leading to reciprocal regulation of maturation. Activation of human peripheral gd T cells might confer these cells some antigen-presenting functions. This homeostatic role for gd T cells probably extends beyond the immune system, as murine intraepidermal gd T cells are activated by stressed keratinocytes and can secrete keratinocyte growth factor (KGF), thus suggesting their implication in epithelial homeostasis. A similar role is suspected for human and murine intestinal gd IELs. In mice, these cells largely predominate in the intestinal epithelium of mice maintained in a germ-free environment but are rapidly diluted out by ab T cells when mice are exposed to bacteria. Since intestinal gd IEL also produce KGF, these results would support their implication in the control of intestinal epithelium integrity through recognition of conserved self epithelial antigens. Along this line, some human intestinal gd IELs were recently shown to recognize weakly polymorphic MHC class Ib products called MICA and MICB, which are specifically expressed on activated and transformed epithelial cells. Similar regulatory functions of gd T cells have also been demonstrated in allergy and in oral tolerance, although their stimulatory or modulatory role depends on the ENCYCLOPEDIA OF LIFE SCIENCES & 2007, John Wiley & Sons, Ltd. www.els.net 7 Lymphocytes: Gamma Delta Glyceraldehyde-3-P Pyruvate AcetylCoA Pyruvate AcetoacetylCoA DOXP HMGCoA MVA DOXP MVA MEP CDP-MEP MVA5 P CDP-ME HDMAPP MVA5 PP cMEPF IPP DMAPP Geranyl PP PPi PPi Farnesyl PP Cholesterol Tumour phosphoantigens Microbial phosphoantigen O O P HO O O O P P O O− O P O OH O O− − O− OH DMAPP MW 246 HDMAPP MW 262 Figure 2 Biosynthesis of nonpeptide phosphoantigens recognized by human gd T lymphocytes. Left, microbial pathogens, e.g. Mycobacterium tuberculosis, the agent of human TB produces the HDMAPP phosphoantigen to make cholesterol; right, in human cells, cholesterol biosynthesis proceeds by the mevalonate pathway and produces IPP and DMAPP phosphoantigens. experimental conditions. See also: Cytokines; Epitopes; Epithelial Cells: Immunological Aspects; Immunological Tolerance: Mechanisms; T-lymphocyte Activation Given the similarities existing between activated and transformed cells, it is not surprising that gd subsets recognizing the former (i.e. taking part in homeostatic processes) also recognize the latter, and thus play a role in 8 tumour surveillance. In this regard, mice transgenic for a gd TCR presumably directed against a self molecule expressed by activated ab T cells developed an increased resistance to various acute leukaemias. Similarly in humans, the major GV2S1DV102S1+ T-cell subset, which is stimulated upon an MHC-unrestricted recognition of phosphoantigens, kills activated T cells upon masking of its inhibitory ENCYCLOPEDIA OF LIFE SCIENCES & 2007, John Wiley & Sons, Ltd. www.els.net Lymphocytes: Gamma Delta Target cell Antigen TCR CD3 MHC classI (e.g. HLA-E ) INMR (e.g. CD94/NKG2-A) p56 lck ZAP 70 syk T cell +++ Activation by phosphorylations SHP-1 SHP-2 SHIP Deactivation by dephosphorylations Conclusion Figure 3 Stimulation of a human gd T lymphocyte by the MHC-unrestricted recognition of a small nonpeptidic antigen. Its TCR-mediated activation threshold is balanced by inhibitory signals triggered by the interaction of INMR with MHC class I on target cells. Zap, z-associated protein of 70 KDa. −2 min. +2 min. MHC-specific receptors, and also displays strong cytolytic activity against a wide array of lymphoid tumours. For example, GV2S1DV102S1+ T-lymphocytes engage immunological synapses with anaplastic lymphoma target cells and within minutes, are able to kill them by the release of intracellular granules of perforin (Figure 4). See also: Leukaemias and Lymphomas; Tumour Immunology Hence, this subset displays important anticancer function that could be boosted upon activation by synthetic phosphoantigens. As the potential for cancer immunotherapy of these immunostimulatory drugs is now widely accepted, several clinical trials are currently ongoing to harness this new family of therapeutic cells in lymphoma and solid tumours. Gamma delta T cells probably play two important roles that complement those fulfilled by ab T cells. During primary responses, these cells can rapidly mount responses against a small set of phylogenetically conserved but structurally diverse ligands. They may thus represent a first line of defence against external insults and probably act as an efficient link between adaptive and nonadaptive immunity. During later stages of the immune response, gd T cells Tumour cell 10 µm 0 min. +8 min. Figure 4 A human gd T lymphocyte rapidly scans the surface of an anaplastic lymphoma cell target (green cytoplasm and blue membranes) for stimulating and inhibitory signals. Once fully activated, the gd T lymphocyte kills this target by secreting its cytolytic perforin granules (stained red). The green fluorochrome (calcein AM) is a viability cytoplasmic stain, whose loss indicates cell death. For easier views, the target cell membrane was labelled with a blue fluorochrome. ENCYCLOPEDIA OF LIFE SCIENCES & 2007, John Wiley & Sons, Ltd. www.els.net 9 Lymphocytes: Gamma Delta probably take part in the control of ab T-cell activation, through recognition of self ligands upregulated during immune activation. Additionally, the peculiar tissue distribution of gd T cells, their trophic function for epithelia and their ability to recognize stressed or activated epithelial cells suggest an important role in nonimmune homeostatic processes. Ongoing developments of innovative cancer immunotherapies will put in practise the antitumoral potential of human gd lymphocytes, activated by a new class of compounds such as the synthetic phosphoantigen analogues. References Haas W, Pereira P and Tonegawa S (1993) Gamma/delta cells. Annual Review of Immunology 11: 637–685. Lefranc MP (1990) Organization of the human T-cell receptor genes. European Cytokine Network 1(3): 121–130. Raulet DH (1989) The structure, function, and molecular genetics of the gamma/delta T cell receptor. Annual Review of Immunology 7: 175–207. Yoshikai Y, Toyonaga B, Koga Y et al. (1987) Repertoire of the human T cell gamma genes: high frequency of nonfunctional transcripts in thymus and mature T cells. 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Immunological Review (2007) 118 Self/non-self discrimination by human gd T cells: simple solutions for a complex issue? Aurélie Thedrez Caroline Sabourin Julie Gertner MarieClaire Devilder Sophie Allain-Maillet Jean-Jacques Fournié Emmanuel Scotet Marc Bonneville Authors’ addresses Aurélie Thedrez , Caroline Sabourin , Julie Gertner , Marie-Claire Devilder , Sophie ´2 Allain-Maillet , Jean-Jacques Fournie, Emmanuel Scotet *, Marc Bonneville * INSERM U601, Département de Recherche en Cancérologie, Institut de Biologie/CHU, Nantes, France. INSERM U563, Centre de Physiologie de Toulouse Purpan, Toulouse, France. *The work reviewed herein was performed equally within these two investigator’s laboratories. 1 1 2 1 2 1 1 1 2 Correspondence to: Marc Bonneville INSERM U601 Département de Recherche en Cancérologie Institut de Biologie/CHU 9, quai Moncousu 44035 Nantes cedex 01, France Tel.: þ33 240084715 Fax: þ33240356697 E-mail: [email protected] Acknowledgements We thank Innate Pharma (Marseille, France) for kindly providing phospho-antigens; Brigitte Gicquel and Nathalie Winter (Institut Pasteur, Paris) for kindly providing Mycobacteria strains; and Emmanuel Donnadieu (Institut Cochin, Paris) for expert work in videomicroscopy. The authors are supported in their research by grants from INSERM, from the Commission of the European Union Programme 6FP (LSH-CT-2003-503367) TB-VAC, from ANR (projects #A05118GS and PRIB/017), and from ARC (#3662). Immunological Reviews 2007 Vol. 215: 123–135 Printed in Singapore. All rights reserved ª 2007 The Authors Journal compilation ª 2007 Blackwell Munksgaard Immunological Reviews 0105-2896 Summary: Although gd T cells express clonally distributed T-cell receptors (TCRs), a hallmark of adaptive immunity, they are classically considered as innate-like effectors, owing to the high frequency of preactivated gd T cells, with restricted antigen recognition repertoire in particular tissue locations. Actually, such features are shared only by a fraction of gd T-cell subsets located in the skin and reproductive organ mucosa in rodents or in peripheral blood in humans. By contrast, other gd subsets, e.g. those found in rodent and human spleen, show diverse antigenic reactivity patterns and mixed naive/memory phenotypes. Thus, gd T cells are made of both ‘primitive’ subsets endowed with innate-like properties and ‘evolved’ subsets able to mount anamnestic responses like conventional major histocompatibility complexrestricted ab T cells. In this article, we show that human gd T cells, although heterogeneous, do share recurrent innate features that distinguish them from mainstream ab T cells. In particular, most of them are activated on TCR-or natural killer receptor-mediated recognition of a restricted set of conserved yet poorly defined endogenous stress determinants. This rather simple recognition mechanism allows human gd T cells to discriminate healthy cells from altered cells and to exert a variety of immunostimulatory or regulatory functions. The recent availability of synthetic gd T-cell agonists mimicking these natural stress-induced ligands have fostered development of immunotherapeutic strategies, with broad indications against infectious and tumor diseases, which are briefly reviewed here. Keywords: T-cell immunotherapy receptor, T lymphocyte, innate immunity, Introduction The highly restricted T-cell receptor (TCR) V region repertoire of gd T cells is certainly one of the most salient features that distinguish these lymphocytes from conventional major histocompatibility complex (MHC)restricted ab T cells. In humans, gd T cells use three main Vd and at most six Vg region genes to make their TCRs (1, 2). The actual peripheral gd TCR combinatorial diversity is even more limited because the TCR V region repertoire of human gd T cells, as in rodents, is highly skewed in particular tissue locations (3, 4). Indeed, most peripheral blood gd T cells express Vd2 TCR chains paired with Vg9 chains, whereas in other tissues, gd T cells express TCRs Thedrez et al Self/non-self discrimination by human gd T cells primarily made of Vd1 or Vd3 regions paired with a diverse array of Vg regions. Vd2 and non-Vd2 subsets differ in several aspects. Most Vd2 cells display a memory phenotype acquired during perinatal life, whereas non-Vd2 cells are mainly naive in young adults (5). Moreover, most Vg9Vd2 T cells from peripheral blood lymphocytes (PBLs) react against the same related set of non-peptidic, phosphorylated compounds (3), whereas non-Vd2 cells seem to recognize heterogeneous yet illdefined antigens presumably unrelated to Vd2 agonists. In this article, we review recent studies, providing new insights into the fine mode of activation of Vg9Vd2 T cells by their nonpeptidic agonists and into the biological significance of this recognition process. We underline the similarities between the activation contexts of Vd2 and non-Vd2 subsets and show how recognition of a restricted set of stress-induced natural killer receptor (NKR) and TCR ligands allows these cells to express immunoprotective and regulatory functions complementary to those ensured by conventional ab T lymphocytes. Target cell recognition by human gd T cells At least three kinds of receptor–ligand interactions contribute to gd T-cell activation by their target cells: adhesion molecules, TCRs, and NKRs. The adhesion receptors playing a key role in Ttarget cell interactions, such as leukocyte-function-associated antigen-1/intercellular adhesion molecule-1, are shared in most instances by both gd (6, 7) and ab T cells and are not discussed further. gd TCR stimuli: Vg9Vd2 T cells Vg9Vd2 T cells recognize in a TCR-dependent fashion a restricted set of phosphorylated compounds referred to as ‘phospho-antigens’, which are produced through the isoprenoid biosynthetic pathway (reviewed in 3, 8–10). The most potent agonists, like hydroxy-dimethyl-allyl-pyrophosphate (HDMAPP), are intermediates of the so-called ‘1-deoxy-Dxylulose-5-phosphate pathway’, restricted to plant cells and some microorganisms. Intermediates of the mevalonate (MVA) pathway used by mammalian cells and some bacteria, such as isopentenyl pyrophosphate (IPP), can also activate Vg9Vd2 T cells, although at concentrations of 10- to 100 000-fold higher than those for microbial agonists. Because IPP production is strongly upregulated in tumor cells (11), recognition of isoprenoid pathway intermediates by Vg9Vd2 lymphocytes allows discrimination not only between infected and noninfected cells (through detection of highly potent microbial phospho-antigens) but also between resting and transformed cells (through detection of overexpressed IPP). Two additional 124 Immunological Reviews 215/2007 classes of compounds, namely aminobisphosphonates (ABPs) and alkylamines, have been shown to activate Vg9Vd2 T cells. Through their ability to inhibit farnesyl pyrophosphate synthase (FPPS) (12), an enzyme acting downstream of IPP synthesis along the MVA pathway, ABPs promote intracellular accumulation of IPP. Such a mechanism most likely underlies the Vg9Vd2-stimulating activity of ABPs (11, 13). The mode of action of alkylamines has remained debated until recently. It was initially assumed that these compounds, like phosphoantigens, were directly recognized by Vg9Vd2 T cells (14). However, owing to the non-phosphorylated nature of alkylamines, such a hypothesis was difficult to reconcile, with studies showing a key contribution of pyrophosphate moieties to Vg9Vd2 agonist activity of phospho-antigens. A recent study strongly suggests that like ABPs, alkylamines promote intracellular accumulation of Vg9Vd2 agonists derived from the MVA pathway, presumably through inhibition of FPPS (15). Therefore, it appears that in all instances, Vg9Vd2 T cells are stimulated by phosphorylated intermediates of the isoprenoid biosynthetic pathway (Fig. 1A). How precisely the Vg9Vd2 T cells are activated by phosphoantigens remains unclear. Phospho-antigen-induced activation of T cells requires expression of a Vg9Vd2 TCR, as indicated by antibody blocking and gene transfer approaches (16, 17). Moreover, phospho-antigens induce within seconds a burst of respiratory activity (18) and within minutes a strong Ca2þ signaling by Vg9Vd2 T cells (E. Scotet, M.-C. Devilder, M. Bonneville, unpublished data), suggesting a very swift engagement of TCRs on incubation with phospho-antigens. However, all attempts to show cognate interactions between recombinant, soluble Vg9Vd2 TCRs and phospho-antigens have failed so far. Because respiratory burst and Ca2þ signaling events are observed in pelleted Vg9Vd2 cells but not when they are maintained in suspension, phospho-antigens may not be recognized per se but instead may be recognized in association with a yet undefined surface presenting receptor (PR). It is also possible that phospho-antigens, whose Vg9Vd2 agonist activity closely correlates with their chemical reactivity (reviewed in 8), induce conformational or chemical modification of a surface receptor(s), which would be recognized in turn by Vg9Vd2 TCRs (Fig. 1B). Several groups have tried to get evidence on binding between phospho-antigens and their putative PRs through analysis of target cell susceptibility to Vg9Vd2 T-cell lysis after preincubation with phospho-antigens. Although previous studies failed to show any activation of Vg9Vd2 cells by target cells pretreated with semipurified microbial agonists or IPP (19), efficient Vg9Vd2 sensitization of target cells preincubated with the most potent agonists, like Thedrez et al Self/non-self discrimination by human gd T cells Fig. 1. Activation of Vg9Vd2 T cells by phospho-antigens. (A). Discrimination between normal versus altered self by Vg9Vd2 T cells through recognition of isoprenoid pathway intermediates. Vg9Vd2 T cells are activated either by weak phosphorylated agonists (such as IPP) produced through the MVA pathway found in mammalian cells or by strong agonists (such as HDMAPP) produced through the 1-deoxy-Dxylulose-5-phosphate pathway found in some microorganisms. Upregulation of IPP production in activated/transformed cells (pathway 1) and/or of HDMAPP production in cells infected by intracellular bacteria (pathway 2) allows respective recognition of tumor and infected cells by Vg9Vd2 T cells. Bacteria and/or viruses may also modulate endogenous IPP production (pathways 3 and 4, respectively) and subsequent Vg9Vd2 activation by infected cells. Finally, pharmacological inhibitors of the MVA pathway acting upstream (like statins) or downstream of IPP synthesis (like ABP or alkylamines), respectively, decrease or enhance treated cell recognition by Vg9Vd2 T cells (pathway 5). (?) refers to pathway not yet formally proven. (B). Possible mechanisms of TCR-mediated activation of Vg9Vd2 T cells by their phosphorylated and tumor antigen. 1: Recognition of a complex formed by P-Ag and a putative PR. 2: Recognition of a surface molecule modified by phospho-antigen. 3: Recognition of a complex made of apoA1 and AS. 4: Recognition of AS loaded with a chemically modified apoA1 (possibly mediated by phospho-antigen). 5: Recognition of P-Ag in the context of AS. # indicates the pathway number. P-Ag, phospho-antigen. * refers to chemically modified ApoA1. HDMAPP, was more recently reported (20). In our experience, the latter results are most likely explained by insufficient washing of HDMAPP, which acts at picomolar concentrations, rather than by stable binding of phospho-antigens to their PRs (M.-C. Devilder, E. Scotet, M. Bonneville, unpublished data). In line with these results, several recent observations suggest that phospho-antigen-induced activation is a very transient process. First, phospho-antigen-stimulated gd T cells exhibit ‘spiky’ Ca2þ fluxes, unlike antigen-stimulated ab T cells, which show an early and sustained Ca2þ signaling (Fig. 2A). Moreover, the phosphorylation kinetics of protein tyrosine kinases linked to the TCR signaling cascade are quite delayed in phosphoantigen-activated gd T cells compared with the peptidestimulated ab T cells (Fig. 2B). These results suggest serial but highly transient engagements of TCRs by phospho-antigen–PR complexes, possibly explained by formation of very labile phospho-antigen–PR complexes and/or low-affinity interactions between TCR and phospho-antigen–PR complexes. In addition to phospho-antigens, Vg9Vd2 T cells were recently shown to recognize a complex formed between apolipoprotein (apo)A1and adenosine triphosphate synthase (AS), an enzymatic complex normally found in the inner mitochondrial membrane that is translocated to the cell surface of some tumor cells (21). Activation of Vg9Vd2 T cells by apoA1 is reminiscent of apoH recognition by some murine gd hybridomas (22). As the oxidized forms of apoA1 have been detected in particular inflammatory contexts linked to atherosclerosis (reviewed in 23), the above results could reflect an implication of gd T cells in lipid metabolism and immune control of some cardiovascular pathological processes. The apoA1 also contributes to innate defense against some parasitic infections (24) and may represent a stress-associated cue recognized by gd T cells. However, although apoA1 enhances tumor cell recognition by Vg9Vd2 T cells, it is neither necessary nor sufficient for this process because the purified apoA1 does not readily activate Vg9Vd2 T cells, unlike beads coated with purified AS alone. Given the ability of AS to bind phosphorylated compounds, this receptor could be a logical candidate for phospho-antigen presentation (Fig. 1B), although this association remains to be proven in cell-free systems. The mechanisms Immunological Reviews 215/2007 125 Thedrez et al Self/non-self discrimination by human gd T cells Fig. 2. Vg9Vd2 and ab T lymphocytes exhibit distinct signaling profiles following antigenic stimulation. (A) Characteristics of T-cell Ca2þ responses following antigenic activation. Fura-2-AM-loaded T cells (Vg9Vd2 clone G42 and ab clone A4.5) were co-incubated with DCs in the presence of either soluble phospho-antigen (BrHPP, 3 mM) or HLA-A*0201-Epstein–Barr virus peptide (BMLF1/GLCTLVAML, 10 mM) respectively. Single-cell Ca2þ levels were analyzed by collecting 510-nm emissions (340/380-nm excitation) for the indicated times (Min). (B). Kinetics of extracellular signal-regulated kinase (Erk) activation in human Vg9Vd2 and ab T cells. T-cell clone GR72 (Vg9Vd2) and clone A4.5 (ab) were incubated in the presence of BrHPP (3 mM) and BMLF1 peptide (20 mM) respectively for the indicated times (Min). Total cellular proteins were separated on 12% sodium dodecyl sulfate polyacrylamide gel electrophoresis and showed by western blot using an anti-p42/44 Erk antibody (recognizing phosphorylated and active forms of Erk-1 and Erk-2) (p-Erk). Normalization was performed by stripping the antibody and subsequent incubation with anti-Erk antibody (recognizing total p42/44 Erk) (Erk). PMA was used at 0.1 mM as a positive control. PMA, Phorbol 12-myristate 13-acetate. of surface translocation of AS are still unclear. Such a process could result from fusion events between the plasma membrane and the inner membrane of disrupted mitochondria that are generated during apoptosis. AS recognition could therefore allow Vg9Vd2 T cells to sense stressed and/or pre-apoptotic cells. In light of a study suggesting strong upregulation of mycobacterium-derived AS subunits in infected macrophages (25) and owing to the extensive phylogenetic conservation of AS from bacteria to mammalian cells, AS may also represent, like microbial phospho-antigen, a pathogen-associated molecular pattern, permitting detection of infected cells by Vg9Vd2 effectors. AS has also been found on the surface of the endothelial cells (26, 27). Therefore, its targeting by Vg9Vd2 T cells could reflect a possible implication of this gd subset in the regulation of angiogenesis and anti-tumor immunity. non-MHC molecules (Table 1) suggest recognition of a highly diverse and heterogeneous set of antigens by non-Vd2 cells. However, several important issues remain unsettled. Cognate interactions between non-Vd2 TCRs and any of the above antigens have not been shown yet, and they have been indirectly supported by gene transfer experiments in a few cases only [e.g. for CD1c-specific clones (28)]. MHC class-I-chain-related gene A (MICA) has also been proposed as an important tumor antigen recognized by Vd1 T cells, owing to TCR-dependent recognition of MICA-positive tumor cells by Vd1-lymphocytes infiltrating colon carcinomas (29–31). However, the very low affinity of MICA–Vd1 TCR interactions estimated by surface plasmon resonance analyses raises doubts about the functional relevance of MICA or MHC class-I-chain-related gene B (MICB) recognition by Vd1 TCRs (32). Moreover, the frequency of Vd1 or Vd3 clones directed against any of the above antigens has not been assessed but is presumably low, at least with respect to CD1 molecules. Hence, the antigens recognized by non-Vd2 T cells remain in most instances unknown. gd TCR stimuli: non-Vd2 subsets The extensive structural diversity of Vd1 and Vd3 TCRs and the existence of Vd1 clones reactive against MHC, MHC-like, or 126 Immunological Reviews 215/2007 Thedrez et al Self/non-self discrimination by human gd T cells Table 1. Marked reactivity of human gd T cells toward self-stimuli upregulated in various physiopathological contexts gd subset Physiopathological context Antigen origin Antigen structure References Vd1 Tumors Viral infections Bacterial infections Self Self Self Self Self Non-Self Self Self Self Self MICA/MICB ? CD1c (þ self ?) ? ? HLA-DR IPP AS/Apo A1 ? IPP/HDMAPP/TubAg Groh et al. (29,30) Halary et al. (37) Spada et al. (28) Poccia et al. (33) Halary et al. (37) Flament et al. (85) Gober et al. (11) Scotet et al. (21) Poccia et al. (33) Bonneville and Fournie (3), Espinosa et al. (8), Poupot and Fournie (9), Bonneville and Scotet (10) Viral infections, tumors Viral infections, tumors Non-Self (?) Self Self ? ? ? Infections Vd2 Vd3 Vd5 Alloreactivity Tumor cells Halary et al. (37) Halary et al. (37) ? refers to undefied antigen or not yet formally proven mechanism. Non-Vd2 gd T cells are expanded in various infectious contexts involving intracellular bacteria (Mycobacteria, Listeria, Borrelia, etc.) and viruses [HIV, cytomegalovirus (CMV)] (reviewed in 10, 33). In most instances, the stimuli that trigger Vd1 expansion are not derived from pathogens but instead correspond to endogenous gene products presumably upregulated on infection. For instance, most Vd1 T-cell clones expanded after coculture with autologous dendritic cells (DCs) loaded with microbial lipids derived from Gramnegative bacteria (Escherichia coli, Salmonella typhimurium) actually recognize endogenous DC-derived stimuli upregulated by interleukin (IL)-12 (34). Both Vd1 and Vd3 subsets are dramatically expanded in immunosuppressed patients undergoing CMV reactivation, and a large fraction of clonally expanded Vd1 and Vd3 cells from these patients recognizes in a TCR-dependent fashion CMV-infected fibroblasts in vitro (35, 36). A recent study indicates that the putative Vd1/Vd3 antigens recognized by CMV-reactive subsets are not virally encoded but instead correspond to endogenous stressinduced ligands possibly shared by CMV-infected cells and several colon tumors (37). Importantly, the frequency of Vd1 PBLs reactive against these CMV-induced antigens might be quite high, even in healthy donors who have not undergone CMV reactivation (38). The antigen recognized by non-Vd2 T cells expanded in the above infectious contexts have not been characterized, but the fact that Vd1 T-cell responses are not blocked by monoclonal antibody directed against known classical or non-classical MHC molecules suggests recognition of a new class of conserved stress-induced antigens. NKR signals Human gd T cells frequently express activating and/or inhibitory NKRs (iNKRs) that can fine-tune their activation threshold (reviewed in 39, 40) (Fig. 3). NKG2D, an activating C-type lectin receptor directed against MICA/MICB and UL16binding protein (ULBP) molecules, seems to be a major costimulator of both Vd2 and non-Vd2 gd T cells (41). Indeed, NKG2D is recruited within the Vg9Vd2 immunological synapse (42) and enhances recognition by Vg9Vd2 T cells of Mycobacteria-infected DCs and various MICA/MICBþ or ULBPþ hemopoietic and non-hemopoietic tumors (7, 43). NKG2D has also been involved in Vd1 T-cell-mediated recognition of infected DCs and epithelial and hemopoietic tumors (29, 34, 44). NKG2D is upregulated by inflammatory cytokines (e.g. IL-15) (45), and NKG2D ligands are induced after a physical or genotoxic stress and/or along infection by intracellular pathogens. Therefore, NKG2D is a key stress sensor that strongly enhances recognition of altered or infected self by human gd T cells. The gd T cells also express several other activating and iNKRs belonging to either the C-type lectin (e.g. CD94/NKG2A, CD94/NKG2C) or the immunoglobulin [e.g. killer cell immunoglobulin-like receptor or immunoglobulin-like transcript 2 (ILT2)] superfamilies. Although ILT2 is frequently found on Vd2 subset and presumably on non-Vd2 subset (C. Benezech, R. Breathnach, personal communication), CD94/ NKG2A is expressed by the majority of Vd2 cells but not by Vd1 cells (46). NKR expression has been correlated with acquisition of effector memory markers within both mainstream MHCrestricted ab T cells and non-classical, CD1d-restricted, invariant natural killer T (iNKT) cells. Thus, the different NKR Immunological Reviews 215/2007 127 Thedrez et al Self/non-self discrimination by human gd T cells strongly inhibit killing of MHC class Iþ or class Ibþ target cells by Vg9Vd2 T cells (47-49). As the partial downmodulation of MHC class I and class Ib molecules, which frequently occurs along cell transformation, prevents engagement of ILT2 and inhibitory CD94/iNKG2A receptors, these iNKRs may ensure efficient discrimination of transformed versus normal cells by Vg9Vd2 T lymphocytes (48, 49) (Fig. 3). Factors contributing to human gd T-cell activation and homeostasis Fig. 3. Modulation of gd T-cell activation by TCR and NKR signals. (A). The amount of antigen required to activate gd effector/ proliferative responses (activation threshold represented as a dotted line) is controlled by inhibitory and activating signals delivered by engaged NKRs expressed by gd T cells. It is decreased at high aNKR/ iNKR signaling ratios (red antigen response curve) or increased at low aNKR/iNKR ratios (blue antigen response curve). In the steady state, low expression of gd TCR antigen and aNKR stimuli and/or high expression of MHC class I/class Ib that engage ILT2 and CD94/NKG2A iNKR prevents self-recognition by gd T cells (blue arrows). Stress (infection/cell transformation) may lead to increased gd antigen and/ or aNKR ligand expression and decreased MHC class I/class Ib expression (red arrows), resulting in gd T-cell activation. (B). Balance between TCR and NKR signals in tumor B-cell lines showing different susceptibility to Vg9Vd2 T-cell-mediated lysis. Vg9Vd2 T cells efficiently lyse the Daudi Burkitt’s lymphoma and the RPMI 8226 myeloma but not the Raji Burkitt’s lymphoma nor B-LCL. Daudi cells do not express MHC class I and class Ib on their surface because of the lack of functional b2m, and are thus unable to deliver iNKR signals to ILT2/ NKG2AþVg9Vd2 T cells. Transfection of functional b2m (b2m Tx) in Daudi cells strongly inhibit their lysis by Vg9Vd2 T cells, presumably through iNKR engagement (blue arrow). Daudi lysis can also be modulated by inhibiting or increasing endogenous IPP levels using pharmacological inhibitors of the MVA pathway (green arrows). RPMI 8226 cells are as efficiently lysed by Vg9Vd2 than Daudi cells, although they express ‘normal’ levels of MHC class I/class Ib molecules. Because Daudi and RPMI 8226 cells express similar levels of NKG2D ligands, this finding suggests that the latter cells express higher endogenous levels of phospho-antigen than the former cells. Knockdown of b2m (b2m KO) expression in RPMI 8226 cells prevents iNKR engagement on Vg9Vd2 effectors and strongly enhances target cell lysis (red arrow). Finally, Vg9Vd2-mediated lysis of B-LCL or Raji cells is not enhanced by MHC class I/class Ib knockdown, consistent with very low expression of Vg9Vd2 antigen. aNKR, activating natural killer receptor; b2m, b2 microglobulin; B-LCL, B-lymphoblastoid cell lines. phenotypes of Vd2 versus Vd1 cells may merely reflect distinct functional/memory status of these gd subsets (5). On a functional standpoint, both ILT2 and CD94/NKG2A receptors 128 Immunological Reviews 215/2007 Cytokines Purified Vg9Vd2 cells are unable to proliferate after in vitro antigen stimulation, unless supplemented with IL-2 or incubated with stimulated conventional T helper (Th) cells (50). Similarly, strong in vivo expansion of Vg9Vd2 PBLs is observed in primates injected with both Vg9Vd2 synthetic agonists and IL-2 but not in individuals receiving Vg9Vd2 agonists alone (51, 52). Terminal differentiation of most Vg9Vd2 PBLs into effector or effector/memory T cells probably explains their poor IL-2 responses. In this regard, most IL-2producing Vg9Vd2 PBLs display a typical CD27brightCD11adull phenotype shared with conventional ab naive T cells (5). IL-15 can also restore the in vitro proliferative responses of antigenstimulated Vg9Vd2 T cells to a similar extent as IL-2 (A. Thedrez, E. Scotet, M. Bonneville, unpublished data). As for conventional memory T cells, IL-15 seems to be an important homeostatic cytokine for peripheral Vg9Vd2 PBLs, at least in vitro (53). Several other growth factors, such as IL-7 and IL-21, may also contribute, although to a lesser extent, to proliferation of this gd subset (A. Thedrez, E. Scotet, M. Bonneville, unpublished data). Soluble factors contributing to non-Vd2 T-cell activation remain ill defined as in most instances, the fine antigen specificity of Vd1 and Vd3 subsets has not been characterized. Moreover, in-depth ex vivo functional analysis of these subsets has been hampered by their low frequency in readily accessible samples such as peripheral blood. Enhancement of gd T-cell responses by DCs In line with their effector/memory phenotype, ex vivo Vg9Vd2 T cells can be readily activated by specific agonists in the absence of any professional antigen-presenting cells (APCs). However, Vg9Vd2 cytokine responses but not cytolytic activity are significantly enhanced when these cells are stimulated in the presence of DCs (54). Quite unexpectedly, immature DCs (iDCs) are much better cytokine-response enhancers than mature DCs (mDCs). The factors responsible for this iDC-mediated potentiating effect remain unknown. They are presumably Thedrez et al Self/non-self discrimination by human gd T cells membrane bound, as suggested by Transwell experiments, but are distinct from several costimulators known to be strongly expressed on iDCs, such as CD2, LIGHT (homologous to lymphotoxins, inducible expression, competes with herpes simplex virus glycoprotein D for herpes virus entry mediator, a receptor expressed on T lymphocytes), or APRIL (a proliferation-inducing ligand) (M.-C. Devilder, S. M, E. Scotet, and M. Bonneville, unpublished data). Importantly, iDC-mediated potentiation of cytokine responses is also observed on antigenstimulated MHC class-I-restricted CD8þ T-cell clones and on ex vivo CD4þ T cells stimulated by superantigen, which indicates that it is a general property of ex vivo memory T cells (M.-C. Devilder, E. Scotet, M. Bonneville, unpublished data). These in vitro findings, whose physiological relevance is still unclear, are clearly in line with previous reports implicating DCs in both the in vivo maintenance of conventional memory T cells (55) and optimal in vivo activation of glycolipid-specific memory natural killer T cells (56, 57). Human gd T-cell physiological roles gd T-cell-mediated priming of adaptive and innate immune effectors Both Vd1 and Vd2 gd T cells can activate iDCs in vitro through various mechanisms (Fig. 4). Activation of iDCs into IL-12producing mDCs mediated by CD1c-restricted gd T cells is a two-step process initiated by CD40 and tumor necrosis factora (TNFa) engagement and completed through an interferon (IFN)-g/IL-12-positive feedback loop (58). IL-12-dependent upregulation of endogenous DC-derived Vd1 ligands by some intracellular bacteria may also trigger IFNg release by CD1independent Vd1 cells and presumably subsequent iDC activation (34). Moreover, a recent study indicates that Vd1 synovial fluid lymphocytes from patients with Lyme arthritis can promote activation of Borrelia-infected iDCs in a Fas/Fasligand-dependent fashion (59). Unlike CD1c-specific Vd1 cells, Vd2 T cells do not directly recognize iDCs, unless incubated with Vg9Vd2 agonists or infected by Vg9Vd2-stimulating pathogens. Antigen-stimulated Vg9Vd2 cells can induce rapid and complete iDC activation into IL-12-producing cells (54). As for Vd1 or iNKT cells, this process involves CD40/CD40 ligand, TNFa, and IFNg (60). The iDC-mediated potentiation of Th1 cytokine production by gd and, more generally, by memory T cells may further enhance their own activation and the subsequent priming of proinflammatory adaptive immune responses. Accordingly, both iNKT cells and murine gd T cells were shown to induce priming of conventional Th1 responses (61–63) in rodent models and, in the former case, in humans as well (64). Natural memory T cells, such as iNKT or Vg9Vd2 lymphocytes, could be major players in such a priming process, owing to their high frequency in pre-immune individuals and their reactivity against broadly distributed conserved antigens. Conventional memory ab T cells directed against common environmental agents (like influenza, Epstein–Barr virus, CMV, or Mycobacteria) could also significantly contribute to such a phenomenon because these cells represent up to several percent of the peripheral lymphoid pool in primed individuals. The iDCmediated potentiation of memory-T-cell cytokine responses and subsequent priming of naive immune responses, which remains to be formally shown for both human gd and conventional T cells, could be key in situations where T-cellstimulating pathogens are unable to induce full iDC activation, as is the case for Mycobacteria or Toll-like receptor-deficient aproteobacteria infections. gd T cells as effectors of protective immunity against pathogens and tumors Numerous studies have reported in vitro reactivity of both Vd2 and non-Vd2 gd T-cell subsets against a broad range of tumor cell lines and normal cells infected by a variety of viruses, parasites, and bacteria [reviewed by Bonneville and Fournie (3), Poccia et al. (33), Dechanet et al. (65) and Ferrarini et al. (66)]. With respect to transformed cells, the range of cell lines recognized by Vg9Vd2 T cells, initially thought to be primarily restricted to hemopoietic tumors (47), was recently extended to several solid tumors, such as renal and colon carcinomas (7, 43). Both Vd2 and non-Vd2 subsets are able to directly kill target cells in vitro, express bactericidal molecules such as granulysin, and express proinflammatory cytokines involved in clearance of tumor and infected cells (3, 28, 67, 68). Therefore, a direct implication of both subsets in anti-tumor and antiinfectious protective immunity is highly likely. However, Vd2 and non-Vd2 subsets may exert distinct functions according to the type of tumor or infectious agent and/or the tissue environment. For instance, although Vd2 T cells predominate within the mycobacterial lesions in patients with tuberculosis, Vd1 cells are preferentially expanded in HIV-infected patients with systemic Mycobacterium avium complex infections (69). Major Vd1/Vd3 expansions have been reported in HIV-infected patients and in immunosuppressed patients undergoing CMV reactivation [reviewed by Poccia et al. (33) and Dechanet et al.], whereas Vd2 cells are mostly anergic in such situations. In a tumor context, the frequency of Vd2 cells within lymphocytes infiltrating solid tumors is generally low, even within Vg9Vd2-susceptible tumors such as renal and colon Immunological Reviews 215/2007 129 Thedrez et al Self/non-self discrimination by human gd T cells Fig. 4. Cross talk between gd T cells and DCs. The gd T cells are activated by DCs through recognition of either microbial antigen (e.g. phospho-antigen specific for Vd2 cells) or self-antigen upregulated on viral or microbial infection (as is presumably the case for CMV-specific Vd1 cells or virus-induced Vd2 cells). Microbial or viral pathogens may also induce, presumably through Toll-like receptor engagement and expression of stress-associated ligands recognized by NKG2D, which can then enhance activation of NKG2Dþ gd T cells. Both TCR- and NKR-induced signals trigger expression of T-cell-derived molecules belonging to the TNF/TNFR family (CD40 ligand, Fas ligand, TNFa). These molecules in turn may upregulate expression of costimulatory (CD80, CD83, CD86) and MHC class I/class II molecules on iDCs after engagement of their respective counter receptors (step 1). Although CD40 ligand/CD40 signaling plays an important role in iDC maturation induced by Vd2 cells, Fas ligand/Fas signaling may significantly contribute to iDC activation induced by some Vd1 cells (e.g. specific for Borrelia burgdorferi). Soluble factors such as TNFa can also contribute to DC maturation mediated by antigen-stimulated Vd2 cells and CD1cspecific Vd1 cells. Complete maturation of DCs into IL-12p70producing cells (step 2) requires both Toll-like receptor engagements by PAMPs and T-cell-derived IFNg. IL-12 production can be readily induced by high concentrations of PAMPs alone (e.g. microgram amounts of lipopolysaccharide) or by low PAMP concentrations (e.g. nanogram amounts of lipopolysaccharide) together with T-cell-derived maturation signals such as IFNg. IL-12 upregulates IFNg production, which in turn upregulates IL-12 through a positive feedback loop. IL12 may also upregulate gd TCR/NKR ligands, as suggested by analysis of some Vd1 subsets expanded in vitro after incubation with DCs treated with Gram-negative bacterial extracts. Finally, the ability of iDCs to potentiate both TNFa and IFNg production by gd T cells may further enhance T-cell-induced iDC activation. PAMPs, pathogen-associated molecular patterns. carcinomas (7, 43). By contrast, Vd1 cells are quite frequent within T cells infiltrating solid tumors (reviewed in 70). Similarly, Vd1 cells but not Vd2 cells are present within noninflamed skin, consistent with a specific role played by the former subset in skin immunosurveillance (71). In line with the above-mentioned observations, in vivo studies in severe combined immunodeficient disease (SCID)/hu models indicate that although both Vd2 and Vd1 cells can clear human melanoma cells in grafted mice with SCID when injected within the tumor, only Vd1 cells can clear tumor cells when injected systemically (72). These distinct behaviors of Vd2 versus Vd1 cells could be explained by expression of a different set of homing receptors on these gd subsets (71, 73). However, such a functional dichotomy between Vd1 and Vd2 cells may not apply for all solid tumors, as suggested by enhanced elimination of melanoma (74) or renal carcinoma cells by Vd2 cells in very similar SCID/hu models (Y. Morel, personal communication). In mice with SCID/huPBL, Vg9Vd2 PBLs activated in vivo can migrate to and clear human kidney tumors grafted subcutaneously. These seemingly discrepant results could be explained by upregulation of skin-homing receptors on activated Vg9Vd2 T cells and/or by different levels of 130 Immunological Reviews 215/2007 Thedrez et al Self/non-self discrimination by human gd T cells tumor-induced inflammation in the above models, leading in only some cases to in situ migration of Vg9Vd2 cells, which have a strong tropism for inflammatory sites. In an infectious context, Bukowski and colleagues (75) have reported efficient clearance of intraperitoneal bacterial infections in SCID mice following adoptive transfer of Vg9Vd2 PBLs, in accordance with their in vitro anti-bacterial effector properties (see above). gd T cells as professional APCs As suggested by a recent study (76), Vg9Vd2 T cells can acquire within few hours after antigenic activation several attributes of APCs, such as expression of costimulatory molecules (e.g. CD40), which allow them to efficiently stimulate naive T cells. These are clearly new and quite exciting observations, whose overall physiological relevance remains to be assessed in ad hoc in vivo models. In vivo/in vitro manipulation of human gd T cells for immunotherapeutic purposes Ongoing Vg9Vd2 T-cell-based immunotherapies Broad reactivity of Vg9Vd2 PBLs toward a broad range of tumors and recent availability of several synthetic clinical-grade Vg9Vd2 agonists or pharmacological inhibitors able to trigger selective Vg9Vd2 expansion and enhance Vg9Vd2 recognition of tumor cells have fostered development of several new immunotherapeutic approaches targeting this gd subset. Toxicity and efficacy of adoptively transferred Vg9Vd2 lymphocytes after in vitro expansion are currently assessed in patients with renal carcinoma through several phase I and phase I/II clinical trials (77). Although it is too early to draw conclusions about the therapeutic efficacy of such protocols, these trials have shown that it is possible to expand under GMP conditions up to 8 billion T cells highly enriched for Vg9Vd2 lymphocytes (Fig. 5A), which can be injected into patients without overt toxicity. Nevertheless, in vitro proliferative responses of Vg9Vd2 PBLs from patients with cancer here turned out to be significantly lower than those obtained with their healthy-donor-derived counterparts. This phenomenon could be accounted for by chronic Vg9Vd2 stimulation, tumorinduced specific or systemic anergy induction, or iatrogenic effects. Irrespective of the mechanisms involved, this decreased proliferative activity is an important drawback that may significantly hamper development of Vg9Vd2 T-cell-based adoptive immunotherapy. This problem could be circumvented by administration of allogeneic Vg9Vd2 T cells derived from healthy donors because this gd subset is not alloreactive and has not been involved so far in graft-versus-host (GVH) reactions. Several active immunotherapy trials aim at directly activating Vg9Vd2 T cells in vivo, using either synthetic GMP-grade phospho-antigen or ABP (78, 79). As mentioned, these compounds do not induce Vg9Vd2 expansion in vivo in primates, unless co-injected with IL-2 (51, 52). In monkeys treated with both gd T-cell agonists and IL-2, the frequency of Vg9Vd2 PBLs increases dramatically between days 5 and 8 but rapidly goes down to basal levels within 10–15 days. Moreover, the magnitude of Vg9Vd2 PBL expansions rapidly decreases after repeated treatments with gd T-cell agonists and IL-2 (Fig. 5B). This outcome could reflect an exhaustion of the naive compartment and/or terminal maturation of Vg9Vd2 T cells in treated monkeys. However, ex vivo phenotypic studies did not evidence long-term modification of the effector/memory phenotype of Vd2 PBLs from treated monkeys. Repeated phospho-antigen treatments may also lead to depletion of a high-affinity Vg9Vd2 subset, as suggested by preliminary in vitro analyses of primate PBL responses to phospho-antigen (J.-J. Fournié, unpublished data). In humans, ABPs can induce dramatic expansion of Vg9Vd2 PBLs associated with an acutephase response in a small fraction of treated patients, indicating that gd T cells can proliferate in an autocrine fashion on antigenic stimulation in vivo. However, in line with primate studies, most ABP- or phospho-antigen-treated patients do not show any in vivo amplification of their Vg9Vd2 PBLs, unless they are co-treated with IL-2. Importantly, stable responses or partial tumor remission has been observed in several patients with multiple myeloma receiving ABP and IL-2 (79, 80). Confirmation of these encouraging yet very preliminary results may come from several ongoing phase I or phase I/II trials, which are based on repeated administration of synthetic phospho-antigen and IL-2 in patients carrying either hemopoietic or solid tumors. Optimization of gd immunotherapeutic approaches Researchers designing gd T-cell-based immunotherapies are still facing several problems that currently preclude careful assessment of the therapeutic potential of these protocols. Current optimization strategies in this field (Fig. 5C) aim to (i) improve long-term maintenance of adoptively transferred gd T cells through administration of homeostatic cytokines (such as IL-15) or induction of lymphodepletion prior to adoptive cell transfer; (ii) combine ABP treatment, which increases tumor cell susceptibility to Vg9Vd2 lysis, with adoptive transfer of Vg9Vd2 T cells; (iii) use allogeneic Vg9Vd2 T cells, which are presumably unable to induce GVH owing to their Th dependency and their lack of alloreactivity; (iv) improve effector functions of adoptively transferred cells during their in vitro expansion, e.g. through addition of IL-15 (which may Immunological Reviews 215/2007 131 Thedrez et al Self/non-self discrimination by human gd T cells Fig. 5. In vivo/in vitro stimulation of Vg9Vd2 T cells for immunotherapeutic purposes. (A). Selective in vitro expansion of Vg9Vd2 T cells within PBLs cultured with synthetic P-Ag (BrHPP/Phosphostim, Innate Pharma SA, Marseilles, France) and recombinant IL-2. Growth curves deduced from representative data obtained with in vitrostimulated PBLs from healthy donors (A. Thedrez, E. Scotet, M. Bonneville, unpublished data). (B). In vivo expansion of Vg9Vd2 PBLs in Cynomolgus monkeys treated with Phosphostim and IL-2 sc. Percentage and absolute numbers of Vg9Vd2 PBLs peak at 7–10 days after each treatment but go down to basal levels after 2 weeks. Moreover, the intensity of Vg9Vd2 in vivo expansion rapidly decreases after repeated treatments, suggesting gd T-cell exhaustion/anergy [typical response pattern drawn from Sicard et al.(52)]. A similar phenomenon is observed in patients receiving multiple treatments with Vg9Vd2 agonists and IL-2 (P-Ag or ABP) (J. Bennouna, personal communication). (C). Possible ways to improve gd T-cell-based immunotherapeutic protocols. Ab, antibody; IL-2 sc, IL-2 subcutaneously; P-Ag, phospho-antigen; TRAIL, TNF-related apoptosis-inducing ligand. increase cytolytic properties and anti-tumor reactivity of gd T cells through upregulation of NKG2D signaling), IL-4 (which may allow acquisition of anti-inflammatory and/or B-helper functions for some infectious and/or allergic indications), or IFNa (which may increase TNF-related, apoptosis-inducing, ligand-dependent killing of tumor cells); and (v) transduce Vg9Vd2 T cells with tumor-specific TCRs (e.g. specific for leukemia-specific minor histocompatibility antigen) (81) or chimeric tumor-specific immunoglobulin receptors (e.g. specific for gangliosides or CD19) (82). The gd T cells can improve monoclonal-antibody-mediated tumor clearance in vitro and in vivo [e.g. anti-GD2 (82)], presumably through antibody-dependent, cell-mediated cytotoxicity. In this respect, a significant fraction of Vg9Vd2 132 Immunological Reviews 215/2007 Thedrez et al Self/non-self discrimination by human gd T cells T cells expresses intermediate levels of CD16, which is preferentially upregulated within the effector/recently activated (the so-called ‘TEMRA’) T-cell subset (83, 84). This provides a strong rationale for combination therapies using tumor-specific monoclonal antibodies and either adoptively transferred gd T cells or gd T-cell agonists. In vivo Vg9Vd2 Tcell responses following treatment with ABP or phosphoantigen may be improved through replacement of IL-2 by IL-15 or IL-7, which contribute to peripheral maintenance of memory gd T cells and may prevent exhaustion of the naive compartment, respectively. Administration of strong Vg9Vd2 agonists, like HDMAPP, can induce prolonged in vivo expansion of Vg9Vd2 T cells in primates, which may last up to several weeks. Such new generation compounds represent promising means to improve the pharmacodynamics of gd T-cell responses in patients with cancer and possibly their anti-tumor efficacy. Conclusions Studies performed during the past 5 years have brought important new information regarding the specificity, activation modalities, and in vivo function of human gd T cells. However, we still know very little about the nature of human gd antigens, their precise recognition mechanisms, and their therapeutic potential. It is clear that the major efforts recently put into largescale production of clinical-grade gd T-cell agonists and the design and optimization of immunotherapeutic protocols targeting gd T cells will certainly help address several of these challenging issues. Another major challenge will be to define the right therapeutic window for immunotherapeutic treatments, including gd T-cell-based ones and the proper way to combine these approaches with new therapies targeting tumor cells and/or angiogenesis. References 1. Haas W, Pereira P, Tonegawa S. Gamma/delta cells. Annu Rev Immunol 1993;11:637–685. 2. Hayday AC. Gammadelta cells: a right time and a right place for a conserved third way of protection. Annu Rev Immunol 2000;18:975–1026. 3. Bonneville M, Fournie JJ. Sensing cell stress and transformation through Vgamma9Vdelta2 T cell-mediated recognition of the isoprenoid pathway metabolites. Microbes Infect 2005;7:503–509. 4. Born WK, Reardon CL, O’Brien RL. The function of gammadelta T cells in innate immunity. Curr Opin Immunol 2006;18: 31–38. 5. De Rosa SC, Andrus JP, Perfetto SP, Mantovani JJ, Herzenberg LA, Roederer M. Ontogeny of gamma delta T cells in humans. J Immunol 2004;172:1637–1645. 6. 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Cette thèse traite de l’optimisation de son potentiel thérapeutique anti-cancéreux. Ces lymphocytes cytotoxiques capturent des fragments membranaires de leurs cellules cibles et sécrètent leurs granules cytolytiques, à travers leur synapse immunologique. L’étude par vidéo-microscopie de l’activité moléculaire à la synapse des lymphocytes T γδ révèle la simultanéité de ces deux processus. Ainsi, le renforcement de l’attachement des lymphocytes T γδ à leurs cibles par la combinaison de phosphoantigène et d’anticorps thérapeutiques permet d’optimiser leur efficacité anti-tumorale. Cette thèse présente donc les bases moléculaires d’une nouvelle approche thérapeutique anti-cancéreuse. Mots-Clefs : Lymphocytes T γδ, Phosphoantigène, Anticorps monoclonaux, Membrane, Cytotoxicité, ADCC, Vidéo-microscopie, Cancer, Thérapie. Immunologie INSERM U563, CPTP, CHU Purpan – BP 3028, 31024 TOULOUSE CEDEX 3 140 Julie GERTNER-DADENNE Optimisation of human Vγ9Vδ2 T lymphocytes antitumoral activity Thesis supervisor: Jean Jacques FOURNIE Toulouse, February 13th 2008 Abstract Although all vertebrates possess γδ T lymphocytes, only primates have a blood-borne γδ T cell subset expressing a TCR Vγ9Vδ2 receptor. This population reacts to bacterial and tumoral non-peptidic phosphoantigens, triggering its anti-infectious and anti-cancer activity. This thesis deals with the optimization of the therapeutic anti-cancer activity of TCR Vγ9Vδ2 γδ T lymphocytes. These cytotoxic effectors capture membrane fragments of target cells and release cytolytic granules through their immunological synapse. The timelapse videomicroscopy study of the molecular activity at the γδ T lymphocytes synapse shows both processes simultaneously. So, the strengthening of the γδ T lymphocytes synapses to their target through a combination of phosphoantigen and therapeutic antibody strongly optimizes their anti-tumor efficacy. This thesis presents the molecular basis for a new anti-cancer therapeutic approach. Key Words : γδ T Lymphocytes, Phosphoantigen, Trogocytosis, Cytotoxicity, ADCC, Therapeutic monoclonal antibodies, Video-microscopy. Immunology INSERM U563, CPTP, CHU purpan – BP 3028, 31024 TOULOUSE CEDEX 3 141