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cérébrale est alors améliorée pendant la compression. Des études hémodynamiques ont
montré que la pression de perfusion coronaire est également améliorée par cette mé-
thode, comparée à une réanimation standard. Aucune étude sur la survie n’a été publiée.
De nouveaux modèles, plus légers et moins coûteux, permettent maintenant de ventiler
et de défibriller les patients. Cette technique est recommandée en alternative au mas-
sage cardiaque externe standard dans le seul contexte intra-hospitalier.
2.3.3. COMPRESSION-DECOMPRESSION ACTIVE
La réanimation de l’arrêt circulatoire par la compression-décompression active
(CDA) est réalisée au moyen d’une ventouse appliquée sur le sternum. Un dynamo-
mètre et un métronome sont incorporés dans la poignée de l’appareil. Ils permettent de
surveiller l’amplitude des forces de compression et de décompression qui sont appli-
quées ainsi que la fréquence de massage. La CDA transforme la cage thoracique en un
véritable soufflet. Lorsque la paroi thoracique antérieure est activement soulevée par la
ventouse à chaque décompression, une dépression thoracique est créée et le retour
veineux comme l’entrée de gaz frais vers les poumons sont augmentés. Des études
faîtes chez l’animal ont montré que la CDA améliorait les pressions de perfusion céré-
brale et myocardique ainsi que le volume d’air inspiré par minute de près de 50 % par
rapport à une réanimation cardiopulmonaire standard [10].
Une étude française a montré une amélioration de la survie à 1 an des patients ayant
bénéficié de la CDA, supérieure au double de la survie à 1 an des patients réanimés de
façon classique (5 % vs 2 %) [11]. La CDA est recommandée par l’AHA et l’ERC dans
la réanimation de l’arrêt cardiaque aussi bien en extra qu’en intrahospitalier.
2.3.3. VALVE D’IMPEDANCE INSPIRATOIRE
Cette petite valve à la dimension d’un filtre antibactérien, est un dispositif à usage
unique que l’on place entre la sonde d’intubation ou le masque facial et le ballon auto-
remplisseur. Elle empêche le mélange air-oxygène de pénétrer dans les poumons lorsque
la pression intra-thoracique devient inférieure à la pression atmosphérique, soit en fin
de décompression lorsque le patient n’est pas ventilé. Par contre, elle n’oppose aucune
résistance ni à l’insufflation active, ni à l’expiration passive. Cette valve, associée à la
CDA, permet de créer une dépression intra-thoracique supplémentaire et d’augmenter
nettement le retour veineux ainsi que le volume de sang éjecté lors des systoles sui-
vantes [12]. Cette association est recommandée par l’AHA et l’ERC en alternative à la
réanimation cardio-pulmonaire standard.
3. DEVELOPPEMENT DE LA DEFIBRILLATION SEMI-AUTOMATIQUE
2 morts subites sur 3 sont dues, dans les pays industrialisés, à des troubles du
rythme d’origine ventriculaire. Une défibrillation précoce, c’est-à-dire dans les 5 pre-
mières minutes après l’alerte, doit être l’objectif recherché. Grâce à l’emploi de
défibrillateurs semi-automatiques, des taux de survie extraordinaires proches de 49 %
ont pu être atteints sur certains sites, soit deux fois supérieurs aux taux de survie obte-
nus par les systèmes d’aide médicale urgente les plus performants.
Les défibrillateurs semi-automatiques sont des appareils sophistiqués qui analysent
le tracé électrique du cœur et détectent une fibrillation ventriculaire ou une tachycardie
ventriculaire. Ils conseillent alors l’administration d’un choc électrique externe et le
délivrent après validation par le secouriste. Ils se chargent automatiquement à une éner-
gie pré-programmée puis choquent. Leur fiabilité est proche de 99 %. Ces appareils,
n’ayant pour la plupart pas d’écran, ne permettent pas l’analyse d’un rythme cardiaque.
Pouvant être utilisés par des personnes n’ayant pas reçu de formation médicale, la défi-