I
T est à présent méconnais-
sable. La marche de six semaines sur
Paris est devenue un drame universel ; le
meurtre en masse de tous les jours, harassant
et monotone, reste à piétiner sur place. La
politique bourgeoise est prise dans un étau ;
et l’apprenti sorcier, désemparé, ne parvient
plus à conjurer la meute diabolique.
Passée est l’ivresse. Passé le tapage
patrio tique dans les rues, la chasse aux
automobiles chargées d’or, les faux télé-
grammes se pourchassant les uns les autres,
les sources empoisonnées par des bacilles
de choléra, les étudiants russes jetant des
bombes sur les viaducs de Berlin, les avions
français sur Nuremberg, les excès du public
airant partout l’espionnage, la foule agitée
dans les cafés où déferlaient, assourdissants,