internationales en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption, cela ne
constituerait pas un frein majeur au développement de l'investissement au Maroc, car les
entreprises ne subiraient pas un surcoût important lié à ces distorsions de marché.
Le système fiscal est relativement incitatif à l'investissement. Toutefois, le poids de la
fiscalité ne pèse pas équitablement sur l'ensemble des agents économiques, créant de
fortes distorsions fiscales.
La forte pression fiscale qui s'abat sur une assiette trop réduite contribue à une
inefficience de l'impôt et à la stabilité du secteur informel.
Enfin, l'accès au foncier est considéré comme une contrainte majeure à
l'investissement, surtout pour les grandes entreprises. L'offre de terrains dans les régions
attractives à l'investissement est insuffisante. La création des zones industrielles y a
remédié dans une certaine mesure mais des contraintes d'ordre urbanistique et
d'infrastructure demeurent. La complexité des régimes d'acquisition foncière est identifiée
comme un obstacle pour les agents qui expriment le besoin d'acquérir, la propriété
pouvant servir de garantie à un prêt bancaire.
L'insuffisance de foncier s'exprime également en zones agricoles, manifestée par un
grand morcellement des parcelles. La contrainte portée sur la taille des parcelles entraîne
un rendement des terres limité, surtout dans les cultures vivrières (céréales) dominées
par l'agriculture artisanale.
L'insécurité foncière en milieu agricole - liée à la taille des parcelles, au régime
d'indivision, et l'absence d'immatriculation - freine l'accès au crédit et donc
l'investissement, à même d'augmenter les rendements agricoles.
L'accès au financement: une contrainte non majeure à la croissance
L'accès au financement - évalué en fonction du taux d'intérêt réel, la durée du crédit et
les collatéraux exigés - devient une contrainte à la croissance lorsque son coût est
supérieur aux rendements attendus de l'investissement. Dans le cas du Maroc, le
diagnostic a révélé que l'accès au marché des capitaux n'était pas une contrainte
majeure pour le développement de l'économie. Le secteur bancaire s'est développé de
façon satisfaisante par rapport aux pays comparateurs, et se place même en tête du
panel sur le classement des libertés financières.
Toutefois si l'on suit le diagnostic du MCC, l'accès au financement est globalement
satisfaisant au Maroc, parce que les rendements espérés des capitaux sont encore trop
faibles, n'incitant pas à l'épargne et à l'investissement.
Le diagnostic du marché des capitaux marocain relève :
- Entre 2011 et 2012, lle besoin de financement s'est accéléré et a atteint une moyenne
annuelle 6,6 % du PIB (2008-2012).
- L'épargne nationale est stable en proportion du PIB (24 %) mais insuffisante pour
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