CANINE - FÉLINE
Comme l’examen clinique
et échographique,
l’examen ECG fait partie intégrante
de l’évaluation des chiens
et des chats cardiopathes.
Fibrillation atriale et arythmies
ventriculaires sont les anomalies
les plus souvent rencontrées,
tout particulièrement
chez les grands chiens.
F
ace à un animal présentant une cardio-
pathie acquise symptomatique ou
potentiellement symptomatique, la
recherche de complications rythmiques asso-
ciées s’inscrit dans l’évaluation diagnostique.
● Les “signes d’appels” invitant à réaliser
rechercher des complications rythmiques
sont :
- des anomalies de l’examen clinique (obs-
ervation de signes congestifs ou circulatoi-
res et/ou commémoratifs d’épisodes de syn-
cope) ;
- des anomalies de l’auscultation (fréquence
anormale, rythme irrégulier, présence de
bruits surajoutés, …) ou la mise en évidence
d’un déficit pulsatile
(photo 1)
;
- des anomalies sur un examen ECG (la
figu-
re 1
propose un diagramme de lecture des
ECG) [8, 11].
Il peut s’agir d’anomalies rythmiques, mais
aussi d’anomalies morphologiques tradui-
sant des modifications de la morphologie
cardiaque :
- lors de dilatation atriale gauche, le front de
dépolarisation de l’atrium gauche se distin-
gue de celui de l’atrium droit, produisant
une onde P bifide ou présentant une enco-
che (onde P “mitrale”, cependant rarement
observée en pratique).
-Une hypertrophie et/ou dilatation ventricu-
laire gauche peut s’accompagner de modifi-
cations de l’amplitude ou de la durée des
ondes constituant le ventriculogramme :
onde R d’amplitude > 2,5 mV en D2, D3 et
avF (retrouvée dans 50 p. cent des cas), ou
durée du QRS > 0,06 s (retrouvée dans 52 p.
cent des cas).
-Ces modifications ECG ne sont pas carac-
téristiques des modifications liées à une sur-
charge volumique ou barométrique. Les
anomalies décrites sont donc “les mêmes”
lors de cardiomégalie gauche liée à une sté-
nose aortique, à une cardiomyopathie dila-
tée ou à une persistance du canal artériel.
De plus, la sensibilité de ces anomalies est
probablement relativement faible ;
- des anomalies sur un examen échocardio-
graphique. Dans certaines affections, notam-
ment lors de myocardiopathie dilatée (MCD),
la présence d’arythmie (fibrillation atriale ou
épisodes de tachycardie ventriculaire) conco-
mitante constitue un élément pronostique
péjoratif reconnu, elle est donc à rechercher.
● Les différentes arythmies se manifestent
cliniquement par un nombre limité de
symptômes, qui sont tous conséquences de
l’altération de l’hémodynamique cardiaque
(figure 2)
.
● Chez un animal présentant des troubles
du rythme cardiaque, la nature et l’intensité
des signes cliniques dépendent de nom-
breux facteurs parmi lesquels la présence
de lésions cardiaques (myocardiques ou val-
vulaires) sous-jacentes doit être recherchée.
Sont également à considérer :
- la fréquence de dépolarisation ventriculai-
re, et la nature des voies utilisées pour
cette dépolarisation ;
- le caractère soutenu ou paroxystique de
chez le chien et le chat
François Serres
Oncovet
Allée Paul Langevin
59650 Villeneuve d’Ascq
Objectifs pédagogiques
❚Connaître les principales
anomalies.
❚Connaître l’intérêt relatif
des différents examens.
Examen au mode Doppler pulsé du flux
aortique (réalisé sur la coupe apicale 5 cavités)
chez un chien Dogue allemand présentant une
cardiomyopathie dilatée avec FA associée.
- Plusieurs contractions ne s’accompagnent pas
d’éjection systolique. La vitesse du flux aortique
est très variable. Cette anomalie se traduit
cliniquement par un déficit pulsatile
(photo F. Serres).
1
❚ Crédit Formation Continue :
0,05 CFC par article
Essentiel
❚Les examens
électro-cardiographiques
et échographiques
sont souvent complémentaires
dans l’évaluation
des cardiopathies acquises.
❚Les signes d’appels
des complications
rythmiques sont :
-des anomalies de l’examen
clinique ;
-des anomalies
de l’auscultation ou la mise en
évidence d’un déficit pulsatile ;
-des anomalies
sur un examen ECG ;
-des anomalies sur un examen
échocardiographique.
les dysrythmies
et les cardiopathies
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Prix éditorial
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE
canine-féline vol 12 / n°54
22 - JUIN 2013
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