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Traitement de la Douleur (CETD), associer l'ostéopathie à d'autres disciplines telles l'hypnose et l'acupuncture paraissait
évident.
Au CETD, nous sommes deux ostéopathes : un médecin chirurgien orthopédique pédiatrique et une ostéopathe DO
(Diplôme d'Ostéopathie) qui depuis 20 ans a une pratique clinique ostéopathique uniquement pédiatrique. Leurs pratiques
se complètent, le choix d'adresser à l'un ou l'autre de l'équipe est fait, en amont à la lecture des dossiers en fonction du
"parcours douloureux" du patient. Seul l'ostéopathe exclusif effectue des consultations ostéopathiques.
La consultation d'HDj est réalisée par trois intervenants : le médecin algologue, la psychologue et l'ostéopathe. La
consultation de psychologie est un entretien particulier. Cependant, nous avons volontairement choisi de faire une
consultation conjointe algologue-ostéopathe, ce qui évite au jeune patient ou à ses parents d'avoir deux interrogatoires
répétitifs. Les enfants sont adressés pour tous types de douleurs chroniques : de la douleur qui apparaît insidieusement
augmentant au fil du temps, celle d'apparition brutale, à la douleur postopératoire qui n'a pas cédé aux médications
classiques. Elles peuvent avoir des localisations multiples: viscérales, rachidiennes, ou localisées à un ou plusieurs
membres.
Les pathologies prises en charges sont multiples :
- syndrome douloureux régional complexe de l'enfant (SDRC ou ancienne algodystrophie);
- apophysites du pré-adolescent et l'adolescent (maladie de Sever Osgood-Schlatter), avec des situations moins
classiques telles le sourcil cotyloïdien ou l'épine iliaque antérieure;
- hyperlaxité constitutionnelle, voire syndrome d'Ehlers Danlos ;
- douleurs post-chirurgicales, devenues chroniques qu'elles soient orthopédiques, viscérales ou suites d’amputation
- rachialgies plus ou moins complexes [1]:
- certaines migraines et céphalées de tension rebelles au traitement médicamenteux:
- douleurs en lien avec une pathologie neurologique, génétique ou un handicap [2].
Après la prise de contact avec l'enfant et sa famille, l'enfant dessine sur un schéma, la ou les zones algiques. Puis, au fil
de l'interrogatoire, vont être précisés la périodicité, l'intensité de la douleur, ce qui calme l'enfant tout comme la qualité du
sommeil ou l'absentéisme scolaire. Ce sont autant de données qui vont orienter notre diagnostic.
La lecture minutieuse du carnet de santé tout comme le récit précis des circonstances de survenue de la douleur initiale
avant qu'elle ne devienne chronique, sont indispensables. Le carnet de santé de l'enfant douloureux chronique est souvent
très "rempli" dès la première année :coliques du nourrisson [3], otites, bronchiolites, bronchites et qu'il y a eu parfois une
intervention chirurgicale (phimosis, adénoïdectomies, amygdalectomies, etc.). On sait aujourd'hui que cette expérience
précoce et fréquente de la douleur fait le lit de la douleur chronique ou de la migraine [4].