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qui ont insisté sur la nécessité de la participation du secteur privé à l’œuvre du
développement et la suppression du déficit budgétaire…
• L’étape d’interruption des réformes et de tentation d’ajustement hétérodoxe ou étape de
l’ajustement sous l’Etat d’urgence (1992-1993) : une tentation éphémère d’ajustement
hétérodoxe surgit avec le gouvernement de Belaid ABDESLAM qui revendique
l’économie de « guerre » ou l’économie dite « roumaine » comme outil de
développement, avant que la politique économique ne verse dans un structuralisme
orthodoxe… L’idée qui semble sous tendre l’interruption des réformes entamées en 1988-
1991, est que l’Algérie peut selon les auteurs de cette décision, faire face à la charge
écrasante de la dette extérieure en inscrivant sa stratégie de développement dans un axe
essentiel, à savoir l’utilisation maximale des capacités nationales pour exporter plus et
importer moins. Dans cette perspective, le programme du gouvernement a été
principalement axé sur la priorité à l’investissement dans le secteur des hydrocarbures et
le contrôle de la masse monétaire…
• L’étape de la reprise des réformes de stabilisation ou étape du commencement de
l’ajustement structurel conditionnel (1994-1995/98) : l’accord de stand-by de 1994/95 est
donc considéré comme le premier accord de rééchelonnement de la dette publique
algérienne. En effet, le rééchelonnement est justifié : l’Algérie a été d’une part un pays
débiteur présentant l’imminence d’un défaut de paiement (une balance des comptes
courants déficitaire à plusieurs reprises) et a accepté d’autre part l’adoption d’un
programme d’ajustement économique sous l’égide du FMI. Enfin ayant exécuté avec
rigueur ce programme économique, l’Algérie obtient un nouvel appui du FMI par le biais
d’un programme dit « facilité élargie » de trois ans 95/98. Ce programme, qui requiert des
mesures de libéralisation et de réformes économiques prolongées, va permettre à ce pays
de placer ses efforts de développement dans un contexte de long terme.
Dans le cadre du développement économique global, le programme d’ajustement
structurel et de stabilisation macro-économique appliqué entre 1994 et 1998 sous l’égide des
conditionnalités du FMI, tournait autour des réformes de la politique budgétaire, de la
politique monétaire, de l’ajustement du taux de change à travers la dévaluation, de la politique
des prix, de la diminution de l’inflation et de la limitation de la récession, de la balance des
paiements et de la gestion du service de la dette, de la privatistion et de l’élimination
progressive des entreprises publiques, de la libéralisation du commerce extérieur, de
l’attraction de l’investissement étranger, de la révision du système de protection sociale et du
désengagement de l’Etat de l’économique…
Au terme de ces quatre années de mise en œuvre d’un programme de stabilisation et
d’ajustement, il n’est pas sans intérêt d’évoquer les résultats macro-économiques atteints par
l’économie algérienne et de s’interroger sur leurs effets en ce qui concerne le développement
des secteurs économiques et des services publics. C’est ce qui nous amène à dire qu’il y a eu
un rétablissement des équilibres macro-financiers : ces politiques de rigueur monétaire et
budgétaire ont conduit à comprimer l’inflation (30 % à moins de 3% entre 1994 et 1999), à
réduire notablement le déséquilibre de la balance des paiements et atténuer fortement le
déficit budgétaire et à reconstituer des réserves de change à un niveau jamais égalé
auparavant… Tout cela a pu être obtenu au prix d’une réduction drastique de la demande
interne et de facteurs exogènes ponctuellement favorables (hausse des prix des hydrocarbures
sur le marché mondial, appréciation du dollar américain).