3 – CLASSIFICATION PERIODIQUE DES ELEMENTS et évolution de grandeurs caractéristiques Structure de la classification A l'origine… ... diverses classifications des éléments "par familles", en fonction de leurs propriétés chimiques (et physiques). Exemple : tableau de Mendéléev (1869). Classement par masses atomiques croissantes, qui prévoyait l'existence d'éléments découverts bien plus tard... Puis… … classification établie à partir de la connaissance de la structure électronique des atomes. Si on classe les éléments par valeurs croissantes du numéro atomique Z, apparaît une répétition périodique grandeurs caractéristiques et de leurs propriétés. de leurs La périodicité apparaît clairement comme le résultat de la configuration électronique des éléments. Constitution du tableau périodique Lignes : chaque ligne est une période correspondant au remplissage progressif des niveaux électroniques. Quand on aborde le remplissage d'une nouvelle couche électronique (niveau s), on passe à la ligne suivante. Colonnes : les groupes d'éléments ayant des propriétés communes apparaissent dans chaque colonne. Ils ont les mêmes configurations électroniques de valence. 51 Classification périodique Configurations électroniques de valence et blocs 1s1 bloc s bloc p 1s2 2s1 2s2 2p1 2p2 2p3 2p4 2p5 2p6 2s2 2s2 2s2 2s2 2s2 2s2 3s1 3s2 3p1 3p2 3p3 3p4 3p5 3p6 3s2 3s2 3s2 3s2 3s2 3s2 4s1 4s2 4s2 4s2 4s2 4s1 4s2 4s2 4s2 4s2 4s1 4s2 4p1 4p2 4p3 4p4 4p5 4p6 3d1 3d2 3d3 3d5 3d5 3d6 3d7 3d8 3d10 3d10 4s2 4s2 4s2 4s2 4s2 4s2 5s1 5s2 5s2 5s2 5s2 5s1 5s2 5s2 5s2 5s2 5s1 5s2 5p1 5p2 5p3 5p4 5p5 5p6 4d1 4d2 4d3 4d5 4d5 4d6 4d7 4d8 4d10 4d10 5s2 5s2 5s2 5s2 5s2 5s2 6s1 6s2 6s2 6s2 6s2 6s1 6s2 6s2 6s2 6s2 6s1 6s2 6p1 6p2 6p3 6p4 6p5 6p6 5d1 5d2 5d3 5d5 5d5 5d6 5d7 5d8 5d10 5d10 6s2 6s2 6s2 6s2 6s2 6s2 7s1 7s2 7s2 6d1 bloc d bloc f 6s2 6s2 6s2 6s2 6s2 6s2 5d16s2 6s2 6s2 6s2 6s2 6s2 6s2 5d16s2 4f2 4f3 4f4 4f5 4f6 4f7 4f7 4f9 4f10 4f11 4f12 4f13 4f14 4f14 7s2 6d17s2 6d17s2 6d17s2 7s2 7s2 6d17s2 7s2 7s2 7s2 7s2 7s2 7s2 6d17s2 6d2 5f2 5f3 5f4 5f6 5f7 5f7 5f9 5f10 5f11 5f12 5f13 5f14 5f14 52 Evolution des énergies de 1ère ionisation L'énergie d'ionisation d'un atome fait référence à la formation de l'ion positif dans son état fondamental. Ainsi, l'énergie de 1ère ionisation est l'énergie minimale nécessaire pour former le cation mono-chargé, c'est à dire "arracher" à l'atome l'électron le moins lié. E 0 L'énergie d'ionisation I1 I1 > 0 correspond au processus + X état fond . → X état fond . + e− La valeur de I1 indique si l'ultime électron de valence est faiblement ou fortement lié. Elle traduit donc l'aptitude de l'atome à céder "plus moins facilement" cet électron de valence... Tendances générales d'évolution dans le tableau périodique • augmentation de gauche à droite le long d'une période. • diminution de haut en bas dans une colonne. Evolution des énergies de 2ème, 3ème ,... ionisation On peut poursuivre le processus d'ionisation en arrachant à l'atome successivement les électrons les moins liés et en créant ainsi des ions 2 fois chargés, 3 fois chargés,... dans leur état fondamental. Noter que pour un élément donné, on a toujours : I2 > I1 53 Energies de 1ère ionisation (eV) 25 He Ne 20 Ar Kr 15 Xe Rn 10 5 Li Na K Rb Fr Cs 0 1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 Z 56 61 66 71 76 81 86 91 96 101 54 Comparaison entre énergies de 1ère et 2ème ionisation (eV) Li 80 70 I1 (eV) I2 (eV) He 60 Na 50 Ne O 40 F K N B 30 Ar C Al Be 20 Mg He N Be Li 1 2 S Ne 10 H 0 Si P Cl 3 B C F O Na 4 5 6 7 8 9 10 Z 11 Mg 12 Al 13 Si 14 P S 15 16 Cl 17 Ar K 18 19 55 Evolution de l'affinité électronique Energie minimale nécessaire pour réaliser le processus − − X état fond . → X état fond . + e − Cela implique que l'ion X existe... E L'affinité électronique A 0 A >0 (valeur opposée de l'énergie de liaison de l'électron supplémentaire) apparaît comme l'énergie d'ionisation de X − . La valeur de A permet d'évaluer l'aptitude de l'atome à capter un électron pour former un ion négatif. Si A est grand, cette aptitude est forte, et inversement... Si l'ion X − est peu stable, A est voisin de zéro. − Si l'ion X ne peut être formé, A correspondrait à une valeur négative : ainsi, l'affinité électronique n'est pas définie pour les gaz rares et quelques autres éléments. Tendances générales d'évolution dans le tableau périodique • augmentation de gauche à droite le long d'une période. • diminution de haut en bas dans une colonne. Noter que les valeurs de 4 eV. A sont assez faibles et ne dépassent pas 56 Comparaison entre énergies de 1ère ionisation et affinités électroniques (eV) 26 He 24 Ne 22 I1 (eV) A (eV) 20 18 Ar 16 14 12 10 8 6 4 Li 2 Na K 0 -2 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Z 11 12 13 14 15 16 17 18 19 57 Concept d'électronégativité Les gaz rares ou inertes : He, Ne, Ar, Kr, Xe (18ème colonne). • Réactivité chimique pratiquement nulle : aucune tendance à former des liaisons fortes avec d'autres atomes. • Energie d'ionisation élevée : difficile de former le cation. • Pas d'affinité électronique : pas de formation de l'anion. Inertie chimique attribuée à la saturation de la couche de valence à la fin d'une période. 2 6 2 ns , np = couche fermée (1s pour He). De part et d'autre des gaz inertes, se trouvent les alcalins et les halogènes. Les éléments alcalins (1ère colonne) : Li, Na, K, Rb, Cs 2 6 configuration : ......, ns , np ], (n+1)s1 électrons de cœur de type gaz rare. 1 électron de valence à faible énergie d'ionisation. Un alcalin peut donc former facilement un cation mono-chargé dont la configuration électronique est celle du gaz inerte qui le précède. Les éléments halogènes (17ème colonne) : F, Cl, Br, I 2 5 configuration : ....., ns , np = gaz rare – 1 électron Energie d'ionisation élevée et forte affinité électronique. Un halogène peut donc former facilement un anion mono-chargé dont la configuration électronique est celle du gaz inerte qui le suit. Cations alcalins et anions halogènes ont une réactivité chimique très réduite par rapport à celle des atomes dont ils sont issus. La 2 6 configuration de valence ns np , en octet, est particulièrement stable. 58 L'électronégativité Dans une molécule, un atome halogène tend à "attirer" la densité électronique de valence des atomes voisins pour compléter sa couche de valence. Inversement, un atome alcalin tend à céder son électron de valence... Tous les éléments appartiennent, de façon plus ou moins nette, à l'une ou l'autre de ces deux catégories. Ceci induit, dans une molécule, une réorganisation de la densité électronique de valence par rapport à celle des atomes séparés. La grandeur qui l'électronégativité. rend compte de ce phénomène est Ce n'est pas une grandeur mesurable. C'est un concept utilisé pour caractériser les types de liaisons que les éléments forment les uns avec les autres. La première formalisation est due à L. Pauling qui définit l'électronégativité comme l'aptitude d'un atome, dans une molécule, à attirer la densité électronique de valence. L'échelle d'électronégativité de Pauling, construite à partir de données thermochimiques, est l'une des plus utilisée : quelques valeurs fluor 4,0 élément le plus électronégatif césium 0,8 élément le moins électronégatif oxygène 3,4 hydrogène 2,2 C'est la valeur de la différence d'électronégativités entre deux éléments qui permet d'apprécier l'amplitude du transfert de charge lorsqu'ils forment une liaison chimique (ionicité de la liaison). Il existe d'autres échelles, donnant d'autres valeurs numériques pour chaque élément… L'échelle de Mulliken, par exemple, définit l'électronégativité d'un élément comme la moyenne entre son énergie de première ionisation et son affinité électronique. 59 Electronégativités de Pauling Eléments des blocs s et p 4,0 F 1ère période 2ème période 3ème période 4ème période 5ème période 3,5 O Cl N 3,0 Br S C 2,5 I P H B 2,0 Be 1,5 Mg Li 1,0 Si Al Ca Na Sr K, Rb 0,5 1 2 numéro des colonnes 13 14 15 16 17 60 Tendances générales d'évolution dans le tableau périodique • augmentation de gauche à droite le long d'une période. • diminution du haut vers le bas dans une colonne. La notation de Lewis pour les atomes Système de notation des électrons de valence, essentiellement valable pour les éléments des blocs s et p. électron non apparié : doublet d'électrons : ou bloc p colonne18 : gaz inertes Ne, Ar, Kr, Xe, X colonne 17 : halogènes F, Cl, Br, I X colonne 16 : chalcogènes O, S, Se Te, X colonne 15 : N, P, As, Sb X colonne 14 : C, Si, Ge, Sn X ou X colonne 13 : B, Al, Ga, In X ou X X ou X bloc s colonne 2 : alcalinos-terreux Be, Mg, Ca, Sr, Ba, colonne 1 : alcalins Li, Na, K, Rb, Cs, X 61 Evolution des charges nucléaires effectives de valence Valeurs calculées avec les constantes d'écran de Slater : Elément 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 H He Li Be B C N O F Ne Na Mg Al Si P S Cl Ar Zeff Zeff Zeff 1s 2s, 2p 3s, 3p 1 1,70 1,30 1,95 2,60 3,25 3,90 4,55 5,20 5,85 2,20 2,85 3,50 4,15 4,80 5,45 6,10 6,75 Tendances générales d'évolution dans le tableau périodique • Augmentation de la charge effective de valence avec Z, le long d'une période. • La charge effective de valence diminue brusquement quand on passe de la fin d'une période au début de la suivante. • Augmentation du haut vers le bas dans une colonne. 62 Charges effectives de Slater des électrons de valence 9 Zn Kr 8 Ar 7 Z effectif Ne 3d 6 3s,3p 4s,4p 5 2s,2p 4 Cu 3 2 Cr 1s Na Li 1 1 3 5 7 9 5s Rb K 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 Z 63 Evolution des rayons atomiques Le terme "rayon atomique" est souvent utilisé sans être précisément défini : or, à la différence d'une bille matérielle, l'atome n'a pas un rayon déterminé et il peut être défini de différentes façons. • A partir de données expérimentales : il peut être obtenu par la mesure de la distance entre les noyaux de deux atomes liés chimiquement. Mais le résultat dépend du composé et de la nature des liaisons. Le même atome peut donc avoir plusieurs rayons... • A partir de résultats théoriques : mais les différentes définitions présentent un caractère arbitraire… Le rayon atomique peut être considéré, par exemple, comme le "rayon" de la couche de valence la plus externe. (voir orbitales) Dans le cadre du modèle de Slater, il est alors donné par la relation : 2 r= où a0 = 52,9 pm n (val) a0 Z eff (val) est le rayon de Bohr. (1 pm = 10 −12 m ). Cette relation donne plutôt les tendances d'évolution du rayon. Les valeurs sont dans certains cas assez éloignées des déterminations expérimentales. Rayons atomiques (pm) par le modèle de Slater H He Li Be B C N O F Ne Na Mg Al Si 53 31 163 109 81 65 54 47 41 36 216 167 136 115 64 Tendances générales d'évolution dans le tableau périodique • Le rayon atomique diminue le long d'une période. • Il augmente fortement quand on passe de la fin d'une période au début de la suivante. • Il augmente du haut vers le bas dans une colonne. Rayon d'un ion atomique Cation : la perte d'un électron diminue l'effet des répulsions interélectroniques et augmente donc la charge effective subie par les électrons. Le cortège électronique "se resserre" autour du noyau. Le rayon du cation est donc plus faible que celui de l'atome neutre. Anion : inversement, le rayon de l'anion est plus grand que celui de l'atome neutre... Rayons en pm Na 191 F 62 Na+ 102 F- 133 K 238 Cl 102 K+ 138 Cl- 181 65