L’Euro, socle de
la solidarité de
l’Europe politique
et économiques et doivent déboucher sur la mise en place d’une « Conférence interparlementaire
de l’UEM » réunissant les parlementaires des pays ayant ratifié le Traité sur la stabilité, la
coordination et la gouvernance (TSCG) et des députés européens.
Certaines voix s’élèvent contre l’euro, regrettent le temps où l’Etat pouvait faire marcher la planche
à billets et présentent le démantèlement de la zone euro comme la panacée pour regagner la
souveraineté monétaire. C’est oublier un peu vite les effets pervers des dévaluations compétitives :
retour de l’inflation forte, perte de pouvoir d’achat, effondrement du cours de la monnaie et
renchérissement du coût de la dette. C’est se leurrer sur la capacité d’un pays à faire face tout seul
à la spéculation financière sur sa devise et sur sa dette. En réalité, il manque à la construction
européenne davantage d’intégration. L’euro facilite les transactions et les échanges puisque
chaque Etat membre commerce majoritairement avec les autres Etats de la zone. L’euro s’est
imposé comme une devise sinon de réserve, du moins de confiance et souvent alternative au
dollar américain, sur les marchés financiers. A ce titre, il constitue un bien meilleur rempart
contre des fluctuations spéculatives que n’importe quelle monnaie nationale que l’on rétablirait
en Europe. D’ailleurs, les citoyens européens expriment un attachement à la monnaie unique
qui dépasse la défiance vis-à-vis de l’Europe institutionnelle, même lorsque leur pays doit passer
les fourches caudines de programmes d’assistance.
De fait, les débats économiques se concentrent sur la poursuite de l’intégration économique dans
deux directions. D’une part, il s’agit de s’armer d’outils de prévention des crises systémiques. C’est
l’objet de l’union bancaire, de la supervision macroéconomique, du Mécanisme européen de
stabilité. D’autre part, il est question de la création d’une capacité budgétaire pour la zone euro
avec des transferts à des fins de stabilisation. En réalité, le premier ne doit pas aller sans le second.
Les instruments budgétaires font partie des outils de prévention des crises systémiques en union
monétaire. Il nous faut donc un outil de stabilisation complémentaire par une mutualisation de
certaines ressources de la zone euro.
On observe une gradation dans les propositions actuelles. Au niveau minimal, on pourrait mettre
en place un système d’assurance contre les chocs conjoncturels2. Ce système est basé sur les écarts
relatifs de croissance par rapport à la moyenne de la zone et assure des transferts de capitaux
2. Henrik Enderlein, Jan Spiess, Lucas Guttenberg, Une assurance contre les chocs conjoncturels de la zone euro,
Notre Europe, septembre 2013. En ligne sur : www.notre-europe.eu/media/uneassurancecontreleschocsconjonctu
relsne-ijd-sept2013extraits.pdf?pdf=ok
www.jean-jaures.org
No te n°4 - Fondation Jean-Jaurès / Observatoire européen - 29 janvier 2014 - page 5
www.jean-jaures.org