Le carbone forestier tropical dans les territoires autochtones :
une analyse globale
Résumé
Les résultats d'une nouvelle analyse révèlent que les territoires des peuples autochtones
situés dans le bassin de l'Amazone, dans la région Méso-américaine, dans la République
démocratique du Congo (RDC) et Indonésie contiennent 20,1% du carbone stocké hors-sol
dans les forêts tropicales de la planète. Ce chiffre démontre le rôle historique que les
territoires autochtones ont joué dans la préservation de ces forêts et leur potentiel de
solution d’un enjeu majeur pour le maintien de la stabilité climatique dans le long terme :
maintenir debout ces forêts. Ce pourcentage est « conservateur » en termes globaux, car il
ne tient pas compte des territoires autochtones à l’extérieur de l’Indonésie en Asie
tropicale, ni à l'extérieur de la RDC dans le Bassin du Congo. Lorsque l'on considère
seulement les forêts tropicales dans les régions étudiées, le pourcentage de carbone
forestier stocké hors sol dans les territoires autochtones est presque le double (34 %), ce
qui est significatif compte tenue de la priorité donnée à ces régions en ce qui concerne les
efforts pour arrêter le vague de déforestation. La quantité de CO2 qui serait libérée dans
l'atmosphère si ces territoires étaient déboisés serait d'environ 168,3 Gt de CO2 soit
l'équivalent de 3 fois les émissions globales en 2014
. Dans le but de continuer à conserver
le carbone forestier qui est essentiel pour la stabilité du climat, les associations
autochtones ont besoin de : 1. La délivrance des titres de propriété de leurs territoires ainsi
que la reconnaissance de leurs droits sur les vastes ressources naturelles de ces territoires
et sur la richesse des services qu'ils fournissent ; 2.Mettre fin à la persécution des
dirigeants et leaders autochtones qui défendent leurs droits et territoires ; 3. La
reconnaissance des contributions de peuples autochtones en ce qui concerne l’atténuation
du changement climatique et l'adaptation à ses conditions et l’inclusion de celles-là dans les
Contributions Prévues Déterminées au niveau National (CPDN) de leurs gouvernements ;4.
Mise en œuvre du consentement éclairé, libre et préalable pour les activités de
préservation forestières dans les territoires autochtones; et, 5. Accès direct au financement
climatique par leurs associations.
.
Les émissions globales en 2014 ont été 52,7 Gt CO2E selon le Rapport sur l’écart des émissions mondiales du
Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE, 2015).