Nouveaux médicaments biologiques contre le psoriasis

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La substance active Secukinumab est
une sorte d’anticorps qui s’attaque aux
aberrations du système immunitaire.
Comme les autres médicaments biolo-
giques déjà autorisés en Suisse pour le
traitement du psoriasis, le Secukinumab
s’en prend de manière ciblée aux méca-
nismes inflammatoires de l’organisme.
Alors que les autres médicaments biolo-
giques se fixent sur les cytokines TNF-
alpha
1
ou Interleukine IL-12/IL 23, le
Secukinumab neutralise la cytokine In-
terleukine Il17A. Cette protéine se
trouve en grande concentration dans les
taches de psoriasis.
Comme tous les médicaments biolo-
giques, Secukinumab est fabriqué à
l’aide de la biotechnologie. Le médica-
ment contenant la substance active Se-
cukinumab peut être injecté par le pa-
tient lui-même en voie sous-cutanée,
une fois par semaine durant les 4 pre-
mières semaines, puis toutes les quatre
semaines.
Le nouveau médicament avec la subs-
tance active Secukinumab est autorisé en
Suisse pour le traitement de personnes
adultes souffrant de psoriasis de gravité
moyenne à sévère. Comme pour tous les
traitements avec des médicaments bio-
logiques, il ne peut être prescrit que par
un médecin, lorsqu’un traitement clas-
sique n’a pas eu d’effet ou ne peut pas
être utilisé pour une autre raison. Parmi
les effets secondaires non désirés, on
trouve entre autres des infections légères
à moyennes des voies respiratoires supé-
rieures.
Les médicaments biologiques
et leurs caractéristiques
Les cellules de défense de notre système
immunitaire communiquent entre elles
entre autres au moyen des cytokines. Les
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Nouveaux médicaments biologiques
contre le psoriasis
CHRISTA INGLIN | L’autorité suisse de contrôle et d’autorisation des produits
pharmaceutiques, Swissmedic, a délivré en février 2015 l’autorisation de mise
sur le marché de la substance active Secukinumab. Cette nouvelle substance
active est prévue pour le traitement du psoriasis en plaques de gravité moyenne
à sévère. Secukinumab fait partie du groupe des médicaments biologiques.
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12| NOUVEAUX MÉDICAMENTS BIOLOGIQUES CONTRE LE PSORIASIS
cytokines sont des substances messa-
gères présentes naturellement dans notre
organisme. Elles aident le système im-
munitaire à combattre les intrus comme
les bactéries, virus, mycoses ou parasites.
Normalement, la production de ces
substances messagères baisse à nouveau
lorsque l’infection a été éliminée. Dans
le cas du psoriasis, la production de cy-
tokines reste pour des raisons encore
inconnues constamment élevée, ce qui
provoque une réaction inflammatoire
chronique.
Les médicaments biologiques s’attaquent
à ce désordre du système immunitaire.
Ce sont des anticorps ou protéines de
fusion qui neutralisent les cytokines et
les empêchent de transmettre le signal
inflammatoire, ce qui permet de stopper
le processus inflammatoire.
Les médicaments biologiques sont fabri-
qués par biotechnologie. Il s’agit ou de
bloquants de TNF ou d’inhibiteurs d’In-
terleukines. Comme tous les traitements
du psoriasis connus jusqu’à présent, les
médicaments biologiques soignent les
symptômes et non la véritable cause du
psoriasis.
Les médicaments biologiques se com-
posent de protéines. Ils ne peuvent donc
pas être absorbés par voie orale, car les
acides stomacaux détruiraient la struc-
ture protéique et donc l’effet du médica-
ment. Les médicaments biologiques sont
donc administrés directement dans le
système sanguin (intraveineuse) ou sous
la peau (voie sous-cutanée), suivant la
substance active.
Conditions pour un traitement aux
médicaments biologiques
Les médicaments biologiques font partie
des traitements systémiques ou internes.
Ils sont prescrits par le médecin unique-
ment en cas de psoriasis de gravité
moyenne à sévère. Il existe diverses mé-
thodes pour évaluer le degré de gravité
du psoriasis.
En outre, en Suisse, pour tous les médi-
caments biologiques il faut qu’aupara-
vant au minimum une luminothérapie
(UVB, PUVA) ou un traitement systé-
mique (interne) conventionnel soient
restés sans effet, ou qu’il soit impossible
d’y avoir recours pour une raison ou une
autre, par exemple en raison d’intolé-
rances ou de contre-indications. Font
par exemple partie de ces traitements
systémiques conventionnels les traite-
ments au méthotrexate, à la cyclosporine
ou aux rétinoïdes.
Comment trouver le bon traitement
Les médicaments biologiques sont –
comme tous les traitements systémiques
– prescrits seulement après des investi-
gations approfondies du médecin. Il va
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par exemple vérifier s’il y a un risque de
tuberculose ou d’hépatite B. En effet, ces
maladies peuvent exister à l’état latent et
se déclencher quand on touche au sys-
tème immunitaire.
Tout au long du traitement avec des mé-
dicaments biologiques, il est important
d’effectuer des contrôles réguliers et pré-
cis pour détecter à temps les éventuels
effets secondaires du traitement.
Dans tous les cas, il est important que le
patient ou la patiente soit bien suivi par
le médecin de famille et le dermatologue,
et que la collaboration mutuelle fonc-
tionne bien, ce qui permet de garantir
une surveillance et un accompagnement
optimaux.
Notes
1 TNA-alpha (Tumeur-Nécrose-Facteur
alpha) est une cytokine favorisant
l’inflammation.
Sources
– https://compendium.ch; état au 15.3.2015
– www.psoriasis-netz.de/medikamente/
cosentyx/neues-psoriasis-medikament-
cosentys.html; état au 5.1.2015
– http://pharmavista.net/content/NewsMa-
ker
– www.netdoktor.at/therapie/biologika-the-
rapie-psoriasis-8675
– www.pharmawiki.ch; état au 15.3.2015
– medicos 3/2011, p. 18ss. «Viele Patienten
werden unter Biologics weitgehend symp-
tomfrei», Interview du Dr. Uwe Beise avec
le Prof. Nikhil Yawalkar
– La Peau Surtout 4/2013, «Les médica-
ments biologiques: du chromosome à la sub-
stance active»
Secukinumab est un anticorps monoclo-
nal entièrement humain. Il est indiqué
pour le traitement de personnes adultes
souffrant de psoriasis en plaques de gra-
vité moyenne à sévère qui n’ont pas ré-
pondu à d’autres traitements systé-
miques y compris la cyclosporine, le
méthotrexate ou PUVA, chez qui ces trai-
tements sont contre-indiqués ou qui ne
les tolèrent pas. Secukinumab se fixe sur
l’Interleukine-17A et empêche l’interac-
tion avec le récepteur IL-17 qui est expri-
mé par divers types de cellules comme p.
ex. les kératinocytes. La liaison sélective
empêche la libération de divers média-
teurs inflammatoires.
Parmi les effets indésirables les plus fré-
quents, on trouve les infections des voies
respiratoires supérieures et les vomisse-
ments. Secukinumab augmente le risque
de maladies infectieuses.
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