Réseaux électriques, Rés

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DOSSIER
Mots clés :
ransport
et
distribution
d'énergie
électrique
Réseaux
électriques,
Réseaux de
communication,
Contrôlecommande.
par Jean-Louis RICHARD
GfC-/\om
Les réseaux
bution
avec
de transport
d'énergie
les techniques
de communication.
réalité
et de distri-
électrique
ont évolué
d'automatisation
Ils recouvrent
plus complexe qu'il
et
une
n'y paraît.
Lesréseaux d'énergie ont une structurecomposée
de noeuds d'entrée, de noeuds de sortie et de
noeuds intermédiaires et constituent un ensemble
distribué. Certains contrôlessont répartis, d'autres
centraliséset le réseau se double d'un réseau de
communication.
L'introduction de composants électroniques dans
les appareillages a permis une plus grande sou-
INTRODUCTION
Le titre général de Transport et Distribution recouvre
sous une définition simple - transporter et distribuer
l'énergie électrique - une réalité plus complexe qu'il n'y
paraît tant les solutions mises en oeuvreet l'organisation
peuvent varier d'un continent à l'autre et d'un pays à
l'autre. On n'abordera pas ici la description complète d'un
sujet qui remplirait une bibliothèque entière mais on s'attachera à une observation macroscopiquesous l'angle de la
communication dont l'importance pour l'évolution
n'échappeplus à personne.
Même en se limitant à ce seul aspect, il est difficile de
traiter de manière simple un sujet aussi vaste. Proposons
néanmoins un fil conducteur en rappelant brièvement ce
qui caractériseles réseaux d'énergie puis en identifiant les
tendancesfortes dans l'évolution tant des techniques que
des modes d'exploitation des installations. Nous en définirons alors les besoins ou plutôt l'évolution de ces besoins
en termesde communication.
CARACTÉRISTIQUES
D'ÉNERGIE
DES RÉSEAUX
Structure et organisation
Une définition simple des réseauxde transport et de distribution d'énergie peut être fournie par le schéma de la
figure 1 :
Ce schémagénérique montre une structure composéede
noeudsd'entrée (sources),noeudsde sortie et noeudsintermédiaires, les liens entre noeuds matérialisant les flux
d'énergie véhiculés par les lignes ou câbles.
plesse, une commandeet une surveillanceaméliorées et les nouvelles techniques d'automatisation
ont remis en cause les modes d'exploitation traditionnels.
Le mouvement de déréglementation actuel et les
évolutions dans la stratégie des exploitants entraînent de nouveauxbesoinsen matière de fonctionnement du réseau, de performance, de sûreté et
surtout de communications.Lesréseaux de terrain
devraient être d'une aide précieuse.
Power systemsare made up of input nodes, output
nodes and intermediary nodes, forming a distributed network. Somecontrol functionsare distributed
while others are centralized, and the power line
network itself is shadowed by an accompanying
communicationnetwork.
The increasing use of electronic components in
power system devices brings greater flexibility,
plus substantial improvements
in control and monitoring functions. And new automation techniques
are bringing major change to traditional operating
methods.
The current trend toward deregulation, coupled
with a general shift in operator strategies,is generating new requirements for power system functions, covering operation, performance, safety and
-above a ! ! - communications.Field networks will
undoubtedly be of precious aid in meeting these
requirements.
Transport
et distribution
d'énergie
électrique
TRANSPORT
j
------
1. Ré,eai (x (I'éiiergie.
S'agissant du transport, les noeuds d'entrée sont les centrales de production, les noeuds de sortie sont les points de
livraison à la distribution, les noeuds intermédiaires étant
constitués par les postes de répartition. Dans le cas de la
La Figure 1 représente un réseau de transport lié à plusieurs réseaux de distribution, ce qui ne reflète pas totalement la réalité du terrain où suivant le cas, on peut trouver
un réseau unique de transport géré de façon monopolis-
distribution, les noeuds d'entrée sont les points de livraison
du transport, les noeuds de sortie sont les points de livraison aux consommateurs, les postes de transformation ou de
tique (en France, par exemple) ou de multiples
répartition constituant les noeuds intermédiaires.
On peut compléter la définition en ajoutant qu'il s'agit
d'un ensemble nécessairement distribué et, du fait de
multiples. Le débat actuel autour du thème de la déréglementation ne fait qu'illustrer cette réalité.
l'impossibilité
de stocker les llux d'énergie, en recherche
permanente d'équilibre dynamique vis-à-vis de plusieurs
critères liés (ftux d'énergie, niveaux de tension, fréquence).
Cette définition générale qui permet de distinguer l'acheminement de l'énergie (le transport) de sa fourniture aux
utilisateurs
(la distribution)
ne met pas une frontière
étanche entre les deux réseaux et ce pour des raisons qui
tiennent :
- aux particularité
locales (étendue et géographie
du
pays, répartition des sources de production et des points de
consommation,...)
- aux choix technologiques (niveaux de tension, maillage, plans de protection,...)
- à l'organisation
de l'exploitation
réseaux
exploités par des régies privées (USA, par exemple). De
même, les réseaux de distribution peuvent être uniques ou
De plus, les différents réseaux de transport ou de distribution ne sont pas étanches entre eux, les transferts de flux
d'interconnexion
étant depuis longtemps une nécessité
incontournable au moins au niveau d'un continent géographique.
Le schéma illustre également le fait que même si les éléments qui composent les réseaux de transport et de distribution et les contraintes de performances ou de coût ne
sont pas identiques, la structure de ces réseaux fait apparaître des besoins semblables en termes de communication.
Il faut aussi mentionner le besoin de communication
à
l'intérieur même des noeuds (postes) qui sont eux aussi des
sous-ensembles répartis.
et de la gestion
(monopole, régie privée,...)
Ainsi la séparation, très nette dans certains pays où le
transfert entre transport et distribution
s'accompagne
d'opérations de facturation, peut ne pas exister du tout dans
d'autres où la géographie ne justifie pas la distinction entre
les deux. Cependant, vues sous l'angle de la communication, les deux conceptions sont sensiblement voisines.
Le niveau de tension n'est pas, par ailleurs, un critère de
Exploitation des réseaux
La structure même des réseaux telle qu'elle est schématisée ci-dessus montre de façon évidente que :
- l'exploitation de ces réseaux nécessite la connaissance
d'informations
en provenance
(réparti) :
- cette exploitation
d'un ensemble distribué
requiert des points de commande et
de contrôle répartis mais exige en revanche la centralisation de certaines décisions nécessaires à l'obtention et au
distinction absolu. La haute tension de certains est considérée comme moyenne tension par d'autres, les termes
" haute " et " moyenne " n'ayant d'ailleurs pas de réelle
maintien de l'équilibre dynamique du réseau ;
- les structures responsables de l'exploitation
justification
normative même s'ils sont employés dans le
langage
c c courant.
rents réseaux ne peuvent être disjointes à cause de l'interaction des réseaux entre eux.
des diffé-
LES RÉSEAUX DE COMMUNICATION
L'exploitation
des réseaux est aussi tributaire
du fait
DANS L'ÉNERGIE, L'INDUSTRIE ET LE BÂTIMENT
l'information
similaires à ceux des grands réseaux informa-
qu'une grande partie des noeuds est gérée à distance sans
présence permanente de personnel d'exploitation.
On voit donc bien la nécessité d'une structure d'exploitation hiérarchisée, basée sur des noeuds de conduite centralisée (à plusieurs niveaux) capables de piloter à distance (télé-
tiques.
A l'intérieur des noeuds, donc sur de faibles distances, les
besoins de communication sont du type réseau local avec
des exigences de sécurité et de rapidité élevées mais une
moindre complexité dans le routage.
conduite) des noeuds disposant d'organes de conduite sus-
On peut observer que jusque dans un passé récent, le
terme de réseau de communication recouvrait des mises en
oeuvre de technologies très diverses, lignes téléphoniques,
ceptibles de fonctionner de manière autonome ou asservie.
Une telle structure, simple à définir dans un cadre monopolistique tel qu'on le trouve en France par exemple, est
plus délicate à concevoir lorsque les responsablités de
conduite et de gestion sont réparties entre des régies privées ou semi-privées ou débordent des limites territoriales
d'un pays.
Il est compréhensible, de ce fait, que les choix d'organisation et d'exploitation des réseaux diffèrent suivant les particularités locales : monopoles publics (France, Italie,...),
structure mixte privé-public (Royaume-Uni, Allemagne),
régies privées pour le transport et la distribution
transport et distribution confondus (Suisse etc.).
Communication
(USA),
et réseaux d'énergie
Dans tous les cas de figure et quelle que soit l'organisation de leur exploitation, les réseaux d'énergie sont par
nécessité doublés de réseaux de communication qui peuvent utiliser la même topologie -voire les mêmes supportsou un maillage distinct mais qui dans tous les cas présentent le même degré de répartition et du fait des redondances exigées pour la sûreté, un degré de complexité
lignes spécialisées, liaisons herztiennes
transmission manuelle des informations.
et parfois
une
Il faut aussi mentionner les besoins de synchronisation
(temps) qui exigent des performances particulières peu
compatibles jusqu'à présent avec celles offertes par les
transmissions numériques.
Noeuds du réseau de transport
Les postes de transport sont eux-mêmes des sousensembles répartis où les communications sont nécessaires
entre travées (tranches) et éléments centraux. Les besoins
de communications sont clairement identifiés à ce niveau
et sont pris en compte par les systèmes de conduite et de
supervision de poste (SCS) avec des options technologiques diverses : réseau de poste en étoile, bus ou anneau,
réseau de travée, réseau de capteurs et actionneurs, liaisons
point à point, liaisons électriques, liaisons hertziennes.
Dans la représentation de la figure 3, le terme réseau signifie : " ensemble des liens de communication " sans préjuger des choix technologiques.
Nota : le schéma de la figure 3 omet, pour des raisons de
supérieur.
Réseaux de transport
Les réseaux de transport sont par nature des réseaux à la
simplicité, de représenter des liaisons horizontales entre
postes (téléprotections par exemple) qui ne passent pas
nécessairement par le système central du poste.
topologie complexe due à l'éloignement et à la multiplicité
des noeuds de production et des noeuds de transfert vers la
distribution, à l'interconnexion avec les réseaux étrangers
au pays ou à la région ; ils s'étendent sur des zones souvent
très vastes. La conduite et l'exploitation
de ces réseaux
ainsi que le niveau de sécurité exigé, eu égard aux conséquences d'une défaillance à ce stade, requièrent des techniques de communication entre noeuds dotées de mécanismes de routage et des dispositifs de protection de
Réseaux de distribution
Les réseaux de distribution sont multiples et divers tant par
leur structure que par leur finalité. On distingue par exemple
les réseaux de distribution primaire (réseaux moyenne tension au départ des ou entre les postes sources) des réseaux de
distribution secondaire - moyenne et basse tension - ou encore des réseaux privés internes à un site d'abonné.
1
RESEAU
système
central
ntertace
homme-m
interface
homme-machine
réseau
deposte
de poste
i
travée travée travée
réseau
deposte
- -
fluxdénergie
......... nx
x ar,rormatio
d'information
2. Réseaax cl'énergie et réseaux cle comrnuuicatiou.
" f,
REE
30'
1
réseaudetravée
capteurs,
actionneurs,....
!
3. A rchitectbii-e dt (iioetid du réseaii (trajisport).
Transport
i
systèmecentra ! interfacehomme-machhe
et distribution
d'énergie
niques que par les modifications
l'exploitation
électrique
majeures observées dans
et la cgestion économique des réseaux d'éner-
gie. C'est cette évolution
décrire maintenant.
que nous nous attacherons
à
réseau de poste
n-cellule
ÉVOLUTION
cellule cellule
réseau
decellule
DES TECHNIQUES
Évolution de l'appareillage primaire
équipement
primaire
L'appareillage
I
dit " primaire " assurant le transfert de
l'énergie, la coupure et les adaptations de tension, s'il a
considérablement progressé dans un passé récent et s'il
continue à évoluer, ne subit pas, sauf cas particuliers,
4. Architectiii-e (les iioeticls de disti-ibi (tioii.
de
transformations radicales : les principes de fonctionnement
La topologie de ces réseaux et leurs conditions d'exploitation sont beaucoup plus diversifiées que celles du transport, ce qui accroît la complexité des communications. En
revanche, les zones couvertes sont plus restreintes et les
niveaux d'interconnexion moins contraignants.
A l'intérieur
des noeuds primaires
(postes sources), on
restent globalement
les mêmes et les progrès actuels ou
prévisibles à moyen terme concernent davantage l'amélioration des performances (réduction de volume, amélioration du comportement
vitesses d'exécution,
mécanique,
augmentation
des
progrès dans l'isolement etc.). D'une
manière générale, le progrès vise à réduire de plus en plus
que pour le
la marge existant entre la capacité intrinsèque de l'appa-
transport. Le cas des noeuds secondaires ou terminaux est en
reillage et celle utilisée réellement dans le respect des exi-
général différent en raison de la simplicité de leur structure.
Comme pour Je transport, mais avec des choix technolo-
gences de sûreté.
Le véritable changement
trouve les mêmes besoins de communication
giques encore plus diversifiés, le qualificatif de réseau de
communication recouvre des mises en oeuvre très diverses,
voire hétéroclites.
concerne
du réseau de distribution
sont constitués
et la surveillance
des
très importantes mais aussi des exigences nou-
velles et des problèmes inconnus auparavant.
Les postes sources ou les postes de distribution intermédiaires importants
au niveau de l'appareillage
la commande
organes de puissance où l'introduction de l'électronique et
de la micro-informatique laisse apparaître des perspectives
d'évolution
Noeuds primaires
en fait
Il est clair, par exemple, que l'introduction
de compo-
de la même manière
sants électroniques dans un ensemble essentiellement élec-
(figure 4) que les postes de transport mais avec une notion
tro-mécanique ou électromagnétique, amène :
- de l'intelligence,
donc une capacité de traitement de
particulière de baie (cellule) beaucoup plus intégrée. De ce
fait, le besoin essentiel de communication se situe entre les
cellules et le système central. Les communications internes
l'information ;
- une souplesse plus grande dans la mise en oeuvre ;
à la cellule sont assimilables à des liaisons internes à un
-
des problèmes de réglage et de paramétrage ;
équipement, ce qui ne supprime pas complètement le problème mais en change la nature.
-
des problèmes de maintenance (l'électronique
Expression des besoins de communication
On peut résumer l'exposé des besoins de communications dans les réseaux d'énergie par le tableau de la figu-
entretien plus contraignant
tiques passifs).
Ces changements
exige un
que des composants magné-
exigent une approche différente
au
re 5 qui par un bref rappel des caractéristiques élémentaires
plan de l'architecture
des équipements, de la sûreté de
fonctionnement et de la maintenance. L'émergence des
des réseaux d'énergie
IED (Intelligent
électrique
illustre
clairement
la
nécessité de disposer, à tous les niveaux, de moyens de
communication
adaptés à des contraintes
qui peuvent
Electronic Devices) liée à une plus grande
répartition de l'intelligence, augmente le volume d'information disponible aux différents niveaux et accroît le
prendre des formes diverses et posent souvent des problèmes délicats à résoudre en termes de capacité de trans-
besoin de communication.
fert et de vitesse de transmission sans oublier les exigences
de sûreté très fortes à tous les niveaux.
par l'apparition et l'émergence de capteurs non conventionnels, parfois dotés d'une certaine intelligence et d'une
Couvert dans le passé et aujourd'hui encore par l'utilisation de techniques très diverses allant de la liaison élec-
capteurs nouveaux
trique analogique au grand réseau informatique
en passant
par le Minitel et les transmissions hertziennes, ce besoin de
communication évolue, tant du fait du progrès des tech-
Un facteur important d'évolution
capacité de mémorisation
est constitué également
de l'information.
peuvent modifier
A terme, ces
singulièrement
les
concepts d'architecture en faisant " glisser " vers le bas les
traitements d'information
et en accentuant le caractère
réparti des systèmes de commande et de supervision.
LES RÉSEAUX DE COMMUNICATION
Réseau d'énergie
transport
noeuds du réseau de
transport (postes)
DANS L'ÉNERGIE, L'INDUSTRIE
besoins de coiiiiiiiiiiicatioii
jonctions assurées
et caractéristiques
ET LE BÂTIMENT
type de communication
utilisé ou souhaité
longues distances
réseaux informatiques
rapidité moyenne et élevée dans
certains cas
(WAN, LAN)
protection des équipements
protection des personnes
volume important d'informations
lignes spécialisées
lignes téléphoniques
sécurité
liaisons hertziennes
synchronisation
liaisons par satellites
répartition des flux
contrôle des flux
réseau inter baies
réseaux locaux
réseau de baie
réseaux de terrain
comptage
réseau de capteurs
liaisons électriques
protection des équipements
rapidité élevée
sécurité très élevée
(TOR, analogiques)
c
transfert de l'énergie
c
stabilité électrique
protection des personnes
maintenance
synchronisation
transfert de l'éner-ie
c
distances moyennes
réseaux locaux
stabilité électrique
forte dispersion (topologie)
liaisons hertziennes
protection des équipements
protection des personnes
rapidité élevée
sécurité
lignes
spécialisées
c
lignes téléphoniques
comptage
synchronisation
réseau de poste
réseaux de terrain
distribution (postes
répartition des flux
contrôle des flux
réseau de baie
réseaux de capteurs
sources)
protection des équipements
réseau de capteurs
liaisons électriques (TOR,
protection des personnes
analogiques)
c
comptage
c
rapidité élevée
sécurité élevée
transfert de l'énergie
c
éléments de faible capacité
réseauxlocaux
secondaire (en aval
protection des équipements
réseaux de terrain
des postes sources)
protection des personnes
très cgrande dispersion
volume d'information unitaire
faible
lines
c téléphoniques
courant porteur
distribution primaire
ii (etid du réseau de
synchronisation
distribution
réseaux de capteurs
rapidité moyenne
sécurité moyenne
noeuds terminaux
contrôle des flux
liaisons courtes
(communication
protection des équipements
peu d'information
interne)
protection des personnes
rapidité moyenne
sécurité moyenne
c
comptage
liaisons herztiennes
liaisons électriques
5. Besoins de communication dans les réseaux d'énergie électrique.
Au niveau des postes, le décalage que l'on
Évolution des techniques d'automatisation
Les techniques d'automatisation
utilisées pour la com-
observer entre les systèmes de contrôle-commande
pouvait
dédiés,
mande et la surveillance des réseaux d'énergie entraînent
le plus souvent propriétaires,
de la même manière
d'exploitation et de gestion de ces réseaux. Le passage inéluctable des techniques conventionnelles encore largement
spécifiques, relativement peu flexibles et les systèmes
Qénéraux largement répandus dans le contrôle industriel est
en train de se réduire même si les obstacles restent encore
utilisées aujourd'hui, ne serait-ce que du fait de l'existence
nombreux. L'utilisation
d'un parc important exigeant des investissements
lourds
rables et paramétrables, utilisant des composants standards
pour son renouvellement, à des techniques numériques, ne
trouvera son plein épanouissement que par une modifica-
(PC ou stations de travail, progiciels de supervision etc.)
tion des architectures de contrôle-commande
répond de mieux en mieux aux exigences de réduction des
coûts de mise en oeuvre et d'exploitation, de normalisation
une remise en cause des modes
fit les possibilités d'intégration
des fonctions, de réduction
du câblage et de répartition de l'intelligence.
- -- IZEE
REE
32
32'1@.'i 11) 1) (
mettant à pro-
identiques ou similaires
basés sur des composants
de systèmes génériques configu-
à ceux employés dans l'industrie
des produits et des interfaces de communication. Les équi-
Transport
pements spécifiques au domaine ne disparaîtront pas mais
seront réservés à la satisfaction des contraintes réelles de
ce domaine.
Évolution des techniques de communication
Les techniques de communication
ont considérablement
progressé avec le développement des réseaux locaux, des
réseaux dits " de terrain " (réseaux orientés capteursactionneurs) et la généralisation des liaisons de toutes
natures utilisant les réseaux publics. Le niveau de flexibilité offert naturellement par ces réseaux, l'accroissement
des performances (débits, fiabilité, disponibilité, inununité
aux perturbations) et l'abaissement constant des coûts de
connexion assurent de manière incontournable leur suprématie vis-à-vis des techniques conventionnelles de transmission de l'information.
Le facteur-clé de l'évolution
demeure toutefois la normalisation des interfaces et des
et distribution
d'énergie
électrique
développement des produits et gardaient sous leur responsabilité la seule mission d'exploiter le réseau.
Le resserrement du marché, les réductions de budget
liées aux facteurs économiques et le développement de la
concurrence ainsi que les offensives observées au plan de
la déréglementation sont en train de modifier quelque peu
cette situation en transférant une partie des tâches d'ingénierie vers les constructeurs auxquels on demande de plus
en plus souvent d'allier à leur capacité technique en matière de conception et de fabrication de produits, une compétence et une expertise dans la conception de solutions globales intégrant
la connaissance
de l'exploitation
des
réseaux d'énergie.
Les conséquences de cette évolution
sont nombreuses.
Citons-en une particulièrement sensible au plan de la communication
qui est la diminution
du rôle fédérateur joué
techniques de transmission où des progrès importants sont
attendus et espérés dans le futur. Il ne faut pas oublier de
signaler également, au-delà des slogans publicitaires, le
par les grands exploitants qui conduit à un accroissement
du nombre d'acteurs influcnts sur le terrain et à un risque
formidable atout des télécommunications qui en matière de
conduite à distance, de télédiagnostic ou télémaintenance
d'exploitation. Cette situation engendre des besoins nouveaux en matière de communication, en particulier au plan
permettent d'envisager une quasi-révolution
tation des réseaux d'énergie.
de la normalisation.
dans l'exploi-
de dispersion des solutions techniques ainsi que des modes
Évolution des compétences et des ressources
ÉVOLUTION
DANS
L'EXPLOITATION
ET LA GESTION
Parallèlement à l'évolution des techniques, d'autres facteurs entraînent une remise en cause des situations établies
et une modification dans l'approche des problèmes de gestion de l'énergie (électrique). Ces facteurs sont d'origine
socio-économique et pèsent de plus en plus dans la définition des stratégies d'évolution
du secteur électrique.
Citons-en deux principaux : l'organisation et les stratégies
des sociétés responsables de la gestion de l'énergie ( « utilities » ou régies) d'une part, l'évolution des compétences et
des ressources au sein de ces sociétés d'autre part.
La situation qui prévalait jusqu'à ces dernières années
distinguait deux approches différentes : d'une part, les
monopoles
importantes en ce qui concerne les ressources et les compétences dont ils disposent. cela étant plus sensible dans le
privé que dans les structures publiques ou semi-publiques.
Diminution des effectifs, abaissement des compétences font
que, de plus en plus, et c'est particulièrement sensible dans
certaines parties du monde (USA par exemple), les exploitants se tournent vers les constructeurs pour pallier leurs
insuffisances et attendent de ces mêmes constructeurs des
solutions techniques leur permettant de réduire les coûts de
mise en oeuvre et d'exploitation.
demande croissante de fonctions
Un exemple type est la
de surveillance
d'état ou établissements
ger la durée de vie des équipements primaires tout en réduisant les effectifs dédiés à la maintenance.
Là encore, le résultat est un besoin croissant de commu-
semi-publics qui prenaient en charge l'ingéniérie
des
réseaux tant au niveau des équipements de puissance
nication avec un impératif majeur de normalisation
(conception des postes, par exemple) que pour les systèmes de commande (la partie " courants faibles "). Les
fiabilité et de sécurité toujours améliorées.
spécifications souvent très précises de ces exploitants
constituaient pour les constructeurs un cadre de développement des produits à la fois contraignant et sécurisant qui
laissait en fin de compte peu de place à la dispersion et
assurait une grande homogénéité technique au prix parfois
d'une certaine lourdeur.
A l'inverse,
d'état
(condition monitoring) dont l'objectif premier est de prolon-
Évolution des exploitants
grands exploitants,
Les changements d'orientations stratégiques évoqués plus
haut entraînent au sein des exploitants des modifications
d'autres situations
se présentaient où les
exploitants (privés en général) confiaient aux constructeurs
l'ensemble des tâches d'ingéniérie en même temps que le
assurer une exploitation
pour
à distance dans des conditions de
EVOLUTION DES BESOINS
Les quelques considérations qui précèdent montrent une
nette évolution des besoins qui s'accentue de plus en plus
et qui conduit les constructeurs comme les exploitants
à
une réflexion approfondie sur les stratégies de développement des produits et systèmes autant que sur l'organisation
du transport et de la distribution
de l'énergie. Tentons ici
de préciser cette évolution à partir de quelques points clés.
LES RÉSEAUX DE COMMUNICATION
DANS L'ÉNERGIE, L'INDUSTRIE ET LE BÂTIMENT
On voit bien l'importance de ce dernier type de fonctions
Évolution des besoins fonctionnels
tion des fonctions premières des réseaux d'énergie : trans-
qui a pour but de préserver et prolonger la vie des équipements et qui, à terme, conduit (via le rebouclage sur les
porter et distribuer l'énergie électrique dans le respect des
contraintes de qualité (stabilité de la tension, de la fréquen-
automatisé de l'installation
Les besoins fonctionnels restent toujours liés à l'exécu-
ce, maintien de l'équilibre de la charge), assurer la protection des personnes et des équipements, gérer les demandes
d'évolution en termes de puissance et de charge disponible.
Toutefois ces besoins fonctionnels évoluent non pas dans
leur finalité mais dans leurs modalités d'éxécution :
- meilleure réactivité du réseau aux perturbations ;
-
réduction des coûts d'exploitation
-
réduction du coût d'acheminement de l'énergie (réduc-
fonctions
complètement
(maintenance prédictive).
Le schéma montre tout aussi clairement que la
réalisa-
tion de ces fonctions ne peut être que modulaire et qu'elle
requiert des moyens de communication performants et
fiables à l'intérieur du système comme dans ses relations
avec l'extérieur.
et de maintenance.
tion des pertes) ;
de base) à un fonctionnement
Performances
Les performances attachées à l'exécution
des fonctions
sont elles aussi sujettes à une demande d'amélioration
et cette évolution passe par une augmentation sensible du
volume d'information traité à la fois parce que davantage
de paramètres sont pris en compte et de plus en plus à distance et aussi parce que le besoin d'information
est
d'autant plus grand que les centres de conduite sont éloignés des noeuds élémentaires et que les opérateurs sont de
moins en moins nombreux.
En fait, on assiste à l'émergence de fonctions permettant
un comportement plus sécurisant des installations et que
constante, qu'il s'agisse des temps de réaction de l'équipement primaire, des temps de remontée d'information ou de
transfert des ordres de manoeuvre ou des capacités de diagnostic automatique. Cette exigence traduit un mouvement
où le transfert vers le bas de l'intelligence (systèmes répartis) s'accompagne d'une migration vers le haut des centres
de décision et du personnel d'exploitation. Il est clair que
ce double mouvement n'est rendu possiblc que par la mise
l'on peut illustrer par le schéma de la figure 6 :
en oeuvre de moyens de communication
Trois types de fonctions apparaissent dans ce schéma :
- les fonctions de base que doit assurer un système dit
puissants.
" parfait" c'est-à-dire sans défaut :
- les fonctions d'auto-surveittance
de plus en plus
Sûreté
Parmi les exigences
de performances, il en est une qui
c
destinées à pallier les
défauts du système ;
- les fonctions de surveillance d'état
(condition monito-
prend une place de plus en plus importante et ce pour des
raisons qu'il est inutile de préciser, c'est celle de sûreté de
ring) qui permettent de détecter et pallier les défauts de
fonctionnement
qui se décline en termes de disponibilité,
l'équipement primaire.
fiabilité, maintenabilité et sécurité.
ordres de manoeuvre
IP
fonctions fonctions
opérateur-
de base
d'acquisition - communication
systèmes
fonctionsde
opérateur
.systèmes
externes
fonctions d'a LÈo-surveil lance
externes
..
procédé
-procédé
fonctionsde surveillanced'état
(condition monitoring) ; :
6. Modèlefollctiollnel d'ull système de commande.
' :'.REE
il 9 (,
34 cNI
11)
Transport
ÉVOLUTION
Disponibilité
L'exigence
et distribution
en matière de disponibilité
tallations s'accroît naturellement
globale des ins-
et implique
électrique
DES MOYENS
DE COMMUNICATION
la mise en
oeuvre d'architectures permettant d'assurer la continuité du
service même en cas de défaillance d'un élément. Le résultat est une augmentation du volume d'information
traité et
donc des moyens de communication.
En termes de communication,
l'évolution
des besoins
tient compte de plusieurs facteurs essentiels qu'il faut rappeler ici :
Effets de la distribution des systèmes
La distribution
Fiabilité
La fiabilité des équipements s'accroît avec l'introduction
de l'électronique
d'énergie
dont les taux intrinsèques de défaillances
ne sont pas nécessairement supérieurs à ceux des équipements statiques mais qui, par le jeu des redondances, permettent une meilleure tolérance aux pannes et en fin de
compte assurent des performances supérieures. Ces redondances accroissent le besoin de communication (té) édia-
des systèmes a pour effet de multiplier
les noeuds dotés d'une intelligence
et d'une capacité de
traitement et de mémorisation.
Effets de la numérisation des systèmes
La numérisation des systèmes de commandes jusque et y
compris au sein des équipements de puissance (capteurs
non conventionnels, traitement numérique du signal, par
exemple) a pour conséquence directe une distribution
gnostic).
Maintenobilité
L'amélioration
de la maintenabilité
des équipements
passe par une meilleure accessibilité (remplacement des
organes douteux ou défectueux), une plus grande capacité
de diagnostic (sur site et à distance) et, au delà, la mise en
plesse d'utilisation en est considérablement accrue mais
aussi le risque de dispersion augmente sérieusement, rendant plus que jamais nécessaire une normalisation
Évolution dans la
ment la maintenance préventive par une maintenance pré-
de données
dictive basée sur l'interprétation
des diagnostics.
des exigences de sécurité est liée à
totale ou partielle de l'exploitation
reflux du personnel de surveillance
gestion des bases
La gestion des bases de données se trouve ainsi profondément modifiée
Sécurité
l'automatisation
des
interfaces de communication.
oeuvre de dispositifs permettant de remplacer progressive-
L'accroissement
des
capacités de traitement et de mémorisation mais aussi un
transfert des fonctions du matériel vers le logiciel. La sou-
et au
vers les centres de
décisions. Là encore, on voit bien les conséquences en
l'ensemble
car la distribution
de ces bases sur
du réseau et la centralisation
inéluctable
des
points d'intervention
humaine (téléconduite) exige des
moyens de communication fiables et puissants pour :
- disposer de l'information nécessaire à la conduite (téléconduite centralisée) ;
termes de communication.
- modifier à distance les réglages et paramètres (gestion
Flexibilité
des configurations),
La coexistence d'installations
conventionnelles
et de
nouveaux concepts ainsi que Je développement continu et
progressif
des réseaux d'énergie
exigent de la part des
- modifier la topologie
reconfiguration).
Ce mouvement
du réseau d'énergie (extensions,
vers une gestion de bases de données
équipements comme des systèmes de commande une flexibilité de plus en plus grande permettant de résoudre les
réparties
problèmes de compatibilité
peuvent poser dans l'avenir
des problèmes sérieux.
L'exemple type est celui du réglage d'un appareil (disons,
un relais de protection) qui pouvait être effectué in situ par
et de croissance.
Interopérabilité
Les besoins d'interopérabilité
sont une exigence majeure
des utilisateurs et vont croissant du fait de l'évolution
facteurs socio-économiques
des
cités plus haut. Le besoin
d'indépendance vis-à-vis des constructeurs et le souci de
conserver la maîtrise de l'exploitation des réseaux sont des
engendre ou modifie
implicites ou sans réelle difficulté
des fonctions
jusqu'ici
de mise en oeuvre et qui
un simple commutateur en face avant et qui se trouve remplacé par une valeur dans la mémoire de cet appareil, le
réglage se faisant à distance. On passe de ce fait d'une
mémoire mécanique à une mémorisation électronique et la
exigences majeures qui ne se traduisent pas obligatoire-
question nouvelle qui apparaît est de savoir qui gère cette
mémorisation et comment on la gère. On voit donc bien
ment par une demande d'interchangeabilité
comment cette évolution conduit à plus d'information
totale (quelque
peu utopique, il est vrai) mais plutôt par des capacités
d'interconnexion
et de communication conformes à une
normalisation
que beaucoup espèrent même si elle va à
l'encontre des intérêts immédiats des constructeurs mais
dont la mise en oeuvre est quelque peu délicate.
et
davantage de communication.
Effets de l'évolution
de la maintenance
Le passage
c prévisible à terme d'une maintenance préventive nécessitant une intervention humaine sur le site à
1
LES RÉSEAUX DE COMMUNICATION
une télémaintenance prédictive effectuée depuis un noeud
central ne peut se concevoir sans l'utilisation de moyens de
communications sûrs et performants.
Effets de l'évolution
conséquence, la diminution des compétences de l'exploitant qui demande alors au système électronique ou numérique de lui fournir les éléments d'aide à la conduite sous
une forme de plus en plus synthétique et claire.
Effets de la déréglementation
Il faut enfin mentionner les effets plus ou moins pervers
de la déréglementation
qui, augmentant
le nombre
d'acteurs, renforce encore le besoin de normalisation des
modes de communication dans un environnement de plus
en plus hétérogène.
c
DU
FUTUR
L'exposé qui précède permet d'entrevoir ce que deviendront les réseaux de transport et de distribution d'énergie,
dans un futur qui n'est sans doute pas très éloigné.
Tentons, pour conclure, de mettre en évidence
contours essentiels de ces réseaux du futur.
Exploitation et maintenance
Le futur des postes (noeuds) sera fait en grande partie de
sous-ensembles ( " boîtes ") normalisés, donc facilement
de l'exploitation
Les stratégies d'exploitation changent avec la diminution
des effectifs, le resserrement des budgets et par voie de
LES RÉSEAUX
DANS L'ÉNERGIE, L'INDUSTRIE ET LE BÂTIMENT
les
Équipement primaire et équipement secondaire
Relative stabilité des équipements primaires (amélioration des performances mais pas de révolution prévisible à
moyen terme), émergence des techniques non conventionnelles (capteurs non conventionnels, IED, systèmes numériques).
Systèmes dormants et actifs
L'apparition de fonctions nouvelles ou l'évolution des
fonctions classiques (téléconduite, maintenance prédictive
interchangeables, nécessitant moins de connexions électriques (moins de fils), capables de se surveiller euxmêmes et de surveiller les autres sous-ensembles. Les
modes d'exploitation en seront alors profondément modifiés de même que la maintenance.
Modularité
dans des sous-ensembles aujourd'hui distincts.
Importance des réseaux de communication
Mais le facteur le plus important est sans doute la prépondérence des réseaux de communications et ce à tous les
niveaux, qu'il s'agisse de dispatching central, de poste de
distribution ou encore de la gestion des compteurs d'abonnés domestiques.
Les réseaux relient des sous-ensembles de plus en plus
standardisés et interchangeables. Du fait de la distribution
de l'intelligence, le réseau de communication devient l'élément primordial de l'architecture car c'est lui qui principalement garantit le bon fonctionnement de l'installation.
On passe ainsi d'une structure où l'information réside de
manière permanente dans des équipements bien définis à
une organisation où l'information s'échange en permanence entre ces équipements. Les noeuds intermédiaires se
transforment alors en " moteurs d'inférence " permettant
d'aller chercher l'information là où elle se trouve et la traiter avant de la transmettre là où elle est nécessaire offrant
ainsi une étonnante similitude avec le comportement naturel des flux d'énergie électrique.
etc.), le besoin croissant d'information de synthèse c'est-àdire globale et compréhensible
par des exploitants de
moins en moins spécialisés, l'automatisation de la conduite
et de la gestion, tout cela traduit une évolution de systèmes
que l'on peut qualifier de " dormants " (rien ne se passe en
l'absence d'ordres de manoeuvre) vers des systèmes actifs
en permanence puisque chargés de surveiller, tester et
informer.
et interopérablité
Cela ne sera possible que par le biais d'une plus grande
modularité associée à une meilleure interopérabilité même
si l'on tient compte de l'intégration relative des fonctions
k'Lk_
3.;4°t:
Jean Louis RICHARD, IngénieurENSEEIHTet
Docteuressciences
(Université
deToulouse)
a effectuétoutesacarrièredansle domaine
desautomatismes
de procédés
industriels,notamment
à la Compagnie
Electromécanique,
auxCiments
Lafargeet entantque
directeurtechnique
de SDEL.Il appartientactuellementà la DirectionIndustrielle
dela DivisionT&D de
GEC-Atsthom
ouil estchargé
decoordonner
lesactivitésdansJedomaine
desautomatismes
etdessystèmes.
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