L’évolution de la pensée sociologique.
I. Qu’est-ce que la sociologie?
1. La complexité du social.
L’objet est donc le social. Mais qu’est-ce que le social? Le sociologue cherche
les lois de la société. Or il existe plusieurs types de lois :
- Loi juridique inscrite dans le code de façon explicite des comportements
sociaux licites ou illicites.
- Loi scientifique qui est le constat entre les rapports des choses (recherche
des régularités).
- Loi de fonctionnement indépendante de la volonté des hommes et résul-
tant de divers déterminismes. Le social ne se réduit pas seulement aux constitu-
t i o n s .
- Loi formelle et informelle (micro-code fondé dans un lieu et temps donné).
Ces lois sont inscrites dans une culture, dans une histoire, dans un lieu.
Il s’agit bien là d’un réalité complexe qui justifie la complexité du social.
2. La complexité de la connaissance du social.
Pour BACHELARD la “formation de l’esprit scientifique n’est pas vide de
connaissance”,mais plein en un autre plein de connaissance. Pour survivre
comme un groupe, il faut adhérer aux croyances communes; représentations
qui assurent la cohésion. Les mythes accompagnent l’ensemble des actions
sociales pour leur donnée sens. Cette connaissance justifie et fonde un gro u p e.
Toute société produit une certaine image d’elle-même. Cette représentation
est transmise dès la plus jeune enfance à ses membres.
Jusqu’au 19è m e la pensée du social était partagée entre la religion et la
philosophie. Le point commun est soit de légitimer l’État social, soit
un autre alternatif. Or penser le social n’est pas un problème de légiti-
mation mais d’analyse et de compréhension. C’est la naissance de la
sociologie dont son projet scientifique est la connaissance de la société.
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II. Les conditions d’émergence d’une sociologie scientifique.
1. Mise en place d’une observation du sociale.
+ contexte sociétal :
À la fin du 18ème, il y a des ruptures sociétales fondamentales.
- La révolution française : c’est la capacité d’instituer une nouvelle société,
d’ouvrir l’espace d’action des hommes. Le but est de faire triompher la
volonté des hommes grâce à la démocratie.
- La révolution industrielle, a plus joué en profondeur, et transformé le
social de façon radicale : exodes, nouvelles concentrations humaines, mise
en place de nouveaux modes de travaux, et tout un ensemble d’effets
sociaux tels que la dissolution des familles traditionnelle, la promiscuité, la
prostitution, l’alcoolisme, la délinquance, etc.
Fin 18ème et début 19ème, ces faits sociaux nouveaux et leur proportion font
craindre à un dégénérance du peuple. Pour réagir, on mit en place des outils
de la connaissance sociale.
+ mise en place de l’observation du social :
- Le premier élément est le développement des statistiques (comptages et
recensements mais aussi techniques mathématiques pour opérer des syn-
t h è s e s ). Dans ce cas la première notion des statistiques est d’évoquer la
régulation sociale et le dénombrement social. Au 19ème ces recensements se
développent, et se mettent en place des organisations statistiques.
À partir de 1815, le développement du travail ouvrier devient préoccupant.
VILLERMÉ étudie sur le travail des enfants en France. Il s’agit de la pre m i è re
enquête sociologique. Il essaie de décrire la vie des ouvriers (“Le tableau de
l’état psychologique et moral des ouvriers”).
Il y a par la suite un regain d’intérêt pour les plus humbles qui se traduit
par la réalisation de grandes enquêtes sur le monde ouvrier. C’est aussi la
mise en exerbe des effets de l’industrialisation sur les ouvriers. Ces
ensembles de connaissances vont pouvoir soit pour le pouvoir publique de
faire des réformes, soit de produire des progrès de connaissance.
LE PLAY s ’ i n t é resse, lui, aux transformations de la famille en rapport avec
la révolution industrielle. Il met sur pied un modèle de monographie
(“Les ouvriers européens”; “Les ouvriers des deux mondes”).
Charles BOOTH étudie la pauvreté à Londres. Il a reconstitué la carte de la
pauvreté dans cette ville en 17 volumes en 1882 (“Vie et travail de la vie
Londonienne”).
Enfin, la dernière source de connaissance du social est le nouveau réalisme
dont les descriptions des milieux sociaux fournissent des tableaux précis de
la société (Balzac, Zola, Dikens).
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2. Le développement du socialisme.
L’exode rural, la paupérisation, la concentration, etc., inquiète et amène à
deux positions politiques :
- ce qui se passe est une mutation nécessaire pour que se développe
l’économie de marché rendant pro g ressivement possible de nouvelles
régulations. Il s’agit du libéralisme.
- deux courant alternatifs critiques se développent avec d’une part le mouvement
r é a c t i o n n a i re d’inspiration catholique et chrétien (Bonald; De Mestre), et
d ’ a u t r e part le courant socialiste qui refuse la situation sociale produite par la
révolution industrielle et prône des situations de dépassement, des réformes
ou des révolutions. ENGELS a fait une grande enquête sur les logements, ces
enquêtes lui servent à dénoncer les tares de cette société.
Les divers mouvements socialistes vont développer des alternatives
i d é o l o g i ques, et proposer de nouvelles solutions. Quatre positions peuvent
ê t re distinguées :
- ro m p re avec la société, la réorganiser à partir de petite unité de gens
acceptant de fonctionner ensemble sur les bases communautaire s .
F O U R N I ER construit des “phalanstères”, c’est-à-dire un ensemble de gens
qui s’implantent dans un lieu (utopie communautaire ) .
- considère qu’il fallait organiser rationnellement l’économie, à savoir
c o n s t ru i re une économie au service de l’homme et non pas au service des
m a rc h a n d i s e s .
Pour ST SIMON, il faut substituer le gouvernement des choses
au gouvernement des hommes. Il appelle à un re n f o r cement du rôle
de l’État appuyé sur la science, “un État fort appuyé sur la science pour
reformer rationnellement”.
- PROUDHOM défendait l’idée que la vie économique et sociale devait être
organisée par des conseils ouvriers; la démocratie sociale qui donne lieu au
courant de l’autogestion.
- la théorie de Karl MARX diff è re des autres idéologies par son souci scien-
tifique. Pour MARX, la société industrielle c’est l’expression d’un mode de
p roduction particulier et qui doit nécessairement donner place à un nou-
veau mode de production qu’il appelle le socialisme. Sa pensée n’est pas
critique mais scientifique.
. Toute société est une forme historique inscrite dans un devenir
h i s t o r i q u e . On ne peut penser la société en dehors de l’histoire .
. Toute société est une stru c t u re complexe qui peut néanmoins se ramener à
une construction à deux étages : l’infrastru c t u re et la s u p e r s t ru c t u re. La
s u p e r s t ru c t u re est l’organisation politique, les croyances, les systèmes de
pensée, les codes juridiques et les institutions. L’ i n f r a s t ru c t u re est l’org a-
nisation économique, c’est-à-dire la manière dont on produit des biens
(mode de production). L’ i n f r a s t ru c t u re détermine la superstru c t u re. Le
s e c ret d’une société doit être cherché dans son organisation économique.
.Un mode de production est un mode historiquement déterminé de p r o-
duction des biens nécessaires à la vie sociale.
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Tout mode de production peut être divisé en deux grands ensembles :
• les forces productives, éléments qui interviennent matériellement dans la
production, matières premières, techniques, travail humain.
• les rapports de production sont les relations entre les hommes et les objets
d’une part, entre les hommes et les hommes d’autre part qui se développent
dans la production. Tout mode de production implique à une pro p r i é t é .
La propriété privée des moyens de production engendre l’exploitation
du travail d’autrui. Cette exploitation s’accroît avec l’évolution histo-
rique, jusqu’au mode de production capitaliste. Le mode de pro d u c t i o n
qui caractérise l’époque de Marx. Le capitalisme résulte de la logique
m a rchande et de la satisfaction des besoins :
( M A M ) ( A M A’) et A’ > A
.le développement historique se fait par une succession nécessaire des
modes de production. Nécessaire car un mode de production n’est
que la phase d’équilibre temporaire d’une contradiction fondamentale
qui le parc o u re. Cette contradiction est celle des formes pro d u c t i v e s
et les rapports de production. Le capitalisme est fondé sur la contra-
diction interne : il développe des ensembles de travail tout en gar-
dant la propriété privée.
Cette conception marxiste appartient-elle à la sociologie?
MARX ne considère pas son travail comme sociologique mais comme
un matérialisme dialectique et historique. Les conditions matérielles
définissent la vie sociale dialectique : l’essence du développement
social sont des contradictions, toute phase d’équilibre est temporaire .
Historique : rien de ce qui est social n’échappe à l’histoire .
Tout au long du 19è m e se développe un mouvement universitaire ,
prémisse de la sociologie scientifi q u e .
Auguste COMTE élabore le progrès d’une sociologie scientifique; c’est
le père du positivisme.
- théorie des trois états : aux sociétés archaïques correspond une pensée
théologique c’est-à-dire une pensée où l’on va expliquer le monde par
le vouloir des dieux (c’est l'âge théologique).
- de l’antiquité au 16è m e : grande philosophie classique, le monde
résulte de grandes causes originelles qui sont abstraites et que la
philosophie va chercher à découvrir (c’est l'âge métaphysique).
- âge de la science positiviste, c’est l’âge ou l’on se contente d’observer les
faits. Et à partir de ces faits positifs on essaie de déterminer les régularités
qu’il manifeste. Ces régularités vont être considèrées comme des lois.
- les sciences physiques sont des sciences mathématiques qui cherc h e n t
les rapports entre les classes grâce aux expériences. Cela induit le
déterminisme (LA P L AY: tous les phénomènes sont gérés par les
mêmes lois universelles).
- la théorie des espèces (DARWIN) : loi d’évolution des espèces qui
concerne également la société.
La société naît de façon duel : école française avec le modèle de
scientificité. Et l’école allemande qui construit sa sociologie en
opposition à celle française.
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